Le soleil est couché depuis bien longtemps. La nuit est froide, c'est normal pour la saison. La brume recouvre la forêt interdite et lui donne un aspect fantasmagorique.
D'ailleurs, il neigera bientôt mais, Sirius Black s'en moque car, il est protégé du froid. Et puis, il aime cette sensation. Ce froid qui lui pique les coussinets des pattes, ce froid qui lui chatouille le bout du museau.
Aujourd'hui, ce trois novembre mille neuf cent soixante-seize, Sirius fête ses seize ans. Alors, James, a décrété qu'une sortie nocturne s'imposait pour fêter ça. Son meilleur ami sait que Sirius a besoin de se libérer l'esprit.
Et puis, cela sert à ça de connaître les passages secrets de l'école. Après tout, ils se sont toujours un peu moqué à leur manière du règlement. Les règles ne sont-elles pas faites pour être enfreints ?
Aujourd'hui, Sirius fête ses seize ans, loin de cette famille qui a trop longtemps voulu le modeler à leur image, cette famille qui attendait de lui ce qu'il était incapable de leur donner. Lui, cet esprit libre, cette pomme pourrie.
Aujourd'hui, Sirius fête ses seize ans et, il est dans la forêt interdite avec ses meilleurs amis.
Aujourd'hui, Sirius fête ses seize ans, il court. Il aime ça courir quand il est sous sa forme d'animagus.
Oui, Sirius court. Il laisse le vent froid et piquant lui caresser les poils du dos. D'ailleurs, cela l'amuse quand le vent rentre dans sa gueule ouverte et fait bouger ses babines.
Les racines d'arbres, les branches qui lui fouettent les pattes à chaque pas, ne le dérangent pas car, Sirius court.
Chaque mouvement de son corps est bien huilé. Ses muscles bougent sous sa peau, ses pattes se plient légèrement au moment où il saute au-dessus d'un obstacle.
Sirius continue de courir encore et encore, il court de plus en plus vite, de plus en plus loin dans la forêt interdite.
Il adore le bruit que fait sa course sur le sol. Ce battement sur la terre, c'est comme une musique qui vous prend aux tripes et qui vous ramène à des temps immémoriaux et lointains où les sourciers dansaient peut-être des danses que personne n'oserait faire à présent autour d'un feu.
Sirius, lui, ne danse pas mais, cette répétition de mouvements est comme une chorégraphie : Toucher le sol, plier légèrement les pattes, donner de la puissance, toucher le sol, plier légèrement les pattes, donner de la puissance,..
Sirius tend l'oreille car, au loin, il entend le hurlement d'un loup-garou.
A son tour, et sans cesser sa course, il ouvre grand la gueule et hurle.
Il hurle de toutes ses forces, car, il n'y a que quand il est sous cette forme qu'il peut laisser ce besoin de hurler, ce besoin de liberté prendre le dessus.
Ici, il n'y a personne pour lui dire quoi faire, personne pour lui dire quoi penser, que mettre et comment se comporter. Personne pour observer et critiquer le moindre de ses mouvements.
Il est lui, un animal qui court dans la forêt interdite.
Un animal qui court à s'épuiser et qui, aime ça. Un animal qui pense différemment de l'adolescent qu'il est le reste du temps. Il vit, ressent, se moque des soucis de cet enfant qui a soif de liberté.
Son lui animal prend le dessus quand il est comme ça. Il aime être au grand air, il aime courir, il aime lorsque des odeurs nouvelles ou connues viennent lui frôler la truffe.
L'écho de sa course résonne dans cette forêt bien sombre et beaucoup trop effrayante pour beaucoup d'élèves de l'école mais lui, n'a pas peur. Il n'a jamais eu peur de cet endroit qui lui offre la liberté dont il a besoin.
Sous cette forme, ses sens sont plus développés. Il sent chaque feuille sur lesquels il court, il identifie des odeurs que lui, n'aurait jamais senties, il entend des bruits que l'oreille humaine n'aurait jamais entendus, il voit des choses qu'un humain n'aurait pas pris la peine de voir. Car, même les sorciers ne font pas attention à tout.
Du coin de l’œil, Sirius voit un mouvement rapide. Il identifie ce cerf qui court à présent à ses côtés. C'est son ami. Ce fidèle ami qui reste pas loin en cas de besoin. Le cerf qui était jusqu'à présent à l'arrière lui fait comme un signe de tête et accélère. Plus loin, Sirius voit le cerf bifurquer vers la droite et s'enfoncer encore plus loin dans la forêt. Sirius sait qu'il va essayer de le dépasser, le traître ! Alors, il ne réfléchit pas, et accélère à son tour. Sirius court comme si sa vie en dépendait. Car, il est capable de courir plus vite encore et, bien plus longtemps qu'un homme qui serait déjà fatigué.
D'un mouvement souple et rapide de son corps, il saute sur un tronc et le traverse rapidement pour se retrouver juste devant le cerf qui semble s'amuser de leur nouveau jeu.
[…]
Et là, couché à côté de ses amis sur ce lit de feuilles mortes, Sirius ferme les yeux. Il ferme les yeux et profite de ce moment. Il ressent les battements rapides de son cœur qui bourdonnent dans son corps.
Sa respiration rapide souvenir de sa course effrénée dans la forêt s'éloigne petit à petit.
Allongé dans la forêt interdite, il sent le regard du cerf posé à ses côtés qui le scrute. Il a envie de lui répondre que tout va bien à présent mais, cela attendra le dortoir. Pour l'instant, Sirius veut profiter encore de cette liberté qu'il aime tant et qu'il a découverte grâce à son animagus. Cette liberté qu'il refuse de quitter à présent maintenant qu'il y a goûté. Ce besoin de liberté qui est ancré en lui depuis sa naissance.
Ce soir, le soir de son seizième anniversaire, Sirius se sent bien.
Sirius se sent serein
Sirius se sent libre
Libre de penser et de faire ce qu'il veut.
Sirius se sent lui
Sirius se sent libre
Bonjour tout le monde,
Voici ma modeste participation au " Projet Siriusly Awesome de la Black Company".
Un texte qui doit mettre à l'honneur une qualité de Sirius à une période donnée.
Merci à Fleur d'épine d'avoir eu l'idée de ce projet.
Merci à princesse pour sa correction et ses conseils.
Merci de m'avoir lu.