-Bienvenue à Henmills. J’espère que votre voyage a été agréable.
Un homme d’âge mur (mais pas aussi vieux que l’était Dumbledore) se tient devant nous. Il est en costar, ce qui contraste avec la robe de sorcière verte kaki de McGo, debout près de lui. Nous sommes tous réuni dans une salle immense. Un peu notre Grande Salle version trois fois plus large. Mais pas aussi impressionnante, ils n’ont pas de faux ciel, eux. Des lustres de cristal sont suspendus au plafond, avec des chandeliers un peu partout sur les colonnes qui soutiennent l’édifice, ainsi que des bougies magiques semblables à ceux de Poudlard flottant dans les airs. Deux immenses tables sont dressées mais les uniformes semblent correspondre aux années et non aux maisons comme chez nous. Sur le côté se trouve deux grandes tables vides.
Les élèves de Henmills sont heureux du spectacle que nous représentons car ils n’arrêtent pas de parler, de rire en nous regardant et certains nous fixent même de façon assez insistante.
Ils ont dû nous annoncer juste avant qu’on arrive, parce que McGo nous a fait patienter jusqu’à ce que la porte s’ouvre toute seule, comme à Poudlard. A ce moment-là, on est rentré tous ensemble, un peu comme un troupeau. Heureusement qu’on n’est pas à l’époque de papa, parce qu’apparemment, quand le Tournois a eu lieu à Poudlard, les autres écoles avaient fait un petit spectacle d’entrée. Je ne me vois vraiment pas jouer les pompom girls.
-Merci Marcus, il a été long et nous sommes bien heureux d’être arrivé.
C’est sûr qu’elle ne va pas avouer devant tout le monde qu’une petite première année lui a vomi dessus sitôt le pied posé à terre.
-Prenez place ou vous voulez. Je crois que Beaubaton vient aussi d'arriver.
Pendant que nous nous installons à une table prévue pour nous, les portes de la grande salle se sont ouvertes pour laisser apparaître les français dans leur uniforme bleu. Cette fois-ci, il n'y a pas que les américains qui se sont mis à chuchoter. Emma m'a agrippé le bras en sautillant sur sa chaise.
-Des français ! Il parait qu'ils sont magnifiques là-bas ! Genre que des beaux mecs ! Et leur accent, c'est d'un exotisme !
Je lève les yeux au ciel. Grâce à oncle Bill et tante Fleur j'ai pu me rendre en France ! Et bah j'ai vite déchanté sur l'exotisme des français, même si je dois avouer que j'aime beaucoup leur petit accent.
-Je suis sûre qu'ils parlent aussi de l'exotisme de l'accent anglais.
Mais Emma ne m'écoute pas. Elle est trop occupée à se pencher pour apercevoir les nouveaux arrivants. Elle se retourne rapidement, l'air déçue.
-Le seul qui m'a fait un clin d'œil, c'est le boutonneux là-bas. Tu parles d'un exotisme !
J'explose de rire. Emma est vraiment incorrigible ! C'est un radar humain de beau gosse et dès qu'elle en voit un, elle ne le lâche plus. D'ailleurs vu comment elle s'est mise à me taper de nouveau le bras, je crois qu'elle en a vu un.
-Regarde ce magnifique brun aux yeux noir la bas ! Qu'est-ce qu'il est canin !
Canin, c'est le terme qu'elle utilise pour dire à quel point elle trouve quelqu'un beau, classe, élégant et charismatique. Oui, oui, tout ça dans un mot ! Faut dire qu'Emma est folle des chiens. Je crois que le jour où j'ai perdu mes oreilles c'est quand elle a rencontré le mien.
Je me retourne donc pour regarder le malheureux élu et tombe sur une tête familière. Je sens ma mâchoire se décrocher. Pourquoi faut-il qu'il soit là ! Je croyais qu'il avait un an de plus. Antoine me remarque, sourit et me fait un clin d'œil. Je me retourne vivement. Hugo, de l'autre côté de la table le regarde avec de grands yeux. Apparemment lui non plus ne savait pas que notre "ami" serait là.
-Lily, ne le dis pas que tu le connais ! S'exclame Emma.
-Si, c'est un ami du cousin de nos cousins. Le gars le plus imbu de sa personne que je connaisse.
-T'as intérêt à me le présenter !
Je crois qu'elle n'a pas entendu la fin de ma phrase. Du moins je l'espère !
-Emma …
-s'il te plaît, Lils !
Je soupire. De toute façon, Emma n'a rien à craindre. Antoine est un crétin mais un crétin bien élevé. Il comprend quand on dit oui et quand on dit non.
-Je te le présenterai.
Elle me serre le bras, ravie.
-Merci Lils !
Le groupe continue à avancer et j'accorde enfin de l'importance au directeur. Quelle n'est pas ma surprise de reconnaître le père d'Antoine. Je n'aurai jamais imaginé cet homme si charismatique, si élégant et amusant (bref tout le contraire de son fils) en directeur de Beaubaton.
-Roland J'espère que vous allez bien. Vous n'avez pas eu trop de mal à trouver ?
-Merci Marcus. Non nous avons trouvé facilement. C'est gentil de t'en inquiéter !
À la façon dont McGo lève les yeux au ciel, je sens que cet échange n'est pas anodin. Marcus propose aux élèves de Beaubaton de s'assoir et rapidement on n'attend plus qu'une chose, le repas. Mais comme tout bon directeur qui se respecte, Marcus a encore un discours en réserve.
-Mesdemoiselles, Messieurs, Henmills est ravi de vous accueillir. Je suis le directeur d’Henmills et vous pouvez m’appeler Professeur Petersen. Tout au long de cette année, vous allez apprendre à vous connaître, à partager mais vous serez aussi en compétition pour la coupe du tournoi des trois sorciers. Cependant ne laissez pas ce tournoi vous diviser. C'est une chance pour chacun d'entre vous, pas seulement ceux qui seront élus, mais à tous de pouvoir en apprendre plus sur d'autres cultures, d'autres enseignements, d'autres pays. Créez-vous des liens qui résisteront malgré la distance, et qui pourront vous servir plus tard. Je ne vais pas continuer plus longtemps car sinon je sens que mes élèves ne vont pas tarder à signaler qu'ils ont faim. Je vous souhaite à tous une bonne année et bon appétit.
Et aussitôt dit, aussitôt fait. Sur la table apparaissent des mets appétissants sur lesquels on se jette tous. C'est succulent et je sens que cette année va être à la hauteur des plats.
À la fin du repas lorsque tout le monde est enfin calé, le directeur reprendre la parole.
-Maintenant que vous êtes prêt à écouter, des informations de dernières minutes.
Il s’interrompt en regardant dans le vide et reprend avec un grand sourire.
-Je vais laisser le plaisir de vous les annoncer aux nouveaux venus.
Et il se rassoit sans qu’on puisse ajouter quoique ce soit. Les portes de la salle s’ouvrent et un groupe de personne s’avance. Je me penche pour essayer de les distinguer et vois avec stupeur que j’en reconnais deux sur six. Mon père et Teddy s’avancent aux côtés de celui qui est l’actuel Premier Ministre américain, si mes souvenirs sont bons, qui est talonné par un auror de notre pays d’accueil, ainsi qu’un Auror français très connu, et son acolyte qui l’est peut être chez les français mais pas suffisamment pour que je puisse me souvenir de sa tête. Papa me fait un clin d’œil en passant près de moi, tandis que Teddy nous sourit. Les murmures commencent sur leur passage et je vois que beaucoup de Poudlardiens me jettent des coups d’œil, probablement pour voir si j’étais au courant.
Arrivés près du directeur Américain, celui-ci les présente, sous les applaudissements des différentes écoles.
-Pour ceux qui ne les connaitraient pas, je vous présente Mr François Monnet, Directeur des Aurors Français, accompagné de Mr Alexandre Gourant, Mr Harry Potter, Directeur du bureau des Aurors Anglais, accompagné de Mr Ted Lupin, Mr Ben Blackwell notre premier Ministre et Mr Johnny Harper, notre Directeur des Aurors. Je leur laisse maintenant la parole.
Le Premier Ministre s’avance pour reprendre le discourt.
-Mesdemoiselles, Messieurs, dans quelques instants, le tournoi sera officiellement ouvert. Mais avant cela, il y aura quelques règles à respecter. Seuls les plus de 16 ans pourront participer.
Des grognements s’élèvent et beaucoup de cinquième année protestent abondamment. Le premier ministre continue sans s’en préoccuper.
-Les trois champions s’affronteront pendant ce tournoi. Chacun sera noté par rapport à la performance qu’il aura effectuée pendant les épreuves et le champion ayant le plus de point à l’issue de l’épreuve finale remportera la Coupe de Feu. Le jury qui déterminera les points de champion sera composé du Professeur Petersen, du Directeur Duchène, du Professeur McGonagal, de Mr Cass, Directeur du département des jeux et sport magique, et de Mr Shulman, Directeur de la coopération magique internationale, qui n’ont malheureusement pas pu se joindre à nous aujourd’hui. Les champions seront choisis par le reliquaire que vous pouvez trouver ici.
Il désigne un objet sur le côté de la salle que personne n’avait aperçu avant, et reprend.
-Ceux qui voudront soumettre leur candidature pour devenir champion de leur école devront écrire lisiblement leur nom et celui de leur école sur un morceau de parchemin et le laisser tomber dans cette Coupe de Feu. Les aspirants champions disposeront de quarante-huit heures pour le faire. Après demain, jour d’Halloween, le Coupe donnera le nom des trois personnes qu’elle aura jugées les plus dignes pour représenter leur école. Dès ce soir, la Coupe sera placé dans le hall d’entrée pour donner accès à ceux qui souhaiteraient se présenter. La coupe a été ensorceler pour refuser les candidatures des moins de 16 ans. Je voudrais vous demander de réfléchir avant de vous jeter tête baissé dans cette aventure. Une fois qu’un candidat est choisi, il ne peut plus reculer. Il reste champion jusqu’à la fin du tournoi. Les épreuves ne seront pas de tout repos et testeront votre intelligence autant que vos capacités physiques. Je vous enjoins donc à ne pas prendre cela à la légère. Je vous remercie de votre attention.
Il se recule et Mr Petersen reprend la parole.
-Nos différents « protecteurs » (il désigna mon père et ses collègues étrangers) seront là jusqu’à la sélection des champions, pour garantir une certaine sécurité. Ils ne reviendront tous que pour l’épreuve finale. Maintenant, je vais demander aux colonels en chef de montrer les dortoirs à nos invités et tout le monde peut se diriger vers le sien. Merci à tous.
Les élèves de Henmills se lèvent, et chacun se dirige vers son dortoir. Une jeune fille s’approche de nous avec une démarche gracieuse, pour nous demander de la suivre. Elle a de longs cheveux dorés, dont les racines sont beaucoup plus sombres, brun à la limite des cheveux noirs, pourtant, et étrangement, ça semble être naturel. Elle ne nous adresse pas un sourire et nous mène à travers les couloirs du château, nous fait monter deux étages et nous amène dans une aile énorme, séparé en quatre.
-Nous avons cru comprendre que vous étiez séparé en quatre maisons, donc nous vous avons installé ici, ou vous pourrez vous répartir comme dans votre château. Bon séjour.
Après ces quelques mots elle repart et nous laisse nous installer. Les professeurs prennent le relais, répartissent les quatre maisons et nous entrons dans notre côté. Une fois passé la porte, on se retrouve dans une grande salle, assez semblable à notre salle commune, sauf qu’il n’y à pas de banderole rouge. Et il faut l’admettre, il y a un côté un peu plus moderne. On a le droit à un canapé design en cuir marron, des fauteuils dans le même style, quelques tables, une cheminée. Il y a même une télévision, mais je pense qu’elle a été trafiquée, parce que des cinquième années ont déjà essayé de l’allumé et ça n’a pas fonctionné. Celle-ci leur a demandé le mot de passe pour l’allumer. A voix haute. Il y a le même nombre de dortoir que dans notre salle Commune à Poudlard, ce qui fait qu’on se place tous par chambre. Je me retrouve donc avec mes meilleures amies, dont cette chère Emma qui me harcelle à propos d’Antoine, voulant tout savoir de lui, ses gouts, ses qualités, surtout pas ses défauts, s’il a une copine, ect. Au bout de vingt minutes de questions acharnées, Jane me prend en pitié et lui lance un Silencio avant de s’allonger, satisfaite. Je l’adore Jane, vraiment.
-La prochaine qui parle aura le droit au même sort. Maintenant on dort parce que je suis fatiguée.
-Mais, on peut quand même parler un peu de l’école nan ? demande naïvement Cynthia.
-Nan, on dort.
Et sur cette sublime conversation, on éteint les lumières. Je regarde le plafond en cherchant le sommeil. C’est marrant, d’habitude, c’est les rideaux de mon lit que je vois, pas le plafond. Je pourrais presque avoir l’impression que je suis chez moi, que Phila, va venir dormir dans mon lit au beau milieu de la nuit en aboyant. Je suis un peu déçu de ne pas avoir pu voir mon père. Il aurait quand même pu me dire qu’il venait. Et Teddy aussi ! Quelle bande d’ingrat. Je les verrais demain, de toute façon. Probablement quand je mettrais mon nom dans la coupe. J’ai hésité longtemps, mais je crois que j’en ai envie. Pas pour la gloire ou l’argent, nan, je veux voir ce que je vaux. Et c’est sur cette pensée que je m’endors.