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News

Nuitd du 17 janvier 2025


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 151e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 17 janvier. Vous tiendrez l’avenir au bout de votre plume tout au long de cette nuit spéciale astrologie de 20h à 1h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'Equipe des Nuits le 11/01/2025 10:30


Nuit de Noël de décembre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 150e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 13 décembre. Il s’agira d’une édition spéciale ‘Noël autour du monde’, qui durera de 17h à 3h du matin. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De L'Équipe des Nuits le 01/12/2024 21:51


Recrutement - Grand Ménage Orange


Appel à candidatures - Renfort sur le Grand Ménage Orange

Comme le titre de ce message l'indique, les modératrices sont en recherche (un peu) désespérée de plusieurs volontaires pour nous prêter main forte sur le GMO (pour rappel : lecture et vérification des fics des adhérents qui ne sont pas passées par la modération manuelle sur la période 2020-2024).

Au stade actuel, nous avons vérifié environ 970 chapitres sur 4800, soit près de 21 % du total, pour un GMO lancé en mars 2024... En raison de nos contraintes personnelles, nos vies IRL, notre motivation souvent fluctuante et le fait que nous sommes peu nombreuses, nous voyons avec difficulté le bout du tunnel.



Nous aurions besoin donc de plusieurs volontaires (tout renfort est le bienvenu, donc on accueille toustes celleux qui le veulent bien !), pour la durée qui conviendra à chacun.e (si vous n'êtes disponibles que pour 1, 2 mois, aucun problème, et si vous êtes d'accord pour nous épauler plus longtemps, c'est parfait aussi !), à partir du 1er décembre.

 

Les candidatures sont ouvertes du 13 novembre au 30 novembre, et vous pouvez postuler ou demander de plus amples informations sur ce que serait votre mission en envoyant un MP sur le forum à l'une d'entre nous (Eanna, Violety ou PititeCitrouille).

Merci par avance à celleux qui se proposeront !

Les Modératrices d'HPFanfiction


De Equipe de Modération d'HPFanfiction le 13/11/2024 15:50


Nuit de novembre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 149e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Samedi 30 novembre. Il s’agira d’une édition spéciale, dédiée à la gastronomie, qui durera de 17h à 3h du matin. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'équipe des Nuits le 03/11/2024 17:05


Les Podiums en automne !


Bonsoir à toustes !

Félicitations à Tiiki et Juliette54 qui remportent respectivement le coup de coeur des lecteurices avec "Le Jeu de la Bruine" et le coup des Podiums avec "Et cincta ferro Bella", pour la sélection "Poésie" !

Nous nous retrouvons dans un mois avec notre sélection de texte sur le thème qui a remporté le vote pour l'hiver 2024 : la résistance !

 


De Equipe des Podiums le 01/11/2024 23:10


Nuit du vendredi 25 octobre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 148e édition des Nuits d'HPF, placée sous le signe de l’épouvante, se déroulera le Vendredi 25 octobre à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'Équipe des Nuits le 09/10/2024 12:52


Les jeux sont faits par Misti

[65 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

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Note de chapitre:

Hello ! Je n'ai pas posté de fic depuis très, très longtemps, donc ça me fait tout bizarre, je suis un peu rouillée. J'ai commencé cette fic parce que l'idée (aka l'intrigue la plus exploitée de l'histoire de la fanfiction) ne voulait pas me sortir de la tête, et je dois avouer m'être un peu trop amusée avec.

J'espère que vous aurez autant de plaisir à lire cette histoire que j'en ai eu à l'écrire.

Ça devait être mon mariage.

Voilà ce que Victoire avait envie de dire.

— Je suis contente pour toi, dit-elle à la place.

Un sourire cynique étira les lèvres de Dominique, mais elle lui fit la grâce de ne pas mentionner combien Victoire était mauvaise menteuse.

Victoire regarda ses mains.

— Teddy est invité, lui apprit ensuite sa sœur.

Elle n'avait pas un ton d'excuse ni de reproche ; plutôt le ton du défi. Victoire n'était pas surprise. Bien sûr que Teddy était invité. Ce n'était pas parce qu'ils avaient rompu qu'il ne faisait plus partie de la famille.

Elle releva le menton et déclara avec une assurance sereine qu'elle eut à peine besoin de feindre :

— Teddy et moi, on est faits l'un pour l'autre. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'on se remette ensemble.

Elle s'efforça d'ignorer l'expression de pitié qui transparut sur le visage de Dominique.

— Depuis combien de temps tu n'as pas changé les draps ?
— Seulement trois semaines, se défendit Victoire.

Deux mois. Elle n'avait pas changé ses draps depuis deux mois, mais Dominique n'avait pas besoin de le savoir. (Ils avaient encore son odeur.)

— Tu ne devrais pas être au boulot ?
— J'ai un congé ce matin.

Elle était supposée mettre ce temps à profit pour remplir ses dossiers en retard, mais Dominique n'avait pas besoin de savoir cela non plus. Victoire demanderait à Connor, l'autre apprenti de la division des Oubliators, de l'aider à joindre les deux bouts.

Elle se retourna dans son lit.

— Fini, l'interrogatoire ?

Les pas de Dominique s'éloignèrent dans l'appartement jusqu'à ce que résonne le claquement d'un transplanage. Tirant les couvertures par dessus sa tête, Victoire fit disparaître les murs trop familiers de sa chambre et échoua à faire disparaître la réalité avec.

Sa petite sœur se mariait avant elle. La date était fixée. Elle avait quatre mois pour récupérer Teddy.




***



Victoire reconnut l'écriture de Teddy à travers le carreau ; elle se précipita vers la fenêtre.

Il avait des regrets. Il s'était rendu compte qu'il ne pouvait pas vivre sans elle. Il la suppliait de bien vouloir le pardonner !

Elle ouvrit la fenêtre et détacha la lettre de la serre du hibou. Le cœur battant, elle déplia le morceau de parchemin. Une seule phrase était écrite :

Tu peux me rendre mon sweat-shirt blanc ?




***



Trois mois plus tard, Victoire n'avait toujours pas récupéré Teddy, et Teddy n'avait toujours pas récupéré son sweat-shirt blanc.

— Qu'est-ce qu'il t'arrive ? lui jeta Connor par dessus la cloison qui séparait leurs deux bureaux. On dirait que ton chien vient de mourir.
— Ma sœur se marie, annonça Victoire en s'asseyant lourdement sur sa chaise.
— Ah oui, c'est bien pire.

C'était une tentative d'humour, mais Victoire n'était pas d'humeur à rire. Elle revenait d'un repas avec ses parents durant lequel sa mère lui avait demandé si elle amènerait quelqu'un au mariage ; elle aurait tout aussi bien pu donner une claque à Victoire, l'effet aurait été le même.

Louis avait posé la cerise sur le gâteau en prenant Victoire à part juste après le dessert, pour l'informer que Teddy lui-même amenait quelqu'un. Un scénario horrifiant s'était alors dessiné dans son esprit : son ex-fiancé avec sa nouvelle petite amie, et Victoire, seule, au mariage de sa sœur, en présence de toute la famille. Ils penseraient qu'elle ne s'était pas remise de la rupture, qu'elle espérait encore se remettre avec lui – ce qui était la vérité exacte, certes, mais elle préférait encore mourir que subir pareille humiliation.

Victoire tendit le cou de manière à apercevoir le visage de Connor, penché au dessus d'un parchemin noirci d'encre. Traits fins, yeux bleus... large d'épaules... oui, il était assez beau garçon.

— Hé, l'appela-t-elle. Ça te dirait de m'accompagner au mariage de ma sœur ?

Il écarquilla les yeux.

— En tant que... ?
— Faux petit ami, précisa Victoire.

Il pencha la tête sur le côté, l'air incrédule.

— Victoire, j'ai une copine.

Victoire eut un mouvement de recul.

— Ah bon ? Depuis quand ?

Connor s'exclama, à la limite de l'indignation :

— Tu l'as rencontrée à la fête du bureau !
— Oui, je me souviens ! mentit prestement Victoire.

Elle posa ses coudes sur la table, prit sa tête entre ses mains et refoula les larmes, irritée contre elle-même. Merlin, était-elle capable de passer une seule journée sans pleurer ?

Il lui fallait trouver quelqu'un d'autre. Elle passa les candidats potentiels en revue, commençant par ses amis. Elle se rendit vite compte que s'ils avaient été un jour ses amis, elle ne leur avait pas parlé depuis des mois, pour la bonne raison que dans leur grande majorité, ils avaient été les amis de Teddy avant d'être les siens. Apparemment, ils avaient choisi Teddy lors du divorce. Quant à ses camarades de médicomagie, ils avaient tous passé les examens finaux, eux ; elle n'avait pas pu supporter leur condescendance mal déguisée (« oh ma chérie, je suis désolée, tu vas retenter l'année prochaine ? »), leur satisfaction évidente de voir la parfaite Victoire Weasley échouer là où ils avaient réussi.

Il ne lui restait plus que ses collègues de travail.

— Connor, d'après toi, qui ici ferait un bon faux petit ami ?
— Je ne connais personne d'assez bizarre pour accepter de faire un truc pareil, sauf peut-être...

Quand le silence se prolongea sans qu'il ne poursuive sa phrase, Victoire releva la tête. Connor s'était tourné dans la direction de la porte ; elle suivit son regard jusqu'à ce que ses yeux se posent sur l'individu désigné : un Oubliator japonais. Victoire se leva.

— Hé !

L'interpellé haussa les sourcils, apparemment surpris qu'elle lui adresse la parole. Tandis qu'elle s'approchait de lui, elle procéda à une rapide inspection : un peu gringalet, visage anguleux, quelques épis. Pas son type, mais il ferait l'affaire.

— Victoire, la salua-t-il.

Elle ouvrit la bouche pour lui répondre, puis se figea.

— Je me rappelle plus ton nom, avoua-t-elle avec un petit rire. Trou de mémoire. C'est embarrassant.

Les lèvres de l'Oubliator s'étirèrent d'un rictus qui semblait exprimer un doute vis à vis de la profondeur véritable de son embarras.

— Embarrassant pour toi ou pour moi ? demanda-t-il.

Victoire fronça les sourcils, confuse.

— Pour moi, bien sûr.
— Bien sûr, répéta-t-il avec un sourire qu'elle ne comprit pas. Walter Ribao.
— Pardon ?
— C'est mon nom, celui que tu as oublié.

Victoire passa outre l'étrangeté de leur échange et lui fit sa proposition. Il n'avait pas l'air complètement opposé à l'idée, parut presque curieux par moments. Elle posa ses mains sur ses hanches en attente d'une réponse, qui vint après un instant de silence, et qui la prit de court.

— Qu'est-ce que j'y gagne ?
— C'est-à-dire ?
— De toute évidence, tu as besoin que je te fasse une faveur. Qu'est-ce que j'y gagne ?

Comme elle ne répondait pas, il insista :

— Alors ? Convainc-moi. Pourquoi je ferais ça ?
— Parce qu'on est amis, tenta-t-elle, mal assurée.
— On l'est ?

Il y eut un nouveau silence.

— Je sais pas, tu ne me demandes jamais comment je vais, expliqua-t-il avec un haussement d'épaules. Ou tu me le demandes, mais par automatisme, sans te soucier de la réponse. Je ne pense pas que tu saches quoi que ce soit de moi.
— Faux ! Je connais plein de choses sur toi ! répliqua Victoire. Tu es... tu es un Oubliator...
— Ouah, comment tu l'as trouvée celle-là ?
— Tu es japonais ! s'écria-t-elle, victorieuse.

Une expression blasée se peignit sur son visage.

— Je suis philippin.
— Tu ne l'as jamais dit, se défendit-elle.
— Oh si, je l'ai dit.
— Je parie que tu ne sais rien de moi non plus !
— Victoire Weasley, fille de Fleur Delacour et Bill Weasley, répartie à Serdaigle, nommée Préfète puis Préfète-en-chef, parle couramment le français, a passé six ans en école de médicomagie, fut fiancée à Teddy Lupin, déteste la cuisine anglaise et les gens qui transplanent n'importe où...

Victoire, dont l'agacement n'avait fait que grandir au fil de la tirade, croisa ses bras sur sa poitrine.

— Tu es toujours comme ça ?
— Seulement avec les gens qui ont un huitième de sang de vélane.
— Très drôle. Bon, qu'est-ce que tu veux en échange ?

Walter se frotta le menton, regarda le plafond, puis claqua des doigts.

— Tu es la nièce de Ginny Potter, non ? Un billet VIP pour le match Harpies versus Flaquemare en octobre prochain.
— C'est tout ? s'étonna Victoire.
— Trois billets, alors.

Victoire se maudit de son manque de jugeote. Walter lui offrit un sourire carnassier.

— Deux billets, marchanda-t-elle.
— Marché conclu.
— Si facile que ça ?

Il haussa les épaules.

— Tu m'offres l'opportunité d'être invité aux premières loges d'une fête de célébrités, et deux billets pour des places qui autrement coûteraient la peau des fesses. Je suis en train de vivre le rêve de toute une vie.
— Vraiment ?
— Les aspirations du peuple doivent te paraître bien risibles, hein ?

Victoire ne parvenait à faire la différence entre ce qui relevait du sarcasme et ce qui relevait de la franche insulte dans les propos de Walter. Il avait une manière de les énoncer, visage impassible et ton pince-sans-rire, qui rendait impossible le projet de déterminer s'il était sérieux ou non.

— Es-tu en train de te moquer de moi ?

Il sembla à la fois sidéré et enchanté qu'elle lui pose cette question.

— Je n'oserais pas, répondit-il.

Victoire commençait à regretter de l'avoir choisi comme faux petit ami. Devant sa perplexité, Walter changea brusquement de sujet.

— Harry Potter sera là ?
— Oui, et Ron Weasley, et Hermione Granger.

Son visage pâlit.

— Et Ginny Potter ? La Ginny Potter ?

Victoire acquiesça sans pouvoir retenir un sourire. Elle pensa aux racines grises d'Hermione, au ventre à bière naissant de Ron, aux rides prématurées d'Harry, aux traits fatigués de Ginny.

— Tu vas être déçu. Pour des célébrités, ils sont affreusement normaux.




***



Tout le monde le savait : l'achat compulsif de nouveaux vêtements était un très bon moyen de combler le vide de son existence. C'est pourquoi Victoire, revigorée pour une durée encore indéterminée, trouva la force de quitter son lit par ce samedi ensoleillé. Elle transplana dans sa rue commerçante préférée et inspira une grande goulée d'air frais. Les couleurs vives des robes et des chapeaux annonçaient l'été ; les mannequins prenaient la pose derrière les vitrines, changeant de position toutes les quelques minutes ; les oiseaux semblaient chanter en français ; des effluves de vanille et de fruits s'échappaient d'un camion à glaces et embaumaient l'atmosphère. Le moral de Victoire remonta en flèche.

Elle étudiait un étal de foulards en toute tranquillité quand un chœur de voix familières parvint à ses oreilles. Telle une proie alertée par la présence menaçante du prédateur, elle dressa la tête par dessus le présentoir. Ce qu'elle vit confirma ce qu'elle avait entendu, et elle poussa un juron qui lui valut l'œillade moralisatrice d'une mère de famille.

Trois filles qu'elle avait connues à Poudlard remontaient la rue bras dessus bras dessous. Victoire n'avait aucune envie d'être vue – surtout pas par elles, surtout pas aujourd'hui. Sans réfléchir, elle plongea au sol. Deux clientes tournèrent la tête vers elle, compromettant sa cachette derrière l'étal de foulards. Lorsque les trois filles disparurent au coin de la rue, le cœur de Victoire tambourinait encore dans sa poitrine.

Poudlard lui semblait être un autre monde. Elle n'avait revu personne depuis des années et l'idée que d'autres soient restés amis la perturbait. Que faisaient-ils ici, sur son territoire ? Elle se sentait étrangement trahie, comme si, pour la simple raison qu'elle était à moitié française, la France entière lui appartenait par extension.

Sans parvenir à se débarrasser du poids désagréable qui s'était installé dans son estomac, elle acheta un foulard jaune.

— Les jeux sont faits, rien ne va plus, dit la vendeuse en lui rendant sa monnaie.

Victoire était bien d'accord.


***



Victoire trouva Walter dans la petite cour adjacente au QG des Oubliators. Il allumait une cigarette, protégeant d'une main l'extrémité rougeoyante de sa baguette, seul point de lumière dans la nuit tombante.

— C'est mauvais pour toi, tu sais, déclara Victoire en guise d'introduction.

Il poussa un long soupir, la fumée s'échappant de ses lèvres.

— Teddy ne fume pas ?

Elle fronça les sourcils.

— Non, pourquoi ?
— Je sais pas, le look.

Le look. La veste en cuir et les rangers.

— Je ne pourrais jamais être avec quelqu'un qui fume, fit remarquer Victoire.

Walter leva les yeux au ciel. Il laissa s'écouler quelques secondes, puis révéla :

— Pour ma part, c'est juste occasionnel. Quand je suis stressé.

Victoire hocha distraitement la tête : elle venait de se rappeler pourquoi elle devait lui parler en premier lieu.

— Ma mère a suggéré que tu viennes quelques jours à la maison avant le mariage. Elle veut faire ta connaissance.
— Ça ne te dérange pas ?
— Non, pas du tout. Le reste la famille est aussi invité, sous prétexte que ça fait longtemps qu'on ne s'est pas tous vus. Il y aura des allées et venues de cousins toute la semaine, la maison sera un vrai champ de bataille. Tu représentes une baguette de plus pour aider avec les préparatifs. Si tu veux mon avis, c'est le motif officieux de son invitation.
— Je veux dire, ça ne te dérange pas de mentir à ta famille ?

Déstabilisée, Victoire bafouilla :

— S-si, un peu, mais bon... on est toujours obligé de mentir aux réunions de famille. C'est l'enfer sur terre.

Walter porta la cigarette à ses lèvres, l'air vaguement intrigué.

— Je ne comprends pas comment on peut dire ça quand on a une famille comme la tienne. Les repas doivent être épiques.

Le fait est que Victoire n'avait pas toujours détesté les réunions de famille ; avant, elle les adorait. Elle adorait surtout l'attention qu'elle y recevait, les compliments infinis : mais c'est qu'elle s'embellit avec l'âge, oui, et ses résultats scolaires, remarquable ! Combien d'ASPICs, tu me dis ? Elle fait des études prestigieuses, quelle fierté, quel avenir prometteur ! Avez-vous vu la bague ? Une merveille ! Le diamant est de 1.25 carats !

Désormais, les questions persistaient mais les réponses n'étaient plus les mêmes.

Victoire ne s'était pas attendue à devenir la déception de la famille. Elle était l'aînée, la première, fille de héros, née le jour de la victoire. Elle n'était pas censée perdre, elle était censée gagner. Elle avait tout fait pour satisfaire ses parents, les rendre fiers – tandis que Dominique pouvait faire ce qu'elle voulait, elle, les attentes n'avaient jamais pesé sur elle comme elles pesaient sur Victoire.

D'ici ses vingt-cinq ans, on attendait d'elle qu'elle ait une carrière et une relation stables. Victoire avait vingt-cinq ans et elle n'avait aucune de ces deux choses. Maintenant elle devait expliquer à tout le monde ce qui n'avait pas marché, rendre des comptes à chaque membre de sa famille comme si elle les avait personnellement déçus, sans compter que le mariage serait la première fois qu'elle les verrait depuis la rupture de ses fiançailles.

— L'enfer sur terre, répéta-t-elle.
— Certaines informations sont-elles nécessaires à ma survie ?
— Ne parle pas de politique.
— Cela va de soi.
— Surtout à proximité d'Hermione et de Percy. Ces deux-là s'entendent très bien tant qu'ils ne parlent pas de politique.
— Percy ?
— Mon oncle.
— Je n'ai pas la capacité mémorielle de retenir les noms de tout le monde, autant te prévenir tout de suite.
— Retiens juste les plus importants. Dominique, ma sœur. Elle travaille aux éditions Dumalley Fils. Oh, et son fiancé, Casey, est un Moldu.
— Un Moldu ? Nom d'un troll ! Il sait, pour ta sœur ?
— Oui, il sait.
— Et sa famille ? Ne me dis pas qu'on va devoir faire semblant d'être Moldus pendant le mariage ?
— Non, il y aura une seconde cérémonie avec sa famille. Là, on sera juste entre sorciers. Bon, reprenons... Ensuite il y a Louis, mon frère. Il vient de terminer sa dernière année à Poudlard, mais il n'est pas encore sorti de sa crise d'adolescence.
— Dominique, Louis. Qui d'autre ?
— Mes cousins. En commençant par les plus âgés : Molly, Fred, James –
— Oh, je connais James !

Ce n'était pas surprenant : James faisait partie de la Brigade de réparation des accidents de sorcellerie, qui travaillait en étroite collaboration avec les Oubliators. James et Victoire avaient beau être tous deux assignés au niveau trois du Ministère, ils ne se croisaient presque jamais ; James était un agent de terrain tandis que Victoire, en tant qu'apprentie de première année, restait au QG des Oubliators à longueur de journée. Les rares fois où elle apercevait son cousin au détour d'un couloir, il était dans une vive discussion avec quelqu'un du Service des usages abusifs de la magie, ou il faisait des remontrances à un collègue des Forces des tâches invisibles (« le plus mauvais Sortilège Repousse-Moldu que j'ai jamais vu, Dermot, enfin ! »)

— Très bien ! conclut Victoire en tapant une fois dans ses mains. Comme ça, tu auras quelqu'un à qui parler. Tant que tu ne me fais pas honte, tout devrait bien se passer.
— À vos ordres, Majesté.

L'expression décontenança Victoire.

— Pourquoi tu m'appelles comme ça ?
— Parce que tu te crois mieux que tout le monde, répondit Walter.

Il avait parlé avec un telle décontraction qu'elle faillit ne pas remarquer l'affront. Pour qui se prenait-il, au juste, à lui lâcher une chose pareille à la figure ? Les paupières papillonnantes, elle croisa les bras sur sa poitrine.

— C'est quoi, ton problème ?
— Mon problème ? répéta Walter d'un ton innocent.
— La raison qui te fait agir comme un cognard de première, éclaircit Victoire.
— Je n'ai pas besoin de raison pour agir comme cognard de première, rétorqua Walter.
— Je vois. Donc c'est plus un défaut naturel, c'est ça ?
— Oui, c'est ça. Et le tien, Victoire Weasley ?
— Le mien ?
— Ton défaut, ton problème.
— Je n'ai pas de défaut, et mon problème, c'est toi.

Walter sourit.

— Tu en es donc capable, constata-t-il.
— Capable de quoi ?
— De faire une blague.
— Ce n'était pas une blague.

Son sourire s'agrandit.

— Quoi ? aboya Victoire.
— Tu viens de confirmer une de mes théories, annonça-t-il, visiblement satisfait de lui-même.
— Laquelle ?
— Celle que tu n'as pas d'humour.

Victoire avait le sentiment qu'il n'existait pas pour Walter de plus grande offense. Pour cette raison, elle décida qu'il l'avait offensée.

— J'ai beaucoup d'humour ! protesta-t-elle, fort, car elle vit quelques têtes se tourner vers eux à travers la vitre.

Il ricana.

— Je suis drôle ! insista-t-elle.
— Je ne te le fais pas dire. T'inquiète, les gens beaux n'ont pas besoin d'être drôles. Il faut bien que vous en laissiez un peu pour les autres. C'est le commun des mortels qui est forcé de développer son sens de l'humour, s'il veut survivre.

Note de fin de chapitre :

Verdict ? Avez-vous envie d'étriper Victoire ou de lui faire un câlin ?
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