A Londres, le 2 Septembre 2002
Ma très chère Alicia,
Cela fait longtemps que tout est fini, mais il me semble que tout s'est passé hier. Quatre ans et quatre mois très exactement. Tu me manques. Je voudrais que tu sois encore là, avec Angelina et moi. Je revois encore cette lumière foudroyante qui t'a détruite sans nous laisser le temps de comprendre. Cet individu qui t'a ôté la vie et que nous avons poursuivi sans relâche est aujourd'hui emprisonné à Azkaban. Qu'il purge sa peine ou non, cela ne te fera pas revenir parmi nous. Je suppose que ce jugement permet au Ministère de sentir son utilité, mais j'ai tout de même mal. Bien plus mal que tu ne puisses l'imaginer.
À chaque moment de la journée, je pense à toi, à ton sourire, à ton regard pétillant… Le pire moment qui soit est celui où je vois un match de Quidditch, et que je ne peux m'empêcher de me souvenir de ces beaux moments avec Angie et toi. Il paraît qu'elle a épousé George… Ce que tu ne sais pas, c'est que Fred nous a quitté avec toi, ce jour-là. Il a été victime d'une explosion due à Rookwood. À mon sens, ils essaient tant bien que mal de s'en consoler ensemble, mais je ne pense pas que ce soit une bonne chose. Si seulement tu étais encore là, avec nous ! Pourquoi toi ? Il fallait que tu restes à l'abri, que tu te protèges… N'importe où, pourvu que tu sois en vie et avec nous ! Noire est la douleur qui berce mon cœur, désormais… Et partout où je vais, je te voie encore… Tu me manques tellement, Alicia…
Le monde est désormais fade, sans goût. Ta mort et celle de George nous ont tous dévastés. De cinq, nous sommes passés à trois. Trois amis sans couleur qui se soutiennent tant qu'ils peuvent. La guerre laisse des traces, mais la pire qui soit est la douleur de l'absence. J'essaie de sortir, mais en dehors d'Angie et de George, il n'y a personne qui puisse me comprendre. J'ai vu Azalée, récemment, mais même elle ne peut concevoir ce que cela fait. Sourire, sourire, toujours sourire à tout le monde ! Je pleure à l'intérieur.
J'ai encore mal, si tu savais ! J'ai honte de me plaindre ainsi auprès de toi, mais ce maléfice me brise encore. La douleur est perpétuelle, et il semble que rien ne puisse la résorber. Je voudrais avoir été soignée alors qu'il était encore temps. Je comprends aujourd'hui que d'autres personnes plus gravement blessés soient passés avant moi, mais je ne peux m'empêcher de ressentir cette colère qui me dévaste. Je voudrais… Si seulement cette guerre n'avait pas eu lieu ! Si je n'avais pas mal constamment ! Si George ne nous avait pas quitté ! Si tu ne nous avais pas quittés…
Je meurs à petit feu. Malgré Angelina, George, je me sens si seule.
Tu me manques. Plus que tout.
Katie