Debout devant la porte du quatrième étage, il attendait. C’était la première fois qu’il y allait seul. La première visite après la Victoire. Après la fin de la guerre. L’angoisse montait en lui. Il s’était préparé, pourtant. Il savait ce qu’il avait à dire. Mais ce qu’il redoutait, c’était leur silence. Ce silence qui l’étouffait à chaque fois. Il prit un grande inspiration. Une deuxième. A la troisième, il entra. Sans même regarder l’infirmière, il avança vers les deux lits du fond et en tira les rideaux. Il avait besoin de calme.
-Papa, maman… C’est fini. Vo...Voldemort est vaincu. Bellatrix et les autres sont morts ou enfermés. Poudlard a subi des pertes, mais nous avons gagné. Vous aussi. Vous êtes… Vous êtes libre maintenant.
Les larmes ruisselaient sur ses joues, qui n’étaient plus rebondies. Son regard luisait d’une flamme étrange. Sentant l’espoir s’évader au rythme de ces gouttes d’eau salées, il ferma les yeux. Fort. Si fort qu’il en avait mal. Mais lorsqu’il sentit l’étreinte de ses parents, un sourire illumina son visage d’une telle candeur qu’il ressemblait à nouveau à l’enfant qu’il n’était plus, que la guerre avait emporté avec elle.
-Fière… Si fière…
La voix était faible et rauque, mais assez audible pour couvrir les battements de ce que qui menaçait de quitter sa poitrine. Pour la première fois depuis 16 ans, il entendait la voix de sa mère, cette voix qu’il avait cru disparue.
-Maman, papa… Je vous aime tellement !
Il ne s’était pas attendu à une réponse. Entendre cette voix lui avait suffit pour retrouver un bonheur qu’il avait pensé mort. Serrant les deux êtres qu’il aimait le plus contre lui, il laissa couler ses larmes de joie. Leur raconter la guerre serait bien plus simple désormais. Comme une histoire qui lui paraissait déjà lointaine.
-Et voilà papa, maman, comment Harry Potter, le fils de Lily et James Potter, nous fit gagner la Grande Guerre.
Il rouvrit enfin les yeux, aveuglé par la lumière trop vive de la chambre. Il vit des larmes sur le visage de sa mère et la maigre mâchoire de son père si serrée qu’il était étonnant que ses dents ne se brisent pas.
-Lily… Marmonna sa mère en pleurant toujours plus. Lys…
Il savait que les deux mères avaient étées amies. Plus même, les meilleures amies.
-Fière… Elle, fière.
-Oui maman, elle serait fière de son fils… Et de toi aussi ! Tu as mis au monde un héro de guerre, maman !
Il prononça ces derniers mots avec un petit rire nerveux. Il n’y croyait pas, mais tentait à tout pris de provoquer une réaction chez sa mère.
-Héro… Murmura-t-elle avec un vague sourire. Mon bébé… Héro…
Son sourire s’étira légèrement et, le temps d’un instant, la fierté et l’amour illuminèrent son regard éteint. Il n’en fallu pas plus aux larmes de Neville pour couler de plus belle. Si sa mère, sa maman, le disait, alors peu important son avis, car il se sentait bel et bien héroïque. Et quelle plus belle victoire pour ce petit garçon maladroit que d’illuminer le visage si longtemps morne de ses parents ?