Trois mois qu’elle était partie. Trois longs mois où j’avait juste eu le droit à une lettre qui avait eu un arrière-goût amer d’adieu : « terriblement désolée », « pressée de te revoir », « tu me manques », ces quelques mots avaient suffi pour que je sente mon coeur fondre. Mais la fin m’avait totalement achevé. Tout en bas du parchemin, il y avait cette phrase, trois mots, sept lettres:
« Je t’aime. »
Depuis que je l’avais reçue, elle ne me quittait plus. Je la mettais dans la poche intérieur de ma veste, tout contre mon coeur. Au début, je pouvais sentir son odeur de fleur sur le parchemin, mais maintenant…
Je me reprends avant de me mettre à pleurer en plein milieu d’une gare bondée de monde. Un homme qui pleure seul ce n’est pas très viril ! Surtout que je sais qu’elle le remarquera au premier coup d’oeil. Je regarde l’horloge de la gare de King’s Cross qui m’indique qu’il me reste quatre minutes avant que son train n’arrive. Alors je compte les secondes qui me sépare d’elle.
- Un crocodile, deux crocodiles, trois crocodiles…
Les gens s’écartent du bord du quai, le train arrive. Je lutte contre mes pieds pour ne pas m’avancer. Je sais qu’elle n’aimerait pas que je lui saute dessus dès qu’elle arrivera. J’arrive à reconnaître facilement ses équipières qui descendent les marches du train. Allez savoir pourquoi on différencie facilement dans une foule les moldus des sorciers.
Et je la vois. Ses longs cheveux couleur feu. Ses taches de rousseur. Sa silhouette élancée. Ses yeux noisette. Elle écarte quelques voyageurs et court pour se jeter dans mes bras. Je la sers le plus fort possible contre moi. Je ne veux plus qu’elle parte. Son odeur de fleur est toujours là. Je ne me lasse pas de sentir cette odeur, comme si je ‘’rechargeais’’ mes batteries.
Ses lèvres se posent sur les miennes. Elles sont douces, elles sont chaudes et me dévorent en entier.
- Tu m’as manqué, me murmure t-elle entre deux baisers.
- Toi aussi, répliquai-je.