Eh oui, vous ne rêvez pas, une fic sur Lavande qui ne semble pas annoncer du sang, des larmes et de la déprime, il va neiger :mg:
Ca fait 2 Nuits d'HPF que j'écris des textes positifs sur elle, et plutôt que de les publier séparément, je me suis dit que j'allais en faire un petit recueil. Je ne sais pas combien de textes il comportera, peut-être seulement 2, mais je n'espère pas ! C'est comme si j'avais enfin débloqué un truc, et j'en suis ravie :) Jusqu'ici, je n'arrivais pas à envisager ce personnage sous un autre angle que la fille traumatisée (à juste titre) d'après-guerre, renfermée sur elle-même et sur ses cauchemars, sans pouvoir la visualiser en train de remonter la pente, mais c'est chose faite, et j'espère avoir d'autres idées de textes dans cette veine :) En général les Nuits m'inspirent pas mal pour Lavande, donc je pense que ce recueil ne contiendra que des OS écrits dans ce cadre.
Ah, et petit détail qui ne sert à rien : le titre de la fic, ainsi que les titres des chapitres seront tous tirés de la chanson "Le vent dans les cheveux", celle du générique de la série animée Raiponce (que j'adore ♥), parce que les paroles collent énormément aux sentiments que j'imagine Lavande avoir dans ces textes, et puis que ma première fic sur Lavande était une songfic sur "Je veux y croire", du film Raiponce, alors j'aime bien cet écho :)
Bonne lecture !
Premier OS, écrit lors de la 76e Nuit d'HPF, en avril 2018, sur cette image. J'avais hésité à le publier (l'heure d'écriture était passée trop vite et j'étais pas vraiment satisfaite de la fin, trop abrupte à mon goût), et puis finalement en le relisant hier, je l'ai trouvé pas trop mauvais, donc le voici :)
Lavande demeura silencieuse, les yeux rivés sur le cliché. Elle s’en souvenait comme si c’était la veille. Cette chaude soirée de fin d’été, au beau milieu des champs, à regarder le soleil se coucher, et à admirer le ballet des lucioles.
Leur dernier été. Son dernier été, avant l’horreur. Cette fille sur la photo, la confiance qu’elle affichait, son regard charmeur, ses longs cheveux blonds flottant dans une brise tiède… Ce n’était plus elle. C’était une autre vie, qui lui semblait un lointain souvenir, comme un rêve diffus.
— Tu es très belle dessus.
— Oui, je sais, murmura Lavande en posant la photo sur table, face cachée.
— Tu es toujours…
— Non. S’il te plaît, je ne veux pas entendre ça.
Olivier se tut et tendit la main vers la photo mais Lavande la reprit aussitôt, comme un chat défendant sa proie. Elle respira profondément pour se calmer.
— J’étais avec Parvati, Seamus, Dean… On était tous les quatre, dit-elle en retournant la photo presque malgré elle pour le regarder à nouveau.
— Qui l’a prise ?
— Seamus, je crois…
— Il est doué.
Lavande acquiesça, le cœur serré. Cette photo aurait dû lui rappeler de bons souvenirs, comme toutes celles présentes dans cet album que Parvati lui avait offert lorsqu’elle était sortie de son coma de six mois, après la Bataille.
« Tout le monde y a contribué tu sais, et Seamus a bien dû m’envoyer une dizaine de photos, il n’arrivait pas à choisir ! J’ai pensé que ça te redonnerait le sourire… »
Comme elle avait dû blesser Parvati en refusant d’ouvrir l’album ce jour-là… Mais comme toujours, son amie avait compris. Elle avait repris le cadeau et l’avait posé sur une table, loin du lit d’hôpital, sans rien dire.
Et aujourd’hui, voilà qu’il ressortait, comme un fantôme de son passé. Comme pour lui rappeler encore et toujours la personne qu’elle n’était plus, qu’elle ne serait plus jamais…
— Parvati ne pensait pas à mal en m’envoyant cet album, j’en suis sûr, tenta Olivier.
— Non, je sais, répondit Lavande. Elle me l’avait offert il y a six ans, quand je suis sortie du coma, mais je n’en ai pas voulu. Je ne pensais pas qu’elle l’avait gardé…
— Tu sais, je la reconnais la fille sur la photo.
Lavande fronça les sourcils, incrédule.
— Oui, évidemment, puisque c’est moi, répondit-elle désorientée, tu l’as dit il y a deux minutes.
— Tu n’en avais pas l’air si convaincue.
Oh. Elle voyait où il voulait en venir maintenant.
— Je sais que c’est moi. Mais je ne suis plus cette personne. Ça fait six ans que la fille que tu vois sur la photo a disparu.
— Non. Je la vois toujours.
Lavande réprima un soupir agacé. Elle appréciait beaucoup Olivier, mais il avait cette manie de parler avec des phrases courtes, concises, parfois même trop pour être compréhensibles. Une déformation professionnelle sûrement, à force de crier des ordres précis et brefs aux joueurs de son équipe de Quidditch.
Mais ce n’était pas uniquement sa façon de parler qui la mettait en colère, évidemment. C’était ce qu’il affirmait.
— Tu dis n’importe quoi, gronda-t-elle.
— Pas du tout. Tu as le même regard. Il est simplement plus triste aujourd’hui.
Lavande sentit les larmes lui monter aux yeux. Toute vérité n’était pas forcément bonne à prendre…
— Pardon ! s’exclama Olivier. Je suis désolé, je ne voulais pas… Je croyais juste que…
— Laisse, ça fait rien, le coupa Lavande en s’essuyant les yeux dans sa manche. De toute façon c’est la vérité, inutile de la cacher…
Elle reporta son regard sur la photo. Le même, vraiment ? Elle avait du mal à y croire. La fille sur la photo avait cette étincelle, cette malice, dans les yeux. Aujourd’hui, Lavande ne voyait plus rien de tout cela dans le miroir. La lueur s’était éteinte depuis longtemps. A l’instant même où les ongles de Greyback avaient déchiré la peau de son visage. A l’instant où, allongée sur le sol de Poudlard, le sang imbibant ses cheveux, elle avait souhaité que tout prenne fin, que tout s’arrête. Avant de sombrer dans l’inconscience pour les mois à venir.
— Tu sais, je ne me souviens pas vraiment de la Lavande de Poudlard, reprit Olivier. J’avais quatre ans de plus que toi, et sorti de mon équipe Quidditch, je ne faisais pas vraiment attention aux autres élèves.
Lavande esquissa un petit sourire machinal.
— Alors je ne peux pas te comparer aujourd’hui à celle que tu étais à Poudlard. Mais la fille que je vois sur cette photo, c’est la même que celle qui se trouve en face de moi, en ce moment, continua-t-il avec gravité. Elle est toujours là. Bien cachée, difficile à retrouver probablement, mais elle n’a pas disparu.
Le soir était tombé, Olivier était parti. Et seule dans son salon, Lavande tournait les pages de l’album. Son regard était si brouillé par les larmes qu’elle discernait à peine les contours des gens sur les photos. Mais c’était inutile. Elle se souvenait de ces moments. Du bonheur qu’elle avait éprouvé en les vivant.
Elle se souvenait de l’espoir qui l’habitait à l’époque, de ses rêves, de sa foi en l’avenir. Rien n’aurait pu prédire que tout basculerait si vite. Même le professeur Trelawney ne lui avait pas laissé entendre ce drame – ce qui était surprenant de sa part.
Mais de son côté, Parvati n’avait probablement pas fait cet album uniquement pour lui rappeler de bons souvenirs. Elle avait dû pressentir qu’il aurait un jour une signification bien plus forte. Elle avait compris que Lavande finirait par l’ouvrir, au moment où elle en aurait besoin. Au moment où elle se sentirait la force nécessaire pour faire face à son passé.
Elle retomba sur le cliché de Seamus. Elle avait presque l’impression de sentir le vent d’août sur son visage. De sentir les effluves capiteux des herbes chauffées par le soleil. De voir danser les lucioles autour d’elle. Et de se voir, elle. Comme dans un miroir…
La Lavande sur la photo semblait la défier de la suivre. Aurais-tu peur ? demandait son regard audacieux.
Oui, elle avait peur. Peur d’avancer, peur de laisser les souvenirs douloureux derrière elle. Tant d’années ils l’avaient définie… Depuis près de six ans, elle était la fille au visage barré de cicatrices. Si elle avançait, si elle sortait de ce carcan… que serait-elle désormais ?
Lavande. Lavande Brown, une combattante.
Aurais-tu peur ?
Oui, elle avait peur. Mais elle était une Gryffondor non ? Le Choixpeau ne l’avait pas répartie dans cette maison par hasard. Elle était brave. Forte. Et sans peur, pas de courage.
Alors Lavande ouvrit un tiroir duquel elle sortit un vieux cadre un peu poussiéreux, qu’elle nettoya d’un coup de baguette. Elle l’ouvrit et y glissa la photo, avant de poser le cadre sur sa cheminée.
Aurais-tu peur ?
Oui. Elle était terrifiée. Son cœur battait la chamade. Ses mains tremblaient.
Alors elle sut que la lueur venait de renaître. Frêle, vacillante, encore si fragile, mais bien présente. Un espoir nouveau, une ébauche de rêve.
Et elle sourit.
J'espère que ça vous a plu ! :D Je publierai le 2e OS que j'ai en réserve la semaine prochaine je pense !
Laissez-moi un petit mot si le coeur vous en dit, et merci d'avoir lu ♥