Je ne peux plus tenir une minute de plus.
Pas un bruit n'est perceptible, si ce n'est les déambulations de l'infâme Kreatur rangeant les restes du festin du soir. Un bien beau repas de famille, tout ces Black réunit à jubiler sur l’avènement du Seigneur des Ténèbres. A s'extasier à l'idée prochaine de l'extermination des moldus et autres sang de bourbes. A triompher du règne de la terreur.
Chaque parcelle de cette maison suinte d'une ambiance putride, et je peux sentir les ténèbres autour de moi. L'horreur de leurs propos, la répugnance de leur être imprègne les murs. Je ne peux plus vivre une minute de plus dans cet endroit, la pourriture envahit la bâtisse et je refuse qu'elle s'empare de moi. Mon cocon rouge et or ne suffit plus, dès que je franchis le seuil de la porte j'entre sur un territoire ennemi et je peux presque sentir les tentacules de la magie noire s'enrouler autour de mon corps.
Je prépare ma malle, appliqué à ne rien laisser derrière pour m'assurer de n'avoir jamais à y revenir. Vêtements, manuels, farces et attrapes, j'entasse tout dans mon bagage en silence. Pas tant par peur de réveiller les autres, je leur passerais sur le corps s'il le faut, mais cela impliquerait d'entendre une de fois de plus les hurlements de Walburga Black et ça je ne peux m'y résoudre.
Un dernier regard sur la chambre où j'ai grandit, je laisse derrière moi les murs couverts de mes souvenirs heureux ancrés au sort de glu perpétuelle, et je quitte en silence le 12 square Grimmaurd, sans un regard en arrière.
Dans la précipitation, je n'ai même pas pensé à prévenir James. Mon miroir est au fond de mon sac, et je renonce à tenter de l'en sortir après un énième écart du Magicobus. Installé sur un des lits à baldaquin bringuebalant, je ne sais quoi penser. Je n'ai plus de famille, et je me sens étrangement bien, peu être trop. Je n'ai pas besoin de contacter James, car je sais exactement ce qu'il dirait. Mille fois déjà, il m'a proposé de venir vivre chez lui, quand bien même je n'ai jamais osé le lui demander réellement. Si je sortais mon miroir pour l’appeler, lui dire que j’arrivais chez ces parents, il se contenterait d'une remarque ridicule, m'informant sur les quelques jolies moldues habitant Godric's Hollows. Parce que j’étais déjà là-bas chez moi. Ils étaient ma famille, les Potters, les Gryffondors, les Maraudeurs.
Je descends du bus, les bras chargés et me dirige vers la porte de la maison des Potter. Il est trois heures du matin, Fleamont Potter m'ouvre la porte. Et s'ils ne voulaient pas de moi ?
« Sirius ? Qu'est-ce que... »
Puis sont regard se pose sur ma valise, et il m'invite à rentrer.
« On se demandait combien de temps tu tiendrais encore là bas »
Le lendemain matin James fit irruption alors que je petit déjeunais, et s'exclama bras ouverts :
« Enfin, il est parmi nous ! »