James Potter semblait en pleine concentration. C'était à son tour de jouer, le coup semblait important. Un petit sourire de triomphe illuminait de visage de son plus terrible adversaire, découvrant des dents mal dessinées, qui ne faisait que ressortir un peu plus son nez pointu.
Quand Sirius Black arriva à leur table et prit place, de nombreux regards se posèrent sur lui, accompagné de sourires aussi niais les uns que les autres, de petits clins d’œil aussi inutiles les uns que les autres. Sauf que le brun aux yeux gris n’en vit qu’aucun. Une phrase résonnait dans sa tête :
James joua, Peter enchaîna aussitôt et déclara d'un ton victorieux :
- Échec et mat !
De nombreux soupires de désolation s'échappèrent de l'assemblée féminine quand la reine du capitaine des rouges et ors laissa tomber son épée face au pion du redoutable Pettigrow. Des mots pleins de compassion qui agacèrent fortement la petite amie du vainqueur, au vu du regard noir qu'elle lança au fan-club de James. Elle les trouvait toutes plus idiotes les unes que les autres à faire les yeux doux aux deux mecs les plus inaccessibles de Poudlard. Entre un James, fou amoureux d'une préfète à la chevelure flamboyante et un Sirius gay... Elle leva les yeux au ciel, avant d'adresser le plus amoureux des regards à son cher et tendre maraudeur.
- Bon, je ramène Julia à sa salle commune.
Et ils quittèrent l'antre des Gryffondors, main dans la main, en parfait couple. Il était tout à fait normal qu'un garçon ramène sa petite amie et lui accorde un dernier moment d’intimité avant qu'elle ne regagne ses appartements. Peter avait prévu de la présenter à ses parents aux prochaines vacances.
Il avait déjà parlé à sa mère, qui s’était ravi de son choix. Les O’Donnel étaient une famille très respectable dans le monde de la magie. La lignée directe de Séraphina Bones, une grande alchimiste dont nombre de portraits ornaient les murs de l’école. Julia avait tout pour plaire à ses parents.
Le lieu se vida de beaucoup de ses occupants, les élèves regagnant leurs dortoirs respectifs, le couvre-feu allait bientôt sonner. James se leva, sans demander son reste, suivit de Sirius, direction leur canapé. Il posa son regard sur son frère, prenant ses lunettes entre ses doigts pour les essuyer.
- Un jour, j'arriverai à le battre, ragea-t-il alors, mauvais perdant qu'il était. D’un autre côté, la plus jolie fille de l'école n'était même pas là pour me regarder. Gagner sans qu'elle n'assiste à ma victoire, où est l'intérêt ?
- Quand elle est là, tu passes plus de temps concentré sur elle que sur ton jeu. Tu ne risques pas de gagner grand-chose...
- J’avoue… Mais elle est tellement plus captivante que les échecs. Ce n’est pas de ma faute. Je suis un homme face à sa plus grande faiblesse. Et j’avoue, je suis faible… je ne peux pas lui résister.
Le cabot leva les yeux au ciel, agacé et dépité par ce plaidoyer… Il le connaissait par cœur… Ils ne firent pas attention à un regard noir ébène qui les observait, attentif. Octavia Barton se leva et s’approcha du canapé d’un pas décidé, pleine d’assurance, un sourire aux lèvres.
- Bonsoir !
Le regard derrière les lunettes rondes se fronça, avant de se relever vers la jeune fille, et de glisser jusqu’à ses formes. Octavia appartenait à la noble maison de Gryffondor, en septième année. Une condisciple et amie d’Alice Woodhouse. Une très jolie jeune femme, populaire auprès de la gent masculine.
- Octavia ! Il la salua d’un mouvement de tête, son regard se faisait plus mature, son sourire plus doux, sa voix plus grave.
- Désolé pour ta défaite, tu méritais de le battre.
- Je le bats dans tous les autres domaines, alors pas bien grave. Ce ne sont que des échecs.
- Je me demandais avec qui tu allais au bal de la Saint Valentin ? demanda-t-elle du tac au tac, décidé à devenir sa cavalière.
Les deux maraudeurs se jetèrent le même regard. La mauvaise période de l’année allait commencer pour eux. La saint-Valentin rendait les filles folles… Elles n’aspiraient qu’à une chose : avoir un cavalier ce jour-là, et l’exploit était à celle qui arriverait à avoir un rendez-vous avec l’un d’eux. Il fallait couper court à cette folie ! Le dragon ne devait pas voir le jour ! L’œuf devait être écrasé avant d’être fécondé.
- La Saint-Valentin ? Ça tombe quand ?
- Le 14 Février, comme tous les ans, répliqua-t-elle, un sourire de séductrice aux lèvres.
- Et on célèbre quoi ce jour-là ? questionna Sirius, amusé.
- Et bien… Valentin est le saint patron des amoureux.
- Selon la gazette des sorciers, c’est Eros… du moins selon leurs mots fléchés, ajouta James. En quatre lettres.
- Eros pour les grecs, Cupidon pour les romains, Valentin pour les catholiques, précisa Sirius. Mais tu ne réponds pas à la question.
- Si je ne suis catholique ?
- Non ! Si tu as une cavalière ?
James reposa son attention sur la jeune fille.
- Ah… Non… Je n’ose pas lui demander. En fait, je ne peux pas… souffla-t-il en souvenir de son pari idiot. Tu pourrais peut-être agir pour moi ?
Il riva son regard dans celui de la jeune fille avec envie, cette dernière souriant un peu plus.
- Demande gentiment !
- Tu pourrais aller trouver Lily Evans pour moi, et lui demander si elle a un cavalier, s’il te plaît ?
Le regard de la septième année se fronça légèrement, avant de se relever, hautaine, son sourire se faisant mauvais.
- Bonne soirée !
Et elle fila sans demander son reste, sous le regard étonné du fils Potter.
- Je n’ai pas dû demander assez gentiment… railla-t-il.
Sirius la suivit des yeux, avant de se tourner vers son frère.
- C’est dommage, elle est canon, Octavia ! Vous formeriez un joli couple. Et d’après ce qui se dit, elle est très… mais alors très sociable.
Le capitaine haussa un sourcil, n’aimant pas vraiment ce genre de rumeur. Il sourit en coin, posant son regard sur la porte menant au dortoir des filles, seul lieu de l’école qui leur était encore inconnu.
- D’après ce qui ce dit… toi aussi tu es très, mais alors très sociable !
Un rire rauque s’échappa des lèvres du cabot.
- J’avoue, j’ai un sacré palmarès… Et aucun souvenir…
- Ah ça ! Tu t’es pris pas mal d’oubliettes !
- Non, sérieux, pour en revenir à Octavia, elle serait idéale pour toi. Mignonne, intelligente… Et en plus, elle adore le Quidditch. Contrairement à Evans qui ne supporte même pas une équipe du championnat national. Elle ne connaissait pas les Faucons… Elle mériterait l’ultime sentence, juste pour ça !
Le capitaine jeta un coup d’œil à son frère, perplexe. Un baiser d’un détraqueur juste parce qu’elle ne connaissait pas les Faucons De Flamouth ? Sirius ne devrait jamais travailler au mangemagot ! Il y aurait des pertes d’âme pour un rien. Il sourit en coin, peu décidé à écouter le plaidoyer de son frère contre la femme de sa vie. Car non, il ne comptait pas tourner la page sur Lily Evans. Sirius allait devoir s’y faire. Lily Evans serait la future madame Potter.
- Tu pourrais aller trouver Lily pour moi, et lui demander si elle a un cavalier, s’il te plaît ?
Le regard grisé se détourna, agacé.
- Sérieux, tourne la page avec cette fille…
- Jamais ! Elle a peut-être quelques défauts, mais ses qualités compensent tout !
- Quelle qualité ?
- Elle est belle, douce et intelligente. Elle a de la répartie, elle sait ce qu’elle veut et ce qu’elle ne veut pas. Et surtout, tu ne l’impressionnes pas, et ça, ça me plaît !
- Mouais… Si tu le dis. – Il souffla agacé, avant de secouer la tête, capitulant pour un soir. Il jeta un regard à son voisin - Ça avance, vous deux ?
Le capitaine cilla, repoussant ses lunettes sur son nez, tout en posant un regard plein de méfiance sur son vis-à-vis.
- Tu as l'air d'être bien toi...
D'un autre côté… Depuis qu’il l’avait aidé avec les mots fléchés de la gazette… Le regard noisette se posa sur la tenue de son frère de cœur. Il avait changé de vêtements ? Pourquoi ? C'était suspicieux, tout ça ! Nouveau froncement de sourcil d’incompréhension de la part du fils Black. Mais quand Evans était dans la conversation, il était toujours largué et très souvent peu intéressé.
- C'est bien la première fois que tu me poses des questions sur ma relation avec Evans... alors je me demande si tu n'es pas Servilus sous polynectar...
Sirius soupira, partagé entre l'amusement et la désolation.
- Dis-moi un truc que Sirius Orion Black, cofondateur des maraudeurs, est le seul à savoir !
Le Sirius en question jeta un regard aux alentours. Pas mal de filles les observaient encore. Il sourit, narquois, parlant assez fort pour dévoiler un secret.
- Chez toi, quand tu n'as plus de shampoing, tu prends celui de ta moman parce que tu n'aimes pas l'odeur de celui de ton père. Alors, tu sens le coquelicot fraîchement coupé.
Le capitaine cilla face à cette confidence absurde, avant d'éclater de rire. C'était du Sirius tout craché. Et en plus... c'était vrai ! Honte à lui !
- Bien ! J'avoue qu'il n'y a que toi qui puisses savoir ça. C'est bien toi ! Et puis, je vois mal Servilus prendre une douche… Quoique pour nous nuire, il doit être prêt à tout… Même à se laver…
- Ce n’est pas faute de lui offert tous les ans notre éternel cadeau d’anniversaire.
- Par Merlin ! On y a pas pensé cette année... clama le capitaine, étonné d'avoir zappé cette tradition chez les maraudeurs.
- Sérieux ! C'est vrai ça... On le délaisse, le pauvre… Il doit se sentir exclu et mal aimé ! D'un autre côté, je suis sûr qu'il n'a jamais utilisé nos cadeaux.
Le capitaine ne put qu'approuver les paroles de son frère, avant de revenir au sujet premier, bien plus intéressant et plus passionnant que Servilus et sa phobie des douches : Mademoiselle Lily Evans !
- Tout se passe vraiment bien entre nous. On arrive à se parler, à avoir de vraies conversations. Franchement, tu avais raison : Lily mérite d'être connue comme amie.
Le brun aux yeux gris haussa un sourcil, jetant un petit coup d’œil vers son vis-à-vis, réellement perplexe.
- Quand est-ce que j'ai dit ça ?
- Salut vous deux !
Les deux lions relevèrent les yeux sur Franck Londubat qui prit place sur le fauteuil de libre. James grommela, peu ravi de l'intervention du jeune homme, mais d'un autre côté, avec Franck, tout tournait autour du Quidditch, son second sujet préféré. Il était plutôt à égalité avec Lily... Hum... Non, Lily était plus importante... Oui ! Lily serait toujours plus importante. Non, le Quidditch était plus important... Ou Lily... Oh le dilemme prise de tête... Un rendez-vous avec Lily au cours d’un match de Quidditch ! Voilà son paradis terrestre !
- Sympa la soirée hier soir, enchaîna le Préfet-En-Chef. Mais bonjour la galère aujourd'hui. Impossible de suivre en cours...
- Ne m'en parle pas, répondit James. Il faudra emprunter les cours à quelqu'un qui n'était pas à la fête.
Les trois élèves s'observèrent cherchant un nom, mais en vain... Intense moment de concentration, mais toujours en vain...
- À part les Serpentards... Tout le monde était là, dit Franck.
Sirius sourit, plein ironie.
- Je me vois bien aller demander ses cours à Servilus, demain. On lui explique que l'on a trop fait la fête à l'anniversaire d’Evans et que l'on n'a rien suivi du cours de potions.
Le regard de James se fit machiavélique. Oh la bonne idée que voilà ! Ça lui manquait ces petites conversations avec le gringalet gras. Ils le délaissaient trop le pauvre…
- Il sera sympa et compréhensif, j'en suis sûr. Mais pourquoi attendre demain ? Allons-y !
Les deux maraudeurs se levèrent dans un même mouvement, sous le regard amusé de Franck qui n'intervint pas. Quand ces deux-là avaient une idée derrière la tête, rien ne pouvait les empêcher, même pas Remus, maraudeur et préfet, mais surtout, même pas lui, en tant que Préfet-en-Chef.
Les deux lions se retrouvèrent dans leur dortoir. Le regard de Sirius se posa sur le verre et les deux pièces avec lesquelles il avait joué avec son jeune loup. Un « action ou vérité » particulièrement délicieux. Son cœur se remit à battre avec envie, un sourire se formant sur ses lèvres. Mais il détourna les yeux, chassant ses pensées.
Il voulait oublier cette histoire, l'espace de quelques instants, se changer les idées et Servilus serait un parfait dérivatif. James sortit sa cape d'invisibilité, héritage de son père, qu’il tenait lui-même de son père. Quel membre de ses ancêtres l'avait acheté, ou quand avait commencé la tradition ? Il n'en avait aucune idée.
- Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises.
La carte s'afficha alors. Ils repérèrent les pas de Remus et Lily, en plein service au niveau du second étage. Ils cherchèrent ensuite Servilus et le trouvèrent dans sa salle commune. Nombre d’étiquette peuplé l’antre des vert et argent. Leur attention se posa sur un amas bien précis : Celle de Rogue, entouré de Rosier, Lestrange, Mulciber, Nott et d’autres noms appartenant au registre si prisé des sangs purs : les vingt-huit sacrés.
Le regard de Sirius se posa sur l’étiquette de Regulus, entouré en Croupton et Avery. Il inspira, un nœud se formant dans son estomac. Son cadet avait d’excellentes fréquentations… Le fils du directeur du département de la justice magique en personne. Il n’aimait pas Barty Jr. Il lui trouvait quelque chose de néfaste, une lueur dans le regard qui lui donnait parfois la chaire de dragon. Et Sirius n’était pas facilement impressionnable.
Il reposa son attention sur l’étiquette du gringalet gras.
- Il se fait des amis ! Il est en progrès ! ricana James.
- Tu parles, en coupant les ponts avec Evans et surtout en l'insultant publiquement, il a gravi de nombreux échelons sociaux. Il leur en faut peu à ces imbéciles.
- Bon, qu'est-ce que l'on fait ?
Le brun à lunettes se tourna vers son frère, un peu sceptique sur le coup. OK cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas joué de mauvais coups aux serpentards, mais de là à aller dans le repaire de ses abrutis... en leur présence. Même sous la cape d’invisibilité, le risque était trop grand à son goût.
Sirius sourit, observant la carte. Oui, c'était bien dommage qu'il soit si tard. Pourtant, il avait une envie furieuse d'aller se défouler et se changer les idées.
- On va se faire lyncher si on passe à l'action…
Le capitaine haussa alors les épaules.
- Cela ne sera pas la première fois.
- Par Evans et Lunard... précisa alors Sirius.
- Ah... oui ! En effet...
Le capitaine n'avait pas pensé à ça. Tout allait si bien avec Lily. Prendrait-il le risque de tout mettre en péril pour une envie furieuse d'aller embêter les Serpentards ? Le capitaine sourit, moqueur.
- Cela t'ennuierait de te fâcher avec Rem ? Avant cela ne te dérangeait pas tant que ça...
Un léger rouge apparut sur les joues de son vis-à-vis, qui détourna les yeux. Il était quand même un peu tard pour aller embêter Servilo. Cela pouvait largement attendre le lendemain. Le brun à lunettes ferma la carte, sans quitter son frère des yeux.
- Alors ? Tu t'es expliqué avec lui ?
Sirius avait passé un long moment dans le dortoir avec le jeune homme. Et quand Remus était repassé avec sa belle, il avait un petit sourire aux lèvres, alors la conversation n'avait pas dû être particulièrement désagréable.
- Oui et non.
- Tu lui as demandé s'il était indispensable pour lui de t'embrasser en plein milieu de la salle commune ou dans les couloirs de l'école, voir même en plein repas ?
Le fils Black fronça les sourcils, jetant un regard vers le jeune homme sans comprendre. James ricana, se laissant tomber sur le lit de son interlocuteur.
- Est-ce qu'il veut s'afficher ?
- Pas particulièrement. Tant qu'on peut être ensemble face à notre cercle d'amis, ça ne le dérange pas de se cacher.
Un large sourire s'afficha sur le visage du capitaine qui les voyait déjà en couple.
- Super ! Plus rien ne t'empêche de laisser libre cours à tes sentiments. Et puis sérieusement... Les couples qui s'embrassent au vu de tout le monde, je trouve ça écœurant.
Un peu de décence quand même... Sirius posa son regard sur le plafonnier de son lit à baldaquin. Il le regardait tellement qu'il devrait peut-être le décorer. Plus rien ne le séparait de Remus, plus rien ne l’empêcher d’être avec lui... Il était à deux doigts de pouvoir goûter au bonheur parfait... Plus rien ne le retenait ! Sauf peut-être la peur d'être heureux et d'avoir quelque chose à perdre.
La porte claqua alors sur un Peter légèrement essoufflé qui posa un regard un peu surpris sur eux, cachant aussitôt quelque chose dans son dos, très mal à l’aise.
Les deux occupants tournèrent la tête vers lui, légèrement surpris.
- Je vais à la douche.
Les mains toujours planquées dans son dos, il se dirigea rapidement vers la salle de bain, devant malheureusement passer devant ses deux camarades de chambre. Et le pire arriva !
James bondit le premier, lui bloquant la route, tandis que Sirius lui arrachait déjà le précieux objet des mains.
- Qu'est-ce que tu nous caches là, Quedver ? demanda-t-il très narquoisement, se retrouvant avec un magazine dans les mains.
Sirius fronça les sourcils, face à l'étrange objet.
- Iris Magazine ? Tu es sérieux ? Tu lis des magazines féminins, toi ? Enfin... Tu lis ?!? rectifia très ironiquement le cabot, faisant mine d'être étonné que son ami sache lire.
Il avait besoin de se défouler et à défaut de pouvoir embêter Servilus, Peter allait lui servir de souffre-douleur, comme toujours. Ce dernier rougit, essayant de récupérer son bien, mais en vain, ses réflexes étant beaucoup moins précis et rapides que ceux de Sirius. Il était plus lourd, plus enrobé, plus lent… Le sentiment d'infériorité ne fit que s’accroître en lui.
- Oui, je lis ! Et oui, je lis ce genre de magazine pour savoir ce qui plaît aux filles et en particulier à Julia. Mais c’est sûr que ça ne risque pas de t’intéresser !
Il était vexé, blessé par les propos de son ami, par son ironie, cette façon qu'il avait de le rabaisser à la première occasion. Il en avait assez d’être toujours tourné en ridicule. Et il ne comptait plus se laisser faire.
- Rends-moi ça !
Sirius leva le magazine bien haut dans les airs, le mettant hors de portée du petit rat, le ressentiment de Peter ne faisant que s'accroître. James attrapa le livret, l’observant, avant de ciller.
- Ce n'est quand même pas le magazine que lisaient les filles tout à l'heure ?
Il le feuilleta... différents articles adressés à la gent féminine. "Les couples et leurs codes amoureux"... "Secret : au boulot personne ne le sait !"... "Il me plaît, je lui dis ou pas ?" "Les secrets d'Allegra, la chanteuse en vogue du moment !"
Et il trouva ce qu'il cherchait ! Une page griffonnée où les filles avaient inscrit, des J, L, A et S étaient noté à côté des réponses aux questions ! Le test que les filles avaient fait. Lily...
James inspira, une lueur machiavélique se logeant dans son regard. Voilà qui serait sans doute très utile dans sa quête pour conquérir le cœur de sa belle. Une intrusion dans sa vie privée, dans ses sombres et secrètes pensées, dans ses désirs les plus profonds… dans sa vision du couple idéale.
Sirius se détourna de Peter pour venir voir sur quel article passionnant son frère était tombé. Il haussa alors un sourcil.
- Sérieux ? Elles n'ont que ça à faire les filles…
James lui adressa un sourire qu'il espérait convainquant, prenant un air de mépris.
- Oui ! Complètement débile. - Il posa les yeux sur Peter. - Tu vas t'attirer des ennuis, violation de la vie privée. Pour une fille, ça revient à lire son journal !
L'animagus rat haussa les épaules avant de récupérer son bien, avec colère. James eut à peine le temps de lire la première question et la première réponse de Lily. Elle préférait les premiers de la classe aux perturbateurs. Alors que lui, il était un élément perturbateur. Il faisait partie des meilleurs élèves de l'école, il avait toujours les meilleures notes, il réussissait toujours sans grande difficulté. Mais malgré ça, il restait un élément perturbateur. Il était aussi le champion au niveau des pertes de points pour sa maison, au niveau du cumul des heures de retenue… Même si dernièrement, il s’était calmé, et pour cause, tout avait été fait par les maraudeurs et refaire ne servait à rien sauf à avoir un goût de déjà vu dans la gorge.
Mais il n’en restait pas moins un maniganceur de mauvais coups. Et il ne comptait pas changé ! Même pour les plus beaux yeux de la terre, il ne comptait pas devenir un premier de la classe.
- Tiens... Ce qui fait craquer Lily ce sont les balades surprises, plutôt que les bouquets de fleurs, ou un bon restaurant, ricana quelques minutes plus tard le petit rat, confortablement installé sur son lit.
En tout cas, il aimait les réponses de sa belle. Il referma le magazine, le laissant sur son lit avant de se diriger vers la douche, non sans fusiller le fils Black du regard.
James avait déjà le magazine en main pour lire les réponses de sa belle, sans écouter ses propres conseils, sans se soucier de violer la vie privée de sa belle. Lire le journal intime d’une fille… C’était mal pour les autres, mais autorisé pour lui.
Sirius secoua la tête, dépité par tant de niaiserie. Il ne saurait dire qui était les plus idiots : les filles qui faisaient ce genre de test, ou leur pseudo copain qui s'intéressaient à leurs réponses.
Le lendemain, après les cours, les deux leaders du groupe des maraudeurs entrèrent ensemble dans la grande salle. Nombre de regards féminins se posèrent aussitôt sur eux, avec envie. Des sourires, des œillades. Le concours était lancé pour savoir qui aurait la chance de se pavaner au bras des deux bruns pour le bal de la Saint Valentin.
Les cours étaient maintenant terminés et leur victime préférée se trouvait à la table des verts et argents. Un petit sourire aux lèvres, ils s'installèrent juste en face de lui. Ce dernier releva la tête, l’œil mauvais, se demandant qui venait le déranger avant de se lever d'un bond, attrapant aussitôt sa baguette, plein de méfiance et de mépris.
- Tout doux, Servilus, on vient en ami, commença Sirius.
- En ami... en ami, c'est vite dit... râla aussitôt James.
Lui ne serait jamais l'ami de cet être abject. Comment avait-il pu insulter la plus belle créature au monde devant tout Poudlard ? La traiter de Sang de Bourbe, l’insulte suprême pour les nés-moldus, rabaisser dans leur sang et dans leur être. Sa douce salie de la sorte. Enfin, ce jour-là, Servilus avait eu droit à un bon lavage de bouche. Désormais, pour le vert et argent, ce mot devait être associé au goût et à l’odeur du savon. Cet épisode avait sans doute renforcé sa phobie des douches.
- Hum... oui en effet, bon disons qu'on ne vient pas en ennemi… Pour une fois.
Sirius sourit, machiavélique. Non, ils venaient seulement se moquer ouvertement de lui, devant les personnes présentes. Les regards se posaient déjà sur la petite scène.
- Alors, rengaine ta baguette avant d'attirer les professeurs et de nous faire coller et assieds-toi. Tu seras un peu moins ridicule ! ordonna James.
Juste à peine, mais la nuance n'était pas négligeable pour eux. Le regard du Serpentard se posa autour de lui. En fin d’après-midi, la grande salle était toujours pleine, surtout en plein hiver, quand le choix des lieux pour se retrouver était très limité.
Le vert et argent obtempéra, sans décolérer, hésitant fortement à quitter les lieux. Mais il n'y avait aucune raison de prendre la fuite. Il avait tous les droits d'être là. C'était sa table, son coin à lui. C'était à ces imbéciles de le laisser tranquille. Il riva un regard plein de haine sur ses interlocuteurs.
- Fichez-moi la paix et passez votre chemin, je n'ai rien à vous dire, cracha-t-il avec haine.
- Ça tombe bien, parce que l'on ne veut pas que tu nous parles, on veut juste que tu nous écoutes. Alors, écoutes et tais-toi ! On sent ton haleine jusqu'ici ! Tu utilises ta brosse à dents ? Dans la mesure où tu en as une ? cracha Sirius
- Bien sûr qu'il en a une, ajouta le capitaine de Quidditch. On lui en a offert une à noël 1973. Et du dentifrice à son anniversaire suivant.
- Ah oui, c'est vrai... ajouta narquois Sirius. ... J'espère que depuis le temps, tu l'as changé...
- En tout cas, tu te brosses les dents aussi souvent que tu utilises du savon, se disant le capitaine des rouges et ors se passa la main devant le nez, secouant l'air.
Lily aurait quand même pu l'initier à l'art de se rendre plus beau... enfin moins laid. Pour Severus Rogue, la beauté était aussi inaccessible que les étoiles. Qu'il commence déjà par viser la propreté, il rendrait service à la communauté des sorciers dans son intégralité.
- On a un énorme service à te demander, reprit alors Sirius, toujours ce même petit sourire narquois aux lèvres, une lueur altière dans le regard, plein de supériorité.
- Enfin disons qu'il n'y a que toi qui puisses nous rendre ce service, autrement, pense bien que l'on aurait opté pour une autre solution ! compléta James, le plus sérieusement du monde.
- C'est non ! Alors, fichez-moi la paix et retourner avec ces sangs de bourbes qui vous servent d'amis.
Les deux lions échangèrent le même regard désolé. Il pourrait innover niveau insultes.
- Mais puisqu'on te dit que tu es notre dernier recours. On a vraiment besoin de ton aide. Allez, soit sympa pour une fois dans ta vie et donnes-toi l'impression d'avoir été utile dans le bon sens du terme.
Severus replongea le nez dans son parchemin, préférant les ignorer. Il ne voulait pas leur parler, il ne voulait pas être tourné en ridicule et encore moins avoir des ennuis. Mais surtout, il ne voulait pas entrer dans leur jeu. James sourit satisfait.
- Voilà, on va pouvoir parler plus sereinement, si on ne voit pas ta sale tronche. Ce sera plus facile pour nous.
Le serpentard tiqua, mais sans réagir, serrant un peu plus la main sur sa baguette, sous la table. Ils avaient une étrange façon de demander des services : en insultant leur interlocuteur.
- On aurait besoin de ton cours de potion de mardi matin, demanda alors de sa voix la plus mielleuse l'animagus chien.
Un petit ricanement s'échappa des lèvres du Serpentard qui releva un regard aussi noir que le néant sur eux.
- Et vous croyez que je vais vous les prêter ? Vous avez de l'espoir... mais vous savez ce que l'on dit, l'espoir fait vivre.
Jamais il ne leur rendrait le moindre service. Il ne leur prêterait même pas une bouse de dragon trouvé dans la rue.
- S'il te plaît Servilus, on n'a rien pu suivre du cours... On était tellement fatigué... Tu sais à cause de l'anniversaire de ma douce Lily.
Le serpentard cilla, son cœur se serrant aussitôt. Deux jours avant, son ancienne meilleure amie avait fêté sa majorité. Ce jour-là, il n’avait pensé qu’à elle. Il l’avait observé, douce, belle, rayonnante. Quand lui se meurtrissait de l’intérieur de leur brouille, elle semblait réellement heureuse. Et ça lui poignardait le cœur à chaque fois.
James sourit face à ce mépris qu'il put aussitôt lire dans les yeux du gringalet gras. Un surnom bien trouvé : des cheveux gras, une peau grasse, un teint cireux, un nez difforme, des bras balans, maigre et trop grand, des jambes difformes, maigre et légèrement écarté qui lui donnait l’impression de clopiner, des dents jaunes qui prouvaient que non, il n’avait jamais utilisé cette fichue brosse à dents. Rogue était laid, détesté des autres, tout son contraire. Il était son antipode, et rien que pour ça, James le haïssait profondément, et réciproquement. L’ombre face à la lumière !
- Tout à fait, reprit Sirius. Tu comprends, la fête a fini à une heure du matin. On n'a pas tenu en cours. Alors, tu nous prêtes tes notes ? S’il te plaît ? SE-VE-RUS
Il détacha chaque syllabe de ce prénom qu’il se plaisait à déformer. Le serpentard enrageait, fulminait, chaque pore de sa peau semblait transpirer de haine. Il serra un peu plus sa baguette, sentant presque le bois lui rentrer dans la peau. Il desserra légèrement son poing pour ne pas la briser. Elle lui était trop précieuse. Une occasion… Un mot… Un sortilège de sa fabrication… Sectumsempra !!! Son sortilège était prêt, il ne restait plus qu’à le tester sur l’immonde petite brute face à lui ! Et la première occasion serait la bonne.
- Aller vous faire cuire une bouse de dragon, espèce de cracmol !
Son regard s’emplit un peu plus de haine. Comment osaient-ils venir jusqu’à sa table pour lui parler de cette soirée ? Ils avaient fait la fête avec Lily jusqu'à une heure du matin ? Il n'y croyait pas ! Lily ne pouvait pas être proche d'eux à ce point. Ils avaient dû jouer les parasites dans son univers, squattant une soirée où elle ne devait même pas les avoir conviés. Il replongea dans son parchemin.
- Ça veut dire non ? questionna le fils Black d'une voix toujours aussi mielleuse.
- Non, mais attend ! - James posa sa main sur le bras de son frère. - Regarde comme il se penche sur son parchemin. Ces cours doivent être aussi gras que son nez !
Quelques petits ricanements se firent entendre autour d'eux. Sirius prit une mine réellement dégoûtée.
- Oui en effet... Mais tout le reste des sixièmes années étaient à la fête.... Sauf les autres crétintards ! Et donc Lestrange - Sirius reposa son regard sur le vert et argent - Tu pourrais lui demander de nous prêter son cour, s'il te plaît ? Je sais qu'on a quasiment grandi ensemble, qu'aujourd'hui, on fait partis de la même famille, mais depuis notre entrée à Poudlard, on ne se parle plus... Petits soucis personnels, si tu vois ce que je veux dire !
Severus serra son parchemin entre ses doigts de rage. Il se moquait de lui, il le tournait en ridicule et ils pensaient qu'il allait se laisser faire ?
- Espèce de véracrasse ! Laissez-moi tranquille !
- Tu ne sais pas avoir une vraie conversation... Je te plains. Bon, laissons-le avec son parchemin. On demandera ses notes à Remus quand il les aura recopiées sur quelqu'un d'autre.
James se leva, quittant la table. Sirius ne bougea pas, son sourire se faisant méprisant. Il se pencha vers le vert et argent pour murmurer.
- Tu sais qu'ils sont de plus en plus proches. Ils n'ont pas arrêté de danser ensemble pour son anniversaire. Corn’ avait même prévu deux bouteilles de champagne, juste pour elle. Un geste qui l'a profondément touché. Tu savais qu'elle était adepte de champagne ? On l’a même accompagné voir Hagrid, à sa demande personnelle. Tu savais qu’elle est pote avec le garde-chasse ? Elle a des fréquentations bizarres, mais bon… Je ne suis rien ni personne pour choisir ses amis. Et puis, elle a fait d’énormes progrès dans ce domaine depuis l’année dernière.
Le regard du vert et argent crachait de la haine et de la rancœur, sa main resserrant de nouveau fortement sa baguette. Oui, il le savait tout ça ! Oui, elle aimait le champagne, une fois, elle lui avait même fait un cours sur ce vin pétillant français. Il revoyait l’étincelle de bonheur dans ses yeux. Oui, il savait qu’elle s’entendait bien avec Hagrid. L’année précédente, c’était lui qui l’avait accompagnée rendre visite au garde de chasse, après les cours… L’année précédente, ils s’étaient isolés après le repas du midi, pour le dessert. Il lui avait apporté une part de gâteau et une bougie, pour marquer l’évènement... L’année précédente… Elle était son rayon de soleil ! Et aujourd’hui, les maraudeurs lui volaient sa vie ! Le rouge et or poursuivit, altier, plein de supériorité :
- Enfin, pour hier, ne regrette rien ! La fête ne t’aurait pas plus, elle t’aurait même dégoûtée. On a honoré ses origines avec un thème cent pour cent moldu, ce qui l’a touché. – Il sourit un peu plus, se délectant de la haine qui se logeait dans le regard de son vis-à-vis.
Sirius lui adressa un clin d’œil de mépris avant de se lever et de rejoindre son frère. Rogue n'y tient plus ! Il se leva, plein de haine, de mépris et de colère. Il pointa sa baguette sur les deux rouges et ors, au vu et su de tout le monde, des exclamations de surprise s'échappant du public présent.
Sirius se retourna à temps, dégainant sa baguette pour lancer un protéro et dévier le sort qui alla se perdre sur le plafond de la grande salle. Le fils Black s'était attendu à une réaction aussi stupide. James se retourna en même temps pour voir le sort dévier.
- « Qu'est-ce qui se passe ici ? »
La directrice des rouges et ors avançait vers eux, d'un pas décidé, fort mécontente.
- Professeur, on a simplement demandé à Servi... Rogue de nous prêter ses cours de potion de mardi matin, car on n'a pas pu réellement suivre. Et voilà comment il nous répond !
La directrice les observa tour à tour, sachant qu'il y avait bien plus là-dessous qu'une simple demande d'emprunt de cours. Mais, pour ce qu'elle en avait vu, Sirius Black n'avait fait que se protéger. En revanche, Severus Rogue avait bel et attaqué. Et il y avait bien trop d'élèves pour laisser passer un tel acte et surtout, elle n'était pas connue pour sa tolérance. Elle se pinça les lèvres, prenant son air le plus sévère.
- M. Rogue, vous viendrez en retenue ce soir pendant une heure ! On n'attaque pas ses camarades en dehors du club de duel. Vous devriez le savoir depuis le temps.
Le serpentard enragea, prenant ses affaires et quittant la grande salle sous le regard satisfait des deux lions. Ils jetèrent quand même un œil vers leur directrice, méfiants : auraient-ils aussi droit à une heure de colle ?
- Quant à vous, sachez que quand vous n'arrivez pas à suivre un cours, il y a un lieu dans l'école qui se nomme bibliothèque et où vous pourrez trouver tous les renseignements possibles sur un sujet bien précis. Je présume que vous étiez quand même présent et que vous vous souvenez du sujet du cours.
Les deux bruns se jetèrent le même regard, légèrement blasé. Oui, la bibliothèque, ils connaissaient et non merci ! Ce n'était pas pour eux !
- Merci bien professeur. Nous allons suivre votre conseil.
Ils quittèrent leur directrice sans attendre, direction leur table. Ils y arrivèrent en même temps que leurs deux préfets, qui avaient observé une partie de la scène : Severus quitter la grande salle, furieux, et les deux gryffondors discuter avec leur directrice. Lily avait croisé le regard plein de haine de son ancien meilleur ami, un regard qu’il semblait lui avoir adressé directement. Mais pourquoi ?
- Qu'est-ce qui se passe ? questionna Remus, en fronçant légèrement les sourcils
- Rien de bien grave. - Sirius riva son regard sur le jeune homme, un petit sourire aux lèvres, le détaillant presque avec envie. - Macgo nous conseillait d'aller consulter des livres à la bibliothèque
La préfète le regarda, alors très intéressée.
- Des livres pour les ASPIC ? Des livres en particulier ? En complément de son programme ?
Elle était toujours preneuse pour accroître ses connaissances et ses notes. Elle ne connaissait pas le coût des études supérieures, elle devait aller se renseigner pour une possible aide financière. Mais elle doutait que les études de médicomagie ou d'Auror soient accessibles à tout le monde. Alors, si elle pouvait continuer à avoir des Optimals, elle était prête à tout lire.
- Non, des livres pour le cours de potion, précisa alors le capitaine de Quidditch. Vous avez réussi à suivre le cours mardi matin ?
Les deux préfets se jetèrent le même regard amusé.
- Non, c'est pour cela qu'on a été cherché des explications à la bibliothèque sur les élixirs éternels.
Sirius sourit, alors, charmeur, rivant son regard sur le lycanthrope aux yeux d'or, installé face à lui.
- Tu peux me prêter ton cours ? s'il te plaît, jeune loup.
Remus sourit, soutenant son regard. Ce regard... ce sourire... À chaque fois, il le déconcertait comme si c'était la première fois. Il avait toujours l'impression de découvrir cette sensation de brûlure. Et ces mots... Jeune loup... loin du petit loup habituel, affectueux mais trop amical.
- Bien sûr.
- Tu es repassé par le dortoir pour te changer ?
Le châtain rougit un peu plus. Il ne se trouvait jamais à son avantage dans son uniforme, préférant ses vêtements moldus.
- Oui ! J'ai envie de venir assister à votre entraînement de Quidditch. Alors, je me suis habillé un peu plus chaudement.
Il rougit un peu plus. Depuis quand arrivait-il si facilement à mentir, surtout à Sirius ? Depuis qu'il devait cacher ses sentiments au plus profond de lui-même. Mais ce rouge sur ses joues... si avant il n’avait aucune peine à mettre une carapace pour s’empêcher de rougir, maintenant il n'y parvenait plus.
- Je viens aussi ! déclara la rousse, le regard du capitaine se mettant à pétiller d’envie. Si cela ne dérange pas, bien sûr.
Sirius haussa un sourcil, son sourire se faisant plus noir. Il entrouvrit les lèvres, prêt à répliquer avec sa plus belle langue de vipère, mais il reçut un violent coup de pied sous la table, grimaçant sous la douleur.
- Pas du tout, tu es la bienvenue, répondit James, avec envie. Tu sais, on prend les entraînements très au sérieux. Surtout que samedi prochain, on affronte les aigles alors il faut qu'on soit prêt. Donc tu vas assister à l’entraînement le plus studieux du monde.
La jeune fille le regarda, sans trop comprendre ce discours. Elle n'avait jamais douté qu'il ne prenne le Quidditch au sérieux. Selon elle, c’était même le sujet avec lequel il ne fallait pas plaisanter... Sirius lui jeta un regard froid en réponse à la douleur qui lui parcourait maintenant toute la jambe, avant de reporter son attention son jeune loup, légèrement moqueur.
- Tu n’as pas un tutorat ?
- Non… pas ce soir…
Lily les observa, s’étonnant du rouge sur les joues de son meilleur ami et de cette lueur dans le regard de l’affreux Black. Elle haussa un sourcil.
- Tutorat, c’est un mot-code pour parler de sexe ? questionna-t-elle, moqueuse, en souvenir à une précédente conversation en cours d’étude des moldus.
Sirius lui jeta un regard, légèrement amusé, avant de reposer son attention sur le préfet.
- Je n’espère pas.
- Non ! Sirius parle de Séraphin, et non ! Il n’y a aucun sous-entendu. Juste un duo d’étude.
- Ah d’accord, répliqua la rousse, tout en observant le fils Black, qui croisa alors son regard, une lueur de supériorité teintant ses prunelles argentées.
- Je mets mon VETO !
- Ton veto ? Au fait que je vienne assister à l'entraînement de Quidditch ? répliqua-t-elle, son regard se faisant plus froid.
- Non sur toi, en général ! La couleur orange ? Véto ! Les prénoms fleuris ? Véto ! Les iris verts ? Véto !
James sourit, amusé, comme le préfet, sous le haussement de sourcils de la jeune fille.
- Le blason de gryffondor ? questionna-t-elle en bombant le torse.
Le regard grisé se posa sur ce blason qu’il avait tant convoité, qui lui avait permis de se détacher des Black et de renier leur idéaux. Un blason qu’il aimait pour ce qu’il représentait, et qui lui permettait de vivre une scolarité idéale, loin des cachots froids et reculés des serpentards. Jamais il ne renierait son appartenance à la maison Gryffondor, jamais il ne blasphèmerait contre elle.
- Non ! Je ne peux pas concrètement jeter tout ce qui a trait à ta personne à la poubelle, et surement pas l’appartenance à ma maison.
- Notre maison, rectifia la préfète. Mais le fait reste le même : je viens assister à votre entraînement !
Le fils Black détourna les yeux, agacé avant de sourire, croisant le regard ambré si délicieux de son jeune loup. Se concentrer sur l’essentiel et oublier le reste. Et son jeune loup était un essentiel tout à fait délicieux.