Les élèves ont continué à s’inscrire tout au long de la journée. Certains étaient plus remarquables que d’autres, comme Antoine qui s’est fait acclamé par les élèves de Beaubâton lorsqu’il a mis son nom, ou une pauvre française qui s’est fait huée quand la coupe a accepté sa candidature. Jane m’a même raconté que côté américain, le silence s’était fait lorsqu’une fille avait traîné son copain pour qu’ils posent tous les deux leur nom dans la coupe.
En parallèle on a commencé à avoir cours mais ce sont nos profs qui s'en charge... Pas l'occasion de voir comment se passent les cours chez les Ricains, comme dit Jane. Par contre, j'ai pu choper l'emploi du temps d'un élève et j'ai été surprise.Je m’attendais à des matières exotiques, de nouvelles connaissances, mais finalement, après enquête, ils ont les mêmes cours dont certains sous un nom différent. La Divination s’est changé en Méditation, la Métamorphose en Transfiguration, Soin des créatures magique est devenu Etude des Animaux Fantastiques.
-Tu crois qu’ils vont nous faire attendre encore longtemps ? demanda Frank.
On est tous assis dans la Salle de Banquet (c’est le nom qu’ils lui ont donné) et on a fini de manger. On n’attend plus que le nom des futurs champions. Le directeur de Henmills fini enfin par se lever.
-Bien. L’heure est arrivée. Nous allons maintenant découvrir qui aura l’honneur de combattre pour son école. La coupe de Feu va rendre sa décision. Lorsque j’annoncerai le nom des champions, ils seront prié de venir jusqu’ici et de se regrouper dans la pièce voisine (il indique d’un geste la porte située derrière la table des professeurs) où ils recevront leurs premières instructions.
Sitôt le discours terminé, les flammes bleues de la Coupe jaillissent et brillent d’un éclat éblouissant. Le silence est total, et l’attente nous parait interminable. Il ne s’est pourtant pas passé plus de deux minutes avant que les flammes deviennent rouges flamboyant. Une langue de feu jaillit et un morceau de parchemin noirci vole dans les airs. Plus personne n’ose bouger. Même Jane retient sa respiration. Petersen l’attrape et l’approche pour le lire à la lumière des flammes qui sont redevenues bleues.
-Le champion de Beauxbâtons est Marie Gardinier.
Un tonnerre d’applaudissement s’élève de la table ou est réuni Beaubâton avant de se propager dans la salle et la plupart des camarades de la jeune fille lui tapote le dos alors qu’elle s’avance pour rejoindre la salle indiquée par le directeur d’Henmills. Jane me donne des grands coups de coudes pour me montrer un groupe de fille en pleure.
-Y’en a qui sont déçu.
J’esquisse un sourire. Ça risque d’être la même chose pour toutes les écoles. Il y aura des heureux et des moins contents. Le silence revient et la Coupe reproduit son manège. Un deuxième papier vole dans les airs et lorsque Mr Petersen le lit, cette fois, il met quelques secondes avant de prendre la parole. Il semble presque … troublé.
-Le champion d’Henmills est William Turner.
Au lieu de l’explosion d’encouragement attendu, c’est d’abord un silence qui retenti à l’annonce de ce nom. Moi qui m’apprêtais à applaudir avec les autres, je regarde mes camarades, stupéfaite par ce manque de réactivité. Le garçon se lève, ou plutôt est jeté de sa chaise par la fille assise à côté de lui, et je décide de réagir. Je donne un coup de coude à Jane et Hugo à côté de moi et me mets à applaudir. Et bientôt tout le monde m’imite, même ceux de son école. Ça n’a pourtant pas l’air de perturber ce garçon que personne ne le soutienne même dans son propre établissement. Cette histoire m’intrigue et je vais me débrouiller pour en apprendre plus là-dessus.
Le calme revient et c’est maintenant le choix du champion de notre école. Étonnement, je ne sais pas vraiment ce que j’espère. Etre choisis ou pas ? Qu’est ce qui est mieux ? Vivre une nouvelle aventure ou la regarder de loin. Alors que je suis perdu dans mes réflexion, le parchemin est sorti et la voix de Petersen retenti.
-Le champion de Poudlard est …
Et là, c’est le blocage. Je vois ses lèvres bouger mais je n’entends plus rien. C’est seulement quand je vois tout le monde se retourner vers moi, me poussant et m’acclamant que je comprends.
Papa, je marche dans tes traces… enfin pas trop j’espère.
Je me lève chancelante et traverse la salle dans un état second. Je vois Teddy et mon père qui me sourient et me font un clin d’œil, McGo essaye de rester professionnel mais je vois bien qu’elle est émue. Ça y est. Je rentre dans la salle et retrouve les deux autres champions. Je sens qu’on va pas mal se côtoyer tous les trois. Ça tombe bien, j’ai des choses à élucider !
Marie est en train de tourner en rond, en se rongeant les ongles. Elle n’est pas très grande, dans les 1,65 m et porte ses cheveux noirs en carré plongeant. Elle me jette tout juste un coup d’œil mais je ne le prends pas mal. Elle semble trop stressée pour pouvoir dire quoi que ce soit tant que les professeurs ne seront pas venus. Le garçon, William, lui ne bouge pas. En fait il semble vouloir être partout sauf ici. Il a des cheveux bruns qui lui tombent aux épaules et une barbe naissante. Il est pas mal et pourrait même être beau gosse s’il s’autorisait à sourire. Nos yeux se rencontre et il y a tellement de colère dans son regard que je me sens obligé de détourner la tête. Il y a vraiment quelque chose qui cloche dans cette histoire.
Les trois directeurs, Mr Cass, le Directeur du département des jeux et sport magique, et Mr Shulman, Directeur de la coopération magique internationale nous rejoignent et Mr Cass prend la parole.
-Félicitation à vous trois. En ce qui concerne les épreuves, la première tâche testera votre audace. Le courage face à l’inconnu est une qualité très importante pour un sorcier. L’épreuve se déroulera le 22 novembre devant les trois écoles et le jury. Vous devrez vous débrouiller seul, sans aucune aide extérieure. Vous ne serez armé que de votre baguette magique. Vous ne recevrez les informations pour la deuxième épreuve que lorsque la première épreuve sera terminée. Compte tenu du temps et de l’énergie que les épreuves vont vous demander, vous serez dispensés de passer les examens à la fin de l’année.
Oh ! Ça c’est une bonne nouvelle ! J’en connais plus d’un qui va être jaloux. J’essaie de cacher mon sourire, mais je vois à la tête de Mcgo que je n’ai pas réussi. Pourtant, elle ne fait aucun commentaire, se contentant de lever les yeux au ciel avant de m’intimer de me reconcentrer. Tout ça sans parler.
Mr Cass nous dévisage tous avant de terminer.
-Je pense que c’est tout ce qu’il y a à savoir pour le moment. Je vous laisse retrouver vos camarades qui doivent vous attendre avec impatience.
Le champion d’Henmills s’empresse de partir, sous le regard inquiet de son directeur. Je sens que cette année va être une véritable expérience enrichissante, aussi du point de vue de mon futur métier. Je vais pouvoir tester mes capacités d’enquêtrice, et après ça, tous les journaux sorciers voudront m’embaucher. Bon pas forcément à cause de ça, mais, je suis sûre que ça me permettra de m’entrainer pour devenir reporter.
La française s’éloigne avec le père d’Antoine, après m’avoir fait un signe de tête. Je me retourne vers McGo qui me pousse doucement vers la sortie. Je vois papa et Teddy qui se trouvent à l’entrée de la Grande Salle. Avant qu’on n’arrive près d’eux et que ma directrice me laisse seule avec eux, elle se penche vers moi.
-Je n’aurais pu rêver meilleure champion. Faites de votre mieux, Lily. Je sais que dans tous les cas, je serais fière de vous.
McGo et ses réactions surprenantes. Je la regarde s’éloigner pendant que mon père me prend dans ses bras et que Teddy m’ébouriffe.
-Super, Crevette, tu vas gagner, j’en suis sûr !
Je tape gentiment l’épaule de mon parrain.
-Pas de pression, s’il vous plait !
-Ne t’inquiète pas, ma puce, tout se passera bien. On part demain, mais je sais que tu es entre de bonnes mains.
Pendant le retour jusqu’à nos dortoirs, je reçois pleins de conseils de mon père et mon parrain, souvent un peu contradictoire, mais qui me font décompresser. Je sais qu’ils sont heureux que ce soit moi, comme ils l’auraient été si ça avait été Hugo. Je sais que, quel que soit le résultat, ils seront là pour moi et fiers de ce que j’aurais accompli.
Papa nous arrête devant une porte, pas très loin des quartiers ou réside tout Poudlard.
-C’est ici qu’on dort. Avant que tu ne retrouves les autres, j’ai quelque chose pour toi.
J’ai envie de bondir partout, je vais avoir Phila pour moi pendant toute l’année. Je l’attends avec Teddy devant la porte et ce dernier en profite pour me serrer contre lui.
-Prends soin de toi, petite sœur. Je transmets de la part de tes autres frères et de ta mère. On t’aime très fort et on est content de cette expérience que tu vas vivre. Et merci de m’avoir fait gagner mon pari ! Dis à Hugo de ne pas le prendre mal, hein !
Je rigole pour qu’il ne voie pas le trouble qui m’envahi. J’en serai presque à essuyer mes larmes, tiens ! Papa ouvre la porte et une grosse boule de poil toute noire me saute dessus. Mon bébé !
-Phila ! Ma chérie !
Je la serre contre moi pendant qu’elle me lèche énergiquement le visage. J’entends le ricanement de Teddy et le soupir de soulagement de Papa.
-Bah quoi ?
Mon père lève les mains au ciel comme pour se décharger de la responsabilité de répondre. Mon grand frère adoptif sourit et lui tapote l’épaule, prenant le relais.
-Disons juste qu’elle avait hâte de te revoir et qu’elle nous a fait vivre un enfer.
Je ne peux m’empêcher de rire. Ça ne m’étonne pas de mon chien. Je la félicite discrètement.
Je dis au revoir à mes deux auros préférés et pars rejoindre nos quartiers. Lorsque j’entre, je suis accueillie par des acclamations, des fusées provenant du magasin de mon oncle, et pleins de trucs non identifiés qui volent dans les airs. Tout le monde se met à crier et s’agiter en même temps. Toute l’école est réunie pour moi. Un sentiment de fierté m’envahi. Je vais donner le meilleur de moi pour y arriver.
McGo fait taire tout le monde et avança vers moi, en peinant à cacher l’émotion qui l’étreint.
-Miss Potter. Vous êtes désormais la représentante de Poudlard. Je sais que vous ferez de votre mieux lors de ces épreuves. Vous serez seule lors de ces épreuves, mais n’hésitez pas à demander des conseils, à vos amis et vos professeurs. Evidemment, aucun d’entre nous ne vous révèlera la teneur des épreuves, mais je pense qu’il n’y aura pas d’inconvénient à vous aider à réviser quelques sorts. Quel que soit le résultat du Tournois, sachez que nous serons fier de vous. Maintenant, je vais demander à tout le monde de rejoindre sa Salle commune… enfin, la salle qui vous a été attribué pendant votre séjour ici.
Alors que tout le monde s’agite, je croise le regard de Mrs Grotway, qui me fait un clin d’œil et celui d’Hagrid qui me sourit, les larmes aux yeux. Toujours aussi émotif, notre cher professeur de Soin des créatures magiques.
Hugo me tire jusqu’à notre Salle, et une fois à l’intérieur, me sert contre lui, avant de murmurer de façon à ce que je sois la seule à l’entendre.
-Bien joué Pouca ! Tu vas déchirer.
-CALIN COLLECTIF !
Emma se précipite sur moi et je vois avec horreur une dizaine de personne l’imiter. Ils vont tous m’écraser ma parole ! Heureusement que Phila sait faire la différence entre un câlin et quelqu’un qui essayerait réellement de me tuer. Hugo me lâche rapidement pour tenter de me permettre de m’échapper et ce n’est qu’en rampant que j’arrive à m’en sortir vivante. Je m’éloigne du gros tas que forment mes amis, qui ne se sont pas rendu compte que je n’étais plus là. Ma chienne m’accueille en me léchant le visage tant que je suis par terre, avant de se contenter de mes mains.
-Bon, c’est pas tout, mais je vais me coucher, moi !
En entendant ma voix, les uns et les autres arrêtent d’essayer de s’étrangler (parce que c’est ce qu’ils semblent faire de l’extérieur), et entreprennent de se détacher pour m’adresser un petit sourire coupable. Seule Emma assume pleinement son idée stupide.
-Allez tout le monde, laissez Lily tranquille, on lui fera une fête demain, quand on aura dégoté de quoi picoler et grignoter en dehors de la salle ! Maintenant, tout le monde dans son dortoir.
Je me retourne vers Jane qui a regardé la scène de loin depuis le début, exaspérée par la bêtise de nos camarades, et lui désigne Emma.
-C’est pas plutôt ton boulot, ça ?
-Elle se débrouille très bien. Allez, monte !
Je m’exécute, fais signe à Phila de me suivre et rentre dans notre dortoir. Mon labrador me double et saute sur le lit que je me suis attribuée. Trop intelligente, cette petite chérie. Je m’affale à ses côtés et la serre contre moi pendant qu’elle entreprend de me faire ma toilette.
Un cri perçant résonne dans la chambre, menaçant mes tympans d’exploser. Emma vient de voir que pour la première fois de notre scolarité, elle allait pouvoir chouchouter autre chose que le chat ronchon de sa petite sœur. Alors qu’elle se précipite pour nous sauter dessus, elle se fige en pleine action. Seuls ses yeux continuent à bouger. Jane la dépasse et me fait un clin d’œil. Ma sauveuse !
-Calme-toi ! On n’a pas besoin d’une hystérique dans notre chambre.
Emma semble protester mais aucun son ne peut sortir de sa bouche. Jane rejoint son lit et commence à préparer ses affaires comme si de rien était. Elle attrape son pyjama et se dirige vers la salle de bain. Lorsqu’elle passe devant Emma, elle s’arrête, et la détaille avec attention.
-Nan, t’es pas calmé. Regarde, tes yeux lancent des éclairs. Et je suis sûre que si tu pouvais, tu m’insulterais.
Elle nous abandonne dans la chambre, Emma toujours pétrifié, et moi morte de rire. Je ris tellement que je vais finir par me faire dessus. Jane est vraiment extraordinaire. Je vois bien qu’Emma me lance des regards mais je rigole trop pour pouvoir faire quoi que ce soit pour elle. Quand j’arrive enfin à me calmer, je ne peux m’empêcher de la taquiner.
-Désolé, Em’ mais je ne suis pas sûre du sort qu’a utilisé Jane.
Je crois qu’elle a envie de me tuer aussi. La porte de la salle de bain fini par s’ouvrir et Jane resort, en même temps que Cynthia rentre dans notre chambre.
-Pourquoi Emma est figé ?
-Parce qu’elle faisait trop de bruit. Et qu’elle voulait tuer Lily. Mais maintenant, elle a retenue la leçon.
D’un geste elle libère notre amie. Emma la fusille du regard et s’empresse de se changer pour se mettre au lit sans nous adresser la parole. Alors qu’on éteint les lumières, je fixe le plafond en caressant Phila. Je sens que cette année va être déterminante pour moi. Plus de petite Lily. Maintenant, ils seront obligés de comprendre que j’ai grandis et que je suis adulte. Et j’avoue que je ne suis pas forcément sûr que ce soit une bonne chose. Quoi que… quand je regarde Tonton Georges, on peut voir qu’il n’a jamais perdu son côté enfantin. Alors ça devrait aller pour moi !