Je n’avais jamais compris ce que pouvait ressentir Potter chaque fois que l’on posait les yeux sur lui, que des centaines de regards se permettaient de juger sa vie, son passé, ses choix et ses actes en les décortiquant dans les moindres détails. Il fut un temps où certains allaient même jusqu’à le brimer. J’étais l’une d’entre eux et ses émotions m’importaient peu. J’étais de l’autre côté de la barrière. Nous ne faisions pas partie du même monde.
Indiscutablement fière de mon statut, mes parents avaient toujours su vanter les qualités de mon sang, de mon rang ; mon univers avait été défini à l’avance et je n’avais plus qu’à marcher sur les traces de mes ancêtres. On m’avait laissé entendre que notre nature était, par excellence, supérieure aux autres et je les avais crus. Je m’étais nourrie de ces pensées, de ces valeurs comme d’autres le fond de la tolérance et de l’altruisme. Je les avais crus et je m’étais raccrochée à ces certitudes. L’éducation qu’on m’avait inculquée avait tout fait pour ce soit le cas. Et puis, mes belles illusions avaient volé en éclats à l’orée de la guerre, en un millier de particules qui s’étaient disloquées dans l’atmosphère, brisant mes convictions les plus profondes, ne me laissant que le néant.
Je n’avais jamais compris ce qu’on pouvait ressentir en étant sali, rabaissé, plus bas que terre. Je n’avais jamais compris ce que vivait Potter lorsque personne n’avait voulu le croire, ou lorsqu’il devait porter son titre de héros à bout de bras. A dire vrai, tout ce qui le concernait m’indifférait profondément. Cela ne me touchait pas, j’étais au sommet de la société. Je suivais les préceptes qu’on m’avait enseignés, docilement et scrupuleusement comme devait le faire une jeune fille de bonne famille. Nous avions raison, ils avaient tort, et rien d’autre ne comptait. Nous avions été élevés ainsi. Comment en aurait-il pu en être autrement ? Comment aurions-nous pu croire que nos parents se trompaient lourdement ? Notre monde tout entier se résumait à ces valeurs et il n’était pas souhaitable que nous puissions déroger à la règle. On nous avait éduqués dans ce but chaque jour de notre existence. Nous valions mieux que le commun des mortels, nous étions les princes et les princesses de notre royaume. Nous avions été mis sur un piédestal. La chute ne pouvait en être que fatale. De ce rang doré que l'on nous avait attribué à notre naissance, nous étions devenus la lie de la société.
– Miss Parkinson, veuillez-vous avancer. Nous allons procéder à la lecture des chefs d’accusation qui vous sont reprochés.
Je tentai de rester digne alors que je prenais place sur l’estrade mais je ne pus empêcher mes mains de trembler. Baignée d’une lumière crue, je fus jugée, scrutée. J’aurais tant aimé hurler, expulser cette honte qui me vrillait l’estomac et me ravageait l’esprit, leur ordonner de cesser de m’observer comme ils le faisaient tous, comme si je n’étais rien de plus qu’une pestiférée. Je lisais sur les visages, sur les lèvres, tout le mépris que j'inspirais et j'entendais leurs quolibets dans ce silence de plomb qui régnait. Traître, lâche, couarde.
Je n’avais jamais compris ce que pouvait ressentir Potter chaque fois que l’on posait les yeux sur lui, que des centaines de regards se permettaient de juger sa vie, son passé, ses choix et ses actes en les décortiquant dans les moindres détails.
Jusqu'à ce jour où mon monde s'est écroulé.
Bonjour !
Cette fiction assez courte parlera des Serpentard après leur procès. Nous les suivrons dans ce monde en reconstruction. J'espère qu'elle vous plaira !
Des bisous,
Lyssa.
La review est gratuite ! <3