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News

Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


145e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 145e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 14 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
À très bientôt !


 


De L'équipe des nuits le 12/06/2024 12:33


Maintenance des serveurs


Attention, deux interventions techniques prévues par notre hébergeur peuvent impacter votre utilisation de nos sites les 28 mai et 4 juin, de 20h à minuit ! Pas d'inquiétudes à avoir si vous remarquez des coupures ponctuelles sur ces plages horaires, promis ce ne sont pas de vilains gremlins qui grignotent nos câbles ;)

De Conseil d'Administration le 26/05/2024 18:10


L'Hypocrisie des Envolés par Catie

[48 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

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Note de chapitre:

Avant-dernier chapitre de cette histoire, avec enfin la finale de la coupe d'Europe ! Bonne lecture à vous :)

Olivier venait de quitter les vestiaires, sur un dernier mot d’encouragement, laissant son équipe se préparer pour le dernier match de la saison.

Une certaine tension régnait dans la pièce, ils avaient tous le trac, une pression sur les épaules, mais ils le considéraient tous de manière positif, et ils espéraient que tout cela se transforme en énergie productive.

Tous, sauf Drew, qui restait les épaules basses près de son casier, les yeux fixés sur sa main qui ne comportait plus qu’une fine cicatrice, presque invisible. Il avait encore le poids de la trahison dans la poitrine, qui lui rongeait le cœur et lui bouffait l’esprit. Il essayait bien de se concentrer sur autre chose, de se dire qu’il s’agissait du match de sa vie, qu’il pourrait repenser à tout ça après, mais à chaque fois qu’il posait les yeux sur sa main, tout lui revenait en tête.

Il n’avait pas recroisé Mélody depuis la visite de l’Auror à son chevet à l’infirmerie, aucun d’eux d’ailleurs. Elle avait été emmenée en détention provisoire, le temps de son procès, qui devait avoir lieu en France. D’après ce qu’Olivier leur avait dit, les relations diplomatiques étaient plutôt tendues avec l’Angleterre, et il préférait qu’ils se tiennent le plus éloigné possible de cette affaire.

Bien entendu, la presse s’était emparée de l’affaire. Drew n’avait consenti à parler qu’à Katie, qui avait fourni une interview exclusive dont son patron était très satisfait, mais il n’avait parlé qu’en tant que victime, pas en tant qu’ami trahi.

Et aujourd’hui encore il lui était difficile d’admettre que Millie avait eu raison de se méfier de la jeune femme. Il lui avait accordé sa confiance, pensait que c’était une personne bien, et tout ça pour qu’elle lui plante un couteau dans le dos. Il se sentait profondément stupide, pour s’être laissé avoir de la sorte.

— Je sais que c’est compliqué de ne pas ruminer quand quelqu’un a trahi notre confiance, mais il faut que tu essayes de mettre tout ça en pause pour le moment, dit une voix douce dans son dos.

Drew se retourna sur Millie, qui l’observait avec inquiétude. Il faillit faire comme s’il ne comprenait pas de quoi elle parlait, mais il se retint de hausser les épaules avec une nonchalance qu’il n’avait pas et il soupira, abattu.

— Je sais, murmura-t-il, mais ce n’est pas si évident.

— Tu ne la connaissais pas depuis si longtemps que ça, tenta-t-elle de le rassurer. Elle s’est servie de toi, oui, mais c’est sûrement parce qu’elle t’identifiait comme la plus grande menace contre les Pies.

L’Attrapeur eut un sourire un peu tordu. Il admettait que ces quelques mots convenus lui remontaient tout de même le moral, sans compter que cela boostait un peu son estime de soi, ce qui n’était pas plus mal.

— C’est dur de penser à autre chose quand notre cerveau est en boucle sur ce genre de sujets, mais essaye de concentrer tes pensées sur le match qui arrive. Ça fait combien de temps qu’on l’espère ? Combien de temps qu’on le mérite ?

— Des années, répondit Jonathan à sa place.

Enfin habillé de sa robe bleue marine ornée de deux joncs d’or croisés sur la poitrine, son balai sur l’épaule, il se tenait au milieu de la pièce, l’air tout autant stressé que confiant.

— Ceci est mon dernier discours de Capitaine au sein de cette compétition, il sera donc très court : profitez de ce moment à fond. Vous n’en revivrez peut-être pas de pareils.

— Toujours le mot d’encouragement qu’il faut, mon cher, ironisa Selina.

— Allez, c’est parti, on va écraser ces Pies de malheur.

Ils se dirigèrent vers l’entrée du stade, une boule dans le ventre. Par la double porte encore fermée, ils entendaient la clameur de la foule, le brouhaha des spectateurs, et ils imaginaient Olivier en train de se ronger les sangs dans sa cabine, sûrement aussi anxieux qu’eux.

— J’ai du mal à croire qu’on soit en finale, s’enthousiasma Aiden, un large sourire aux lèvres.

— On en a tellement rêvé, murmura Roseann.

Les portes s’ouvrirent devant eux, les submergeant des milles bruits qu’ils avaient déjà perçus, amplifiés et grisants. Le commentateur annonça l’équipe des Pies, qui fut acclamée avec enthousiasme par le public alors qu’ils faisaient un tour de stade. Un à un, ils enjambèrent leurs balais, et quelques secondes plus tard, alors que la voix tonnante énonçait leurs noms, ils s’élançaient.

Le stade était rempli, une masse bleu marine d’un côté, une noire et blanche de l’autre, chacune hurlant avec enthousiasme au passage de son équipe préférée. L’arbitre s’avança sur le terrain, le Vif d’Or fut lâché, les Cognards lancés. Puis on envoya le Souafle, et la finale de cette cent-vingt-deuxième coupe d’Europe commença.

Ce fut Selina qui rafla le Souafle la première, rapide et déterminée. Elle feinta Gabriel, évita un Cognard de Justin, puis passa le ballon à Jonathan, qui ne le garda que quelques secondes dans les mains, le temps de tenter un premier but. Phoebe l’arrêta sans difficulté et renvoya la balle rouge vers Sara.

Volant loin au-dessus de ses coéquipiers, Drew gardait un œil sur le match tout en cherchant le Vif d’Or, attentif également aux recherches de Chuck de l’autre côté du terrain. Il n’y avait pas à dire, le match était impressionnant, digne d’une finale. Les spectateurs poussaient des cris ou retenaient leurs souffles à chaque action, tenus en haleine par les échanges de balles rapides des Poursuiveurs.

Ce furent les supporters du Club qui explosèrent de joie en premier lorsque Millie marqua leur premier but. Cependant, aucun joueur de relâcha son attention, et il était évident qu’il allait être difficile de départager les deux équipes, tant elles étaient toutes les deux d’un excellent niveau.

Malgré les paroles de Millie et de Jonathan avant le match, Drew ne pouvait s’empêcher de penser à Mélody. Son esprit s’égarait,  ses yeux aussi, et il dut se reprendre plusieurs fois, les dents serrées et jurant contre lui-même. Il n’avait pas le droit de laisser une pourriture pareille lui gâcher une des plus belles chances de sa vie. S’il voulait briller, c’était maintenant.

Une vingtaine de minutes plus tard, les deux Attrapeurs n’avaient toujours vus aucun signe du Vif d’Or, et le score était monté de cent-dix à cent pour le Club. Le score était serré et les supporters au bord de l’apoplexie tant le suspens était à son comble.

Drew effectua un large demi-cercle au-dessus des poteaux adverses, la frustration commençant à monter. Il n’avait pas aperçu un seul petit bout d’aile dorée, et il avait une boule d’angoisse dans le ventre à chaque fois qu’il voyait Chuck accélérer ou plonger de quelques mètres. Il savait que s’il n’attrapait pas ce satané Vif d’Or, même si ses coéquipiers ne diraient rien, ils n’en penseraient pas moins. Qu’il s’était laissé distraire, qu’ils perdaient à cause de lui, que…

Il dut esquiver un Cognard qui fonçait dans  sa direction, apparemment bien décidé à le mettre à terre. Puis, surpris, il dut cette fois-ci faire un écart pour ne pas se  faire foncer dessus par Zeke, qui poursuivait la balle noire pour la renvoyer en direction de Jonathan, qui avait le Souafle en main.

— Tout va bien ? cria Drew en direction du Capitaine des Pies, assez fort pour qu’il l’entende avec le vent qui soufflait à cette altitude.

Zeke ne répondit pas, les dents serrées, et lui jeta un regard que l’Attrapeur jugea, au mieux, en détresse. Pourtant, le Batteur ne s’attarda pas et il s’envola de nouveau vers le centre du terrain. Inquiet, Drew le regarda partir, en vol stationnaire, se demandant s’il devait faire quelque chose. Pâle, tremblant, il ne paraissait vraiment pas au mieux de sa forme, et est-ce qu’il n’était pas pour le moins incorrect de jouer contre quelqu’un qui…

— Drew !

Le cri de Millie le ramena brutalement à la réalité. Il appréhenda la situation en quelques secondes. Chuck volait dans sa direction, couché sur son balai, et quand il tourna les yeux, il vit le Vif d’Or, qui piquait vers le bas des poteaux. Sans réfléchir, il se lança à sa poursuite, l’adrénaline courant dans ses veines, les yeux fixés sur cette petite balle dorée qui représentait tout, heureux de bénéficier d’un peu d’avance. Il n’avait pas besoin de se retourner pour savoir que Chuck le suivait de près.

Soudain, le Vif  effectua un virage dont la trajectoire le rapprochait de l’autre Attrapeur. Désespéré, Drew tenta de pousser son balai au maximum, une boule d’angoisse dans la gorge. Il tendit la main, sa main qui ne lui faisait plus mal, et qui tressaillit lorsqu’il pensa de nouveau, furtivement, à Mélody.

— Allez,  allez, marmonna-t-il.

Il se rapprochait de plus en plus, il voyait la victoire au bout de son bras. Ses doigts effleuraient la balle dorée lorsqu’un cri unanime de stupeur des spectateurs le fit ralentir, et avant qu’il ne puisse contrer son réflexe, il se retourna, laissant s’échapper  le Vif  d’Or tant convoité.

Derrière lui, Chuck s’était arrêté dans les airs, plié en deux, le teint pâle, ne tenant à son balai que d’une main.

— Par Merlin, je suis désolé ! s’exclama Zeke.

Drew  prêta une oreille au commentateur, qui annonçait une pénalité de dix points aux Pies pour faute grave involontaire. Il ne lui en fallut pas plus pour comprendre que le Cognard que Zeke lui destinait avait été envoyé en plein dans l’estomac de Chuck, qui paraissait encore accuser le coup. Il n’avait jamais vu une telle erreur arriver en match professionnel, et ses inquiétudes pour le Capitaine adverse revinrent en force.

Zeke s’excusait encore lorsque Drew s’envola plus loin, ébranlé malgré lui par ce qu’il venait de se passer. Il ne comprenait pas comment le Batteur pouvait être aussi maladroit, comme s’il essayait de saboter inconsciemment la rencontre. Le Souafle fut renvoyé au Club et le match reprit.

Durant la demi-heure qui suivit, Zeke ne fut l’auteur que de plus en plus d’erreurs, de plus en plus grossières et stupides. Drew voyait Marcus bouillir dans sa cabine, furieux, et les Pies s’inquiéter pour leur Capitaine. Enfin, certains paraissaient plein de compassion, comme Sara, qui semblait lui lancer des encouragements à chaque fois qu’elle volait près de lui, alors que d’autres, comme Justin, le traitait avec une froideur qui l’étonnait.

Déstabilisé par tout cela, Drew gardait quand même un œil sur le score du match et sur les environs, toujours à la recherche du Vif d’Or. À cause des erreurs de Zeke, l’écart s’était creusé de plus en plus, et après une heure et demie de match, qui leur paraissait une éternité sous le soleil de plomb de ce mois d’août, il y avait trois-cent-dix à cent-trente pour le Club. Malgré le retard, les Pies se battaient avec courage et détermination, et ils ne rataient pas une occasion.

Soudain, Drew sentit son cœur s’arrêter. Il avait repéré le Vif d’Or, mais cette fois il était loin, si loin, et la balle voletait non loin de Chuck. Ne souhaitant pas l’alerter, il vola dans sa direction à vitesse normale, jusqu’à ce que l’autre Attrapeur tourne la tête. Sans s’appesantir plus sur cette stratégie douteuse, Drew se pencha sur son balai et fonça en direction de son but. Malheureusement, il avait vu juste, et il était bien trop loin pour ne serait-ce qu’espérer avoir une chance. La main de Chuck se referma sur le Vif d’Or, triomphante, et Drew sentit sa gorge se serrer, comme s’il avait échoué.

— Et cette magnifique finale est remportée par le Club de Flaquemare ! rugit le commentateur. Trois-cent-dix à deux-centre-quatre-vingt pour les Pies, qui ont réalisé un magnifique effort ! La victoire de cette 122e Coupe d’Europe est pour les anglais !

Dans les minutes qui suivirent, tout se passa trop vite pour que Drew puisse réellement l’assimiler. Millie fonça sur lui si vite qu’il faillit tomber de son balai, et le serra contre elle à l’en étouffer. Sans qu’il ne comprenne trop comment, ils se retrouvèrent vite tous les sept, en l’air, en une mêlée indescriptible, tandis que le stade hurlait autour d’eux, les acclamant avec force. Ils firent un tour d’honneur sous les vivats du public, puis atterrirent non loin des Pies, qui saluèrent leur beau jeu avec fair-play. Bien qu’ils paraissent déçus et furieux contre eux-mêmes, ils reconnaissaient la défaite avec grâce.

Ivres de bonheur, les joueurs du Club retournèrent ensuite à leur vestiaire, les oreilles encore bourdonnantes des acclamations de la foule. Ils semblaient tous sur le point d’exploser de bonheur, hallucinés encore de cette victoire dont ils avaient peine à croire qu’elle était bien réelle.

Ils se douchèrent et se changèrent dans une sorte de rêve éveillé, chacun énonçant à voix haute des actions fortes du match, se coupant la parole, sourds aux paroles les uns des autres, à tel point qu’aucun d’eux ne s’étonna de l’absence d’Olivier.

Ils sortaient de la pièce, encore un peu hébétés, lorsqu’Aiden eut un rire émerveillé, puis il s’arrêta un instant, en les regardant comme s’il n’en croyait pas lui-même ses oreilles.

— On est champions d’Europe, vous vous rendez compte ?

— Et on ne peut que vous féliciter ! lança la voix heureuse de Katie.

Elle fut la première à les rejoindre, sautant au cou de Roseann, puis distribuant des étreintes tout autour d’elle, avec cette vivacité si caractéristique qui les faisait rire. Olivier arriva avec un petit décalage, le teint pâle et boitant plus que d’ordinaire sur son genou en vrac.

— Par Merlin, mon cœur a dû s’arrêter au moins trente fois, souffla-t-il.

Il posa une main sur l’épaule de Jonathan, son cher Capitaine, tandis que son regard passait de l’un à l’autre de ses joueurs, plein de fierté. Il les avait choisis si soigneusement, un à un, et voilà qu’aujourd’hui ils raflaient la Coupe d’Europe, au nez et à la barbe de Marcus Flint. Il n’aurait jamais pensé vivre un aussi beau moment.

— Je suis vraiment très content de vous, vous savez ? Bravo, vraiment, bravo, je…

— On aurait jamais réussi sans toi, Olivier, le coupa Aiden d’un ton affectueux.

— Oui, c’est vrai, tu nous as poussé à donner le meilleur de nous-mêmes, depuis le début, et c’est grâce à toi qu’on est là, renchérit Jonathan.

— Arrêtez, c’est quand même vous qui faites le plus gros du boulot, marmonna-t-il, gêné.

— Ne dis pas n’importe quoi, ce soir on portera un toast à ta santé ! s’exclama Selina.

Ils étaient encore dans le couloir qui menait à l’extérieur du stade, d’où ils entendaient le bruit de pas des spectateurs, qui résonnait avec la puissance du tonnerre, ainsi que leurs conversations, leurs cris, leur joie.

— Je crois qu’il est temps d’aller prendre un bain de foule, proposa Aiden avec bonne humeur.

— Il y a la presse dehors, les avertit Katie. Attendez-vous à vous faire tirer le portrait.

— J’y compte bien, répliqua le Gardien avec un large sourire.

— Avant que vous ne sortiez, j’ai quelque chose à vous dire.

Edmund s’était exprimé avec un calme qui les étonna. Il n’était pas du genre à se taire, surtout dans ce genre de situations, et encore moins à paraître si sérieux après une victoire si retentissante.

— T’as une tête d’enterrement, qu’est-ce qui se passe ? s’inquiéta Selina.

Le Batteur croisa le regard d’Olivier, qui paraissait lui aussi bien plus grave, tout d’un coup. L’entraîneur hocha discrètement le menton. Ce n’était peut-être pas le bon moment, mais il n’y aurait jamais de bon moment. Autant arracher le pansement le plus tôt possible.

— Vous vous souvenez de notre match contre les Balais de Braga, en huitièmes de finale ?

— Oh que oui, soupira Jonathan, je me demande encore comment on a pu se sortir de celui-ci.

— On a failli perdre par ma faute, dit Edmund en baissant la tête.

Aiden poussa un soupir bruyant et lui donna une tape sur l’épaule d’un geste vigoureux, impatient d’oublier tout ce sérieux pour savourer leur victoire.

— On ne va pas revenir dessus, mon vieux, on a gagné, c’est ce qui importe et…

— Tu ne comprends pas, s’agaça le Batteur. On a failli perdre parce que j’ai mal joué. Volontairement.

— Qu’est-ce que tu veux dire ? demanda Jonathan, les sourcils froncés.

Selina parut comprendre avant les autres. Toute pâle, elle écouta Edmund raconter de manière succincte son addiction aux jeux d’argent, ses dettes, le sponsor des Balais qui lui avait offert de l’argent pour faire perdre l’équipe. Les nouvelles semblaient tomber les unes après les autres comme des massues sur les autres membres de l’équipe.

— Je suis sincèrement désolé, acheva-t-il à mi-voix. Je peux comprendre que vous ne me fassiez plus jamais confiance, je l’aurais mérité, mais je n’ai pas eu le choix, ou en tout cas c’est ce qu’il m’a semblé sur le coup, et si c’était à refaire je ne le referais pas. Je voulais tout de même vous annoncer dès aujourd’hui que je quitte l’équipe.

— Quoi ? s’exclama Selina, choquée.

— Je vais aller suivre une thérapie, et je pense vraiment que c’est mieux si vous recrutez un autre Batteur.

Il attendit quelques instants, dans le lourd silence qui suivit, avant de tourner les talons, la tête et les épaules basses. Olivier l’arrêta d’une main sur l’épaule, attristé par cette annonce. Malgré ce qu’il avait fait, Edmund restait quelqu’un qu’il appréciait beaucoup, et il était peiné de le voir se débattre ainsi avec ses problèmes.

— Tu as raison de traiter le souci à la source, lui dit-il d’une voix douce. Et sache que si jamais tu veux revenir, ta place de Batteur t’attend.

Il lui répondit d’un sourire triste, murmura un merci, puis s’en alla en traînant des pieds.

— Quelqu’un d’autre a une bombe comme ça à lâcher ? grommela Selina, abattue.

Sans un mot, Aiden glissa la main dans sa poche et en ressortit une petite noix, qu’il n’avait pas mangé au petit-déjeuner et glissé là sans y songer.

— Le Rituel du Souafle est ouvert, souffla-t-il doucement. Et je commence : tu avais raison, Selina, à propos de mon attitude. J’ai du mal à gérer ma rupture avec Jade, et je n’ai pas agi de la bonne manière. J’espère pouvoir travailler là-dessus avant notre prochaine compétition.

Il esquissa un sourire, puis lança la noix d’un geste nonchalant vers Millie, qui dit uniquement qu’elle était heureuse que Drew aille bien, qu’ils aient gagné, et qu’elle avait hâte de rentrer en Angleterre avec Robb, avant de passer la main à Drew, qui la remercia de sa sollicitude et de sa gentillesse. Jonathan exprima sa hâte de retrouver sa femme Mélissa, sa tristesse de voir Edmund s’éloigner ainsi. Roseann affirma à son tour qu’elle avait tourné la page et qu’elle était prête à faire des rencontres, ce qui ne parut pas être compris par tous, mais elle sut, par un coup d’œil vers son Capitaine, que l’intéressé avait bien saisi le message.

Selina fut la dernière à s’exprimer, sous les regards émus de Katie et Olivier, qui avaient l’impression d’assister à la fin d’un pan de leur histoire.

— Je suis heureuse, et je ne compte pas laisser les bêtises d’Edmund m’enlever ça, affirma Selina avec conviction. Je suis triste pour lui, mais il s’en sortira, il est fort et déterminé. Et en rentrant en Angleterre, on sera tous là pour lui, quoi qu’il en dise, mais en attendant, il faut qu’on célèbre cette putain de victoire tant méritée !

— Je suis assez d’accord avec la demoiselle, affirma Olivier. Le Rituel du Souafle est clos, et vous avez les photographes qui vous attendent.

Il se saisit délicatement de la petite noix et leur désigna la sortie d’un grand geste. Les sourires étaient revenus sur les visages, les yeux s’illuminaient de nouveau, et ils finirent par lui obéir en murmurant encore des remerciements pour leur entraîneur si dévoué.

— J’ai l’impression de les avoir vu grandir, soupira Katie, émue.

— Et moi d’avoir pris dix ans à les éduquer comme des enfants, soupira Olivier, en les regardant partir d’un air attendri. Tu as vu Terence ?

— Non, il doit être avec Marcus. Quelque chose me dit qu’il ne doit pas forcément bien prendre la défaite.

— Ils ont extrêmement bien joué, c’était serré.

— Est-ce que ça veut dire que tu n’iras pas étaler ta victoire sous son nez pour l’embêter ?

— Je ne ferai pas ça, affirma Olivier. Pas encore, du moins. Peut-être dans quelques mois, quand j’aurais envie de l’enquiquiner.

— Ah donc tu comptes le revoir ? Est-ce que tu n’aurais pas fini par apprécier sa compagnie au final ? Qui est-ce qui avait raison ?

— La ferme, Bell.

Katie eut un rire amusé et lui donna un coup de poing joueur dans l’épaule avant de suivre l’équipe au-dehors d’une démarche guillerette. Olivier la suivit plus lentement, n’arrivant toujours pas à croire à leur victoire. Il était si fier d’eux.

Il s’immobilisa sur le seuil, près de Katie, qui ne pouvait s’empêcher de pouffer. Devant les photographes avides de potins, Selina avait l’air d’avoir finalement décidé qu’étaler sa vie privée n’était pas si mal, car elle était en train d’embrasser Nawell avec passion, sous le nez des objectifs.

— Il y en a qui ne s’ennuie pas à ce que je vois, ironisa Olivier.

La Poursuiveuse se détacha de sa petite amie avec un sourire satisfait, puis se tourna vers les journalistes ébahis.

— J’espère que vous avez pu avoir une bonne photo et que ça répond à votre question !

— Je…, balbutia un des reporter, un peu perdu. Je ne sais plus…

— Vous me demandiez ma source d’inspiration, la voici, on ne peut pas faire plus claire comme réponse, pourtant.

Le ton incisif de Selina déclencha un fou rire chez Katie, qui préféra s’éloigner pour éviter d’attirer l’attention. Olivier s’éclipsa lui aussi sans attendre, préférant laisser le feu des projecteurs à ses joueurs, ils l’avaient amplement mérité.

— Bien joué, Dubois.

Il se retourna brusquement vers l’origine de la voix. Marcus se tenait à quelques pas de la masse de journalistes, les mains derrière le dos, et faisant une atroce grimace, comme si prononcer ces mots lui avait brûlé les lèvres et la langue.

— Merci, répondit-il simplement. Toi aussi.

Il ne tenait pas à remuer le couteau dans la plaie, pas encore du moins. Il préférait attendre que la blessure ne soit pas aussi fraîche. Réveiller d’anciennes hostilités sur un motif aussi futile serait vain, et cette pensée le fit se sentir d’un coup bien plus mature.

— Ce n’est qu’à charge de revanche, grinça Marcus.

— Évidemment.

— A la prochaine, Dubois. Amusez-vous bien ce soir.

Il s’exprimait d’un air tellement sombre qu’Olivier fut tenté de faire une blague, mais il se retint. Marcus lança un dernier regard indéchiffrable vers les joueurs du Club assaillis de questions des reporters, puis s’éloigna sans demander son reste vers Terence, qui discutait avec Katie. Il fit un signe à son ami et ils partirent sur un dernier signe de main, sûrement pour panser leur ego blessé en compagnie de la pauvre équipe perdante.

Songeur, Olivier les regarda disparaître au bout du chemin, étonné lui-même du chemin parcourut. Au début de la compétition, jamais il n’aurait pensé pouvoir avoir un tel échange avec Flint. Katie avait raison finalement : les gens changeaient. Même les Serpentard.

Ce soir-là, la fête battit son plein jusqu’au bout de la nuit dans le couloir des joueurs du Club de Flaquemare. Edmund aussi se joignit aux festivités, presque malgré lui, avant de comprendre que personne ne lui en voulait : l’euphorie de la victoire était trop grande pour résister.

Ils célébrèrent jusqu’au petit matin, ivres de bonheur et de nouveaux rêves plein la tête.

Note de fin de chapitre :

J'espère que ça vous a plu, n'hésitez pas à laisser une petite review pour me dire ce que vous en avez pensé ! Et à très bientôt pour le dernier chapitre :)

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