Merci à Princesse qui m'a inspirée, avec son concours sur le forum HPF « Tatoo… l’art dans la peau ! ».
Merci à JKR sans qui rien de tout cela n'existerait. Merci à Steamboat Willie pour sa relecture attentive et ses bons conseils.
J'ai été inspirée par les tatouages moldus, les sortilèges sorciers, la Marque des Ténèbres, mais aussi un peu par l'utilisation du tatouage dans La Ligue de Ruth Dedallime. Sans oublier le dessin ci-dessous.

Image de AneaCC, provenance Deviantart.
Comme d'habitude, les piles de cadeaux étaient classées par ordre d'âge. Celles des grands-parents se trouvaient à côté de fauteuils confortables, où ils s'installèrent tranquillement pour observer les plus jeunes déballer les leurs. Les cousins étaient les plus enthousiastes — ainsi, bien sûr, que les enfants de Victoire et Teddy. Tandis que leurs parents prenaient place sur les canapés et fauteuils laissés libres, la jeune génération s'installait sans façon par terre, chacun à proximité de sa propre pile.
Un court instant, le niveau sonore des conversations diminua, partiellement remplacé par le bruit du papier cadeau froissé. Mrs Weasley éleva un peu la voix pour rappeler à ses petits-enfants qu'il y avait une corbeille spéciale pour le mettre. Les discussions reprirent, ponctuées d'exclamations plus ou moins joyeuses et de remerciements lancés d'un bout à l'autre de la grande pièce.
Bien sûr, lorsque presque tous les paquets furent ouverts, les conversations reprirent de plus belle. De nombreuses interpellations parcouraient l'assemblée, pour faire admirer les différents présents reçus. Lily ne pouvait pas s'empêcher de triturer sa nouvelle broche, qu'elle avait aussitôt accrochée à son pyjama préféré, celui aux couleurs des Harpies de Holyhead. Évidemment, cela n'échappa pas à l'œil avisé de plusieurs de ses cousines.
Dominique fut la première à se pencher pour regarder le bijou de plus près. Elle éclata de rire en reconnaissant un lys et un scorpion, délicatement façonnés en argent. Vu sa finesse, c'était certainement un travail de gobelin. Elle poussa du coude Lucy, qui se tenait à côté de Lily, et elle gloussèrent ensemble en faisant mine de deviner l'expéditeur de ce présent. Rose se rapprocha pour mieux voir et fit un large sourire.
Elle interpella Roxanne qui se trouvait non loin de là, plongée dans un énorme bouquin, afin de le lui montrer. Celle-ci sursauta et s'exclama :
— Hein ? Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?
— Rien d'intéressant, Rox ! s'empressa de répondre Lily. Il parle de quoi, ton bouquin ? Ça a l'air passionnant !
La métisse se mit à faire un large sourire.
— Oh oui. Ça parle de tatouage, de tatouage et de tatouage.
Ses cousines échangèrent des regards amusés. La jeune fille était apprentie chez un tatoueur sorcier, et elle était absolument passionnée par le sujet.
— Mais encore ? insista la fille des Potter, qui n'avait absolument pas envie que le sujet vienne sur le cadeau que lui avait offert son petit ami Scorpius.
— Oh ben ça parle un peu de tout sur le sujet : l'histoire du tatouage, les différentes techniques, et surtout tout un tas de photos et d'illustrations sur le sujet.
— Fais voir ! s'exclama Hugo en approchant.
Le jeune homme était moins passionné par les livres que sa mère mais, de tous les cousins, c'était celui qui les aimait le plus. Il s'empara de celui-ci sans vraiment laisser le temps à sa cousine de répondre. Roxanne se redressa, prête à protester, mais se tût en le voyant s'asseoir en tailleur, posant précautionneusement le livre sur ses jambes et commençant à le feuilleter avec intérêt.
— Ça raconte quoi de beau ? s'intéressa Louis en se rapprochant à son tour.
— Le tatouage ! répéta Roxanne, à moitié exaspérée.
— Et vous avez réussi à décrocher ma sœur d'un livre sur sa passion ? s'étonna Fred en arrivant à son tour.
Lily et ses cousines éclatèrent de rire, rire augmenté par la mine déconfite de la fille de George et Angelina.
— C'est pas sympa de se moquer, fit remarquer Hugo. En plus, il est vachement intéressant, ce livre !
— Ah ! s'exclama Roxanne sur un ton plein de défi.
— Vous saviez d'où vient le mot tatouage ? reprit le fils de Ron et Hermione, tout en pointant la définition du doigt. Ça vient du Tahitien « tatau », qui signifie marquer, dessiner ou frapper et dérive de l'expression « Ta-atouas ». La racine du mot, « ta », signifie « dessin » et « atua » signifie « esprit, dieu ».
Roxanne le regarda avec un large sourire, tandis que Lucy se penchait à son tour sur le livre pour regarder.
— Ça veut dire quoi, horimono ? demanda-t-elle en se redressant.
Hugo s'empressa de lire la définition, coupant Roxanne qui ouvrait la bouche et commençait à répondre.
— C'est un mot japonais, qui signifie littéralement la sculpture, mais qui désigne plus communément le tatouage. Dans cette langue, on parle aussi de tebori ou d'irezumi.
— Mais en fait, ça existe dans le monde entier, les tatouages ? demanda Rose.
— Oui ! répondit Roxanne. Et aussi bien du côté moldu que du côté sorcier. Même si, au départ, c'était uniquement un art sorcier, comme son étymologie le montre. Mais ça date de tellement longtemps avant l'instauration du Code international du secret magique !
— Ah oui ?
— Oh oui, reprit la jeune métisse, ça date de la Préhistoire ! Bon, bien sûr, ça a énormément évolué, depuis. Au niveau du style comme des techniques.
— C'est à dire ?
— Eh bien il y a différents types de tatouages, comme les japonais dont on parlait, les tahitiens, bien sûr, mais aussi, beaucoup plus près de nous, les tatouages celtiques, par exemple. Et il y a des styles beaucoup moins traditionnels qui ont été développés plus récemment, aux États-Unis notamment.
— Il y a des différences entre les tatouages moldus et sorciers ? demanda Lily.
— Ben il y en a une de taille, en tout cas, c'est la magie ! précisa Roxanne en riant. Les tatouages moldus sont faits uniquement à base d'encre, injectée sous la peau à l'aide de machines à aiguilles.
— Et les tatouages sorciers ?
— Il y a trois sortes de tatouages sorciers, récita la jeune fille. Les tatouages moldus enchantés, les tatouages sorciers avec des encres magiques, les tatouages sorciers sans encre. Le plus facile, c'est d'enchanter un tatouage déjà présent. Le plus difficile, ce sont les tatouages sans encre.
— Ah bon, pourquoi ? demanda Louis.
— Parce qu'il faut un niveau de maîtrise de la magie supérieur : on les crée en modifiant la structure magique de la peau, pas en injectant ou enchantant de l'encre.
— Et comment peut-on enchanter des tatouages moldus ?
— Avec un sortilège qui fait agir l'encre de ceux-ci d'une manière déterminée à l'avance. Au niveau du résultat, ça ressemble beaucoup aux tatouages sorciers à base d'encre.
— Ah, d'accord ! Mais alors quelle différence y a-t-il entre les tatouages moldus et les tatouages sorciers avec des encres magiques ?
— Oh, plein ! répondit Roxanne en souriant. Tout d'abord, les encres elles-mêmes. Les tatoueurs moldus utilisent des encres noires ou de couleur qui ne font que colorer l'épiderme. Les couleurs sont faites à base de pigments. Les tatoueurs sorciers utilisent des potions spécifiques. Avec donc beaucoup plus d'ingrédients, et surtout ces encres-là ont, par elles-mêmes, des propriétés magiques. Par exemple, la couleur du tatouage qui change d'une manière définie, c'est très demandé. Quelques mouvements simples, quelques changements de formes simples, aussi.
— Pas de plus complexes, comme se déplacer sur tout le corps ?
— Non, ça ce sont les tatouages sans encre qui le peuvent, justement parce qu'ils ne sont pas limités à un support comme l'encre, mais puisent directement dans la magie de la personne qui les porte.
— Et les encres magiques, vous vous les procurez comment ?
— Eh bien ce sont des potions, donc soit on les fabrique, si on a reçu l'habilitation pour ça, soit on les achète. Si on veut une encre spécifique qu'on n'a pas le droit de reproduire, par exemple, on doit l'acheter.
— Et vous pouvez créer de nouvelles encres ?
— Euh... Alors en théorie, oui. Mais on ne peut pas les utiliser comme ça ! Si on veut créer une nouvelle encre, il faut déjà avoir reçu l'habilitation dont je parlais à l'instant. Ensuite, une fois l'encre créée, on peut la tester sur nous mais pas sur un client. On doit d'abord la faire homologuer par le Ministère. Et si elle l'est, on peut alors s'en servir avec les clients.
— C'est compliqué !
— Est-ce que quelqu'un peut vous piquer une recette que vous avez créée ? demanda Dominique.
— Non, heureusement ! L'homologation protège la recette de la nouvelle potion. Après, on a le choix entre ne pas la divulguer du tout, distribuer la recette gratuitement, vendre la recette ou bien vendre uniquement l'encre produite.
La broche de Lily avait été oubliée depuis longtemps, les cousins écoutaient maintenant Roxanne avec grand intérêt. Elle continua à leur parler de technique pendant un moment, mais la conversation dériva ensuite sur les tatouages portés par différents membres de la famille. Leur oncle Charlie, notamment, qui était le plus tatoué de tous.
— C'est normal ! expliqua Roxanne en riant. Il est dragonnier.
— Ben oui, et alors ?
— Ben c'est simple, les dragonniers, sans leurs tatouages, ils ne survivraient pas bien longtemps. Entre les brûlures, les blessures, d'éventuelles morsures...
— Que viennent faire les tatouages là-dedans ? s'étonna James.
— Ce sont surtout des sortilèges de protection. Je n'ai pas tout en tête mais, en gros, ils en ont de plusieurs sortes, certains contre le feu, d'autres contres les blessures ou morsures, vous voyez ce que je veux dire ? Et normalement, il en a aussi pour faciliter la communication avec les dragons.
Lily regarda son oncle Charlie, qui discutait avec sa tante Audrey et son oncle Ron, avec surprise. Elle n'aurait pas imaginé qu'on puisse faire tout cela avec des tatouages.
— Et mon père ? demanda Dominique. Ce sont aussi des sortilèges de protection, les siens, alors ?
— Certains, oui, sûrement, comme tout briseur de sort. Il en a des spécifiques, aussi, et je ne connais pas encore tout, pour l'instant, mais c'est assez complexe.
— Attends, mais du coup, les deux tatouages du mien, ils ne sont pas purement décoratifs ? s'étonna Albus. Et celui de ma mère ?
— Oh ben Oncle Harry, il est Auror, donc il en a forcément un spécifique pour son boulot — et ceux-là, c'est pas n'importe quel tatoueur sorcier qui peut les faire, croyez-moi ! L'autre tatouage... Attends, Tante Ginny et lui, ils ont des tatouages qui se ressemblent, c'est ça ?
— Oui, chacun d'eux a un dessin de son propre balai, qui se déplace sur tout son corps.
— Bon alors ça, ça pourrait être des tatouages liés...
— C'est quoi, les tatouages liés ? s'enquit Lucy.
— Alors ça, typiquement, ce sont des tatouages sans encre ! expliqua Roxanne avec un large sourire. C'est de la très belle magie, puisqu'ils permettent de relier deux personnes l'une à l'autre. Ça leur permet de savoir comment va l'autre, savoir où il est, ce genre de choses...
— Sérieusement ?
— Ben oui. Après, il y a différentes formes de tatouages liés. Les marins sorciers, par exemple, en portent qu'ils lient au capitaine de leur bateau pour le temps de la traversée. Ça permet notamment aux différents marins de communiquer entre eux, ce qui facilite les manœuvres, et si l'un d'entre eux tombe à l'eau, ils le savent tout de suite, pour pouvoir lui porter secours. Ça a d'ailleurs inspiré les marins moldus, même si les leurs, bien sûr, ne sont pas magiques.
— Et les tatouages d'Auror ? Ils fonctionnent sur le même schéma ou pas du tout ? demanda James.
— Grosso modo, oui, mais en bien plus évolué. Bon, je ne peux pas vous en dire grand-chose, c'est assez secret. Pour pouvoir en faire, il ne faut pas seulement être tatoueur mais maître tatoueur. Il y a alors une formation complémentaire, à laquelle on ne peut accéder qu'avec l'accord du Bureau des Aurors. Et si on la réussit, on obtient une accréditation spéciale, qui permet de réaliser les tatouages des Aurors.
— Et ça te dirait, toi, de le faire ?
— Mmmmh... J'ai le temps d'y réfléchir. Je suis seulement apprentie, pour l'instant, il faut déjà que je termine ma formation pour devenir officiellement tatoueuse. Après, devenir maître tatoueur, je ne sais pas trop encore. Mais j'en ai déjà parlé avec Oncle Harry, qui m'a un peu expliqué tout ça. Il m'a dit que si je veux, plus tard, me lancer là-dedans, il se fera un plaisir de m'accréditer.
La discussion porta un moment sur les tatouages d'Auror, avant que Lily, qui était pensive depuis un moment, ne reprenne la parole.
— Donc le Vif d'Or que porte Papa, c'est son tatouage d'Auror, et les balais que portent les parents sont des tatouages liés... Mais les tatouages d'Auror, si j'ai bien compris ce que tu as expliqué, Roxanne, sont tous reliés entre eux et au Chef des Aurors. Alors c'est quoi, la différence ?
— Tu as raison, il n'y a pas que ceux-là qui soient reliés. En fait, on appelle tatouages liés ceux dont la fonction première est de relier deux personnes, tu vois ce que je veux dire ? Ceux des Aurors, c'est bien plus large que ça, il y a aussi une certaine forme de communication, et ça concerne beaucoup plus que deux personnes.
— Ah, d'accord ! Euh... C'est un truc d'amoureux, alors ?
Roxanne éclata de rire, vite rejointe par la plupart de leurs cousines, tandis que Lily fronçait le nez.
— T'as pas tort, Lily, c'est souvent le cas. Mais pas toujours. Par exemple, Oncle Harry, Tante Hermione et Oncle Ron auraient pu s'en faire faire, juste avant de partir faire leur grande quête. Mais Oncle Harry était tout juste majeur et, surtout, l'époque ne s'y prêtait pas du tout...
— Oui, et Grandma ne voulait pas du tout les laisser partir, elle ne les aurait pas laissés faire, précisa Rose.
— Parfois, c'est entre membres d'une même famille, aussi. Ça prolonge un lien déjà existant.
— D'accord...
— Les motifs sont toujours les mêmes, comme les balais d'Oncle Harry et Tante Ginny ?
— Ils sont différents, leurs balais ! précisa Albus.
— Ben voilà, les motifs ne sont pas forcément les mêmes. Parfois ils se ressemblent, parfois ils sont complémentaires, parfois pas spécialement. En général, ceux qui le font choisissent un motif qui leur parle.
Le sujet occupa encore un moment les cousins, qui parlèrent ensuite des différents motifs et admirèrent dans le livre de Roxanne les nombreuses images. Lily resta rêveuse. Elle n'aurait pas vraiment su expliquer pourquoi, mais l'idée d'avoir un tatouage la tentait beaucoup...