Cette histoire est l'épilogue de la saga 5 Femmes des Moon.
Cette histoire est l'épilogue de la saga 5 Femmes des Moon.
Du bout de sa baguette magique, Molly finissait d’étendre une guirlande de vifs d’Or. Teddy passa entre ses jambes, poursuivi par Victoire. Molly trébucha doucement, trop tard pour disputer les deux bambins, ils étaient déjà loin. D’un instant à l’autre, les premiers invités se présenteraient, en tant que mère de la mariée, la place de Molly n’était pas dans le fond du jardin. Sa nièce Mona arpentait la pelouse en multipliant les protections magiques autour de la propriété. Molly songea un instant au mariage de Bill et de Fleur, interrompu par les Mangemorts des années auparavant. Ce n’était pas les forces obscures que Mona stoppait, mais les paparazzis et les curieux. Aujourd’hui, le monde magique célébrait un événement heureux, un événement mondain, un événement attendu : le mariage du siècle. Harry Potter et Ginny Weasley se mariaient. D’un mouvement de main, Molly signifia à sa nièce qu’elle retournait vers la maison. L’air sérieux, Mona reprit sa tâche.
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Mona est ma nièce favorite, tellement rebelle dans tout ce qu’elle fait, malgré elle, mais rebelle quand même. C’est la fille de mon frère, enfin de mon demi-frère. Il porte le nom des Moon dont je n’ai heureusement pas hérité. Meredith, notre mère, a eu un enfant en dehors des liens du mariage, le père est officiellement inconnu, mais c’est un secret de polichinelle. Le père de Edgar était fils de moldus, il étudiait à Poudlard en même temps que ma mère. Edgar, qui justement arrive seul. Seul ? Sa femme Magda devrait être à son bras. Il observe les guirlandes de vif d’or avec un haussement de sourcil. À quoi s’attendait-il ? Harry et Ginny adorent le Quidditch. Ginny a même été sélectionnée pour faire partie de l’équipe nationale. Elle n’allait sûrement pas demander des colombes ou autres oiseaux cérémonieux. J’adresse un signe de la main à mon frère, sans m’approcher de lui, il m’en est probablement reconnaissant. Lui et moi, nous ne sommes jamais entendus. Probablement parce que, contrairement à lui, je n’accorde pas d’importance au sang ni à certaines traditions poussiéreuses. Malheureusement pour lui, ses propres enfants ne tiennent pas compte de ses principes obsolètes. L’un de ses fils, Hugh, a épousé une fille de moldu alors que Mona ne s’est jamais mariée malgré la naissance de sa fille. Mona a fait pire, elle est devenue mage, une femme qui attire les grâces de la communauté magique, le pauvre Edgar a eu du mal à s’en remettre. Il continue son tour d’inspection des lieux, Edgar n’a rien installé, mais il a payé pour ce mariage à la place des Weasley. Certes, il s’en sert comme argument pour ces affaires, mais je dois lui reconnaître sa générosité.
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Dans la maison, Fleur nourrissait un jeune enfant réfractaire, ce qui expliquait probablement l’absence de toute autre personne dans le salon. Après avoir esquivé une giclée de purée, Molly rejoignit la chambre de Ginny. Trois jeunes femmes vêtues de la même robe violette discutaient joyeusement, mais pas de trace de la mariée.
— Tout se passe bien ? demanda Molly.
— Vous n’avez pas peur que les gnomes attrapent la varicelle ? Elle est très purulente cette année.
Molly se tourna vers Luna sans comprendre si elle devait sincèrement s’inquiéter pour la santé des gnomes.
— Ginny est aux toilettes, dit Hermione pour répondre à la véritable interrogation de Molly.
— Vous n’avez pas besoin d’aide dehors ? demanda Malorie.
— Ton grand-père s’ennuie probablement, il surveille les vifs d’or, expliqua Molly. Tu veux l’aider ?
— Non, ça ira.
— De toute façon, vous devrez descendre dans quelques minutes. Les invités vont arriver et il va falloir les guider. Laquelle de vous reste avec Ginny jusqu’au début de la cérémonie ?
— Luna ! dirent en chœur Malorie et Hermione.
Molly acquiesça, le choix était judicieux. Hermione et Malorie avaient toutes deux de hauts postes au ministère et seraient parfaitement capables de recevoir et de guider les invités. Luna de son côté parcourait le monde pour étudier différentes créatures magiques. Sa nouvelle activité ne favorisait pas vraiment les échanges avec les humains. En revanche, elle était très douée pour calmer les nerfs de tout le monde.
— Ginny n’a pas apporté son boursouflet ? demanda Luna.
— Je ne sais pas, confia Molly étonnée par cette question.
— La salive du Boursouflet est un excellent anti-vomitif.
Molly acquiesça, imaginant une seconde Luna dégustant de la salive de Boursouflet.
— Je vais aller voir où en est Ginny...
Malorie lui glissa deux coupes de champagne, à moitié vide.
— Il ne faudrait pas soûler la mariée avant la cérémonie, justifia-t-elle. Elle pourrait refuser d’épouser Harry. Ce serait vraiment dommage.
— C’est un sarcasme ? demanda Luna.
— Oui, confirma Hermione. Malorie n’apprécie toujours pas Harry.
— Ma cousine est beaucoup trop bien pour lui.
Molly sortit alors que les trois femmes discutaient des qualités et des défauts du futur marié. Dans les toilettes, Ginny était toujours enfermée.
— Ma puce, tout va bien ?
— Oui, oui... répondit-elle d’une voix étouffée.
Après quelques secondes, la porte s’ouvrit et elle laissa entrer sa mère. Ginny s’essuyait la bouche, Arnold, son Boursouflet, arpentait le lavabo.
— Tu es malade ? s’inquiéta Molly.
— Le stress, je suppose.
— Tu stresses ? Toi ?
Elle haussa les épaules, sa mère lui tendit une des deux coupes, Ginny s’en saisit avec appréhension. Molly trinqua et but les deux gorgées que contenait le verre.
— Ça va te détendre, souffla-t-elle.
— Non, ça ira.
Ginny posa le verre sur le bord du lavabo avant d’entreprendre de repositionner sa poitrine. Un doute traversa l’esprit de Molly.
— Tu es enceinte ?
— Oui, répondit simplement Ginny. Ça se voit ?
— Sur ta poitrine et ton odeur de vomi.
— ça va alors.
— C’est merveilleux ! dit Molly avec un sourire.
Une vague de bonheur traversa Molly rapidement stoppée par la mine maladive de sa fille.
— Plus tard, dit Ginny morne. Là, je me marie, on célébrera ma nouvelle condition de véhicule à fœtus plus tard.
— Et ça se passe bien ? Qu’a dit Harry ?
— Je ne devrais plus vomir, constata Ginny sans répondre à la question.
— Les vomissements ne disparaissent qu’entre le troisième et quatrième mois. Ce n’est pas encore fini. Qu’a dit Harry ?
— Justement, dit Ginny. J’entame le quatrième mois.
— Tu es déjà au quatrième mois ? Vous auriez pu annuler la noce, dit Molly. Tu vas te fatiguer inutilement. Qu’en a dit Harry ?
— Harry a dit que l’on devrait se marier en l’apprenant, lâcha Ginny agacée.
— Ah...
Molly ne pouvait s’empêcher de trouver cela absurde. Ginny n’avait pas besoin d’un événement aussi stressant qu’un mariage dans sa situation.
— Je ne pensais pas que vous étiez si conventionnel.
Elle ne put dissimuler la déception dans sa voix. Ginny lança un regard surpris à sa mère.
— Je m’inquiète, se rattrapa Molly. Ça va être difficile de ne pas boire. Je vais prévenir l’elfe de Magda qu’il ne te sert que des verres sans alcool.
Ginny adressa un sourire de remerciement à sa mère alors qu’elle quittait la pièce. Molly dévala les escaliers sans comprendre. Jamais elle n’aurait pressé Harry et Ginny à se marier. Les Moon l’auraient fait, mais aucun Moon n’avait d’ascendance sur Ginny et Harry. Ou peut-être Mona et sa fille. Malorie détestait Harry, son seul conseil aurait pu être de noyer Harry. Quant à Mona, elle n’avait jamais épousé le père de sa fille.
Dehors, les invités surgissaient derrière la clôture, ils serpentaient à travers le jardin formant une procession en direction du chapiteau. Ron et Dean étaient déjà en train de les accueillir, une liste d’invités à la main. Arthur et Hugh installaient d’ultimes enchantements décoratifs. Tous deux semblaient beaucoup s’amuser avant de venir en aide à Ron et Dean rapidement débordés. Molly pénétra sous le chapiteau qui recevrait la cérémonie. Il faisait quatre fois la taille de celui qui avait accueilli le mariage de Bill et Fleur. Les décorations, les tables, les chaises, tout était bien plus luxueux. Edgar comptait en mettre plein la vue. Béa, sa belle-fille née moldue, se chargeait justement de faire une visite rapide des lieux à un photographe de la Gazette du Sorcier. Le mariage de Harry attirait l’attention, il fallait mieux la maîtriser. Béa s’avérait parfaite pour ce travail. À peine perceptible, un passage dans le chapiteau menait à une petite tente où des elfes de maison et des serveurs s’affairaient. Molly se dirigea vers Tutic, l’elfe de Magda et Edgar.
— Tutic !
L’elfe de maison sursauta et s’approcha d’elle ; avec peine, Molly s’agenouilla à son niveau.
— J’ai besoin que tu me rendes un service, dit-elle. Ginny ne doit pas boire une goutte d’alcool. Est-ce que tu pourras veiller à cela ?
— Les elfes restent dans la tente, expliqua l’elfe. Ce sont les serveurs qui servent.
— Tu pourrais peut-être faire quelque chose d’ici ?
L’elfe acquiesça.
— Oui, bien sur, je peux faire ça d’ici.
Molly le remercia et retourna sous le chapiteau. Lorsqu’elle s’aperçut que des sorciers s’étaient déjà installés, elle fit demi-tour et choisit de passer par la tente du personnel qui bénéficiait d’une autre sortie. Ce côté-là était bien plus calme, silencieux même, difficile de deviner à l’oreille la rumeur joyeuse des conversations de l’autre côté du verger. Molly laissa son regard s’attarder sur les hautes herbes avec plaisir, c'était son unique moment de calme dans cette journée étouffante. Des papillons et des abeilles voletaient paresseusement sur la pelouse et sur les haies. Un frémissement dans les hautes herbes lui fit comprendre que le répit était terminé. Elle s’avança, sa baguette à la main, prête à débusquer l’intrus. L’intrus était une fillette qui ne devait pas avoir dix ans. Elle avait le regard craintif sous une cascade de longs cheveux argentés.
— Bonjour, dit Molly en rangeant sa baguette. Tu es loin de la cérémonie.
— Je ne suis pas invitée, souffla la fillette.
Une curieuse, elle était donc bien à débusquer.
— Comment as-tu réussi à passer au travers des protections alors ?
La fillette haussa les épaules. Molly comprit que la fillette sans baguette et sans apprentissage magiques ne devait pas représenter une menace sérieuse. Les protections l’avaient laissé passer.
— Tu devrais retourner auprès de tes parents, dit Molly. Ils vont s’inquiéter.
— Vous êtes Molly Weasley ?
— Oui, répondit-elle surprise d’être reconnue.
— J’ai vu votre photo dans le journal, ils ont fait un dossier très long sur le mariage de Harry Potter et il y avait un article sur vous.
— D’accord, souffla Molly. Tes parents vont s’inquiéter.
— Mon père est en prison et ma mère est morte.
Molly regarda la jeune fille avec un œil nouveau.
— Je pourrais te raccompagner, d’où est-ce que tu viens ?
— C’est vous qui avez tué ma mère.
Molly recula sans pouvoir s’empêcher de chercher sa baguette du bout des doigts.
— Qui est ta mère ?
— Vous avez tué beaucoup de sorcières ?
La fillette toisait Molly avec une hargne violente, très impressionnante pour une petite fille.
— Bellatrix Lestrange n’a jamais eu de fille.
— Si moi, répondit la fillette.
— On t’a menti, tu as quoi sept, huit ans ?
— J’ai huit ans, rétorqua l’enfant. Je suis née au manoir des Malefoy juste avant la bataille de Poudlard.
— Et ta mère âgée de presque cinquante ans a pu se battre contre les sorciers les plus puissants de Grande-Bretagne juste après son accouchement ? contredit Molly.
— Vous ne me croyez pas.
— Ma puce, les journaux regorgent de ce genre de prétendue filiation. Je ne sais pas si tu inventes ou si on t’a menti. Mais, il est impossible que Bellatrix ait eu un enfant sans que nous le sachions.
— Et pourquoi ça ?
— Narcissa Malefoy pour commencer, dit Molly. La sœur de Bellatrix, elle et son mari ont été soumis à plusieurs sortilèges et potions de vérité. Je doute que Narcissa, vivant au manoir ait pu ignorer la grossesse de sa sœur.
— Je suis sa fille ! Et vous l’avez tuée !
— Bellatrix a voulu tuer ma propre fille, dit Molly d’une voix froide. J’ai répondu de cet acte devant le magemot et je n’ai jamais été inquiétée. Bellatrix était une meurtrière, en la tuant j’ai évité d’autres meurtres.
La fillette fulminait et Molly prit brusquement conscience de la situation. L’enfant n’avait que huit ans et était peut-être vraiment persuadée que Bellatrix était sa mère.
— Écoute, reprit-elle. On t’a menti, Bellatrix a certainement des fanatiques un peu partout, prétendre que tu es sa fille doit rapporter quelque chose aux personnes qui te l’ont fait croire.
— Vous mentez !
— Si tu veux en être sure, dit Molly d’une voix douce. Il y a un sortilège de filiation...
— Ma mère est morte ! On ne peut pas faire ce genre...
— Mais les sœurs de Bellatrix sont vivantes, coupa Molly. Andromeda est même invitée à la cérémonie. Ta question peut se régler rapidement.
L’enfant eut un mouvement de recul.
— C’est une traîtresse à son sang !
— Qui a le sang de Bellatrix, souffla Molly. La cérémonie va bientôt commencer, mais je peux revenir avec elle ici après la cérémonie. Je peux charger un elfe de s’occuper de toi en attendant.
Un elfe de maison ! Molly avait une solution encore plus immédiate.
— Je reviens, dit brusquement Molly.
Elle entra dans la tente des elfes et après quelques minutes trouva l’elfe qu’elle cherchait.
— Madame, la cérémonie commence ! indiqua Tutic paniqué.
Molly redressa la tête et entendit les notes de musique indiquant les premiers pas des demoiselles d’honneur. Une vague de panique l’envahit.
— Kreattur ! lança-t-elle en s’adressant à l’elfe derrière Tutic. Viens avec moi.
Elle attrapa le bras de l’elfe et l’entraîna en dehors de la tente.
— Tu peux connaître tes maîtres ? demanda Molly. Les reconnaître ?
— Ma situation est un peu compliquée, expliqua Kreattur dans un grognement.
— Tu reconnaîtrais un enfant Black sans en avoir entendu parler une seule fois ?
— à l’évidence.
Ils étaient arrivés dehors, la fillette avait disparu. Molly pressa le pas dans les hautes herbes, l’elfe sur les talons.
— Tu sens quelqu’un ? demanda Molly paniquée.
— Il n’y a personne, dit Kreattur d’une voix plate.
Molly tourna sur elle-même, affolée, cette fillette avait besoin de connaître la vérité, d’en être certaine.
— Bon, la cérémonie va commencer, dit-elle en abandonnant.
Elle planta l’elfe de maison maugréant plus que jamais et se mit à cavaler dans la tente du personnel et pénétra dans le chapiteau. Molly se pressa auprès Sirius Black sous les regards étonnés de l’assemblée.
— Tu étais où ? s’étonna-t-il alors que Malorie finissait de rejoindre Hermione et Luna après avoir remonté l’allée centrale.
— Une urgence en cuisine, mentit Molly.
Le regard de Sirius ne devint pas plus rassurant. Après tout, lui aussi pourrait expliquer à la fillette qu’elle n’était pas sa nièce.
— Regarde ta fille plutôt, dit Molly.
Sirius tourna alors son regard vers Malorie et un sourire se dessina sur ses lèvres.
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Ai-je seulement le droit de dire la vérité à Sirius ? Bellatrix l’a tué, il n’apprécierait pas de savoir qu’une fillette prétendait être sa fille. Beaucoup de personnes prétendaient être l’enfant de tel ou tel sorcier célèbre, combien s’imaginait être des descendants de Voldemort parce qu’ils parlaient Fourchelang ? Cette assemblée autour de moi est si joyeuse, je ne peux pas me permettre de poser une ombre sur ce bonheur ambiant. La guerre est finie, cette fillette ne fera rien, elle ne peut rien faire. Elle finira par comprendre seule qu’on lui a menti. La musique des ballons dorés commence à s’élever, Ginny arrive. L’assistance devient silencieuse, remplacée presque aussitôt par un immense soupir collectif. Pourquoi faut-il que tout le monde soit si grand ? Je ne vois que le crâne dégarni d’Arthur. Ils se rapprochent. Ginny... ma petite fille... tellement jolie... et elle a un peu de ventre finalement. Harry paraît paralysé, c’est adorable. Enfin s’il ne nous fait pas de malaise. Inutile de gâcher la tranquillité de tout le monde, je garderais l’existence de cette fillette pour moi. Je peux bien garder ce petit secret pour moi.
L'histoire comptera 5 chapitres