Un second petit chapitre pour la route, sur la Chambre des Secrets. Le titre fait référence à la ( superbe) chanson de Zaz, Trop sensible ( du premier album je crois, où elle est adossée a un mur et porte un bandeau dans les cheveux)
Un petit lien de live à écouter : https://www.youtube.com/watch?v=zx23hKoZvmo
-Ta copine a pété une durite et c’est moi qui trinque Angelina ! Ne me demande pas de me calmer ! Et je n’irais pas m’excuser Olivier. Moi je ne balance pas de Souafle aux gens quand je suis vénère !
- Non, juste des Cognards sur les joueurs adverses, rappelle laconiquement Alicia. Ou des sorts complétements idiots. Vous n’arrêtez pas de vous moquez de Katie depuis un an et tu t’étonnes que…
- Episkey !
- Mais ça fait mal Angie. Tu aurais pu prévenir ! se plaint George.
-Voilà c’est fini. Soit cool avec Katie et dans deux jours elle s’excusera, soupire Angelina en rendant « Soigner les bobos du Quidditch : un jeu d’enfant » à Alicia. Bon, je file me doucher les copains, je suis claquée. J’irais parler à Katie après.
- Je m’en occupe, intervient Olivier. Vous avez tous bien bossé et vous méritez tous une bonne nuit de sommeil. »
George, Angelina et Alicia acquiescent et se dirigent vers leurs dortoirs respectifs. En tournant la tête vers l’entrée de la salle commune, Olivier voit Harry et Fred traverser le portrait de la Grosse Dame. Harry lui rend le trousseau de clefs des vestiaires et Fred dit :
« Tout est nickel, Harry a rangé les balles et j’ai nettoyé les traces de boues.
- Merci les gars. George est allé se doucher, apprend-il à Fred. Son nez n’a plus rien. »
- Oui, mais quand même, Katie aurait pu s'abstenir... On a assez de gamelles au Quiddich sans en rajouter, grommèle-t-il avant de s’éloigner.
- Je ne savais pas qu’il y avait de l’eau dans le gaz entre Katie et George. Ils s’entendent bien habitude, ajoute Harry. Je te laisse, j’ai mon devoir de potions à terminer, grimace le garçon. »
Une fois son attrapeur parti, Olivier se dirige vers le fauteuil occupé par Katie Bell. Son discours déjà en tête, il s’installe à côté d’elle.
« George n’a plus rien. Angelina lui a remis son nez d’aplomb. Pourquoi tu lui as fait ça ?
- Il m’énerve. Lui et Fred passent leur temps à me faire des blagues et à se moquer de moi ! ça ne suffit pas ? s’offusque la petite brune en roulant en boule le parchemin où elle n’a écrit que quelques mots.
- Moi aussi. C’est le cas de pas mal de gens. Et pourtant, personne d’autre n’a essayé de les envoyer à l’infirmerie aujourd’hui, continue calmement le capitaine d’équipe. Si tu as des problèmes avec Fred et George, j’aimerais que tu les règles en dehors du terrain. Bien que parfois insupportables, ils ne sont pas idiots. Leur parler suffira. Souviens-toi de la brouille qu’a eu Angelina avec eux. Ils ont discuté et c’est passé. »
Satisfait de son discours, à la fois prévenant et autoritaire, Olivier se lève de son fauteuil. Lui aussi, une bonne douche l’attend, ainsi que son lit douillet. Mis à part cet incident, Katie n’est pas du genre à remettre son autorité en question. Bien qu’une part de lui admire la virtuosité du coup de sa poursuiveuse, il garde ce compliment pour lui. Avec une telle précision, les Poufsouffle n’ont qu’à bien se tenir au prochain match. Ses poursuiveuses sont les meilleures de l’Ecole grâce à son entrainement.
« George a été dire que Justin Flinch-Fletchey a attiré l’intention de l’héritier de Serpentard en parlant non-stop du collège d’Eton. Comme si c’était de sa faute s’il s’est fait pétrifier !
-Tu as sans doute mal compris Katie. George ne penserait jamais ça, réplique Olivier en se rasseyant. On est tous inquiet pour Justin Flinch-Fletchey et Colin Crivey. »
L’adolescent voit peu à peu la perspective d’une douche chaude s’éloigner et cherche du regard Alicia, Angelina ou la fille qui est souvent avec Katie. Lana, Lena ou Leanne, il ne s’en souvient jamais. Mais aucune des trois n’est là ce soir-là.
« Et quand il dit que Justin n’a pas arrêté de crier sur tous les toits que ses parents l’auraient envoyé à Eton s’il n’avait pas été sorcier, qu’ils ont cru à une blague quand il a reçu sa lettre d’admission et ont bien failli ne pas l’envoyer à Poudlard, tu l’interprètes comment ? insiste Katie. »
Olivier ne répond pas immédiatement, pris au dépourvu. Lui qui ne pensait qu’à une malheureuse broutille de co-équipiers dû aux trop nombreuses blagues des jumeaux ! A aucun moment il n’a pensé que les attaques d’élèves Nés-Moldus inquiéteraient tant Katie, alors même qu’il sait que ses parents sont tous deux moldus.
« Tu connais George, il ne pensait surement pas…
- Parce que moi aussi j’aurais pu aller à Chatterton si je n’avais pas été sorcière. J’aurais intégré l’équipe de basket du collège et je serais allé voir des films avec mes copines le weekend. J’aurais été voir des matchs de rugby à Cardiff avec mes parents. En quoi ça me rend différente de Justin de dire ça ? Tous mes amis le savent, même toi ! Est-ce que je dois aussi arrêter de porter mon écharpe des All Black ? Et pourquoi pas me débarrasser de mes cd de U2 pour n’écouter que les Bizar's Sisters ?
- Personne ne te demande ça, tente de la calmer le jeune homme. Tu es juste très inquiète et à cran. C’est normal. George s’y est juste très mal pris pour parler de ton ami. »
Les joues de sa poursuiveuse sont toujours cramoisies et des larmes perlent à ses yeux. Olivier se sent totalement débordé car elle attire désormais l’attention sur eux et qu’il ne sait pas comment la calmer. Il entend déjà les rumeurs sur Dubois-le-tortionnaire et se giflerait de ne pas avoir remarqué que Katie était amie avec le Poufsouffle. Il aurait dû penser que les attaques l’inquièteraient plus que le reste de son équipe où, à sa connaissance, ils sont tous de Sang Pur ou de Sang-Mêlé à l’exception de Katie ! Surtout, il ne sait plus quoi dire ou faire pour arrêter ce flot de larmes et calmer la môme. La voir pleurer le met particulièrement mal à l’aise.
« Je lui ai parlé plusieurs fois tu sais. On adore tous les deux les films de Jim Carrey et se faire de fausses frayeurs dans les trains fantômes. Et je suis sûr que si j’avais mieux connu Colin, on se serait aussi trouver des points communs. C’est… »
Katie ne termine pas sa phrase et enfouie brusquement sa tête dans ses bras. Les bruits de sanglots qui s’en échappent inquiète Olivier. Ne sachant pas quoi dire pour les faire cesser, il tapote maladroitement l’épaule de l’adolescente.
« Ils vont tous les deux s’en sortir, ce…
- Sérieux Olivier, c’est ça que tu appelles lui parler ? »
Olivier grommèle pour la forme et laisse son fauteuil à Alicia. La blonde tapote l’épaule de Katie et lui murmure des paroles réconfortantes à voix basse. Olivier se détourne des deux filles et voit clairement que la moitié de la Salle Commune suit maintenant la scène avec un manque évident de pudeur. Une fille typée indienne, avec une longue tresse qu’il connait de vue comme une camarade de Harry Potter le pointe ouvertement du doigt et Neville Londubat le regarde avec des yeux ronds. Lee Jordan secoue la tête d’un air désespère en pointant son pouce vers le bas. Ronald Weasley ne se gêne pas pour arracher Hermione Granger à son livre à coup de coude et à la façon dont Harry gesticule, il leur raconte très certainement l’incident.
Un instant, Olivier hésite à prêter main forte à Alicia : le bruit mouillé que produit Katie fait un tintamarre insupportable à ses oreilles. Une part de lui continue de penser qu’il aurait dû, qu’il aurait pu deviner l’inquiétude de sa plus jeune poursuiveuse. L’intérêt qu’on leur porte le gênerait presque le gardien s’il n’était pas habitué aux ragots qui coure sur son compte et ses méthodes d’entrainements et son supposé fanatisme du Quidditch.
Qu’ils fassent mieux que lui au lieu de les regarder avec leurs airs idiots ! Qu’ils réagissent au lieu de se faire des messes basses en l'accusant à tort!
Avec un pincement il s’éloigne la tête haute et rejoint Percy à l’autre bout de la salle. Lui au moins ne le regarde pas comme s’il était responsable des larmes de Katie Bell.
Un grand merci à Lilimordefaim pour sa correction et à dans une semaine !