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News

Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


145e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 145e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 14 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
À très bientôt !


 


De L'équipe des nuits le 12/06/2024 12:33


Maintenance des serveurs


Attention, deux interventions techniques prévues par notre hébergeur peuvent impacter votre utilisation de nos sites les 28 mai et 4 juin, de 20h à minuit ! Pas d'inquiétudes à avoir si vous remarquez des coupures ponctuelles sur ces plages horaires, promis ce ne sont pas de vilains gremlins qui grignotent nos câbles ;)

De Conseil d'Administration le 26/05/2024 18:10


Retrouver ses Racines par mnemesysfr

[82 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

- Taille du texte +
Note de chapitre:

Attention, rien ne m’appartient. Les personnages appartiennent à J.K Rowlings

Résumé: Après cinq ans d'absence, Harry retrouve le chemin qui le ramène chez lui… Amnésique, il cherche à retrouver ses racines.
L'histoire se déroule en 2 parties
Retrouver ses Racines: Harry est âgé de 28 ans. Voldemort est mort et la guerre est terminée depuis 10 ans. Fic en 13 chapitres.
Le Refuge: On peut dire que c'est la suite du tome 6. Harry doit retrouver les horcruxes pour détruire Voldemort. Fics de 25 chapitres, elle s'arrête lorsque Retrouver ses Racines commence.
Ratings : R
Correctrices : AnthaRosa et Griselle. N'oubliez pas de les remercier pour leur travail. Sans elles, la fic ne serait pas aussi lisible.
Je voudrais remercier et dédier cette fic à trois personnes:
Vif d'Or pour m'avoir poussé à écrire.
AnthaRosa. Sans son soutient et son aide, j'aurais certainement abandonné, il y a longtemps, autant pour les traductions que pour cette fic. Merci beaucoup.
Griselle: Pour sa gentillesse.
Attention, c’est un slash: SS/HP
Chapitre un

Cela faisait cinq ans que son mari avait disparu, cinq ans et trois mois depuis qu’ils avaient fait l’amour pour la dernière fois ! Il l’avait pourtant prévenu, il lui avait demandé d’être prudent. Mais ce petit imbécile n’en faisait toujours qu’à sa tête.

Severus était un homme sarcastique et aigri. La disparition de son mari l’avait rendu invivable et méchant. Les élèves ne le supportaient plus et il ne les supportait plus, qu’ils soient de sa maison ou d’une autres.

Personne ne comprenait son comportement. Personne n’était à même de comprendre. Personne ne savait qu’il était marié, qu’il avait vécu dans cette maison avec son mari pendant deux ans, qu’il avait couché avec un de ses élèves, enfin pas vraiment, puisque le jeune homme avait quitté l’enceinte de Poudlard depuis plus d’un an et qu’il avait plus de dix-huit ans au moment des faits, mais il était encore sous sa responsabilité.

Severus souriait rarement même après la guerre, mais il était détendu et plus avenant. Il avait appris à faire des concessions et participait à la vie sociale du château. Les choses avaient soudainement changé. Du jour au lendemain, il s’était renfermé dans sa coquille, repoussant tout ceux qui essayaient de franchir ses barrières.

Son regard sombre menaçait ceux qui osaient entrer en contact avec lui, blessant les impudents du poison contenu dans ses paroles.

Il était amer. La douleur fermait son cœur.

Il avait perdu sa raison de vivre.

Il voulait s’éloigner du monde qu’il connaissait et avait demandé à ce que lui soient confiées les missions les plus dangereuses. Depuis que Potter avait disparu, on faisait appel à lui pour diverses missions qu’il acceptait. Il s’épuisait physiquement et mentalement. Ne s’arrêtant que pour dormir d’un sommeil empli de cauchemars. Il revenait plus acerbe encore.

Les autres professeurs le voyaient lentement sombrer dans la mélancolie et le chagrin, mais ne pouvaient rien faire pour l’aider. Ils ne savaient pas ce qui le rongeait et celui-ci refusait obstinément de leur en parler. Il n’ouvrait la bouche que pour distiller son venin.

Rares étaient ceux à qui il laissait une place dans son cœur. Plus rare encore étaient ceux qui connaissaient le lieu de ses villégiatures.

Ses collègues connaissaient le Manoir des Snape et ils savaient que l’ancien mangemort n’aimait pas y résider. Il ne chérissait pas les souvenirs liés à cet endroit et évitait de s’y rendre. Non, Severus leur cachait quelque chose et tant qu’il garderait ses murs dressés et surprotégés, ils ne pourraient rien faire pour l’aider et subiraient les assauts de cette langue acérée.

Hpsshpss

Les vacances étaient commencées et comme chaque année il boirait à la mémoire de son mari disparu. Il boirait, boirait encore et le soir, un peu défraîchi, il irait jouer du piano dans ce club et oublierait…

Accroché dans le petit salon, Severus regardait le dernier tableau peint par son mari. Comme sur l’image, il était assis devant son piano, jouant une mélodie sans fin. Les yeux verts emplis de tendresse suivaient le mouvement de ses mains sur le clavier. L’homme aux cheveux noirs se levait, s’asseyait à ses côtés et posait sa tête sur son épaule.

Il détourna le regard. C’était douloureux. La scène était si familière qu’il parvenait à sentir sa tête sur son épaule, sa chaleur, son odeur…Le son de sa voix…

Il prit le verre qu’il avait posé sur l’instrument et vida le liquide ambre avant de jeter le verre contre le mur. Ses mains sur le clavier tremblaient et il dut recommencer plusieurs fois avant de parvenir à exécuter l’air qu’il avait lui-même composé.

Il se laissa emporter par la musique, puisant dans sa tourmente pour déclencher l’orage qui menaçait de le consumer à chaque seconde. La musique était son refuge. Elle était son garde fou, l’empêchant de sombrer dans la folie, lui permettant de conserver son masque d’impassibilité dans la journée.

Il buvait de plus en plus. Il savait que c’était une mauvaise habitude, mais il n’en avait cure.

Les nuits ne lui accordaient aucun repos. Quand enfin, il pouvait dormir, il rêvait du jeune homme brun aux magnifiques yeux verts. Il l’imaginait debout dans la chambre, assis sur le lit ou sur une chaise, lui prodiguant des paroles de réconfort : il ne devait pas désespérer, il reviendrait, même si pour l’instant, il ne le pouvait pas. Il lui disait à quel point il l’aimait et à quel point il lui manquait. Mais à chaque fois, que Severus tendait la main pour le toucher, il disparaissait.

Son jeune amant vieillissait dans ses rêves. Ils étaient séparés depuis cinq ans, mais il savait qu’il avait laissé ses cheveux pousser pour qu’ils soient moins broussailleux, il savait qu’il ne portait plus que rarement ses lunettes, ses yeux verts plus que jamais flamboyant. Et il avait grandi, vieilli. Quand il apparaissait, son regard était triste et ses yeux verts voilés. Ils avaient perdu leur innocence quand il avait tué Voldemort, mais il y avait quelque chose de plus, une douleur sourde que Severus ne parvenait pas à s’expliquer, et pourtant, dans son cœur, il le savait heureux. Ou du moins aussi heureux qu’il puisse l’être.

Il ne se rappelait pas toujours de ses rêves, mais il lui en restait des fragments : une odeur sucrée, une douce mélodie, une voix…. Des paroles d’amour….Et ce regard…

Des yeux d’émeraudes hantaient ses rêves si bien qu’il craignait de s’endormir sans les voir et de se réveiller avec le vide qu’était devenue sa vie.

Cette absence, ce vide, cette incertitude, le rendait malade.

Surtout le matin lorsqu’en se réveillant, il le cherchait, sentant sa présence à ses côtés. Puis ce vide… L’ouroboros aux yeux verts veillait à ce qu’il ne puisse l’oublier. Ses yeux couleur du bonheur étaient un rappel incessant de ces jours bénis.


Il l’espérait heureux. Il l’espérait en bonne santé. Son inquiétude n’avait d’égal que son chagrin et en bon Serpentard, il refusait d’examiner ces sentiments et de s’y abandonner.

Qu’il le quitte sans un mot ne lui ressemblait pas. Il lui avait fait une promesse. Un Gryffondor respecte sa parole.

Malgré tout, Severus continuait d’espérer. Il sentait dans son cœur les émotions de celui qui aujourd’hui encore est son époux. Le jour de sa disparition, un vide s’est crée, comme s’il s’était effacé de sa conscience, qu’il n’existait plus, tout en sachant qu’il n’était pas mort. Leur lien avait été affaibli, mais pas détruit.

Minuit, voilà, ça faisait officiellement cinq ans que son mari avait été porté disparu.


Hpsshpss

« Maelyn, tu te souviens de la maison dont je t’ai parlé. Celle dont je rêve, et qui semble m’appeler chaque fois que je passe devant, et bien c’est celle-ci. » La voix grave était celle d’un homme qui n’avait pas tout à fait trente ans. Son regard se voila de nostalgie et son cœur se serra. Pourtant quand il regarda son amie, il était souriant.

« Tu es certain que c’est celle-ci ? Elle est vraiment en piteux état. On dirait que tout est à reconstruire, les murs tiennent à peine debout ! Peut-être as-tu vécu ici dans une autre vie, Harry. »

Harry ne pouvait détacher son regard de cette maison. Une vie antérieure ? Pourquoi pas ? Il faudrait qu’il la visite un jour, peut-être comprendrait-il ce sentiment intense qui l’avait envahi et la boule qui lui nouait la gorge.

Il secoua la tête, il fallait qu’il se détache de ces pensées, ce n’était ni le bon moment, ni le jour. Il sourit et ses yeux s’illuminèrent de malice.

« Tu exagères ! Regarde bien ! Les volets sont d’une belle couleur bleue, la grille est soigneusement fermée, le jardin bien entretenu, mais les portes sont bizarres. Il y en a trois. Je me demande bien pourquoi. Et toi tu la trouves ‘pitoyable ? » Il éclata de rire. « Je ne sais pas ce qu’il te faut, ma chère ! »

« Ouais, que tu dis. Je pense que tu as une imagination débordante mon pauvre ami. Si tu fais toutes les réparations, je pense qu’effectivement, elle pourrait devenir telle que tu l’image, mais il y a du boulot » Elle la scruta du regard. « Je doute qu’une telle bicoque soit habitée ! »

« Je n’en serais pas aussi sûr si j’étais toi. Je peux presque sentir ses yeux noirs sur moi, je suis certain qu’elle appartient à un homme d’aspect sévère et au visage incroyablement triste. Ses yeux sont si sombres qu’en les regardant intensément, la peur ne peut que t’envahir. Mais si tu regardes bien, ils ne sont ni aussi froids ni aussi venimeux qu’ils n’y paraissent. Ils s’illuminent parfois d’une telle passion-»

« Harry, parfois je me dis que tu devrais être écrivain et non professeur de physique chimie. » Elle tira sur son bras et l’entraîna vers la maison, brisant l’image qui s’était manifestée devant lui en pensant au propriétaire des lieux.

« Si tu veux, on va voir. »

Il était tenté par la proposition de son amie. Mais il savait qu’il reviendrait seul, il le devait. Il détourna les yeux de la maison. Ils devaient se dépêcher s’ils voulaient faire tout ce qu’ils avaient prévu.

« Non, une prochaine fois peut-être, nous n’avons pas le temps aujourd’hui. Tu oublies que tu te maries dans un mois et qu’il nous faut nous dépêcher ! »

« Dans un mois déjà ? »

Le jeune homme se retourna une dernière fois sur la maison si bizarre. *Je reviendrai, je ne peux pas faire autrement, elle m’appelle*.


Hpsshpss

*Il pleut, voilà bien ma chance. Et moi qui voulais essayer de trouver un cadeau à Maelyn et Sébastian pour leur mariage, c’est raté. Je ferais mieux de rentrer chez moi. La pluie a quelque chose de nostalgique que je ne parviens pas à m’expliquer.*

Le tonnerre grondait au loin, les rues s’étaient désertées petit à petit alors que les trottoirs se gonflaient d’eau. La pluie ne faisait pas peur à Harry, mais il était parti sans parapluie et sans idée précise de ce qu’il cherchait. Il ne voulait pas leur trouver un cadeau dans une boutique nuptiale, il voulait quelque chose de spécial. Après tout, Maelyn était sa colocataire, amie et collègue depuis qu’il s’était installé à Londres, quatre ans auparavant. Et Sebastian était devenu l’un de ses meilleurs amis.

Il pleuvait trop pour pouvoir rentrer à pied. C’est là qu’il vit ce café. Personne n’avait l’air de s’y arrêter, mais ça ne le dérangea pas. Il poussa la porte d’entrée et fut surpris de voir des femmes comme des hommes porter des robes colorées, et certains portaient des chapeaux pointus.

Il ne s’en formalisa pas et alla s’asseoir à une table. Il commanda un simple café. En attendant, il observa cet étrange endroit.

En fait, il ne ressemblait pas à un café, mais plus à un caveau. Il était entré par une porte surplombant la salle et avait descendu quelques marches pour se trouver une table. A l’autre bout, se trouvait une estrade avec un piano. Cette vue le rendit mélancolique. Peut-être était-il déjà venu ici dans une vie antérieure, ou dans sa vie d’avant…. *Maelyn commence à déteindre sur moi avec ses idées bizarres !* Pensa-t-il en souriant.

Il entendait maintenant de la musique. Il ouvrit les yeux qu’il n’avait pas remarqué avoir fermé. Il y avait définitivement quelque chose de bizarre dans cet endroit.

Quand on lui apporta son café, il demanda au serveur si on venait souvent jouer. Celui-ci lui répondit que n’importe qui pouvait jouer à condition de savoir, mais que s’il voulait entendre de la très belle musique, il fallait qu’il revienne le soir même, un très bon pianiste venait tous les vendredis soirs et quand il le pouvait d’autres soirs dans la semaine.

Il ajouta quelque chose qui fit accélérer son pouls, « Mais vous savez ce que c’est quand on est professeur à Poudlard, on n’a pas beaucoup de temps pour soi. »

« Poudlard ? Qu’est-ce donc ? Une sorte de lycée ? »

« Vous ne savez pas ce qu’est Poudlard ? Vous n’êtes pas du coin ? »

« Si, j’habite Londres depuis quatre ans. »

« Hm, oubliez ça, voici votre café, ça fait 3 mornilles. »

« Pardon ? Trois quoi ? Mornille ? »

« Ecoutez, c’est apparemment la première fois que vous venez ici. La maison vous l’offre, mais ne revenez plus ! »

Il l’entendit. C’était la musique qu’il avait imaginée un peu plus tôt. Il ferma les yeux, incapable de les poser sur le pianiste. Même fermé, il était dans son esprit. Il pouvait presque voir l’homme au piano, habillé de noir, l’air sévère et nostalgique, des yeux si sombre qu’il serait capable de se noyer dedans…

Il ouvrit les yeux et sa vision se concrétisa. De douces paroles envahissaient son esprit. Il ne pouvait détacher ses yeux du pianiste. Il connaissait cet air, il connaissait cette mélodie. Il savait qu’il ne l’avait jamais entendu auparavant et pourtant.... Cette mélodie lui parlait de départ, d’une absence, de retrouvailles, de deux amants séparés par la guerre qui se retrouvent. Leur amour serait plus fort que le reste.

Au milieu de l’air, il y eut comme une pause et l’homme le regarda, ses yeux se noyèrent dans ceux d’onyx. Ils étaient rentrés chez eux. Harry avait l’impression d’avoir retrouvé sa sérénité. L’homme lui fit un léger sourire et la mélodie continua.

Harry avait aussi le sentiment qu’il ne devait pas être ici, que voir cet homme était mal. Mais comment cela pouvait être mal, pourquoi le voir apporterait-il de la douleur, des peines, du chagrin et des destructions. La menace lui semblait si tangible. Et il vit son visage baigner de sang.

Non, ce n’était pas possible. Il ne pouvait plus rester là. C’était comme si des images atroces, de morts, de douleur et de tortures menaçaient de le submerger. Il devait sortir.

La mélodie s’arrêta... L’homme séduisant au regard sévère le dévisageait maintenant ouvertement. L’atmosphère s’alourdit. Le sourire qu’ils avaient partagé un peu plus tôt semblait maintenant l’écho d’un souvenir lointain, autrefois naturel à deux personnes qui se connaissent bien. Il devait partir, la présence de cet homme était trop importante, elle le submergeait, l’empêchait de respirer, de penser, et elle amenait des images qu’il préférait ne pas analyser pour l’instant. Son cœur battait la chamade. Son cœur et sa tête lui disaient deux choses différentes. Mais d’où venait cette voix, et pourquoi avait-il l’impression d’être sous l’effet d’un charme qu’il ne pouvait rompre.

D’un charme, non de deux. L’un le faisait rayonner. Regarder cet homme et être en sa présence semblait vrai. Il avait l’impression d’être de retour à la maison après un long voyage. Ce qui n’était pas possible, il ne le connaissait pas.

Et d’un autre côté, il y avait cette voix dans sa tête qui l’obligeait à partir et qui lui montrait ces images de morts.

Harry était fort, mais il était aussi humain.

Ils se regardaient toujours dans les yeux, comme s’ils étaient tous les deux sous l’effet d’un ensorcellement. Assailli de sentiments contradictoires, Harry se leva lentement, lui fit un petit signe de la tête et partit. Il lui fallait du temps pour réfléchir à ce qui venait de se passer. Il devait comprendre pourquoi il avait paniqué et pourquoi il était parti, sans explication, comme s’il avait peur de quelque chose.

Hpsshpss

C’était Harry, il en était sûr. Quand il était entré dans la pièce, il avait senti sa présence, mais ne l’avait vu nulle part : à cette heure de la journée, il y avait peu de personnes dans le bar, et c’est ce qui faisait son charme. C’était enfin les vacances et Severus avait pu quitter Poudlard dans la matinée.

Il avait l’impression qu’on lui avait soufflé cette mélodie, c’était celle qu’il avait écrite après la guerre, en souvenir de ces temps difficiles. Et c’était la préférée de Harry. Elle était triste, c’est vrai. Mais elle parlait d’eux. Et Severus avait vu ses yeux, il avait vu la lueur de tristesse et avait décelé en eux une lueur d’impuissance.

Il avait bien changé. Ses yeux verts étaient plus ternes, ses cheveux plus longs, moins ébouriffés et il avait le menton plus carré, il faisait définitivement plus âgé, plus mûr aussi. Il avait épousé un jeune homme et il était devenu un homme, un bel homme pour ainsi dire. Il était sûr que c’était lui, il ne pouvait pas se tromper. Severus ne se souvenait pas l’avoir vu ici. Et quand il interrogea le serveur, celui-ci le lui confirma. Le jeune homme ne savait même pas qu’il était dans un café sorcier.

Severus était pensif, il n’avait pas voulu le rattraper. Harry s’était excusé, lui avait fait comprendre qu’il reviendrait, mais qu’il avait besoin de temps pour réfléchir. Il avait compris et l’avait laissé partir. Harry avait certainement une bonne raison pour être parti mais maintenant, il allait attendre qu’il revienne, s’il revenait.

Pourquoi revenir dans cet endroit où ils avaient tous les deux passé tant de bons moments ? Pourquoi n’était-il pas retourné chez eux ? Tout cela n’avait décidément aucun sens.

Hpsshpss

Harry n’avait pas compris ce qu’il s’était passé. Attiré par la musique et par cet homme sombre, il s’était retrouvé hypnotisé par ces yeux couleur nuit. Comment savait-il les endroits exacts où l’homme allait s’arrêter pour lui sourire ? Pourquoi avait-il l’impression de connaître et l’homme et la mélodie alors qu’il n’avait rencontré les deux qu’une seule fois ?

Il avait le sentiment d’être à nouveau un jeune homme perdu. Il allait avoir vingt huit ans cette année, mais ce qui s’était passé ce soir l’avait déstabilisé bien plus qu’il ne pouvait l’admettre et il avait réagi comme un adolescent en s’enfuyant. En homme raisonné qu’il était, il aurait dû discuter. Mais pourquoi son cœur s’était-il mis à battre la chamade en voyant cet homme et en entendant cette musique aussi envoûtante ? Il n’avait pas les réponses à ses questions, il savait juste qu’il devrait y retourner, mais pas maintenant, il avait rendez-vous avec Sebastian et il ne voulait pas être en retard. La pluie avait cessé, il pourrait donc aller chercher sa voiture qu’il avait garée loin du centre ville.

Hpsshpss

Plusieurs jours s’étaient écoulés et il n’avait pas eu le temps de retourner au café. Entre le mariage qui approchait à grands pas et ses cours qui n’étaient pas totalement terminés, sans compter les dernières copies d’examens qu’il avait à corriger, les cours de dessin et de sports qu’il donnait aux élèves qui le souhaitaient, Harry n’avait pas eu beaucoup de temps à lui.

Il avait aujourd’hui un cours de dessin de perfectionnement. Il conseillait essentiellement ses élèves et leur donnait un thème. Il avait choisi un sujet médiéval qui lui correspondait bien : un sorcier fabriquant des potions. Professeur de physique chimie, il ne pouvait lui-même qu’apprécier et regarder ses ‘élèves’ dessiner le faisait sourire. Il voyait de tout sur leurs tableaux et notamment ce que l’on trouvait lors de la fête de Halloween : les chapeaux pointus, les grenouilles, les chauves-souris, et bien entendu les ingrédients nécessaires pour concocter une potion, et encore plus.

C’est là, en regardant le dessin d’une de ses élèves qu’il s’arrêta net. Elle avait dessiné un château, ce qui n’était pas vraiment le thème du sujet, mais il y avait quelque chose de familier dans cette représentation. Quand il l’interrogea, elle répondit simplement qu’il s’agissait de Poudlard, une école de sorcellerie qui se situait en Ecosse et que si, le château faisait partie du sujet, puisqu’il possédait des cachots dans lesquels le maître des potions, professeur craint et respecté fabriquait ses élixirs.

« Poudlard dis-tu ? »

« Oui, c’est un endroit éminemment connu, puisque tous les sorciers d’Angleterre font leurs études là-bas. »

La jeune fille qui lui répondait était l’une des plus jeunes de son groupe, âgée onze ans, elle avait une vive imagination et adorait dessiner tout ce qui avait attrait à la sorcellerie. C’était l’une de ses élèves préférées. Elle réveillait en lui des souvenirs enfouis qu’il n’avait pas encore réussi à identifier. Mais il aimait cette enfant comme s’il la connaissait depuis toujours.

« Qui t’a parlé de Poudlard ? » Lui demanda-t-il. Il était sûr d’avoir entendu le serveur de ce café en parler.

La jeune fille rougie, consciente apparemment d’avoir trop parlé. Mais qui dans le monde moldu pouvait connaître Poudlard ? Elle essaya de se trouver une excuse.

« J’ai dû lire ce nom dans une des aventures de Merlin l’enchanteur. J’ai lu tout ce qui le concerne lui et le roi Arthur. Je pense que ça doit venir de là. »

Son professeur ne semblait pas convaincu, mais décida de ne pas poursuivre.

« Très bien. Si tu retrouves ce livre, pourras-tu me donner son titre ? Je voudrais en savoir un peu plus sur ce château et s’il se trouve en Grande Bretagne, je pourrais peut-être aller le visiter. »

« Oui, monsieur, »

« Je te remercie Eva. Ici, tu devrais rajouter de la couleur et je pense que la perspective ici, mériterait d’être travaillé… »


Hpsshpss

Ce soir-là, Maelyn et Harry avaient invité Sebastian chez eux. Harry irait se coucher de bonne heure pour laisser du temps aux deux tourtereaux.

Ils étaient à table et comme d’habitude, le sujet de son célibat revenait.

« Mais Harry, tu n’as jamais eu de relations sérieuses et je te connais depuis plus de quatre ans. »

« Ce qui veut dire que je n’ai pas encore trouvé chaussure à mon pied. » Dit-il avec un sourire et une lueur malicieuse dans les yeux. « Je suis encore jeune Maelyn, j’approche peut-être des trente ans, mais pour un homme c’est encore jeune. Par contre, toi, il est vraiment temps que tu te maries. Pour une femme, il faut être marié avant vingt cinq ans… » Une lueur espiègle dans le regard.

« Ne t’en fais pas pour moi, Harry. Tu vas bientôt de débarrasser de ta vieille colocataire. » La jeune fille aux longs cheveux noirs le menaça du regard puis embrassa Sebastian, « J’ai trouvé mon preux chevalier. »

Harry les regarda avec un sourire triste. Il les enviait. Il ne leur dirait pas, mais c’était vrai.

Maelyn continua, « Tu ne leur laisses aucune chance. Au bout du deuxième rendez-vous, tu fais comme s’ils n’avaient jamais existé. Ta plus longue relation a duré trois mois, tu l’as vu huit fois et celui-là, je ne sais pas comment tu le supportais. Il avait aussi mauvais caractère que son nez était crochu ! » Lui dit Maelyn.

« Laisse-le ma chérie, il fait ce qu’il veut. Il trouvera. Il est libre de faire ce qu’il veut et si ce qu’il veut est de ne pas avoir de relation, alors d’accord, c’est son choix ! » Sebastian soutenait son ami. Il avait compris qu’il cherchait une personne bien précise et il se doutait que c’était lié à ce passé qu’il fuyait et recherchait à la fois.

« Mais je ne crois pas qu’il soit heureux ! Et les hommes qu’il rencontre sont tous les mêmes ! Grand, le regard ténébreux, le nez crochu et quand il peut, il apprécie qu’ils aient mauvais caractère, comment veux-tu qu’il trouve quelqu’un qui le rende heureux. » Maelyn avait l’air de plus en plus frustrée et faisait fi de la présence de Harry.

« Oui, oui, on voit ce que ça donne quand tu me fais rencontrer des amis à toi » Dit-il en riant. Les hommes qu’il avait rencontrés par l’entremise de Maelyn étaient en général à l’opposé de ses goûts. Ils avaient même réussi à mettre ensemble, son propre rendez-vous et celui que Maelyn voulait lui présenter. Il en riait encore.

« Bon d’accord, d’accord n’en parlons plus. Sinon, es-tu retourné voir cette maison que tu dis tant aimer ? » La jeune fille préféra changer de sujet.

Harry répondit sérieusement, « Non, avec les cours, je n’ai pas eu le temps. J’ai aussi trouvé un café un peu étrange dans lequel je voulais retourner, mais c’est pareil, avec les copies que j’ai à corriger, il attendra. »

La vérité est que depuis qu’il y était allé, la simple pensée de ce café, lui faisait remonter l’estomac et il ne voyait qu’une chose : des yeux noirs d’obsidienne. Ils le hantaient jour et nuit et quand il avait vu le tableau de la jeune Eva, son imagination n’avait fait qu’un tour. Il avait vu le pianiste dans une robe de sorcier noire tourbillonnante, un regard noir à vous donner des frissons dans le dos. Alors pourquoi avait-il tant envie de le revoir? Et pourquoi cette peur mêlée de désir ?

« Harry ? Harry ? Es-tu avec nous? »

« Pardon Sebastian, j’étais ailleurs. Je me demandais si je n’avais pas rencontré les personnes de ce café dans mon autre vie. J’ai encore si peu de souvenirs d’avant mon accident… Et maintenant, j’ai ces images qui défilent dans ma tête…. Je ne sais plus que penser. Peut-être que je commence à devenir fou…. »

« Pourquoi ? Je croyais que tu l’étais déjà ! » Lui lança Maelyn, ce qui les fit tous éclater de rire. Quand elle voyait son regard s’assombrir, elle faisait une blague pour aider le jeune homme à gérer ses sentiments. Dans ses yeux, elle voyait parfois tant de douleur, qu’elle aurait voulu les effacer.

« Effectivement tu dois avoir raison. » *Peut-être même plus que tu ne le crois.* Répondit-il plus sérieusement qu’il ne l’aurait voulu. Il avait besoin de réfléchir, il décida de partir.

« Je vais faire la vaisselle, je vous laisse en amoureux. »

« Laisse, on s’en occupe. Tu peux rester avec nous, il est encore tôt. »

« Non, je vous remercie, je vais faire la vaisselle et dessiner. Je crois que c’est important. Et vous savez, le médecin que j’ai vu avant de sortir de l’hôpital avait raison, dessiner me permet de me libérer et même si je ne retrouve jamais la mémoire, en dessinant, j’ai l’impression de retrouver une partie de mon passé. »

« D’accord, alors dors-bien. » Il embrassa Maelyn sur la joue, serra la main de Sebastian et alla dans la cuisine faire la vaisselle avant d’aller dans sa chambre.

« J’ai parfois l’impression de voir en lui un petit garçon perdu. Il cherche son passé avec tant de désespoir, et pourtant, il n’en parle jamais. »

« Un petit garçon peut-être pas, mais je pense que tant qu’il ne se sera pas réconcilier avec son passé et qu’il n’aura pas retrouvé la mémoire, il n’avancera pas ! »

« Tu as sans doute raison. »

« Et pour parler d’autres choses, Sebastian, est-ce que tu as trouvé un logement ? J’ai encore cherché, mais je n’ai encore rien trouvé. »

« Moi non plus. Harry nous a bien dit que notre présence ne le dérangerait pas et que nous pouvions rester aussi longtemps que nous le voulions, profiter de sa générosité, m’embête un peu, même si son appartement est vraiment très beau. Je crois que nous ne pourrons pas trouver aussi bien ! Et puis, j’aimerai profiter un peu de ma petite femme ! »

« Attends un peu ! Nous ne sommes pas encore mariés que je sache ! » Dit-elle en mettant les mains sur ses hanches. Elle se leva et s’assit sur les genoux de son fiancé. « Ne t’en fais pas, on trouvera et ce n’est pas comme si on était à la rue ! » Elle l’embrassa gentiment sur les lèvres, ce qui termina la discussion.

Harry qui avait entendu la fin de la conversation, avait maintenant un petit sourire, il savait ce qu’il allait offrir à ses amis comme cadeau de mariage.

Hpsshpss

Harry regarda les dessins qu’il avait peints. Il avait même attribué des noms aux personnages de ses dessins. Celui à la barbe blanche était Dumbledore. La sorcière rigide aux lunettes en demi-lune se nommait Minerva MacGonagall. Et puis, il y avait ceux qu’il considérait comme ses amis, ceux qui revenaient le plus souvent : dessiner Hermione était toujours difficile, comme si des souvenirs tristes lui étaient associés, souvenirs dont il ne parvenait pas à se rappeler.

Il y avait aussi des jumeaux qu’il associait à son ami Ron, ils avaient la même couleur de cheveux que lui. Il les dessinait en général soit dans une maison abandonné au milieu de nulle part, avec des gnomes dans le jardin, soit dans une sorte de magasin de farce et attrape. Parfois, ils étaient aussi dans le château, mais c’était plus rare. Il se demandait d’ailleurs pourquoi Ron ressemblait autant à Robert, un de ses amis. Ginny faisait également parti de cette famille. C’était une jeune fille au caractère emportée qui prenait grand soin des autres. Du moins est-ce ainsi qu’il l’imaginait. Il la dessinait sur un terrain de guerre, alerte et prête à aider le plus de personnes possibles. Il la représentait aussi face à un monstre, droite et sereine, comme si elle n’avait pas peur de lui. Et parfois, il étaient ensembles, dans les bras l’un de l’autre, se réconfortant mutuellement, un corps à l’arrière plan montrait qu’ils pleuraient la mort d’un proche. Il y avait beaucoup d’autres tableaux du même genre.

Mais il y avait un personnage qu’il ne parvenait pas à dessiner. Il ne voyait que les yeux, une silhouette, des cachots, un professeur devant sa classe, une figure vaillante dans un combat, une personne réconfortante, deux corps l’un contre l’autre, mais jamais de visage, rien de particulier, sauf un médaillon, qui avait la forme d’un serpent qui se mord la queue, un serpent aux yeux verts. Une bague aussi ou une alliance. Et la boîte à musique. Il n’avait jamais réussi à avoir d’autres mélodies que celle qu’il écoutait régulièrement, mais il était certain qu’elle n’était pas la seule. Celle qu’il avait entendue dans ce café devait être l’une des mélodies qui se cachait dans la boîte.

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Severus ne savait pas comment réagir. C’était indéniablement Harry. Il le savait. Au début il avait cru qu’il s’agissait de l’une de ses hallucinations. Il était à sa place habituelle, buvant un café comme il le faisait quand ils venaient ensemble et qu’il le regardait jouer. Il avait joué pour lui et rien que pour lui. Même s’il n’était pas vraiment là. Mais voilà, à la fin de la mélodie, Harry n’avait pas disparu et apparemment tout le monde le voyait.

Harry avait changé. C’était indéniable. Il n’était plus le jeune homme torturé qu’il avait connu et à qui il avait donné son cœur.

Il se demanda vaguement s’il devait parler de cette rencontre avec le Ministère, mais s’y refusa. Il aurait alors à faire à Weasley et il ne lui faisait pas confiance. Il le rendait responsable de la disparition de Harry. C’est lui qui l’avait forcé à retourner sur le terrain. En sa présence, il contenait difficilement sa colère et Weasley lui souriait d’un air supérieur.

Et en parler à qui ? Potter n’était pas censé être important pour lui.

Il regarda la photo qui trônait sur le piano et la bouteille de firewhiski. Dans un accès de rage, il jeta la bouteille contre le mur. « Merde Harry, pourquoi m’as-tu laissé ? »

Il y avait une cérémonie le soir-même, commémorant la disparition de Potter et la fin de la guerre. Depuis lors, il n’y avait plus eu aucune attaque, comme si Harry avait fait quelque chose avant de partir qui avait définitivement apporté la paix dans le monde sorcier.

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Habillé comme d’habitude d’une robe noire, Severus était à Poudlard pour la commémoration. Il évitait le plus de personne possible et répondait le plus froidement et le plus sarcastiquement possible à tous les idiots qui essayaient de lui parler.

Ce fut finalement Minerva qui vint le voir. « Severus, vous êtes dans une forme éblouissante ce soir. Il y avait longtemps que je n’avais pas vu vos anciens élèves vous éviter comme la peste tout en proférant des injures que je préfère ne pas répéter. »

« Que voulez-vous Minerva ? »

« Severus, ces dernières années, vous vous êtes totalement renfermé sur vous-même. Pourtant vous devriez vous sentir plus libre maintenant sans attache. Vous n’êtes plus lié ni au seigneur noir, ni à Dumbledore. Alors pourquoi tant de colère ? Il m’avait pourtant semblé… »

« Minerva, que voulez-vous ? » Dit-il en la regardant avec des yeux noirs.

« Où habitez-vous en ce moment ? Pendant les vacances ? Je ne parviens pas à vous contacter. »

« Je suis chez moi, comme toujours pendant les vacances. » Répondit-il sur un ton acerbe.

« Severus, je sais que vous avez gardé des cicatrices, la mort de Dumbledore… La disparition de Potter… »

« Ne me parlez pas de ce gamin insupportable. Il a fui le monde et ses responsabilités. C’est la seule explication au fait qu’on n’ait pas retrouvé son corps. »

« Pourtant Severus, il me semblait que pendant la guerre, vous vous étiez rapproché… » Dit-elle avec un sourire en coin.

Severus lui répondit de la façon la plus méprisante qu’il le put. « Minerva, Potter est et a toujours été un gamin arrogant et égoïste. Mon rôle dans cette guerre a été de le former, d’être sa nounou et pour cela, j’ai été obligé de le supporter. Voilà mes sentiments à son égard ! »

Et il partit, cette conversation avait réveillé de vieilles blessures qu’il essayait de ne pas rouvrir. Harry était son mari et il ne pouvait pas en parler librement. Ils étaient d’accord sur ce point. Le monde n’aurait pas compris et ils avaient besoin de leur intimité pour vivre leur amour. Quand ils étaient tous les deux professeurs à Poudlard, cette petite comédie les avait amusés. Ils étaient tous les deux très discrets et n’auraient pas aimé faire la une des journaux tous les jours. Ils s’aimaient, c’est tout ce qui comptait.

« Professeur ? »

« Quoi ? »

« Si je vous dérange je reviendrai plus tard. » Elle allait faire demi-tour quand Severus l’arrêta.

« Excusez-moi Mme Malfoy, je ne vous avais pas reconnu. » Lui dit Severus sur un ton neutre.

« Pas ici Severus. Tu te rends-compte de ce qu’il se passerait si l’on découvrait que j’ai épousé Drago, moi la seule fille Weasley. Je crois que Ron me tuerait. »

« Il en serait bien capable. »

« Je ne sais pas Severus. Mais il a beaucoup changé après la guerre. Parfois j’ai l’impression de ne pas le reconnaître. »

Le silence tomba entre eux, puis Ginny reprit la parole.

« Je t’ai vu discuté avec d’anciens élèves, ils avaient vraiment l’air content de te revoir. »Dit-elle avec une lueur malicieuse dans les yeux.

« Tu crois ? » Il souriait d’un air satisfait.

« Severus, je voulais te -»

« Non, je t’ai déjà que j’allais très bien. Il n’est pas nécessaire de reprendre cette discussion. »

« Tu ne vas pas bien. Tu as encore perdu du poids. Tu étais déjà mince avant, mais tu es maintenant malingre. Si Dumbledore te voyait -»

« Oui, et alors, Dumbledore est mort et c’est moi qui l’aie tué. Que veux-tu que je fasse que je pleure sur sa tombe, que je lui demande pardon, non, c’est trop tard. Potter s’est arrangé pour que je n’expie pas ma faute. A cause de ce petit imbécile, je ne peux même pas expier pour mon crime. Et maintenant, c’est lui qui a disparu… » Cette conversation était vraiment difficile. Parler des deux seules personnes qu’il avait aimées lui nouait la gorge.

« Severus -»

« Non. Je n’en reparlerai pas. Je fais attention à moi, je suis vivant et c’est tout ce qui compte. »

Il se retourna pour partir quand il sentit la main de Ginny sur son bras, « Il ne t’en voulait pas Severus. Tu as fait ce que tu avais à faire. Quant à Harry, il t’aimait plus que tu ne le penses. Et s’il t’a évité Azkaban, ce n’est pas parce qu’il attendait une quelconque récompense mais parce qu’ -»

« Merci Ginny. Passe le bonsoir à Drago et aux enfants. »
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