Quel jour sommes-nous ? Il n’en a aucune idée. Il a perdu le décompte depuis trop longtemps. En ces temps de guerre, la notion du temps se perd vite. Et puis à quoi bon connaître la date ? Les jours, on les compte, on en rajoute un au compteur pour s’estimer heureux de dire qu’on a survécu à un de plus.
Cela fait un an, un que la guerre est déclarée. Cette guerre silencieuse que beaucoup ignorent. Et pourtant les signes sont là.
Dehors, c’est l’horreur. Il y règne une atmosphère crépusculaire qui vous étreint le cœur dans un étau indestructible. L’air glacial vous asphyxie lentement, vous plongeant dans vos pires souvenirs. Dans le brouillard, au-dessus des maisons, des marques macabres souillent le ciel. Les démons battent la campagne, faisant rafle sur rafle. Les chiens de l’enfer déambulent le sourire narquois et la tête haute en se repaissant de cette fin du monde. Sur son trône leur maître contemple ce monde ravagé, son plus fidèle, et le dernier, cavalier de l’apocalypse à ses côtés.
Dehors, c’est tout un monde qui s’effondre. Les preuves sont accablantes. Poudlard aux mains des mangemorts. Le Ministère et son gouvernement fantoche. Azkaban se remplie et les commissions d’enregistrement des nés-moldus ne désemplissent pas.
Depuis combien de temps est-il dedans ? Des heures, des jours, des semaines sûrement. Le temps s’effiloche alors que lui se perd dans les pierres qui l’entoure. Alors que dehors, le monde s’effondre lui attend. Il attend la fin. La fin de quoi ? Des fois il ne sait plus.
Sa mémoire se perd dans cette folie stérile qui commence à s’emparer de lui. Il devient fou à contempler les murs qui se mettent de plus en plus à danser devant ses yeux. Il sent que petit à petit il perd pied. Le temps s’égrène et lui tente désespérément de se souvenir quel jour on est.
Un petit indice, juste pour avoir une idée du temps qui passe. Pour savoir depuis combien de temps il est enfermé entre quatre murs. Il sait qu’il n’est pas seul. Il y a lui, sa folie et les autres. Il sait que sa folie est le reflet de celle qui habite les autres. Voilà les seules choses qu’il sait et qu’il répète en boucle quand ce n’est pas cette satanée question qui lui ronge le cerveau. Quel jour sommes-nous ? Quand il la sent tourner en boucle dans sa tête à vouloir se fracasser le crâne contre un des murs il pense aux autres.
Ces autres qui sont avec lui, dedans. Oui dedans, à l’abri des murs. Mais quel abri ? Il n’y a aucune protection ici.
Finalement, dedans, ce n’est guère mieux que dehors.
Ils sont tous là, à souhaiter la fin de leur calvaire. Emmurés dans leur silence, ils endurent le chaos. Ils attendent de pouvoir se libérer de leurs chaînes, et d’enfin pouvoir sortir. Ils patientent, ils espèrent, ils aspirent à cette liberté qui leur fuit entre les doigts. Dans le manoir la vie doucement s’étiole, et ce n’est guère la folie qui ronge la plus fidèle des mangemorts qui arrivera à retirer le linceul qui drape le manoir Malefoy.
Le principe du concours : Contexte :- durant la 7eme année d'Harry Potter.
- deux personnages avec des points de vues diamétralement opposés, et dans deux camps différents.
Contraintes: - Quelques mots imposés : Dague, hiver, loup, mur, trahison.
- Votre personnage devra se remettre en question pour un choix passé ou présent.
- Votre texte devra faire entre 2000 et 7000 mots.
