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News

Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


145e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 145e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 14 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
À très bientôt !


 


De L'équipe des nuits le 12/06/2024 12:33


Maintenance des serveurs


Attention, deux interventions techniques prévues par notre hébergeur peuvent impacter votre utilisation de nos sites les 28 mai et 4 juin, de 20h à minuit ! Pas d'inquiétudes à avoir si vous remarquez des coupures ponctuelles sur ces plages horaires, promis ce ne sont pas de vilains gremlins qui grignotent nos câbles ;)

De Conseil d'Administration le 26/05/2024 18:10


L'Hypocrisie des Envolés par Catie

[48 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

- Taille du texte +
Note de chapitre:

Oui, je sais, j'ai plus de deux ans de retard XD

Je ne sais pas s'il restera grand monde pour lire cette fiction vu les délais, mais le Nano de cette année m'a enfin redonné un coup de boost, et j'ai réussi à terminer cette histoire ! La première partie du moins :mg:

J'aimerais pouvoir vous faire un résumé complet, mais je pense qu'il serait plus judicieux pour les anciens lecteurs de relire les 15 premiers chapitres, même en diagonale, parce que je serais incapable de vous rappeler tout ce qu'il s'y passe, surtout vu le nombre important d'OCs. Je vais quand même faire quelques rappels pour ce chapitre :

- Marcus coache donc les Pies de Montrose, qui sont composées de :

- Phoebe, Gardienne, qui travaille sur une potion un peu louche

- Sara, Poursuiveuse, dont les parents ont été très marqués par la guerre

- Gabriel, Poursuiveur, Né-Moldu

- Toby, Poursuiveur, qui a entamé une démarche d'adoption auprès du Ministère avec son compagnon

- Zeke, Batteur et Capitaine, qui a des problèmes de drogue

- Justin, Batteur, qui est mythomane sur les bords et couche avec une femme mariée

- Et Chuck, Attrapeur, dont les parents sont des siphonnés du bulbe fan de Divination qui lui ont prédit sa mort prochaine.

Ce sont juste quelques éléments rapides de compréhension pour ce chapitre, mais comme dit je vous conseille vraiment de relire les chapitres précédents pour vraiment avoir tous les tenants et aboutissants ! Notamment pour mieux comprendre la fin de ce chapitre :)

Et sur ce, j'espère que certaines personnes sont toujours là et je vous souhaite, je l'espère, une bonne lecture :hug:

 

— J’y vais !

Le cri de Sara se répercuta dans la maison silencieuse sans recevoir de réponses. Sans s’en préoccuper, elle dévala les escaliers à toute vitesse pour se ruer sur la porte d’entrée. Elle l’ouvrit avant même que le timbre de la sonnette n’ait cessé de retentir et avec un rire étouffé, elle sauta au cou de son visiteur, pleine d’enthousiasme.

— Oulah, attention, tu m’étrangles ! plaisanta son meilleur ami.

Il la serra néanmoins contre lui d’un seul bras, l’autre portant son sac de voyage.

— Désolée, s’excusa Sara sans pour autant desserrer son étreinte. Je suis si heureuse de te voir !

— Moi aussi, assura Gus d’un ton plus tendre. Tu dois avoir pas mal de choses à me raconter ?

— Et comment ! Toi aussi, d’ailleurs.

Elle le relâcha enfin et le poussa à l’extérieur, refermant la porte derrière eux, pour l’emmener jusqu’à la petite mare au fond du jardin. Ils s’assirent au bord, retirèrent leurs chaussures et laissèrent leurs pieds se rafraîchir dans l’eau boueuse, comme lorsqu’ils étaient enfants.

Sara renversa son visage en arrière et l’offrit au soleil, heureuse pour la première fois depuis qu’elle était rentrée en Angleterre. Maintenant que Gus était là, la présence pesante de ses parents n’était plus qu’un souvenir. Avec lui, tout s’allégeait et semblait devenir plus facile.

— Alors, dis-moi, cette Coupe d’Europe. À la hauteur de tes espérances ?

Elle se tourna vers le visage ouvert de son ami, ses yeux verts pétillants et son sourire capable d’émouvoir même la stricte McGonagall du temps de leurs études. Elle se sentit happée quelques années en arrière, quand ils étaient encore écoliers sur les bancs de Poudlard, à échanger leurs secrets au bord du lac et du calmar géant. Aujourd’hui n’était pas différent.

Alors elle lui parla de son émerveillement, de sa joie de jouer contre tous ces brillants sportifs, de ses nouvelles rencontres et des amitiés qu’elle avait liées. Elle s’attarda notamment sur Aiden, avec qui elle avait beaucoup discuté, omettant volontairement ses soucis avec leurs entraîneurs respectifs. Elle évoqua ses voyages en France, ses visites et découvertes, avec un enthousiasme qui fit sourire Gus.

— J’avoue que je craignais un peu de t’abandonner comme je l’ai fait, avoua-t-il lorsqu’elle se tut enfin. J’essayais de me rassurer en me disant que tu avais une grande carrière devant toi. Aujourd’hui je vois que j’ai eu tort d’avoir peur. Tu as l’air heureuse.

Sara rougit et détourna le regard. Il disait ça parce qu’il ne savait pas tout. Elle ne lui avait pas parlé de Marcus ou de Zeke, ni même de la rancœur qu’elle ressentait pour ses parents. Et elle ne le ferait pas. Elle n’avait pas envie de teinter d’amertume leurs retrouvailles, trop rares et courtes à son goût. Il n’avait pu prendre que quelques jours de repos pour venir la voir, et elle comptait bien en profiter jusqu’au bout.

— Et toi alors, le MACUSA ? Les américains ne te mènent pas la vie dure ?

Gus sourit devant le changement de sujet mais répondit volontiers à ses questions. Il n’était pas stupide, il avait bien vu la fêlure derrière les sourires. Il avait la ferme intention de lui tirer les vers du nez à un moment ou à un autre, et à la réconforter du mieux qu’il le pouvait. Quand elle serait prête à se confier à lui.

***

— Alors, les résultats de ces dernières semaines ?

Toby jeta un regard à son compagnon par-dessus son journal, étonné. Kay ne s’intéressait que très peu au Quidditch et ce genre de question était pour le moins inhabituel.

— Qu’est-ce que tu veux me demander ? demanda-t-il, soupçonneux.

— Rien du tout, répliqua aussitôt Kay avec son air le plus innocent. Je n’ai pas le droit de m’intéresser à ce que tu fais ?

Le Poursuiveur secoua la tête avec un soupir et reporta son attention sur les pages sportives de la Gazette.

— Les Busards allemands ont écrasé l’équipe d’Ilkley, le Lancashire a perdu contre les Vautours bulgares, les Grands-Ducs espagnols ont balayé Cork, les Crécerelles irlandaises ont remporté face au Yorkshire et…

— Une surprise ?

— Oui, répondit Toby en se redressant, étonné. Les Balais de Braga, les portugais, ont gagné contre les Faucons de Falmouth. Des anglais, plutôt bons. Il a dû y avoir pas mal de paris perdus.

— Intéressant, commenta Kay. Sinon, je ne sais pas si j’ai mentionné ça plus tôt, mais mes parents viennent manger à la maison ce soir.

— Quoi ?

Toby avait reposé son journal brutalement, mais il n’eut pas le temps de s’insurger. Un hibou toqua contre le carreau, offrant à Kay l’occasion de lui échapper sur un sourire d’excuse. Il savait parfaitement que Toby détestait ses parents - et à juste titre, ces derniers avaient été infects avec lui lors de leur emménagement -, mais il avait réellement envie de recoller les morceaux avec eux, et il n’avait pas su faire autrement que le mettre devant le fait accompli.

Le Poursuiveur arbora une mine renfrognée tandis que son compagnon ouvrait la fenêtre au volatile. Il contemplait toujours la page sportive comme si elle lui avait fait personnellement insulte lorsque la voix de Kay s’éleva.

— Toby… Je pense que je vais finalement remettre la visite de mes parents à plus tard.

Étonné d’obtenir aussi vite gain de cause, l’intéressé se retourna. Il embrassa d’un regard le hibou à l’allure officielle, le visage défait de Kay et la lettre qui pendait au bout de son bras. Il sentit son cœur se serrer.

— Que se passe-t-il ? murmura-t-il.

Il le savait déjà, mais il avait besoin d’une confirmation. Kay lui tendit la missive pour qu’il puisse voir par lui-même.

— Le Ministère a refusé notre demande d’adoption.

***

— Phoebe ? Tout va bien ?

La voix inquiète d’Arnold s’éleva dans le couloir, accompagnée d’un coup discret contre la porte. Agacée, la Gardienne s’arracha à son chaudron et entrebâilla le battant de quelques centimètres.

— Je vais bien, affirma-t-elle avec le plus de gentillesse possible. Je suis vraiment désolée mais je travaille sur quelque chose d’assez délicat et…

— N’en dis pas plus, je te laisse tranquille.

Arnold lui offrit un sourire compréhensif, l’embrassa avec douceur et tourna les talons, la laissant livrée à elle-même. Phoebe referma la porte avec un pincement de culpabilité. Elle ne voyait pas le temps passer lorsqu’elle était enfermée dans son laboratoire, à s’arracher les cheveux sur un problème qui refusait de se résoudre. Elle aimait Arnold, mais le seul moyen pour elle de rester avec lui était d’achever cette fichue potion. Ou elle était sûre de prendre la poudre d’escampette dès que les choses deviendraient trop sérieuses.

Avec un soupir, elle retourna près de son chaudron. Les ingrédients qu’elle avait achetés en Bretagne avaient eu un effet plus que bénéfique sur le mélange, et elle savait qu’elle était à deux doigts de réussir. Il ne devait lui manquer que quelques éléments, mais quoi ?

Obstinée, elle fit un nouvel essai en changeant légèrement les doses. Elle augmenta la teneur en fleurs de Lotus et diminua celle en racines de Silene. Puis, avec une moue peu convaincue, elle ajouta quelques gouttes d’extrait de belladone, désigné dans un grimoire récemment acheté comme un puissant hallucinogène. Tandis que la mixture mijotait tranquillement, elle écrivit un court récit sur une feuille de parchemin, juste le temps de laisser reposer.

Lorsque trente minutes se furent écoulées, Phoebe laissa tomber son écrit au fond du chaudron. Au lieu de brûler et de s’enfoncer dans le liquide épais comme à son habitude, le morceau de papier flotta à la surface et s’illumina d’une lueur diffuse. Les mots se mirent à briller, devenant de plus en plus intenses, jusqu’à être impossible à regarder. Une fumée bleutée s’éleva, faisant tousser la jeune femme. Elle sentit sa tête tourner, une sensation euphorisante la prit à la gorge, et elle sut alors que ses efforts n’avaient pas été vains.

Les mains tremblantes, Phoebe plongea une fiole dans le chaudron qu’elle porta immédiatement à ses lèvres. Elle en vida le contenu en trois gorgées. Pendant quelques affreuses secondes, il ne se passa rien. Puis elle s’écroula au sol, inconsciente.

Une demi-heure plus tard, Arnold entendit son rire presque hystérique depuis le salon. Il se redressa à demi, inquiet, les yeux rivés sur la porte fermée du laboratoire. Il avait toujours été respectueux de ses secrets, mais il fallait avouer que la curiosité le rongeait de plus en plus ces derniers temps.

Et ce rire ne risquait pas d’apaiser sa furieuse envie de savoir ce qui l’avait provoqué.

***

— J’aimerais que ce soit comme ça tout le temps, soupira Althea avec un sourire heureux.

Blottie contre Zeke, elle dessinait d’un air absent des volutes sur son torse. Le Batteur ne répondit pas, trop occupé à savourer l’instant lui aussi. Il aimait sentir le parfum de jasmin qui se dégageait de ses cheveux, sentir la douceur de ses mèches entre ses doigts et la chaleur de son corps contre le sien. Cela lui faisait presque oublier les pilules planquées sous une latte de parquet de leur chambre.

— Tu ne veux pas rester là, avec moi ? marmonna Althea en se blottissant davantage contre lui.

Zeke sourit et resserra son étreinte. Il appréciait ces rares moments où elle se laissait aller, faisant tomber sa façade de glace et son apparente indifférence.

— Tu sais bien que je ne peux pas. Je n’ai pas le droit de laisser tomber l’équipe.

— Le Quidditch, tu n’as que ça à la bouche !

La jeune femme se détacha de lui avec une moue. Elle ne paraissait pas en colère, surtout triste.

— Tu sais bien que tu es la personne la plus importante de ma vie, affirma Zeke avec une force qui l’attendrit. La compétition sera bientôt finie et je serai à la maison avant même que tu te rendes compte que j’étais parti. Et on pourra organiser le mariage tranquillement.

— Jusqu’à la prochaine.

Zeke ne sut quoi répondre à cela. Il se sentait démuni.

— Excuse-moi, finit par dire Althea en se redressant sur le coude, ses yeux verts plongeant dans les siens. Je sais avec qui je me suis engagée lorsque je t’ai dit oui. Les matchs à l’autre bout du monde, les conférences de presse, les obligations. Je le sais et je l’accepte. J’ai des moments de faiblesse, parfois. C’est que… Je ne peux pas veiller sur toi quand tu es loin de moi. Je ne peux pas être sûre que tu tiennes ta promesse.

Il y eut un long moment de silence. Althea se mordait la lèvre, nerveuse, et Zeke s’était figé. Il ne pouvait pas lui en vouloir pour cette dernière remarque.

— Je te jure que j’ai arrêté.

— Promis ?

— Promis. Il faut que tu me fasses confiance.

Elle parut un peu rassurée et se pencha vers lui pour l’embrasser.

Une heure plus tard, alors qu’elle prenait sa douche, Zeke sortit de sa cachette le paquet de pilules vertes. Il les considéra quelques instants en silence, déchiré. Puis il vida le tout dans les toilettes et tira la chasse. Déterminé à tenir sa promesse, pour de bon cette fois-ci.

***

Gabriel finissait tout juste d’écrire sa lettre à Zeke lorsque la porte de sa chambre s’ouvrit sur le joli visage innocent de sa sœur.

— Je peux entrer ? demanda Daisy.

— Bien sûr, acquiesça son aîné.

Il posa son enveloppe à côté de la cage pour l’instant vide de sa chouette, et se tourna vers l’adolescente allongée sur son lit. Malgré leur neuf ans d’écart, ils avaient toujours été très proches, et lui très protecteur envers sa petite sœur. Sa tâche s’était cependant nettement compliquée avec son entrée en équipe professionnelle et l’adolescence de Daisy. Il ne savait comment la défendre contre tous les abrutis qui lui tournaient autour. Elle était certes jolie, mais seize ans, c’était trop tôt pour avoir le cœur brisé, non ?

— Tu voulais me parler de quelque chose ?

— Oui, pourquoi est-ce que les garçons sont si… incompréhensibles ?

Gabriel réprima un sourire et la rejoignit pour s’asseoir en tailleur au bout du lit. Il trouvait sa mine boudeuse absolument adorable.

— Vas-y, raconte.

Daisy ne se le fit pas dire deux fois. Elle se lança aussitôt dans de longues explications sur l’ami d’une amie qu’elle avait rencontré à une soirée qui ne donnait plus de nouvelles depuis ladite soirée.

— Enfin, je veux dire, il avait l’air super intéressé, mais depuis, silence radio ! Qu’est-ce que ça veut dire à ton avis ?

— Que c’est un idiot, répondit calmement Gabriel avec tendresse. S’il ne se rend pas compte de la chance à côté de laquelle il passe, il est stupide. Tu devrais passer à autre chose.

— C’est plus facile à dire qu’à faire, bougonna sa sœur. Et toi, des histoires à me raconter ?

Elle avait changé de sujet à une vitesse stupéfiante, ce qui fit rire le Poursuiveur.

— Non désolé, rien de croustillant à partager.

— Et tu n’as pas de connaissance plutôt jeune qui cherche quelqu’un par le plus grand des hasards ?

Gabriel éclata de rire de nouveau et lui ébouriffa les cheveux d’une main taquine.

— Promis si c’est le cas je penserai à toi. Maintenant tu ferais bien de partir, je pense que ma chouette ne va pas tarder à rentrer.

— Pas besoin de sortir les menaces pour que je te laisse tranquille, le taquina-t-elle.

Elle lui tira la langue d’un air puéril en sortant, non sans oublier de lui adresser un clin d’œil reconnaissant. Avec un soupir, Gabriel jura de ne jamais l’emmener à un quelconque évènement impliquant ses coéquipiers.

Mitaine toqua alors au carreau, le tirant de ses rêveries.

— J’ai du boulot pour toi, ma vieille, l’accueillit-il.

La chouette hulotte lui pinça gentiment le doigt, avant de s’envoler avec sa lettre accrochée à la patte. Gabriel la regarda disparaître dans le soleil couchant, pensif. Il espérait de toutes ses forces que tout se passerait bien pour Daisy. Parce qu’il ne serait pas toujours là pour la protéger du monde extérieur.

***

— Désolé, je suis en retard !

Justin arriva en dérapant devant le banc où Kylie s’était installée, les cheveux ébouriffés et quelque peu débraillé.

— Ne t’en fais pas, le rassura la jeune femme d’un rire amusé. Je n’étais pas à l’heure non plus, je ne suis là que depuis quinze minutes. Je t’ai pris un smoothie vanille.

La jeune femme lui tendit un gobelet en plastique avec un immense sourire plein de fossettes. Justin sentit une vague de culpabilité lui étreindre la gorge. À chaque fois qu’il était face à elle, il se jurait de ne plus recommencer, de toujours lui rester fidèle parce qu’elle le méritait. Pourtant, à chaque fois que Rita le contactait, il se sentait faiblir. Tel le lâche qu’il était.

— On y va ? lui offrit Kylie.

Justin acquiesça et lui tendit la main. Ils se dirigèrent vers Hyde Park à pas lents, le timide soleil de mai nimbant de sa lumière les bosquets de fleurs déjà écloses. Ils bavardèrent quelques minutes, échangeant des banalités sur la journée de l’un ou de l’autre. Justin n’eut aucune difficulté à mentir sur la sienne, qu’il avait passé pour l’essentiel dans les bras de Rita, mais le pincement au cœur qui en résultât l’empêcha de la regarder dans les yeux. Il se détestait pour ça.

— Tu avais quelque chose de particulier à me dire ? demanda-t-il.

Ils étaient au bord de la rivière, un peu en retrait du chemin pour éviter les enfants qui couraient en criant. Kylie, soudain nerveuse, coinça une mèche de cheveux derrière son oreille et se mordilla l’ongle du pouce. Ces tics habituels firent sourire Justin avec tendresse.

— Ca va te sembler idiot et certainement très niais, commença Kylie d’un air embarrassé, mais ça fait maintenant pas mal de temps qu’on est ensemble et… Je tiens beaucoup à toi tu sais.

Ces mots, inattendus, s’enfoncèrent dans le cœur du Batteur comme un pic à glace. Son sourire se crispa et devint plus douloureux. Elle n’aurait certainement pas dit ça, si elle savait.

— Enfin, je ne vais pas tourner autour du pot trop longtemps ou je vais me dégonfler, lança la jeune femme d’un petit rire. Qu’est-ce que tu dirais qu’on habite ensemble ? Je sais que nos appartements respectifs sont petits, mais on pourrait peut-être en chercher un pour nous deux ?

Justin se figea un instant devant le regard plein d’espoir qu’elle lui lançait. Tout tourna très vite dans sa tête. Sa mythomanie constante dont il se disait fier mais qu’il ne maîtrisait absolument pas, Rita, son petit appartement sous les combles qu’il adorait, Rita, le smoothie à la vanille qu’il tenait toujours à la main. Rita.

— D’accord, s’entendit-il répondre. Faisons ça.

— Pour de vrai ?

— Bien sûr, pour de vrai.

Le rire de Kylie fut à la fois doux et horrible à ses oreilles. Il se sentait incapable de la rendre malheureuse. Pourtant, il avait l’impression de ne pas avoir pris la bonne décision pour la protéger.

***

Allongé sur le dos, Fizwizbiz profitait sans vergogne des caresses de Serena, qui lui grattait le ventre sans se faire prier depuis qu’elle était arrivée.

— J’ai bien l’impression que tu accordes plus d’importance à mon chat qu’à moi, fit remarquer Chuck d’une voix blessée.

— Arrête donc de dire des bêtises, rit son amie. Tu viens d’avoir le récit de mon expédition au Pérou en avant-première, ce n’est pas rien. Mes parents vont finir par être jaloux.

L’Attrapeur concéda la chose d’un signe de tête et but le fond de sa tasse de thé maintenant froid avec une grimace.

— Allez, maintenant à ton tour, lança Serena en se redressant.

Agacé par ce manque flagrant d’attention, Fiz’ miaula d’un air impérieux, la faisant reprendre machinalement ses caresses. Cela fit sourire Chuck et lever les yeux au ciel. Ce chat était un vrai tyran.

— A mon tour de quoi ?

— De parler. Tout se passe bien en France ?

— Tout est parfait. On a notre dernier match dans quelques semaines et les choses s’annoncent plutôt bien.

— Tu es avare de détails, dis-moi.

— Parce qu’il n’y a pas grand-chose à dire. Je préfère ne pas trop m’avancer sur nos chances de réussite, j’aurais peur de nous porter malheur.

— Et tes parents ?

Serena avait hésité une fraction de seconde avant de poser la question. Cependant, contrairement à ce qu’elle craignait, le visage de Chuck ne se ferma pas lorsqu’elle évoqua le sujet. Au contraire, il semblait plutôt apaisé.

— J’ai décidé de tourner la page.

— Ah oui ? s’étonna son amie. Juste… Comme ça ?

— On m’y a aidé, avoua-t-il. Et ce ne sera pas immédiat. Disons que je suis en phase de reconstruction.

— Et qui donc a été assez doué pour te faire dire ça ?

— Sara.

Aussitôt, les yeux de Serena se mirent à briller de curiosité. Elle cessa de caresser le chat, et ce dernier eut beau miauler, elle ne lui accorda plus la moindre attention.

— Et qui est donc cette charmante Sara ? Pourquoi je n’en entends parler que maintenant ? C’est ta copine ?

— Pas du tout, rit Chuck, amusé par son intérêt soudain. C’est ma coéquipière. Elle joue au poste de Poursuiveuse. C’est la petite nouvelle de l’équipe, elle a été repérée par Marcus complètement par hasard lors d’une rencontre amicale, et il s’agit de sa première compétition d’envergure.

— Comme toi.

— Exactement. Disons que ça nous a rapprochés.

— Et vous…

— Non. Nous sommes justes amis.

— Et tu n’as pas envie de…

— Je t’assure que non.

Amusée par la grimace équivoque de Chuck, qui ne se voyait oh grand jamais avoir une quelconque relation amoureuse avec Sara, Serena s’engouffra dans la brèche avec espièglerie. Pour une fois qu’elle avait quelque chose pour le taquiner et non l’inverse.

Elle passa l’après-midi et une bonne partie de la soirée à glisser des sous-entendus qui faisaient rire l’Attrapeur, avec la liberté et l’insouciance d’avant. Avant qu’il ne reçoive des nouvelles de ses parents, avant d’entendre cette prophétie idiote qui l’avait assombri.

Elle ne savait pas qui était cette Sara, mais il fallait qu’elle lui envoie un hibou pour la remercier de lui avoir rendu son ami.

***

— Donc, tu voulais me parler de quelque chose ?

Maintenant qu’il avait un verre plein devant lui, Terence accorda toute son attention à son ami. Ils s’étaient assis à une petite table au fond du Chaudron Baveur, loin des oreilles indiscrètes du barman et des autres clients. Le visage sombre, Marcus arracha son regard de la mousse de sa Bièraubeurre pour planter ses yeux dans ceux de Terence. Il savait qu’avec lui, il devait aller droit au but. Les tours et détours pour enjoliver la conversation et noyer le poisson l’ennuyaient.

— Je vais être direct, marmonna-t-il.

— Comme toujours, répliqua Terence en buvant une gorgée. Qu’est-ce que c’est cette fois ? Dubois ? Ton équipe ? La douce Mélody ?

— Non, s’agaça Marcus. Et je précise juste que Mélody n’est qu’une fan agaçante et collante, un point c’est tout. Fin de l’histoire. Non, je voulais te parler de Bell.

À ces mots, son compagnon se tendit de manière imperceptible et plissa les yeux. Sa main se figea autour de son verre, crispée, et il se fit beaucoup moins nonchalant.

— Je peux savoir ce que tu reproches à Katie ? demanda-t-il d’un ton qui paraissait léger mais qui ne trompait personne.

— C’est une journaliste.

— Et alors ?

— Et alors ? répéta Marcus d’un ton indigné. C’est une ancienne Gryffondor qui se rapproche soudainement de toi, tu ne vois pas ce qui ne va pas dans cette phrase ? Elle veut des informations. Et elle a toutes les possibilités du monde pour nous traîner dans la boue et nous ridiculiser dans son journal. Tu ne peux pas me dire que…

— Arrête-toi là, Marcus, lui conseilla Terence.

Sa voix était calme mais ses épaules tendues poussèrent son ami à obéir prudemment.

— Je comprends que tu puisses te faire du souci et je ne vais pas te tenir rigueur de ce que tu viens de dire. J’entends tes soupçons, et d’un point de vue extérieur il est normal que tu trouves notre relation étrange. Pourtant, je te jure que Katie ne veut en aucun cas nous porter préjudice, ni à toi ni à moi.

— Comment est-ce que tu peux en être aussi sûr ? rétorqua Marcus d’un ton sec.

— Parce qu’elle a changé ! s’exaspéra Terence. Toi et Dubois, vous êtes tellement ridicules à vous attacher à ces querelles d’adolescents. Vous ne pensez pas qu’on est trop vieux pour ça ? Katie et moi sommes devenus amis, pour la simple et bonne raison qu’on s’entend bien, voilà tout. Il n’y a aucun sous-entendu ou manipulation derrière. Alors faites avec.

Terence reposa sa choppe d’un geste brusque, tandis que Marcus grinçait des dents, peu convaincu.

— Et si jamais je sens qu’elle n’est pas honnête et essaye de me tirer des confessions pour un article, ajouta son ami d’une voix plus calme, je te promets de couvrir les Pies d’éloges.

— J’espère bien, répondit-il d’une voix acide.

— Je vais finir par te faire boire une potion d’amabilité.

— Essaye toujours et je te colle mon poing dans la figure.

Terence laissa échapper un sourire et but une gorgée de Bièraubeurre. Il laissa planer un instant de silence avant de relancer la conversation.

— Je sais que Dubois a été infect avec toi par rapport à toute cette histoire de conspiration ou je ne sais quoi, mais tu ne pourrais pas…

— Non.

— Qu’est-ce que tu peux être têtu, soupira-t-il. Sans compter que tu n’es pas tout blanc non plus, tu as quand même demandé à Sara…

— Sous tes conseils.

— Oui, c’est bon, inutile de me le rappeler. C’était juste une idée idiote d’un ivrogne. Et tu n’as pas pensé à attraper toi-même le coupable ?

— Je sais déjà qui c’est.

De surprise, Terence renversa sa choppe à moitié pleine, provoquant une bordée de jurons. Il nettoya les dégâts d’un coup de baguette et se tourna de nouveau vers son ami.

— Donc tu admets que leurs adversaires trichent ?

— Tu ne me retireras pas de la tête que son équipe ne comporte que des incapables, grogna Marcus. Il suffit de voir la manière dont ils ont perdu leur dernier match. Le fait est que j’ai surpris une conversation qui me laisse croire qu’ils ont été bernés.

Les yeux ronds et soufflé par ce revirement, Terence mit un certain moment à poser les questions qui fusaient dans sa tête.

— Comment ? Qui ? Où ?

— Dans le chapiteau après la victoire des Chauves-Souris contre les espagnols. L’entraîneur des norvégiens avec le vrai coupable de l’histoire. Ils ont dû se dire que l’endroit était suffisamment bruyant pour couvrir leurs paroles. Pour ma part j’ai trouvé ça tout sauf discret, mais faut dire qu’ils n’avaient pas spécialement l’air d’être des flèches.

— Pourquoi tu n’en as pas parlé plus tôt ? Pourquoi tu n’as pas arrêté le match et…

— Parce que je n’avais pas de preuves, s’agaça Marcus. Tu penses que Dubois aurait pensé quoi, de me voir accuser quelqu’un d’autre, quelqu’un qui lui est proche ? Sans rien pour appuyer mes dires ?

— Effectivement, marmonna Terence. Qu’est-ce que tu comptes faire alors ?

Marcus regarda pensivement le fond de son verre vide. Il était déchiré entre la joie de voir Dubois se faire écraser sur le terrain et flouer par ce qu’il pensait être un ami, et sa bonne conscience qui lui soufflait de se montrer fair-play. Prouver à l’ancien Gryffondor qu’il n’était pas coupable et imaginer sa tête à l’instant où il le réaliserait était particulièrement jouissif.

Sans compter que si Marcus était honnête avec lui-même, il adorerait avoir l’opportunité de se retrouver face au Club lors de cette compétition. Histoire de prouver à Dubois qu’il était un meilleur entraîneur que lui.

— Je vais mener ma petite enquête moi aussi, dit-il tranquillement. Rassembler des preuves. Et lui coller sous le nez la prochaine fois qu’il m’accusera de quelque chose que je n’ai pas commis.

Terence poussa un soupir. La réconciliation était encore loin. Peut-être qu’entre Katie et lui, ils parviendraient à accélérer le mouvement.

— Et alors du coup, c’est qui ? demanda-t-il, dévoré par la curiosité.

Marcus lui offrit un sourire tordu. Puis il se pencha vers lui pour lui chuchoter la réponse à l’oreille.

 

Note de fin de chapitre :

Merci pour votre lecture ! Je serais plus que ravie d'avoir un retour de votre part sous forme d'une petite review, ça motive toujours beaucoup et ça fait plaisir fois mille :hug:

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