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News

Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


145e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 145e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 14 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
À très bientôt !


 


De L'équipe des nuits le 12/06/2024 12:33


Maintenance des serveurs


Attention, deux interventions techniques prévues par notre hébergeur peuvent impacter votre utilisation de nos sites les 28 mai et 4 juin, de 20h à minuit ! Pas d'inquiétudes à avoir si vous remarquez des coupures ponctuelles sur ces plages horaires, promis ce ne sont pas de vilains gremlins qui grignotent nos câbles ;)

De Conseil d'Administration le 26/05/2024 18:10


Sweet Sirius par Haru Nonaka

[7 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

- Taille du texte +
Note d'auteur :

Merci beaucoup Dedellia pour betareader cette fic. Et bien sur merci à mon enfant sage pour m'avoir lancé à tenter d'ecrire sur Sirius ^^ (que j'espère achever avant noel 2018).

La petite maison semblait déserte, trop silencieuse pour un début de samedi après-midi. La vue des cartons bien rangés dans le couloir, devant la chambre vide de Remus, provoquait chez Sirius une réaction profondément anxiogène, alors il évitait l’étage. De toute façon, il y faisait bien trop chaud en ces premiers jours de mai.

 

Le calme qui régnait dans la demeure n’était brisé que par les rares croassement des corbeaux qui lui parvenaient depuis la fenêtre ouverte de la petite cuisine. Sirius n’aimait pas trop ces sombres oiseaux, leurs regards était trop perçants, leurs manières arrogantes, antipathiques, comme un jugement austère. Plus que quelques jours et Sirius rendrait définitivement les clefs aux propriétaires, il ne tenait pas à rester là plus longtemps, il ne voulait pas croiser les futurs habitants de ce qui avait été un lieu précieux pour lui.

 

Si seulement Remus avait réussi à retrouver du travail, si seulement il avait pu le convaincre de rester, d’accepter que James lui fasse ce prêt pour l’aider à retomber sur ses pattes. Certes, il comprenait, il avait aussi sa fierté après tout. Mais bon, James était plus encore qu’un ami, un frère de coeur, il n’aurait jamais rien attendu en retour, mais Remus ne voulait rien savoir, c’était déjà suffisamment douloureux pour lui d’être retourné vivre chez ses parents. Après le décès de sa mère, le jeune homme pensait probablement aussi à prendre soin de son père. Remus était certainement d’une grande aide pour lui, même s'il semblait l’ignorer. Ah, songeait Sirius, mi agacé, mi attendri, le louveteau et sa culpabilité.

 

Le jeune homme sortit de la cuisine par la porte qui donnait sur une petite véranda à l’arrière de la maison. Il tira une cigarette roulée de son étui argenté, cadeau de James, sur lequel s’agitait un poursuiveur essoufflé peinant à envoyer son souaffle accompagné d’une ligne de commentaires (changeants chaque jour) sur les dangers du tabac sur la santé.  Son meilleur amis s’était surpassé dans l’enchantement de l’objet : les formulations étaient diverses et variées, et toujours teintées d’humour. Quand au dessin, animé magiquement, il était parfaitement exécuté, en lignes claires si vives. Sirius appréciait beaucoup la contradiction de ce présent, qui donnait au simple acte habituel de fumer un goût de rébellion, un rappel de son ami devant son café matinal, comme si son regard taquin et soucieux l’accompagnait dès le début de la journée, malgré les kilomètres qui les séparaient.  Le jeune homme s'installa sous la véranda à l'ombre d’un petit citronnier en pot. Il soufflait la fumée à travers l’un des carreaux brisés, affalé sur un pouf rouge sombre, dont les coutures dorées commençaient à s’effilocher.

 

Remus passerait récupérer le reste de ses affaires d’ici un ou deux jours, Sirius tenterait alors à nouveau de le convaincre, mais il savait au fond de lui que c’était peine perdue, et cela le faisait se sentir désagréablement impuissant.

 

Alors le jeune homme espérait presque qu’un hibou arrive, le conviant à une réunion de l’Ordre. Il avait besoin de bouger, de se changer les idées. Se défouler sur les mangemorts semblait presque souhaitable face à la mélancolie qui le gagnait. Ce n’était pas un jeu, il le savait, il avait vu assez des combats pour se rendre compte de l’horreur de la bataille, mais au moins dans ces moments il se sentait actif, vivant, utile.

 

Sirius laissa son regard embrasser la vue. A l’arrière de la maison s’étendait un champ de betteraves, au delà quelques bosquets d’arbres légèrement dégarnis se glissaient entre les cultures et le village, et plus loin, au delà du village la voie de chemin de fer s'élançait, balafrant l'horizon de sa ligne aiguë. Le paysage était un peu triste, biens trop plat, presque banal, mais Sirius avait appris à l’apprécier. Et puis, avec le temps clément, avec l’azur du ciel, tout prenait une autre dimension, un parfum d’été et de liberté. C’était une belle journée, de celle ou il aurait fait bon gambader dans la campagne environnante sous forme animale, respirant l’odeur de la terre chaude, le parfum capiteux des fleurs séchées par le soleil, mais Andromeda devait passer pour le thé. Elle revenait de Londres, où elle s’était arrêtée pour faire quelques courses sur le Chemin de Traverse, et voulait profiter du retour pour récupérer quelques boites d’affaires de Sirius à stocker dans son grenier en attendant qu’il trouve un nouveau logement qui lui convienne. Et puis Nymphadora voulait voir la maison de son cousin éloigné une dernière fois. Elle y avait passé quelques dimanches après-midi avec Sirius et la petite fille adorait le lieu un peu isolé, elle qui était trop souvent confinée à l’intérieur de la maison familiale lors des beaux jours à cause de sa condition de métamorphomage, bien trop repérable.

 

Sirius, agita sa baguette d’un geste nonchalant, attirant à lui un livre. Il se redressa un peu, se plaçant de sorte à pouvoir profiter de la chaleur des rayons du soleil. Le jeune homme continua à fumer distraitement cigarettes sur cigarettes tout en se plongeant dans le roman qu’il devrait penser à rendre à Lily avant de l'égarer  au fond d’un carton. Ses yeux clairs se perdaient dans les lignes, dans les aventures exotiques d’un moldu du dix-neuvième siècle. Il dut plusieurs fois revenir en arrière pour se remémorer l’intrigue qu’il avait un peu oublié. Il avait à peine retrouvé le fil, qu'un léger pop provenant de l’autre côté du jardin lui apprit l’arrivée de ses invitées. Il se leva et fit disparaître les cendres qui jonchaient le sol en béton craquelé de la véranda (Tout à ses songes, il avait totalement manqué le cendrier) . D’un autre coup de baguette, il alluma le gaz sous la petite bouilloire de la cuisine, la théière était déjà prête depuis longtemps. Le jeune homme jeta un coup d’oeil à l’horloge de la cuisine, sa cousine était en avance d’une bonne demi-heure sur l’horaire prévu. Sirius sentit une légère inquiétude poindre, par réflexe, craignant une mauvaise nouvelle. mais le jeune homme tâcha de chasser cette idée idiote en secouant la tête, comme s’il envoyait balader des mouches invisibles du genre de celles qui s’obstinaient à se poser sur son museau lorsqu’il somnolait sur l’herbe sous sa forme animale.

 

Il ouvrit la porte d’entrée, un sourire chaleureux aux lèvres. A peine avait-t-il franchit le seuil qu’il dut user de tous ses réflexes et de sa souplesse d'ancien batteur pour éviter le boulet de canon qui tentait de se jeter sur lui. Il esquiva l’attaque et saisit la fillette au passage. Cette dernière, dont les cheveux étaient actuellement d’un orange vif et joueur, lui adressa un large sourire auquel il manquait quelques dents. Elle avait encore grandi depuis la dernière fois et il trouva un air encore plus espiègle peint sur son petit visage d’enfant de sept ans.

 

— Mais c’est que tu deviens de plus en plus mignonne toi, petit monstre. Hé, nymphette, dis-moi tu grandis bien trop vite, où est passée la petite changeling sage comme une image que je connaissais. Si tu continues le petit peuple va venir te récupérer plus tôt que prévu et tu n’iras jamais à Poudlard, fais attention.

 

La fillette lui lança un de ces regards qui signifie, « ne cherche même pas à me raconter des bobards, tu crois que j’ai quel âge », puis lui tira la langue.

 

— Maman, oncle Sirius m’embête, il ne veut pas me lâcher.

 

Andromeda arriva derrière sa fille, les bras chargés de paquets, l’air exténué. Elle avait de grandes cernes sous les yeux, et quelques boucles rebelles s’échappaient de son chignon, mais ses yeux brillaient de leur douceur habituelle.

 

— Nymphadora, voyons, un peu de tenue, murmura-t-elle avant de d’adresser un sourire exténué à son jeune cousin tout en reprenant. Bonjour Sirius, comment te portes-tu? Je suis vraiment désolée, mais nous n’allons pas être en mesure de nous attarder, il y a encore tellement à faire. J’ai juste le temps de prendre un thé, et puis il faudra que nous retournions à nos achats.

 

Sirius lâcha la fillette qui fila directement en direction de la cuisine, petite boule d’énergie sur pattes qui se prit les pieds sur le tapis, mais se releva aussitôt en criant « tout va bien » avant de disparaître au regard des adultes.

 

Sirius aida sa cousine à poser ses paquets, et la femme délassa ses muscles tendus, profitant de la fraîcheur qui régnait à l’abri des murs épais.

 

— Nymphadora ne voulait plus ressortir de la ménagerie magique, et mon rouleau de parchemin d’objets à acheter est aussi vaste qu’un erruptif, je n’ai pas réussi à m’en tenir à mon agenda.

 

— Tu as l’air épuisé, tu ne peux pas finir les courses une prochaine fois?

 

— Non, je dois encore récupérer de quoi organiser convenablement la fête surprise que Ted a prévu pour le départ d’un de ses collègues.

 

— Tu en fais trop Andromeda.

 

La femme fixa le jeune homme en souriant faiblement, elle eut l’air de vouloir ajouter quelque chose en plus, l’oeil malicieux, sembla hésiter un instant , puis se contenta de soupirer et sortit un paquet de pâtisseries.

 

— Pour le thé.

 

— Tu es un ange.

 

— Je suis sûre que tu ne te nourris pas convenablement depuis que Lupin a quitté votre demeure, tu as maigri.

 

Sirius roula les yeux au ciel avant de répliquer. :

 

— Andromeda, Remus n’est pas ma nounou, et puis je suis bien meilleur en cuisine que lui, tu devrais le savoir.

 

— Ce que je vois c’est que quand il n’est pas dans les parages, cher cousin, la poussière danse dans les coins.

 

La femme passa un doigt sur le buffet de la cuisine, qui se couvrit d’une couche grise qui appuyait ses dires. Sirius prit un air faussement vexé.

 

— Ca c’est la faute de mon éducation, ne prétends pas que tu n’a pas aussi des problèmes avec ça, je suis sur que c’est Ted qui repasse derrière toi, maniaque comme il est. Sirius ponctua d'un clin d'oeuil sa réplique, toute personne ayant croisé Ted Tonks savait que ce dernier était tout sauf un maniaque du rangement. 

 

— Diantre, mon secret est éventé, aurais-tu développé des talents inattendus de legilimens suite à une longue période de jeûne?

 

Il s’installèrent à la table de la cuisine, Nymphadora insista pour aller récupérer les assiettes, montant sur un tabouret pour atteindre le placard de la cuisine. Sa mère la laissa faire, ne voulant pas brimer son enthousiasme, mais sortit sa baguette, pressentant la suite. La petite fille réussit à descendre avec les petites assiettes sans problème, mais vacilla en tentant de les poser sur la table d’une seule main, et sans l’intervention prompte de sa mère un drame ménager serait survenu.

 

— Nymphadora, je t’ai déjà dit de ne pas te précipiter, ce n’est pas digne d’une lady, gronda la mère.

 

— Oui maman, j’ai pas fait exprès.

 

— Elle est surexcitée depuis qu’elle a appris qu’on passerait te voir, souffla Andromeda à l’oreille du jeune homme, elle a tellement hâte de commencer l’école, depuis que tu lui en as parlé, merci beaucoup d’ailleurs pour ce coup fourré, cher cousin. 

 

— Oh, mais, je t’en prie, cher cousine. Mais tu sais, si tu veux, je peux la garder, je n’ai rien d’important de prévu cette fin d’après-midi.

 

— Tu n'étais pas censé chercher un boulot ?

 

— Hum, non, enfin, avec … l’Ordre et tout ça … ce n’est pas vraiment facile.

 

Andromeda soupira, son cousin l’inquiétait un peu. Si jeune, et à combattre les mangemorts depuis sa sortie de Poudlard, sans songer au futur, sans avoir le temps de se construire une vie. Elle n’était pas sûre que l’aide financière qu ’Alphard versait toujours au jeune homme était véritablement un service à lui rendre. Et puis il y avait toujours ce risque de se retrouver en face de sa famille. Depuis la mort de Regulus, le jeune homme semblait encore plus sombre, plus déterminé, plus en colère encore qu’avant. Maugrey avait dit à Ted que cette tête brûlée essayait de prendre part aux missions les plus risquées. Andromeda avait peur, elle voulait voir Voldemort repoussé certes, elle désirait la paix, que sa fille puisse grandir dans un monde plus sûr, mais elle n’aurait pas pu prendre part aux combats, risquer de se retrouver en face de sa soeur. Elle avait une famille à protéger, elle n’avait pas envie de songer à cette éventualité, ça ferait trop mal.

 

La blessure de cette haine que dégageait Sirius faisait parfois écho dans son esprit au comportement de Bellatrix, à cette énergie intérieure qu’elle avait toujours eue, à présent terrifiante, dangereuse. Sa soeur et elle avaient été proches dans le passé. Elle se souvenait de cette dernière qui se plaçait toujours en bouclier entre ses parents et elle. Bella l’avait protégée, lui avait permis de ne pas avoir à se soucier de faire honneur à sa famille, de grandir dans une certaine liberté, de ne pas porter le poids de toutes les traditions des Black. Son ainée attirait les foudres, les regards, lui dégageant le terrain. Elle se souvenait encore de la douleur houleuse dans les yeux de Bellatrix quand elle avait commencé à fréquenter Ted en tant qu’ami, de cette distance qui s’était creusée entre elles, de ses reproches qui avaient ensuite viré à un silence plus pesant encore, emplis de mépris. Et plus tard, cet éclat meurtrier sur les traits de son aînée lorsqu’elle avait annoncé ses fiançailles à leurs parents. Si les autres l’avaient simplement mise au banc, rayée de leur vie, transformée en un autre non dit, un autre portrait brûlé sur la tapisserie du manoir, Bellatrix, elle, avait pris la chose comme une déclaration de guerre. Elle l’avait poursuivie, ses pas résonnant dans le couloir de marbre, avait agrippé son poignet sur le seuil de la porte et susurré d’une voie douce à son oreille que si elle s’avisait un jour de porter un bâtard en son sein, elle s’assurerait de l’égorger de sa propre main pour l’empêcher de souiller leur sang. Andromeda se souvenait d’avoir senti ses derniers espoirs se briser devant cette rage et cette violence de celle avec qui elle avait pourtant tant partagé et qui était à présent devenue une étrangère.

 

Non, Sirius n’était pas comme Bellatrix, il avait en lui cette même énergie inépuisable, la passion, le tempérament volcanique, mais il ne serait jamais un fanatique. Androméda avait conscience qu'elle projetait en lui une part de la fillette qu’elle avait aimé, admiré un temps même, et qui avait brisé son coeur. Sirius avait suivit le même chemin qu’elle-même, il l’avait juste fait avec plus de courage, plus de certitude et préférait cacher sa douleur en se jetant à corps perdu dans la guerre, mais il n’était pas sombre. Mais Andromeda préférait tout de même son jeune cousin lorsqu’il était entouré de ses amis, il devenait alors plus doux, plus rieur. Comme maintenant, comme il se comportait aussi en présence de Nymphadora, après tout il avait encore un peu l’âme d'un enfant.

 

Elle couva du regard sa fille, qui, ayant entendu la proposition de son oncle, avait soudain pris une expression outrageusement sage, s’était emparé de sa boîte de crayons de couleur et avait commencé un dessin avec application en prenant garde à ne pas aller trop vite, le visage tendu par la concentration. Elle rendit les armes, elle se sentait déjà fondre devant le joli tableau et les regards brillants des deux conspirateurs.

 

— C’est d’accord, mais tu dois me promettre que vous ne sortirez pas de ta propriété pour aller flâner au village cette fois, même avec un chapeau, et que tu ne lui fera plus le récit des frasques que toi et tes amis aviez pris l’habitude de faire au lieu d’étudier à Poudlard. Elle a déjà insisté pour que l’on lui achète des bombabouses pour son anniversaire, je ne tiens pas a avoir encore à batailler des heures avec son père pour qu’il ne cède pas à ses caprices.

 

— Je te promets de rester sage comme une image moldue, comme dirait ton mari, et puis elle me surveillera, n’est-ce pas Nymphette ? demanda-t-il en se tournant vers l’enfant.

 

Cette dernière lui jeta un regard noir, tandis que ses cheveux s'assombrissait légèrement, démontrant son agacement.

 

— Si tu m’appelles encore une fois comme ça, je vais me voir dans l’obligation de t’envoyer au coin, Sirius Black, et crois-moi quand je te dis que ça ne me fait pas plus plaisir qu'à toi, mais que c’est pour ton bien, susurra-t-elle dans une imitation assez convaincante du ton de sa mère, avant de rougir jusqu'à la pointe de ses oreilles et de se couvrir la bouche de ses mains de façon terriblement attendrissante.

 

— Tu vois, elle sait s’y prendre, commenta le jeune homme hilare en se tournant à nouveau vers sa cousine qui le fusillait du regard pour avoir encore tourné en ridicule le prénom qu’elle avait choisi pour sa fille.

 

— D’accord, je devrais revenir d’ici deux heures, trois maximum.

 

La jeune femme salua son cousin, puis fit encore quelques recommandations à sa fille avant de s’éloigner.

 

En passant le petit porche, s’apprêtant à transplaner, Androméda tentait encore de se débarrasser de cette angoisse qui lui tordait toujours l’estomac lorsqu’elle s’éloignait de sa fille. Elle remit en place ses cheveux, prit une grande inspiration, puis ferma les yeux et visualisa sa destination. Il valait mieux qu’elle se concentre un peu pour ne rien oublier, et puis elle pourrait peut être avoir un moment pour aller regarder de plus près cette robe de soirée en crêpe qui lui avait fait de l’oeil depuis la vitrine de madame Guipure ce matin.

 

Une fois la porte refermée, Sirius et la fillette avaient échangé un regard entendu et abandonné leurs bonnes manières, se précipitant vers la cuisine pour se goinfrer des pâtisseries restantes.

 

— Alors, tu veux finir ton chef d’oeuvre ou bien..?

 

— Ca y est, il est fini.

 

Le jeune homme observa le dessin bâclé sur la fin, qui représentait la fillette, l’air fier, un pied sur ce qui ressemblait à un ballon poilu.

 

— Et c’est censé être quoi là, le petit truc tout rond, un cognard?

 

— C’est un boursouf mouillé ! s’offusqua l’enfant. Et c’est ce que sera le dernier à arriver dans le jardin, c’est à dire toi, dit la fillette en se précipitant hors de la pièce.

 

— Sirius prit le temps de boire une autre gorgée de thé, finit son cake aux fruits, écoutant les pas précipités de sa petite cousine, puis sortit sa baguette et transplana juste avant que l’enfant ne passe le seuil.

 

— Mais, c’est pas juste, t’as pas le droit d’utiliser la magie, geignit elle, fulminante devant le large sourire du jeune homme qui était appuyé nonchalamment contre le muret.

 

Sirius se mit à rire.

 

— Il fallait le préciser, fillette, reviens dans dix ans si tu veux me battre à ce jeu là.

 

— Attends un peu de voir que j’aie ma baguette.

 

— Alors pour le gage, tu choisis quoi, petit boursouf? dit-il en rangeant sa baguette et prenant un air menaçant.

 

Nymphadora s’enfuit moitié criant, moitié rigolant. Sirius s’élança à sa suite, courant en zigzag pour ne pas risquer de la rattrapper trop vite. Deux âmes d’enfants s’agitaient dans le petit jardin délaissé, les cheveux au vent, un large sourire sur les lèvres.

 

Lorsque Andromeda transplana à nouveau dans le champ à proximité de la maison de Sirius, elle était un peu en avance sur son planning, d’une demi-heure environ sur l’heure prévue, soulagée et détendue. La femme perdit l’équilibre désarçonnée par la surprise du spectacle au loin. La maison était en effet étrange, malgré le temps ensoleillé, sa façade scintillait de mille feux. C’était un peu comme si une averse l’avait arrosée, malgré le temps au beau fixe. Par ailleurs, le petit terrain affichait des flaques de boues impressionnantes. La femme s’approcha, inquiète, courant presque malgré ses bottines a talons. Par Merlin, que c’était-t-il donc passé? Mais son angoisse fit bientôt place à la colère lorsqu’elle aperçut la large baignoire en fonte, qui trônait habituellement  dans la petite salle de bain de l'étage, sous la petite véranda, dans lequel sa fille hilare était installée, la baguette de Sirius à la main, faisant sortir des bulles impressionnantes aux formes étranges de l’eau savonneuse de son bain, qu’elle avait pris toute habillée. La nouvelle robe en soie, que Nymphadora avait tenu à enfiler quelques heures plus tôt en promettant d’y faire attention, prévue pour le dîner avec le patron de Ted le lendemain midi, était totalement ruinée. Déchirée par endroit par la force des chutes d’eau d’escalier qu’elle et Sirius avait dévalé.

 

Ce dernier, qui avait écopé de nombreux bleus en protégeant la petite fille des remous de leur embarcation improvisée, avait également les coudes et les genoux écorchés et séchait tranquillement au soleil sur le transat en essayant de deviner avec enthousiasme les formes qui sortaient de l’eau.

 

Il pâlit soudain en apercevant la furie qui s’approchait à grands pas. Les cheveux de la femme s’étaient libérés lors de sa chute, et flottaient en boucles folles dernière elle. Son air était féroce et de mauvaise augure, tout cela rappelait soudain à Sirius sa ressemblance avec sa sombre soeur aînée. Oups, songea-t-il, elle est en avance. Il ouvrit la bouche, cherchant un commentaire brillant pour désarçonné la colère de sa cousine, art dans lequel il était passé maître avec les professeur de Poudlard. Mais la femme passa devant lui, levant un doigt en l’air, son air lui intimant de se taire, puis fonça directement vers sa fille et lui ôta avec un mouvement souple la baguette d’entre les doigts, soufflant longuement pour se calmer un peu. D’un sort, Andromeda fit disparaître l’eau de la baignoire et sécha la fillette. Puis,d’une voix étonnamment douce si l’on se fiait à son état quelques secondes plus tôt, elle dit à sa fille:

 

— Ma chérie, tu peux m’attendre à l’intérieur, s’il-te-plaît.

 

Nymphadora dont l’expression s’était soudainement décomposée en apercevant sa mère, savait qu’elle n’échapperait probablement pas à une punition épique, et s’exécuta, sortant de la baignoire d’un bond. Ses pieds nus faisaient danser l’eau qui jonchaient encore le plancher. Ses cheveux avaient viré du rose vif un peu teinté de violet qui signifiait la joie, à un mélange de vert pâle et de jaune plutôt tristounet qui signifiait qu’elle avait tout à fait compris la situation dans laquelle elle s’était mise. Andromeda savait que le vert était la peur, et quand au jaune, qui n’était arrivé dans le répertoire varié des cheveux de l’enfant, que depuis peu de temps, avec l’âge de raison, représentait la honte chez la fillette. Ce qu’il y avait de pratique à avoir une enfant métamorphomage c’était qu’il était facile de repérer ses émotions une fois qu’on avait compris les subtilités de sa palette. Quand sa mère annonçait une nouvelle à sa petite fille, elle pensait souvent en couleurs à présent quand elle anticipait.

 

Andromeda fixa un instant Sirius qui s’était relevé et semblait réfléchir à ce qu’il allait bien pouvoir dire. Ses bras étaient croisés devant sa poitrine, une baguette dans chaque main et son pied tapait nerveusement sur le sol boueux, tandis que son regard sombre lançait des éclairs. Elle finit par décroiser les bras, lança un sort de silence se méfiant des oreilles indiscrètes qui pourraient trainer, puis tandis sa baguette à son cousin.

 

— Sirius, j’espère que tu as une bonne explication concernant… tout…ça

 

Sa voix habituellement douce était à présent très sèche, et légèrement tremblante. Sirius grimaca, si elle en arrivait à perdre ses mots, elle devait véritablement être à bout.

 

— Heu, Nymphadora avait trop chaud alors elle voulait prendre un bain, mais ça a en quelque sorte … dégénéré un peu.

______________

 

Sirius avait fini de sécher les meubles et le parquet, il se sentait déprimé, les mots de sa cousine résonnaient encore dans sa tête.

 

Lui qui se souciait si peu de l’opinion des gens, était cette fois plutôt inquiet. Même le souvenir du sourire de la petite Tonks lorsqu’il dévalait l’escalier et arrivaient dans une brume en bas, les éclaboussures d’eau créant de mini arcs-en-ciel éphémères, n’était pas assez fort pour dissiper ce malaise qui montait en lui.

 

« Sirius, quand vas-tu enfin arrêter de te comporter comme un gosse? Tu es totalement irresponsable. »

 

Le dernier mot prononcé par Andromeda résonnait dans les oreilles de Sirius. Se comportait-t-il vraiment si peu en adulte, était-il en retard sur la personne qu’il était censé être ? Après tout, il n’avait que vingt ans, on ne pouvait pas attendre qu’il comprenne tout à la vie, il avait bien le droit de s’amuser, de se détendre un peu, entre les missions pour le compte de l’ordre. Mais il ne réussissait pas à se convaincre cette fois-ci. Les autres avaient tellement grandis, changés. Quant à lui, et bien, il était le même qu'à Poudlard. Un peu plus de barbe à raser peut-être, quelques centimètres de gagnés, et puis peut-être un peu plus de style aussi, mais il était toujours juste Sirius, refusant de se plier à une étiquette, chien fou et libre, insouciant.

 

« Irresponsable. »

 

Et s’il l’était véritablement ? S’il était incapable de s’occuper d’un enfant, étant lui même juste un sale gosse qui refusait de grandir, d’évoluer, auquel on ne pouvait pas faire confiance ? Oui, malgré la colère de leur auteur, les mots refusaient de s’effacer, ils semblaient trop justes, trop vrais.

 

Il fallait qu’il se vide la tête. Il saisit son blouson et s'élança dans la cour d’un pas leste en direction de son refuge.

 

Une heure plus tard Sirius finissait de nettoyer le carburateur encrassé de la voiture dans le petit garage délabré de l’arrière cour. La Ford Anglia bleu ciel qu’il entreprenait de réparer, en se basant tant sur son instinct que sur les conseils d’un large livre hérité de Fleamont Potter, était censé être une surprise en vue de la naissance de l’enfant que James attendait avec Lily.

 

Mais malgré tous ses efforts, le jeune homme ne réussissait pas à se concentrer sur l’enchantement anti-pollution qu’il avait passé le week end précédent à élaborer. Il ne se sentait pas très bien, ça ne lui était encore jamais arrivé, en général une séance de mécanique lui remontait le moral.

 

Sirius y avait pris goût lors de l’été de ses seize ans, passé en partie à papoter avec le père de James le soir, dans le confortable salon de leur manoir,  quand James préférait aider sa mère en cuisine. Ce dernier s’étant mis en tête à l’époque d’affiner ses talents de chef pour impressionner Evans et lui prouver qu’il était tout à fait féministe, à cause d’un énième accrochage dans la salle commune qu’ils avaient eu peu avant les vacances d’été.

 

Mais la phrase prononcée par Andromeda la veille n’arrêtait pas de résonner dans sa tête. Ces quelques mots prononcés par sa cousine favorite avait provoqué une réaction en chaîne. Un terrible doute avait pris place dans son coeur, et avait lancé une machine infernale d’angoisse.

 

L’estomac de Sirius lui faisait mal, il n’était pas habitué à laisser le doute le miner comme ça en général. Mais aujourd’hui était différent. Aujourd’hui une question le torturait : serait-t-il capable d’être un bon parrain pour le fils de son meilleur amis? 

 

Lorsque James lui avait proposé la semaine précédente, il avait accepté sans sourciller, évidemment qu’il allait être le parrain du petit Harry, il aimait déjà ce gosse qui donnait des coups de pieds dans le ventre de sa mère lorsqu’il posait timidement sa main sur ce dernier. Après tout c’était le fils de James, il s'entendrait forcément avec lui. Mais maintenant il se rendait compte qu’il n’avait pas pris le temps de réfléchir réellement à la question. Être parrain impliquait être la seconde personne après les parents à s’occuper de l’enfant, de son éducation, occuper une place centrale dans sa vie, en serait-il capable? capable de se plier à la responsabilité? Et puis, qu’est ce que ça impliquait vraiment, cette fonction? Son propre parrain n’avait jamais été qu’une ombre, un visage froid parmi d’autres aux réunions de famille, peut-être encore plus effrayant que sa propre famille à vrais dire. Il se souvenait de ses discours, de ses tests de magie, des ouvrages qu’il lui offrait avec pour but de “faire son éducation ”. Lestrange venait en visite deux fois par an, et Sirius devait effectuer des sorts, arrêter ses jeux, prétendre être un parfait petit sang pur bien dressé. Cet homme était peut être le premier qu’il avait détesté totalement, la première brique à sa prise de conscience, de ce besoin inhérent de s’éloigner du petit monde étriqué des sangs purs pour pouvoir enfin respirer, pour cela, et uniquement pour cela, il lui était reconnaissant.

 

Le jeune homme posa le carburateur brillant comme un galion neuf sur le capot écaillé de la voiture. Il n’avancerait pas plus ce soir. Il entreprit de prendre une douche afin de se débarrasser de l’odeur entêtante de l’essence et du cambouis sur ses bras et ses mains. Il laissa couler l’eau tiède longuement, ses muscles tendus se décontractant peu à peu, les souvenirs désagréables de son enfance coulant dans le siphon rouillé en même temps que la crasse. Il se décida à sortir de la douche quand le ballon d’eau chaude fut entièrement vidé et après avoir savouré le froid revigorant de l’eau sur sa peau. Il sortit et s’ébroua, un peu plus heureux, songeant qu’au moins il ne pourrait pas être pire que son propre parrain, qu’il n’y avait pas de risque de retrouver un jour le reflet de sa propre haine dans les yeux du petit garçon encore à naître. Mais comme son expérience personnelle ne l’aidait pas, il allait devoir se renseigner sur ce qui faisait un bon parrain. Les regrettés parents de James avaient été plus des grands-parents aimant pour lui, une famille de substitution, cela ne l’aidait donc pas non plus.

 

Sirius soupira, se saisit de sa baguette, et fit apparaître des vêtements de rechange qu’il se hâta d’enfiler. Il resta songeur un instant, puis se rendit à l’évidence, il allait avoir besoin de la force des maraudeurs pour cette quête. Le jeune homme ferma les paupières et agita sa baguette en se concentrant sur le souvenir de leurs premières balades nocturnes dans la forêt interdite sous forme d’animagus. Un grand chien argenté émergea de la pointe de sa baguette, baignant d’une lueur douce les murs décrépits du garage. Le patronus sauta joyeusement autour de la tête de son créateur puis s'élança à travers la fenêtre. Il n’y avait plus qu'à attendre la réponse de Queudvert et de Lunard à son appel à l’aide.

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A bien des kilomètres de là, dans la plus grande chambre d'une demeure bourgeoise d’un des quartiers de Coventry, Peter Pettigrew tentait d’améliorer sa coiffure armé de sa baguette, le résultat n’était guère probant. La lotion que le jeune homme avait appliqué sur ses cheveux brun terne pour leur donner du peps lui donnait un air de vieu rat mouillé. Peter lâcha un soupir puis sortit de l’armoire sa plus belle robe de sorcier ainsi qu’une cravate d’un vert bouteille qui faisait beaucoup trop ressortir le rose de son visage.

Il avait tout juste franchi le seuil de sa chambre, enfin satisfait de son apparence, s'apprêtant à crier à sa mère qu’il sortait voir des collègues et qu'il ne fallait pas l'attendre pour dîner, lorsqu’une lueur furtive scintilla à l'oblique de son regard. Quelque minute plus tard il déboula dans la cuisine proprette débarrassé de son horrible cravate, les cheveux  humides. Il demanda à Mme Pettigrew si il restait du clafoutis qu’elle avait cuisiné à midi. Il s’empara du dessert en déposant un baisé sonore sur la joue de sa mère puis sortit dans la rue. Après avoir vérifié qu’il n’y avait aucun moldu dans les environs, il transplana, grimaçant de concentration. Il serrait un plat lourd en terre cuite dans ses bras, une bouteille de vin d'ortie tintait, dissimulée sous sa cape, et ses traits étaient tendus par l'appréhension.

 

 

 

 

Note de fin de chapitre :

Voila donc pour ce premier chapitre.

Qu'avez vous pensé des compétences de Sirius en tant que babysitter? Aprouvez vous la reaction d'Andromeda?

... qu'avez vous pensé de ce premier chapitre? Y a t'il des choses qui vous ont fait tiquer, rire, grimacer ou pleurer (de joie ou d'agacement)... tous les commentaires sont les bienvenus ^^

Dans le prochain chapitre, on quitte l'enfance pour le monde des jeunes adultes. 

 

 

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