Ils avaient gagné.
Et Viktor Krum avait été magnifique, grandiose, un vrai champion, un héros. Dès qu’ils seraient de retour au terrier, il ajouterait un poster de Krum. Jusqu’à côté de ceux des canons de Chudley, ils recouvraient complètement les murs de sa chambre mais il trouverait une place.
Dans le joyeux brouhaha, quelqu’un avait proposé du chocolat chaud. Des voix juvéniles avaient allègrement accepté. Un léger craquement et une inhabituelle odeur de souffre précédèrent le parfum du bois qui brûle, puis celui plus sucré de la boisson chaude.
Ron était heureux. Il était sûr que si il sautait, il s’envolerait. Il était sûr d’être capable de voler sans balai. Autour de Ron, tout le monde était heureux. Tout le monde dansait, riait parlait fort. Même Hermione, avec ses joues rosies par la chaleur du feu, s’amusait.
Ron sourit alors que le parfum de la salle commune des Griffondor s’invitait dans ce camping du fin fond de l’Angleterre. Ce mélange d’odeur de parchemins, de vieilles pierres humides, d’encre et de feu de bois et des senteurs fleuries qui entouraient les filles et celles plus boisées qui s’attachaient aux garçons.
De longs rectangles lumineux s’étirèrent sur les tapis rouge et or, de sa mémoire.
Et, l’ange jaillit une nouvelle fois de l’ombre, pour secouer ses longs cheveux nimbés de lumière et faire tomber les quelques feuilles qui s’y étaient accrochées. L’ange, aux joues roses et à la peau diaphane, dont la lumière faisait de l’ombre au soleil.
Béat, Ron tourna la tête vers Hermione, qui riait toujours. À ses côtés, Ginny aussi était rose. Et Ginny regardait Ron de ses yeux rieurs qui allaient de Ron à Hermione et de Hermione à Ron. Et puis, les yeux de Ginny se fermèrent.
L’odeur sucré du chocolat qui goûtait sous la table remplaça celle de la rentrée, de l’école. La tente et le camping étaient toujours remplis de cris. La voix de son père invita tout le monde à aller se coucher. Ron se secoua et rejoignit Harry dans la chambre.
Ils avaient gagné.