-... Elle criait comme un cochon qu'on égorge, alors je lui ai dis : écoute, ce sera la dernière chose que tu feras avant de crever alors essaye d'y prendre du plaisir !
Maximus Nott éclata d'un grand rire accompagné d'une dizaine de personnes.
-Elle est bonne celle-là, répondit Edma Goyle entre deux ricanements. Et ensuite ?
-Elle a fermé sa gueule et elle a profitée la cochonne, répondit Maximus en provoquant une nouvelle crise de rires dans son publique.
Moi, j'écoutais d'une oreille distraite, adossé au mur et une tasse de café dans les mains.
-Tu fais vraiment preuve de gentillesse envers tes victimes, quand même, fit remarquer un Traqueur dont je ne connaissait pas le nom. Tu leur fait profiter une dernière fois au plaisir de la chaire avant de les tuer.
Maximus éclata de rire à nouveau, d'un rire suintant la folie.
-T'as bien raison Théodore ! répondit-il. Mais c'est les Américaines, elles me font toujours tourner la tête avec leur accent.
Nouvelle crise de rire dans l'auditoire.
Je doute fort que Maximus ait jamais eu la tête qui tournait devant une Américaine, mais je me doute que ce n'est pas ça qui l'empêche de faire ce qu'il raconte avec entrain aux autres Traqueurs.
-Demandez à Scar, je suis sûr qu'il a déjà goûté à une Américaine malgré ses airs de Sainte-nitouche.
Toutes les têtes se tournèrent vers moi, une lueure curieuse dans les yeux, attendant sûrement une anecdote sur l'une de mes victimes.
-Mes victimes ne ressentent rien en mourrant, je répondis en avalant mon café. A quoi bon perdre du temps avec elles alors que j'ai d'autres occupations.
-J'ai dû me tromper, dit Maximus en détournant son regard de moi. C'est une véritable Sainte-nitouche !
Quelques Traqueurs ricanèrent mais d'autres n'osèrent pas se moquer de moi à cause de ma présence. Mais je savais bien que dès que je serais sorti de la salle, aucune hésitation n'aurait lieu. Maximus et moi étions les plus touchés par les moqueries mais tandis que je me contentais de boucher mes oreilles, lui préferait s'occuper de fermer la gueule de ceux qui plaisantaient sur lui.
Pourquoi Maximus et moi vous demanderez-vous ?
Car nous étions les privilégiés. Nombre de Traqueurs tueraient leur propre mère pour être à notre place ou pour tomber sur la même mission que nous.
En effet, lorsque deux Traqueurs étaient assignés sur la même mission, plus aucune soi-disante amitié n'existait. Touts les coups étaient permis pour remplire la mission en premier, même de tuer l'adversaire.
Maximus et moi n'avions jamais étés assignés sur la même mission, les instructeurs ne voulaient pas perdre un de leurs deux meilleurs éléments.
La porte s'ouvrit soudain et un homme d'une quarantaine d'années entra dans la salle. Une cicatrice lui coupait le nez horizontalement et une barbe grisonante cachait sa bouche. Ses épaules larges et carrées le rendait imposant et son regard fit se taire tous les Traqueurs présents dans la salle.
Il avança dans la pièce en observant chaque Traqueurs d'un air sévère. Et s'approcha d'une table autour de-laquelle étaient assis une bonne dizaine de Traqueurs.
Tous se levèrent d'un bond et s'éloignèrent de la table.
L'instructeur fit apparaître cinq dossiers sur la table.
-Goyle, dossier N°1 ! dit-il d'une voix forte.
Edma Goyle s'avança en souriant et prit le dossier N°1 avec fierté.
-Tray, dossier N°2 !
Un jeune homme qui ne devait pas avoir plus de dix-huit ans s'approcha timidement et prit le dossier rapidement.
Digger prit le dossier N°3 et Tranger le N°4.
Un seul dossier restait sur la table et je sentais la tension regner sur la pièce.
Maximus me jeta un regard de défi.
-Nott, dit la voix forte de l'instructeur. N°5.
Maximus s'avança et me lança un sourire mauvais en prenant le dossier. Quelques chuchotements énervés se firent entendres de la part des Traqueurs sans mission.
Je devais reconnaître que j'étais aussi légèrement mécontent de ne pas avoir été assigné sur une mission mais je me tût.
-Malefoy, appella l'instructeur en se levant. Tu me suis.
Je posais mon café, étonné, et suivi l'instructeur en dehors de la salle.
Nous marchâmes à travers de nombreux couloirs en silence et arrivâmes devant un bureau.
L'instructeur ouvrit la porte et j'entrais après lui.
La pièce était richement décoré, le sol et les murs étaient en marbres blancs et des tapisseries vertes étaient présentent un peu partout. Un tableau vide était accroché au mur derrière la chaise de l'instructeur, en temps normal, il abritait un portrait du Seigneur des Ténèbres dans toute sa grandeur mais le portrait semblait avoir trouvé une autre occupation dans un autre tableau.
-Assieds-toi, me dit l'instructeur en faisant apparaître un fauteuil aux couleurs et aux armoiries de Serpentard derrière moi.
Je m'assis dans le confortable fauteuil et l'instructeur sorti un dossier.
-Le Seigneur des Ténèbres en personne a commandé cette mission, commença l'instructeur. Il t'a choisi pour la mener à bien.
Je me senti flatté. Le Seigneur des Ténèbres donnait rarement des missions aux Traqueurs.
-L'échec ou l'abandon de cette mission est autorisé, continua l'instructeur. En cas d'abandon, la mission sera donnée à un autre Traqueur, en cas d'échec, la mission sera conservée quelques temps pour que la victime relâche sa vigilance.
J'étais plutôt content, si une mission pouvait mener à un échec, cela voulait dire qu'elle était difficile et que la gloire en serait plus grande.
-Votre cible sera Lily Luna Potter, fille de l'ennemi public N°1. Elle a été réscement aperçue à New York, la voie est toute ouverte pour un coup direct à l'Ordre du Phénix. Vous comprenez, j'imagine, l'importance de cette mission et la gloire que vous en tirerez.
Je hochais la tête.
-Si vous la réussissez, le poste que vous demandrez vous sera accordé. N'importe lequel.
Je sentis un frisson parcourir mon corps. Si je réussissais cette mission, cela me permettrai de mettre fin à mon contrat de Traqueur pour prendre un poste plus calme au sein du ministère, nombre de Traqueurs tueraient toute leur famille pour avoir la chance qui m'était accordée.
-Si la mission aboutie à un échec, vous ne serez pas blamé. La fille Potter est très fortement protégée et est très difficilement ateignable. Par contre, si vous abandonnez la mission, le service des Traqueurs procèdera à une punition.
-Je n'abandonnerais pas, dis-je d'un ton ferme.
L'instructeur eut un sourire.
-Vous n'avez jamais abandonné de mission et j'espère que ce ne sera pas la première fois, dit-il en sortant un dossier d'un tiroir de son bureau. Mais je compte sur vous, nous comptons sur vous, continua-t-il en pointant le tableau derrière lui doigt.
Je regardais l'oeuvre et remarquais que le Seigneur des Ténèbres était de retour dans son cadre. Il hochait gravement la tête sans pour autant décoiffer ses cheveux noirs.
Mon père me parlait souvent du Seigneur des Ténèbres. Il me disait qu'il ne ressemblait pas à ce que les peintures de lui montraient.
Je ne sais pas à quoi il ressemble mais pour moi, il a toujours été et sera toujours le jeune homme au teint pâle aux cheveux noirs toujours bien coiffés et aux joues creuses que présentent les tableaux.
-Voici le dossier contenant toutes les informations sur votre cible, dit l'instructeur en me coupant de mes réfléxions. Tout ceci est confidentiel, hors de question d'en parler à qui que ce soit.
Je pris le dossier sans un mot et me levait.
-Bonne chance, rajouta l'instructeur.
Je le saluais d'un signe de tête et sorti du bureau, le dossier sous le bras.