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News

Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


145e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 145e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 14 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
À très bientôt !


 


De L'équipe des nuits le 12/06/2024 12:33


Maintenance des serveurs


Attention, deux interventions techniques prévues par notre hébergeur peuvent impacter votre utilisation de nos sites les 28 mai et 4 juin, de 20h à minuit ! Pas d'inquiétudes à avoir si vous remarquez des coupures ponctuelles sur ces plages horaires, promis ce ne sont pas de vilains gremlins qui grignotent nos câbles ;)

De Conseil d'Administration le 26/05/2024 18:10


L'Hypocrisie des Envolés par Catie

[48 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

- Taille du texte +
Note de chapitre:

Un immense merci à Omi pour sa review adorable :hug:

Voici maintenant le chapitre 17 ! On y retrouve l'équipe d'Olivier, le Club de Flaquemare, dont j'ai fait quelques brefs rappels ci-dessous :

- Aiden : Gardien, vient de se faire quitter par sa copine, ami avec Sara (poursuiveuse chez les Pies)

- Selina : Poursuiveuse, entretient une relation avec une femme qu'elle souhaite tenir loin de la presse à scandale ; a partagé un baiser avec Edmund

- Millie : Poursuiveuse, a la garde de son neveu Robb depuis la mort de son frère, la mère de Robb l'a abandonnée il y a des années mais essaye de récupérer son fils.

- Jonathan : Poursuiveur et Capitaine, est en plein conflit avec sa soeur sur l'héritage de leurs parents

- Roseann : Batteuse, vit en colocation avec sa meilleure amie Tess, attirance pour Jonathan

- Edmund : Batteur, addict aux jeux d'argent, croule sous les dettes

- Drew : Attrapeur, élevé par sa grand-mère.

Petite pause côté Quidditch pour reprendre de plus belle la semaine prochaine, j'espère que ce chapitre vous plaira !

 

— Un jus de citrouille pour moi.

— Pas de Bièraubeurre ? s’étonna Sara.

— J’ai assez bu avec mes amis, je préfère ne pas remettre ça de sitôt, grimaça Aiden.

Ils quittèrent le bar avec leurs verres en quête d’une table libre, qu’ils finirent par trouver coincée au fond, près de la fenêtre qui déversait un soleil printanier dans la salle bondée des Trois Balais.

— Donc quand tes potes viennent te remonter le moral, ils te saoulent ? demanda Sara l’air de rien.

— Tu as assez bien compris l’idée, oui.

— Et ça a marché ?

— Pas vraiment.

Aiden eut un regard morne qu’il laissa errer autour de lui, avec une tristesse dans les yeux qui serra le coeur de Sara.

— En parler, tu as déjà essayé ? reprit-elle d’une voix douce.

— Non, c’est pas trop dans mon genre.

— Peut-être que tu devrais tenter le coup.

Avec un soupir, Aiden se tourna vers elle. Pour une fois, il était incapable de faire des blagues ou de détendre l’atmosphère d’une réplique bien placée. Il se sentait vide.

Jade venait de le quitter, après plus de deux ans de vie commune, lassée par ses absences répétées. Il n’avait pas su la retenir, et maintenant il n’avait plus que du vide auquel se raccrocher. Ses amis avaient tenté de lui changer les idées, l’avaient entraîné en soirée et fait boire comme un trou, sans que cela apaise sa douleur. Il s’était dit que sortir à Pré-au-Lard avec Sara lui changerait les idées, mais ses pensées ne cessaient de s’égarer vers Jade.

— C’est idiot et bateau ce que je vais dire, se lança la Poursuiveuse des Pies, mais d’après ce que tu m’as raconté, elle ne te méritait pas.

C’était peut-être la phrase de réconfort basique, pourtant cela fit sourire Aiden. Quelques poignées de secondes plus tard, sans qu’il s’en rende réellement compte, il vidait son sac. Il lui parla de tous les détails qui lui manquaient, mais aussi de tous ceux qui l’agaçaient. Sara se montra si calme, patiente et à l’écoute qu’il ne se sentit même pas coupable de monopoliser la conversation.

Lorsqu’il en eut assez de parler de Jade, à tel point qu’il avait envie de vomir ce prénom, il détourna la discussion sur elle et elle évoqua avec enthousiasme Gus, son meilleur ami, puis ils se mirent à échanger avec animation sur le Quidditch et tous les sujets qu’ils n’avaient pas encore abordé ensemble quand ils étaient en France.

Pour la première fois depuis qu’il était rentré, Aiden se sentit léger. C’était si agréable de parler à quelqu’un d’autre que ses coéquipiers, d’autre chose que de Jade et de son cœur brisé.

Il espérait que leur amitié ne soit pas réduite à néant par la compétition et leurs entraîneurs butés.

***

« J’en ai assez de vivre cachée ».

Leur dispute était partie de cette simple phrase, soupirée d’un ton fatigué par Nawell. Selina avait réagi au quart de tour et avait répliqué avec son tact légendaire. Le ton n’avait cessé de monter, jusqu’à atteindre un volume qui dépassait de loin la décence. Un verre avait été cassé de frustration et une brûlure ornait le mur au-dessus de la cheminée. Depuis, elles avaient sagement posé leurs baguettes, mais elles continuaient de hurler.

Jusqu’à ce que Selina prononce la phrase de trop.

— Si tu le supportes aussi mal, alors va-t’en !

Elle regretta ces mots à l’instant où ils sortirent de sa bouche, et encore plus lorsque le choc se peignit sur le visage de Nawell. Puis ses traits se fermèrent.

— Très bien, dit-elle avec froideur.

Elle glissa sa baguette dans sa poche et partit, sans un regard en arrière. Sonnée, Selina ne réagit pas immédiatement. Lorsqu’elle se précipita sur le palier, il était trop tard. Nawell avait transplané.

Hébétée, la jeune Poursuiveuse se laissa tomber dans le canapé et se roula en boule, les larmes au bord des yeux. Il n’y avait que dans cet appartement qu’elle se laissait aller et l’absence écrasante de Nawell ne fit que lui donner le coup de pouce dont elle avait besoin pour pleurer.

Elle savait qu’elle n’aurait pas dû dire ça. Que c’était injuste et qu’elle exigeait déjà beaucoup. Comme d’habitude, elle avait été trop impulsive.

Nawell n’avait jamais compris qu’elle ne veuille pas annoncer à sa famille qu’elle sortait avec une femme. À vrai dire, ce n’était pas réellement ses parents et ses frères que Selina craignait, mais la presse à scandale et les tabloïds. L’idée de se retrouver à la une d’un magazine à cause de sa sexualité lui répugnait. Elle voulait être connue pour son talent, pas pour ça. Sauf que Nawell ne le comprenait pas.

Aujourd’hui, leur dispute avait été encore plus violente que d’habitude, sûrement à cause de la culpabilité qui étouffait Selina à propos de ce baiser stupide avec Edmund. Elle s’en voulait de se prendre autant la tête à ce sujet et de rejeter cette angoisse à la tête de son amante.

Lorsque Nawell rentra, deux heures plus tard, elle s’enferma dans leur chambre sans lui adresser un seul mot. Selina resta sur le canapé cette nuit-là, le cœur serré d’appréhension.

Était-ce vraiment la fin ?

***

Millie avait à peine fait un pas dans son appartement qu’elle tomba nez à nez avec Greta, qui l’accueillit d’un air anxieux.

— J’étais inquiète, avoua sa fille au pair. Ça a duré bien plus longtemps que je ne le pensais et…

Elle fut interrompue par Robb, qui arriva telle une tornade brune pour se jeter dans les bras de sa tante.

— Tatie ! Tu étais où ?

— Au travail, mon ange, mentit Millie sans ciller. Tu as faim ?

— Je pourrais manger un Hippogriffe !

— On va passer à table alors, répondit-elle avec un rire. Va te laver les mains !

Elle attendit que le petit garçon ait disparu dans la salle de bains pour se tourner de nouveau vers Greta.

— Ils ont eu pas mal de retard avec les affaires avant la mienne, soupira-t-elle. L’audience n’a été ouverte qu’à dix-sept heures.

— Et alors ? s’enquit la jeune fille avec inquiétude. Qu’ont-ils décidé ?

— Rien de sûr pour le moment, mais ça tourne en ma faveur, d’après mon avocat. Le fait que Lynn ait été absente pendant six ans de la vie de son fils ne peut être que bénéfique pour moi.

— Et tu penses gagner le procès ?

— Je ne veux pas m’avancer, mais…

— Tatie, j’ai fini ! On mange ?

Sur un regard entendu, les deux femmes se turent. Elles s’étaient juré de ne pas évoquer le sujet devant Robb. Il était encore trop jeune. S’il avait envie de connaître sa mère une fois adulte, elles ne pourraient rien faire pour l’en empêcher, mais elles souhaitaient le préserver du mieux possible aujourd’hui.

Millie espérait qu’il ne lui en tiendrait pas rigueur lorsqu’il serait plus âgé. Elle ne pensait pas supporter un jour qu’il cesse de lui parler. Elle aimait beaucoup trop sa bouille adorable, qui lui rappelait tant celle de son frère aîné décédé.

Avec un soupir, elle se força à arborer un sourire de façade. Robb ne devait pas sentir que quelque chose clochait. Elle le protégerait, coûte que coûte.

***

Une moue ennuyée sur le visage, Jonathan relisait pour la centième fois la lettre officielle envoyée par l’avocat de sa sœur. Il était convoqué pour une audience dans deux jours, pour être entendu sur cette histoire d’héritage qui ne cessait de s’étirer.

— Cesse donc de te faire du mal, lui conseilla gentiment sa femme.

Mélissa se glissa derrière lui et massa quelques secondes ses épaules tendues, avant de l’embrasser avec tendresse dans le cou. Il poussa un soupir et saisit une de ses mains avec reconnaissance. Il avait encore plus besoin d’elle ces derniers temps, avec Laura qui ne cessait de tourner comme un vautour autour d’une fortune qu’elle ne méritait pas.

— J’ai pris une décision, dit-il d’un ton tranquille.

— Par rapport à ta sœur ? s’étonna Mélissa.

— Oui. Je vais lui céder la moitié de l’héritage.

Ces mots surprirent tant sa femme qu’elle en eut le souffle coupé. Lorsqu’elle retrouva la parole, Jonathan avait soigneusement replié la lettre et continuait de boire son thé comme si de rien n’était.

— Tu es sûr ? demanda-t-elle, prudente. Tous ces mois de bataille pour finalement abandonner ?

— J’en ai assez de me battre, soupira Jonathan. Je veux pouvoir vivre ma vie sans qu’elle ne soit sur mon épaule, sans que j’ai toujours à m’inquiéter pour toi quand je suis loin. Et puis, soyons honnêtes, nous n’avons pas besoin de cet argent.

— Elle ne le mérite pourtant pas, murmura Mélissa en s’asseyant à ses côtés. Tu l’as dit toi-même.

— C’est vrai, mais je suis fatigué de tenter de lui faire entendre raison. Donnons-lui ce qu’elle veut. Elle nous laissera reprendre tranquillement le cours de nos vies. Je pourrais de nouveau me concentrer en match et me donner à fond dans la compétition.

Sa femme eut un sourire contraint. Elle savait à quel point cette décision avait dû être difficile à prendre. Renoncer n’était pas dans la nature de Jonathan, et encore moins lorsque cela touchait le sujet sensible de sa sœur, si cupide et égoïste.

— Si c’est ce que tu veux, chuchota-t-elle, tu sais que je suis avec toi à 200%.

Cette phrase rassura Jonathan, qui se détendit aussitôt. Il porta sa main à ses lèvres et effleura ses doigts avec douceur.

— Qu’est-ce que je ferais sans toi ?

— Tu serais totalement perdu !

Ils éteignirent leurs rires d’un baiser, le cœur plus léger après leur décision. C’était comme si l’ombre de Laura s’envolait de leurs épaules, les laissant en paix.

***

Le serveur avait à peine tourné le dos que Tess plongea sa cuillère dans son sorbet à la mangue avec un sourire gourmand.

— Quelle goinfre ! se moqua Roseann avec un petit rire. On dirait que tu n’as pas mangé ce midi.

— J’ai oublié mes pâtes sur le feu, elles ont collé au fond de la casserole, admit sa colocataire avec une grimace, ce qui engendra de nouveaux rires. En soit, ce n’est pas de ma faute, j’étais occupée.

— A faire des bisous à Adam ?

Tess lui tira la langue sans répliquer, ce qui la fit sourire de nouveau, avec une pointe d’amertume et d’envie, elle devait l’avouer. Elle éprouvait souvent une certaine jalousie envers sa meilleure amie et son couple parfait. Elle aussi aurait adoré pouvoir connaître une telle complicité et un amour aussi passionnel.

— Et toi, je peux savoir où tu as passé ta nuit ?

— J’étais chez mes parents pour vous laisser un peu d’intimité, répondit Roseann d’un ton évasif. Et je suis allée me balader à Covent Garden ce matin.

En réalité, elle avait fui l’atmosphère de bisounours de leur appartement pour aller retrouver un de ses ex, un connard arrogant qui ressemblait presque trait pour trait à son Capitaine. Elle se confiait souvent à Tess, mais cette obsession lui faisait honte, et elle préférait mourir que de lui en parler. Après, ce n’était pas totalement un mensonge car elle avait bien fini dans le quartier de Covent Garden, où elle s’était posée pour dessiner quelques croquis.

— Tu sais, on a notre compte d’intimité quand tu es au fin fond de la France pour ta compétition, fit remarquer son amie.

— Je sais bien, mais j’ai toujours l’impression d’être de trop quand Adam est là.

— Désolée. Si tu veux…

— Ne t’excuse pas, c’est normal !

Sa meilleure amie eut un sourire embarrassé. Elle se mit à faire tourner sa coupe de glace d’un geste lent, évitant son regard, comme à chaque fois qu’elle avait quelque chose d’important à lui annoncer.

— En parlant de ça, se lança Tess après une profonde inspiration, j’en ai discuté avec lui et… On a envie d’habiter ensemble. On s’est dit qu’il pouvait emménager à l’appartement, même si c’est petit, tu n’es pas souvent là. Après, si ça te gêne vraiment, on pensait regarder des annonces et…

— Non, ça ne me dérange pas du tout, l’interrompit brutalement Roseann. Il peut tout à fait emménager, ce serait super !

L’idée de se retrouver seule l’emplissait de sueurs froides. Tess était souvent son seul remède contre son mal d’amour complètement idiot, qu’elle avait eu la bêtise de laisser échapper face à Jonathan avant de rentrer en Angleterre. Cette idée continuait de la hanter et elle priait de toutes ses forces que jamais il ne reviendrait dessus.

— Tu es sûre ? Parce qu’on ne voudrait pas…

— Sûre de chez sûre, lui assura Roseann. Même quand je suis là, il n’y a aucun souci.

Ça la renverra sûrement à sa propre solitude, mais elle préférait cela que de perdre sa meilleure amie. Cette dernière eut un immense sourire et se leva pour la serrer dans ses bras.

— Tu es géniale Rosy ! Je vais appeler Adam tout de suite !

Elle s’éloigna de la terrasse du café Moldu où elles se trouvaient pour avoir un peu de calme, Roseann la regardant s’éloigner le cœur serré.

Il fallait vraiment qu’elle fasse quelque chose pour effacer Jonathan de sa tête, ou cela affecterait son jeu encore plus. Et toutes ses chances de marquer l’histoire du Quidditch disparaîtrait dans le néant.

***

— Navré monsieur, mais je me vois dans l’incapacité de vous conduire à votre coffre.

Edmund toisa d’un regard méprisant le gobelin qui lui faisait face, un sourire poli dévoilant ses dents pointues.

— Et bien demandez donc à un autre de vos collègues de m’y emmener, répondit-il d’une voix sèche.

— Vous ne m’avez pas bien compris, monsieur. Vous ne pouvez pas y aller.

— Et pourquoi donc ?

Le Batteur retint de justesse une insulte bien sentie. Il était certes stressé et nerveux, mais il n’avait aucune envie de créer un incident diplomatique au beau milieu de Gringotts.

— Nous vous avons envoyé un courrier il y a un mois. Votre coffre était vide et vos créances trop élevées. Pour le bien-être de la banque, nous avons dû nous séparer de vous.

Le sourire conciliant qu’il arborait portait sur les nerfs d’Edmund. Il hocha brièvement la tête et tourna les talons sans répliquer, sans même une formule de politesse. L’angoisse lui étreignait le ventre et il ne cessait de jeter des coups d’œil par-dessus son épaule, telle une bête traquée.

Même une fois rentré chez lui, dans son duplex à deux rues du Chemin de Traverse, il ne se sentit pas en sécurité. Malgré les sorts de protection jetés partout autour de chez lui, il avait la sensation d’être épié, observé, surveillé. Depuis son retour en Angleterre, sa paranoïa lui soufflait qu’il était suivi, qu’ils étaient sur ses traces.

Edmund n’avait plus personne dans sa vie aujourd’hui. Personne qui vaille le coup, du moins. Ses parents étaient morts quatre ans plus tôt, le laissant livré à lui-même. Il n’avait pas de frères et sœurs et ses rares amis d’école avaient rapidement cessé de donner des nouvelles. Il s’était découvert une vraie passion pour les jeux d’argent, les casinos nocturnes et autres soirées de poker tenues dans des bars pas toujours légaux. Ça lui apportait de l’adrénaline, et une illusion de compagnie dont il avait besoin.

Sauf qu’à présent, il regrettait son impulsivité. À toujours vouloir parier les plus grosses sommes et prendre les plus gros risques, il se retrouvait sans un sou, acculé dos au mur par tous ceux à qui il devait encore des milliers de Gallions.

Il n’avait aucune idée de comment il allait se sortir de là, et ça le terrifiait.

Lorsqu’il s’endormit ce soir-là, le visage goguenard du gobelin vint le harceler jusque dans ses rêves.

***

Les yeux plissés pour se protéger du soleil qui tapait, Drew regarda le cercueil s’enfoncer lentement dans le trou creusé quelques instants plus tôt par les sorciers des pompes funèbres. Il disparut en une poignée de secondes, avant d’être recouvert du monticule de terre d’un coup de baguette élégant.

Comme le précédent discours du mage qui conduisait la cérémonie, il n’entendit pas les incantations invoquant la pierre tombale, qui apparut sur le tertre nouvellement créé. L’épitaphe se grava sur le marbre avec délicatesse, sous le nom de sa grand-mère et de ses dates de naissance et de mort.

Autour de lui, tout le monde pleurait, avec plus ou moins de grâce. Les moins distingués reniflaient bruyamment, en faisant fi des regards outragés qu’on leur lançait. Lui-même, en revanche, ne parvenait pas à verser la moindre larme.

Il avait aimé sa grand-mère, du plus profond de son cœur. C’était elle qui l’avait élevé après la mort de ses parents, qui lui avait donné tout l’amour dont elle était capable. Pourtant, il ne pouvait s’empêcher de lui tenir rancœur pour sa sécheresse quotidienne, sa rigueur constante qui l’avait empêché de réellement profiter de sa jeunesse, de ses jugements négatifs qui n’avaient cessé de saper son moral.

À cause d’elle, il avait failli passer à côté de l’opportunité de sa vie. Lorsqu’Olivier l’avait approché pour le recruter, après l’avoir vu voler lors d’un match amical pour un petit club sans importance, elle s’était catégoriquement opposée à son transfert. Il avait dû faire preuve d’une énorme volonté pour frapper du poing sur la table et imposer son opinion.

Aujourd’hui, il participait à une Coupe d’Europe, le rêve d’une vie, et il n’avait même pas pu lui dire « je te l’avais dit ».

Parce que ça n’aurait pas été juste de lui balancer ses erreurs sous le nez alors qu’elle était mourante. Ça ne se faisait pas, de narguer une pauvre petite vieille à la respiration sifflante et aux articulations douloureuses, alors qu’elle lui avait dédié sa vie. Il avait bien essayé, suite aux conseils de Roseann et Jonathan, mais il en avait été incapable.

Tandis que les invités se dirigeaient en murmurant vers la salle de réception, où ils étaient censés rendre un dernier hommage à la grande Katelyn Summers, si forte et si droite, Drew resta assis sur son siège, le dos raide. Il se maintint immobile jusqu’à être totalement seul, seul face à la tombe qui lui inspirait tant de sentiments contradictoires.

Le soleil s’abaissait sur l’horizon lorsqu’il se leva. Il s’approcha de la sépulture et posa une main sur le marbre fraîchement créé.

— Tu n’as cessé toute ma vie de me rabaisser et me faire comprendre que je n’irais pas loin avec mon caractère réservé, murmura-t-il. Tu avais tort.

Il pinça brièvement les lèvres et effleura du bout des doigts la date où il avait appris la nouvelle. La date où elle avait été retrouvée dans son lit, décédée dans son sommeil, trois jours plus tôt.

— Tu vas me manquer, mamie, chuchota-t-il.

Ses mots se perdirent dans le vent. Pourtant, c’était comme un poids qui s’ôtait de ses épaules. Il se sentait libéré de toute attache, de toute obligation.

À présent il n’avait plus qu’un seul objectif en ligne de mire : la finale de la Coupe d’Europe.

***

— J’espère que tu plaisantes.

L’air passablement renfrogné d’Olivier fit rire Katie malgré la situation. Elle lui ébouriffa les cheveux d’un geste taquin, s’attirant un regard foudroyant.

— Qu’est-ce que tu peux être gamin quand tu t’y mets, Dubois, dit-elle d’un ton léger. Comme toi et Marcus êtes décidés à faire vos têtes de mules, on s’est dit qu’une rencontre surprise était pour le mieux. Et on a décidé de commencer avec toi parce que tu es le plus facile des deux.

Le compliment ne dérida pas Olivier pour autant. Au contraire, sa moue s’accentua lorsque la silhouette de Terence se dessina sur le seuil du café où ils s’étaient installés et que Katie fit un grand signe de main pour attirer son attention.

— Depuis quand est-ce que vous êtes un « on » tous les deux, grommela-t-il à voix basse.

— Depuis qu’on a décidé d’enterrer la hache de guerre et de devenir amis. Je te jure qu’il est fréquentable, malgré le fait qu’il soit un Serpentard.

Katie achevait à peine sa phrase que Terence arrivait à leur hauteur, un grand sourire aux lèvres qu’Olivier jugea moqueur et sarcastique. Il ne répondit à son salut que d’une voix maussade, ce qui lui valut un coup dans les côtes de la part de son amie.

Après quelques efforts maladroits pour lancer la conversation, auxquels Olivier ne répondit que par des onomatopées et des grognements, Katie finit par abandonner et discuter avec animation avec Terence. Se comportant comme un parfait enfant, l’ancien Gryffondor se retrancha dans un silence buté, ne prêtant qu’une oreille à leur bavardage.

Ils parlèrent un long moment de quelques articles de Katie, le dernier en date portant sur les rivalités jalouses entre les Poursuiveurs allemands des Busards de Heidelberg, qui se disputaient la place sous les projecteurs. Le sujet dériva ensuite sur le boulot de Terence et Olivier se fit plus attentif. Il fut surpris d’entendre que le Serpentard travaillait au Siège de la Ligue, là où il avait lui-même opéré quelques années plus tôt.

— Avec toutes les équipes présentes en France pour la Coupe, on n’a plus énormément de chose à faire, expliquait Terence. On s’occupe surtout d’un tas de paperasses et beaucoup se tournent les pouces.

— Et pourtant pas moyen d’obtenir des vacances pour venir regarder les matchs d’un peu plus près ?

— Le patron refuse. Par contre il a bien accepté ma demande de mutation, je suis requis sur place pour veiller au confort et à la sécurité des équipes de la Ligue. Tu auras le plaisir de me voir nettement plus souvent.

À ces mots, Olivier s’étouffa avec sa bière, sous le regard réprobateur de Katie. Il toussa et crachota un bon moment avant de prendre la parole.

— Pardon ?

— Ne me dis pas que tu n’es pas content à la perspective de me voir tous les jours, Dubois, ça me fend le cœur ! rétorqua Terence d’une voix pleine d’ironie.

Olivier ignora la pique, tandis qu’une serveuse venait éponger les dégâts. Il se répandit en excuses et n’accorda son attention à ses deux camarades qu’une fois qu’elle eut tourné les talons.

— Ne me fais pas croire que tu seras là uniquement pour assister aux matchs, lui asséna-t-il d’un ton sec.

Katie lui balança un coup de pied bien senti sous la table et il fit la grimace. Elle avait beaucoup trop de force et de vigueur pour une femme aussi menue.

— Non, avoua Terence sans se démonter, mais ne crois pas que je ne suis pas un fervent amateur de Quidditch.

Olivier haussa un sourcil circonspect. Il était évident que cet idiot ne faisait semblant de s’intéresser au sujet que pour impressionner son amie, et il comptait bien le prouver.

Malgré les nombreux regards noirs de Katie, il se lança dans une discussion à bâtons rompus avec l’ancien Serpentard sur son sujet favori, cherchant une faille dans son assurance tranquille. Après une dizaine de minutes, il dût s’avouer impressionné par l’étendue des connaissances de Terence. Il n’y avait pas de doutes, il savait de quoi il parlait. Bientôt, les piques d’Olivier se firent moins nombreuses, ses paroles plus mesurées, et la conversation dévia sur les derniers résultats de la Coupe, en un échange presque normal et dépourvu de tensions.

Ils évoquèrent rapidement les victoires respectives des Gobelins de Grodzisk et des Gargouilles de Gorodok contre les équipes de Cork et de Barnton : les polonais et les lituaniens avaient fait preuve d’un jeu propre et plutôt impressionnant ; avant de s’attarder plus particulièrement sur les deux matchs de la semaine.

Les Bombardiers de Bigonville avaient offert une résistance inattendue contre les Canons de Chudley, avant de s’écrouler brusquement après trente minutes de rencontre. Leur défense était devenue rudimentaire, leur attaque complètement désorganisée, et les Canons avaient fini par écraser les Luxembourgeois.

Olivier analysa tout particulièrement la rencontre entre les Orgueilleux de Portree et les Cerfs-Volants de Karasjok, deux équipes faisant partie de son groupe de qualification. A la suite du triomphe des écossais, ceux-ci comptaient maintenant trois victoires à leur actif, tout comme les norvégiens, se qualifiant pour la suite de la compétition.

— Les Crécerelles de Kenmare n’ayant remporté qu’un seul match et l’équipe du Yorkshire aucun, le score de notre dernière rencontre contre le Yorkshire n’a normalement aucune incidence pour nous, résuma Olivier d’un air qui demeurait sombre.

— Mais…, dit Katie d’une voix hésitante, ça veut dire que vous êtes déjà qualifiés ! Pourquoi est-ce que tu n’as pas l’air plus content que ça ?

Elle fronçait les sourcils, perplexe, tandis qu’Olivier soupira, jetant un regard furtif à Terence. Ce dernier ne broncha pas et but une gorgée de bière, impassible.

— Parce que l’ambiance n’est pas au beau fixe, résuma l’entraîneur d’un ton rapide. Certes, on sera qualifié même en cas de défaite, mais on ne fera pas long feu s’ils ne décident pas de se remettre dedans. J’espère qu’une victoire saura au moins ressouder quelques liens.

Compatissante, Katie posa une main sur le poignet de son ami et serra légèrement. Elle savait qu’il ne montrait pas toute sa détresse face à Terence, mais elle la sentait bien assez.

— Dites-moi, lança Olivier, dans une tentative de changer l’atmosphère un peu gênée, vous avez prévu ce genre de rencontre avec Flint ?

Terence répondit d’un gros rire qui fit se retourner quelques têtes.

— Bien sûr, approuva-t-il, hilare. Pour qu’il nous change en limaces ? Même pas en rêve. Quoique, peut-être que la petite Mélody lui aura mis du plomb dans la cervelle et qu’il se contentera d’un regard noir avant de partir avec panache.

— Mélody ? releva Olivier, aussitôt intrigué.

— La Médicomage qui le suit partout. Fan des Pies apparemment. Elle le rend dingue. Pas dans le bon sens du terme.

— Il va être temps pour nous de rentrer, lança alors Katie, coupant court à la curiosité de son ami. On a rendez-vous au restaurant avec Alicia dans une heure.

Surpris par ce brusque revirement de situation, Olivier resta immobile tandis que Terence faisait ses adieux à son ancienne coéquipière. Il se contenta d’agiter vaguement la main lorsque le Serpentard quitta les lieux de sa démarche rapide.

— Alors ? demanda Katie tandis qu’ils se levaient, laissant quelques Mornilles sur la table pour payer leurs consommations.

— Alors quoi ?

— Tu le sais très bien, soupira-t-elle en levant les yeux au ciel.

Olivier laissa planer un instant de silence, les yeux fixés sur le dos de Terence qui s’éloignait de l’autre côté de la rue.

— Il m’a l’air plus ou moins fréquentable, admit-il avec une légère grimace.

— On dirait que ça t’écorche la bouche de le dire.

Il haussa une épaule, alors qu’elle laissait échapper un petit rire. Secouant la tête d’un air exaspéré, sans pour autant pouvoir dissimuler son sourire ravi, Katie glissa son bras sous celui de son ami et l’entraîna en direction d’une ruelle peu fréquentée pour transplaner. Olivier n’émit pas ses doutes à voix haute, mais il ne pouvait s’empêcher d’être inquiet, malgré cette rencontre pour le moins paisible, il fallait se l’avouer.

Un Serpentard restait un Serpentard.

 

Note de fin de chapitre :

Un grand merci pour votre lecture, n'oubliez pas de laisser une petite review pour me dire ce que vous en avez pensé, ça fait toujours très plaisir ! :hug: Et à bientôt pour la suite !

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