L'univers Harry Potter appartient à JK Rowling.
Bonjour,
Il s'agit d'une fic cadeau que j'ai écrit pour Noel à l'attention de Bevy parce qu'elle aime la Next désenchantée. Je la partage avec vous maintenant en espérant que ça vous plaise. Bon mon Teddy est juste un vrai con, alors voilà ne lui en voulait pas trop. C'est un Os qui s'inscrit dans un 3 shot, mais les chapitres seront postés individuellement.
Voilà je n'ai plus qu'à vous souhaite une bonne lecture !
— Qu’est-ce que tu fais ? demande Dominique d’une voix ensommeillée.
— Je compte tes tâches de rousseurs.
— Vraiment ? Et alors combien il y en a ?
— Tu m’as fait perdre le compte.
La main de Teddy reste posée sur la joue incandescente. Cette permission momentanée semble faire battre son cœur un peu plus vite. Chaque parcelle de son être, chaque atome est conscient du contact physique, du bleu électrique qui circule entre leur épiderme. Sa respiration s’accélère comme s’il fallait que chaque instant d’intimité qu’elle lui accorde soit vécu comme le dernier. Mais il s’en contente. Il n’a pas d’autre choix que de subir cette permission éphémère puisqu’elle ne cédera jamais. Tous les jours il prend de nouvelle résolutions, il se fait la moral pour que cesse ces enfantillages, pour qu’il abandonne ses vœux de trahison. Pourtant, chaque fois qu’il est sur le point de définitivement tourner la page, Dominique lui accorde une nouvelle attention. Des mains qui se frôlent, un regard qui s’attarde une seconde de trop, un rire qui résonne. Un rien lui suffit pour perdre toute dignité et cela lui convient. Car Teddy est un lâche, Teddy n’a aucun scrupule, Teddy est un salaud. C’est en tout cas ce qu’il voudrait croire…
— Qu’elle heure est-il ? l’interroge la rouquine tout en éloignant la main du jeune homme.
— Huit heures.
— Il faut que je rentre. Victoire est déjà partie ?
Teddy déteste quand Dom se sert du nom de sa sœur comme d’une dague qui l’atteint en plein cœur. Il voudrait être le cœur froid que la jeune femme lui reproche d’être. Mais comme tout le monde, derrière la carapace de chair et d’os, il y a belle et bien un cœur qui bat et qui souffre de succomber si facilement aux avances sournoises de la trahison. Mais comment contrôler ses pulsions quand sa chambre est remplie de mauvaises herbes rousses ? Il en est difficilement capable en temps normal, quand il s’agit de Dominique il a encore moins honte de sa bassesse.
Il a élaboré tous les stratagèmes possibles pour attirer la rouquine dans ses filets, et à force d’essayer, il s’est lui-même emmêlé dans ses propres ficelles. Il s’est empêtré au point qu’il a abandonné l’idée de se dégager du piège qu’il s’est construit. La veille, alors que sa fête d’anniversaire était un succès tout en démesure à son image, Victoire a voulu obtenir des explications. Elle l’a amené dans un coin et lui a posé des questions qui lui ont abimé ses si jolies lèvres. Elles ont tremblé et elles se sont fêlées sous la violence des vérités qu’elle souhaitait entendre. Parce que Teddy a été honnête. Il sait qu’il a mal choisi son moment pour se montrer si direct, mais c’était plus fort que lui. Il se blâme d’avoir vomi aussi violemment ses mots plein d’une rage insensée. Mais Teddy a eu beau le répéter, personne ne veut l’écouter. Teddy Lupin n’est pas un héro. Il ne peut pas sauver Victoire de ses propres mensonges. Alors il a été jusqu’à avouer cette attirance inavouable et Victoire a claqué la porte. Sauf que Dom n’a rien vu. Elle n’a pas pu protéger sa grande sœur du salaud qui se terre derrière les yeux charmeurs de Teddy. Une fois de plus, il lui a fermé les yeux, l’a aveuglé de ses gestes calculés. Il l’a caressé de ses mots sournois, l’a éloigné de ses responsabilités.
Et Dominique s’est laissée faire. Epuisée par ses examens, épuisée par la tension qui règne chez eux avec Bill et Fleur qui se disputent sans cesse au sujet de Louis. Elle a voulu oublier et Teddy l’a aidé, car il a été celui qui a exploité sa faiblesse passagère et a bandé ses plaies.
- Elle est partie hier soir, déclare-t-il l’air serein.
- Sans moi ?
- Oui. Il n’y a que nous deux ici. Et quelques types qui décuvent encore dans le salon, je crois.
- Je ne devrais pas être là.
Teddy a ancré son regard dans celui paniqué de la jeune femme. Il a envie d’espérer que sa décision est dictée par la peur de succomber. Mais Teddy est trop intelligent pour se laisser berner par une telle illusion. Car la désillusion qui suivrait, serait plus douloureuse que ce mirage si tentant qui l’aura précédé. Alors il préfère s’échapper un instant en fermant les yeux. Il sent Dominique sortir du lit. Il inspire profondément le parfum qu’elle laisse derrière elle en se levant, tel un loup humant sa prochaine victime.
- Où sont mes chaussures ? s’énerve-t-elle en fouillant la chambre.
- Je ne sais pas.
- Elles doivent pas être bien loin… Bon sang, je vais finir par être en retard.
- Où est-ce que tu dois aller ?
- Une réunion de famille comme tous les derniers dimanche du mois.
- N’y va pas. Reste avec moi.
- Et pour quoi faire ? On n’a rien à faire ensemble.
- Tu te trompes. On a tout à faire ensemble.
- Teddy ne recommence pas. J’ai une gueule de bois affreuse, j’ai pas l’énergie pour t’expliquer pourquoi il n’y aura jamais de nous deux.
Et Teddy voit dans ses paroles une sorte d’ouverture, une petite faille dans la volonté féroce de Dominique. Peut-être que s’il avoue l’indicible, s’il livre son cœur qui bat douloureusement pour elle, son refus catégorique pourra céder face à son honnêteté. Alors c’est poussé par une folie passagère qu’il se met à déclarer d’une traite :
- Je sais pas d'où ça sort. Je sais pas d'où ça vient. Je pourrais pas te l'expliquer. Et je comprendrais que tu me prennes pour un dingue. Je t'en voudrais pas. C'est juste que quand je te vois ça fait des flashs dans ma tête. Il y a des images qui se répètent en boucle. Et j'ai besoin d'en avoir le cœur net. Je nous vois danser au ralenti […]et toi tu me déposes des mots précieux au creux de l'oreille. On se regarde droit dans les yeux, on veille jusqu'au lever du soleil. Je nous vois sortir marcher boire et partir sans payer. Tirer des plans sur la comète et faire l'amour les fenêtres ouvertes. Enfin voilà, je vais pas te mentir sur le marché je suis pas forcément ce qu’il y a de mieux. Parce que je suis bancal, menteur, pas fiable. Jamais à l’heure. Mais si tu veux je peux me faire boxeur, chauffeur, serviteur, dresseur de lion. Et même si je sais que je suis loin d’être parfait, si tu veux qu’on se lance, qu’on essaie, moi je pense que ça peut donner quelque chose de beau. Parce qu’après tout on sait jamais et même si tu vois que je suis pas quelqu’un pour toi, si le soir quand ça va pas t’es triste, qu’il y a quoique ce soit, fais-moi signe. Je bouge pas, je te promets. Je voudrais pas que tu te fasses de fausses idées non plus. J'ai pas l'intention de te demander en mariage. Et même si évidemment je peux pas te forcer à me fréquenter, par contre je peux te demander de me croire quand je te dis tout ce que je te dis.
Tout a été dit et Teddy se sent comme vidé après sa longue tirade frénétique. Aucun mensonge pour souiller ses pensées pures. Dominique est plantée au milieu de la chambre une botte à la main et fixe attentivement le jeune homme. Ses sourcils roux son légèrement froncés et ne sais plus comment réfléchir, elle a oublié comment se mouvoir. Ses projets de fuite ont fondus comme neige au soleil. La sincérité des mots de Teddy a atteint un endroit secret au fond de son cœur. Elle le voit se lever et sortir de sous le lit sa botte manquante.
- Tu peux partir maintenant, déclare-t-il simplement en lui tendant la chaussure.
Dominique ne trouve rien de mieux à faire que d’enfiler ses chaussures, son manteau, son bonnet qui dompte difficilement sa chevelure de feu. Mais ce ne sont plus ses mèches qui brûlent le tissu, ce sont ses pensées qui créent un brasier incontrôlable. Teddy a tout dit et c’est à elle de répondre sans artifice. Elle se contredit mille fois sur le chemin de l’entrée. Elle reçoit le « à plus » de Teddy sans y répondre et sort sans un mot.
La porte se referme et Teddy ne sait plus quoi penser du comportement de la rouquine. Il colle son front brulant sur la porte fraîche et attend que sa respiration reprenne un rythme normal. Mais avant qu’il n’y parvienne quelqu’un toque à la porte. Il se redresse et ouvre la porte dans un seul mouvement et revoit les mèches rebelles qui s’échappent du bonnet mal assortis.
- D’accord. Si tu deviens dresseur de lion, alors je serais d’accord. Mais ne te contente pas d’essayer Teddy. Cette fois c’est du sérieux.
Elle ne dit rien de plus et court vers l’escalier. Les doutes s’entremêlent à l’audace et explose dans le torse de Teddy Lupin en un feu d’artifices qui illumine contradiction. C’est décidé, il se fera dresseur de lion.
Alors ? ça donne quoi ? Votre avis m'intéresse ! Si ce texte vous intéresse je vous invite à aller lire un autre OS avec Teddy, Dominique et Victoire : Infréquentable.
crédit du passage entre guillemet --> artiste : Fauve, musique : Rub a Dub
A bientôt ! :)