Les yeux fermés, Il réfléchit, écoutant le vent. Ces parents ont fait de lui un être unique. Il se concentre, et il sent les changements s'opérer dans son corps. Quand il rouvre les yeux, il sait qu'il a réussit. Cette transformation, c'est une de ses préférées, et il ne l'a jamais raté. Son reflet dans une flaque d'eau lui renvoie l'image d'un jeune homme aux cheveux mi-long et rose et aux yeux dorés. Peu de gens le comprennent. Pour eux, le rose "c'est pour les tapettes". Mais pour Teddy, c'est diffèrent. C'est un hommage qu'il rend à sa mère, celle a qui il doit ce don. Il ne l'a jamais connu. Mais tante Ginny en fait le portrait d'une femme forte. "Elle aimait faire rire les gens. Pendant les réunions de l'Ordre, elle arrivait toujours à nous faire rire. Et pourtant elle a perdu beaucoup de gens de sa famille dans cette guerre. Celle du sang comme celle du cœur. C'était une femme bien. Et elle s'est battu jusqu'au bout. Elle était comme le vent. Un moment calme comme une brise, et tout à coup, énervé comme une tempête. Mais surtout libre de ses mouvements".
Cela lui redonne le sourire. Il imagine sa mère, cette femme qu'il voit dans tous les livres d'histoires, rire aux éclats pendant qu'elle se transforme. Ou sur un balais ces cheveux volant autour de sa tête.
Il regarde sa montre. Il est temps pour lui de rentrer au village. Victoire va l'attendre sinon.
Une fois de plus il ferme les yeux. La transformation est plus longue cette fois, et un tout petit peu plus douloureuse. Comme une courbature que l’on masserait. Car c'est maintenant un loup qui à remplacé le jeune homme. Deux billes dorés à la place des yeux et une fourrure grise. Ça, il le tient de son père. Ce loup-garou qui a combattu auprès pour l'ordre. Toutes les nuits de pleine lune, son héritage refait surface. Mais pas seulement. Ces talents de métamorphomage lui permette de se transformer en loup à volonté.
Il tourne sa tête de prédateur vers les deux tombes qui lui font alors face. Là où reposent Nymphadora et Rémus. Sa mère et son père.
Dans sa tête, ces propres mots résonnent.
"Au-revoir maman. Au-revoir papa. Je reviendrais vous voir bientôt"
"Ton père avait horreur de sa lycanthropie. Il se détestait." lui avait dit son oncle Harry. "Quand il a rencontré ta mère, ça a changé. Petit à petit, elle a réussit à lui faire comprendre qu'il devrait faire avec, et ce toute sa vie. C'est à peu près à ce moment la qu'il m'a dit que ce qu'il préférait pendant la pleine lune, c'était la course. Sentir le vent dans sa fourrure, ce sentiment de liberté, c'était incomparable."
Alors Teddy court. Il court à en perdre haleine. Il veut sentir le vent le porter. Il veux se sentir libre comme sa mère, libre comme son père.
Le village de Près-au-Lard apparaît enfin. Adossé à un arbre, une jeune fille blonde a les yeux perdu dans le vague. Quand elle voit le loup s'approcher d'elle, elle sourit.
-Tu es allé les voir, n'est ce pas ?
Pas évident de répondre quand on a une gueule remplis de crocs et non une bouche. Cependant Teddy acquiesce tant bien que mal.
-Il est temps qu'on rentre. Oncle Harry a dit qu'on devait le rejoindre au Chaudron Baveur à 19h.
Cette fois ci, pour toute réponse, il se retransforme. Assis par terre, il a toujours les yeux fermés. Victoire pose délicatement sa main sur son épaule.
-Allez viens mon petit loup. Tante Ginny serait capable d'appeler les aurors si on est pas à l’heure.
Teddy sourit. il est fière de ce qu'il est. Un métamorphomage loup-garou. Comme ces parents. Et tout comme eux, il se sent libre comme le vent.
"À une différence près" songe-t-il en regardant Victoire qui avance trois pas devant lui. "Libre ou pas, je serais toujours à elle."
Il l'a rattrape et serre sa main dans la sienne. Victoire le regarde tendrement.
-Je t'aime Teddy, chuchote t-elle.
-Moi aussi Victoire. Je t'aime.
Et tout deux continuent à marcher sur leur petit nuage, porté par le vent
V'là l'bon vent, v'là l'joli vent,
V'là l'bon vent, ma mie m'appelle,
V'là l'bon vent, v'là l'joli vent,
V'là l'bon vent, ma mie m'attend.