En cette belle et chaude journée d’été, Hermione Granger avait trouvé refuge dans un pub de Londre en compagnie d’un de ses meilleurs amis, Ron Weasley. Il ne s’étaient pas vu depuis six mois et avaient beaucoup de choses à se raconter.

La jeune femme revenait d‘un long voyage en Amérique latine.

Après de brillantes études à Poudlard puis à l’école supérieure de sorcellerie, elle exerçait le métier de médicomage. Dès son diplôme en poche, elle était partie en tant que bénévole soigner les populations qui n’avaient pas été épargnées par la grande guerre contre Voldemort.

- Je ne pensais pas que ça serait si dur, confia la jeune femme. Si tu voyais les ravages que la guerre a provoqués là-bas. Six ans après, ils n’ont toujours pas réussi à s’en remettre.

- Je sais, c’est moche. Je pense qu’on a vraiment de la chance de vivre ici. Heureusement qu’il existe des personnes comme toi, prêtes à partir au bout du monde. Je suis quand même très heureux que tu sois enfin rentrée. Tu m’as manqué.

- Moi aussi, je suis contente d’être rentrée au pays. Cette expérience bien qu’enrichissante m’a épuisée aussi bien moralement que physiquement. Bon, et si on parlait de choses plus gaies ? Comme les résultats de ton équipe par exemple. Dis-moi ce que ça fait d’être champion d’Angleterre, le taquina-t-elle.

Ron, à la surprise générale avait réussi à faire carrière dans le sport le plus populaire du monde sorcier: le quidditch.

Il occupait le poste de gardien dans l’équipe de Londres et il venait de gagner le titre très convoité de champion d’Angleterre.

- C’est super, génial, il n’y a pas de mots assez forts pour décrire ce qu’on peut ressentir, mais on aurait aimé que tu assistes au moins au dernier match lui reprocha-t-il. Harry pensait que tu rentrerais à temps et il était extrêmement déçu.

Harry jouait dans la même équipe que Ron, en tant qu’attrapeur.

- Je sais, je suis désolée, c’était indépendant de ma volonté, dit-elle d’un air penaud. En parlant de Harry, pourquoi n’est-il pas là ? Ne me dis pas qu’il est encore fâché !

Ron parut gêné et but une gorgée de sa bièraubeurre avant de dire

- Il avait des trucs urgents à faire, mais je sais qu’il veut te voir très vite car il une nouvelle importante à t’annoncer.

- Une bonne nouvelle au moins ? S’inquiéta Hermione.

- Oui, c’en est une, mais ne compte pas sur moi pour cracher le morceau, la prévint-il

- Tu parles, tu n’as jamais su tenir ta langue, le taquina-t-elle.

- C’est vrai, concéda-t-il mais là, je résisterais à toute tentative de corruption de ta part.

La jeune femme n’insista pas et ils discutèrent d’autres choses. Elle prit des nouvelles de la tribu Weasley, Ron lui parla de sa fiancée…puis ils se quittèrent en se promettant de se voir très vite.

Un peu plus tard, Hermione rendit une visite éclair à ses parents. Ils accueillirent à bras ouverts leur fille unique et furent déçus quand elle déclina leur invitation à dîner. La jeune femme s’en voulut de faire de la peine à ses parents, mais elle se sentait trop fatiguée et ne rêvait que de se retrouver au calme. Hermione regagna donc son appartement. Il y régnait une chaleur étouffante mais la jeune fille n’allait pas se plaindre après avoir vécu six mois dans des conditions dix fois pires. Elle aspirait à une bonne douche bien fraîche et beaucoup de repos. Malheureusement, si la douche lui fit du bien, elle n’arriva pas à trouver le sommeil. Elle ressassait sa conversation avec Ron et se demandait quelle pouvait être cette fameuse nouvelle dont il lui avait parlé.

Le lendemain, après une courte nuit, elle prenait son petit-déjeuner quand Hedwige la chouette de Harry vint lui apporter une lettre. Hermione se dépêcha de l’ouvrir, pensant y trouver les réponses à ses questions, mais la déception se peignit sur son visage quand elle prit connaissance du contenu de la lettre. Harry ne s’était pas étalé, en quelques mots brefs et concis, il lui expliquait qu’il se trouvait en France, qu’il rentrait dans la soirée et pour finir lui donnait rendez-vous le soir même dans son appartement du chemin de traverse. Le mystère restait entier…

La seule chose dont Hermione était sûre, c’était qu’il devait s’agir d’un évènement très important pour son meilleur ami. En effet, Harry n’était pas présent pour l’accueillir à son retour en Angleterre et pour une fois, Ron n’avait pas vendu la mèche.

Hermione passa la matinée à ranger et faire du ménage, un moyen comme un autre pour se vider la tête de toutes ses inquiétudes à propos de Harry. Elle réfléchît aussi à la façon de rendre l’appartement plus confortable et accueillant. Elle l’avait acheté peu de temps avant de partir en Amérique latine et la déco laissait à désirer. Si elle devait s’installer définitivement à Londres, un changement s’imposait.

L’après-midi, la jeune femme se rendit à un rendez-vous d’embauche à Ste Mangouste. Elle avait longuement hésité avant de proposer sa candidature pour le poste. En effet, elle craignait de s’ennuyer mais aussi de se sentir moins utile que pendant ces six derniers mois. Cependant, elle n’avait pas vraiment le choix, il lui fallait gagner sa vie et ce n’était pas en tant que bénévole qu’elle y arriverait. De plus, sa famille et ses amis lui avaient énormément manqué. Elle obtint donc le poste de médicomage sans difficulté, le professeur qui lui avait fait passer l’entretient étant impressionné par ses diplômes et sa volonté.

Hermione sortit de l’hôpital fière d’elle même et se réjouit du fait qu’elle avait quinze jours de vacances avant de débuter son travail. La soirée avec Harry tombait bien, ils allaient pouvoir fêter ça ensemble.

Le soir venu, la jeune femme se prépara avec soin, revêtant une de ses plus belles robes, se maquillant légèrement. A l’heure dite, elle se rendit Chemin de traverse, impatiente de retrouver son ami. Ce dernier devait la guetter, car elle n’eut pas besoin de taper, la porte s’ouvrit alors qu’elle levait la main pour frapper au battant de bois. Elle se trouva face à Harry et se précipita dans ses bras.

- Oh, Harry ! Si tu savais comme tu m’as manqué, s’écria-t-elle en guise de bonsoir.

- C’est ce que je vois, dit-il en riant. Toi aussi tu m’as manqué, six mois sans se voir, c’est trop long.

Ils se séparèrent et se regardèrent en souriant

- Le bronzage te va bien, tu es resplendissante, la complimenta-t-il.

Hermione rougit et le remercia.

- T’es pas mal non plus, je vois que tu as fini par t’habituer à tes lentilles. Tant mieux, c’était un crime de cacher de si beaux yeux derrière ces lunettes.

A son tour il rougît, puis pour cacher sa gêne, il proposa un apéritif à son amie. Tout en sirotant leur verre, Harry la soumis à un véritable interrogatoire sur son voyage. Il voulut tout savoir et la jeune femme accepta de bonne grâce de répondre à ses questions.

Ils passèrent à table et là, la conversation porta sur leurs amis, leurs souvenirs d’école…enfin, tout ce qui ne concernait pas la nouvelle. Au dessert, ne tenant plus, Hemione posa la question.

- Ron m’a dit que tu avais quelque chose à m’annoncer, tu attends quoi pour le faire ? J’ai l’impression que tu évites le sujet.

- Il ne peut vraiment pas tenir sa langue, celui-là, dit Harry, faisant semblant d’être fâché.

- Rassure-toi, c’est tout ce qu’il m’a dit.

- OK, je prépare le café et je te raconte tout.

Harry disparut dans la cuisine laissant Hermione ronger son frein. La jeune femme le connaissait tellement bien qu’elle pouvait à présent dire sans se tromper que ce que Harry s’apprêtait à lui annoncer n’allait pas lui plaire. Il était bien trop fuyant.

Harry revint avec les cafés et ils s’installèrent confortablement dans les fauteuils du salon. Ensuite, sous le regard attentif et curieux de son amie, Harry parla.

- J’ai rencontré quelqu’un…

- Ha…fut tout ce que réussit à dire Hermione. Elle s’attendait à tout sauf à ça.

- Elle s’appelle Emma, continua Harry…et on va se marier.

Les mots mirent un petit moment à arriver jusqu’au cerveau d’Hermione. Elle crut même avoir rêvé, mais non, tout était bien réel. Alors elle fit la seule chose qui lui parut sensée; elle paniqua.

- Tu vas quoi ? S’affola-t-elle.

- Je vais me marier, répéta Harry sans la regarder.

- Si c’est une blague, je ne la trouve vraiment pas drôle.

- Je suis sérieux…le mariage aura lieu samedi prochain.

- Une semaine ! S’exclama la jeune femme. Tu ne peux pas faire une chose pareille. Tu la connais depuis moins de six mois…on ne se marie pas aussi vite.

- J’ai pris ma décision, Hermy, c’est elle, je le sais. C’est la femme de ma vie.

Hermione écoutait Harry, mais les mots lui parvenaient comme étouffés. Quand elle avait imaginé ses retrouvailles avec le jeune homme, ce n’était pas ainsi que ça devait se passer.

Harry interrompit le cours de ses pensées.

- Je peux te demander une faveur ?

Hermione hocha la tête, incapable de toute façon d’articuler un mot.

- J’aimerais que tu viennes passer la semaine en France avec moi pour faire la connaissance de ma nouvelle famille avant le mariage.

Hermione choquée, retrouva instantanément l’usage de la parole.

- Tu ne peux pas me demander une telle chose Harry, ou alors c’est que tu as la mémoire courte, accusa-t-elle.

- Je n’ai rien oublié…mais le temps passe, les gens changent, les sentiments aussi.

- Je ne sais pas quoi dire.

- Tu n’as qu’à dire que tu es heureuse pour moi et que tu vas accepter de m’accompagner en France.

- Ne me demande pas l’impossible Harry.

Le jeune homme se rapprocha d’Hermione et prit ses mains entre les siennes.

- S’il te plait Hermione. Tu es la personne qui compte le plus pour moi. J’ai besoin de toi à mes cotés pour me soutenir et me conseiller.

Face au regard implorant de son ami, Hermione finit par accepter sa proposition, mais c’est le moral au plus bas qu’elle le quitta une heure plus tard.

Trop effondrée pour retrouver la solitude de son appartement, elle entra dans le premier pub qui se trouvait sur sa route…