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News

Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


145e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 145e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 14 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
À très bientôt !


 


De L'équipe des nuits le 12/06/2024 12:33


Maintenance des serveurs


Attention, deux interventions techniques prévues par notre hébergeur peuvent impacter votre utilisation de nos sites les 28 mai et 4 juin, de 20h à minuit ! Pas d'inquiétudes à avoir si vous remarquez des coupures ponctuelles sur ces plages horaires, promis ce ne sont pas de vilains gremlins qui grignotent nos câbles ;)

De Conseil d'Administration le 26/05/2024 18:10


L'Hypocrisie des Envolés par Catie

[48 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

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Note de chapitre:

On arrive dans les derniers chapitres de cette fiction (ou en tout cas de cette première partie, je ne sais pas si je la continuerai comme c'était prévu au départ), bonne lecture !

 

Le match avait lieu dans à peine une heure et la tension était palpable. Marcus avait requis une réunion d’équipe d’urgence, et ils étaient tous dans leur salle commune du deuxième étage, à tourner en rond et à se ronger les sangs, l’estomac contracté par le trac.

Après ces huit mois de match, de victoires, de conflits, d’attente, de doutes, la finale était enfin là. Ils allaient pouvoir tenter de décrocher le trophée pour la troisième fois consécutive et entrer dans l’histoire du Quidditch. Cette perspective les angoissait tout autant qu’elle les excitait. Ils avaient du mal à croire qu’ils y étaient enfin, et la peur d’échouer les rendait malades.

Certains supportaient le stress mieux que d’autres. Justin se contentait de sourire avec flegme, bien que sa main qui pianotait sur l’accoudoir de son fauteuil trahissait son agitation ; Phoebe regardait par la fenêtre d’un air rêveur, se perdant dans des histoires imaginaires pour oublier sa nervosité, et Gabriel paraissait méditer dans un coin de la pièce, assis les yeux fermés, contrôlant sa respiration, d’apparence calme.

Toby faisait les cents pas, tournant en rond au centre de la pièce, le bruit de ses chaussures étouffé par l’épais tapis, tandis que Zeke serrait les dents et les poings, assis près de la cheminée éteinte, plus crispé qu’une boule de nerfs. Il ne pensait qu’à ses pilules, à la sensation qu’il aurait s’il en glissait une sous sa langue, au bien-être qui l’envahirait, et cette lutte de chaque instant le terrifiait pour le match qui allait suivre.

Justin se leva soudain, d’apparence calme mais cela ne trompait personne ; son absence totale de blagues de mauvais goût et de taquineries montrait en elle-même à quel point il était lui aussi tendu. Il commença à se promener dans la pièce, égarant son regard sur les livres rangés dans la bibliothèque, les tableaux accrochés aux murs et les figurines qui parsemaient les étagères.

Ils se demandaient tous ce que Marcus avait à leur dire de si important, juste avant le match de leurs carrières.

Assis dans un coin, à même le sol, à l’écart des autres, Sara et Chuck tentaient de se rassurer l’un l’autre en se tenant la main. Ils étaient tous deux rassurés de ce contact, aussi minime soit-il, et de savoir qu’ils n’étaient pas seuls à vivre cette angoisse pour la première fois.

— J’ai hâte qu’on soit sur le terrain, murmura Sara.

— Pour que toute cette tension se transforme enfin en adrénaline ? On est bien d’accord.

Elle laissa échapper un rire étranglé, avant de jeter un coup d’œil nerveux vers Zeke. Elle n’était pas seulement inquiète pour le match, leur possible victoire, le fait de jouer contre Aiden, mais aussi pour son capitaine. Chuck ne rata pas ce regard, et il finit par aborder enfin le sujet, après plusieurs jours de tergiversation à l’issue desquels il s’était promis de ne le faire qu’à la fin de la compétition.

— Je peux savoir ce qu’il s’est passé avec Zeke ?

Sara sursauta presque et un air coupable se peignit aussitôt sur son visage, ayant lieu de confession. Elle tenta pourtant de paraître dégagée lorsqu’elle répondit.

— Rien du tout, pourquoi ?

— Ne me prends pas pour un idiot, Sara. Je te connais, et depuis le temps on devrait ne pas se mentir l’un à l’autre, pas vrai ? Si tu ne veux pas me le dire, je comprends, mais admets qu’il y a quelque chose qui cloche ?

Nerveuse, Sara jeta une nouvelle œillade soucieuse vers le Batteur, qui paraissait être à deux doigts du malaise, le teint presque gris. Elle hésita quelques secondes, puis finit par craquer, incapable de garder tout cela pour elle.

— Très bien, mais il faut que tu me jures de ne rien dire à personne.

— Promis, juré, craché, assura Chuck d’un air solennel.

— Il prend de la drogue, chuchota-t-elle.

L’Attrapeur écarquilla les yeux et s’apprêta à lâcher un “Quoi ?” retentissant, mais elle parut anticiper sa réaction et plaqua sa paume contre sa bouche.

— Tu m’as bien entendu. En tout cas, il en prenait, jusqu’à il n’y a pas si longtemps. Il a promis à sa fiancée et à Marcus d’arrêter, mais… C’est difficile pour lui.

— C’est pour ça qu’il a l’air aussi maladroit sur le terrain, souffla Chuck, qui paraissait enfin comprendre beaucoup de choses.

— Oui, le manque est difficile à gérer et… Il pense arrêter le Quidditch. Dès la fin de la compétition, il pense sérieusement à quitter l’équipe et…

— Pardon ?

Cette fois-ci, l’interruption provenait de Justin. Ses observations sans but l’avaient amené près de ses deux coéquipiers toujours assis sur le sol, qui ne l’avaient pas entendu arriver, et il n’avait pu s’empêcher d’entendre leur conversation murmurée. Sara pâlit et se leva, mais elle n’eut pas le temps de le supplier de se taire. Comme d’habitude, Justin agit par instinct et se tourna vers son capitaine, un sentiment de trahison dans le ventre.

— Tu veux quitter l’équipe ?

— Quoi ? s’étonna Gabriel, qui ouvrit les yeux depuis sa position en tailleur. Qui veut partir ?

— Zeke.

— Impossible, affirma le Poursuiveur en se levant.

Il se tourna vers son ami, mais Zeke restait figé, incapable de réagir à cette confrontation brutale et inattendue, son esprit entièrement concentré sur le manque, l’envie, la peur. Ses yeux étaient plongés dans ceux suppliants de Sara, qui l’implorait de lui pardonner.

— Je…

Il n’eut pas le temps de poursuivre ; et heureusement, car il n’avait aucune idée de ce qu’il allait dire. Les regards profondément déçus de ses coéquipiers suffisaient à le blesser, il n’avait aucune envie de voir cette expression s’amplifier et se graver pour toujours sur leurs traits.

Marcus entra pile à cet instant, comme d’habitude avec un timing impeccable. Il fronçait les sourcils et paraissait sombre - plus que d’ordinaire.

— Ah vous voilà, grogna-t-il.

— Marcus, commença aussitôt Justin, est-ce que tu savais que Zeke…

— Je n’ai pas le temps pour vos enfantillages, coupa leur entraîneur d’un air agacé. Je vous ai demandé de vous réunir ici car j’ai quelque chose d’important à vous dire.

— Oui, on sait, il faut qu’on se concentre sur notre match, mais…

— Tu vas la fermer et me laisser parler, oui, Harwood ?

Justin se tut enfin devant l’air impatienté de l’ancien Serpentard. Il croisa les bras avec une moue, le visage fermé, encore sous le choc de ce qu’il venait d’entendre. Il prenait vraiment le potentiel départ de Zeke comme une trahison, surtout de savoir qu’il s’était confié à Sara, et non à lui ou Gabriel, ses plus anciens coéquipiers. Et il ne parlait même pas de cette histoire de drogues, qui le surprenait au plus haut point. Jamais il ne s’était douté de quoi que ce soit, et une part de lui se sentait coupable.

— Je suis venu vous dire que la finale n’aura pas lieu, annonça Marcus d’un air lugubre.

Aussitôt, ce fut une tempête de questions, de protestations, d’indignation. Ils s’étaient tous préparés pour ça, ils s’étaient tous tant battus, ils ne pouvaient pas annuler le match ! Cela eut le mérite de balayer la récente nouvelle du potentiel départ de Zeke, et de nouveau ils se retrouvèrent tous plus ou moins unis dans leur révolte.

— Calmez-vous, finit par dire Marcus, d’un ton agacé. Le match est reporté, à une date indéterminée.

— Mais pourquoi ça ? s’insurgea Phoebe.

— Un joueur du Club a été agressé alors qu’il se rendait au stade. Il a été retrouvé inconscient dans le parc, et le Ministère français préfère suspendre le cours des évènements pour être sûr que la finale se joue dans un cadre sécurisé.

Une fois de plus, il fut assailli de questions, qu’il stoppa en levant une main, fatigué.

— Je n’en sais pas plus que vous. Il a été emmené à l’infirmerie, on en saura certainement plus sur son agresseur quand il se réveillera. Et je pense que le Ministère ne lancera pas le match tant que le coupable n’aura pas été arrêté.

— Qui ? demanda Sara, toute retournée. Qui a été agressé ?

— Leur Attrapeur. Drew Summers.

***

Après avoir annoncé à l’équipe la triste nouvelle, Marcus était retourné à l’infirmerie, où Drew avait été transporté. Terence et Katie attendaient à l’extérieur avec l’équipe, la journaliste se rongeant les ongles avec angoisse.

— Où est Dubois ?

— A l’intérieur, il veille à ce qu’on prenne soin de lui, répondit son ami. Tu ne devrais pas être ici.

— Pourquoi ?

— Parce qu’il y a déjà suffisamment de soupçons à votre encontre.

— Justement, si j’étais coupable je ne serais pas assez stupide pour approcher ma victime.

Terence haussa les épaules, peu convaincu. Les coéquipiers de l’Attrapeur le regardaient avec une méfiance mâtinée de curiosité, mais ils ne prononcèrent pas un mot, manifestement anxieux eux aussi de l’état de leur camarade. Marcus allait leur demander plus de détails lorsqu’Olivier émergea de l’infirmerie, le visage sombre et les sourcils froncés.

— Comment va-t-il ? demanda aussitôt Katie. Il s’est réveillé ?

— Pas encore, mais ça ne saurait tarder, il devrait pouvoir nous donner l’identité de son agresseur.

Aucun d’eux ne savait exactement ce qu’il s’était passé. Drew avait été retrouvé près de la sortie du parc, inconscient et avec une plaie au crâne inquiétante, comme si quelqu’un l’avait assommé par derrière. C’était Roseann qui était tombée sur lui et qui avait appelé au secours, pâle et le cœur au bord des lèvres. Il avait été pris en charge par des Médicomages, Mélody en tête, ce qui inquiétait Olivier. Les soupçons de Millie ne cessaient de tourner encore et encore dans sa tête.

— Flint, je peux te demander un service ?

Il se serait déshabillé pour danser nu sur du wizard rock que ça n’aurait pas surpris son auditoire davantage. Ses joueurs le regardaient avec des yeux ronds, Katie paraissait ne plus savoir comment respirer, et Terence était en train de retenir le plus gros fou rire de sa vie, ce qui n’était pas peu dire le concernant. Marcus, lui, était trop interloqué pour répondre. Jamais il n’aurait pensé que Dubois prononcerait ces mots un jour, et il était tellement surpris qu’il n’arrivait pas à les savourer pleinement.

— Tu peux répéter ?

— Ça va, répliqua Olivier en grinçant des dents. C’était déjà assez difficile à dire une première fois, ne me force pas à le refaire.

— C’est quand même assez rare pour…

— La ferme, l’interrompit-il, s’attirant un regard noir. Est-ce que tu peux entrer dans l’infirmerie et éloigner Mélody ? N’importe quel prétexte, l’inviter à boire un verre, lui demander des conseils pour votre stratégie de match, n’importe quoi mais sors-la de cette infirmerie.

— Pourquoi ? s’étonna Marcus, réellement surpris. Elle t’a regardé de travers ?

— Non, c’est juste…

— On a quelques soupçons sur elle, interrompit Katie, concernant tous les récents évènements. Il vaudrait mieux la tenir loin de Drew, le temps qu’il se rétablisse.

— D’accord, mais…

Avant qu’il n’ait pu argumenter davantage, Terence le poussa à l’intérieur d’une bourrade. Agacé d’être traité de la sorte, comme un vulgaire laquais, Marcus s’avança avec l’air aussi aimable qu’un troll des montagnes. Il s’attendait à trouver une nuée de Médicomages en train de s’occuper du pauvre Attrapeur, mais il ne trouva que Mélody à son chevet, qui s’affairait d’un air concentré.

— Oh, Marcus ! Qu’est-ce que tu fais ici ?

— On te demande au chapiteau.

— Qui ça ?

— Un des serveurs s’est coupé et est tombé dans les pommes.

— Je vais envoyer quelqu’un d’autre, je suis occupée avec…

— Ils te demandent toi, expressément.

— Pourquoi ?

— Je ne sais pas, tu pourras leur demander.

Marcus haussa les épaules, gardant un visage de marbre. Il avait du mal à croire que Mélody soit derrière tout ça, elle lui paraissait bien trop naïve pour réfléchir à un tel complot, mais si les abrutis de Gryffondor voulaient à tout prix l’éloigner, qu’il en soit ainsi. Elle jeta un regard à Drew, déchirée, mais il insista encore, lui disant qu’elle serait bientôt de retour auprès de lui, qu’il y avait urgence. Elle finit saisir sa trousse et sa baguette posée sur la table de nuit, avec son nécessaire à potions, avant de le suivre. En passant devant la guérite d’accueil, elle annonça qu’elle sortait et que personne ne devait s’approcher de Drew en son absence. Marcus fronça les sourcils, intrigué.

— Pourquoi donc ?

— Je lui ai administré plusieurs potions et onguents, et vu l’urgence de la situation, je ne peux pas expliquer la posologie en détail à un collègue, expliqua-t-elle. Si quelqu’un le traite, les substances ne seront peut-être pas compatibles et pourraient entraîner des effets secondaires désastreux.

Marcus hocha le menton et la suivit au-dehors, étonné de ne voir ni Terence, ni Katie, ni Olivier et son équipe de bras cassés. Ils avaient tous disparu. Sans laisser paraître son trouble, il précéda Mélody vers le chapiteau, marchant d’un pas le plus lent possible compte tenu de la situation. Il espérait que Dubois mettrait à profit la bonne demi-heure que nécessitait l’aller-retour pour faire quelque chose d’utile, pour une fois.

Marcus et Mélody avaient à peine disparu au bout de l’allée que l’équipe, leur entraîneur et ses amis sortirent du renfoncement du bâtiment dans lequel ils s’étaient dissimulés.

— Rappelle-moi, pourquoi est-ce qu’on fait ça ? demanda Jonathan, dubitatif.

Olivier ne répondit pas et les précéda dans l’infirmerie. Il parlementa à voix basse avec le Médicomage d’accueil une bonne dizaine de minutes avant que celui-ci n’accepte de mauvaise grâce de demander quelqu’un. Il ressortit de la salle de pause avec un guérisseur à la barbe grise et à l’air fatigué.

— Que se passe-t-il ?

— Mon Attrapeur a été attaqué.

— Je le sais bien, tout le monde est au courant, il sera vite sur pieds, ne vous en faites pas.

— Pourriez-vous l’examiner s’il vous plaît ?

— C’est Mélody qui est chargé de son cas, je lui fais toute confiance pour lui administrer les soins médicaux les plus…

— Allez le voir, insista Olivier. Je pense que votre employée est impliquée dans une affaire pas très nette, et j’aimerais un avis extérieur sur la question.

Le Médicomage l’évalua d’un regard critique, sans rater la détermination dans ses yeux. Il comprit qu’il n’allait pas pouvoir s’en sortir, à moins de batailler fermement, et il n’en avait clairement pas l’énergie ; il voulait retourner à sa sieste le plus vite possible.

— Très bien, soupira-t-il.

Il les précéda le long du couloir central, des lits vides se dressant de chaque côté de l’allée. Il s’arrêta près de celui où reposait Drew, inconscient, l’équipe inquiète sur ses talons. Il procéda à un examen rapide avec un air ennuyé, promenant sa baguette sur le corps inanimé, sans aucun effet. Soudain, ses sourcils se froncèrent et il souleva le drap, dévoilant la main bandée du jeune homme.

— De quand date cette blessure ?

— Quelques semaines, je dirais, répondit Millie d’une voix nerveuse. Il s’est coupé sur un morceau de verre chez moi.

— Et ça n’est toujours pas guéri ?

— La plaie s’est infectée, dit Olivier.

— Il n’est pas passé par l’infirmerie pour la traiter ?

— Si bien sûr. Il a été soi-disant traité par Mélody.

Un silence méditatif se fit dans la pièce, et le Médicomage enleva le bandage pour dévoiler la plaie purulente, qui exhalait une odeur horrible. Il se mit à murmurer des incantations en latin qu’ils étaient incapables de reconnaître, jusqu’à un juron grossier qu’ils comprirent bien mieux.

— Quoi ? s’inquiéta aussitôt Olivier.

— Un maléfice, très discret, mais très efficace, qui induit un empoisonnement du sang très localisé. Juste assez pour mettre la victime hors d’état de nuire sans la tuer, en agissant très lentement. Il y a tout de même un risque qu’il perde sa main tôt au tard si cela n’est pas pris en charge.

Une expression grave avait remplacé ses traits fatigués. Il fouilla dans l’armoire à potions à côté du lit, pour en sortir une petite fiole contenant un liquide bleu. Il en versa trois gouttes sur la plaie, puis ouvrit la bouche du malade pour en glisser quelques autres sous sa langue. L’effet fut quasi-immédiat : la plaie se résorba peu à peu, jusqu’à n’être qu’une fine cicatrice.

— Tout ira bien de ce côté-là, marmonna le Médicomage, comme si les autres n’étaient pas là. Et maintenant…

Il se tourna vers la blessure qu’avait son patient à la tête, qu’il tourna légèrement sur le côté pour la voir entièrement.

— Un coup violent, possible risque d’hématome crânien… Les tests ont-ils été faits ?

Il soupira d’agacement devant leur manque évident de réponse à cette question, comme s’ils devaient savoir de quels examens il parlait. Il se mit de nouveau à murmurer des formules inconnues, sa baguette effleurant le front de Drew sans le toucher. Rien de spécial ne se produisait, mais il hochait le menton d’un air entendu, sous les regards perplexes de ses spectateurs.

— C’est très simple, pourtant ! s’exclama-t-il. Je ne comprends pas pourquoi il n’est toujours pas réveillé. Il suffit de…

Fébrile, il fouilla de nouveau dans l’armoire, pour en sortir un pot contenant un onguent à la couleur orangé.

— Vous êtes sûr que Mélody n’a rien appliqué d’autre qui pourrait…

— Ce garçon n’a encore subi aucun traitement, répliqua sèchement le Médicomage.

Sans un mot de plus, concentré sur sa tâche, il déposa une noisette de crème sur la blessure crânienne, qui scintilla brièvement avant de résorber la plaie. À cet instant, Millie poussa un cri qui fit sursauter tout le monde, pointant le doigt vers le lit.

— Il a bougé ! Vous croyez qu’il nous entend ?

— Il devrait reprendre conscience d’ici quelques minutes, affirma le Médicomage. Jeune homme, il semblerait que vous ayez raison, il est très étrange que…

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que Drew ouvrait les yeux, prenant une brusque inspiration, et jetant des regards affolés autour de lui. Il se calma lorsqu’il vit Olivier, qui s’était approché immédiatement, pour tenter de le rassurer.

— Tu es à l’infirmerie, tout va bien. Est-ce que tu te souviens de ce qu’il s’est passé ?

— Oui, affirma Drew d’une voix cassée, les yeux écarquillés, comme si lui-même n’y croyait pas. C’est Mélody qui… On marchait ensemble vers le stade, j’avais pris un peu d’avance et d’un coup… J’ai eu si mal ! Je n’avais pas totalement perdu conscience, je l’ai vue sortir sa baguette, certainement pour me jeter un sort d’Amnésie, mais ensuite j’ai entendu la voix de Roseann et… Plus rien.

Olivier leva les yeux vers le Médicomage, le teint pâle. L’homme le regardait d’un air grave, prenant mesure de ce qu’il venait d’entendre. Sans un mot, il envoya un Patronus, qui fila à travers une des fenêtres grandes ouvertes.

— Elle est avec Marcus, dit alors Terence, tendu. Il faut la retrouver.

***

L’entraîneur des Pies avait emmené la jeune femme jusqu’au chapiteau, où il n’y avait bien évidemment pas un chat. Il avait haussé les épaules d’un air grognon avec son amabilité habituelle,  suggérant que quelqu’un d’autre avait dû s’en occuper, et ils étaient retournés sur leurs pas, Mélody clairement agacée. Son exaspération s’était toutefois transformée en surprise puis en panique lorsqu’elle avait vu le comité d’accueil.

Les autorités avaient vite été prévenues par le Médicomage, et deux Aurors étaient venus sur place pour interroger Drew, qui avait répété tout ce qu’il avait dit à son réveil, insistant qu’il était totalement sûr de l’identité de la personne qui l’avait agressée. Et les deux sorciers sortaient tout juste de l’infirmerie lorsqu’ils tombèrent nez à nez avec Mélody, qui leur rentra presque dedans.

— Mrs Tillman, vous tombez bien, dit le premier Auror avec un air froid.

— Que se passe-t-il ? demanda-t-elle, sur la défensive.

— Nous avons quelques questions à vous poser, répondit le second. Suivez-nous.

— J’ai un patient qui requiert des soins immédiats, je ne peux pas…

— Ce n’était pas une demande, Mrs Tillman, mais un ordre.

L’Auror à la barbe grise sortit sa baguette et désigna d’un air nonchalant le bâtiment annexe où logeaient les officiels du Ministère français. Les dents serrées, Mélody jeta un coup d’œil en biais à Marcus, comme si elle s’attendait à ce qu’il la défende.

— Et pourquoi donc ?

— Nous avons besoin de vous interroger concernant une affaire en cours, répondit l’autre, qui avait de longs cheveux blonds attachés sur sa nuque. Il vaudrait mieux pour vous de ne pas faire de vagues.

Marcus la vie hésiter, et il devina sans peine ce qu’il se passait dans son cerveau ; elle se demandait s’il était possible de fuir. Avec les sortilèges de protection mis en place sur tout le périmètre, il doutait qu’elle puisse faire quoi que ce soit. Et elle sembla arriver à la même conclusion, car elle finit par céder et les précéda vers le bâtiment, le corps tendu comme un arc. Il la regarda s’éloigner, songeur, et vaguement agacé de toute cette situation. Le match le plus important de sa carrière était repoussé à cause de cette idiote, et il espérait que le Ministère allait lui faire passer un sale quart d’heure.

— Qu’est-ce qui se passe ?

C’était la voix incrédule de Justin, qui sortait du réfectoire. L’équipe était allée essayer de manger un morceau, mais ils avaient tous l’estomac trop noué pour avaler une seule bouchée. Ils s’approchèrent de Marcus, qui restait près de la porte de l’infirmerie, maussade.

— Ça ne se voit pas ? répliqua-t-il sèchement. Ils embarquent Mélody.

— Ils pensent que c’est elle qui a attaqué Drew ? demande Sara d’un ton inquiet.

— Du moment qu’ils ne sont pas encore une fois persuadé que c’est nous, grommela Chuck.

— C’est ridicule, Mélody n’aurait jamais fait ça, rétorqua Gabriel. Elle est restée avec nous une bonne partie de la compétition et…

Il s’interrompit de lui-même, son regard se perdant dans le vide. Marcus allait compléter ses paroles, mais ce fut Olivier qui le devança, alors qu’il sortait de l’infirmerie.

—  Et elle est une grande fan des Pies, compléta-t-il. Elle s’en est prise à chaque fois à l’équipe qui vous affrontait pour vous faciliter la vie.

— Tu insinues qu’elle nous a donné notre place en finale ? l’agressa aussitôt Marcus.

— Calme-toi, Flint, je n’ai rien dit de tel. Juste qu’elle a essayé d’éliminer vos adversaires pour vous laisser gagner, mais ça a été à chaque fois un bel échec.

— Enfin, sauf contre les espagnols, répondit Zeke d’un air sombre. Ils ont déclaré forfait à cause d’elle.

L’équipe parut soudain bien plus morose, et ils partageaient tous un certain malaise. La même question flottait dans leurs esprits : est-ce qu’ils méritaient vraiment leur place ?

— Arrêtez donc de tirer des têtes pareilles !

Aiden venait de sortir à son tour de l’infirmerie, bien trop jovial considérant la situation. Il s’approcha de Sara et passa familièrement un bras autour de ses épaules, lui arrachant un sourire.

— La coupable a été arrêtée, Drew va se remettre et se portera bientôt comme un charme, et on pourra vous botter les fesses directement sur le terrain !

— C’est ce qu’on verra, répliqua Sara en lui donnant un coup de coude dans les côtes.

Il l’évita sans difficulté avec un petit rire et lui ébouriffa les cheveux d’un geste.

— Et vous méritez votre place, affirma-t-il. Ne vous faites pas trop de nœuds au cerveau et essayez quand même d’être un minimum à la hauteur, sinon notre victoire n’aura aucun goût.

— Je trouve ton Gardien un peu trop prétentieux, Dubois, grommela Marcus.

— Sans compter qu’on ne sait pas encore avec certitude que Mélody est bien derrière tout ça, tempéra Toby.

— En tout cas, ce qui est sûr, c’est que Justin avait tort de me la coller dans les pattes.

Bien que Marcus ait parlé d’une voix agacée et que ses yeux lancent des éclairs noirs, il fut bientôt entouré d’une vague de fous rires, ce qui n’améliora pas son humeur. Encore moins lorsque Terence émergea de  l’infirmerie et se joignit aux autres, de son rire tonitruant si reconnaissable.

Sans trop comprendre comment, Marcus finit par se retrouver avec son équipe et celle de Dubois au grand complet, Terence et Katie autour du lit de l’Attrapeur agressé qui se remettait toujours doucement de son coup violent à la tête, à jouer aux cartes explosives. Il restait en retrait, les bras croisés, faussement grognon, mais il ne pouvait empêcher un sourire de lui échapper de temps à autre, à une blague de Justin ou à une réplique bien sentie de Selina, la Poursuiveuse du Club qui était loin de se laisser marcher sur les pieds.

Il avait conscience que cette scène était surréaliste, que dans quelques jours, peut-être même quelques heures selon la récupération de Drew, ils joueraient les uns contre les autres. Pourtant, bien que tout ne soit pas parfait, qu’il sente la tension entre Zeke et Gabriel, qu’il voit les regards inquiets des joueurs du Club envers leur Attrapeur, qu’il perçoive la tension chez Dubois, qui ne cessait de jeter des coups d’œil vers la porte, il devait avouer que ce n’était pas une si mauvaise manière de passer sa soirée. Au début de cette compétition, jamais il n’aurait cru cela possible.

Ils furent interrompus par l’Auror à la barbe grise à la nuit tombée. Il paraissait fatigué, cernes sous les yeux et épaules tombantes, mais paradoxalement un sourire à la fois soulagé et ravi lui barrait le visage.

— Je me disais que vous seriez contents de savoir que tout est bien terminé, leur annonça-t-il en s’approchant lentement du cercle de lits qu’ils avaient constitué.

— Mélody était bien derrière tout ça ? demanda Olivier, tendu.

— Oui, elle a mis du temps à avouer, et il nous a fallu la menacer de Veritaserum, mais elle a fini par tout nous dire.

— Ma main ? demanda Drew en levant sa main restée infectée si longtemps.

— Votre main, approuva l’Auror. Le joueur des Grands-Ducs, celui des Canons, et celui des Tapesouafles. Elle n’a pas chômé.

— Pourquoi ? interrogea Sara. Pour nous faire gagner ?

— D’après ce qu’elle nous a dit, oui. Elle espérait mettre le Club hors-jeu en mettant hors d’état de nuire leur Attrapeur.

— C’est quand même assez ridicule tout ça, observa Justin. Avec la magie, les joueurs ont vite été remis sur pieds au final.

— Elle n’a pas pu aller au bout des choses à chaque fois contrairement à ce qu’elle espérait, soupira l’Auror. C’est pour cela qu’elle était si dévouée à prétendre être la seule Médicomage à votre chevet.

Drew hocha le menton, clairement ébranlé. Mine de rien, il s’était tout de même rapproché d’elle, il pensait que c’était une amie, et cette révélation était un coup dur pour lui.

— Enfin, maintenant que tout est clair, je suis désolé de vous avoir soupçonnés, Mr Flint, déclara l’Auror avec un signe de tête vers l’entraîneur. Ainsi que votre équipe.

Marcus allait répliquer de façon assez fleurie, mais il fut devancé par Gabriel, qui préféra être plus courtois.

— C’est normal, vous ne faisiez que votre métier.

Ils le remercièrent tous à mi-voix, puis il prit congé, sur une dernière salutation. La fatigue sembla soudain leur tomber dessus, avec les émotions de la journée.

— Je pense qu’il serait bon d’aller prendre un peu de repos, annonça Olivier.

— Oui, il faut que vous soyez en forme pour la raclée que vous allez prendre, répliqua Marcus.

Terence éclata de rire, bientôt suivi des joueurs, empêchant la querelle de dégénérer entre les deux entraîneurs qui se lançaient des regards noirs.

— En tout cas une chose est sûre, c’est que cette rivalité stupide ne va pas me manquer une fois cette compétition finie !

— A qui le dis-tu, soupira Katie.

Olivier et Marcus savaient qu’il serait hypocrite de protester, ils se contentèrent de bouder en silence, tels deux grands enfants.

 

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