Garrick avançait avec difficulté dans la forêt.
Des feuilles et des branches d’arbres s’accrochaient par moments à ses cheveux frisés, ce qui lui donnait sûrement un air d’homme des bois.
Le jeune homme repoussa une mèche rebelle de son front et jeta un oeil à la carte de la forêt.
La croix indiquant le troupeau de licornes s’était encore éloigné de celle le représentant.
Garrick prit une inspiration et continua sa difficile avancée.
Heureusement que son cousin, Valence Ollivander, travaillait au département de contrôle et de régulation des créatures magiques, lui permettant d’obtenir cette carte signalant la position d’un magnifique troupeau de licornes.
Garrick retint un frisson. Il n’avait jamais été chercher de crin de licorne depuis qu’il faisait le difficile métier de fabriquant de baguettes. Son défunt père, paix à son âme, n’y allait lui-même jamais, et préférait faire appel à des braconniers en quête d’argent pour lui ramener ce précieux ingrédient.
Lorsqu’il avait décidé de faire profiter à son fils de ses contacts, ce dernier avait refusé. Il était hors de question de tuer un animal si pur pour fabriquer une simple baguette !
Pour autant, cela ne voulait pas dire que Garrick comptait abandonner l’utilisation du crin de licorne. Il n’avait pas l’intention d’utiliser le crin de Kelpy comme son paternel ! Il avait un peu plus d’ambition que ça, tout de même !
Un hennissement l’arrêta soudain et il regarda la carte de nouveau.
La croix s’était arrêté dans ce qui semblait être une clairière, et Garrick n’était qu’à quelques mètres du troupeau.
Le jeune homme s’avança un peu et jeta un coup d’oeil. Le lieu semblait vide.
Il sortit des bosquets et arriva en plein milieu de l'éclaircie en fronçant les sourcils. Où donc étaient passés ces satanés chevaux cornus ?
Un souffle puissant retentit soudain à sa droite suivi d’un bruit de sabot.
Garrick se tourna lentement vers l’animal qui le regardait d’un air énervé.
La licorne devait bien faire dans les quatres mètres de longueurs. D’après ses pupilles dorées, il s’agissait d’un mâle. Et d’après les trois bébés licornes cachés derrière lui, il protégeait sa progéniture.
Un souffle sortit de ses naseaux, et il commença à s’élancer vers Ollivanders d’un galop léger et rapide, corne en avant.
Le jeune homme resta tétanisé devant la vision de l’animal lui fonçant dessus d’un air menaçant.
La licorne approchait, approchait, approchait, et Garrick n’arrivait pas à bouger.
Deux mètres. Un mètre. Cinquante centimètres. Vingt-cinq centimètres.
La corne allait transpercer son ventre quand le jeune homme fit enfin un mouvement. Il recula, par pur réflexe, et se prit une branche qui le fit tomber sur le dos.
Sonné, il vit les pattes avant de l’immense animal passer au-dessus de lui, suivi des pattes arrière, suivi d’une queue argentée.
En la voyant, Garrick sut que c’était sa chance.
Il tendit la main rapidement et attrapa un crin avant que la queue aille hors de sa portée.
La licorne poussa un hennissement et le jeune homme se redressa en vitesse.
Un long crin argenté se trouvait dans sa main et Garrick eut un sourire ravie.
Il avait réussi !
La licorne le détourna de sa joie d’un nouveau hennissement.
Garrick la regarda d’un air apeuré, mais elle ne se précipita pas vers lui à nouveau. Elle fit un mouvement de tête d’un air agacé, l’air de dire : “Tu peux partir, maintenant ?”.
Le jeune homme la salua d’un signe de tête et se retira de la clairière en vitesse, un grand sourire sur le visage.
Il avait attrapé son premier crin de licorne, tout seul !
Le sorcier qui aurait cette baguette serait quelqu’un de sacrément important, il n’en doutait pas un instant !