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News

Nuit de novembre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 149e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Samedi 30 novembre. Il s’agira d’une édition spéciale, dédiée à la gastronomie, qui durera de 17h à 3h du matin. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'équipe des Nuits le 03/11/2024 17:05


Les Podiums en automne !


Bonsoir à toustes !

Félicitations à Tiiki et Juliette54 qui remportent respectivement le coup de coeur des lecteurices avec "Le Jeu de la Bruine" et le coup des Podiums avec "Et cincta ferro Bella", pour la sélection "Poésie" !

Nous nous retrouvons dans un mois avec notre sélection de texte sur le thème qui a remporté le vote pour l'hiver 2024 : la résistance !

 


De Equipe des Podiums le 01/11/2024 23:10


Nuit du vendredi 25 octobre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 148e édition des Nuits d'HPF, placée sous le signe de l’épouvante, se déroulera le Vendredi 25 octobre à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'Équipe des Nuits le 09/10/2024 12:52


Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Les Années Maraudeuses : d'Or et d'Argent par Crepuscule64

[107 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

- Taille du texte +
Note de chapitre:

Un moment, deux couples, deux lieux clos, deux jeux, des questions... Plusieurs réactions.
- Aller Remus, s'il te plaît. Ça ne prendra que quelques minutes.

Remus jeta un coup d'œil à son ami, vraiment pas convaincu. Ils étaient dans les cachots, sous la cape d'invisibilité de James. Sirius avait tenu à y descendre pour pouvoir s'introduire dans la réserve de potion. Il voulait absolument récupérer des racines d'asphodèle, pour fabriquer une potion de la goutte du mort-vivant.
Ce qui lui faisait surtout peur, c'était de savoir ce que son ami voulait faire de cette potion.

- Juste m'entraîner pour le cours de potion. Je suis quasiment sûr que le prof va nous demander des détails bien précis pendant le devoir. Je veux bien me préparer, c'est tout.

Le cours de potion n'était pas la matière préférée de Sirius, loin de là. Pourtant, quand il y mettait un peu du sien, il s'en sortait bien. En révisant un peu, il obtenait d'excellentes notes. Mais il s'y refusait par défi contre les Black. Sauf que l'année passée, en apprenant qu'il fallait suivre le cursus de potion avancé pour pouvoir devenir Auror, il avait dû faire un gros effort pour obtenir un Effort Exceptionnel dans cette matière.

Sirius avait donc embarqué son ami dans les bas-fonds de Poudlard, dans l'espoir de pouvoir entrer dans la réserve personnelle de leur professeur de potions, seul lieu où il pourrait trouver l'ingrédient. Mais Remus n'était pas totalement convaincu par cette excuse. Il préparait quelque chose, il en mettrait sa main au feu. Il connaissait suffisamment Sirius pour savoir que ses sourires pleins d'innocence étaient synonymes de mauvais coups.

- OK, mais on se dépêche.

Ils se dirigèrent vers la réserve, mais se stoppèrent net, se cachant derrière une des arches qui soutenaient les sous-sols. De la lumière transperçait de sous la porte de la réserve de potion.

- Il est là.
Remarque pertinente de Sirius. Mais si le prof était là, ça serait plus délicat d'entrer dans la salle et de prendre le précieux produit.

Sirius observa la porte, pensif. Remus pourrait aller faire diversion. Frapper, poser une question au professeur, l'éloigner, le temps que lui puisse agir. 
- Écoute, voilà ce qu'on va faire...

Mais il n'eut pas besoin de finir sa phrase. La porte s'ouvrit, laissant apparaître Horace Slughorn. Celui-ci passa dans sa salle de cours, sans prendre la peine de refermer la porte.
- Génial ! Maintenant Rem' !

Et les deux jeunes gens se précipitèrent dans la réserve, le plus rapidement et le plus silencieusement possible. Une fois sur les lieux, ils observèrent la réserve.

- Tu les vois ?
- Non. D'habitude, elles sont là.
Le préfet désigna une place vide sur l'étagère de droite. Sirius grimaça. Ce n'était vraiment pas son jour de chance aujourd’hui.
- Il en a plus ?
- Si. Là !

Mais Remus se tut. Sirius s’apprêtait parler, mais le châtain plaqua son index entre les lèvres de son ami, rivant son regard dans celui du jeune homme, si près qu'il put y déceler des touches de bleus azurs au milieu de ce gris insondable si fascinant. Son cœur se mit alors à battre.
Ce qui était pratique avec la cape d'invisibilité, c'était qu'avec le temps et leur croissance, ils devaient se tenir à chaque fois toujours un peu plus proche. Et là, il ne pouvait pas faire plus serré.
La seconde d'après, la porte s'entrouvrait sur leur professeur. Celui-ci se dirigea vers le fond de la pièce. Remus posa ses mains sur la taille de Sirius, l'entraînant vers le côté opposé. Ils virent le professeur fouiller dans son débarras et en sortir une bouteille d'un rouge vif, avant de repartir. 
Mais cette fois, il referma la porte derrière lui et les deux amis entendirent un cliquetis bien significatif. Le lycanthrope n'avait pas quitté le regard argenté de Sirius, ce dernier agrippant fermement la cape pour ne pas être découvert. Lui aussi avait eu tout le loisir d'admirer les yeux de miel de son binôme d'escapade. Une véritable délectation pour l'animagus, qui trouvait justement qu'il n'avait pas assez le loisir de s'y plonger.

Sirius tourna la tête vers la porte, arrivant enfin à détourner les yeux, sa bouche soudainement très sèche. Ils avaient été si proches qu'il aurait presque pu entendre les battements du cœur de Remus. Trop proche ! Son regard se posa sur la porte, perplexe. Détourner la conversation pour penser à autre chose que ce regard si envoûtant, si brûlant. De l'or liquide à l'état pur.

- Il l'a fermé à clef. 

Remus acquiesça de la tête. Le brun laissa tomber la cape à ses pieds. Il attrapa les racines, les fourrant dans la poche de sa cape. Remus était déjà à la porte et écouter les pas dans le couloir du cachot. Plus aucun bruit.

Sirius récupéra la cape, la mettant sur ses épaules. Désormais, seule sa tête volait dans les airs. Le préfet, sa baguette en main pointée sur la serrure, prononça la seule formule qui aurait pu les aider : "Alohomora"

Mais rien, aucun bruit, aucune réaction, aucun cliquetis montrant que le sort avait fonctionné. Il tenta d'ouvrir la porte, mais la serrure refusa de céder. Il leva un regard furieux sur Sirius. Une légère moue était apparue sur les lèvres du brun, le rendant un peu plus séduisant. Ce qui ne fit qu’agaçait le préfet.

- Oups !
- Oups ? On est enfermé ici pour la nuit entière et tout ce que tu trouves à dire c'est oups ?

Remus se retourna, faisant quelques pas dans la pièce étroite. Les yeux de Sirius, ses lèvres, ils avaient été si proches. Trop proche ! Son cœur en ressentait encore les effets. Il devait éviter ce genre de proximité. Ça en devenait dangereux.
Il observa la pièce. Il n'était même pas sûr d'avoir assez d'air pour survivre jusqu'au matin.

- Désolé... et re oups

Le regard toujours aussi furieux, Remus attrapa une caisse vide, la retourna et s'assit dessus. Cette fois, Sirius exagérait. Ils étaient enfermés là, ils allaient dormir sur place, peut-être gelé avant le lendemain. Slugh trouverait deux corps congelés à même le sol... Tout ça pour une lubie de son ami ! Et lui, comme toujours, il avait dit oui.

Pourquoi ?

Pour passer un petit moment en tête-à-tête avec le jeune homme, pour pouvoir sentir son odeur, s'en enivrer le temps du trajet sous la cape. Et il avait même eu le droit de plonger à corps perdu dans son regard argenté. Mais au final, tout ça se retournait contre lui ! Il rumina contre lui-même. Il n'avait jamais su s'imposer face aux deux leaders du groupe. Et il se retrouvait dans des situations comme celle-ci.

    ...James et Lily...
    Ailleurs dans Poudlard...


James avançait dans les couloirs de l'école, se rendant dans sa salle commune. Il avait eu une conversation avec le professeur McGonagall, sur un devoir qu'il avait du mal à faire. Et il se dépêchait pour pouvoir aller manger. Son regard se posa sur une jeune fille qui sortait de la bibliothèque, les bras chargés de livres.

Il sourit alors, arrivant à sa portée.
- Salut Lily. Tu veux de l'aide ?

La jeune fille se retourna vers lui, posant un regard méfiant sur le nouveau venu. James était différent depuis quelques semaines. Il était moins collant, moins oppressant. Remus lui avait confié qu'il faisait des efforts pour devenir son ami et pour être moins lourd. Et ça marchait. Il ne lui avait pas proposé un rendez-vous depuis environ trois semaines.
Elle avait donc décidé de faire aussi des efforts. Pour Remus ! Elle savait que son ami ne supportait pas cette guerre entre elle et le duo Potter/Black. Elle lui avait promis de faire des efforts, et quitte à en faire, elle préférait les faire avec le jeune Potter plutôt que l'affreux Black.

Mais elle devait reconnaître que les choses s'étaient naturellement arrangées entre eux. Déjà, parce qu'ils n'attaquaient plus les serpentards, du moins, plus devant elle. Ensuite, parce qu'elle ne parlait plus à Severus. Son ancien meilleur-ami était Persona non grata, autant pour elle que pour eux.

Elle posa les yeux sur sa pile de livres, hésitante. Mais ils étaient vraiment lourds et elle aurait du mal à gravir trois étages comme ça.
- Oui je veux bien.

Le petit sourire sur les lèvres de la rousse ravit le cœur de son interlocuteur. James cala bien son sac sur son épaule, et la débarrassa de quelques livres, prenant les plus gros.
- Tu fais des recherches sur quoi ?
Il observa les livres, perplexe.

- Le cours de métamorphose. J'ai un peu de mal à suivre ces derniers temps.

James comprenait mieux. Il était dans le même cas, mais lui, il n'avait pas eu l'idée d'approfondir ses recherches dans d'autres livres et encore moins à la bibliothèque. C'était la prof qui lui avait rappelé l'existence de ce lieu.

- Je comprends. Je sors du bureau de McGo qui m'a conseillé plusieurs livres sur le cours actuel. C'est lourd... Un petit sort pour les rendre plus léger ?
- Non ! On n'a pas le droit ! Pince va nous aboyer dessus et nous coller jusqu'à la fin de l'année si on altère la matière de ses livres - Face au haussement de sourcils de James, elle insista - C'est la règle pour celui qui emprunte les livres. On ne doit pas leur infliger de sortilèges !
- Bon... ok...

Si c'était la règle, il n'allait pas l'enfreindre au risque de mettre sa douce Lily en colère. Les deux gryffondors se dirigèrent alors vers leur salle commune. Ils arrivèrent au niveau des escaliers, mais la passerelle qui logiquement donnait accès à un escalier menant au cinquième étage était vide.

Ils attendirent, n'ayant aucun autre choix. Un bruit... un escalier arriva aussitôt. Trop tôt pour James qui aurait bien discuté un peu avec la jeune femme. Ils y montèrent, commençant à gravir les marches, mais la course de l'amas de marche continua. Sous le mouvement, Lily en lâcha ses livres, en heurtant la pierre.

- Ça va ?

Elle acquiesça de la tête, se baissant pour ramasser les précieux ouvrages.
- Je ne m'habituerai jamais à toute cette magie qui entoure l'école, jusque dans la pierre.

Elle se releva et continua à gravir les marches. Arrivés en haut, les deux gryffondors observèrent la course de l'escalier. Celui-ci s'arrêta enfin sur une passerelle, les deux élèves s'empressant de le quitter. Et l'escalier poursuivit sa course, comme habité par un démon.

- Je suis sûr que Peeves s'amuse à contrôler les escaliers...
Le capitaine de Quidditch n'aimait pas l'esprit frappeur et se plaisait à l'accuser de tous les maux. Il reposa les yeux sur la passerelle, suivant la jeune fille. Cette dernier s'engouffra dans le couloir, mais se stoppa net. Une impasse ! Ils avaient atterri dans une impasse.

- Non !

Elle posa tous ses livres dans les bras de James, qui plia légèrement le dos face à la masse, et se dirigea vers le mur, le tâtonnant pour trouver un mécanisme, un moyen de l'ouvrir et de les libérer de leur prison de pierre.

- Rien ! - Elle jeta un regard mauvais au capitaine - Tu ne saurais pas comment sortir de là ?

Mais son regard s'adoucit aussitôt. Le jeune homme était en train de se battre contre un livre qui menaçait de tomber, essayant de faire reposer les ouvrages sur son genou et d'attraper le coupable avec la main.

- Attends ! - Elle le débarrassa du livre, en récupérant deux autres. Une petite moue fautive sur les lèvres – Désolé !
- Non, je ne sais pas comment sortir de là. Comment pourrais-je le savoir ?

La rousse haussa les épaules, peu convaincu par l'air un peu trop innocent de son ami.
- Vous traînez si souvent dans les couloirs que je pensais que vous aviez découvert des passages secrets.

James sourit, acquiesçant.
- En effet, mais rien ici. Il faut attendre un escalier. Je vais te montrer.

Il posa ses livres, commençant sérieusement à avoir les bras endoloris. Il saisit sa baguette, la pointant vers le mur : « Revelio ! »
Le sort fusa, mais se perdit à travers la pierre. Aucun secret à révéler dans ce lieu. Dès qu'ils avaient maitrisé cet enchantement permettant de révéler des objets cachés ou des métamorphoses, les maraudeurs l'avaient testé dans tous les coins de Poudlard, découvrant quelques passages, mais pas ici. Il se tourna vers Lily, haussant les épaules.
Et les deux gryffondors se tournèrent vers la passerelle qui donnait dans le vide, attendant. Sauf que l'escalier avait fini sa course et que pour l'heure aucun ne bougeait. La préfète souffla.

- Et là encore il n'y a rien à faire...  - Il pointa sa baguette dans le vide lançant un "accio escalier" qui resta sans effet. - On ne peut pas faire venir les escaliers à soi. Il faut prendre notre mal en patience.

La rousse fronça légèrement les sourcils, perplexe.
- Je vois tu as étudié le sujet...
Le brun acquiesça.
- En troisième année, on a passé l'année à explorer tout Poudlard. Pas toi ? Tu t'occupais comment ?
- Je lisais beaucoup et j'apprenais tout ce que je pouvais sur le monde de la magie.

James haussa un sourcil.
- Ça a l'air passionnant…

Était-il besoin de préciser toute l'ironie de sa phrase ? Elle n’avait pas l'air bien rigolote la Lily Evans pendant son temps libre.

Et le lion s'assit sur le sol. Par chance, il avait pris sa cape d'hiver. Il ne sentait pas le froid de la pierre. Mais Lily ? Elle posa les yeux sur la pierre. Elle n'avait pas sa cape, ou plutôt, elle ne l'avait plus. Elle ne devait que passer à la bibliothèque et regagner son dortoir. Elle avait un pull épais, et des collants, sous sa jupe. Mais pas de cape. Elle avait demandé à Mary de la monter au dortoir avec son sac pour se libérer un peu. Elle n'en avait que pour quelques minutes.

Elle s'assit sur la pierre froide, prenant elle aussi, son mal en patience. 

    Retour dans les cachots...


Remus était assis sur la caisse en bois, Sirius essayant en vain d'ouvrir la porte. Au bout de cinq minutes, il capitula, posant sur son ami un regard d'impuissance. Ils étaient bel et bien coincés ici, jusqu'à ce Slugh revienne chercher une autre bouteille. 
C'était quoi d'ailleurs cette bouteille ? Le brun se dirigea vers le fond de la pièce, fouillant au même endroit que leur professeur, pour y voir plusieurs bouteilles d'un rouge vif. Sirius en prit une en main, lisant l'étiquette : « Grand Vin de Château La Tour »
Il haussa un sourcil et se tourna vers son ami, un sourire aux lèvres.
- On a de quoi nous tenir compagnie.

Il posa les yeux sur la réserve et trouva deux bocaux vides. Il les attrapa, venant s'asseoir face au lycanthrope, qui ne semblait pas vouloir décolérer.

- Tu crois que c'est en me saoulant que tu vas te faire pardonner ?
Remus n'était pas d'humeur à boire et surtout pas un drôle de breuvage français. Sirius l'observa, perplexe. 
- Non, mais ça nous aidera à passer le temps. On peut même faire un jeu si tu veux. - le préfet détourna la tête, sans écouter son ami – On pourrait… - il plongea la main dans la poche de sa veste, en sortant un gallion - … On lance à tour de rôle cette pièce dans le but de la mettre dans le verre... enfin le bocal de l'autre. Le perdant boit cuit sec ou à un gage.

Le châtain posa son regard de miel sur le jeune homme.
- Tu joues au Quidditch. Tu es poursuiveur. Tu sais très bien visé.

Le brun fronça les sourcils. C'est vrai qu'il avait un bon coup d'œil, mais...
- Tu vois la taille d'un souaffle ? Et celle des anneaux du terrain ? Tu trouves que c'est comparable ?

Remus ne cilla pas, imperturbable. Il allait se prouver à lui-même que oui ! Il pouvait tenir tête à Sirius Orion Black. Surtout qu'il allait se retrouver bourré avant son ami.
- OK, lance. Si en trois coups tu n'en mets aucun, d'accord, mais autrement, tu auras un handicap.
 
Quitte à rester enfermé ici, autant s'occuper. Et il aimait bien quand Sirius était légèrement alcoolisé, tant que ça ne partait pas d'une déprime, bien sûr. 

- Très bien.
Sirius prit la pièce, visant le bocal de Remus et celle-ci vint s'y loger aussitôt.
- La chance du débutant ! protesta-t-il. 

Le lycan haussa les épaules.
- Peu importe. Tu joues avec ton autre main.

Il avait déjà réfléchi au pire des handicaps pour son interlocuteur. Il ne pouvait pas trouver mieux. Sirius cilla, incrédule.
- La gauche ? Mais je ne sais même pas écrire avec !

Remus sourit, narquois. En effet, Sirius était droitier dans tout ce qu'il entreprenait.
- C'est qui, qui a eu l'idée de ce jeu stupide ?

Il visa aussitôt le bocal de Sirius, tira, mais la pièce tomba sur le jeune homme. Le brun sourit, narquois.
- Bon je crois que le handicap n'est pas de trop.

    Dans les hauteurs du château...


Le regard de James se posa sur les escaliers qui semblaient ne plus vouloir bouger. Aucun bruit ne se faisait entendre. Les élèves devaient déjà être tous dans la grande salle, pour le repas. Il commençait aussi à avoir faim. Il posa les yeux sur la jeune femme, à côté de lui. Il n'aurait pas pu rêver mieux comme compagnie dans un moment pareil. C'était une excellente occasion pour apprendre à la connaitre. 

Il lui sourit. 
- Ça te dit un petit jeu pour patienter ?

Elle leva un regard vers lui, méfiante. S'il lui proposait un strip-poker, ou un autre jeu qui nécessitait le moindre rapprochement, ou le fait d'enlever un seul vêtement, la baffe partirait toute seule !
Cette méfiance, dans les yeux de sa belle, James ne se l'expliqua pas vraiment. Elle craignait quoi au juste ? Qu'il se jette sur elle ? Non mais ! Il n'était pas un pervers non plus ! 
- Ça dépend ... quel genre de petits jeux ?
Autant de méfiance dans sa voix, que dans le regard, le capitaineen était presque vexé. 
- Hum ... un action ou vérité ?

Lily fronça des sourcils. Action ? C'était vaste ça... Il pourrait lui demander beaucoup et surtout n'importe quoi. James sembla percer le fil de ses pensées, de plus en plus indigné.

- Eh ! je ne te demanderai jamais rien de compromettant, ou d'outrageant. Foi de Gryffondor ! Tu deviens vexante avec ta méfiance.

La jeune femme l'observa quelques secondes, avant de se radoucir.
- OK, OK... très bien alors. Va pour un action ou vérité. Mais tu commences.

La rouquine souffla, portant ses mains à ses lèvres soufflant dessus pour les réchauffer. Le gryffondor la regarda, étonné, ne remarquant que maintenant qu'elle était fraichement vêtue. 
- Tu n'as de pas cape ?

Un non de la tête de la part de la rousse fit danser ses longs cheveux roux dans son dos.
- Je pensais n'en avoir que pour deux minutes. J'ai confié mes affaires à Mary pour m'alléger, à cause des livres.

James se releva, ôtant tout simplement sa cape et la posant sur les épaules de la jeune fille. Elle releva un regard étonné sur lui.
- Mais tu n'es pas obligé. C'est toi qui vas avoir froid.

James lui sourit, rassurant.
- Oui, mais moi je ne fais pas trente kilos tout mouillé. Alors, tu t'enroules dedans, avant de tomber malade.

Il se rassit sur la pierre froide, sans rien dire. Lily l'observa, sans trop savoir si elle devait accepter ou refuser. Une partie d'elle n'avait nullement envie d'être redevable envers son camarade de classe, mais une autre commençait réellement à avoir froid. Et la cape du jeune homme était chaude à souhait, un peu grande pour elle, son ami la dépassant d'une tête, mais de ce fait, elle était encore plus au chaud.

Elle se releva, glissa les pans de la cape sous ses jambes, un doux sourire aux lèvres.
- Merci. Alors, action ou vérité ?

James ne réfléchit pas très longtemps. Il avait très envie de connaître la jeune fille, mais aussi qu'elle apprenne à le connaître. Et il se demandait quel genre de questions pourraient poser sa belle.
- Vérité !

Elle sourit, partant dans ses pensées. Est-ce qu'elle avait une question spéciale à poser au jeune homme ? Un truc particulier qu'elle aurait aimé savoir ? Une lumière s'alluma alors dans ses yeux, d'une intensité rare. Oui !
Elle tourna la tête vers lui et sourit, mesquine.
- Que signifient exactement vos surnoms ?

James cilla, sans comprendre.
- Quels surnoms ?
Il avait peur d'avoir compris. Une peur fortement justifiée, car ils n'avaient pas mille surnoms. Il pria pour que ce soit la signification du mot maraudeur qu'elle demandait.

- Lunard, Queudver, Patmol et Cornedrue. Vous avez d'autres surnoms ?
Une question prononcée avec beaucoup de malice enfantine.

James blêmit un peu plus. C'était la seule question, à laquelle il ne pouvait pas répondre. Mais vraiment la seule. Sur tous les mystères qui les entouraient, il fallait que dès le départ, elle lance le souaffle et vise en plein dans le cercle, marquant dix point. Il pouvait même dire qu'elle avait carrément attraper le vif d'or sur ce coup ! 150point pour la jolie rousse. Il en admira son intelligence. Elle était vraiment douée, même dans un simple jeu d'action ou vérité
- Double gage. Je ne répondrais pas à cette question.

Le regard de Lily se décomposa, déçue.
- Tu n'as pas le droit ! s'insurgea-t-elle.
Elle voulait savoir. Elle avait déjà posé la question à Remus, mais il lui avait répondu que pour le savoir, il fallait être un maraudeur. Et que les maraudeurs étaient composés de quatre personnes, pas une de plus. Alors, elle avait espéré que ce jeu lui donne la clef du mystère.

- Bien sûr que si. Je n'y répondrais pas et j'ai un double gage. C'est tout. Toi aussi, tu frappes en plein cœur des secrets des maraudeurs. On ne les délivre à personne et tu ne fais pas exception à la règle.

Lily se renfrogna, vraiment déçue. James n'était qu'un petit joueur. Elle tourna la tête à l'opposé, marquant sa désapprobation.
- Monsieur veut jouer, mais au final, monsieur n'en fait rien.

James sourit, sans entrer dans son jeu.
- Vois les choses comme tu veux, mais ce secret lie quatre personnes, pas une de plus. Et je ne le révèlerais qu'avec l'accord des trois autres. Et je connais déjà la réponse de Patmol. - Il sourit un peu plus, elle était magnifique quand elle était fâchée - Alors, ce double gage ?

Lily inspira, sans se retourner vers lui, réfléchissant. Bon, elle avait eu peu d'espoir qu'il lui dise tout, comme ça, mais elle ne risquait rien en demandant.  Elle plongea son regard dans le vide, réfléchissant. Un double gage ? Qu'est-ce qu'elle pourrait demander ... Elle n'en avait aucune idée. Elle n'était pas très douée dans ce genre de jeu qui laissait une petite place à l'imagination. Avec les filles, c'était plus facile, elles les connaissaient mieux, elles avaient des sujets de conversation en commun.
- Je ne sais pas trop ...
- Bon bah... on se note double gage contre moi et tu réfléchiras plus tard. Je voudrais finir le jeu avant qu'on ne se transforme des statues de glace.

Elle sourit, malicieuse, acquiesçant de la tête.
- Il aurait été plus simple de répondre à ma question.
- Il aurait plus simple de poser une autre question. Action ou vérité ?
- Vérité !

Elle n'avait pas particulièrement envie de se retrouver à faire elle ne savait quoi, sous le bon vouloir de Potter. Le jeune homme plongea dans les prunelles émeraude de la jeune femme.
- Très bien. Est-ce que Servil... Rogue te manque ?

Il s'était repris à temps sur le surnom qu'il donnait d'habitude à son pire ennemi. Mais devant sa future épouse, il se devait de faire des efforts et ça commençait par changer de comportement avec l'idiot du village. Un léger pli apparut entre les sourcils, si parfait selon James, de la jeune femme. La question l'étonna un peu. Elle n'aurait pas cru que ça faisait partie de des préoccupations du jeune homme. Et elle-même, elle n'en savait trop rien. Elle ne s'était pas encore posé la question. Mais la réponse semblait malgré tout évidente.

- Non !

Non, son ancien meilleur-ami ne lui manquait pas. En fait, elle l'avait perdu bien avant l'incident des B.U.S.E.S. Elle fit lentement non de la tête, appuyant ses propos. James l'observa, sans intervenir.

- Je crois qu'on n'était déjà plus amis depuis quelque temps. Les dernières semaines, j'ai passé mon temps à le défendre contre tous. Pas seulement vous, mais aussi contre mes amies. Sarah ne comprenait pas comment je pouvais rester avec lui. Elle me disait qu'il l'insultait dès que j'avais le dos tourné. Qu'il la traitait de sang-de … - Elle ne prononça pas le dernier mot. - Et Mary... Après ce que Mulciber lui a fait... Et Severus a qualifié ça de blague... J'ai essayé de le défendre, de dire qu'il était embrigadé là-dedans, mais qu'il ne pensait rien de leurs idéaux. Ça n'a rien changé. Pour elles, il était un serpentard, un vrai. Il partageait leurs idéaux et il deviendrait un mangemort. - Elle soupira, les yeux rivés sur ses chaussures. - Il ne s'en cache même pas... J'en ai eu assez de me battre contre des moulins à vent. J'avais l'impression d'être Don Quichotte. Et ça m'épuisait. L'épisode des B.U.S.E.S n'a été qu'un point de non-retour.

James fronça les sourcils.
- Qui ça ? - Elle releva les yeux sur lui, sans comprendre le sens de sa question - Don qui-choit ?

Elle sourit, amusée.
- Don Quichotte de la Manche et son fidèle Sancho Panza, les picaresques héros inventés par Cervantès. Tu ne connais pas ? Il prenait les moulins à vent pour des ennemis et il les combattait. Aujourd'hui se battre contre des moulins à vent signifie se battre contre un ennemi qui n'existe pas ou pour des causes sans intérêt voir, comme c'était mon cas, pour des causes perdues d'avance. Tu vois le genre ?

James acquiesça de la tête. Voilà un livre qu'il aimerait bien se procurer.
- Non, je ne connais pas, mais je vais me renseigner. Les moldus ont parfois des expressions vraiment bizarres. Passionnantes, mais bizarres.

La rousse haussa un sourcil.
- C'est l'hôpital qui se moque de la charité. Ce sont les vôtres qui sont vraiment déroutantes. Enfin... Satisfait de ma réponse ?

James acquiesça de la tête. Plus que ravi. Il ne s'était pas attendu à une telle parenthèse de sincérité venant de la jeune fille. Elle poursuivit.
- Action ou vérité ?
- Vérité !
Il retentait, en espérant qu'elle n'avait pas d'autres questions aussi perfides que la précédente.

Lily réfléchit quelques minutes. Une question lui vint alors à l'esprit. Un fait qui la tracassait depuis bien longtemps, même si elle n'y apportait aucune importance, au vu du peu de sentiments qu'elle éprouvait envers James. Elle allait la poser de façon générale.

- Tu prônes l'égalité des sangs pour le port de la baguette. Tu ne fais aucune différence entre les sang purs, les nés-moldus et les sangs mêlés.
- C'est ça ta question ? James fronça les sourcils.
- Attends, j'y viens- La gryffondor fit non de la tête. - Imagine que tu tombes amoureux d'une sang mélée ou d’une née-moldue.

Le sourire de James s'agrandit, illuminant son regard. Un regard intense qu'il plongea droit dans les iris émeraude de la jeune fille.
- J'imagine très bien. Mais alors, bien plus que tu ne le crois.

Lily rougit légèrement face à ce regard, se sentant visée en plein cœur. Elle toussa légèrement, se libérant d'un chat dans la gorge, pour se redonner contenance.
- Ça ne te ferait rien d'être celui par qui le sang des Potter serait souillé ?

Cette fois, James fut complètement déconcerté par la question de sa camarade de classe. Le sang des Potter ? Souillé ?

- Tu es bien sang pur. Mais dans la mesure où tu épouses une sang-mêlée ou une née-moldu, tes enfants seront sang-mêlé.

Pourquoi se justifiait-elle ? Elle ne savait pas trop. Mais elle avait l'impression d'avoir fauté avec sa question. C'était une réalité. Si jamais il épousait une née-moldue, ou une sang-mélée, il serait le dernier sang pur de sa famille.

James partit alors dans ses pensées, cherchant une réponse convenable.
- En fait, on ne voit pas les choses comme ça.

Lily releva les yeux sur lui, se pelotonnant un peu plus dans la cape du gryffondor.

- Non ! Pour nous, si les Potter sont, à l'heure actuelle, une famille de sang-pur, ce n'est qu'une coïncidence. Au fil des générations, chacun de mes ancêtres a trouvé l'amour dans les yeux d'une personne de sang pur. Mais ça s'arrête là. Ils n'ont pas côtoyé toute leur vie que des sang-purs, comme le font les familles Black ou Lestrange. Ils ne se sont pas enfermé dans le monde des sangs purs. Du moins, je parle, là, pour mes parents et mes grands-parents. Non. C'est juste qu'ils sont tombés amoureux de personnes de sang pur. Rien de plus. Autrement, ma famille serait de sang-mêlé depuis bien longtemps.
Il sourit, alors, rivant son regard dans celui de sa belle. 
- Mes parents aimeraient que je tombe amoureux d'une sorcière. De ça, ils ne s'en cachent pas. Ils aimeraient que leurs petits-enfants vivent dans le monde de la Magie. J'hériterais du cottage de ma famille à mon mariage. Et mon village est semi-magique. Les familles de sorciers vivent parmi des Moldus tolérants, mais ils sont souvent soumis à des sortilèges de confusion. Alors, je crois qu'ils veulent surtout que ma future femme n'ait pas peur de la magie. Mais peu importe son sang, qu'elle soit sang-pur, née-moldue, ou cracmol. ça n'a aucune importance, tant que je suis heureux. Et puis...
Il sourit un peu plus, son regard se faisant bien plus tendre.
- Lily, tu es née-moldue. Mais dans cette école, il n'y a aucun sorcier ou aucune sorcière, tout sang confondu, qui ne t'arrive à la cheville. Même moi, même Sirius... On ne te défierait jamais en duel singulier. Pas parce que tu es une fille, mais parce que tu es redoutable avec une baguette à la main. Tu n'as sincèrement aucun complexe à avoir par rapport à ton sang. Et tu es bien la seule raison qui aurait pu empêcher Rogue de s'aveugler de ces imbécillités sur la nature du sang, peu importe sa maison. Tu es la preuve vivante que leur discours n'est qu'un ramassis de foutaises.

La jolie rousse sourit, rougit, flattée par les propos du jeune homme. Elle n'avait aucun complexe... Ou peut-être que si. Elle n'avait pas réussi à sauver Severus. Ça l'avait beaucoup fait douter d'elle. Mais il n'y avait pas de raison. James marquait un grand point.
- Très bien. Alors, je choisis Action.

Le regard de James brilla d'envie, ce qui lui fit peur sur le moment.
- Très bien. J'aimerais que tu viennes te balader avec moi. Juste une balade, à deux, sur mon balai.

Ça faisait longtemps qu'il en rêvait. En fait, depuis qu'il avait vu Sirius et Remus partir dans les airs, quelques jours plus tôt.

La jeune fille cilla, étonnée. Une balade dans les airs ? Sur le balai de James ?
- D'accord.

Le regard du jeune homme pétilla un peu plus. S'il y avait bien un domaine dans lequel il était imbattable, c'était dans les airs. La préfète, elle, était peu rassurée. Elle n'aimait pas voler. C’était le domaine dans lequel elle était la moins douée. En première année, le cours de vol était celui où elle avait eu le plus de mal. Pas de baguette, pas de mot… juste du talent. Et souvent, le balai qu’elle utilisait ne l’aidait pas. Elle ne possédait pas de balai propre car c’était un achat inutile pour ses parents. Du coup, elle ne pratiquait plus le vol depuis sa seconde année.
Mais là, elle serait juste passagère. Et puis ce n'était qu'une balade.
- Alors, action ou vérité ?
- Action.

Pour changer un peu. Et il se demandait ce que pourrait lui demander la jeune femme. Celle-ci ne sembla pas très satisfaite. Elle n'était pas douée pour ça, elle lui avait pourtant bien dit... Elle sourit alors, se mordant la lèvre, presque taquine. Elle avait aussi envie de jouer et de tester les limites de son ami, dans une moindre mesure.
- Ok, alors au prochain match de Quidditch, je veux que tu laisses Black sur le banc.

James cilla incrédule, entendant presque son cœur se briser d'un coup.
- Quoi ?

Lily leva le menton, fière de son idée.
- Tu as des poursuiveurs remplaçant en cas de blessé non ?
James déglutit, acquiesça gravement de la tête.
- Eh bien voilà, tu remplaces Black, il ne doit pas jouer.

Mais... c'était perfide ! Méchant ! cruel même ! Pour lui ! pour Sirius ! Pour l'équipe entière ! leur maison... pour la coupe des maisons ! Pour tout !!!

- Tu sais que si je fais ça, on va perdre la coupe de Quidditch.
- Je suis sûr que le remplaçant fera bien son travail. Il faut bien qu'il joue, les poursuiveurs ne bougent jamais chez les Gryffondors.
- Ne tournent jamais... précisa-t-il, peu ravi. Une équipe ne bouge pas ses joueurs, elle les faits tourner.
- Oui si tu veux ! Fais-les tourner alors.

Et elle sourit, très amusée par la mine déconfite du capitaine, avant de partir dans un léger éclat de rire, sous le regard soudain charmé de James. Elle posa alors délicatement sa main sur son avant-bras, toujours ce sourire plein de malice enfantine aux lèvres.
- Je plaisante, rassure-toi. Tu verrais ta tête !

Mais non, James ne voyait pas sa tête, il entendait juste son rire et il voyait juste la douce main de Lily sur son avant-bras. Elle avait été tactile avec lui, son langage naturel, comme elle l'était avec Remus. Il souffla, soulagé.
- Ouf ! Tu m'as fait peur ! Je nous voyais déjà perdre la coupe de Quidditch et mon amitié avec Sirius. Il aurait surement cafté à ma mère et j'aurais été puni.

Lily fait une petite moue tristounette.
- Oh ! Le grand Potter a peur de sa maman ! railla-t-elle gentiment.
- Oh oui, elle est redoutable la maman Potter. Bon, plus sérieusement ?

Lily reprit sa réflexion. Un gage... un vrai cette fois... Tiens en parlant de maman...
- Je veux que tu me prépares des brownies, fait maison bien sûr.
Les sourcils de James se froncèrent. Fait maison mais ...
- Tu sais que les elfes de maison sont très doués pour faire la cuisine.

La gryffondor secoua ses longs cheveux, dans un signe de négation.
- Fait par tes petites mains ! Un point c'est tout !
- Bon ok ...
- Vérité !enchaîna Lily, en commençant à se prendre au jeu.

James réfléchit. Une question qu'il s'était toujours posé ... Voyons... Un éclair passa dans ses yeux.
- Décrit-moi le dortoir des filles.

Lily posa sur lui un regard perplexe.
- Quoi ? Tu plaisantes ?
- Non ! On n'a jamais pu y mettre les pieds et je veux savoir comme c'est. Vous pouvez venir quand vous voulez chez nous. Je trouve injuste que la réciprocité ne soit pas vraie. Comme si on pouvait vous faire plus confiance qu'à nous.
Il souffla de rage face à cette injustice.

- Double gage ! - Face au regard mécontent de James, elle ajouta : Je ne dévoilerai jamais le secret notre antre. Jamais, moi vivante, je ne parlerais. Les filles prêtent un serment pour ne rien divulguer sur nos dortoirs. Alors, double gage.

James souffla, frustré. Il avait espéré pouvoir savoir... Bah tant pis.
- Bon, on dispose chacun d'un double gage. Ils s'annulent.
- Ça me va très bien.

    Pendant ce temps dans les cachots....


- Tu n'es pas très doué, on te l'a déjà dit ?
Remus sourit amusé.

Sirius souffla de rage, essayant de mettre la petite pièce dans le bocal en face de lui.
- Forcément, vu que je joue avec ma mauvaise main. Tu as été un très mauvais joueur sur ce coup-là, Remus John Lupin. Tu le sais !

Remus haussa les épaules, pas du tout d'accord.
- C'est le jeu. Tu as lancé un défi, tu as raté, tu assumes.

Depuis dix minutes qu'ils jouaient, et Sirius n'avait rien mis, Remus avait un tir réussi à son actif. Le brun avait dû boire cuit sec un petit verre de vin rouge. Ce n'était pas très bien passé, car c'était un alcool fort pour lui. Une chance qu'il ne remplissait que le fond du bocal. Il lança la pièce, qui vint atterrir sur son ami. Il grogna, féroce. Une manie qui rappelait fortement son animagus, Padfoot. Ça faisait longtemps que Remus n'avait pas croisé le chien noir aux yeux gris. 

Remus prit la pièce, la lança et celle-ci vint atterrir dans le bocal dans un léger tintement. Sirius bouda.
- Pffff...

Remus attrapa la bouteille, versant un fond de liquide rouge vif dans le verre de fortune. Sirius inspira, prenant le bocal, le portant à ses lèvres et buvant d'un coup, sans se poser de questions.
Les questions amenaient le doute ; le doute entraînait l'hésitation et l'hésitation favorisait la peur. 
Et il n'avait peur de rien ! Absolument de rien. Sauf peut-être de certaines vérités. Il grimaça. Le goût était vraiment bizarre. Remus rigola légèrement.
- Dire qu'à la base, c'est un alcool qui se déguste lentement, tout au long du repas.
Sirius passa le dos de sa main sur ses lèvres, essuyant les gouttes de vin rouge.
- Si tu le dis. À moi.

Il prit la pièce, posant son regard sur le bocal, essayant de bien se concentrer. Il n'aimait pas utiliser cette main, mais alors pas du tout. Il n'était pas à l'aise, il avait des mouvements gauches, indécis, imprécis. Ce qui allait parfaitement à Remus, qui n'avait pas particulièrement envie de finir bourré. Sirius visa du mieux qu'il put et cette fois, par un heureux hasard, ça fit mouche. 
- Enfin !
Remus grimaça, avant d'enlever la pièce du bocal.
- Eh bien... Bravo.
Sirius attrapa la bouteille, un sourire narquois aux lèvres et remplit le fond.
 - À vous, monsieur Lupin !

C'était là que les choses se corsaient pour le préfet. Il n'aimait pas l'alcool. Il le supportait mal, du fait de son état de fatigue. Mais il était beau joueur. Il porta le verre à ses lèvres, sentant le parfum corsé du raisin. Breuk ! Une odeur trop forte pour lui. Il but alors la liqueur d'une traite, avalant, sans respirer. Mais trop tard. Le goût était en lui, dans ses papilles, ses narines. Une forte d'odeur alcoolisée, très ragoûtante. 
- Breeuk, ce n'est vraiment pas top.
Il prit la pièce, la lança et visa sans parvenir au but.

La petite scène se reproduisit durant quelques lancés avant que Sirius ne fasse mouche. 
- Alors... Sirius sourit, sans prendre la bouteille. - Tu sais qu'on peut corser le jeu et donner des gages.
Remus haussa un sourcil, se demandant ce que son ami avait derrière la tête.
- Tu penses à quoi ?

L'animagus réfléchi alors. Il risquait de ne pas marquer souvent avec sa main gauche. Donc, il devait se la jouer fine. Et il avait envie d'interroger son ami sur un sujet bien précis. Un sujet qu'ils n'avaient jamais abordé tous les deux. Ce serait peut-être un moyen de tâter le terrain.
- Je vais te poser une question. Et tu réponds sincèrement. - Remus acquiesça de la tête. Si ce n'était que ça... - Est-ce quelqu'un qui te plaît à Poudlard ? 

Le lycanthrope cilla, interdit, les battements de son cœur raisonnant affreusement dans sa poitrine. Il s'était imaginé une multitude de questions, mais pas celle-là.
- Bien sûr que non !

Sirius fronça les sourcils.
- Pourquoi bien sûr que non ? Ce n'est pas si évident...
- Sirius, tu m'as bien regardé ?
- Bah oui...
Le brun ne lâcha pas le regard de son ami, sans comprendre. Il voulait dire quoi le Remus par-là ?
- À priori non. Tu sais quelle est la probabilité que je plaise un jour à quelqu'un ? Néant.
- Pourquoi tu dis ça ?
Sur ce coup, il ne comprenait pas le délire du lycan. Où était le rapport ?
- Sirius, je suis loin d'avoir seulement la base d'un type potable pour une fille. Quand elle pose les yeux sur moi, ce n'est pas des regards pleins d'amour qu'elle me jette. Plutôt des regards d'horreur.

Le regard de Sirius s'emplit de rage.
- C'est juste qu'elles sont de parfaites idiotes. Mais ne dit pas que tu es laid. Ça, c'est faux Rem', et tu le sais. Je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas plaire à quelqu'un. Au contraire...

Remus secoua la tête et remplit le fond de son verre.
- Si c'est pour répondre à des questions aussi stupides, je préfère boire.

Sirius tiqua, piqué au vif, profondément vexé. Des questions aussi stupides ? Sérieusement ? Il était stupide avec ses questions ? Dire que ce n'était qu'une question anodine pour commencer, afin d'en poser des plus personnelles. Et le jeune homme vida son verre, comme un grand garçon. Sirius ne le regarda même pas faire, les yeux rivés dans le néant. 

Remus bouillait de l'intérieur. Pourquoi lui avait-il posé la seule question à laquelle il ne pouvait que mentir. Et mentir en regardant droit dans les yeux, c'était hors de question. C'était bien plus simple de s'énerver et de se vexer. Mais c'était la seule question où la réponse était « oui... toi ! »

Et cette réponse, il ne pouvait pas la formuler tout haut. Il perdrait son ami, il perdrait la personne qui compte le plus pour lui. 
Remus prit la pièce et la lança. Celle-ci alla atterrir derrière Sirius, qui la reprit en main, la lança et visa exprès à côté, sans aucun regard pour son ami. 
- Finalement, c'est ce jeu qui est stupide.

Il se leva, froid et prit la bouteille dans ses mains. Il la reboucha, la remettant en place, faisant de même avec les bocaux, après un petit coup de nettoyage grâce à sa baguette. Remus avait bien vu le changement d'humeur chez le jeune homme et il s'en voulait déjà. Il l'avait vexé, en s'énervant de la sorte. Mais c'était soit ça, soit le perdre. 
Et des deux maux, le moindre n'était-il pas le meilleur ? Ou du moins, le moins pire ?

Sirius se rassit sur le sol, les yeux rivés dans le vide. Au fond, c'est vrai qu'il était stupide... Comment avait-il pu croire qu'il pourrait pu se confier à Remus sur ce côté-là de sa vie ? Le jeune homme ne voulait pas parler d'amour et de sentiments, il ferait pareil ! Il ferma définitivement cet accès sur sa vie privée au lycanthrope. Il ne poserait plus jamais de question et n'y répondrait jamais non plus.

Remus voulut parler, s'excuser, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Ils restèrent assis dans le cachot, encore deux longues heures, en silence, jusqu'à ce que leur professeur revienne mettre la bouteille qu'il avait emportée dans son bureau en place. Aucun des deux ne franchit le pas pour briser ce mur entre eux, et Remus savait très bien que cela pouvait durer plusieurs jours. Mais il n'avait pas eu le choix. Bien à l'abri sous la cape, ils se faufilèrent hors de la réserve, enfin libre ! Une fois hors de vision du professeur, Sirius quitta la protection de la cape, s'éloignant du lycanthrope, sans un mot, prenant une autre direction. Remus resta seul, fixant le couloir vide. Pourquoi avait-il fallu qu'il lui pose cette question-là ?

    Dans les hauteurs du château


- Ma famille est assez particulière. Quand tu es moldu et que tu découvres, du jour au lendemain, que ta fille est une sorcière, ça fait un sacré choc. 

Lily avait opté pour une vérité et James lui avait demandé de parler de sa famille. Elle avait commencé quand ils entendirent un bruit bien distinct. Les escaliers se réveillaient. Ils se levèrent dans un même mouvement, l'un d'entre eux se dirigeait vers eux.

- Vite !

James prit son sac sur l'épaule, et une grande partie des livres de la jeune fille. Lily attrapa le reste. L'escalier arrivait juste au niveau de leurs pieds et un pas plus tard, ils furent libérés. Cette fois, ils atterrirent sur la passerelle du sixième étage, la vraie. Celle qui donnait accès au septième.

- Enfin ! Allez ! Vite au chaud.

Ils entendirent un flot de paroles arriver vers eux. Les élèves qui venaient de manger et regagner leur salle commune.

- On a manqué le repas...

James s'en désolait. Il avait réellement faim. Une fois qu'il serait réchauffé, il irait faire un tour dans les cuisines. Les deux gryffondors se hâtèrent dans les couloirs, regagnant la chaleur de leur salle commune. James frissonna en y entrant. Il était gelé. 
Il se dirigea vers une table, faisait mine de rien et déposant les livres dessus.
- Et voilà, je ne peux pas aller plus loin.
 
Lily lui sourit, étrangement ravie de ce petit moment en tête-à-tête, qu'ils avaient partagé. Elle enleva la cape qu'elle portait toujours sur les épaules et qui lui avait tenu bien chaud, la rendant à son propriétaire. 
- Merci pour tout James. Et on se revoit pour les brownies et la balade en balai.

James acquiesça, sans doute plus ravi que la jeune femme. Ils avaient vécu un moment magiques à deux. Un vrai bout de paradis, malgré le froid qui lui avait cisaillé la peau.
- Je ne l'oublierai pas.

Lily prit les livres et regagna son dortoir. James se jeta à côté du feu, s'asseyant à même le sol et se réchauffant les doigts de pieds et les mains. Il était frigorifié !!!!
Note de fin de chapitre :


Et voila deux petits têtes a têtes. Un rapprochement du coté de James et Lily et un éloignement du coté du Sirius et Remus.

Une Lily perfide, presque machiavélique avec ses questions et ses gages. Les secrets des Maraudeurs commencent àla travailler. Mais n'est pas dans la confidence qui veut. Un jour peut être ^^

Un Sirius qui essai de se confier mais Remus n'est pas du tout réceptif (lui aussi est perfide avec son handicap). Allez, ils ne se disputent jamais bien longtemps.

Et James ? il a le sens du sacrifice et il a froid.
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