XVII. Catching feelings and snitches
Une pluie torrentielle s'abattait sur le village de Pré-Au-Lard, forçant les élèves et les habitants à se ruer dans les divers enseignes du village, afin d'y trouver refuge.
Tracey accéléra à son tour le pas, impatiente de retrouver la chaleur réconfortante d'une cheminée crépitante. Sa baguette était rivée en direction du ciel et un parapluie de fortune s'était formé au-dessus d'elle, la protégeant du torrent d'eau.
« Encore un temps à tomber malade. » pensa-t-elle en grimaçant.
Comme d'habitude, son anxiété refaisait surface lorsqu'elle pensait aux germes divers et variés que les humains transportaient, à l'approche de l'hiver.
Lorsqu'elle passa devant Mi-Citrouille Mi-Raisin, elle frissonna en repensant à sa dernière visite dans l'établissement. Elle avait refusé d'y mettre les pieds depuis que Pansy avait trouvé un cheveu d'origine inconnue dans son assiette.
Soudainement, la porte du restaurant s'ouvrit à la volée et Tracey aperçut Millicent Bulstrode qui en sortait. Elle commença à courir à en perdre l'haleine en direction de la route principale du village. Elle ne sembla pas voir Tracey lorsqu'elle passa à ses côtés et cette dernière distingua une expression abattue sur les traits de son amie. Son visage était ruisselant et Tracey ne sut pas s'il s'agissait de larmes ou de la pluie.
Elle interrogerait Millicent plus tard, à son retour au château. Pour une fois, Tracey était heureuse d'avoir un prétexte pour quitter l'ambiance pesante de sa salle commune. Depuis qu'elle avait donné accès au carnet personnel de Daphné à Ginny Weasley, elle n'osait plus regarder sa meilleure amie dans les yeux. Daphné avait un talent inné pour détecter lorsqu'on lui mentait. Elle n'aurait aucun problème à lui tirer les vers du nez, Tracey en était certaine.
Tracey parcourut les derniers mètres la séparant des Archives de Pré-au-Lard. Le bâtiment était facilement reconnaissable avec sa forme grotesque imitant la forme d'un emballage de chocogrenouille. Un livre ouvert gigantesque lévitait au-dessus du toit, et ses pages tournaient seules de temps à autre. A son entrée, elle repéra immédiatement Luna Lovegood. Comment aurait-elle pu la manquer, avec son imperméable bleu cyan et son chapeau en forme de navire d'un jaune canari ? Pansy aurait probablement frisé la crise cardiaque devant cette atteinte évidente aux règles basiques de l'habillement.
Si Tracey enviait une chose chez Luna Lovegood, il s'agissait probablement de sa capacité à ignorer le regard des autres. Elle semblait vivre sa vie comme elle l'entendait. Cette approche était rafraîchissante.
« Hey. » salua Tracey d'une voix douce.
Depuis la conversation qu'elles avaient échangée lors de sa fête d'anniversaire, elle l'avait vue sous un nouvel œil. Elle regrettait même de s'être montrée aussi désagréable avec elle.
Luna se tourna dans sa direction et un sourire radieux éclaira son visage. Tracey lui rendit son sourire et jeta des regards curieux autour d'elle. Ce n'était pas la première fois qu'elle passait devant le bâtiment. Elle n'était cependant jamais entrée à l'intérieur.
« Allons-y. » proposa Luna, lui faisant signe de la suivre.
Luna salua l'homme à la réception d'un signe de la main et ce dernier la gratifia d'un clin d'œil. Luna était probablement une habituée de l'endroit.
Elles s'engagèrent dans un couloir biscornu, où des trous béant avaient été creusés dans les murs. Tracey eut l'impression de se retrouver à l'intérieur d'un morceau de gruyère grandeur nature. Luna poussa une nouvelle porte et elles se retrouvèrent dans un entrepôt gigantesque aux murs d'une teinte magenta. Des étagères colossales se dressaient dans la salle et atteignaient presque le plafond, à plus de vingt mètres du sol. Elles étaient remplies de livres et de boites en tout genre. Ce fut probablement le sol qui causa l'étonnement de Tracey. Il s'agissait d'une surface brillante d'un rose fuchsia semblable à du caoutchouc.
« Par ici. » annonça Luna.
Elle posa un pied sur la surface étrange et tenta quelques pas prudents, comme si le sol était glissant et qu'elle craignait de chuter.
« Qu'est-ce que c'est ? » demanda Tracey avec méfiance.
Tracey n'était pas une amatrice de nouveautés. L'inconnu la rendait anxieuse et sortir de sa zone de confort lui demandait des efforts importants. Luna eut alors ce geste très étrange qui consistait à se laisser tomber sur le dos, sous les yeux éberlués de Tracey. A peine eut-elle touché le sol que son corps rebondit en l'air, à deux mètres du sol. Luna laissa échapper un rire en voyant la mine déconfite de Tracey.
« Allez, viens. C'est le seul moyen d'atteindre les étagères. » dit-elle sans arrêter de rebondir sur le trampoline de fortune.
« Ça a l'air dangereux. » indiqua Tracey, peu rassurée.
« Non. Promis. » assura Luna.
« Tu es sûre qu'on ne peut pas juste utiliser un Accio ? Ça semble plus sûr. » insista Tracey.
« Les sorts d'attraction ne fonctionnent pas à l'intérieur. Sinon, ce ne serait pas aussi amusant. » ajouta Luna, les yeux rieurs.
Elle commença à ralentir progressivement. Lorsqu'elle fut complètement immobile, Luna tendit la main à Tracey.
« Je te tiens, si tu veux ? » dit-elle d'une voix rassurante.
Tracey hésita de longues secondes mais finit par céder. Elle attrapa la main de Luna puis esquissa quelques pas hésitants sur la surface.
« Prête ? » demanda Luna.
« Non. » geignit Tracey.
« Trop tard ! » dit Luna avant de faire un nouveau bond, entrainant Tracey dans son sillage.
Cette dernière laissa échapper un hurlement lorsque ses pieds se décollèrent soudainement du sol et qu'elle se retrouva dans l'air, à cinquante centimètres sur sol.
Tracey agrippa les mains de Luna avec force, les yeux fermés, horrifiée. Elle n'aimait pas les hauteurs. Puis, au bout de quelques minutes, les sauts ne lui semblèrent pas si horribles et elle rouvrit les yeux – croisant les grands yeux bleus de Luna qui l'observaient avec amusement.
« Tu t'en sort plutôt bien, pour une première fois. » assura Luna avec un rire cristallin.
Même si Tracey ne partageait pas cet avis, elle devait avouer que ce n'était pas si horrible, finalement.
« Maintenant que tu as les bases, on peut passer aux choses sérieuses. » lança Luna. « Regarde en bas, il y'a une cible à cinq mètres d'ici. »
Tracey baissa le regard et aperçut au sol des X tracés avec une peinture noire épaisse, disposés un peu partout sur le sol.
« Essaye d'atterrir sur l'une d'entre elles. » indiqua-t-elle.
« Très bien et ensuite ? » demanda Tracey.
« Et ensuite accroche-toi bien. » prévint Luna.
Elle relâcha les mains de Tracey et cette dernière fut surprise de pouvoir garder son équilibre même sans le soutien de Luna. Rapidement, elle repéra l'une des cibles et commença à bondir en direction de celle-ci. Avec appréhension, elle sauta en direction de la croix. Une fois que ses pieds eurent touchés la cible, elle se retrouva propulsée à une vitesse fulgurante dans les airs, bien plus haut cette fois. Elle hurla en voyant qu'elle s'approchait dangereusement de l'une des étagères, à toute allure. Tracey ferma les yeux, prêt à encaisser le choc d'une minute à l'autre. Elle brandit ses mains devant elle, comme pour atténuer la collision imminente. Pourtant, celle-ci ne vint pas. Elle sentit ses mains attraper une surface lisse et, lorsqu'elle ouvrit de nouveau les yeux, elle réalisa qu'il s'agissait de l'extrémité de l'une des étagères. Ses jambes et ses bras s'y étaient accrochés, comme attirés par un aimant.
« Bravo ! » entendit-elle, de façon lointaine.
Elle baissa le regard et elle vit Luna au sol. Cette dernière levait les pouces dans sa direction, lui criant des encouragements.
« Qu'est-ce que je fais maintenant ? » hurla Tracey dans sa direction.
« Sur quelle lettre es-tu ? » s'écria Luna.
Tracey fronça les sourcils, sans comprendre sa question.
« Quelle lettre ? » répéta-t-elle. « De quoi parle… »
Elle s'interrompit en apercevant un large bandeau où la lettre L avait été inscrite en lettre calligraphiée.
« L. » hurla Tracey.
« Regarde de l'autre côté. Nous avons le R pour Runes. » indiqua Luna, en lui désignant une étagère quelques mètres plus loin. « Redescends »
Tracey gémit en réalisant qu'elle devrait se laisser tomber dans le vide. Elle jeta un regard au sol et elle sentit un vertige la parcourir.
Merlin, jura-t-elle. Elle soupira profondément pour se donner du courage. Elle devait arrêter de craindre tout et n'importe quoi.
« Tu peux le faire Tracey, aie confiance en toi pour une fois. » se répéta-t-elle mentalement, pour se donner du courage.
Elle se décolla finalement de l'étagère, puis se laissa tomber en direction du sol, droit sur une autre cible. Lorsque ses pieds touchèrent de nouveau le sol, elle fut propulsée avec vigueur dans les airs. Cette fois, elle était préparée, et elle réussit à viser l'étagère indiquée par Luna. Elle fut une nouvelle fois aimantée sur le meuble géant et elle laissa échapper un rire nerveux et excité.
« J'ai réussi ! » cria-t-elle avec excitation.
En bas, Luna applaudissait d'un air véhément, lui adressant des encouragements enthousiastes. Quelques instants plus tard, Luna sauta à son tour sur l'une des cibles et rejoignit Tracey sur le haut de l'étagère.
« Bien joué, tu es vraiment douée. » indiqua Luna, visiblement impressionnée. « Je n'ai pas réussi à faire ça avant ma troisième visite. »
« Crois-moi, je vais probablement rendre mon petit déjeuner dans les prochaines secondes. » indiqua Tracey avec un rire nerveux.
« Ça ne prendra pas longtemps. » assura Luna.
Elle commença à se déplacer lentement sur les étagères, parcourant des yeux les titres des boîtes disposées sur celles-ci.
« Rapeltouts… Retourneurs de temps… Ruches…Rugissements …Runes ! » s'exclama Luna.
D'un geste adroit, elle tira sur la corde de la boite qui l'intéressait. Cette dernière s'ouvrit, se déroulant sur plusieurs mètres. L'intérieur était rempli d'ouvrages. Luna sortit sa baguette et la pointa sur le dos d'un livre.
« Si tu trouves un livre ou un dossier intéressant, appuie dessus avec la baguette. » expliqua-t-elle.
Les minutes suivantes, elles inspectèrent le contenu de la boite qui semblait sans fonds. A chaque fois qu'elles tiraient sur le cordon, la boite s'allongeait sur un nouveau mètre. Après près d'une heure de recherches poussées et de sauts supplémentaires sur d'autres étagères, elles décrétèrent qu'elles avaient assez de contenu. Après quelques bonds maladroits, Tracey se laissa tomber sur le sol, riant à gorge déployée. A ses côtés, Luna fit de même.
« C'était génial. » avoua-t-elle.
Tracey s'était tellement amusée qu'elle avait momentanément oublié qu'elle était allongée à même le sol. Sol sur lesquels des inconnus sautaient à longueur de journée avec leurs chaussures dégoûtantes. Cela fut suffisant pour qu'elle se relève précipitamment en grimaçant.
« On peut retourner dans l'autre pièce. » proposa Luna.
« Je vais être toute courbaturée, demain. » dit Tracey avant de tenter quelques étirements pour se donner bonne conscience.
Elle n'avait pas l'habitude de faire autant d'effort physique. Luna la conduisit dans une salle occupée par un groupe d'étudiants de Poudlard – semblable à une salle de travail. Sur l'une des tables, elle reconnut tous les ouvrages et les fascicules qu'elles avaient repérés. Le système était plutôt ingénieux, pensa Tracey avant de prendre place sur la table.
Elles passèrent le reste de l'après-midi à rassembler des informations pour leur travail de recherche. Tracey s'étonna de discuter avec Luna Lovegood avec autant de facilité. A la longue, elle s'était habituée à la personnalité décalée de Luna et si elle était vraiment honnête avec elle-même – elle appréciait ce moment passé ensemble.
Finalement, aux alentours de six heures, elles décidèrent de remballer leurs affaires.
« Je suis affamée. » indiqua Tracey en entendant son ventre gargouiller.
« On peut aller aux Trois Balais si tu veux ? » proposa Luna.
Tracey secoua frénétiquement de la tête.
« J'évite de manger dans ces endroits. » dit-elle.
« J'ai eu une meilleure idée. » lança soudainement Luna, comme si elle était traversée par un éclair de génie.
Elles quittèrent les Archives et prirent la direction du château. Le mois d'octobre touchait à sa fin, et la nuit tombait déjà à cette heure-ci. Dans les rues du village, elles croisèrent quelques élèves de Poudlard qui leur jetèrent des regards curieux.
« J'ai l'impression que tout le monde nous regarde. » murmura Tracey à voix basse.
« Ils nous regardent car tu es une fille populaire et que tu es avec moi – la fille bizarre de l'école. » expliqua Luna d'un ton tranquille.
Tracey était parfois décontenancée par l'honnêteté de Luna. Elle avait cette manière caractéristique d'énoncer des choses gênantes de manière si détachée. Elle était toutefois bien différente de Pansy qui se plaisait à faire passer son manque de filtre et de tact pour de la franchise.
« Tu n'es pas bizarre. » protesta immédiatement Tracey, indignée. « Enfin, moins bizarre que je ne le pensais. »
Sa remarque sembla ravir Luna car elle lui adressa un sourire rayonnant.
« Peut-être qu'ils te regardent parce qu'ils te trouvent jolie. » poursuivit Luna, reprenant son air rêveur. « Je suis du même avis. »
Tracey lui jeta un regard surpris. Habituellement, elle détestait lorsque des garçons la complimentaient ou la regardaient avec intérêt. Le compliment de Luna lui provoqua toutefois un plaisir inexplicable.
« Merci. » dit-elle en lui rendant son sourire. « Mais je pencherai davantage pour la première raison. »
Elle resserra sa veste autour de ses épaules, frissonnante. La température avait chuté dramatiquement pendant la semaine qui avait précédée.
« Je déteste le froid. » commenta Tracey. « Je n'arriverai jamais à m'y habituer. »
« Tu as grandi sur une île, pas vrai ? » demanda Luna avec intérêt.
Tracey acquiesça, un sourire nostalgique s'étirant sur ses lèvres, comme à chaque fois qu'elle parlait de son pays d'origine, Trinité-et-Tobago.
« Vivre là-bas te manque ? »
« Oui, c'était tellement différent. »
Tracey lui décrivit sa vie sur son île. Marcher dans les rues étroites bordant leur ancienne maison, écouter sa grand-mère lui raconter des histoires sur leurs ancêtres et sur la magie puissante de leur lignée familiale. Elle lui parla des nombreuses plages de l'archipel. Mystérieuses, paradisiaques, sauvages, il y en avait pour tous les goûts. Les couchers de soleil superbes, le sable fin, doux, accueillant. Elle se souvenait encore distinctement de son odeur particulière. Elle lui parla du carnaval de la capitale Port d'Espagne et ses festivités interminables, ses costumes colorés et grandiloquent ainsi que les habitants heureux et souriants.
« Je n'y suis pas retournée depuis que nous sommes venus au Royaume-Uni. » acheva-t-elle.
« J'aimerais bien y aller, un jour. » déclara Luna.
Elle avait écouté les descriptions de Tracey avec fascination. C'était la première fois qu'on témoignait autant d'intérêt à sa vie et Tracey apprécia l'attention. Même ses amies n'avaient jamais pris cette peine. Il était agréable, pour une fois, d'avoir le sentiment d'être vraiment écoutée. Lorsqu'elle parlait avec Luna Lovegood, elle avait l'impression d'être réellement entendue et appréciée.
A leur arrivée au château, Luna conduisit Tracey dans les escaliers près du hall qui menaient directement aux sous-sols du château.
« Où allons-nous ? » interrogea Tracey avec curiosité.
« Les cuisines. » répondit Luna.
Elles se retrouvèrent devant un large tableau représentant un panier débordant de fruits et Luna esquissa un geste vers l'énorme poire verte. Elle agita ses doigts, comme si elle tentait de chatouiller le fruit. Immédiatement, la poire émit un gloussement et une porte apparût.
Luna pénétra à l'intérieur, Tracey sur ses talons. Elle écarquilla des yeux. Elles se trouvaient dans une pièce identique à la Grande Salle, à quelques détails près. A l'intérieur, des dizaines d'elfes de maison s'agitaient dans tous les sens. Certains coupaient des seaux entiers de fruits et légumes, d'autres étaient penchés devant des casseroles gigantesques, et d'autres occupés devant des fours pour surveiller la cuisson de tourtes en tout genre. Tracey fut fascinée par leur organisation. Ils faisaient également tout à l'aide de la magie.
A leur entrée, deux elfes accoururent dans leur direction et s'inclinèrent de manière exagérée devant elles. L'un d'eux leur proposa de dîner.
« Je viens parfois ici pour les repas quand je veux être seule. » lui apprit Luna. « Quand les moqueries deviennent trop intenses. »
Un élan de pitié parcourut Tracey à ces mots. Plus elle passait du temps avec Luna, plus elle réalisait le poids que les mots pouvaient avoir sur une personne. Ses amies ne s'étaient jamais montrées clémentes avec le reste de l'école et passaient leur temps à critiquer vicieusement les autres. Et même si Tracey n'avait jamais été aussi méchante que Pansy ou Daphné, elle avait ri à leurs remarques. Cela faisait d'elle une complice de leurs agissements.
Elles furent installées à une table et quelques minutes plus tard, les elfes placèrent devant elles un véritable festin. Tracey s'était toujours demandée comment étaient préparés les repas de Poudlard – cela avait d'ailleurs causé son anxiété pendant de très longues années. Le fait de voir ces elfes préparer le repas à l'aide de leur magie lui procura un soulagement et un bonheur indescriptibles. Elle se servit une portion généreuse de bœuf Wellington.
« Tes amies ne vont rien dire si elles nous voient ensemble ? » demanda Luna de sa voix fluette.
Tracey haussa les épaules.
« Aucune idée. Et puis… Je m'en fiche, au final. » ajouta Tracey d'un ton ferme.
Trop longtemps elle avait laissé Daphné et les autres lui dicter ce qu'elle devait faire ou penser et qui elle devait fréquenter. Elle était fatiguée d'être dans leur ombre.
« D'ailleurs je suis sûre qu'elles vont à peine le remarquer. Elles sont toutes occupées par d'autres choses en ce moment. » ajouta Tracey.
« Tant mieux, j'aime bien passer du temps avec toi. » déclara Luna.
« Moi aussi. » répondit Tracey avec sincérité. « Ces derniers temps, tu as été plus cool avec moi que mes amies l'ont été. Je suis désolée pour la manière dont je me suis comportée avec toi ces dernières années. Tu ne méritais pas ça. »
« Tu es pardonnée. Et tu es la première personne qui s'excuse, ça me fait plaisir. Tu n'es pas comme tes amies. » assura Luna. « Tu es quelqu'un de bien, Tracey, même si tu penses le contraire. »
Soudainement, Luna posa sa main sur la sienne. Tracey fut stupéfiée par ce geste inattendu. Puis, après quelques secondes, elle réalisa que ce contact n'était pas désagréable, bien au contraire. Elle se surprit davantage lorsqu'elle étreignit la main de Luna à son tour. Elle était douce et délicate, comme une peau de bébé.
Tracey n'avait jamais apprécié les démonstrations d'affection à son encontre. Cette fois pourtant, c'était différent. Elle s'étonna même de la déception qu'elle ressenti lorsque Luna retira sa main de la sienne afin de lui proposer une part de tarte à la mélasse.
Après leur dîner en tête à tête (parmi les elfes qui les observaient, l'air enchanté) elles quittèrent la cuisine. Tracey était remplie – elle ne se rappellait pas de la dernière fois où elle avait mangé autant. Tandis qu'elles marchaient pour rejoindre les escaliers, sa main frôla celle de Luna à plusieurs reprises. Elle se surprit à vouloir la prendre dans la sienne à nouveau, comme quelques instants auparavant, dans la cuisine.
Lorsqu'elle quitta Luna pour prendre la direction des cachots, des pensées confuses se bousculèrent dans son esprit. Elle ressentait un contentement étrange – une sensation totalement méconnue qu'elle avait dû mal à comprendre. Pourtant, Tracey était sûre d'une chose. Elle était impatiente de revoir le visage souriant de Luna Lovegood.
Destinatrices : ''Quartet Iconique''
Pansy écrit :
Vous me trouvez pénible ? Soyez honnêtes.
Millicent écrit :
Je n'utiliserais pas le mot pénible pour te décrire.
Pansy écrit :
Merci ma souris en sucre.
Millicent écrit :
Ce que je veux dire c'est que ''pénible'' est trop sympathique dans ton cas.
Pansy écrit :
Tu me brises le cœur.
Millicent écrit :
Pourquoi tu poses la question ?
Pansy écrit :
Ronald et moi avons eu notre première vraie dispute hier soir. Il a dit que j'étais capricieuse et pénible.
Tracey écrit :
On se demande pourquoi.
Daphné écrit :
Il faut qu'on aille lui remettre les idées en place ?
Pansy écrit :
Pas besoin, on s'est déjà réconcilié. C'était plutôt chaud d'ailleurs. Si les réconciliations sont toujours comme ça, je vais faire en sorte qu'on se dispute plus souvent.
Daphné écrit :
J'adore être fâchée contre Blaise pour tout et n'importe quoi.
Millicent écrit :
Vos mecs me font vraiment de la peine – vous êtes dérangées.
Pansy écrit :
Tu es jalouse. D'ailleurs on attend encore le nom de ton petit ami. Pourquoi tant de secrets, Millie chérie ?
Millicent écrit :
Désolée, je dois faire semblant d'écouter mon cours. A plus tard !
Pansy ricana en observant la réponse de Millicent. L'identité de ce garçon l'intriguait particulièrement. Elle finirait par l'avoir à l'usure, elle en était certaine. Pansy attrapa son exemplaire de La Cancanière Plumée, reprenant avidement la lecture de son article.
Depuis l'été dernier, le Royaume-Uni était terrorisé par un tueur en série se faisant appeler Lord Voldemort par la presse. Un nom ambitieux à la hauteur du profil qu'avait établi les Aurors à propos du meurtrier. Un homme d'âge mûr, très intelligent et ayant une grande connaissance du domaine de la magie noire. Il avait à son effectif quatorze meurtres d'une violence rare. Il opérait toujours de la même manière. Après avoir suriné ses victimes, il volait un objet de valeur dans leurs effets personnels, puis le déposait près du corps de la victime suivante.
Quelques semaines auparavant, il avait commis une erreur et l'une de ses victimes avait réussi à s'échapper. Une certaine Bertha Jorkins, journaliste has-been d'une trentaine d'années qui travaillait chez la Gazette du Sorcier. D'ailleurs, c'était grâce à cette dernière qu'on avait pu établir un portrait-robot du criminel. On pouvait lire son témoignage dans la totalité de la presse du pays.
LA CANCANIÈRE PLUMÉE
''A bas les chaudrons, place aux ragots.''
Reporter : Comment était votre agresseur ?
Bertha Jorkins, 33 ans, victime rescapée : Eh bien, il était grand, probablement la cinquantaine avancée et je dois avouer qu'il était très séduisant. Vraiment très agréable à regarder. Des cheveux noirs et des yeux très sombres, un teint très pâle, aussi. Un corps musclé, des mains puissantes, un regard ténébreux. Mais mes souvenirs restent assez flous.
Reporter : Comment avez-vous réussi à vous échapper ?
Bertha : En fait il m'avait attachée avec... Vous savez ce sort où des cordes se serrent automatiquement lorsque vous tentez de les desserrer ?
Reporter : Le sort chorda nodere ?
Bertha : C'est ça. Comme j'étais scout étant enfant, (Ndlr : Bertha est née-moldue. Plus d'informations sur le scoutisme en page quarante-trois) j'ai appris à faire des nœuds extrêmement compliqués et inversement, à les défaire aussi facilement.
Reporter : A vous entendre parler, on dirait que tout cela a été un jeu d'enfant. Que pensez-vous de ce qui est arrivé aux autres victimes ?
Bertha : Ce qui est arrivé à ces malheureuses est tout simplement horrible et je suis de tout cœur avec leurs proches. Mais en ce qui me concerne, j'ai l'intime conviction qu'il n'avait pas l'intention de me tuer.
Reporter : Comment cela ?
Bertha : Et bien... Je crois très sincèrement que Lord Voldemort était attiré par moi. Si vous aviez vu cette lueur bestiale dans son regard, vous vous seriez très vite aperçu à quel point il me désirait. Et puis j'ai été séquestrée trente-six heures et je suis sûre qu'il a tout de suite tué ses autres victimes. A mon avis, il n'a pas pu se résoudre à me tuer parce qu'il était amoureux de moi. Mais je n'en dis pas plus, vous pourrez découvrir la suite dans mon premier roman.
Reporter : Quelles informations pouvez-vous nous révéler au sujet de votre futur ouvrage ?
Bertha : Il va sortir dans quelques semaines et s'intitulera Bertha Jorkins : Amante d'un meurtrier. Je compte sur vous, chères lectrices, pour vous procurer un exemplaire !
Commandez en avant-première le premier roman autobiographique de Bertha Jorkins. Pour plus d'informations, rendez-vous à la page quarante-quatre de notre magazine, rubrique Lectures.
Pansy tourna fébrilement les pages de son exemplaire de La Cancanière Plumée à la quarante-quatrième page et s'empressa de remplir le coupon de commande : « Réservez dès maintenant votre exemplaire de Bertha Jorkins : Amante d'un meurtrier et recevez en cadeau un livre dédicacé par l'auteur ! »
« Pansy ? » demanda soudainement une voix timide, à ses côtés.
Pansy leva la tête et croisa le regard anxieux de Tracey. Cette dernière prit place à ses côtés, sur l'un des sofas de la salle commune, face à la cheminée.
« Tu as une petite mine, chaton. Qu'est-ce qui ne va pas ? » interrogea Pansy en posant son magazine sur ses cuisses.
Tracey sembla hésiter pendant de longues secondes, et demanda finalement :
« Comment as-tu su que tu étais attirée par Ron ? » demanda-t-elle. « Qu'est-ce que tu ressentais ? »
« C'est difficile à expliquer. Je crois que j'ai des dragons dans le ventre quand je le vois. J'arrive à oublier que je suis de mauvaise humeur. Je n'ai même pas envie de tyranniser les autres. J'ai juste envie de passer un bon moment avec lui. La plupart du temps. » ajouta Pansy d'un ton rêveur.
Elle s'étonnait parfois de la rapidité avec laquelle elle s'était entichée de Ronald. Elle n'avait pas ressenti cela avec Théodore Nott, son ex petit-ami. Évidemment, Ron n'était pas cette chose remplie de substances illégales qu'était devenu Théodore. Elle se tourna vers Tracey qui semblait plongée dans des pensées existentielles.
« Pourquoi tu me demandes ça ? Ne me dis pas que tu craques pour quelqu'un, Cece ? » demanda Pansy en ouvrant de grands yeux.
Elle fit face à son amie, et posa les mains sur ses épaules.
« Je veux tout savoir. » insista-t-elle.
Immédiatement, Tracey sembla se tendre et elle tenta d'éviter de croiser le regard de Pansy. Elle bredouilla des explications incohérentes, visiblement mal à l'aise.
« Comment il s'appelle ? Dans quelle maison il est ? Il est à Poudlard, au moins ? » questionna Pansy d'un ton avide, sans laisser à son amie le temps de répondre à son enchaînement de questions.
« C'était juste une question générale, il n'y a personne. » avança Tracey.
Toutefois, elle paraissait si gênée que Pansy ne fut pas convaincue.
« Pourquoi êtes-vous comme ça, toi et Millicent ? Il y a une époque où on se disait tout. Il n'y avait aucun secret entre nous. » rappela Pansy en croisant les bras, une moue ennuyée sur le visage.
« Je suppose que les temps changent. » commenta Tracey d'un ton sombre, haussant les épaules.
Pas faux, pensa Pansy. Et au fond, il était probablement sage de la part de ses amies de garder leurs petits secrets personnels. Compte tenu du marché passé avec Ginny Weasley, elle aurait probablement été forcée de lui relater ces informations.
« Il a intérêt à bien te traiter. » lança Pansy d'un ton menaçant. « Il ne voudrait surtout pas que tes amies lui tombent dessus. »
Tracey avait toujours été la plus discrète de leur groupe. Elle était particulièrement invisible dans l'ombre de Daphné. Pansy était heureuse d'enfin la voir sortir de sa coquille. Et au fond, avoir un petit-ami l'aiderait probablement à se décoincer.
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Ginny resserra la large écharpe en laine tricotée par sa mère autour de sa nuque et s'empressa de rejoindre les gradins du stade de Quidditch. Elle repéra rapidement son frère qui dépassait les autres d'une tête. Elle leva les yeux au ciel lorsqu'elle vit que sa nouvelle petite-amie, Pansy Parkinson, était assise à ses côtés.
« Ginny ! » s'écria-t-il en lui faisant de grands signes de la main. « On t'a gardé une place. »
« Hey, rouquine. » salua Pansy de son habituel ton goguenard.
« Parkinson. » répondit Ginny d'un ton mesuré.
Les gradins du stade de Quidditch se remplissaient peu à peu et des larges banderoles aux couleurs vert et argent ou bleu bronze étaient brandies partout parmi la foule surexcitée. Il s'agissait du premier match de Quidditch du championnat annuel de l'école. Serpentard affrontait Serdaigle pour l'occasion. Lorsque l'arbitre, Bibine, ordonna aux capitaines de s'approcher, Ginny vit Draco Malfoy voler à toute allure en direction du centre du terrain.
Ginny sentit ses joues se réchauffeur lorsqu'elle aperçut Draco. Ils ne s'étaient pas adressés la parole depuis son 'baiser' volé. Techniquement, il ne s'agissait pas d'un vrai baiser. Pourtant, cela avait suffi pour faire paniquer Ginny sur la nature de sa relation avec Draco. Après tout ce temps passé à l'éviter, elle s'était rendue compte d'une vérité. La présence de Draco lui manquait. Ils avaient créé une amitié spéciale depuis son arrivée à Poudlard et la morgue de Draco ainsi que leurs boutades incessantes lui manquaient terriblement. Elle avait réalisé que sa réaction avait été stupide. Elle craignait aussi de perdre l'une des rares personnes qu'elle appréciaient dans cette école.
Ginny observa Draco avec attention tandis qu'il manœuvrait son balai avec aise, ses cheveux blonds volant au rythme du vent, son rictus caractéristique au coin des lèvres. Il serra la main du capitaine de l'équipe adverse, un air goguenard visible sur son visage. Elle avait oublié à quel point il aimait provoquer les autres.
Ginny laissa échapper un long soupir. Elle regrettait de ne pas avoir été sélectionnée au sein de l'équipe de Gryffondor. Elle aurait adoré affronter Draco dans un match de Quidditch intense. Il allait de soi qu'elle lui aurait mis la pâtée. Le voir perdre ce petit sourire suffisant qu'il affichait constamment aurait été jouissif. Sourire qui, accessoirement, le rendait particulièrement attirant. Ginny rougit furieusement. Elle était ravie que personne ne puisse entendre ses pensées. En particulier, Draco.
Bibine siffla le début de la rencontre. Le vif d'or fut lâché et les joueurs se précipitèrent en direction des balles.
Ginny eut du mal à rester concentrée. Aux côtés de son frère, Pansy Parkinson passa son temps à commenter le match, les joueurs ainsi que leurs vies privées. Elle n'avait visiblement pas l'intention d'être attentive et Ginny put sentir sa frustration grandir au fil des secondes. Ron sembla également le remarquer car il se pencha vers Pansy pour lui murmurer quelque chose à l'oreille. Ils échangèrent un baiser (Ginny fit mine de passer au-dessus de la rambarde pour vomir) et les commentaires de Pansy concernant la rencontre se firent plus rares.
Ginny encouragea Draco avec un engouement particulièrement enthousiaste, s'attirant des regards curieux de la part des élèves autour d'elle. A quelques mètres, elle croisa le regard glacial de Daphné Greengrass, venue pour encourager son petit-ami, l'un des poursuiveurs de l'équipe. Serpentard était clairement supérieur à Serdaigle. Leur trio de poursuiveurs avaient déjà pris une avance considérable lorsque Draco attrapa finalement le vif d'or, après quarante-cinq minutes de jeu, mettant un point final à la rencontre. Pansy et Ginny se levèrent et applaudirent avec ferveur tandis que les joueurs fusaient en direction de leur attrapeur pour le féliciter.
Ginny dut admettre que Draco n'était pas mauvais. Sa technique de vol était plutôt nette même s'il n'était pas aussi agressif qu'elle. Elle savait toutefois qu'ils évoluaient à des postes différents, ce qui expliquait qu'il ne pouvait pas se montrer aussi brutal et offensif auprès de ses adversaires.
Elle ressentit une légère contrariété en observant l'une des jumelles Carrow étreindre Draco, probablement pour le féliciter. Malgré leur distance récente, Ginny n'avait pas cessé de jeter des regards curieux vers Draco. A plusieurs reprises, elle avait vu cette fille lui tourner autour, essayant désespérément d'attirer son attention. Le stade se vida rapidement, et bientôt, elle n'entendit plus les chants des supporters de Serpentard. Elle resta dans les gradins, faisant signe à Ron de ne pas l'attendre.
« Tu es venue me féliciter, personnellement ? » demanda une voix amusée derrière elle, une heure plus tard.
Elle esquissa un sourire en reconnaissant sa voix. Quelques secondes plus tard, il sautait sur le gradin et s'asseyait à ses côtés. Il avait retiré sa tenue de Quidditch et enfilé un sweatshirt aux couleurs de Serpentard.
« Ça doit faire une heure que j'attends ici. Tu prends plus de temps qu'une fille pour prendre ta douche. » fit-elle remarquer, faussement moqueuse.
« Non, j'ai juste pris mon temps pour te faire patienter. » admit-il d'un ton satisfait.
« Un vrai gentleman, dis-moi. » ironisa Ginny.
« Il fallait bien que je te fasse languir un peu. Après tout, tu m'as ignoré pendant une semaine. Je suis profondément blessé. » dit-il d'un ton dramatique.
« Je ne pensais pas que c'était possible. Je suis désolée. » dit-elle avec sincérité, les joues écarlates.
Elle n'était pas habituée à s'excuser. Draco, lui, parut extrêmement satisfait.
« Je ne sais pas encore si je les accepte, il va falloir me convaincre un peu plus. » prétendit-il.
Ginny ne s'était pas attendue à moins de la part de Draco Malfoy. Le connaissant, il profiterait de la situation pour s'attirer quelques faveurs.
« Qu'est-ce qui t'as fait revenir ? » demanda-t-il avec curiosité. « Tu as réalisé que tu ne pouvais pas te passer de moi ? »
« Ça me manquait de ne pas pouvoir te vanner sans arrêt. » avoua Ginny.
« J'imagine que ce n'était pas la même chose avec Potter, hein ? » demanda Draco.
Elle lui jeta un regard surpris.
« Tu passais tout ton temps avec lui. Je suis déçu de voir que tu m'as aussi vite remplacé, Ginevra. » déclara Draco, faisant mine d'être blessé.
« Tu es jaloux ? » s'enquit Ginny, mutine.
« Évidemment. Notre idylle était menacée. D'ailleurs, tu es en train de décevoir les lecteurs de notre histoire. Pense à toutes ces personnes que nous allons devoir rembourser. » déclara-t-il.
Ginny lâcha un rire franc.
« Tu n'as pas à t'inquiéter de ce côté-là. Je ne suis pas le genre d'Harry. » indiqua-t-elle, une fois son hilarité calmée.
« Je trouve ça plutôt difficile à croire. » répliqua Draco.
« Disons qu'il n'aime pas ce que j'ai à offrir. » dit-elle avec un rire amusé.
Elle se rappelait avoir vu Harry fixer Dean Thomas d'un regard un peu trop appuyé, quelques jours plus tôt, dans la salle commune. Draco ne sembla pas comprendre où elle voulait en venir mais Ginny n'extrapola pas.
« D'ailleurs tu devrais le remercier, c'est grâce à lui que je suis de retour. » déclara-t-elle. « Il m'a fait réaliser à quel point j'étais hypocrite. Sincèrement, je crois qu'Harry est notre fan numéro un. »
« Hypocrite ? Pourquoi ? »
« Je sais bien que tu m'apprécies et que tu ne veux pas seulement être un ami pour moi. Et la vérité, c'est que je t'apprécie aussi. » avoua-t-elle en rougissant. « Mais je ne suis pas sûre d'être prête pour plus. »
« Je suis content que tu l'admettes enfin. Si je ne pensais pas que c'était réciproque, je n'insisterai pas autant. Mais je suis curieux de savoir ce qui te bloque, Ginevra. » ajouta Draco.
« Écoute Draco, j'ai eu des … problèmes avant de venir ici. Je ne vais pas rentrer dans les détails mais j'ai causé beaucoup de mal autour de moi. Et je sens que je suis en train de faire les mêmes erreurs à cause des Quatre. Je ne veux pas t'impliquer là-dedans. » admit Ginny avec nervosité, son visage s'assombrissant.
« C'est un peu tard, je suis déjà ton partenaire dans le crime. » rappela Draco.
Cela parvint à arracher un rire à Ginny.
« Je ne vais pas insister si tu ne veux pas en parler – pour l'instant. » accepta-t-il. « Mais tu ne peux pas garder ça pour toi éternellement. »
« Je t'en parlerai… Un jour. Quand je serai prête à le faire. » déclara Ginny d'un ton ferme.
« Entendu. »
Elle fut reconnaissante qu'il n'insiste pas plus.
« Tu ne m'as toujours pas dit si tu acceptais mes excuses. » rappela-t-elle, arborant une mine faussement attristée.
« Je t'ai vue m'encourager pendant le match – tu as été une supportrice plutôt fervente. J'imagine que je peux bien accepter tes excuses. A une condition. » ajouta-t-il.
Ginny lui adressa un regard indigné. Pourquoi devait-il toujours mettre une condition derrière tout ce qu'il lui accordait ?
« Laquelle ? » demanda-t-elle, méfiante.
« Tu acceptes d'être ma cavalière au bal de Noel. » dit-il avec satisfaction.
Elle leva les yeux au ciel.
« J'aurais probablement accepté de toute manière. Et puis tu dois être le seul type assez fou pour me demander. » dit-elle. « Je te préviens déjà, je ne porterai pas de robe de bal. »
« Même pas pour ton couronnement éventuel à Miss Fondatrice ? » demanda-t-il avec amusement.
Elle grimaça.
« Je serai probablement éjectée de la compétition avant la nuit du bal. » affirma-t-elle avec un rire.
Ses attaques envers les Quatre finiraient sans doute par lui causer des problèmes.
« Hestia Carrow ne risque pas d'être heureuse de savoir que tu m'as invitée. Je suis sûre qu'elle aimerait être ta cavalière. » ajouta-t-elle, d'un ton qui se voulait détaché.
Il afficha un sourire particulièrement suffisant.
« Même si je suis flatté par ta jalousie, tu n'as pas à t'en faire. Hestia Carrow et moi-même sommes cousins éloignés, Ginevra. » lui apprit Draco avec amusement.
Immédiatement, elle se sentit particulièrement stupide. Elle avait passé les jours précédents à fulminer contre cette fille pour sa familiarité avec Draco.
« Heureusement que tu viens de me le dire. » lança Ginny avec gravité.
Il leva un sourcil interrogateur.
« J'ai failli mettre une potion de coloration verte dans sa bouteille de shampoing, pendant le match. On a évité le pire. »
Il l'observa avec confusion, se demandant visiblement si elle était sérieuse ou non et Ginny éclata d'un rire sonore.