S'identifier | | Identifiants perdus | S'enregistrer |
Lien Facebook

En savoir plus sur cette bannière

News

Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


145e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 145e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 14 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
À très bientôt !


 


De L'équipe des nuits le 12/06/2024 12:33


Maintenance des serveurs


Attention, deux interventions techniques prévues par notre hébergeur peuvent impacter votre utilisation de nos sites les 28 mai et 4 juin, de 20h à minuit ! Pas d'inquiétudes à avoir si vous remarquez des coupures ponctuelles sur ces plages horaires, promis ce ne sont pas de vilains gremlins qui grignotent nos câbles ;)

De Conseil d'Administration le 26/05/2024 18:10


Sotto le stelle del Cinema par Haru Nonaka

[12 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

- Taille du texte +
Note de chapitre:

Coucou

Bon, attention, ce chapitre contient des Spoilers (tres légers je vous rassure, juste des scènes, pas de quoi vous gacher les films si vous ne les avez pas vus, rien de capital) de "The Stone Age"de B. Keaton, une très vague reference à "Alien", et une scène de  "Tout sur ma mère" d'Almodovar.   

Bonne lecture. 

Percy marchait à grandes enjambées, le regard fixe, sans vraiment voir les rues vides qu'il parcourait. L'ocre des murs, vibrante sous la lueur douce des réverbères, était rendues plus vive  encore par le ciel d'un bleu profond. Mais rien de tout ça n'atteignait ses sens, comme si la grisaille qui emprisonnait son esprit avait terni les couleurs du monde qui l'entourait. Il n'avait qu'à rejoindre les deux tours qui surplombaient la ville, puis à remonter sur une centaine de mètre la rue principale et il atteindrait sa destination, qui se trouvait être le point central autour duquel se déployait la vieille ville. Fugitivement, il adressa une prière muette à merlin pour trouver la Piazza Maggiore déserte, pour avoir une bonne excuse pour revenir auprès de sa famille bredouille. Il ne réussissait pas à dissiper le souvenir du visage d'Hugo, emplis de dédain et d'une haine aussi tranchante que les paroles qu'il entendait encore résonner à ses oreilles dans chaque échos que faisait naître ses pas sur les pavé.

 

Les mots de son neveux avaient été cruels, durs, mais il ne pouvais pas lui en tenir rigueur. Après tout il avait utilisé sa confiance, s'était servi du lien entre eux pour lui faire dire ou se trouvait la petite Stella. Il avait ensuite trahit sans vergogne les espoirs que l'enfant avait placé en lui. Mais qu'elle aurait été l'alternative? De toute façon la fillette n'aurait pas tardé à être retrouvé par la brigade anti-moldue italienne, et mieux valait que ce soit lui, un visage connu, compatissant, qui se charge d'elle. Il savait ce qu'Hugo espérait, c'était un enfant, il voyait le monde de son point de vue étroit, à travers le filtre de ses sentiments. Le petit garçon refusait en bloc de considérer les implications de ses actes. Il se souvenait de cette période, celle où lui même croyait que le monde était façonné autour de ses perceptions. Chez lui cela avait duré longtemps, cela avait signifié suivre son ambition, travailler jour et nuit pour émerger de ce qui le révoltait le plus: la pauvreté de sa famille et l'impression d'être invisible au milieu de sa fratrie. Son égoïsme l'avait  poursuivit tard, il s'était cru adulte trop tôt, trop clairvoyant alors qu'il n'était encore qu'un gosse et cela l'avait même conduit à se retourner contre ceux qui l'aimaient, à prendre des décisions qu'il regrettait encore, malgré le temps écoulé. Percy ne pouvait tout de même pas oubliater un auror italien pour une amitié d'enfant ( il n'en aurait probablement pas été capable même si il l'avait voulu, l'homme était bien trop rodé et Percy n'avait de toute façon jamais rien eu d'un duelliste). Il ne pouvait pas risquer une crise internationale du monde sorcier, ou encore pire, prendre le risque de briser la règle sur laquelle se basait la communauté sorcière tout entière pour préserver l'innocence d'un seul être, malgré tout l'amour qu'il ressentait pour lui. Il comprenait le sentiment de révolte d'Hugo, son refus d'un monde injuste. Tant pis si il devait devenir l'incarnation de ce qu'il y avait de plus méprisable aux yeux de son neveux, il subirait, l'enfant finirait bien par comprendre ses raisons.

 

Percy s'arrêta quelques instants, levant les yeux vers le sommet des deux tours qui projetaient leurs ombres sombre sur la petite place. Il se souvint du visage des deux enfants qui contemplaient la ville qui s'étendait au dessous, une semaine plus tôt. Stella pointait du doigt les lieux et les illustrait avec des anecdotes amusantes, bavarde comme un pie, vive, intelligente. Les yeux d'Hugo brillaient tandis qu'il buvait ses paroles. Percy se dit qu'il avait vraiment été stupide. Pourquoi avait il fallu qu'il ne préssente pas que son neveux chercherait à impressionner la fillette à son tour en lui faisant découvrir son propre monde? Pourquoi n'avait il pas compris le danger qui découlait de leurs amitié naissante? Il s'était contenté d'observer avec satisfaction l'épanouissement soudain d'Hugo, hors de l'ombre de sa soeur aînée et de ses cousins, ce visage rayonnant et curieux qui lui réchauffait le coeur, dans lequel il projetait l'enfant trop sage qu'il avait été.

 

Percy laissa glisser son regard jusqu'au sol, il aperçu une bouteille brisée abandonnée dans le caniveau. Il ferma les yeux et tenta de se remémorer le sourire d'Audrey pour se remonter le moral, mais il ne réussi qu'a entrevoir son air attendris et amusé. Le même air qu'elle avait eu quelques jours auparavant tandis qu'il bombait le torse, fier comme un hippogriffe, après que son neveux ait déboulé dans l'appartement, un sourire jusqu'aux oreilles, clamant que finalement ces vacances étaient les meilleures qu'il avait jamais passé, et qu'en fait il était encore plus cool que Charlie comme tonton. Ivre d'orgueil, il n'avait pas prêté d'importance aux signes, aux petits mensonges maladroits de l'enfant. Percy se demandait si c'était l'éloignement de ses propres filles, cette distance que l'adolescence mettait entre lui et elles, qui l'avait transformé en un adulte irresponsable. Il se sentait soudain vieux, épuisé.

 

Percy jeta un regard à sa montre, il était déjà quatre heures quarante cinq du matin, d'ici moins d'une heure le soleil se lèverait, il fallait qu'il se dépêche. Il songea au savon qu'Hermione allait lui passer à leur retour en Angleterre et se sentit d'un coup beaucoup plus réveillé. Après avoir essuyé avec son mouchoir le filet de sueur qui avait coulé sur son front, Percy repris sa marche. Il se glissa sous les voûtes du Palazzo Re Enzo, répondit nerveusement au signe de main que lui adressa le serveur de « la Linea » qui préparait la terrasse en vue de l'arrivée des touristes les plus matinaux, et arriva finalement sous les arcades qui longeait la place.

 

Elle était bien là, au centre de la grande place, petite silhouette incongrue au milieu de l'armada de siège en plastique blanc qui s'alignaient en rang devant une immense toile blanche tendue autour d'un cadre métallique. La fillette était assise en tailleur et fixait la toile blanche comme si elle semblait attendre que quelque chose en émerge. Le bleu de sa tunique était crasseux, et ses boucle d'un noir intense semblaient affaissée, ternes. Si Percy avait du la décrire telle qu'elle lui apparaissait soudain, il aurait certainement utilisé le mot fragile. Un mot totalement détonnant par rapport à l'habituelle impression que Stella projettait autour d'elle. L'homme pris son courage à deux mains et s'approcha doucement. Si elle l'aperçut, elle n'en laissa rien paraitre, mais lorsque le grand rouquin efflanqué ne fut plus qu'à quelques mètres, la fillette tapota le siège à côté d'elle, pour lui intimer de s'asseoir.

 

— Installez vous, ça vas bientôt commencer.

 

Etant donné que l'homme ne réagissait pas, Stella tourna la tête, son regard sombre accrocha celui de l'oncle de son amis. Elle avait les sourcils froncés et l'expression sévère, mais tout ce que nota Percy c'était les cernes rougis autour de ses yeux bruns. Il s'exécuta, prenant place à côté d'elle.

 

— Je sais pourquoi vous êtes là, vous savez. Quoique, en fait, j'avoue ... je n'avais pas deviné que ce serait vous.

— Ha ...  je .... non, je ... je, je  suis désolé.

 

Si la situation avait été différente, la fierté de Percy en aurait pris un coup. Ne pas trouver ces mots face à une gamine de 12 ans, il aurait probablement été rouge de honte jusqu'au bout de ses oreilles. Mais à l'instant précis il essayait juste de freiner la nausée qui lui montait aux lèvres.

 

— J'ai eu le temps de réfléchir, vous savez. J'avais compris qu'il y avait un risque que ... enfin, Hugo m'a expliqué, le secret et tout ... J'imagine qu'il est en colère, il est plutôt du genre à être en colère au lieux d'être triste. Il ne sait pas vraiment faire semblant, c'est bien ...  j'aimerai bien être comme lui. Est ce que j'ai le temps de lui dire au revoir? Non? Je m'en doutait un peu.  Ca aurait peut être été encore plus cruel en fait, de le voir en sachant que c'est la dernière fois que je reconnais son visage.

 

Percy était toujours à cours de mots, il avait une boule dans la gorge. Le ton de la fillette était trop calme, ses paroles trop adultes et son regard trop fixe ne se détachait pas de l'immense toile blanche.

 

— J'imagine que vous êtes pressé, ça ne doit pas être agréable comme situation, mais ....  si vous pouviez attendre un peu ... je ne vais pas m'enfuir, c'est juste que ... je voudrait encore un peu de temps. Il y a quelque chose que j'aimerais bien faire en fait.... je vous rassure c'est pour bientôt. En général, ils commencent vers 5h du matin. Ma mère m'emmenait parfois ici très tôt quand j'étais petite, quand je n'arrivait pas à me rendormir, c'était notre secret. Vous voulez bien la remplacer pour cette fois? Ce sera pas long, en général ils arrêtent quand le jours se lève, une demi heure maximum.

 

Percy hocha la tête et, à présent honteux de son empressement à régler le "problème" , proposa.

 

— Si tu préfère Stella, on peut retourner chez toi. Je m'arrangerais avec les aurors pour que tu ais le temps de voir Hugo avant qu'on retourne en Angleterre par le premier portoloin. La loi indique seulement l'obligation d'effacer la mémoire des témoins dans les 24 heures suivant l'exposition, tant qu'un sorcier veille sur le témoins l'urgence de la procédure est amoindrie. Ils sont juste un peu débordés, alors j'ai proposé d'aider ... mais de toute façon ils viendront vérifier que tu ne te souvient de rien dans la matinée,  pas besoin de leur dire tout ... je peux dire que je n'ai finalement pas eu le courage de lancer le sort, ils râlerons probablement un peu mais pas de quoi stupéfier un Fléreur.

 

Stella le fixait d'un air songeur. Elle sembla réfléchir un instant à ses paroles, ouvrit la bouche puis la referma plusieurs fois, avant de reprendre sur le ton de la conversation.

 

— Ca causerai plus d'ennui à Hugo, non, si ils savaient que j'ai pas découverts la magie seulement hier?

— Il est mineur, il n'a pas encore entamé sa première année à Poudlard et il dépend de la loi anglaise, je pense que ça ne serait pas un problème insoluble.

— Les loies des sorciers italiens sont plus dures que celle des anglais?

— Non, pas exactement ... disons que

 

Mais la fillette ne laissa pas Percy finir sa phrase. Elle avait détourné vivement la tête, placé son doigt sur ses lèvres et ordonné:

 

— Chut, ça commence.

 

Sur la toile blanche un décompte s'était mis en mouvement, il s'interrompit soudain avant d'avoir atteint le zéro, ce qui mis profondément mal à l'aise Percy. Une image floue s'agita un instant, elle se déplaça légèrement, puis sauta plusieurs fois avant de se fixer. Une silhouette grise debout sur un rocher apparut, un homme vêtu d'une peau de bête. Un instant plus tard, on le voyait à présent de loin, ce que Percy avait pris pour un rocher était en fait sur une espèce de créature fantastique inconnue qui semblait bien peu réaliste. Percy avait déjà entendu parler des images animées moldues, le cinéma, mais il n'en avait jamais vu en vrais, à vrais le sujet ne l'intéressait pas, pour ce qu'il en savait c'était comme des photos sorcières. En un battement de cil l'image sauta  à nouveau, une autre scène apparus, le même homme pâle et mince portant toujours son étrange costume présentait une tablette en pierre à l'entrée d'une caverne, il y rencontrait une diseuse de bonne aventure. La procédure divinatoire qui impliquait une tortue semblait très curieuse, mais Percy ne pus s'empêcher de se demander si la sorcière en était une vraie l'espace d'un instant, avant de secouer la tête.

 

—  Ah, Buster Keaton, the Stone Age, murmura la fillette.

— Buster qui?

— Keaton, un des grand stuntman de la période du muet.... les années 1920 quoi, avant que le cinéma soit sonore.... Là vous voyez pas le plus impressionnant, il est trop fort,  il est capable de marcher presque à l'horizontale, j'aime beaucoup la scène de la tempête. Il vont passer différents extraits, les projectionnistes, ils  testent les copies des films qui passeront sur la place la semaine prochaine, vous voyez.

— Ils, qui....  testent quoi? marmonna Percy nerveusement, il se sentait totalement ignorant et n'aimait pas du tout la sensation.

— Les copies, ne me dites pas que vous êtes jamais allé au cinéma? Si? Oh, vous avez jamais vu de film? Pourtant Hugo m'a dit que vous aviez pleins d' images animé, même vos photographies et vos peinture ... c'est bizarre que vous n'ayez pas d'équivalent du cinéma chez les sorciers.

 

La scène s'effaça, la toile passa à un noir profond. Un instant plus tard, de nouvelles images, bleutées, déchirèrent l'obscurité. Le bruit assourdissant d'une soufflerie envahis le silence de la place,  une mélodie sourde soutenait les bruits mécaniques,  un énorme vaisseau spatial surgit de nulle part, se mouvant dans le vide de l'espace entrant dans le rectangle jusqu'à remplir l'écran totalement.... Le résultat était bien plus réaliste que pour l'extrait précédent, il se sentait minuscule, mais un peu fasciné par l'étrange scène futuriste. Percy interrogea la fillette sans réussir à détourner le regard de cette fenêtre sur un autre temps.

 

— Comment est ce que vous faites, sans magie, pour .... faire ça?

— Oh, on utilise des jeu de lumière, des maquettes, les effets spéciaux ....c'est un peu compliqué...

— Non, je voulais dire pour animer les images.

— Ah d'accord... hum, en fait c'est un peu le même principe que pour la photographie, mais seulement on prend vingt quatre photos successives pour une seconde de film, et on appelle ça des photogrammes. Ensuite, après la prise de vue, on développe le film, on l'étalonne ... on change les couleurs quoi, enfin quand il y en a. Et puis plus tard on projette les images l'une après l'autre très vite. Ah oui, j'ai oublié de dire que la pellicule est transparente. Pour faire simple: la lumière issue du projecteur qui passe à travers le négatif qui se déroule à la bonne vitesse, et l'oeil humain comble les trous, ça donne l'illusion du mouvement. Après ça c'est pour l'analogique, le numérique c'est un peu différent. Pour voir un film, il faut une source de lumière puissante, la machinerie qui fait défiler les images, et puis bien sur un support ou projeter l'oeuvre. Enfin plus forcément, maintenant, mais sur un écran d'ordinateur ou une télé c'est pas la même chose, c'est plus que des images plates, c'est bien quand même mais c'est moins drôle. Attend je te montre, regarde bien l'écran surtout.

 

La fillette se pencha par terre et sorti de son sac un petit chapeau. Elle le lança ensuite  très haut au dessus de sa tête.

 

L'ombre du chapeau projeta une tache noire mouvante sur le visage de femme en combinaison spatiale dont le visage remplissait à présent l'écran. Percy suivit des yeux la tache, Stella rattrapa le chapeau puis ils retournèrent à la scène du film. La peur transmise par le visage saisissait Percy, affolait ses battements de coeur.  Il y avait un mouvement dans l'ombre de la cabine du vaisseau, quelque chose d'inquiétant, une tentacule, puis à nouveaux le profil de la femme, ses yeux immenses et paniqués ... Percy détourna le regard, préférant fixer la fillette qui avait repris son explication.

 

— .... Le cinéma, c'est à la faux et réel. Le cerveaux sait que c'est pas vrais, mais en même temps il pense que c'est vrais, on a peur, on est triste, les sentiments passent parfois au delà de l'écran... avec les différents cadrage on joue sur l'espace, on recrée l'univers visuellement. Le son et la couleurs sont aussi importants, comme en peinture et en musique, mais ils se sont ajoutés bien après la naissance du cinéma, c'était un peu compliqué techniquement au début. Le cinéma, ça à tout un langage, ça contient beaucoup d'arts qui se combinent en faisant naître quelque chose de différent. On peut raconter toute sorte d'histoires ... Il y a la fiction, et puis le documentaire, le réel, l'expérimental... enfin c'est dur d'expliquer tout ça, ça prendrait des jours. Disons qu'un film c'est toujours une reconstruction de la réalité, ou la reconstruction d'un rêve, d'un souvenir. Ah, tiens, la Strada....

 

Percy suivit le regard de l'enfant, en effet, l'image avait changé, plus de cris, plus de créature étrange, juste un homme qui parlait en italien. Le personnage sur l'écran jouait avec une pierre qu'il avait ramassé en parlant à une femme aux cheveux clairs et aux yeux d'enfants. Percy ne comprenait pas un mot, le film était en italien. La fillette éclata de rire puis expliqua.

 

— Ma mère adore ce film, moi pas trop, il est trop triste et un peu long, mais j'aime bien "il matto". Moi je préfère les films drôles ou ceux d'aventures. Elle voulait même m'appeler Gelsomina. Pffff, non merci, bonjour le destin. Heureusement que mon père a réussi à la convaincre pour Stella. Et puis un nom de fleur, franchement, ça aurait été nul, est ce que je ressemble à une fleur?

— Il raconte quoi, ce film?

— Bah, c'est l'histoirre d'une fille qui est vendue à un forain et qui parcoure les routes italiennes, une sorte d'histoire d'amour. Répondit la fillette dont la grimace signifiait qu'elle ne trouvait définitivement aucun intérêt aux histoires romantiques, dramatiques ou pas, chez d'oeuvre du cinéma italien où pas.

 

A présent sur l'écran, une plage,  des vagues noires inquiétantes mangeaient le sable et un homme s'approchait de la mer semblait. Il semblait profondément accablé, son visage rude était tordu par une douleur profonde, Percy s'étonna de ressentir de la pitié pour l'inconnu.

 

— Ah, non, ne regarde pas, c'est la fin! S'exclama la fillette. Au fait, je peux te poser une question?

— Heu, bien sur.

— Est ce que ça fait mal, le sort je veux dire? Est ce que je vais tout oublier ou me souvenir un peu, comme si j'avais vu un film il y a longtemps mais que je m'en rappelais plus clairement?

— Non, ça ne fait pas mal,  mais on ne se souvient plus de rien, enfin c'est ce qu'on dit.

— Ah. Hugo m'a parlé d'un truc:" la pensive", ou l'on peut conserver des souvenirs hors de sa tête. Est ce que c'est pareil? Mon souvenir sera tiré hors de ma tête ?

— C'est pensine, pas pensive. Et la réponse est non. C'est très dur a faire. Et de toute manière il faudrait que tu puisse utiliser la magie pour sortir des souvenirs de ta tête.

— Ha ....  alors ils vont partir où, mes souvenirs?

— Je ... je l'ignore, je suis désolé.

 

Un silence gêné naquis. Sur l'écran un autre film, de nouveau en couleurs: des tons bleus gris, une poche remplie d'un liquide transparent . Des noms écrits en rouges apparaissaient et disparaissaient, se diluant dans l'image, comme des des rond sur une eau plane.

 

— Oh, le contraste n'est pas bon, mais ils vont régler ça. murmura la fillette.

 

En effet, quelques instant plus tard l'image gagna subitement en saturation, les opérateurs dans la cabine ayant effectué une manipulation pour augmenter le contraste. Les couleurs étaient à présent si vives qu'elles en devenait presque violentes.

 

Puis il y eu une nouvelle saute d'image. C'était la nuit, le rouge du mur d'où sortent deux femmes répondait au rouge du manteau de la femme blonde qui attendait avec un jeune homme, sous la pluie. Rouge sur jaune, et l'échos des couleurs continue dans le plan suivant. La femme attendue, vêtue de violet, entre dans un taxi, le jeune homme presse un petit carnet sur la vitre, mais la voiture l'ignore et démarre. Il semble très déçu. Celle qui doit être sa mère le rejoint, elle porte un parapluie multicolore. Le garçon regarde toujours la voiture qui s'éloigne. Dans la voiture la femme aux cheveux rouge le fixe intensément, intriguée. Soudain il s'élance hors du cadre. On reste avec la femme bonde, puis on s'en éloigne. C'est comme si  on voyait la scène du point de vu du dos du jeune homme. La musique monte, intense, on sent un danger imminent. Puis les plan s'enchainent trop vite, une voiture, un visage, un choc sur un pare-brise et puis tout pars en vrille, roule, Percy se sent rouler aussi. Il comprend qu'il est à présent dans le regard du jeune homme qui à été heurté. L'image finit par s'immobiliser, une rue mouillée ronge les trois quart du cadre. De côté, de loin, minuscules, isolés, des pas courent vers lui. Un visage apparaît près de lui, la femme blonde hurle, pleure, crie quelque chose qu'il ne comprend pas. Son visage défait a perdu sa grâce naturelle. Percy ferme les yeux, une autre scène fait échos à celle qui défile, le jeune homme est devenu un autre, aux cheveux roux, pas blond et bouclé, et lui est à la place de la femme, les cris sont l'échos des siens, la douleur de ce souvenir l'emplit à nouveau. Lorsqu'il ré-ouvre les yeux les larmes brouillent sa vision, Sur l'écran, il n'y plus qu'un bout de manteaux rouge se penchant sur l'asphalte... puis l'image se dilue laissant place à un mur brun qui défile... puis l'extrait s'interrompt et le noir revient.

 

Percy s'aperçut que Stella le fixait, inquiète et intriguée. Il tacha donc d'effacer les traces d'eau de son visage, gêné. Elle lui sourit faiblement, pour le rassurer, avant de pudiquement retourner la tête. Tandis qu'un nouvel fragment de film commençait sa course sur l'écran, la fillette jeta un coup d'oeil vers le ciel dont le bleu s'est éclairci.

 

— Le jour ne vas pas tarder à se lever, remarqua-t-elle. Est ce que vous pourriez lancer votre sort juste après que la projection soit finie... celui là sera surement le dernier extrait, les réglages ne peuvent se faire que dans l'obscurité, sinon on ne vois pas bien. Le cinéma, c'est soit sous les étoiles, soit dans une salle obscure, la lumière du jour ça détruit la magie.

— Je ... bien sur, si c'est ce que tu veux.

— C'est que comme ça, je suis sure de ne pas avoir peur. Quand je regarde un film, je suis emportée, j'oublie la réalité. Si je dois oublier je préfère ne pas être consciente, même si je ne m'en souviendrais pas de toute manière, ça semble mieux de ne pas voir le sort. Et puis si je me réveille je préfère que la première chose que je remarque soit l'aube qui se lève, au moins c'est beau.

— D'accord, si  tu est sure.

— Oui, je suis prête. Ah, non, juste une chose encore! J'ai failli oublier.

 

La fillette agrippa son sac et en sortit après quelques instants de fouille un petit appareil photo numérique. Elle en ôta la carte mémoire, qu'elle tendit à Percy.

 

— Tenez, c'est pour Hugo, il saura quoi en faire. C'est un souvenir. Je préfère que les aurors ne l'effacent pas. Tout à l'heure j'ai aussi filmé un  "au revoir". L'image risque d'être un peu granuleuse, c'est pas de la hd  et avec le peu de  lumière ... Enfin, bref...j'aimerais que vous lui donniez, si vous voulez bien.  Il pourra la regarder chez ses grand parents maternels, ils ont un ordinateur, il m'a dit qu'il sait s'en servir.

— Je te promet de lui faire parvenir, dis Percy, qui n'avait pas compris la moitié des paroles qu'elle avait prononcé.

 

La fillette lui adressa un grand sourire, puis retourna la tête vers l'écran. Elle ramena ensuite ses jambes vers son torse, comme si elle avait froid. Son visage se voulait résolu, mais Percy remarqua les tremblement de ses lèvres serrées, elle s'empêchait de pleurer. Puis Stella fut happé par les images mouvantes et ses traits se détendirent un peu.

Percy sortit sa baguette, et resta longtemps immobile. Puis le silence se fit, le film était fini. La main tremblante il sembla hésiter, puis prononça une incantation et le sort fusa. Les yeux de Stella s'éteignirent. A l'horizon l'aube rougeoyait, et l'écran était désespérément blanc.

 

 

 

 

 

 

Note de fin de chapitre :

Alors, qu'avez vous pensé de ce chapitre central?

Il ne reste plus que l'epilogue.

Vous devez s'identifier (s'enregistrer) pour laisser une review.