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News

Nuit de Noël de décembre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 150e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 13 décembre. Il s’agira d’une édition spéciale ‘Noël autour du monde’, qui durera de 17h à 3h du matin. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De L'Équipe des Nuits le 01/12/2024 21:51


Recrutement - Grand Ménage Orange


Appel à candidatures - Renfort sur le Grand Ménage Orange

Comme le titre de ce message l'indique, les modératrices sont en recherche (un peu) désespérée de plusieurs volontaires pour nous prêter main forte sur le GMO (pour rappel : lecture et vérification des fics des adhérents qui ne sont pas passées par la modération manuelle sur la période 2020-2024).

Au stade actuel, nous avons vérifié environ 970 chapitres sur 4800, soit près de 21 % du total, pour un GMO lancé en mars 2024... En raison de nos contraintes personnelles, nos vies IRL, notre motivation souvent fluctuante et le fait que nous sommes peu nombreuses, nous voyons avec difficulté le bout du tunnel.



Nous aurions besoin donc de plusieurs volontaires (tout renfort est le bienvenu, donc on accueille toustes celleux qui le veulent bien !), pour la durée qui conviendra à chacun.e (si vous n'êtes disponibles que pour 1, 2 mois, aucun problème, et si vous êtes d'accord pour nous épauler plus longtemps, c'est parfait aussi !), à partir du 1er décembre.

 

Les candidatures sont ouvertes du 13 novembre au 30 novembre, et vous pouvez postuler ou demander de plus amples informations sur ce que serait votre mission en envoyant un MP sur le forum à l'une d'entre nous (Eanna, Violety ou PititeCitrouille).

Merci par avance à celleux qui se proposeront !

Les Modératrices d'HPFanfiction


De Equipe de Modération d'HPFanfiction le 13/11/2024 15:50


Nuit de novembre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 149e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Samedi 30 novembre. Il s’agira d’une édition spéciale, dédiée à la gastronomie, qui durera de 17h à 3h du matin. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'équipe des Nuits le 03/11/2024 17:05


Les Podiums en automne !


Bonsoir à toustes !

Félicitations à Tiiki et Juliette54 qui remportent respectivement le coup de coeur des lecteurices avec "Le Jeu de la Bruine" et le coup des Podiums avec "Et cincta ferro Bella", pour la sélection "Poésie" !

Nous nous retrouvons dans un mois avec notre sélection de texte sur le thème qui a remporté le vote pour l'hiver 2024 : la résistance !

 


De Equipe des Podiums le 01/11/2024 23:10


Nuit du vendredi 25 octobre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 148e édition des Nuits d'HPF, placée sous le signe de l’épouvante, se déroulera le Vendredi 25 octobre à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'Équipe des Nuits le 09/10/2024 12:52


Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Les Années Maraudeuses : d'Or et d'Argent par Crepuscule64

[109 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

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Note de chapitre:

Une simple fin de journée, entre rencontre et conversation... Sauf que pour beaucoup, elle va finir de la même façon : avec un arrière-goût très désagréable dans la bouche : celui de l'injustice.
Sirius Black marchait dans les couloirs, perdu dans ses pensées, le regard dans le vide, sans voir le monde autour de lui. Les cours étaient terminés et il voulait aller se rafraîchir un peu les idées. Il avait besoin d'air frais, besoin de se détendre un peu. Et le parc était idéal pour ça. Quelques élèves avaient osé braver le froid pour venir faire une bataille de boules de neige ou un bonhomme de neige. Il sourit en observant deux petites premières années former un ange dans la neige. Allongées sur le sol, elles balayaient la neige avec leur bras pour former les ailes et avec leur pied pour former la robe. Il l'avait souvent fait avec Regulus, quand ils s'entendaient encore, avant Poudlard, avant sa répartition... Après, il n’avait plus joué dans la neige avec son cadet.

Regulus... Il ne lui avait pas parlé depuis un moment, depuis la mort d'Alphard en fait. Leurs chemins étaient bien séparés, désormais, plus rien ne les rapprochait. Il prit un peu de neige dans sa main. Que se passerait-il s'il osait un jour assumer au grand jour ce qu'il était au fond de lui ? S'il osait affirmer haut et fort au reste du monde qu'il était gay ? Qu'il aimait les hommes ? Comment sa famille réagirait-elle ?
Comme Lestrange et sa clique face à Séraphin Bones… Mais sans doute en bien pire.

Une profonde boule d'angoisse apparut au creux de l'estomac lui broyant littéralement les entrailles face à cette perceptive. Au fond de lui, il savait que les Black ne resteraient pas sans réagir. Ils ne laisseraient pas passer un tel affront, une telle erreur de la nature. S'ils redoutaient sans doute plus que tout au monde qu'il ne se marie avec une impure, que leur sang soit souillé comme celui de la lignée de Cygnus avec la petite Nymphadora... Il savait que de s'afficher un jour avec un homme, officiellement, ouvertement aux yeux du monde, ce serait pire que tout pour sa famille biologique.

L'affront serait suprême, la honte la plus absolue. Il ne serait plus qu'une déchéance, qu'un déshonneur. Si les Black pouvaient comprendre que l'amour faisait commettre des erreurs, comme un sang souillé avec un impur, ils ne pourraient jamais admettre qu'un des leurs était atteint de cette tare.
Si les mentalités commençaient à évoluer dans le monde des moldus, celui des sorciers était loin de seulement admettre que ce n'était pas une déviance, une dégénérescence mentale, un mal suprême que seul le sang versé et la mort pourraient nettoyer.

- Black... Sans ta petite troupe !

Cette voix le fit frissonner de dégoût. Sirius se retourna lentement vers le propriétaire, croisant un visage à la peau grasse et aux cheveux mal lavés. Une allure peu assurée, des bras ballants qui le faisait penser à un pantin mal articulé.

- Servilus sans ta petite troupe... Ah non, au temps pour moi, tu n'as pas d’amis. Donc normal que tu sois tout seul. Mes excuses.
Sa voix était des plus charmantes.

- Tu te crois malin.
Le Serpentard avait sa baguette à la main, Sirius plongea la main dans la poche de sa cape, sentant la sienne, la caressant doucement du bout des doigts.

- Oui ! Malin, intelligent, beau, charmant... Tout ce que tu n'es pas en quelque sorte. Alors, on est devenu majeur ? Désolé, on t'a un peu délaissé cette année. On ne t'a rien envoyé, mais tu comprends, d'habitude, c'est Evans qui nous rappelle le grand événement. Mais cette année, elle n'y a même pas pensé. Honte à elle !

Severus Rogue serra un peu plus sa baguette dans sa main, avec rage. En effet, le neuf janvier, il avait fêté sa majorité. Et oui... D'habitude, il fêtait son anniversaire avec la jolie rousse, mais pas cette année.
- Merci de m'avoir oublié, railla-t-il, plein de haine.

- Remercie Evans !
Sirius sourit avec ironie. Quelques élèves autour d'eux observaient la scène. Le Gryffondor sortit lentement sa baguette de sa poche, prêt à répliquer, si jamais le besoin s'en ferait sentir.

- Au fait, rassures-toi, pour son anniversaire, on a prévu une grande fête, on va bien s'occuper d'elle. Enfin... James va bien s'occuper d'elle.

Il lui adressa un clin d’œil, le serpentard serrant un peu plus sa baguette entre ses doigts. Cette fois, il n'allait pas le manquer. Son sortilège était prêt, dans moins de deux minutes, Sirius Black serait à l’infirmerie !
- Mais je te préviens, ton invitation s'est perdue... Euh... Non, attend ! Ton nom ne figurait pas dans son carnet d'adresses. Vous ne vous entendez plus ?

Severus serra le poing de rage. S'ils ne s'entendaient plus, c'était entièrement de sa faute... De leurs fautes ! Les maraudeurs étaient la cause de tous ses malheurs. Il avait perdu Lily à cause d'eux et il se vengerait. Un sort et il pourrait se débarrasser de cet imbécile.

- Tu te crois malin, pourtant tout seul, sans tes abrutis d'amis, tu n'es rien. Si j'étais toi...
- Tu serais bien plus intelligent, bien plus beau, bien plus aimé, bien plus populaire...

Quelques rires retentirent dans la petite assemblée d'élèves qui s'était regroupée autour d'eux, en restant à distance raisonnable malgré tout, afin d’éviter tout sortilège perdu. Severus enragea un peu plus.

- Bref, tu n'aurais qu'à y gagner, mais bon... Toute ta vie, tu ne seras jamais rien d'autre que toi. Un adepte de magie noire, futur mangemort, sans aucun ami.
- Je préfère être sans amis que mal entouré…
- Ah pour une fois, je suis bien d’accord avec toi, évite de copiner avec Lestrange et sa bande de futurs mangemorts. Et moi j’éviterai de copiner avec Evans… Bien que je vais avoir du mal… Elle semble nous apprécier de plus en plus…

Le serpentard inspira, sa main se serrant sur sa baguette, il fit un pas, un mouvement… Mais…

    « Qu'avons-nous là ? »


Une autre voix, encore plus agaçante que la première. Sirius posa les yeux sur Argus Rusard qui venait d’apparaître, son chat à ses pieds.

Le gryffondor rangea aussitôt sa baguette, peu ravi de ne même pas avoir pu se battre face au gringalet gras.
- Rien du tout. On discute simplement.
- Et vous discutez une baguette à la main ? Je vous prends en flagrant délit de combat, ne le niez pas Black.
- Je ne nie rien, je dis juste que vous arrivez trop tôt ! On ne s'est pas encore battu, on n'a encore rien fait.

Severus inspira, peu ravi de l'intervention du concierge de l'école. Cela allait lui écorcher les lèvres d'être d'accord avec son pire ennemi... Mais quand il faut, il faut !
- En effet, il ne s'est rien passé.
- Pas encore, précisa le rouge et or. D’ailleurs, si vous pouviez repasser dans cinq minutes, vous aurez ma reconnaissance éternelle.
Il sourit, charmeur, mais avec Rusard, les chances de réussite de l’amadouer étaient de moins dix en dessous de zéro.

- Balivernes ! hurla le concierge. Vous serez tous les deux en retenue samedi. Maintenant, disparaissez !

Sirius entrouvrit la bouche, mais se tut. Oh et puis zut ! Tant pis ! Une retenue de plus ou de moins, mais quand même... C'était de l'injustice… À cinq minutes près. Le concierge était toujours au mauvais endroit, au mauvais moment.
Le rouge et or prit la direction du lac, agacé, sans se retourner. Une colle le samedi suivant... manquez plus que ça !


    Au même moment, dans les hauteurs du château.
Lily Evans sortait de la bibliothèque où elle y avait passé l'après-midi avec Karine Vance, la préfète des Serdaigles, et sa petite sœur Emmeline, d’un an plus jeune qu’elles.
Elle appréciait beaucoup Karine. Elles avaient sympathisé dès leur première année : un après-midi pluvieux et un livre qu'elles voulaient toutes les deux pour leur cours de potion. Une rencontre banale, sans grand éclat si ce n'est un "pile ou face" pour savoir qui aurait le précieux manuel puisqu'elles l'avaient repéré en même temps. Et l'histoire avait fini à la même table, en train de plaisanter et d'explorer la fin de leur programme et les potions qu'elles seraient amenées à créer dans un avenir proche. Depuis, elles étaient devenues de proches amies.

Mais pour l'heure, Lily, son sac de cours sur l'épaule, hâtait le pas pour regagner sa salle commune. Le froid des couloirs lui cisaillait les jambes, malgré sa jupe longue et ses collants chauds. Elle resserra un peu plus sa cape de sorcière, où son insigne de préfet trônait avec fierté. Elle hâta un peu plus le pas, mais se stoppa d'un coup, reculant de deux pas. Quelque chose venait de s'écraser à ses pieds une seconde avant. L'odeur qui s'ensuivit lui donna envie de vomir.

Une bombabouse ! Elle eut à peine le temps de reculer de deux pas qu'une autre venait de s'écraser devant elle, à ses pieds. Elle leva les yeux vers le plafond où un ricanement à donner la chair de dragon venait de se faire entendre.

- Peeves ! Laisse-moi tranquille !

Mais c'était mal connaître l'esprit frappeur de Poudlard. Le mauvais génie fit un tour sur lui-même, improvisant une danse avant de la bombarder de nouveau. Sa seule échappatoire ? La fuite ! Un demi-tour plus tard, Lily partit en courant sous le flot des bombabouses lancées par l'esprit du mal.

Celui-ci entreprit de la poursuivre, ravi de s'en prendre à un préfet de l'école. C'était ses victimes préférées.
Mais au détour d'un couloir, la jeune fille heurta violemment un autre élève !

Le choc fut rude et elle manqua de tomber à terre. Elle sentit des bras musclés se refermer sur elle, puissants, protecteurs, l'emprisonnant pour l'éviter de chuter.

- Lily ? Mais qu'est...

La jolie rousse eut à peine le temps de relever les yeux sur James Potter, que celui-ci la serra un peu plus dans ses bras, contre lui, avant de lui faire opérer un demi-tour, pour s'intercaler entre elles et des objets qui leur arrivaient dessus. Il sentit plusieurs impacts dans son dos, une odeur des plus nauséabondes se faisant aussitôt sentir.

- C'est Peeves... armé de bombabouses ! articula-t-elle, sous le regard horrifié du lion.

Et le même ricanement retentit de nouveau.

- Touché ! Et un capitaine à terre ! Un capitaine à terre ! Trois points pour Peeves le Magnifique !

- Fuyons !
James saisit la main de la jeune fille, avant de l’entraîner dans les couloirs. Au détour de l'un d'eux, il ouvrit une porte et la fit entrer dans une minuscule pièce. Le seul moyen d'échapper à Peeves était de le semer. Le brun le savait bien. Les deux gryffondors se retrouvèrent enfermés dans un placard à balais... eux et l'odeur que dégageait maintenant la cape de l'un d'eux.

La préfète reprenait difficilement son souffle, loin d'avoir la condition physique d'une coureuse de marathon, posant son regard sur le brun, qui lui ne semblait pas le moins du monde essoufflé. Ce dernier tendit l'oreille, écoutant ce qui se passait dans le couloir. Il entendit le ricanement de l'esprit frappeur s'éloigner, puis disparaître.

Un silence s'installa dans la pièce. La préfète observait le jeune homme, le cœur battant toujours, presque sur le point de rompre, mais les battements se firent plus doux, plus légers. Son regard se posa sur ses bras. Il l'avait retenu avec une telle force, une telle puissance.

Sur le moment, elle en avait été presque totalement déroutée. Elle n'avait jamais vraiment pris la peine de détailler le jeune homme qu'il était devenu, le voyant peut-être encore comme le gamin de onze ans qu'elle avait rencontré dans le Poudlard Express. Mais aujourd'hui, elle venait de prendre conscience qu'ils avaient tous les deux biens grandis. Comment pouvait-elle ne s'en rendre compte que maintenant ?

- Il est parti !

James grimaça alors, dégrafant sa cape qui avait reçu trois boules puantes. Une matière verte et visqueuse quasiment impossible à enlever des vêtements, sans parler de l'odeur de pourriture qu'elle dégageait. Il observa les dégâts, avec horreur.

- Ma mère va me tuer... Elle me l'a offerte à la Noël.
Un cadeau traditionnel, souvent à la Noël et son anniversaire, car il grandissait très vite. Une déchirure pour Euphemia, qui, à chaque fois, prenait conscience que son fils s'éloignait de l'enfance pour entrer dans l'âge adulte. Un âge où il n'aurait plus besoin d'elle, où une autre femme prendrait sa place pour prendre soin de lui.

La préfète se mordit la lèvre, coupable.
- Tu vas arriver à la nettoyer ? Les elfes de maison font des miracles.
Elle se sentait réellement coupable... Il avait été touché pour la protéger. C'était elle qui aurait dû prendre les bombabouses dans le dos.

- Ça se voit que tu n'as jamais été bombardé de la sorte... souffla-t-il, désolé pour sa cape. Il entendait déjà le sermon de sa mère dans sa tête. – Enfin, tant pis. J'en ai une autre, pour finir l'hiver.
Il posa un doux regard sur la préfète, un sourire rassurant aux lèvres.
- Tu n'as pas été touché ?

Elle fit lentement non de la tête, encore chamboulée par cette course et surtout, par les bras de James qui l'entouraient avec tellement de force et de précaution. Elle avait été aussi capturée par d'un délicieux parfum. Légèrement fruité mais sans être oppressant. Une odeur douce, fraîche mais dont elle ne saurait définir la provenance. Un mélange de violette et de jasmin, mais pas vraiment ça non plus. Elle releva les yeux, croisant un doux regard noisette.

- Allez, sortons d'ici.
Le jeune homme posa la main sur la poignée du placard à balais, essayant de l'ouvrir mais rien... La porte était bloquée.

- Quoi ?
La préfète posa les yeux sur la porte, sortant de ses pensées. Mais note pour elle-même : demander à Remus le nom du parfum du jeune homme.

- C'est bloqué ! Elle refuse de s'ouvrir.

La préfète observa la porte avant d'essayer à son tour. Elle sortit sa baguette, lançant plusieurs sortilèges sur la serrure, en vain. Bloqué ! Ils étaient pris au piège, comme des rats. Et l'odeur qui provenait de la cape devenait de plus en plus insupportable.
- Qu'est-ce qu'on peut faire ?

Le brun haussa les épaules, il avait caché sa cape à l'autre bout du petit placard, l'enfouissant sous du matériel, mais il la sentait encore. À moins que l'odeur n'ait aussi imprégné son pull.

La porte s'ouvrit d'un coup, sous le regard étonné des deux Gryffondors. Ils étaient sauvés ! Mais le soulagement céda vite la place au désarroi. La situation ne venait que d'empirer...
- Tiens, tiens ! Voyez qui Mister Nasty a trouvé. Deux élèves en train de batifoler dans un placard à balais !

La préfète rougit violemment face aux insinuations du concierge de l'école.

- Mais, ça ne va pas ? Pas du tout ! On essayait d'échapper à Peeves et on s'est retrouvé enfermé ici.
- Balivernes ! Suivez-moi !
- Mais c'est la vérité ! renchérit James, on ne faisait rien de mal à part se cacher ici pour...
- Silence Potter ! Je vous connais. Je sais ce que vous étiez en train de faire. Suivez-moi, sans un mot !

Et le concierge se dirigea à pas lents vers le bureau de leur directrice de maison. Lily le suivit, James ne pouvant faire que de même, leur emboîta le pas.

Quelques minutes plus tard, ils se retrouvaient devant le professeur McGonagall qui leur jetait un regard désapprobateur. Deux élèves pris en flagrant délit de batifolage dans un placard à balais... Deux élèves avec des responsabilités importantes en plus.

- Je suis déçue. Je m'attendais à mieux de votre part, surtout vous, mademoiselle Evans.

Le capitaine haussa alors un sourcil. Surtout elle ? Ça voulait dire quoi ? Que de sa part à lui, ça ne l'étonnait pas ? Sa réputation de séducteur se retournait encore contre lui... Il se défendit, lui, son honneur et surtout celui de son amie :
- Professeur, McGonagall, si je puis me permettre, nous ne faisions rien de mal. On s'est retrouvé enfermé dans ce placard à cause de Peeves. Mais on ne faisait rien de déshonorant. Jamais Lily n'aurait un tel comportement, vous le savez bien.

La jeune fille leva les yeux sur lui, un petit sourire aux lèvres.

- Professeur McGonagall je vous assure que c'est vrai, surenchérit-elle.
- Professeur, je sais très bien ce que j'ai surpris. Ces deux jeunes gens ne faisaient rien d'innocent dans ce placard à balais.
- Merci, Monsieur Rusard. Vous pouvez disposer.

Un rictus apparut sur les lèvres du concierge de l'école qui inclina légèrement la tête avant de quitter la pièce. La directrice des gryffondors posa un regard sévère sur les deux élèves.

- Vous n'aviez rien à faire dans ce placard à balais. Je ne demande qu'à vous croire, mais malheureusement, c'est votre parole contre celle de M. Rusard.
- Professeur, sérieusement ? répliqua le capitaine. Un placard à balais ? Il y a mieux comme endroit pour batifoler, non ? Je suis bien plus romantique que ça.

Les deux femmes lui jetèrent un regard, légèrement étonné par l’argument, mais en effet, elles ne purent que reconnaître qu’il y avait mieux pour ce genre d’activité.

- Je n’en doute pas, M. Potter. Mais comme je l’ai dit, vous n’aviez rien à faire dans ce placard à balais. Vous serez donc en retenue demain soir, pendant une heure. Je suis navrée, mais je n'ai pas le choix.

La sentence tombée, ils quittèrent le bureau de leur directrice de maison, outrés. Ils étaient en retenue pour un crime qu'ils n'avaient pas commis.
Elle, Lily Evans, était en retenue pour avoir batifolé dans un vulgaire placard à balais avec le garçon le plus populaire de l'école, celui qui lui avait proposé plusieurs fois de sortir avec lui. Celui à qui elle avait toujours dit non ! Les deux jeunes gens échangèrent un regard, avant de rougir et de détourner aussitôt les yeux.

Le brun sourit mal à l'aise. Il n'aurait jamais pensé se retrouver dans une telle situation. Il se passa la main dans les cheveux, non pas pour se donner l'impression de descendre de son balai, mais pour chasser sa gêne.

- Bon... Je... Je vais y aller. Je devais rejoindre Sirius, il doit m'attendre.

La jolie rousse releva les yeux sur lui.
- D'accord...

Et le capitaine de Quidditch s'éloignait déjà. Elle observa sa silhouette, pensive, avant de réagir enfin.

- James, attend !

Le brun se tourna vers elle, haussant un sourcil.

- Je... Merci ! Tu m'as tiré d'un sacré pétrin et en plus, tu as sacrifié ta cape pour m'éviter de prendre des bombabouses...
- Ma cape ! Elle est restée dans le placard à balais. Il faut que j'aille la récupérer. À plus tard Evans, et de rien ! C'était tout naturel.

Et il fila comme le vent, laissant la jeune fille sur place. Cette dernière observait le couloir vide. Mais... Elle cilla, légèrement interdite par la rapidité avec laquelle il avait filé. Trop rapidement... Elle en était presque choquée, mais pourquoi ? Elle lui devait une fière chandelle quand même, elle avait une dette envers lui... Et pour lui, c'était tout à fait normal ?

Elle regagna sa salle commune, quittant ce couloir froid et sombre. Elle ruminait encore, elle était collée... Sa première heure de colle ! Elle aurait une retenue d'une heure pour avoir batifolé dans un placard à balais. Ces mots tournés en boucle dans sa tête, la voix de Rusard se joignant à eux. Alors qu'elle n'avait rien fait ! Une injustice ! Elle ne connaissait pas vraiment ce sentiment, sauf quand on l'insultait ou qu'on la provoquait à cause de ces origines moldues... Mais, là, c'était différent ! Elle n'avait fait que fuir et se protéger contre l'esprit frappeur de Poudlard ! Était-ce lui qui avait envouté les portes pour empêcher les élèves de sortir ? Ou le concierge de l'école pour être sûr de prendre sur le fait tous les batifoleurs de l'école ? On pouvait y entrer mais pas en sortir et ainsi il était sur de surprendre les élèves en flagrant délit. Ça ne l'étonnerait pas du tout de la part du concierge... Il détestait les élèves. Elle regagna son dortoir, très perplexe sur la scène qu'elle venait de vivre.

    Au repas du soir, dans la Grande Salle...
Ce fut une Lily encore plus en colère qui se laissa tomber sur le banc des Gryffondors, aux côtés de son meilleur ami. Ce dernier lui jeta un regard, un petit sourire aux lèvres.

- Ca ne va pas, ma belle ?
- Les élèves de cette école sont mesquins, curieux et ils se mêlent de ce qui ne les regarde pas !

Sirius et Remus s'échangèrent un regard amusé.
- C'est souvent ce qui se passe quand on batifole dans un placard à balais, Evans, railla le brun, très ironique.

La préfète riva un regard noir sur lui.
- Vous n'allez pas vous y mettre ! On n'a rien fait ! Absolument rien ! On s'est retrouvé enfermé dans ce placard à cause de Peeves !

Elle avait beau se défendre, hurler la vérité à plein poumons, personne ne la croyait. Même pas son meilleur ami. Cette lueur taquine dans les yeux de Remus la décevait beaucoup.

- On le sait Lily, rassures-toi – Le préfet posa sa main sur celle de son amie, réconfortant. - On trouve juste la situation amusante, c'est tout.
- Il n'y a rien de drôle là-dedans, toutes les filles de l'école me jettent des regards outrés. Je déteste être le point de mire des ragots.
- Ça va leur passer. Laisse-les dire. Ils passeront vite à autre chose.
- Comment vous savez que c'est faux ?

Elle espérait que James ne se vante pas de cette histoire, qu'au contraire, lui aussi défende la vérité. Elle ne voulait pas être un faux trophée à son palmarès. Deux autres jeunes hommes arrivèrent alors, James prenant place aux côtés de Sirius et Peter à sa suite. L'ainé des Black jeta un regard à son frère de cœur, un sourire très ironique aux lèvres.

- Parce que Cornedrue n'embrasse jamais dans les placards à balais. Il est bien plus romantique que ça. Surtout avec toi, je doute qu'il te conduise dans un lieu pareil pour un baiser.

L’animagus cerf acquiesça lentement de la tête, repoussant ses lunettes sur son nez.
- Tout à fait. Je l’ai dit à Macgo, mais l’argument n’a pas suffi à nous innocenter. Mais c’est clair qu’il y a tellement de lieux plus romantiques qu'entre une serpillière sale et le produit pour nettoyer les toilettes... Il y a mieux, ça c'est sûr.

Lily souffla, levant les yeux au ciel.
- Et le pire là-dedans, c'est qu'on est collé. Quelle injustice !
- Je te l'ai dit, Evans, tu traînes trop avec nous. Ça te retombe dessus.
Sirius lui envoya un petit clin d’œil auquel elle répondit par un regard noir.

James donna alors un coup de coude à son frère.
- Toi aussi, tu es collé. Tu as attaqué Servilus sans moi ?

Sa belle riva un regard furibond sur lui. Il lui sourit, prenant un air faussement désolé.
- Pardon... Se-ve-rus ! Tu attaques Severus sans moi ? Il sourit, amusé. Un petit sourire qu'il espérait charmant.

- Même pas ! souffla le brun aux yeux gris. On n'avait même pas commencé à se battre. OK, on avait nos baguettes à la main, mais on ne faisait que parler. Absolument rien de plus.
- Que d'injustice, se moqua gentiment le préfet.
- Woui... souffla la préfète tandis qu'un groupe de jeunes filles de Serdaigle passait devant eux en lui lançant des regards meurtriers.

Remus la serra un peu plus dans ses bras.
- Ma pauvre, prends garde à toi. Tu risques de te retrouver chauve pendant la nuit.

Elle cilla, choquée. Est-ce que le fan-club de James pourrait aller jusque-là ? Non...
Sirius ne put s'empêcher d'éclater de rire, suivi par Peter face à la mine déconfite de la jeune fille. Remus se joignit à eux, avant de se mordre la lèvre face à la détresse de sa meilleure amie. Seul James compatissait, mais son regard rigolait largement pour lui.
Une véritable injustice qui lui tombait sur les épaules. Et la réputation qui allait avec ! Elle aurait mieux fait de rester au chaud à la bibliothèque. Pour une fois, elle en avait eu assez de réviser... Oui ! C'était vrai ! Elle traînait trop avec les maraudeurs !

Elle sentit un regard sur elle et tourna lentement la tête vers la table du fond, croisant un regard qu'elle connaissait par cœur. Severus était à la table des serpentards, l'observant avec haine. Elle se détourna de lui. Il n'était plus rien pour elle. Il pouvait croire ce qu'il voulait, elle n'en avait plus rien à faire. Potter et elle ! Comment les élèves pouvaient-ils être assez stupides pour le croire ? Jamais de la vie ! Plutôt sortir avec le calamar géant.

Et pourtant, l'image des bras protecteurs et puissants du jeune homme la serrant contre son torse lui effleura l'esprit, cette douce odeur fleurie l'enveloppa, mais une fleur qu'elle ne connaissait pas et pourtant le jardin de sa mère était rempli de variété. Mais pas celle-là... Un mystère !
Elle soupira, sentant que cette histoire allait la suivre un bon moment.

Ce que la jeune fille ne remarqua pas, c’était le regard de son ancien meilleur ami qui se fit encore plus noir, encore plus haineux. James Potter observait à son tour cet être qu’il trouvait répugnant. Les deux jeunes hommes s’observaient, plein de haine l’un envers l’autre. James détestait le serpentard depuis sa première année et c’était réciproque. Et là, le gryffondor jubilait intérieurement. Le regard plein de superbe, le sourire narquois, plein d’envie et de désir pour la rousse. Il se délectait de cette situation. Si le gringalet gras pouvait réellement croire cette rumeur, rien ne pourrait lui faire plus plaisir. Ça faisait d’ailleurs bien longtemps qu’ils n’avaient pas eu un petit tête-à-tête avec son pire ennemi. Il allait rapidement y remédier. Il ne faudrait pas que Severus Rogue se sente délaissé.

Sirius posa les yeux sur la table des professeurs croisant un regard très familier pour lui, un sourire aux lèvres. Un échange qui n'échappa pas à Remus, dont la bonne humeur s'évanouit aussitôt.

Sarah et Mary arrivèrent alors, s'installant à table, de petits sourires narquois aux lèvres.
- Ah non, les filles, vous n'allez pas vous y mettre ! Pas vous !
Elle sentit une main sur son épaule, Erin s'installant à ses côtés.
- Mais non, rassures-toi. On ne croit pas à cette histoire.

La rousse se rembrunit, peu ravie quand même face à leurs sourires sournois. Elle se passa la main dans sa longue chevelure, imaginant sa tête, le lendemain au réveil... chauve ! Un mauvais sortilège d'une groupie dépressive et psychopathe. Elle allait s'enfermer à double tour ce soir.

- Dites... Nos parents ne reçoivent pas de mots quand on a des retenues ?
Elle imaginait déjà la tête de son père face à la raison de sa retenue.

- Non, rassures-toi, sinon j'en aurai entendu parler. Mes parents n'ont jamais rien reçu.
Sirius lui sourit, compatissant un peu, malgré tout… mais juste un peu, à peine ! Un Chouia, comme dirait sa petite cousine Nymphadora.

- Ah bon ? Les miens oui ! - James posa son regard sur son frère, un peu perplexe sur ce coup.- Du moins en première année. Après, ils n'ont plus rien reçu...

Sans doute avait-il trop d'heures de colle à son actif. Mais pourquoi les Black n'avaient-ils jamais reçu de notice de retenue pour leur fils ? Sirius fronça les sourcils, aussi perplexe que son frère.

    « Je n'ai pas voulu aggraver votre situation auprès de votre famille, Sirius. »


Tous les Gryffondors sursautèrent dans un même mouvement, posant les yeux sur le directeur de l'école qui se trouvait derrière les co leader des maraudeurs. Le fils Black sourit alors.
- Merci ! C'est bien aimable à vous.

- Quand à vous, James, je me suis lassé de n'écrire à vos parents que pour leur signifier vos heures de colles.

Et le directeur s'éloigna un petit sourire amusé aux lèvres. Il n'était pas seul. Les élèves posèrent les yeux sur Harold Minchum, qui semblait se joindre au repas du soir. Les Gryffondors s'observèrent, perplexe. Sirius observa la table des professeurs : Olivier se leva et vint saluer le ministre de la magie anglaise et prendre place à ses côtés.

Le repas apparut juste après l'habituel "Bon appétit" du directeur d'école, qui n'en oublia pas de signaler la présence du ministre de la magie à leur repas et de l'en remercier. Sirius jetait souvent de petits coups d’œil vers la table des professeurs et il n'était pas le seul. Beaucoup d'élèves se seraient volontiers transformés en mouche pour aller les écouter.
L'envie aurait été tentante pour les maraudeurs d'y envoyer Peter sous sa forme animagus - la plus passe partout - pour les espionner. Mais trop tard !

Sirius observait son pseudo petit ami, en grande conversation avec le haut politicien. Il sentit un regard sur lui, tournant son attention vers un regard ambré qui se détourna aussitôt.

Le brun prit son jus de groseille le portant à ses lèvres, saisi d'un étrange malaise. Pourtant, il n'y avait aucune raison. Il avait embrassé Remus, mais ça ne le liait en rien. Il ne voulait d'aucun lien, il ne voulait pas de relation sérieuse. Et il savait très bien qu'il ne pourrait pas papillonner avec Remus comme il le faisait si bien avec Olivier. Avec son professeur, il avait une relation libre, sans aucun sentiment de culpabilité, aucun sentiment tout court... Et il était sûr que jamais Olivier ne voudrait officialiser leur relation. Leur liaison était destinée à rester tapis dans l'ombre.
Il reposa son verre sur la table, chassant ses pensées, décidé d'aller prendre le dessert chez son professeur si particulier.

Quand le repas prit fin, l'animagus posa les yeux sur la table des professeurs. Olivier salua le ministre avant de croiser son regard, un petit sourire aux lèvres. Sirius se leva à son tour.
- Je vais aller faire un tour, à plus tard.

Et il quitta la grande salle, sous le regard de Remus, plongeant les mains dans les poches de sa cape, ne se sentant pas très bien. Pourtant, il n'y avait aucune raison. Au détour de la grande porte, il ne put s'empêcher de jeter un coup d’œil au lycanthrope. Ce dernier avait le nez dans son assiette.


    Un peu plus haut dans le château...
Les Gryffondors avaient pris possession de leur salle commune. Il en manquait un ! Deux en fait ! Remus avait regagné son dortoir, allongé sur son lit. Il avait les yeux rivés sur le feu, l’âme meurtrie. Sirius était parti le rejoindre... lui... l'autre... l'envahisseur ! Il avait un arrière-goût de trahison dans la bouche. Pourtant, Sirius ne lui avait rien promis, ils ne s'étaient embrassé qu'une fois, une seule et unique fois. Il n'avait rien espéré de particulier et il savait qu'il n'éliminerait pas cet Olivier aussi facilement de la vie de son homme. Seulement... Il avait espéré ne pas savoir quand il retournerait dans ses bras.
En vain... Il savait toujours quand son homme était avec lui. L'absence du cabot était légèrement voyante. Des coups se firent entendre et il posa les yeux sur la porte qui s'ouvrit sur Lily.

- Tu vas bien ?
- Non... ça me tue de le savoir avec lui ! souffla-t-il, le cœur un peu plus meurtri. De dire tout haut ses souffrances les plus profondes les rendaient encore plus réelles.

Elle vint se blottir dans ses bras, le cœur serré pour son ami. Elle pouvait comprendre, du moins, elle essayait. Elle-même n'avait jamais eu de réelles peines amoureuses. Elle avait eu un ou deux cavaliers pour les bals organisés dans l'école, mais c'était tout ! Alors, la jalousie... L'absence de l'autre... Elle ne connaissait pas.

- N'abandonne pas ! Il reviendra. Tu finiras par l'avoir.

Le châtain soupira, sans réellement y croire. Ce soir, il baissait les bras. Ce soir, il voulait tout laisser de côté et juste oublier ses sentiments, son cœur qui saignait et l'image des lèvres de son homme sur celles de l'américain.

C'était si injuste ! Dire que si l'été précédent, il avait été avec Sirius et James, pendant leur escapade... Aller savoir ce qui se serait passé. Il n'aurait peut-être jamais rencontré cet Olivier. Si Sirius avait osé se confier à lui, plus tôt...
Il souffla, faisant taire son cœur, ce hurlement qui s'en échappait. Mais il n'arrivait pas à chasser de sa gorge ce profond goût d'injustice. Sirius aurait dû venir chercher cette tendresse dans ses bras à lui...

OoOoOoOo


    Le lendemain… Fin de journée
Lily Evans descendait les marches qui menaient de ses dortoirs dans la salle commune, les yeux rivés sur un journal. Un visage inquiet, perplexe. Son regard se posa aussitôt sur le groupe d’étudiants qu'elle cherchait.
Mois de Janvier, la salle commune était toujours aussi pleine, le froid extérieur contraignant le monde à rester bien à l’abri. Elle s'installa aux côtés de son meilleur ami, un regard noisette se posant aussitôt sur elle avec envie, bien qu'il espérait ne rien laisser transparaître de son délice intérieur. Mais pour James Potter, il n'y avait rien de plus délicieux que d'avoir Lily Evans dans son champ de vision.

Remus lui accorda aussi son attention, fronçant les sourcils.
– Qu'est-ce qui t'arrive ?

La gravité de son regard semblait présager le pire. Il saisit le journal qu'elle lui tendit.
– Mon père me l'a envoyé ce matin, regarde l'article.

Les quatre maraudeurs posèrent les yeux dans un même mouvement sur le papier. Tous cillèrent face au gros titre :
« Attaque Mortelle de Loup : 8 morts ! »

– Ça s’est passé le soir de la pleine lune, murmura alors la préfète et les quatre garçons firent le lien. - C’est la première attaque de loup dans cette région. Il n'y a même pas de loup qui y ont été répertorié. Ils s'en sont pris à un petit village reculé... Huit moldus sont morts...
– Tu penses qu'il pourrait s’agir de...
– Loup garou ?

Tous levèrent les yeux sur Franck Londubat qui les observait et qui n'avait rien manqué de l'échange. La préfète acquiesça doucement de la tête.
– Comme il l'explique, il n'y a pas de loup dans cette région. Et c'était le soir de la pleine lune... Les corps n’ont été découvert qu’hier…

Elle posa les yeux sur l'article, Remus commençant à le lire.
– C'est quoi ce journal ? Sirius observa la préfète, un peu intrigué.
– Le Dayly Télégraphe, un quotidien moldu de chez moi. Mon père me le fait parvenir de temps en temps, pour que je me tienne au courant de leur monde.

Le brun observait l'image inerte, elle était fixe, sans vie, sans âme. C'était légèrement angoissant, comme si elle transpirait réellement la mort.

– C'est absurde, s’il y avait eu une attaque de loup-garou en Angleterre, la Gazette aurait relayé l’information.
– Tu plaisantes ? cracha Sirius, ils osent à peine parler de Mangemorts, ils en sont encore à se demander s’ils sont réels, ils parlent de rumeur, de mensonges, de délires. Ils ne relayent rien. La gazette des sorciers est tout, sauf une source sûre dans ce domaine. Il n’y a que leurs mots fléchés qui sont dignes d’intérêt.
– Deux enfants font partie des victimes... souffla alors Remus, meurtri.
– Ce sont de simples loups, j'en suis sur moi. Une meute a dû s'égarer.
– Tu es sérieux, Londubat ? répliqua James en relevant les yeux sur lui, agacé par tant de bêtises. Tu travailles à la gazette ou quoi ? Une attaque meurtrière, un soir de pleine lune... Ce sont des lycanthropes et j'irai même plus loin, des mangemorts.
- Des mangemorts ? Tu crois vraiment que ce Voldemort recrute parmi ces gens-là ?

Tous cillèrent face aux termes employés. Ils relevèrent les yeux sur le préfet en Chef, le regard de chacun se faisant plus sombre.

- Ces gens-là ? répliqua Sirius, en serrant les poings, sentant ses articulations craquer.
- Les loups-garous ! Ce sorcier prône la suprématie des sangs purs, il ne s’allierait jamais avec des créatures de ce genre.
- Des créatures de ce genre ? Les lycanthropes sont comme toi et moi, ils n’en sont pas moins inférieurs de par leur condition.
- Tu plaisantes, Black ? Ce sont des êtres abjects, sans humanité. Une fois par mois, il pourrait éventrer leur famille sans aucune conscience de leur acte.
- Une nuit par mois, mais le reste du temps, les vingt-huit autres jours et nuit, ce sont des sorciers, comme toi et moi ! Ils subissent leur état, ce sont des victimes !

Sirius fermait un peu plus les poings se retenant violemment de se lever et de frapper le préfet-en-Chef.

- Des victimes ? Va dire ça à ces moldus ! se disant, Franck désigna l’article.
- Tous ne sont pas comme eux, la plupart enferment le loup la nuit de la pleine lune, répliqua James.
- Merci à Scamander et son registre des loups-Garous, même si je doute qu’il soit complet. Même eux ont honte de leur état et le dissimulent.
- À cause de qui ? Des sorciers aussi abrutis que toi, Londubat. Ces sorciers sont des victimes.
- Jusqu’à leur premier dérapage. Qu’est-ce qui vous prend de les défendre ?
- Rien, sauf qu’on ne juge pas ce que l’on ne connaît pas ! Et tu devrais en faire de même. Les lycanthropes sont doublement victimes : de leur condition et de la société ignorante et méprisante, dont tu es un parfait représentant, Londubat. Alors, faut pas s’étonner qu’ils rejoignent sans hésiter ce sorcier.

Tous s'observèrent froidement. Remus n’était pas intervenu, il n’avait rien répliqué pendant l’échange. Dès les premiers mots de Franck, il avait revêtu son armure de pierre, celle qui le protégeait des sorciers, de leur dégoût, de leur médisance. Il inspira, reposant les yeux sur l’article.

Une attaque mortelle de loup passait totalement inaperçue dans leur monde mais faisait la première page d'un quotidien moldu.

– Excusez-moi, je vais aller prendre l'air.
Il se leva sous le regard de ses amis, quittant la salle commune.

Lycanthrope et mangemort ! Un nom raisonnait en lui, lui broyant chaque partie de son corps et de son âme, le tuant comme cette nuit-là : Fenrir Greyback. Au vu du personnage, de sa noirceur, il n'y aurait rien d'étonnant à ce qu'il soit aujourd'hui un mangemort, rien d'étonnant à ce qu'il est attaqué ce village, et rien d'étonnant à ce qu'il se soit lui-même occupé de ces deux enfants.

Une fois dans le couloir du septième étage, il parcourut plusieurs mètres, s'éloignant de la grosse dame et sa curiosité. Il se posa devant une des fenêtres, avant d'inspirer à plein poumon, laissant l'air frais chasser ce profond mal-être. Comment obtenir des informations ? Comment savoir si c'était vraiment des lycanthropes ? Et pourquoi cela le touchait autant ?

– Tu n'as rien à voir avec eux !

Il se retourna vers deux de ses amis. Deux regards bien particuliers, l’un d’argent, l’autre d’émeraude.
– Ne te compare pas à eux. Tu n'es pas comme eux et tu ne le deviendras jamais.
Sirius lui adressa un petit sourire exquis qui allégea aussitôt son âme.

– Pour une fois, je suis d'accord avec lui, mais surtout ne va pas lui répéter.
Lily sourit, s'approchant de son meilleur ami.

– Tu sais que je suis là, Evans... juste là et que j'entends les mots qui sortent de ta bouche.

La rouquine lui jeta un regard, haussant les épaules.
– Et oui, je sais bien que le monde n'est pas parfait. Mais je fais avec. - Elle reposa les yeux sur le lycan, un sourire aux lèvres. - Il a raison, tu ne seras jamais comme eux.
– Alors pourquoi je me sens responsable ?
– Parce que tu es comme ça, répliqua Sirius. Plein d'empathie. Ça fait partie de ton charme. Mais ce n'est pas ta faute, Rem. Et puis rien ne dit que ce n'était pas de simples loups.

Mais il n'y croyait pas, personne n'y croyait. Une attaque sanglante, un soir de pleine lune. Ils savaient... Ce Voldemort rassemblait ses troupes et constituait une armée au-delà des sorciers de sang pur, il recrutait parmi les créatures magiques et pas n'importe lesquelles, les plus féroces : les lycanthropes. Ce village moldu était-il un cadeau de bienvenue pour eux ? Une offrande en gage d’une alliance néfaste ? Et après ? Qui d'autres rejoindraient ses rangs ? Quel sorcier succomberait à cette folie ? Que ce soit par peur, par conviction ou par défaut… en réponse à une maltraitance de la société actuelle, ce sorcier rassemblait ses troupes.

- Tu n’avais pas besoin de me défendre… murmura le lycan, son regard posé sur le sol.
- Tu plaisantes ? Franck peut être un vrai petit con quand il s’y met. Il faut bien le remettre à sa place.
- Il n’est que le reflet de la société…
- La société peut aussi être une vraie petite conne.

Remus releva les yeux sur son ami, un sourire aux lèvres, acquiesçant doucement de la tête.

- Encore une fois, je suis d’accord avec lui, mais Chuttt ! approuva la préfète.
- Encore une fois je suis là et j'entends les mots qui sortent de ta bouche, Evans.
- Et encore une fois, je sais, le monde n'est pas parfait. Mais je fais avec.

Sirius secoua la tête avant de reposer son attention sur le préfet.
- Il n’y a que nous qui comptons, non ? Nous et elle ! dit-il en désignant la rousse d’un œil mauvais.
- Pourquoi tu ne me mets pas dans le nous ?
- Parce que tu n’en feras jamais partie.

Elle secoua la tête, agacée, avant de se désintéresser de la tête à claques en chef. Remus sourit un peu plus.
- En effet, il n’y a que vous qui comptez.
- Et même pas elle ? Sirius sourit, narquois, le regard émeraude le fusillant.
- Bien sûr, mais avec moi, elle est dans le « vous ».

Une lueur de triomphe apparut dans le regard de la jeune fille, tandis que le brun soupira.
- Rem, je t’adore, tu le sais, mais il y a des domaines où tu devrais sérieusement revoir ta copie… Je te mets un Troll !
- C’est toi le troll, répliqua la préfète.

Et sur cet échange plein de tendresse, ils regagnèrent leur salle commune.
Note de fin de chapitre :

Un chapitre fait de petites scènes de vie avec à la clef une heure de colle pour certains d'entre eux.
Remus n'as pas été collé mais c'est sans doute lui qui souffre le plus : Sirius dans les bras de l'autre, des loups-garous qui font parler d'eux, les mots de Franck... Je ne voulais pas que tout le monde accepte les lycans, ce sont quand même des parias pour la société et il en fallait quelqu'un qui partage cette opinion. Remus n'a pas toujours été entouré d'amis qui ne voie que le bien en lui et l'accepte comme il est.

Alors au prochain chapitre, il ne sera pas bien mon petit loup : il y aura de la tension dans l'air entre nos deux lions préférés.
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