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News

Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


145e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 145e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 14 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
À très bientôt !


 


De L'équipe des nuits le 12/06/2024 12:33


Maintenance des serveurs


Attention, deux interventions techniques prévues par notre hébergeur peuvent impacter votre utilisation de nos sites les 28 mai et 4 juin, de 20h à minuit ! Pas d'inquiétudes à avoir si vous remarquez des coupures ponctuelles sur ces plages horaires, promis ce ne sont pas de vilains gremlins qui grignotent nos câbles ;)

De Conseil d'Administration le 26/05/2024 18:10


Le Grand Retour par Saam

[36 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

- Taille du texte +
Note de chapitre:

Bonjour à tous ! Cela fait bien longtemps que je ne suis pas passée par ici ! Cela fait même bien longtemps que je n'avais pas écrit. Et puis l'idée est venue, j'ai poursuivi et me voilà !
J'ai plusieurs chapitres d'avance (pour la première fois de ma vie). J'espère que cela vous plaira !

PS : Je suis un peu rouillée et j'ai eu du mal avec la mise en page. Toutes mes excuses s'il reste des coquilles.
Ce matin-là, lorsqu’elle descendit à la cuisine et vit le grand oiseau à la mine sérieuse devant sa fenêtre, Hermione sut qu’elle arrivait à un tournant dans sa vie d’adulte. Elle reconnut aussitôt l’oiseau, un de ces hiboux grand-duc qu’utilisait le Département de la Justice Magique pour envoyer ses missives. Cela aurait pu être un courrier pour le travail, mais ceux-ci arrivaient directement à son bureau au Ministère. Il s’agissait là d’une affaire toute personnelle. Elle ouvrit la fenêtre et récupéra le rouleau dans lequel était glissé le parchemin. Elle n’eut pas le temps de lui offrir une friandise, déjà l’oiseau s’engouffrait par la fenêtre sous le cri émerveillé de Rose.
La petite fille se tenait dans l’embrasure de la porte et regardait la créature déployer ses ailes dans le ciel avec un air fasciné.
« Rosie vient donc te mettre à table » l’appela Hermione. Elle posa le parchemin sur le comptoir et s’attela à la préparation du petit déjeuner. Machinalement, elle mettait les tranches de pain de mie dans le toaster magique et découpait des quartiers d’orange, ses pensées toutefois étaient bien loin de la cuisine.

Une nouvelle étape dans sa vie, primordiale, ou plutôt, songeait-elle, la fin d’une époque et le début d’une ère nouvelle. Elle avait longtemps attendu ce courrier et maintenant qu’il était entre ses mains elle était déçue de ne rien ressentir de plus fort, de ne pas se sentir rajeunie ou murie. Elle se sentait en fait, exactement comme la veille, même si le moment l’incitait à la nostalgie. Elle songea aux dernières années qui avaient fait d’elle une Weasley, une mère, et même une femme de pouvoir. Cela avait été des années heureuses, sereines. Rose avait fêté ses deux ans le mois dernier, entourée de son père, sa mère et de la nombreuse et recomposée famille Weasley. C’était une petite fille joyeuse et équilibrée, à l’intelligence vive et malicieuse. Tout allait pour le mieux. Ron et elle avaient été heureux ensemble, ils avaient partagé tant de bonheur qu’elle avait crû que leur amour serait éternel. Et c’était toujours vrai à ce jour, leur amour partagé leur avait permis de mettre fin à ce mariage sans souffrances inutiles. Même leurs disputes s’étaient déroulées sans terribles éclats. Elle aimait Ron tendrement, et elle savait avec certitude qu’il l’aimait de même, mais cette histoire-là se terminait aujourd’hui. En regardant Rose dévorer avec entrain son fruit préféré, Pattenrond niché sur ses genoux, Hermione sonda ses propres émotions à la recherche de regrets ou d’inquiétude. Mais elle ne trouva rien de cela, elle ne trouva rien du tout.

Lorsque sa fille eût terminé son repas, elle la conduisit dans sa chambre, toujours suivie de Pattenrond. Hermione était témoin avec attendrissement l’attachement féroce qui existait entre le chat et l’enfant. Le caractère de l’animal n’avait fait qu’empirer avec les années, mais il faisait preuve avec Rose d’une tendresse inouïe et surprenante. Il était toujours blotti contre elle, ou fourré entre ses jambes. Il l’avait suivi dans toute la maison dès qu’elle avait commencé à ramper, et il dormait avec elle au bout de son petit lit. Il n’était donc pas étonnant que les premiers mots de Rose aient été « chalechacapuce ! », puisque c’est ainsi que Ron s’adressait un félin. Une fois Rose habillée, Hermione la laissa jouer dans sa chambre et alla se préparer. Elle enfila une de ses sobres robes de travail et sortit de sa table de nuit le lourd dossier qu’elle avait annoté la veille au soir. Elle vérifia rapidement qu’il était complet et d’un coup de baguette magique, elle envoya les derniers papiers qui jonchaient son bureau dans le coffre-fort magique. Elle s’assura que celui-ci était bien fermé puis s’assit au bureau. D’un accio sec et déterminé, elle fit venir le parchemin qu’elle avait reçu le matin même. Elle guetta encore une fois un signe d’affolement, mais elle était parfaitement calme en le déroulant. La plume à la main elle lut avec application les quelques lignes rédigées dans un langage neutre et officiel. En bas du parchemin elle reconnut la signature brouillonne et serrée de Ron, sans plus attendre elle apposa son propre nom. Elle souffla sur l’encre pour la faire sécher puis roula le document. Elle ouvrir sa propre fenêtre et appela :

« Saperli ! »

Depuis l’arbre de l’autre côté de la rue, un cri aigu lui répondit. Une chouette aux plumes grisonnantes sortit des branches et s’envola vers elle. La chouette familiale se posa sur le lit en penchant la tête pour obtenir des caresses. Avec douceur Hermione lui attacha le parchemin à la patte droite.

« Apporte ça à Anita, au Ministère, elle s’occupera du reste. »

L’oiseau la fixa longuement avant de s’envoler à son tour. Hermione referma la fenêtre derrière lui. Ce serait bientôt officiel, archivé ; le divorce d’Hermione Granger et Ron Weasley. Elle ne s’attendait pas à ce que cela fasse beaucoup de bruit, leur séparation était déjà connue du public et n’avait que peu intéressé les sorciers. Elle grimaça en songeant toutefois aux articles que Rita Skeeter ne manquerait pas de produire, même si plus personne ne la lisait, la vieille journaliste se faisait toujours un plaisir d’attaquer Hermione dès qu’elle en avait l’occasion. Puis elle secoua la tête et haussa les épaules, peu lui importait ce qu’on disait sur son divorce, elle avait assez à faire avec ses détracteurs au travail. Elle regarda sa montre, il était temps de se mettre en route.
Le hall du Ministère de la Magie était bondé comme tous les matins à la même heure. A peine avait-elle posé le pied sur les dalles en marbres qu’un auror jaillissait à ses côtés.

« Par Merlin ! David, vous m’avez fait peur ! Et combien de fois faudra-t-il vous dire que je n’ai pas besoin d’escorte pour aller jusqu’à mon bureau ?
- Toutes mes excuses madame la Directrice, et comme je vous l’ai déjà dit, j’obéis aux ordres.
- Et bien dans ce cas-là, je vous ordonne de cesser de me suivre !
- Désolé madame, mais ce sont à ces ordres à lui que je dois obéir…
- Harry… grommela Hermione. »

Accompagnée du jeune Auror, elle traversa le Ministère jusqu’à atteindre son bureau dans lequel David la précéda afin de vérifier que personne n’y était caché ou qu’il n’y avait aucun mauvais sort dissimulé. Elle s’assit à son bureau et le jeune homme referma la porte derrière lui, sans nul doute, il monterait la garde toute la journée. Hermione ferma les yeux et profita du silence qui régnait dans la pièce. L’odeur des parchemins s’éleva jusqu’à ses narines et elle sentit la nostalgie l’envahir. Cette odeur lui rappellerait toujours la bibliothèque de Poudlard. Elle se redressa sur sa chaise et regarda les dossiers qui l’attendaient. Elle n’était pas du genre à se laisser abattre par la quantité de travail, et pourtant la vue des piles de parchemins la déprimait. Elle savait que plus de la moitié d’entre eux étaient du travail en retard et qui resterait en retard tant que la réforme du droit sorcier ne serait pas passée. Ce dossier brulant qu’elle manœuvrait depuis plusieurs mois déjà, l’épuisait et lui causait bien de soucis. Elle avait reçu des lettres de menaces de sorciers qui ne voulaient pas voir leur héritage changé de mains et on avait même jeté des sortilèges sur sa maison. Harry avait rattrapé les coupables et mis Hermione et Rose sous protection rapprochée, mais Hermione demeurait anxieuse. Elle ne se sentait pas en danger, des années de combat contre Voldemort lui avait appris à se défendre toute seule, mais elle était mentalement épuisée par cette vendetta contre elle, surtout désormais que la presse s’y mêlait, mettant en doute son efficacité et sa légitimité au poste de Directrice du département de Justice Magique.

Comme à son habitude chaque matin elle tria les nouveaux dossiers, mettant de côté ceux qui pouvaient attendre et ceux qu’elle devrait prendre en charge en plus de son travail habituel. Elle regarda sa montre, ses deux assistants devraient arriver sous peu et ils pourraient se mettre au travail. Quelques instants plus tard, on toqua à la porte. Thomas et Selma, ses deux jeunes assistants, entrèrent dans le bureau, laissant pénétrer avec eux la rumeur sourde du Ministère. Ils portaient tous les deux la robe noire et stricte des juristes qui les faisaient ressembler à des étudiants de Poudlard, sur leur poitrine brillaient l’insigne du Département de la Justice Magique. Parfois en regardant Thomas, elle avait l’impression de voir Ron lorsqu’il était préfet en chef.

« Bonjour à vous, j’espère que vous êtes bien reposés, la journée va être longue, leur dit-elle en guise de salutations, je ne vous invite pas à vous asseoir, nous partons immédiatement. »

Escortés par l’auror, ils traversèrent le département. Ils tournaient dans des couloirs de plus en plus étroits, s’éloignant de la voie principale. Alors qu’ils approchaient de la salle de travail, ils entendirent des éclats de voix.
« Foutaises ! Quelle indignité ! »
Machinalement Hermione tâta sa baguette à travers sa robe. Devant elle, David faisait rempart de son corps et dégageait le chemin pour qu’ils passent. Attroupés devant une porte encore close, un groupe de sorciers étaient en pleine altercation. Deux d’entre eux avaient la main sur leur baguette et hurlaient à pleins poumons.

« Nous savons comment vous agissez Franck ! Vos petites manigances dans les couloirs, vos dépôts d’or illégaux ! Voilà comment vous achetez votre influence !
- Ah mais vous n’en avez pas marre de toujours ressasser les mêmes discours et les mêmes accusations ! Nous sommes toujours les vilains conservateurs pourris jusqu’à la moelle qui soudoyons de jeunes juges… Et qu’en est-il des preuves de ce que vous avancez ? Des preuves ! Rien ! Vous n’avez rien, car ceci est faux ! Je n’ai nul besoin de distribuer des pots de vins ! J’ai construit mon entreprise à la force de mon cerveau et je compte bien la préserver de vos petites utopies libertaires !
- Des preuves il y en a ! Mais étrangement les journaux se montrent frileux…
- Frileux à publier des diffamations ! Encore heureux ! Il ne manquerait plus que la presse périclite avec tout le reste ! »

Hermione était désespérée, la journée était à peine commencée et déjà Frank Smith et Trevor Bones étaient sur les charbons ardents. Ces deux-là étaient des adversaires politiques de longue date chacun représentant des vues entièrement opposées sur tous les sujets possibles, l’économie, la politique, l’éducation… Une réforme était à peine envisagée que déjà ils s’invectivaient par articles interposés. Bien qu’elle soit tenue de respecter ses collaborateurs, elle ne pouvait s’empêcher de les trouver quelque peu grotesques dans leur caricature. De plus, leurs querelles personnelles les faisaient souvent dévier de la discussion initiale et ils avaient déjà accumulé beaucoup de retard à débattre de sujets annexes.

« Messieurs, je vous en prie, calmez-vous. Nous avons beaucoup de choses à discuter aujourd’hui. Comme vous le savez, dit-elle en s’adressant à l’ensemble des sorciers présents dans le couloir, nous avons une date à respecter et cette date approche à grands pas. »

D’un coup de baguette elle ouvrit la porte et aussitôt les sorciers s’engouffrèrent dans la salle et allèrent s’installer autour de la grande table ronde. Les deux ennemis Frank Smith et Trevor Bonnes se regardaient en chiens de faïence et s’installèrent le plus loin possible loin de l’autre. Hermione croisa le regard de Padma Patil et lui fit un grand sourire.

« Ces deux-là vont finir par m’épuiser…
- A qui le dis-tu ? Si seulement on pouvait parvenir à un accord aujourd’hui !
- Croisons les doigts ! »

Hermione s’installa auprès de Padma, son assistant à sa gauche et David dans son dos. Elle déposa le lourd dossier sur la table. Autour d’elle les vingt membres de la commission s’asseyaient. Chaque membre représentait un parti politique. Leur mission était de proposer un projet de loi qui serait par la suite soumis au Magenmagot. La plupart du temps, si le projet était voté par la majorité de la commission, il était accepté par le Magenmagot. Il y avait donc un véritable enjeu à ces réunions, même si pour le moment Hermione ne parvenait pas à en voir le bout. Elle se força à sourire.

« Commençons. »

La logique qui guidait le projet de réforme du droit de propriété était assez simple. Depuis la défaite de Voldemort, les Aurors avaient confisqué chez les Mangemorts, un grand nombre d’artefacts de Magie noire, dangereux. Toutefois, des années après, il restait en circulation dans le monde magique beaucoup d’objets au potentiel dangereux. Les experts estimaient qu’il y avait au moins deux mille ouvrages de Magie Noire en circulation en ce moment dans le Nord de l’Angleterre dont la moitié à Londres. Cela, sans compter les différents objets ensorcelés, maudits ou empoisonnés qui pouvaient à tout moment tomber dans les mains de la mauvaise personne. De plus, le marché noir florissait depuis quelques années, offrant aux collectionneurs du monde entier des objets aux propriétés mystérieuses, le plus souvent maléfiques. Les Aurors ne cessaient de faire des perquisitions pour confisquer ces objets, mais ils affluaient de toute part, certains nettement plus dangereux que d’autres. L’objectif de la réforme du droit était simple, faire disparaitre de la circulation les objets de Magie Noire. La première partie du plan était simple : il s’agissait de promulguer l’interdiction de créer des objets ou prototypes magiques sans l’accord ou la dérogation du Ministère. La seconde était bien plus délicate, car elle concernait les objets déjà existants. Si une partie de ces objets circulaient par le marché noir, ils n’étaient que la partie immergée de l’iceberg. En effet, il y avait une quantité astronomique d’artefacts cachés dans les coffres familiaux de Gringotts, ou sur les étagères des particuliers, des bibelots hérités d’un grand-oncle, des coffres de grimoires poussiéreux dans les caves, ou encore des reliques de mages noirs. Hermione pensa en frissonnant au journal de Jedusor. Voldemort n’avait pas été le seul mage noir, il y en avait eu d’autres, moins éclatants certes, mais ils avaient dû laisser également, un nombre considérable de traces derrière eux. Rien que la maison des Black recelait des horreurs indicibles. Le problème était que beaucoup de famille refusait de devoir se séparer de son héritage ou patrimoine. Certains objets magiques étaient dans leur famille depuis des siècles, et ils leur appartenaient de droit. Ils refusaient que le Ministère s’en empare. Voilà sur quoi portait le débat depuis des semaines, chacun campait sur ses positions et la discussion n’avançait plus.

« Je refuse, et mon parti avec moi, clama Frank Smith, d’abandonner au Ministère – qui en fera, savons-nous quoi ? - l’héritage de ma famille ? Et quel précédent cela ouvre ? Le Ministère pourra désormais choisir qui a le droit d’hériter de quoi ?
- Ces objets seront entreposés dans des coffres sécurisés. S’ils ont un intérêt culturel important, il est possible, avec l’accord de la famille, qu’ils soient entreposés sous surveillance dans des musées. Je rappelle également que la famille n’est pas déchue de ses droits de propriété sur l’objet, mais qu’elle n’est pas autorisée à le conserver chez elle, répéta Hermione.
- Quelle est cette propriété que vous nous proposez ? Une propriété à distance ? Quel bien cela fera à mes petits enfants de savoir qu’ils sont propriétaires d’une montre mangeuse de temps s’ils ne l’ont jamais tenu dans leur main ?
- Quel bien cela leur fera s’ils se tuent en manipulant le mécanisme ? rétorqua Hermione.
- Là n’est pas la question… Vous voulez nous illusionner en nous déclarant propriétaires de droit, mais pas de fait ! clama Frank Smith.
- Et voilà le cœur du problème pour vous n’est-ce pas ! s’exclama Trevor Bones, sautant sur l’occasion, vous et les vôtres, vous refusez de céder un dixième de votre sacro-sainte propriété pour le bien de tous !
- Il y a des objets dans ma collection privée qui appartenaient à mes ancêtres, certains remontent peut-être même à la Grèce antique ! De véritables trésors ! Et je devrais les donner au Ministère ? Priver mes enfants ?
- Mais les priver de quoi au juste ? s’énerva encore Trevor Bones, ce ne sont que des babioles dans une vitrine !
- Vous ne comprenez pas ! Ils sont dans la famille depuis des années, ce serait comme perdre l’un d’entre nous !
- Perdre l’un d’entre vous ! Mais ce sont des objets ! Et dangereux en plus !
- Qu’en savez-vous, vous ne possédez rien d’intéressant ! fit Frank Smith avec un mépris évident.
- Faux ! J’ai en ma possession des talismans hérités d’un ancêtre Templier ! Ils sont d’une valeur inestimable ! »

Il y eut un silence durant lequel même Trevor Bones parut étonné d’avoir dévoilé ce secret familial. Son adversaire, rouge et suant, le fixait avec un mélange de stupéfaction et de jalousie mal dissimulée. Hermione songea que son soi-disant héritage grec devait être un mensonge qu’il racontait pour se donner de l’importance. Une voix fluette s’éleva au-delà de la table :

« Les Templiers ! Comme c’est fascinant ! Ma grand-mère conserve jalousement des talismans de l’époque des Croisades. Les Croisés les portaient autour du cou pour se protéger des esprits, la plupart son inoffensifs… fit Josiane Green, une petite femme à laquelle Hermione n’avait jamais trop prêté attention, car elle parlait peu.
- Nous n’avons pas cela, mais en immigrant en Angleterre, mes arrière-grands-parents sont venus avec des reliques magiques indiennes, aujourd’hui plus personne de ma famille ne sait ce qu’elles sont, mais nous pouvons tous sentir leur puissance et leur pouvoir, déclara Padma. »

Hermione ne put cacher son étonnement. Autour de la table, un nombre croissant de sorciers déclaraient posséder des objets rares, reliques magiques ou familiales. Elle avait déjà remarqué que les sorciers avaient une tendance à sacraliser les objets, à faire une fierté familiale d’une broche ou d’une horloge sous prétexte qu’elle avait appartenu à un sorcier célèbre de la famille. Il lui semblait que cette tendance était moins marquée chez les moldus, probablement là encore, car les sorciers étaient plus tournés vers une conception traditionnelle de la famille, ce n’était que des suppositions, mais cet aspect du monde de vie sorcier ne lui avait jamais apparu aussi clairement qu’à cet instant.

Elle fut sortie de ses réflexions lorsqu’elle entendit que la discussion retombait. Le silence se faisait autour de la table et elle sentit que dans cette imprécision, elle avait une chance à prendre. Elle s’éclaircit la voie…

« Et bien, je ne peux pas en dire autant, comme vous le savez je viens d’une famille moldu et il n’y a pas d’objets fabuleux chez mes parents. Je n’hériterai de mes parents que d’un service de table en porcelaine et des tableaux inanimés... Ce que je vais vous demander de faire j’en suis donc exempté, et il y a peut-être une injustice là-dessous, certains seront lésés et d’autres non. »

Frank Smith opinait du chef.

« Mais ce sacrifice peut faire la différence. Le potentiel dangereux de ses artefacts n’est plus à prouver, n’importe qui peut être touché par leur magie noire, vos propres enfants, ou les enfants de vos amis, des inconnus. Ne soyez plus les protecteurs de vos biens, mais soyez les protecteurs des sorciers. »

Elle scruta les visages autour d’elle, étonnement ils l’écoutaient.

« Accepterez-vous de remettre vos biens au Ministère, de montrer l’exemple aux sorciers ? »
Elle espérait qu’elle n’en avait pas trop fait dans la fibre sécuritaire et héroïque, mais d’expérience elle savait que cela fonctionnait. Elle se tourna en premier vers Trevor Bones qui étant le plus fervent détracteur de Smith, devenait son plus grand allié. De plus, maintenant qu’il avait révélé avoir en sa possession des talismans, il prouverait sa bonne foi en suivant les directives du Ministère, et cela serait bon pour sa réputation lorsque le projet de loi serait rendu public. Hermione le savait, et elle espérait que cela suffirait à le convaincre. Il y eut un moment de silence, puis Trevor Bones hocha la tête d’un air grave.

« Je suis prêt à remettre au Ministère tous les artefacts magiques qu’il considérera dangereux, et je suis prêt à ouvrir ma porte aux experts afin qu’ils dressent eux-mêmes l’inventaire des dits objets. Oui, je m’y engage solennellement ! »
Hermione le remercia d’un sourire puis se tourna vers Padma.

« Oui bien sûr, moi aussi je suis prête à me plier aux exigences du Ministère. Et je tiens à rajouter que la Fédération pour l’Egalité Sorcière est également en faveur du projet de loi. »

A partir de là ce fut une avalanche d’accords et de promesses. La plupart des sorciers présents reconnaissaient le bien-fondé du projet, et acceptaient. Il y aurait des ajustements à faire bien sûr, souligna un homme, mais enfin ils arrivaient à une majorité. Il ne restait plus que Frank Smith et les autres représentants du parti Traditions Sorcières à s’exprimer. Les autres attendaient visiblement qu’il prenne la parole et leur montre la direction à prendre. Il était acculé et le savait, maintenant que la commission avait obtenu une majorité, elle pouvait présenter le projet de loi au Magenmagot où il avait de grandes chances d’être accepté étant donné que nombre de ces représentants actuels avaient combattu Voldemort, ou même avait instigué le projet. S’il voulait avoir un poids dans les négociations, il lui fallait aller dans le sens du courant. Après un dernier instant de réflexions, il capitula :

« Sous quelques conditions, dit-il finalement. »

Hermione retint un soupir de soulagement. Elle était prête à entendre toutes les conditions et suggestions possibles. Enfin quelque chose de constructif sortait de ces interminables débats ! A la fin de la matinée, elle était épuisée, mais satisfaite. Il leur restait beaucoup de détails à régler, mais le corps du projet était validé par tous les représentants des partis magiques. Après toutes ces journées de doutes, elle était récompensée et se sentait galvanisée. Avec un sourire elle songea que sa première journée de femme divorcée se passait à merveille. Elle sortit de la salle en les remerciant tous chaleureusement pour leur travail et en leur promettant que la suite serait moins pénible.

Padma Patil rangea ses carnets de notes et sortit tranquillement de la salle de travail. Il lui restait son rapport à envoyer puis elle pourrait profiter de son après-midi, peut-être pour aller se balader sur le Chemin de Traverse. Elle se figea tout à coup en sentant un tiraillement dans son estomac, une petite douleur qu’elle avait appris à reconnaître. Elle ferma les yeux et occulta l’extérieur, se concentrant sur son intérieur. Une pensée la traversait, évanescente, presque insaisissable, et pourtant Padma savait avec certitude que c’était une chose capitale. La pensée projetait des images vagues dans sa conscience, elle entrevit le Magenmagot, une foule de sorciers, un hurlement perça dans le silence de son esprit, puis à nouveau de brèves images, une maison sombre remplie de magie noire. Elle sentait la pensée tout près d’elle, presque lisible, mais encore inaccessible. Puis tout à coup elle baigna dans la clarté et elle sût : ils ignoraient tous encore l’importance de la discussion qu’ils avaient eue, de ce projet de loi, ils n’avaient aucune idée des conséquences qui s’en suivraient. Quelque chose de terrible et grandiose allait se produire, et aujourd’hui en était le commencement.

Puis la pensée disparut aussi vite qu’elle était apparue, laissant Padma déboussolée sur le seuil de la porte. Devant elle, Trevor Bones discutait allègrement avec l’assistante d’Hermione, aucun d’entre eux n’avait remarqué quoi que ce soit. Elle songea aux cours de Divination à Poudlard, le professeur Trelawney lui avait dit un jour qu’elle avait le Don. Un frisson d‘inquiétude la saisit, puis à mesure qu’elle reprenait pied dans la réalité son anxiété lui semblait superficielle. Elle finit par la chasser totalement, après tout, Sybille Trelawney était folle et n’avait aucun Don elle-même.
Note de fin de chapitre :

J'espère que cela vous a plu et que le charabia juridique-politique n'est pas trop indigeste ! N'hésitez pas à laisser un commentaire :)
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