Pendant plus d’un mois, Catie, Julia et Sunon nous prévoient un ensemble de défis fous à réaliser en équipe. Nous voilà donc réunies pour écrire et nous amuser autour de leurs délirantes contraintes.
Première semaine : Chaque membre de l’équipe doit écrire un chapitre de moins de deux mille mots, le tout formant une histoire qui se suit. Bien entendu, avec ça, il y a un thème et des contraintes à respecter...
Le monde merveilleux avec lequel nous jouons appartient à J. K. Rowling, qui a la gentillesse de nous laisser faire mumuse avec.
Premier chapitre écrit par DameLicorne.
CONTRAINTES
NIVEAU UN - Compte le nombre de lettres de ton pseudo puis regarde à quelle emoji cela correspond sur le forum HPF. Cela devra être l'émotion de ton personnage à un moment donné du texte. C'est un smiley malicieux qui tire la langue, fait et surligné.
NIVEAU DEUX - Tu devras placer les sept couleurs de l’arc-en-ciel dans ton texte sans que cela se rapporte à un seul objet ou à une seule personne. Fait et dans l'ordre.
NIVEAU TROIS - Un personnage devra avoir recours à la nécromancie. Fait aussi.
© DreamWorks et SunonHogwarts
À vrai dire, si cette grande maison tenait aussi bien, depuis des décennies, ce n'était pas un hasard. C'était principalement grâce à la magie. Le Terrier était, en effet, la maison des Weasley, une grande famille de sorciers britanniques. L'une de leurs caractéristiques était d'avoir les cheveux d'un roux presque orange. Une autre de leurs particularités, c'était d'avoir beaucoup d'enfants.
Arthur partageait avec sa femme Molly un point commun : chacun d'eux n'avait eu que deux frères. Mais ensemble, ils avaient eu sept enfants. Six fils et... une fille. Cinq des enfants de Molly et Arthur avaient eu des enfants à leur tour. Oh, pas autant qu'eux, loin de là. Mais les deux sorciers se retrouvaient désormais grands-parents de douze petits-enfants. L'un de leurs plus grands plaisirs était de partager du temps avec ceux-ci.
Encore plus, de les recevoir chez eux, au Terrier. Surtout lors d'une semaine très spéciale, pendant les vacances d'été. Pendant laquelle Molly et Arthur recevaient leurs petits-enfants seuls, sans les parents. Une semaine attendue et appréciée par tous. Les grands-parents étaient ravis de voir leur vaste maison redevenir vivante et animée. Les parents pouvaient se reposer. Les cousins appréciaient de jouer ensemble.
Ce jour-là, Molly s'était levée tôt, comme lorsque ses enfants étaient encore à la maison, et avait noué son tablier jaune sur ses vêtements. Elle avait glissé sa baguette dans la grande poche à l'avant de celui-ci, afin de pouvoir l'attraper facilement dès qu'une tâche le nécessitait. Et lorsque les enfants débarquaient, les tâches ne manquaient pas !
D'ailleurs, en général, il n'y avait pas douze mais treize enfants qui venaient : Teddy Lupin, le fils de Remus et Tonks et petit-fils d'Andromeda Tonks, était généralement du nombre. Ce qui soulageait sa grand-mère tout en lui permettant d'être avec d'autres enfants, même s'il était, de loin, le plus âgé de tous. Teddy était métamorphomage, comme sa mère, et aimait en jouer. Il changeait fréquemment la couleur de ses cheveux, même s'il préférait généralement le vert.
Le Terrier était encore calme et paisible, à cette heure matinale. Molly terminait son thé lorsque des bruits de pas lui firent dresser l'oreille. Ce n'était pas des petits pas vifs et légers mais des pas un peu traînants, alourdis par les années. La vieille femme ne put s'empêcher de sourire, avant de s'adresser à son mari, dès son entrée dans la vaste cuisine, par des mots qui cachaient sa sollicitude sous l'apparence des reproches.
— Tu aurais pu rester couché, Arthur ! Les enfants dorment encore, tu devrais en profiter.
— J'aime aussi profiter du calme de la maison avant la tempête, affirma-t-il en s'asseyant. Et je te l'ai déjà dit, Mollynette, il n'y a pas de raison pour que tu sois la seule à tout faire. Je suis à la retraite, je te rappelle.
— Tu sais que j'aime bien tout gérer... reconnut-elle, légèrement contrite, tout en se levant pour mettre sa tasse vide dans l'évier.
Au passage, Molly déposa un baiser sur le crâne dégarni de son mari.
— Qu'est-ce qu'ils vont encore inventer, aujourd'hui, à ton avis ? lui demanda-t-elle avec un petit sourire.
Arthur redressa ses lunettes sur son nez et regarda par la fenêtre.
— Le ciel est bleu et, si j'en crois les quelques nuages que je vois, il ne va pas pleuvoir aujourd'hui. Je suis sûr qu'ils vont encore se trouver plein de choses passionnantes à faire dans le jardin. Par exemple continuer à fabriquer leur cabane.
— Oui, sûrement, opina Molly. Pfff... Ça m'embête, quand même, pour la pluie. Mes plantes vont finir par manquer d'eau.
— Ce n'est pas grave, tempéra Arthur en haussant les épaules. Au pire, on les arrosera. Tu sais, quand les petits sont là, j'aime autant qu'il fasse beau, et qu'ils aillent jouer dehors, plutôt que de retourner la maison sens dessus dessous...
Molly ne put retenir une grimace et se rangea sans peine à l'avis de son mari. Les deux époux ne purent bénéficier de leur tranquillité matinale encore bien longtemps. Il y avait en effet, parmi les enfants, des couche-tard et des lève-tôt. L'effet de groupe jouant, les couche-tard avaient tendance à inciter un grand nombre d'entre eux à veiller bien trop tard, malgré les nombreux appels de leurs grands-parents à se taire et dormir.
Mais le matin, c'était les lève-tôt qui entraient en action et qui, soit volontairement, soit par le bruit qu'ils faisaient en se levant, réveillaient la plupart des autres. Les enfants débarquaient ainsi par petits groupes, progressivement, et le niveau sonore, dans la cuisine du Terrier, atteignait rapidement un volume élevé.
Un peu plus tard, dans la matinée, Arthur s'était réfugié au calme, dans son garage, au milieu de ses chers objets moldus. Il entendait une partie des enfants courir et s'interpeller, dans la cour. Certains s'étaient installés avec un livre, sur la terrasse, tandis que d'autres, un peu plus tôt, lui avaient emprunté des outils et des planches, pour leur fameuse cabane. Comme Teddy et Victoire, les deux plus vieux, supervisaient les travaux, il estimait qu'ils pouvaient se passer de sa surveillance.
Le vieil homme était penché sur un boîtier indigo. Il avait commencé par retirer toutes les vis visibles et les avait déposées dans une coupelle, retenues au fond par un petit sortilège. Une habitude prudente prise lorsque Fred et George étaient jeunes... Arthur était concentré sur sa tâche, aussi sursauta-t-il lorsqu'il sentit brusquement une présence auprès de lui. Il se redressa et sourit à Louis, l'un des trois blondinets de la famille.
— C'est quoi, Grandpa ? demanda celui-ci.
— Un vieil ordinateur. J'essaye de comprendre comment il est monté, et ce qui diffère des autres ordinateurs que j'ai récupérés. Tu vois, je note tout là.
Arthur était toujours ravi de parler avec ses petits-enfants, spécialement lorsqu'ils s'intéressaient à sa passion. Il prit donc le temps de répondre aux questions de Louis et lui commença à lui expliquer ce qu'il avait appris et compris de l'informatique moldue. Le garçon semblait s'y intéresser sincèrement et posa plusieurs questions pertinentes. Il interrogea son grand-père sur plusieurs autres des nombreux objets qui remplissaient son garage.
Bien sûr, celui-ci se fit un plaisir de répondre à son petit-fils. Néanmoins, au bout d'un moment, il finit par remarquer que Louis se dandinait un peu d'un pied sur l'autre.
— Tu peux retourner jouer avec les autres, si tu veux, lui assura-t-il d'une voix bienveillante.
— Mmmh... Ouais... J'irai... Après... répondit le garçon en se tortillant les pouces.
— Tu as quelque chose à me demander ? devina le vieil homme.
— Ben... commença Louis en baissant la tête et en se mordillant la lèvre inférieure. Je voulais te parler de... de Papa.
— De ton père ? Bien sûr. Tu veux savoir quelque chose à propos de quand il était jeune ? Tu sais que Bill était notre premier...
— Oui, je sais, Grandpa. Non, c'est pas ça, enfin pas vraiment.
Arthur l'encouragea à parler d'un signe de tête, tout en croisant les bras et en lui faisant un sourire attentif.
— J'ai... j'ai regardé des photos, à la maison. Des photos d'avant, de quand Papa et Maman étaient jeunes. Il y en a même de quand Papa n'avait pas encore ses cicatrices sur le visage. Et...
— Oui ?
— Ben... reprit Louis en grimaçant, ne sachant trop comment aborder le sujet qui lui tenait à cœur. Dessus... il avait plus de cheveux.
— Oh... souffla Arthur en comprenant où son petit-fils voulait en venir. C'est vrai, il tient de moi, il s'est dégarni avec les années.
— Mais... On ne peut rien y faire ? s'étonna Louis.
— Il n'y a pas grand-chose de vraiment efficace, ou alors c'est très contraignant, expliqua Arthur en haussant les épaules. Pourquoi tu ne lui as pas posé la question, d'ailleurs ?
— Ben... Je ne voulais pas que Maman entende, parce qu'elle dit régulièrement à Papa qu'il est beau, alors tu sais...
— Ta mère a raison, Louis. Ton père est beau, et c'est tout à son honneur de le voir. Ce qui compte, ce n'est pas l'apparence, ce n'est pas d'avoir des cicatrices ou de perdre ses cheveux. Ce qui compte, c'est ce qu'on est à l'intérieur.
Le garçon se mordit encore les lèvres. Il n'osait pas trop dire qu'à Poudlard, on le trouvait très beau et qu'il aimait bien ça. Son grand-père le regarda et sentit qu'il y avait derrière ses mots bien plus qu'une inquiétude pour son père.
— Tu as peur que ça t'arrive aussi, c'est ça ? vérifia-t-il, tandis que son petit-fils opinait. C'est difficile à dire, Louis, tu sais. Mon père n'était pas chauve mais un de ses frères l'a été très tôt. Toi, tu as du sang de Vélane, c'est peut-être différent. Regarde, tu as les cheveux blonds de ta mère. Tu ne deviendras pas forcément comme ton père et moi. Et franchement, même si c'est le cas, tu seras toujours exactement le même, tu comprends ?
Louis grimaça légèrement, mais son grand-père avait sans doute raison. Il préféra repasser sur un terrain plus facile et interrogea celui-ci sur un autre de ses engins.
Cela ne faisait pas longtemps qu'ils en parlaient, lorsqu'une tornade aux cheveux roux et à la robe violette entra dans la pièce. Lily Potter parut surprise de les voir là tous les deux. Lorsque son grand-père lui demanda ce qu'elle faisait, elle répondit à voix basse mais avec un sourire malicieux sur les lèvres :
— Chut... Je me cache, on joue au Vif d'Or, ils ne doivent pas m'attraper !
Arthur ferma vivement les yeux et se passa une main sur le front. Si plusieurs des enfants débarquaient dans son garage en courant... c'était risqué pour son précieux matériel.
— Lily, ma puce, il vaut mieux que vous alliez jouer dehors... Ici, c'est fragile, tu sais.
La fillette grimaça et rougit, avant de sortir en courant, sa robe virevoltant autour d'elle. Il fallait qu'elle échappe à Roxanne, Lucy et Hugo ! Un bon Vif d'Or, c'était un Vif d'Or qui ne se faisait pas attraper, n'est-ce pas ? Un nouveau sourire malicieux fleurit sur ses lèvres. Il fallait qu'elle aille à l'étang, ils ne la trouveraient pas, là-bas !
Aussitôt dit, aussitôt fait. Lily se hâta dans cette direction en faisant bien attention à ne pas être vue. Elle grimaça en s'apercevant que la place était déjà prise. Sous les branches du saule pleureur se tenaient sa cousine Dominique et son frère James. Ils étaient assis en tailleur en face l'un de l'autre et chuchotaient.
— Vous faites quoi ? demanda la fillette en s'approchant, pas intimidée le moins du monde.
— Dégage de là, véracrasse ! s'exclama brusquement James, en cachant de son mieux ce qui se trouvait entre sa cousine et lui.
Évidemment, cela attisa la curiosité de sa sœur, qui se pencha pour voir.
— Un crapaud mort ? Mais qu'est-ce que vous faites, avec ça ?
— Lily, va jouer ailleurs ! intervint Dominique. C'est pour les grands !
— Mais je suis grande ! assura celle-ci, forte de cette certitude, alors qu'elle était la plus jeune de tous les cousins.
— Va plutôt embêter Albus et les autres ! reprit James. Tu ne peux pas comprendre.
— C'est même pas vrai ! s'écria-t-elle d'une voix forte, en tapant du pied.
— Bon, bon, reprit James, semblant s'adoucir. On regarde s'il y a des vers à l'intérieur du crapaud. Ça t'intéresse ?
— Fais voir ! s'exclama Lily en se penchant sur l'animal mort, au grand dam des deux plus grands, qui avaient espéré la faire fuir.
— Maintenant que tu as vu, retourne au Terrier ! intima Dominique.
— Je te donnerai un bout de mon dessert ce soir, si tu veux, proposa James. Mais tu ne dis rien, hein !
Lily finit par se rendre à leurs arguments et par partir, surtout que le crapaud ne semblait pas si passionnant que ça.
— J'espère qu'elle ne dira rien... soupira Dominique en recentrant le crapaud.
— Si Grandma apprend qu'on fait de la nécromancie, on est mal, abonda James en replaçant autour les cailloux qui tenaient lieu de runes.
La suite de cette histoire sera écrite par Popobo, avec un nouveau thème et de nouvelles contraintes...