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Le 30 Juillet 1980, à 20h15
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Respire Lily, respire…
Je me mets à haleter comme un petit chien ! Cette respiration complètement stupide qu’on m’a obligée à apprendre pendant ma grossesse. Complètement ridikulus ! Je soupire lourdement, prête à exploser de colère, d’angoisse, de surmenage, de tout en fait, lorsqu’une nouvelle contraction, pire que la précédente, éclate entre mes reins réduisant en miettes ma vessie.
PUTAIN !
Ok… Respire Lily, respire… Voilà, comme ça… Comme un petit chien. Allez ma grande tu peux le faire, respire bien…
La porte de ma chambre s’ouvre et une des assistantes du médicomage rentre, les bras chargés de linges, sans doute pour moi, avant de les poser sur le petit bureau et de se retourner vers moi, un sourire bienveillant. Elle remet sa petite coiffe sur ses longs cheveux châtains et s’approche de moi avec un verre d’eau que je descends cul sec. J’aurais préféré quelque chose de plus fort !
- Ne vous inquiétez pas Mrs Potter, tout va bien se passer, me rassure-t-elle en souriant toujours.
- Vous en êtes certaine ? je demande, un peu trop sèchement à mon goût en raison de la douleur.
- Certaine, certaine, certaine, chantonne-t-elle en tapotant le coussin que j’ai dans le dos pour que je me sente mieux. Et puis, votre mari est en train de remplir les papiers à l’accueil alors vous voyez, tout va bien se passer…
Mon mari ?!
Oh par Merlin, merci ! James a pu se libérer de sa mission de l’Ordre plus tôt que prévu. D’un coup je me sens beaucoup mieux. Plus sereine ! Et l’instant d’après tout dérape… Tout dérape au moment où je vois Sirius Black rentrer dans ma chambre, mon dossier d’admission entre les mains, un sourire amusé sur la bouche.
- Est-ce que tu fais des allergies particulières, chérie ?
Oh non… non… non… non…
- Je vous laisse avec votre mari, Mrs Potter, je reviens dans vingt minutes !
L’infirmière part et me laisse seule avec… mon mari !
- Qu’est-ce que tu as fait ?! je m'exclame, violemment. Où est James ?
- Surtout ne t’énerve pas, me dit-il, légèrement apeuré. Mais je n’arrive pas à le contacter et comme il n’y a que la famille qui peut être avec toi, bah… j’ai dit que c’était moi James Potter !
Oh le con…
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Vingt-quatre heures auparavant…
Le 29 juillet 1980, à 19h45
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Une douce brise commence à se lever dehors, et je l’entends souffler légèrement sur les fenêtres ouvertes de ma chambre, faisant ainsi remonter le parfum de l’arbre à Lilas, planté près de la porte d’entrée. Je viens refermer la fenêtre, et un sourire s’étale sur mon visage lorsque je sens un petit coup de talon dans mon ventre, tout près de mon estomac.
- Hey, doucement, je ris en posant ma main sur mon ventre très arrondi.
Presque instantanément, je sens mon bébé se calmer sous la chaleur de ma main, et ses battements de coeur résonnent entre mes côtes, en parfaite synchronisation avec les miens. Le médicomage dit que ce n’est pas possible que je ressente son coeur mais je suis certaine qu’il se trompe. Les hommes ne peuvent pas comprendre ce genre de chose. Ce n’est pas dans leur nature de porter un enfant pendant neuf mois… il y a tout un tas de subtilité qui leur échappe, et c’est tant mieux pour nous, les femmes. Une certaine manière d’avoir la paix en un sens.
La porte d’entrée sonne au moment où je pose ma seconde main sur mon ventre rebondissant, en raison du huitième mois, déjà bien entamé, de grossesse, me faisant sursauter, moi et mon bébé.
- Sirius, je murmure en levant les yeux au ciel. Ton parrain est d’une délicatesse sans pareil, j'explique à mon ventre en entendant le rire tonitruant de Sirius au rez-de-chaussée.
J’attrape un gilet en coton dans mon placard et je l’enfile rapidement tout en jetant un regard envieux à toutes mes petites robes d’été, suspendues solitairement dans le dressing, n’attendant qu’une seule chose: que je rentre mes petites fesses taille 38 dedans pour aller leur faire prendre l’air et le soleil. Sauf que voilà, tout le problème est là… Cela fait bien longtemps que le 38 s’est troqué en 42… depuis trois mois pour être exacte. Et depuis un mois, je me balade exclusivement en leggings, et en tunique, pour ne pas me sentir trop étroite avec mes seins et mes hanches qui ont doublé de volume, sans parler de mon ventre aussi gonflé qu’une montgolfière. Je n’arrive même plus à voir mes pieds, et j’arrive à faire tenir une bièraubeurre, ou un saladier rempli de pop-corn, entre mes seins et mon ventre. Franchement, ça craint ! Et après on me dit « oh la grossesse c’est tellement merveilleux ! » Tu parles… Pas une goutte d’alcool depuis que j’ai appris que j’étais enceinte. Plus de petites robes sexy, plus de talons hauts, et je n’ai plus aucune relation sexuelle avec mon mari depuis trois mois ! Trois mois !!! Pas trois jours, mais bien trois mois ! Ah je vous jure…si ce n’était pas pour mon bébé, je ne ferais pas tout ces sacrifices!
- Lily, tu descends, ma puce ? m’appelle James en bas des escaliers.
- Oui, j’arrive dans cinq minutes, je réponds en soupirant. La barbe…, je marmonne en pensant aux vingt-trois marches que j’allais devoir descendre pour rejoindre mon mari et Sirius, installés sans doute dans le salon.
Je devrais plutôt me laisser glisser sur les fesses, ça irait plus vite ! Une vraie boule vivante.
J’ouvre la porte de ma chambre après un dernier regard dans mon reflet, où je me trouve vraiment, mais alors vraiment, grosse, et je la referme derrière moi. Mes doigts glissent dans mes longues boucles rousses afin de les ordonner un petit peu, et je me dirige vers les escaliers, les pieds traînants, le souffle court en raison de mon bébé et sa capacité à appuyer sur mon diaphragme, lorsque la voix de James et Sirius me parviennent aux oreilles.
- Un Magyar à Pointes ? Oh t’exagères, Cornedrue, précise Sirius.
Pardon ?!
- Tu sais quoi ? Reste une journée avec elle et tu vas comprendre ! râle James.
Je m’arrête en haut des escaliers, les sourcils arqués, la bouche pincée. Tiens… on parle de moi ?
- Je sais que Lily a son caractère, mais bon… elle ne doit pas être si horrible que ça ! Et puis, ce n’est pas comme si elle n’avait jamais été chiante…
QUOI ?! Oh le bâtard…
- Tu verras quand Cass sera enceinte, tu feras moins le malin, Patmol ! bougonne James alors que Sirius explose de son rire canin.
Je m’adosse contre le mur, près de la table basse et de la porte de la chambre du bébé, très intéressée par la tournure de la conversation. S’ils parlent de moi, autant que je sois bien à l’écoute, non ?!
- Cassiopée et moi, on n’y est pas encore, répond Sirius, un peu trop vite à mon goût. On n’est pas marié, on ne vit pas vraiment ensemble et puis on veut pas d’enfants. Enfin, surtout moi !
- Ouais, ça arrive plus vite que tu ne le penses ça, mon petit, précise James, avec un sourire que je devine moqueur.
Il se fout de moi, là ?
- Chaque chose en son temps, coupe Sirius. En attendant c’est ta femme qui est enceinte, pas ma copine !
Je tends l’oreille pour entendre la réponse de James, mais celle-ci ne vient pas. Au contraire, je les entends pouffer de rire, et l’un d’entre eux jette quelque chose sur la table basse. Mais qu’est-ce qu’ils fabriquent ? Je descends la première marche pour mieux les espionner, me disant que ce n’est vraiment pas convenable mais tant pis. Ils parlent bien de moi dans mon dos !
- Je t’assure Patmol, elle m’épuise, elle n’est jamais contente de rien. C’est l’enfer sur terre depuis trois mois…
Je sens le rouge me monter au visage, et mes poings se serrent. L’enfer sur terre depuis trois mois ? L’enfer sur terre depuis trois mois ??? L’enfer sur terre pour qui exactement ?!
Qui a eu les abdos transformés en mousse au chocolat saupoudrée de vergetures ? Lui ou moi ?
Qui ne boit pas d’alcool sous peine d’intoxiquer notre enfant ? Lui ou moi ?
Qui a passé les deux premiers mois à créer des bulles de savon pendant les hoquets ? Lui ou moi ?
- Tu exagères, Cornedrue, lui dit Sirius.
Enfin un qui me comprend.
- Tu parles… Je te laisse même pas vingt-heures avec Lily sans que tu ne craques ou que tu m’appelles en catastrophe ! soupire James.
Oh le petit ingrat… Il me met enceinte, et il lâche l’affaire ! Ah c’est bien un homme.
Ce n’est absolument pas de ma faute si je dois faire pipi tout le temps, si j’ai mal au dos et si j’ai la nausée depuis huit mois. C’est à cause de son bébé !
- Tu veux parier ? lui demande Sirius.
Un silence apparaît entre eux deux, et Sirius reprend la parole au bout d’une petite minute, confiant.
- Je te parie une bouteille de Whisky que je tiens facilement une journée avec Lily !
- Tu rêves, Patmol. Tu n’y arriveras pas… tu supportes déjà pas Cassiopée quand elle se plaint, alors qu’elle ne le fait jamais.
Je vais tuer James Potter !
- Alors Lily…, reprend mon futur ex-mari. Non… impossible !
- Je te parie que je tiens une journée sans péter un câble et sans t’appeler au secours. Tu fais une fixette sur la grossesse de ta femme, je suis certain que tu exagères. Elle doit être chiante mais sans plus… laisse-moi faire, je gère !
- Tu es sûr de toi là ?
- Fais-moi confiance, elle va se tenir à carreau, ricane-t-il. Je gère…
Tu gères, Sirius ? Vraiment ?
On verra ça demain matin lorsque James va partir en mission et que tu vas devoir me supporter toute la journée jusqu’à vendredi matin… Je te parie que tu ne tiendras même pas la moitié du temps !
Je croise les bras et respire violemment par le nez. Ah je t’assure Sirius Black, tu n’es pas prêt de gagner ce foutu pari ! Je vais m’en occuper personnellement !
- Lily, tu descends ? m’appelle une seconde fois James en se levant du canapé.
Mes doigts actionnent la poignée de la porte de la chambre de mon bébé et je la claque fortement, faisant ainsi croire que je sors de ma chambre.
- J’arrive ! Je m'exclame en descendant les escaliers pour les rejoindre dans le salon où ils sont vautrés sur les canapés, une bièraubeurre, déjà, dans les mains.
Respire Lily… ça va bien se passer ! Ne les étrangle pas tout de suite ! Tu vas être mère à présent… tu ne peux pas les tuer tout de suite de manière violente et sanguinaire!!!! Non… la vengeance est un plat qui se mange froid.
- Salut Sirius, je déclare avec un petit sourire forcé en croisant les bras sur ma poitrine aussi volumineuse que celle de Madame Rosmerta.
- Salut ma belle, me dit-il en me posant un baiser sur la joue. Tu as bonne mine dis donc. Un vrai petit rayon de soleil, me glisse-t-il avec un petit clin d’oeil.
- Je dors quatorze heures par nuit, bien sûr que j’ai bonne mine, je l'assassine du regard avant de me hisser tel un phoque sur le canapé.
Aucun commentaire, merci !
J’attrape le journal qui traîne sur la table basse et plonge mon regard sur les gros titres meurtriers alors que James et Sirius, à la limite de la suffocation interne tant ils s’empêchent de rire, s’agitent en essayant de singer je ne sais qui, je ne sais quoi… Je jette un coup d’oeil par-dessus le journal, et je vois Sirius en train de mimer des seins énormes, sûrement les miens ! Je vais le tuer.
Quel âge a-t-il déjà ? Vingt ans ? Oui c’est bien ce que je me disais, soit treize ans d’âge mental !
- Tu t’entraînes pour ton implantation mammaire ? je demande en arquant un sourcil, le faisant sursauter.
- Quoi ? s’exclame-t-il, désarçonné de s’être fait griller. Ah non, je chassais un moustique, me ment-il en claquant des mains. C’est bon, il est mort !
Pitié… et dire que c’est le parrain de mon bébé ! Faut dire en même temps que le père de mon bébé ne vaut pas mieux puisqu’il se bidonne tout seul de l’autre côté du salon. En fait, je suis déjà mère… de deux gamins de vingt ans !
La vache… je viens de me prendre un sacré coup de vieux, là ! Je lève les yeux au ciel. La soirée risque d’être assez longue…
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Le 29 juillet 1980, à 23h30
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- Quand est-ce que Cassiopée revient de Lesbos ? je demande en raccompagnant Sirius à la porte d’entrée. Elle me manque…, j'ajoute en un petit murmure.
- Tu lui manques beaucoup aussi, me rassure-t-il. Elle doit rentrer demain dans la journée, enfin j’espère.
J’espère aussi. Cela fait déjà quelques semaines qu’elle est retournée régler des affaires importantes à Lesbos. Apparement, là-bas aussi il y a une guerre… mais moins meurtrière et ravageante que la nôtre. Ou de manière assez différente en soi.
- J’arrive demain à 7h30 pour te baby-sitter, ma petite, me lance-t-il avec un clin d’oeil en ouvrant la porte.
Me baby-sitter, tu parles…
Dehors, la nuit est bien sombre, et la lune, presque absente, cachée par un épais rideaux nuageux, donne un aspect brumeux à la ruelle qui s’étend devant nous, slalomant jusqu’à la petite place du marché.
- Tu es sûr que tu ne veux pas rester dormir ? je demande, inquiète en jetant un nouveau coup d’oeil dans la nuit noire. Ce n’est pas le moment de traîner…
- Je ne risque rien, me sourit-il. Allez à demain, Lily.
Il m’embrasse une nouvelle fois sur la joue, et enfourche sa moto volante, dernier coup de coeur qu’il s’est acheté pour son vingtième anniversaire.
- Et demain, on va bien se marrer tous les deux, me lance-t-il en faisant démarrer sa moto.
Il m’adresse un signe de la main en disparaissant derrière le toit de la vieille maison de la voisine, et un sourire se dessine sur mes lèvres.
- Oh oui, on va bien se marrer, je murmure en fermant la porte d’entrée.
Je dégaine ma baguette et lance les sorts de protections sur la porte, puis l’ensemble de maison, le coeur serré comme à chaque fois.
Ici, dans cette petite maison que nous avons acheté avec James après Poudlard, on a l’impression d’être coupé du monde. Un peu comme dans une petite bulle d’amour où on prend le temps de vivre, de respirer, d’être heureux. Sauf que cette maison est en passe de devenir notre prison, je le sens… Avec tout les meurtres de sorciers et moldus qui doublent au fur et à mesure des jours, James va finir par m’enfermer à double tour dans le salon, je le sais.
Il y a eu les McKinnon avec Marlène, puis Benji Fenwick, les Prewett et une bonne partie des Bones. Il y a eu Mary, aussi… et les Potter sont les suivants… nous sommes les suivants ! Il n’y a pas un seul jour qui ne passe sans que cette notion ne s’impose à mon esprit.
Je sens les bras de James glisser dans mon dos puis finir par se poser sur mon ventre, son nez enfouit dans mes cheveux.
- Tu es sûre que ça va aller pour demain ? me demande-t-il, angoissé. Je n’aime pas te savoir toute seule…
- Sirius sera avec moi, James, ne t’inquiète pas, je le rassure en posant mes mains sur les siennes. Je veux juste que tu fasses attention à toi, demain, je murmure en laissant tomber ma tête sur son épaule. Que tu fasses très attention…
- Je fais toujours très attention, ma puce, me dit-il en m’embrassant sur la tempe.
D’un coup, notre bébé semble se réveiller de sa petite sieste post-dîner, et s’amuse à taper ses petites pieds contre les mains de James, me déclenchant un petit sursaut. Et la nausée pointe doucement le bout de son nez…
- Tu as tellement de chance de le sentir bouger, me dit James en faisant bouger ses mains sur mon ventre, faisant ainsi bouger les petits coups de pieds de notre bébé.
- Tu ne disais pas ça quand je passais mes nuits à vomir dans la salle de bain, je rappelle en riant.
Je l’entends rire dans mes cheveux puis sa baguette éteint les dernière lumières du salon et du hall d’entrée alors qu’on monte se coucher.
Une fois que j’ai réussi à me fixer sous la couette, je sens le sommeil alourdir mes paupières assez rapidement alors que le torse de James se dessine dans mon dos, et que ses mains se retrouvent de nouveau sur mon ventre, excitant alors notre bébé qui semblait avoir délaissé son trampoline, c’est-à-dire ma vessie, pour se rendormir.
- Il t’aime déjà, je murmure dans mon sommeil.
- Moi aussi je l’aime déjà, me chuchote-t-il. Lily ?
- Oui ? je réponds en baillant.
- Tu es sûre que ça va aller demain ? s’inquiète-t-il.
- James, ça va aller. En plus Sirius a l’air de trouver cela très facile de s’occuper d’une femme enceinte de huit mois et demi, qui doit accoucher dans dix jours ! je lance en ouvrant les yeux, repoussant ainsi les bras de Morphée.
- Je… je ne vois pas ce que tu veux dire…
- Tu vois très bien ce que je veux dire ! je lui lance, assassine en me retournant, très difficilement, vers lui, en arquant un sourcil. Je te rappelle que ta femme n’est ni stupide, ni sourdre… enfin ta femme… ton Magyar à Pointes, devrais-je plutôt dire.
Je lui lance un regard noir, et je me retourne de nouveau dos à lui, le laissant complètement choqué par ce que je viens de lui dire. Ah j’adore le laisser bouché-bée !
- Ecoute ma puce, c’est…
- C’est rien du tout, Potter ! je m'exclame. Maintenant je voudrais dormir, bonne nuit.
Mes doigts attrapent la couette et la tire jusqu’à ma tête, et je ferme les yeux, prête à trouver le sommeil malgré la douleur de dos qui semble se réveiller. La tête de James s’enfonce contre l’oreiller et je sens son souffle dans ma nuque, me déclenchant un doux frisson.
- Je t’aime quand même, mon petit Magyar à Pointes, me glisse-t-il à l’oreille. Bonne nuit…
Ah James Potter ! Roi des petites répliques à vous faire fondre…
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Le 30 juillet 1980, à 07h00
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Quelques bruits résonnent dans la chambre, et la lumière du couloir vient plusieurs fois balayer mon visage endormi. Je sens la bouche de James se poser sur ma joue, puis sur mon épaule, et ses mains caressent doucement mon ventre.
La porte de la chambre s’ouvre délicatement, et j’entends James se hisser dans le couloir, sur la pointe des pieds, pour me laisser dormir, alors que le réveil affiche 7h15. Quelques minutes après, la porte d’entrée s’ouvre, puis claque, alors que les pas de Sirius viennent doubler ceux de James sur le parquet du hall d’entrée. Je les entends discuter sans pour autant réussir à définir leur conversation.
A 7h30, James doit partir en mission de repérage pour l’ordre avec Franck Londubat, et il ne sera de retour que demain matin à l’aube, me laissant seule avec Sirius et le divertissement de lui pourrir la vie le temps d’une journée pour oublier cette peur qui m’enserre le coeur à chaque nouvelle mission que l’on attribut à mon mari. Je chasse de mon esprit toutes les idées noires et dramatico-tragiques, bien consciente qu’il y en a déjà eu trop, beaucoup trop, ces derniers mois, et reste concentrée sur cette journée en tête à tête avec le parrain de mon bébé, ce qui réussit à me faire décrocher un petit sourire.
- A nous deux, Sirius Black…