“ C’est impossible de vivre sans échouer quelque part, à part si vous vivez avec beaucoup de prudence mais vous pourriez rien avoir vécu du tout.” - Albus Dumbledore.
Chapitre 3 : Cerbère, citron et Poursouffle I.
Je me concentre sur mon parchemin, cherchant les mots que je vais utiliser pour persuader le vieux citronné. Ma vie dépend de cette missive, si j'arrive à m'allier à Dumbledore, j'ai une chance de m'en tirer vivant. J'aimerai que l'autre fou de mage noir n'atteigne pas une puissance à laquelle nous ne pourrions pas l'arrêter, et je pense que cette objet pourrait l'entraver dans sa démarche si il tombait entre les mains des forces ennemies à lui. Je rature une n-ième phrase, mécontent de sa formulation, Dumbledore est l'un des sorciers les plus puissants de ce siècle, le duper n'est pas chose aisée. Disons que je ne vais pas lui mentir, je vais juste omettre certains détails. Comme Sirius, par exemple. Il pourrait tomber en disgrâce si cela s'apprenait.
Je lève le regard vers mon lit. Sirius est là, posé négligemment sur la couverture, un livre à hauteur de ses yeux semblables à un ouragan. Je ne peux détacher mon regard de ce tableau. Il a l'air si détendu, serein. Je n'ai jamais vu cette expression si marquée sur son visage aristocratique. J'aimerais la voir plus souvent, soulignant son physique gracieux. Il ne cesse de porter ce masque qui m'insupporte tant lorsque je ne suis pas seul avec lui, il lui colle à la peau. Malheureusement, nous ne pouvons pas nous exposer à la vue de tous, pour la simple raison de mes crimes passés. Je comprends la crainte d'autrui envers moi, j'ai tué.
Seulement, l'arrivé de Sirius m'a montré un nouvel horizon, bien plus calme, bien plus agréable. Sa seule présence réduit au calme mon loup intérieur me permettant l'ascendant sur mon côté Alpha. Je n'ai pas envie de sortir de ce confort après toutes ces années à courir après la misère.
Je me lève du fauteuil où j'ai pris place pour l'observer. Il ne bouge pas absorbé par sa lecture. Il tient entre ses main un livre de récits mythologiques que je lui ai offert il y a quelques jours. Je me souviens de son expression joyeuse en passant le bout de ses doigts sur le titre s’étalant sur la couverture de cuir noir.
Je me penche au dessus du livre pour voir la page qui détient son attention. Un immense chien des enfers est dressé sur ses pattes arrières, faisant face à un scorpion géant. Sirius détache ses yeux de l'illustration, dérangé par l'ombre que je crée, curieux de me voir là au lieu de finir ma missive.
_Il y a un problème Fen' ?
_Non, aucun. Je viens voir un peu ce que tu fais, tu t'intéresses plus au livre qu'à moi.
J’exagère ma moue dédaigneuse et il en rit. Au moins je peux m'en vanter. Il se pousse vers l'extérieur du lit pour me laisser prendre place à côté de lui.
Le recueil est ouvert sur une scène connue pour son côté sanglant : Sirius, cerbère loyale au chasseur géant, combattant jusqu'à son dernier souffle le scorpion d'Athéna. Je souris face au choix de lire ce mythe.
° . ° . °. °
Je transplane devant les grands portails en fer noir de Poudlard. Le temps est gris et couvert, je resserre instinctivement l'encolure de mon manteau sombre, même si ma nature lycanthrope m'empêche d'être sensible au froid de novembre. J'entends distinctement le brut familier du transplanage d'un elfe de maison, celui-ci me toise méfiant, il a dû sentir mon odeur caractéristique. Il m'ouvre tout de même et je m'engage sur le sentier menant à l'ancien château dont je n'ai entendu que des histoires provenant d'anciens étudiants. Mon petit problème de fourrure m'a fermé les portes de cet endroit tenant des plus grands conte de fée des moldus. Je m'attarde devant l'avant de la bâtisse, c'est impressionnant vu d'en face.
Je m'imagine courir dans cette cour intérieure immense que j'aperçois de ma position, sûrement essayant de fuir le concierge après avoir exécuter une farce. Même si cela ne se voie pas, j'ai tendance à aimer l'humour, les farces ça me connaît. J'aurais aimer faire ma scolarité ici, faire une scolarité tout court. Seulement, excepté Dumbledore, personne ne voulait s'aventurer à accepter un loup garou dans l'enceinte de son école. Cet homme est fou, ou un génie au choix. A bien y réfléchir, tous les génies sont fous, peut être que les fous sont des génie insoupçonnés ? Je cesse mes divagations lorsque la créature pousse les lourds battants de la porte de chêne. L'immense hall m’accueille de ses richesses accumulées au fil des siècles.
La créature magique me dirige au travers des divers couloirs et escaliers farceurs du châteaux, les portraits chuchotent sur notre passage. Cela ne m’étonne guère, mon apparence ne tient plus à celle d’un vagabond avec mes cheveux longs voletant dans tout les sens et mes habits criant de simplicité, qu’à celle d’un honorable sorcier. Nous finissons par arrivé devant un pan de mur encadré par deux grosses gargouilles, je reste surpris quelques instants, me demandant ou l’elfe m’a emmené. Celui-ci se retourne vers moi, et se penche légèrement en avant.
“_ Twink va prévenir le directeur de votre arrivée, Monsieur.”
Je ne peux qu’adresser un mouvement de tête poli envers la créature avant que ne retentisse le “pop” sonore si caractéristique au transplanage. Je retourne mon attention vers les pierres me faisant face, mon côté lupin ressent les ondes magiques que dégage la paroi. Je n’ai pas à attendre longtemps, l’imposante statut s’ébranle et se décale suivie du pan de mur. Je me retrouve donc devant un immense escalier en colimaçon ouvragé. Le monstre rocheux se met en mouvement lorsque je m’y engouffre, je me laisse porter par ce qui semble être la conscience même de Poudlard.
Les marches arrêtent leur ascension devant une lourde porte en chêne massif, je sens cette tension désagréable me parcourir l’épiderme. La voix grave du directeur me donne l’autorisation d’entrer avant même que je ne puisse toquer au battant. Je pose doucement mes doigts sur la poignée et j’espère que tout cela tournera à mon avantage... Ainsi qu’à celui de Sirius. Je souffle pour me détendre tout geste est important à l’instant où je passe l’encadrement. L’homme me regarde sereinement par dessus ses lunettes en demi-lune, je ne sais réagir face à ce manque d’animosité évident. Ma nature lycanthropique devrait lui inspirer dégoût, mépris ou encore peur, mais le faciès du sorcier devant moi ne reflète aucune de ces émotions. Il m’invite d’un signe de main à m’assoir.
_ Bonjour M. Greyback, que me vaut l’honneur de votre visite ? L’inscription d’un de vos enfants je suppose ? Cela serait logique à votre présence ici.
Je garde mon expression froide, repoussant l’idée tentante de pouvoir inscrire mon enfants à Poudlard. Et... Celle même d’en avoir.
_ Non... Aucun enfant, Professeur Dumbledore.
L’homme remonte sa monture de fer et me fixe de son regard perçant, je ressens alors un picotement agaçant. Je remonte un peu plus mes barrières mentales où sont entreposés mes souvenirs partagés avec Sirius.
_ Vous savez Fenrir, la lycanthropie n’est pas une fatalité. La médicomagie a beaucoup évoluée ces dernières années.
Je ne prends pas la peine de répondre et au lieu de ça, je conduis l’intrusion de légilimencie du mage vers la raison de cette rencontre : l’objet mystérieux de la voûte de Gringotts. Le vieux mage s’y engouffre avec curiosité, faisant défiler le souvenir en sens inverse pour atteindre le début de cette journée jusqu’à que je bloque au moment de mon départ du manoir Greyback, afin d’éviter qu’il ne voit la matinée passée avec Sirius. Je sens la frustration et la colère du directeur face à cela.
_ Je ne suis pas là pour que vous puissiez espionner ma vie privée sans remord, Monsieur. Restons concentrer sur ce qu’il c’est passé à Gringotts, je vous prie.
_ Qui me dit que vous ne me cachez rien de primordial ?
_ Serais-je assez fou pour essayer de vous berner en venant en personne vous voir ? Cela serait du suicide.
_ Alors vous ne verrez rien de mal à me montrer ce que vous faisiez avant cette mission donnée par Tom Jedusor de ce fait.
_ C’est trop personnel pour être montré Professeur, par contre je peux vous le dire dans les grandes lignes. J’étais avec la personne qui partage actuellement mon quotidien.
_ Cette personne fait partie de la communauté sorcière ?
_ Oui.
_ Est-elle au service de Tom ? Me demande-t-il par dessus ses lunettes en demi-lune.
_ Absolument pas, elle s’oppose à ce genres d’idéologies.
Je sens la pression caractéristique de la légimencie, assez faible pour ne pas accéder à mes souvenirs mais assez pour capter mes émotions. Je ne sens pas le besoin de modifier mes ressentis, plus je suis honnête plus je mets des chances de mon côté. Il doit avoir trouvé ce qu’il cherche car il se retire de mon esprit et me fixe avec sérieux.
_ Fenrir, voulez-vous vraiment trahir votre nouveau maître ?
Je tique avec colère, je ne suis pas un putain d’esclave. Je sens mes traits qui se déforment sous la haine que m’inspire ce statut, et je sais que mon expression se rapproche plus de l’animal que de l’homme.
_ Je ne serai jamais son chien. Mon marquage a été ma plus belle erreur !
Je sais que je suis véhément et je m’emporte mais le moment où j’ai cru perdre Sirius est encore trop présent en moi.
_ Je suppose que cette personne en est pour quelque chose.
Je ne rétorque rien mais mon silence en dit long.
_ Que cherchez-vous, Fenrir, reprend-t-il.
_ J’ai fait de mauvais choix et je veux changer ça. Me ranger de votre côté serait un bon début, j’ai en ma possession des informations qui vous seraient utiles. Mais en échange je veux la sûreté d’une protection à la fin de tout cela, afin d’éviter Askaban.
_ Croyez-vous que vos informations valent une place d’espion ?
_ Absolument.
_ Je vous écoute, et j’aviserai.
Alors je me mets à parler de l’entrevue avec Voldemort, souvenir à l’appui, et de la mission qui en a résulté, puis de la mission en elle-même pour insister sur la coupe vue. L’homme en face de moi m’informe qu’elle appartenait de base à l’une des fondateurs de Poudlard, Helga Poursouffle me semble-t-il. Et enfin, j’enchaîne sur mes hypothèses, pratiquement sûr que le fou avide de pouvoir ai utilisé une pratique de magie noire depuis longtemps oubliée : les horcruxes.
Je vois Dumbledore se redresser à la fin de mes explications la mine grave, et je sens qu’il me croit. Le grand sorcier me demande d’effectuer un serment inviolable avec l’obligation de délivrer toutes informations capitales sur les mangemorts ou Voldemort, ainsi que de garder le silence sur l’Ordre du Phénix sous peine de sombrer dans la folie si trahison. Je joins ma main à la sienne tandis qu’il récite l’incantation, un lien vert entoure ma main alors qu’il énonce la part que je dois respecter. Un autre lien vert vient entourer sa propre main lorsqu’il parle de celle le concernant, enfin un dernier lien entoure nos deux mains pour sceller le serment.
Il se lève et invoque le sort du patronus, un phénix translucide apparait. Il lui donne l’instruction de trouver Alastor Maugrey afin de réunir l’Ordre pour une réunion d’urgence. L’oiseau prend son envol et la lumière bleutée si apaisante disparait. Un poids s’enlève de mes pensées au moment où