Toute ma vie j'avais menti à mes instructeurs comme un arracheur de dents mais cette fois était différente.
Mon mensonge pouvais me valoir la mort et celle de ma famille, pourtant je sentais que je mentais pour une bonne cause : la mienne et celle de Lily.
-...Et comme elle avait un autre portoloin de poche, elle est immédiatement repartie en me laissant dans la forêt.
-Et pourquoi n'avez-vous pas immédiatement transplané pour nous prévenir ? me demanda l'instructeur.
-La forêt était protégée par des barrières anti-transplanage, expliquais-je.
L'instructeur soupira bruyamment et s'affala dans son fauteuil.
-La mission est un échec, votre premier échec, mais le Seigneur des Ténèbres est très fier de vous.
Je haussais un sourcil.
-Vous n'avez peut-être pas éliminé Lily Luna Potter, mais vous avez envoyé un avertissement à l'ennemi public N°1. Il n'est plus en sécurité à New York et sa famille non-plus, exactement ce que souhaitait le Seigneur des Ténèbres.
L'instructeur s'arrêta de parler et m'observa quelques instants.
-Vous avez une entrevue avec le Seigneur des Ténèbres dans une demie-heure, j'espère que vous vous rendez conte de l'honneur qui vous incombe, le Seigneur des Ténèbres n'accepte presque jamais d'entrevues et il en commande encore moins.
Je hochais la tête affirmativement.
Le Seigneur des Ténèbres devait être très content de ma mission pour m'appeler lors d'une entrevue.
Je jetais un coup d'oeil au tableau au-dessus de l'instructeur, le jeune homme au teint pâle me regardait, le dos droit et me fit un léger hochement de tête.
Je transplanais devant un somptueux manoir, sûrement de la renaissance, entouré d'un jardin magnifiquement décoré. Les arbustes étaient taillés en forme de Serpents ou d'êtres humains qui semblaient presques tous écraser un moldu de leurs pieds.
Un homme encagoulé sorti du manoir et s'avança vers moi à grands pas.
-Le Seigneur des Ténèbres vous attends dans ses appartements, dit-il en s'arrêtant à quelques pas de moi. Suivez-moi.
L'homme tourna les talons et retourna vers le manoir.
Je le suivis à l'intérieur du manoir et découvris un lieu sombre dont les murs étaient couverts de tapisseries de l'emblème de Serpentard.
L'homme me guida à travers de nombreux couloirs, tous décorés de la même manière, et s'arrêta devant une grande porte.
La porte s'ouvrit et il me fit signe d'entrer.
J'avançais dans la pièce et il referma la porte derrière moi, me laissant seul dans ce qui semblait être un bureau.
Un bureau faisait face à l'entrée mais personne n'occupait la chaise derrière lui.
A sa droite, je remarquais une bibliothèque et un tableau ressemblant beaucoup à celui situé au-dessus de l'instructeur.
Je regardais à gauche et découvris une grande carte posée sur le mur.
Devant elle se tenait une forme sombre.
La personne était grande de taille malgré le fait que son dos semblait légèrement courbé.
Son crâne était chauve et d'un pâle presque blanc.
La silhouette se tourna vers moi et je vis son visage grâce à un rayon de soleil qui filtrait par les rideaux.
N'importe qui aurait poussé un cri devant cette vision, mais je tentais de me contrôler et de conserver un masque d'impassibilité.
Le Seigneur des Ténèbres, du moins si c'était lui, ne possédait pas de nez, deux fentes lui servaient de narines, à la manière d'un serpent. Son visage était ridé et ses joues étaient creuses comme s'il n'avait pas mangé depuis des mois.
-Bonjour, Scorpius, me dit l'homme en avançant lentement vers moi.
Je remarquais que ses pas étaient tremblants et je craignais de le voir s'effondrer au moindre coup de vent.
Le Seigneur des Ténèbres s'arrêta à moins d'un pas de moi et m'observa quelques instants. Ses yeux croisèrent les miens et je ressentis beaucoup de choses.
La personne devant moi sentait la mort à en attirer un sombral, la magie était présente mais je sentis autre chose.
Sa puissance était incontestable, ou plutôt avait été, la magie coulait dans ses veines mais son sang était pourri, usé.
Le Seigneur des Ténèbres avait sûrement été l'un des hommes les plus puissants dans sa jeunesse, mais la personne devant moi était malade, mourante, et surtout, abandonnée de ses pouvoir magiques.
-Tu es la première personne à ne pas t'être agenouillée devant moi immédiatement après m'avoir vu, me dit-il. Je n'arrive pas à savoir si c'est dû à ton courage ou à ta stupidité.
Je ne répondis pas, ne sachant quoi dire.
-Pour tout te dire, j'aurais été déçu de voir l'un des meilleurs Traqueurs agir comme n'importe lequel de mes laquais.
-Je ne suis pas l'un des meilleurs, fis-je remarquer sans bouger d'un poil. Je suis le meilleur de vos Traqueurs.
Le Seigneur des Ténèbres eut un rictus et s'éloigna de moi en toussotant.
-Tu me fais penser à moi jeune, me dit-il en montrant le tableau que j'avais vu à droite de son bureau. Tu es ambitieux, tu n'as pas froid aux yeux et tu es intelligent.
Je l'observais sans parler mais j'espérais bien être différent de lui.
-Mais bon, je ne t'ais pas fait venir pour te parler de moi, dit-il finalement en détournant son regard du tableau. J'ai une mission à la hauteur d'un jeune homme de ta trempe à te donner.
Il s'arrêta de parler, attendant que je lui réponde, mais je ne dis rien.
-Le fils aîné de l'ennemi public N°1, James Sirius Potter viens d'avoir une fille, son nom importe peu, elle est née voilà dix-sept jours et il est temps de faire quelque-chose.
-Tuer un bébé n'est pas dans mes habitudes, dis-je après quelques minutes de réflexions. Mais si c'est vraiment nécessaire, je ferais ce qui...
-Non, non, me coupa le Seigneur des Ténèbres. Je ne compte pas le tuer, je veux que tu l'enlèves. Quel plus gros coup porter à Potter que de ne s'attaquer à son premier petit-enfant ? Avec l'attentat, bien que raté, qu'a subi sa fille, il saura que l'on s'en prend à lui en s'attaquant à sa famille et il va tenter quelque-chose et sortir de son trou.
-Je vois où vous voulez en venir, dis-je.
-Bien sûr, tu es quelqu'un d'intelligent, me dit-il. Maintenant, reste à voir si tu vas mener ta mission à bien.
-Je ferais de mon mieux.
-Je pourrais trouver un grand nombre de Traqueurs qui feraient de leur mieux, me dit-il en s'asseyant derrière son bureau. J'en veux un en qui avoir confiance.
Je hochais la tête et il me fit signe de le laisser seul.
-Le dossier est déjà dans ta chambre, tu peux partir immédiatement, ajouta-t-il avant que je ne sorte de la pièce.
Je passais la porte et la refermait derrière moi.
Il fallait que je vois quelqu'un.