- …Un peu plus tard…
Sirius gara la moto devant le domicile de sa passagère, délogeant la béquille de son habitat. Cette après-midi loin de son quotidien lui avait fait un bien fou. Les Potter étaient gentils, adorables même. Mais Euphemia en faisait trop. Elle le surprotégeait, refusant de le laisser sortir. Mais s’isoler du monde ne le rendra pas plus sûr. Il avait besoin d’aide et une seule personne pouvait l’aider. Lily Evans avait admirablement fait le travail. Cette dernière enleva son casque. Elle aussi apaisée et mieux dans sa tête. Elle riva son regard sur un couple qui arrivait dans leur direction. Elle blêmit, son sourire s’effaçant d’un coup.
- Oh non...
Sirius posa les yeux sur un couple, marchant main dans la main, dans ce que les moldus - et peut-être certains sorciers - devaient qualifier de balade en amoureux.
- Qui est-ce ? demanda-t-il, voyant le changement d’humeur de sa passagère.
- Ma sœur et son petit-ami.
- Pétunia ?
La préfète cilla, réellement étonné.
- Oui… Comment… comment tu sais ça ?
- On m'a un peu parlé d'elle.
- Hum… Ok… Ils… ils sont moldus et lui n'a jamais entendu parler du monde de la magie. Alors, pour une fois, s’il te plaît, rends-moi service : joue le jeu !
Le couple avança vers eux et quand la blonde aperçut sa sœur, une grimace de dégoût naquit dans ses yeux. Ils s'approchèrent, méfiant. Sirius sourit, enjôleur, charmeur, une petite lueur dans le regard. Il adorait jouer. Et la scène ne pouvait qu’être plaisante quand on lui parlait de « jouer le jeu ». Étrange expression. Que pouvait-on faire avec un jeu… à part jouer ? Le détruire ? Tricher ? Ce n’était absolument pas son genre.
- Pétunia, Vernon, bonjour ! commença la préfète, mal à l’aise.
- Bonjour Lily, répondit l'homme grassouillet.
Le regard de Sirius se posa sur son ventre, impressionné dans le mauvais sens du terme. Plus gras que Peter… presque rond. Son animagus à lui devait être une bavboule. La nouvelle venue posa les yeux sur la moto et son propriétaire.
- Pétunia, Vernon, je vous présente Sirius, un...
- son petit-ami.
La rousse cilla, incrédule, tournant vivement la tête vers lui. La blonde fronça les sourcils, tout aussi choquée que sa sœur. Son regard se fit plein de mépris. Pour fréquenter sa sœur, il devait être un sorcier.
- Vraiment ? Elle ne m'a jamais parlé de toi.
- Il me semble, d’après ce que m'en a dit ma douce, que vous ne vous parlez jamais de rien.
Pétunia cilla, piqué à vif, son regard se faisant plus froid, peu ravie que sa sœur s’étale sur leur problème de famille, dans l’intimité de son monde de monstre. Lily lui jeta aussi un coup d'œil, tout aussi étonné que le jeune homme soit dans cette confidence. Ce dernier sourit un peu plus.
- En tout cas, chérie, tu m'avais caché que ta sœur était aussi charmante que toi. Je constate que la beauté est héréditaire chez les femmes de la famille Evans.
Lily entrouvrit les lèvres, sans rien dire, ne comprenant réellement pas les propos de Sirius. Devait-elle rétablir la vérité ? Mais ce qu'elle vit l'étonna encore plus. Pétunia détourna les yeux, le mépris laissant sa place à de la douceur, un rouge apparaissant sur ses joues. Pétunia Evans venait d’être flattée par les propos de Sirius Orion Black, un monstrueux sorcier !
Les doigts de Sirius se glissèrent dans ceux de la rousse, avec envie. Elle eut un léger sursaut et posa son regard sur lui, perdu, sans oser entrer dans cette mauvaise comédie… Affirmer ? Infirmer ?
- Vous alliez quelque part ? questionna Sirius, à l'encontre de la bavboule sur pied, en lâchant la main de la préfète.
Il aimait jouer la comédie, mais pas au point de s’en rendre malade. Et ce contact entre les paumes de leur main lui avait légèrement donné la nausée.
- Non, on se balade, précisa Vernon. Sans but précis.
- À pied ? répliqua Sirius, d’un ton désapprobateur.
- Bien sûr ! Comment voulez-vous que l'on se balade ?
- Tout le monde ne possède pas de moto, défendit Lily.
- Eh bien, je vois ça. – il jeta un regard plein de mépris sur le grassouillet, avant de poser un tendre regard sur la rousse, s’imaginant plonger dans le regard de miel d’un sexy lycanthrope - Jamais je ne te ferais marcher. Trop fatigant. – il reposa son attention sur le couple. - Et puis Lily adore la vitesse.
- J'avoue, c'est enivrant, souffla-t-elle.
Voilà bien une vérité vraie. Elle s’était découvert une passion pour la vitesse grâce à James. Il lui avait fait aimer le vol, la vitesse et les hauteurs. Plus aucune sensation de vertige, plus aucune peur. Grace au capitaine, elle avait réellement appris à se dépasser et à faire de sa faiblesse une force. Elle sourit, ravie, reposant les yeux sur le fils Black.
- Enfin... si j'ai bien compris, ça aussi c'est héréditaire. Ta mère semble une adepte des motos.
Lily afficha un sourire crispé, acquiesçant gravement de la tête. Un fait qu'elle avait découvert chez la mère de famille. Sirius reposa les yeux sur l'homme rond.
- Papa a eu une moto ? questionna l'ainée des Evans, un peu étonnée.
- Non... souffla la cadette, préférant chasser l'éventuel passé amoureux de sa mère de ses pensées.
Pétunia grimaça aussitôt, ayant sans doute le même avis que sa cadette sur le sujet.
- Enfin, dans tous les cas, une vraie demoiselle ne devrait jamais à avoir à marcher.
Il sourit un peu plus, rivant un regard de défi dans celui de Vernon, qui cilla, piqué au vif.
- Eh bien, pour son petit-ami, je suis étonné de ne vous croiser qu’aujourd’hui, répondit-il, froidement.
Il fréquentait Pétunia depuis avant les vacances de Noël et c’était leur première rencontre.
- Vous ne vous voyez pas souvent. On marche peut-être mais on se voit tous les jours avec Ma Tunie.
- Oh... on s'est vus en début de semaine, répliqua Sirius, légèrement hautain. Une balade à Londres, ah mais... Oh… à pied...
- Faire les boutiques, ce n'est pas se balader, répliqua la rousse, amusée, malgré elle par la mine de plus en plus déconfite de Vernon.
- J'ai même présenté Lily à ma famille. Ils l'ont adoré.
Sa famille ? La rousse fronça des sourcils. Le couple Lestrange ou les Potter ? Elle avait rencontré beaucoup de monde ce jour-là... trop à son goût.
- On s'est même très bien entendu. Ils sont adorables et plein de bienveillance.
Elle riva un regard très ironique dans les iris argentés du brun. Sincérité totale pour les Potter et des propos pleins d’ironie pour les Lestrange.
- Et on se revoit dimanche, dans le train. Mais j'avoue que je ne peux pas venir très souvent. La route est longue depuis le comté de Falmouth.
- Dans les Cornouailles ? questionna Pétunia, étonnée.
- Oui, et ma mère n'aime pas que je fasse une si longue route à moto.
- Ce qui se comprend…
Lily sourit un peu plus, imaginant sans peine madame Potter lui ordonnait la prudence, le port du casque, le respect des limitations de vitesse…
- Donc on ne se voit pas tous les jours, mais moi, je ne vis pas à côté. Et puis le reste de l'année, j'ai tout le plaisir de la voir, plusieurs fois par jour même. Et la distance rapproche les cœurs. Mais là, elle me manquait trop, alors j'ai décidé de lui rendre une petite visite surprise.
- Vous avez donc rencontré mes parents ? questionna Pétunia.
- Bien sûr, je n'aurais jamais kidnappé Lily sans en demander l'autorisation. Ta mère n'a vu que ma moto, mais je crois que ton père m'aime bien.
- Tu l'as acheté avec ta promesse de l’emmener voir un match. Bien sûr qu'il t'adore, répliqua la rousse en levant les yeux au ciel, étonné que son père se laisse si facilement acheter par un parfait inconnu.
- Un match de quoi ? questionna Vernon, de plus en plus agacé. Lui avait un peu de mal à lier conversation avec le père de sa petite-amie.
- Un sport assez particulier que vous ne devez pas connaître. Vous ne semblez pas très sportif, railla Sirius.
Vernon rougit un peu plus. Sirius adressa un petit sourire rassurant à la rousse, promesse qu'aucun terme de magie ne serait abordé. Il aimait embêter la préfète, mais s’il avait prononcé le terme Quidditch, il était sur de déclencher une guerre chez les Evans. Et la jeune fille avait assez souffert à cause de lui, du moins pour cette semaine. Les compteurs seraient remis à zéro le lundi suivant.
- Mais le père de Lily en est fan sans avoir jamais assisté à un match. Un sacrilège selon moi. Je t'enverrai un magazine pour lui, qu'il se choisisse une équipe. Mais qu'il n'oublie que les Faucons...
- … sont les meilleurs. Je sais, coupa Lily.
Il se tourna vers le couple…
- Bonne marche.
… avant de se tourner vers la préfète.
- On se voit dimanche.
- Prudence sur la route.
- Promis.
Et il démarra la moto, filant comme le vent. Lily le regarda s'éloigner. Elle devait reconnaître à Sirius le talent de plaire aux autres. Cette faculté à sourire, à entrer dans un jeu de séduction. Remus lui avait dit que chez lui, tout était quasiment dans le verbe, en particulier pour répliquer, mais pour séduire aussi. Pétunia suivit la moto des yeux l'observant disparaître.
- Il est charmant… souffla-t-elle, malgré elle, s’en maudissant aussitôt.
Ce n’était qu’un monstre après tout. Et pour fréquenter sa sœur, il ne devait, selon elle, n’avoir aucun goût.
Vernon lui jeta un regard noir, les lèvres serrées.
- Vraiment ? répliqua la préfète.
Son regard émeraude se noircit, tournant les talons et rentrant dans la maison. Sirius était réellement doué pour plaire à son monde. Pour que Pétunia le trouve charmant, au-delà de son statut de monstre, c’était un réel exploit. Mais elle préférait ça à ce qu'elle s'était imaginée en les voyants arriver. Un Sirius arrogant, méprisant, mettant en avant le monde de la magie. Mais non, il avait joué le jeu, un étrange jeu mais un jeu qui entrait dans le respect du secret magique. Elle monta dans sa chambre, s'allongeant sur son lit, prenant un ours en peluche dans ses mains. Elle avait envie de voir du monde. Elle prit une plume et un parchemin écrivant à sa meilleure amie. Elle avait envie d'aller passer une journée chez Erin. Une fête foraine, des manèges, de la foule, des cris de la musique, du bruit !
Voilà ce dont elle avait besoin pour se reconnecter avec le monde. La réponse de la jeune femme ne se fit pas attendre.
Le lendemain, elle s'envolait pour deux jours pour Londres : le Pays des Merveilles l'attendait. Elle rentrerait le samedi au soir pour préparer ses affaires et profiter une dernière soirée de sa famille. Et le dimanche, le Poudlard Express et la ligne droite vers la fin de l'année.
- Le dimanche suivant
Le Poudlard Express filait à vive allure dans la lande anglaise. Il avait quitté la gare depuis une demi-heure et Sirius avançait à travers les wagons à la recherche de la vendeuse de bonbon.
- Black ?
Il se retourna vers la voix qui venait de l’interpeller et sourit, plein de tendresse.
- Mon cœur, comment vas-tu ? Tu m'as tellement manqué !
Il ne remarqua pas un groupe de jeunes filles, en pleine conversation dans le couloir du train. Le silence s’installa entre elles. Elles leur jetèrent un regard presque choqué, avant de poursuivre leur route et de s’engouffrer dans un compartiment. Une autre élève observait aussi la scène, tapie dans un coin, ne quittant pas le fils Black des yeux. Elle l’avait vu… ce regard… cette étincelle qui était née dans les yeux du brun et ce sourire. Et ses mots… « Mon cœur »… Pearl William serra les poings avant de s’éloigner, pleine de rancœur et de jalousie. Il n’y avait qu’elle qu’il avait le droit de nommer ainsi. Ce n’était plus qu’une question de temps, mais Sirius Black lui appartiendrait !
Lily Evans se planta devant le maraudeur, perplexe.
- Ça peut aller. Tu as joué à quoi devant ma sœur et son copain ?
- Bah … le jeu. C'est toi qui me l’as demandé.
Il sourit, fortement amusé. Cette petite scène avait été charmante. La jeune fille l’observa, haussant un sourcil, sans comprendre.
- Je parlais d’être un moldu, pas mon petit-ami.
- Ah... tu ne me l’as pas précisé... Comment j'aurais pu deviner, moi ? Faut être plus clair quand tu lances une partie, Evans. En plus, ton jeu est beaucoup moins drôle que le mien. La tête de ta sœur aurait été beaucoup moins marrante.
Lily haussa un sourcil, avant de poser les yeux sur la fenêtre, observant le paysage défiler. Elle ne put s’empêcher de sourire, très amusée elle aussi. Elle n’était pas d’un naturel méchant, elle n’aimait pas se moquer des autres… Mais malgré ça…
- J’avoue… Mais le plus drôle, c'était la tête de Vernon. J'ai cru qu'il allait exploser à force de contenir sa jalousie.
- J’avoue aussi que Bavboule était marrante.
- Bavboule ?
- Oui, il est plus rond que Peter. Il doit se goinfrer plus que lui. Tu crois que son animagus, ça serait quoi ?
La préfète cilla face à la question qu’elle jugea légèrement incongrue. Si Vernon Dursley avait la capacité de se transformer en animal ?
- Je ne sais pas… hum… peut-être un boursoufle ?
- Ah oui… pas mal ! Dans la catégorie des animaux idiots et inutiles. Juste bon à bouffer des crottes de nez. Oui. C’est bien associé.
Lily approuva de la tête. Elle n’éprouvait pas de réelle sympathie pour l’actuel petit-ami de sa sœur. Elle ne l’appréciait pas, mais ne le dépréciait pas non plus. Elle n’avait pas non plus eu trop l’occasion de le connaître, sa sœur s’imposant toujours dans la conversation et limitant au maximum leur échange. Pétunia voulait être la seule sur le devant de la scène. Ce que la préfète pouvait comprendre. Mais du coup, elle n’avait aucun lien avec Vernon Dursley. Elle jeta un regard au jeune homme, un sourire de remerciement aux lèvres.
- Mes parents t'ont beaucoup apprécié. Au repas du soir, ma mère ne parlait que de ta moto et de tes yeux gris et mon père que de Quidditch. D’ailleurs, il te remercie pour le magazine.
- Je tiens toujours mes promesses. Il s'est choisi une équipe ?
- Les Harpies de Holyhead. Une équipe composée que de femmes méritent d’être supportée selon lui.
- Faut dire qu'il n’est entouré que de femmes... Il reste dans le thème de sa vie.
- Tout à fait. En tout cas, quand il a reçu son magazine, il s'est cru à noël, il avait cinq ans et recevait son premier vélo. Encore merci pour lui.
- De rien. Et toi, ça serait quoi ?
Elle fronça les sourcils, sans comprendre, l’invitant à préciser le sujet de sa phrase.
- Ton animagus ?
- Mon… Animagus ?
Elle cilla légèrement… Mais c’était quoi cette lubie chez le fils Black ?
- Je ne sais pas. Et en plus, je crois que l’on n’a pas le choix. C’est la nature qui choisit pour nous. Autrement, ça serait trop facile.
- Facile ? De devenir un animagus ? tu t’es déjà intéressé à la complexité de ce sortilège ?
- Non… Pourquoi… toi oui ?
Sirius sourit en coin, une petite étincelle dans le regard.
- Bien sûr ! Il faut sortir un peu du cursus scolaire, Evans. Alors ? Ça serait quoi ton animagus ?
- Mais…
Elle l’observa sans réellement comprendre cette obsession. Mais si elle avait vraiment le choix :
- Mon animal préféré reste la biche.
Sirius cilla, choqué avant de détourner les yeux sur le paysage, réellement désabusé.
- Pfff … Ok… Au fait, tu es nulle à ce jeu !
Elle cilla, à son tour, sans comprendre la réaction de son ami. Qu’avait-elle pu dire de mal ? En quoi le fait d’adorer les biches lui était reprochable ?
Sirius, lui, entendait la voix de James résonnait dans sa tête : « Lily Evans est la future madame Potter ». Même leurs animagi seraient en couple… Il secoua la tête, avant de poursuivre sans route, dépité par tant de bêtise. Le monde entier semblait se liguer pour que ces deux-là soient en couple. Comment contrer ça ?
La préfète l’observa s’éloigner, haussant un sourcil, sans comprendre ce qu’elle avait bien pu dire de mal. Mais avec Sirius Black, elle ne cherchait même plus…
Elle secoua la tête, avant de retrouver ses amies, ravie que le fils Black ait tenu sa promesse. Du moins, elle en était ravie pour son père. Et en effet, le lendemain de la visite de Sirius chez elle...
- Quelques jours plus tôt….
- LILY !!!! Demande à tes abrutis d’amis de ne pas t’écrire pendant les vacances !!!! Je déteste ça !!!
La voix de sa sœur avait résonné partout dans la maison. La rousse soupira, avant de passer dans le salon, avec ses parents. Ces derniers espéraient pouvoir éviter une crise entre leurs deux filles. Lily prit le paquet tendu par un hibou qu'elle avait déjà vu à Poudlard. Elle posa les yeux sur le destinataire et sourit.
- Ce n'est pas pour moi, c'est pour papa.
Pétunia cilla, interdite, son père arrivant aussitôt devant sa fille cadette, lui arrachant quasiment le paquet, comme un enfant un matin de Noël. Jamais le monde de la magie ne lui avait écrit… Enfin si sa fille, mais Lily était devant lui et pas à Poudlard. Qui pouvait vouloir communiquer avec lui ?
- Pour moi ?!?
Il le déballa sans attendre observant alors un titre sur la couverture : « Quidditch Nat’Magazine » flottait d'un bord à l'autre de la page et en dessous, un attrapeur aux couleurs jaunes et noirs attrapait une minuscule balle dorée avec des ailes. Un gros titre apparaissait, quand il saisissait la balle : « les Frelons, Premier au classement ! »
Pétunia ragea, serrant les poings, pleine de haine, avant de quitter la pièce. Elle n'allait quand même pas s'en prendre à son père. Mais si Vernon avait été là, cela aurait été une vraie catastrophe. De toute façon, elle le savait. Ne jamais l’inviter quand son monstre de sœur était là !
Harry Evans prit un petit bout de papier, fronçant les sourcils.
- « Bonne lecture et bon choix.
SoB »
Lily fronça les sourcils, observant le papier et sourit.
- S.O.B rectifia-t-elle. Sirius Orion Black. Ça vient de Sirius.
- Sirius Orion ? Deux noms d'étoiles pour prénoms. C'est mystérieux et charmant, déclara la mère de famille, de plus en plus charmée par cet étrange jeune homme.
- C'est une tradition chez les Black. Bien qu’Orion soit une constellation, et non une étoile. Et pour Sirius, on peut ajouter : Troisième du nom.
- Un numéro ? Ça fait très aristocrate, souffla sa mère. Comme les rois d’Angleterre.
Sa fille acquiesça de la tête.
- La famille Black est une des plus anciennes familles de sang pur du monde de la magie. Mais ils ne sont pas très fréquentables.
Sous le regard de sa mère, elle poursuivit :
- ils prônent une idéologie très rétrograde selon laquelle seuls les sangs purs ont le droit d'appartenir au monde de la magie.
- Et tu es ami avec lui ? Mais...
- Sirius ne partage pas les idéaux des siens, précisa-t-elle aussitôt. Tous les membres de sa famille ont été réparti dans la maison serpentard. En atterrissant à Gryffondor, il a renié ses idéaux et aujourd'hui, il a été banni. Il les a même fuis, il vit chez son meilleur ami.
- Chez Remus ?
- Non… Chez James Potter… Hum… James est un frère de cœur pour Sirius. Ils sont un groupe très soudé. C’est un peu compliqué…
« Ma famille, c’est les Potter ! » Sirius avait hurlé cette phrase, en réponse à sa cousine qui lui demandait de faire honneur à sa famille. Les liens du cœur plus fort que ceux du sang. Elle sourit légèrement, prenant conscience de ce qu’avait dû subir le fils Black.
- Donc Sirius est un rebelle ?
Elle sortit de ses pensées, reposant les yeux sur sa mère, acquiesçant légèrement de la tête.
- Hum… Oui. On peut dire ça. Dans le bon sens du terme. Il n’adhère pas à ce qui n’est pas logique.
- Je comprends. Brun aux yeux gris, propriétaire d'une moto, aristocrate et rebelle... Mais, épouse-le, chérie ! Épouse-le ! souffla sa mère, appréciant de plus en plus cet étrange jeune homme.
- Et fan de Quidditch qui tient ses promesses ! Ta mère a raison, épouse-le !
Il voulait bien accorder la main de sa fille à ce jeune Black. Il semblait tout à fait digne d'entrer dans la famille.
- Je vais voir ce que je peux faire… répondit la rousse. Mais je ne promets rien…
Si ses parents savaient... Brun aux yeux gris, propriétaire d'une moto aristocrate, rebelle, fan de Quidditch, mais surtout gay et en couple ! Et surtout, elle ne l'appréciait pas, et Remus ne lui accorderait sûrement pas la main de son petit-ami. Lily vit sa mère sursauter, ouvrir de grands yeux ronds et horrifiés.
- Qu'est-ce qu'il s'est pris ?
Son mari tournait les pages du magazine et l'image ne semblait pas du tout plaire à la mère de famille.
- Un cognard, précisa son mari, en lisant la légende du texte.
- Chérie, je t’interdis d'intégrer l'équipe de Quidditch !
Son mari approuva d’un signe de tête, accentuant cette approbation d’un regard sévère.
- Voilà une requête à laquelle je peux accéder sans problème.
Sa mère posa les yeux sur sa fille, puis son mari.
- Bon allez, viens, je t'emmène à « La Plume à Papotte ». On a perdu ton père pour un bon moment-là.
En effet, le père de famille prit place sur son fauteuil, dévorant tous les articles.
- Mardi suivant...
Mais pour l’heure, le présent était bien moins plaisant :
Deux élèves se tenaient devant la statue de la gargouille, située au deuxième étage du château de Poudlard, attendant. Ils étaient rentrés la veille et leur directrice de maison leur avait donné une convocation pendant son cours. Juste à eux ! Et si le regard de la rousse était plein d’interrogation, celui du brun était froid.
- Pourquoi il veut nous voir d’après toi ? Pour reparler de ce qui s’est passé ? Je n’ai plus envie d’en parler.
Pour l’heure, Lily voulait juste oublier. Elle en faisait encore des cauchemars : ce masque noir glacé, cette voix, ce mot prononcé, ce sortilège interdit reçu en pleine poitrine : « Crucio »
La voix de Rodolphus Lestrange la hantait encore, même si elle semblait de plus en plus lointaine.
- Il veut surement qu’on lui promette de ne pas engager de représailles au sein de Poudlard, cracha Sirius, fortement agacé.
Le regard de la jeune fille se crispa légèrement. Des représailles ? Contre l’attaque qu’ils avaient subie ?
- Mais tu veux te venger contre qui ?
Sirius la regarda, comme si elle venait d’une autre planète.
- Lestrange et sa clique ! Qui d’autre ?
Rabastan Lestrange, le cadet de ce mangemort ? Elle y avait songé, un temps… sa raison prenant le dessus sur sa rancœur. Elle inspira, reposant les yeux sur la gargouille, reprenant son attente.
- Non, il n’est pas responsable des agissements de son frère et de ta cousine.
- Tu plaisantes ? Qui leur a dressé un portrait si détaillé de toi ? Jusqu’à ta condition de naissance ? Jusqu’à ton poste de préfète ?
- Peut-être... Mais il n’était pas là, dans cette impasse. Et il n’a pas à payer pour ça.
La voix de la préfète était impassible, sans intonation. Elle refusait de s’en prendre à d’autres, elle refusait d’accabler un innocent, même si Rabastan était tout sauf innocent. Futur mangemort, dans la mesure où il n’avait pas déjà rejoint les rangs de ce Voldemort… Complice de Mulciber sur l’attaque de Mary… Non, Rabastan Lestrange n’avait rien d’un innocent, mais elle refusait de l’accabler pour les agissements de son frère ainé.
Et elle refusait de s’imaginer les conversations qui devaient avoir lieu au sein de la maison des Lestrange… sur elle… sur tous les sangs mêlés et les défenseurs des droits des moldus… Elle refusait de s’imaginer leur mépris, leur ricanement, leurs discours pré fabriqué sur la supériorité des sangs purs.
Son cœur se mit à battre sourdement, reposant lentement son regard sur son binôme de convocation. Sirius avait grandi là-dedans, au milieu de ses mots, de cette haine… sans se laisser aveugler… Severus lui…
Elle chassa son ancien meilleur ami de ses pensées… haussant un sourcil, face au regard assassin que le fils Black posa sur elle.
- Comment tu peux être aveugle à ce point concernant les serpentards ? cracha-t-il. Ils sont tous aussi pires les uns que les autres, ils vont tous rejoindre ce mage noir. Et toi, tu les défends ? Après cinq ans à défendre Servilus, tu n’as pas encore compris qu’il n’y avait rien à sauver dans cette maison ?
Lily rougit, serrant les poings. Elle n’était pas idiote ! Elle n’était pas aveugle ! Elle était équitable !
- Tu as tort ! On ne peut pas généraliser les agissements de certains à toute une maison. Il y a des élèves qui ont été réparti à Serpentard parce qu’ils sont rusés, malins et intelligents. Il ne faut pas les mettre dans le même panier. Ils ne pratiquent pas tous la magie noire et ils ne rejoindront pas tous les mangemorts.
Sirius détourna les yeux, peu ravi, préférant faire la sourde oreille face à ce discours, chassant l’image d’Androméda de son esprit, sa cousine étant la preuve concrète que le discours de la préfète était censé.
- Comment tu peux encore les défendre…
Un léger sourire apparut sur les lèvres de la préfète, son regard s’adoucissant.
- Parce que je veux croire que Poudlard reste un lieu où on est en sécurité, le seul endroit où on est encore épargné par la guerre qui se prépare dans le monde. Je veux croire que l’on n’a pas tous fait nos choix, que ceux qui se trompent aujourd’hui, reviendront sur le droit chemin demain, avant qu’il ne soit trop tard. Je refuse de mettre des élèves en danger pour des agissements qu’ils n’ont pas commis. Surtout les plus jeunes. La guerre ne doit pas commencer ici. Poudlard doit rester un lieu de paix, un lieu d’apprentissage. Il ne s’agit pas que de nous et de notre rancœur, mais de tous les élèves. Je refuse de mettre les plus petites années en danger pour une guerre qui ne les concerne pas encore.
Sirius souffla, agacé, sans répondre. Car s’il était plein de rancœur envers le cadet des Lestrange, il devait reconnaître que la préfète n’avait pas totalement tort. Il posa un œil sur elle, secouant la tête.
- De toute façon, si Dumbledore nous demande de promettre, on promettra ! déclara-t-elle simplement.
Elle voyait mal Sirius aller à l’encontre de leur directeur d’école et briser une promesse envers celui-ci. Le jeune homme était loyal, ça elle l’avait bien compris. Il renifla mécontent. Encore une fois, elle n’avait pas totalement tort.
- Tu vas prendre des cours de combat ?
Lily releva les yeux, sur lui, un peu étonné du changement de sujet.
- J’aimerai bien. Je suis doué en club de duel, mais…
- Mais sur le terrain, je te mets un Troll, on est d’accord. Et je le multiplie par lui-même. Un carré !
- J’avoue… Moi j’en fais un cube…
- Un cube ?
- Je le multiplie encore par lui-même. Troll au cube. Troll fois troll fois troll.
- Les moldus sont vraiment bizarres…
Lily sourit. Sa mère répliquerait que c’est l’hôpital qui se moque de la charité.
La rousse reposa les yeux sur la gargouille, laissant échapper un soupir, las d’attendre. Le mot de passe ne marchait pas… Soit il avait changé, soit le directeur ne voulait pas encore être dérangé.
- Hum… Tu en as déjà pris, toi ?
Elle leva son regard sur le brun et le petit sourire qui se dessina sur ses lèvres répondit pour lui.
- Ah bon ? Mais avec qui ?
Le brun croisa son regard, son sourire se faisant plus taquin, sa voix se faisant murmure.
- Disons que j’ai eu le plaisir d’avoir un professeur particulier dans ce domaine.
Elle ouvrit des yeux ronds, comprenant parfaitement l’allusion. Elle savait très bien de qui Sirius parlait et cette malice dans ses yeux la troubla beaucoup. Elle détourna les yeux, gênée non pas pour elle, mais pour Remus.
- Je vais le dire à Remus, souffla-t-elle plus par taquinerie que par menace.
Il sourit un peu plus quand la gargouille s’activa enfin. Elle sauta sur la première marche, aussitôt imité par le brun.
- Mais va-y, fais-toi plaisir. À l’époque, je n’étais pas avec lui. En tout cas, je te confirme que c’est un excellent professeur et dans tous les domaines.
La préfète fit un demi-tour, restant sur sa marche, les escaliers s’élevant seuls jusqu’au septième étage, où se trouvait l’entrée du bureau de leur directeur. Elle riva son regard dans les prunelles du jeune homme, de plus en plus taquine.
- Mais tu n’as pas honte Sirius Orion Black ! Garde tes confidences pour qui ça intéresse.
Le brun rigola, sans rien répliquer. Ils arrivèrent dans le bureau de leur directeur, qui n’était pas seul. Sirius sourit un peu plus, la rousse rougissant légèrement.
- Professeur Dumbledore, Professeur Cooper.
Ce professeur particulier n’était jamais très loin… Il les salua d’un mouvement de tête. Leur directeur leur indiqua les chaises face à son bureau.
- Bonjour, comment allez-vous ?
Les deux lions échangèrent un regard.
- Ça va, répondit la préfète, un sourire aux lèvres.
- Lionel Woodhouse m’a raconté dans les détails ce qui s’est passé pendant les vacances et j’en suis vraiment désolé. Je ne pensais pas qu’ils auraient pu attaquer en plein jour, comme cela, dans un lieu aussi fréquenté...
- Vous ne devriez jamais douter de ma famille. Ils sont pleins de ressources, railla Sirius.
- Oui, j’en ai bien conscience. Et je m’excuse pour cette négligence.
- Allons professeur, vous n’y êtes pour rien. Ma famille est cinglée, de jour comme de nuit, et ne prend jamais de vacances. On a fait une mauvaise rencontre, ce n’était pas la première fois pour moi, ça ne sera pas la dernière.
Il jeta un regard vers la préfète, qui replongea dans ce souvenir douloureux, se retrouvant dans cette impasse, face à ce couple démoniaque. Elle inspira, revenant dans ce présent.
- Bon… moi... c’était la première fois, et j’espère la dernière, même si je n’y crois pas du tout…
Elle détourna les yeux, croisant le regard vert de son professeur de défense contre les forces du mal. Albus acquiesça de la tête, inspira. Il n'allait pas y aller par quatre chemins.
- Je veux être claire sur un point. Je n’admettrais aucunes représailles au sein même de mon école.
- On ne compte pas engager de représailles, professeur Dumbledore, soyez en sûr. Je sais que l’on ne peut pas accuser quelqu’un pour les crimes de sa famille. Sirius partage mon avis.
- Absolument pas !
Albus posa les yeux sur le brun. Ce dernier allait être le plus compliqué à convaincre, mais soit. Aux grands maux, les grands remèdes.
- Sachez qu’en cas d’infraction aux règles de l’école, en cas d’attaque sur des élèves ici-même, au sein de mon établissement, des élèves qui n’étaient ni présents dans cette impasse, ni présents sur le chemin de Traverse, je ne pourrais pas empêcher votre renvoi, et je ne ferai rien pour.
Il regardait Sirius, ce dernier sentant ce regard cristallin sur lui.
- Votre renvoi impliquerait votre interdiction définitive de pratiquer la magie. Je ne parle pas de confisquer votre baguette, Sirius, mais de la briser. Je ne pourrais rien faire contre ça. Entendez le bien. Si vous entamez une attaque ici, vous ne pourrez jamais plus pratiquer la magie. Et si un jour vous voulez rejoindre l’ordre et vous battre à nos côtés, il me faudra la certitude que je peux avoir confiance en vous, en vos capacités de jugement et en votre loyauté. Vous me l’avez déjà prouvé, mais aujourd’hui, je vous le demande comme une faveur personnelle, Sirius. Promettez-moi de ne rien tenter durant votre scolarité à Poudlard.
Le fils Black inspira. Encore une croisée des chemins... Il était un peu jeune pour en avoir autant vécu. Il croisa le regard de son directeur, acquiesçant doucement de la tête.
- Très bien professeur, je vous le promets. Rien pendant ma scolarité à Poudlard.
Sirius posa son regard derrière son directeur. Vivement la prochaine sortie au Pré au Lard pensa-t-il. Les deux professeurs échangèrent un regard entendu.
- Bien. Comment allez-vous, Lily ?
La jeune fille cilla, un peu étonnée, tournant son regard vers son professeur de Défense qui venait de lui poser la question.
- Ça va. Disons que ça va mieux. Personnellement c’était ma première rencontre avec de tels sorciers, et ils sont à glacé le sang. Et je me doute que ce ne sera pas la dernière. J’ai besoin de parfaire ma technique dans le domaine. Pourtant, je suis excellente en sortilège et en duel, mais là…
- Le terrain est très différent d’un club de Duel qui est bien trop scolaire, précisa le jeune professeur.
Albus posa son regard sur son professeur.
- Je comprends votre point de vue, Olivier. Vous avez toujours exprimé cette réserve sur ce club. Mais le combat s’apprend chez les Aurors.
- Et pour ceux qui ne veulent pas le devenir, mais qui seront aussi amenés à se battre ? Pour des élèves qui n’ont pas encore l’âge d’être Auror ? On fait quoi, M. le directeur ? On assiste à leur enterrement ?
Dumbledore cilla, les deux lions aussi. Sirius sourit, avec envie, Olivier était canon quand il tenait tête à leur directeur.
- J’entends votre point de vue, Olivier, mais...
- Il est temps de montrer aux sorciers que ce mage noir ne monte pas en puissance sans rencontrer de résistance ! Vous agissez dans l’ombre, mais lui est présent partout et commence à terroriser les populations. Ce n’est pas en restant derrière nos murs d’école qu’on arrivera à le contrer. Ce que l'on vous propose professeur, c'est de former, aujourd'hui, le noyau dur de votre ordre de demain. Sirius et Lily feront partie de cette génération qui n'aura pas le temps de devenir Aurors. À leur sortie de Poudlard, ils entreront de plein pieds dans la guerre. Il faut leur donner, aujourd'hui, les armes pour demain.
Albus posa le regard sur ses élèves. Olivier se tourna vers eux.
- Lily, combien de temps avec vous tenus face à eux ? Combien de minutes ?
- Vous pouvez parler en secondes… railla Sirius, narquois.
- Professeur, Lily est la meilleure élève de cette école. Elle est le parfait exemple que votre enseignement n'est plus adapté. Ma famille vous a prêté allégeance, il y a de cela plusieurs générations. Nous sommes toujours tenues par cette promesse, ma présence ici en est la preuve. Mais je ne vais pas vous laisser avancer dans la mauvaise direction. Un mot de vous et on peut commencer à agir pour demain.
- Vous avez l’éloquence de votre oncle, Olivier. Je vais réfléchir à votre proposition.
Le professeur se leva alors.
- Miss Evans, si vous voulez parfaire votre technique, vous savez où se trouve ma salle de classe.
Il adressa un signe de tête respectueux à son directeur, avant de quitter la pièce. Sirius le regarda filer avec envie. Vraiment trop canon ! Albus les congédia, une fois dans le couloir, la préfète posa les yeux sur son camarade.
- Son oncle ?
Sirius la regarda, sans comprendre.
- Dumbledore lui a dit qu'il avait éloquence de son oncle.
- Ah... C'est l'actuel directeur de la sécurité du MACUSA.
La jeune fille eut un mouvement de la tête, sans trop comprendre. Cela semblait être un poste important.
- Le responsable du département des Aurors, si tu préfète.
- D'accord. La famille du professeur Cooper est influente, souffla-t-elle, alors. Ils ont une dette envers Dumbledore ?
Sirius sourit.
- Tu deviens trop curieuse, Evans.
Et il mit fin à cette conversation sur le passé familial de leur professeur. Ça ne regardait ni la jeune femme, ni lui-même. Il n'était pas dans cette confidence-là. Il avait découvert cette allégeance et cette dette en même temps que son amie.
Les deux gryfffondors arrivèrent dans leur salle commune, sous le regard un peu étonné de certaines filles, présentes dans la pièce.
- Bon bah… à plus, Evans.
- Non, attends ! J’ai un truc à dire à Remus, je te suis.
Le brun inspira, prenant la direction de son dortoir. Quand ils y arrivèrent, trois regards se posèrent sur eux.
- Alors ? Il vous voulait quoi ? questionna James, plein de curiosité.
- Nous faire promettre qu’on n’engagera pas de représailles au sein de Poudlard.
Sirius grogna méchamment.
Le capitaine secoua légèrement la tête, s’étant attendu à cette manœuvre.
- Une chance que nous, on n’ait rien promis !
- POTTER !!!
Le capitaine sursauta et posa les yeux sur la préfète, croisant un regard émeraude des plus envoûtants. L'image de Lily, vêtue de d’un t-shirt des Faucons… entrant dans sa salle de bain… De longues jambes fines, des pas légers comme si ses pieds touchaient à peine le sol… lui effleura l'esprit. Son cœur se mit à battre avec envie. Il la trouvait tout aussi jolie dans l’uniforme de l’école.
- Tu vas me le promettre à moi ! ordonna-t-elle. Je ne veux pas qu’une guerre éclate au sein de Poudlard. On aura tout le loisir d’y prendre part une fois qu’on aura fini nos études, mais pas avant ! Alors tu vas me jurer de ne pas engager de représailles durant notre scolarité.
Son regard se fit plus dur, plus froid. Il avait intérêt à lui promettre et à respecter cette promesse. Elle ne voulait pas que Poudlard devienne une avant-guerre, que les élèves soient en danger des plus petits aux plus grands. Les mains sur les hanches, le regard sérieux, elle attendait.
- Alors ?!?
Le capitaine avait le regard fixé sur sa belle, perdu. Il s’était noyé, suite à ce plongeon dans les abîmes émeraude de la jeune fille, n’ayant même pas entendu ce qu’elle disait.
- Alors quoi ? demanda-t-il, la gorge soudainement très sèche.
Elle était belle, magnifique. Le regard émeraude plongea un peu plus dans les iris chocolat.
- Je jure… répéta-t-elle.
- Je… jure… solennellement… que mes intentions sont mauvaises ! souffla-t-il, totalement sous le charme, totalement envouté par la jeune fille.
Son esprit était ailleurs, noyé dans ce regard émeraude si fascinant. Son cerveau était comme éteint, se contentant d’approuver de la tête, prononçant des mots sans se rendre compte de leur signification… sans se rendre compte qu’il prononçait une phrase qu’il connaissait par cœur… la clef de l’un de leurs secrets… sans se rendre compte qu’il trahissait ses trois amis.
Ceux-ci, en revanche, cillèrent, rivant leur regard sur le jeune homme.
- Quoi ?
La préfète fronça les sourcils, sans comprendre.
- Quoi… quoi ?
Le capitaine cilla, revenant dans cette réalité, sentant le regard assassin de ses amis, prenant conscience de ce qu'il venait de faire.
- Ce n’est pas ça que j’ai dit, déclara simplement la préfète, sans comprendre. C'est même tout le contraire.
- Qu’est-ce... qu'est ce que tu as dit ?
- Je jure de ne pas engager de représailles au sein même de l’école et ni au Pré-Au-lard !
Sirius cilla et grogna, serrant fortement les poings.
- On est d’accord que le Pré-Au-Lard fait partie de notre scolarité, Black ! – Elle reposa les yeux sur le capitaine. – Promets !
- Je jure… oui d’accord, promis. Tout ce que tu veux !
Il sourit béatement, chassant sa gêne, espérant que la jeune fille ne perçoive pas le profond malaise qui s’était emparé de la pièce.
- Hum… bon ça ira… - Elle se retourna vers Remus, toujours froide - Toi, je ne te fais pas promettre, mais c’est tout comme.
- Promis.
Elle quitta le dortoir, ravie que le sujet soit clos. Oui, ils avaient été attaqué, oui Rabastan Lestrange était peut-être en partie responsable, mais non ! Pas pendant Poudlard, pas pendant les études au risque de blesser les autres élèves.
Avant de refermer la porte, elle entendit la voix froide et très mécontente de Sirius.
- Non mais t’as craqué là !?!
Et elle quitta l’antre de lions, direction son antre à elle.
Dans le dortoir, James haussa les épaules, vraiment désolé.
- Oui pardon, je me suis noyé dans ses yeux.
- Heureusement qu’il faut un coup de baguette pour l’activer.
Sirius se leva, furieux, et attrapa la carte posée sur la table de nuit.
- Pardon… Mais c’est bon, elle ne sait pas ce que ça veut dire.
- Encore heureux !
Le cabot ne décollerait pas. Il rangea la carte dans sa table de nuit. Il était énervé, mais pas contre son frère, contre cette promesse qui le liait maintenant à Dumbledore. Contre Evans qui avait vu la faille et qui l’avait contré. Oui, il comptait attaquer au Pré-Au-Lard, il n’aurait pas enfreint sa promesse, mais la préfète avait tout gâché. Elle commençait vraiment trop à les connaître.
Mais au fond, c’était peut-être mérité. Un autre élève, dans cette école était aussi lié par une promesse faite au vieux sorcier à cause de lui. Un élève qui aurait vite subi la vengeance des maraudeurs, acolyte de Rabastan Lestrange.
Peter posa son regard sur la porte, vexé. Lily avait fait promettre à James… à Remus… mais elle n’avait eu aucun regard pour lui. Aucun intérêt pour sa personne. Il avait été totalement insignifiant dans la conversation. S’il n’avait pas été là, la scène se serait déroulée de la même manière.
Il serra les dents, comprenant que pour Lily Evans, il n’avait aucune importance.