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News

Nuitd du 17 janvier 2025


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 151e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 17 janvier. Vous tiendrez l’avenir au bout de votre plume tout au long de cette nuit spéciale astrologie de 20h à 1h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'Equipe des Nuits le 11/01/2025 10:30


Nuit de Noël de décembre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 150e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 13 décembre. Il s’agira d’une édition spéciale ‘Noël autour du monde’, qui durera de 17h à 3h du matin. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De L'Équipe des Nuits le 01/12/2024 21:51


Recrutement - Grand Ménage Orange


Appel à candidatures - Renfort sur le Grand Ménage Orange

Comme le titre de ce message l'indique, les modératrices sont en recherche (un peu) désespérée de plusieurs volontaires pour nous prêter main forte sur le GMO (pour rappel : lecture et vérification des fics des adhérents qui ne sont pas passées par la modération manuelle sur la période 2020-2024).

Au stade actuel, nous avons vérifié environ 970 chapitres sur 4800, soit près de 21 % du total, pour un GMO lancé en mars 2024... En raison de nos contraintes personnelles, nos vies IRL, notre motivation souvent fluctuante et le fait que nous sommes peu nombreuses, nous voyons avec difficulté le bout du tunnel.



Nous aurions besoin donc de plusieurs volontaires (tout renfort est le bienvenu, donc on accueille toustes celleux qui le veulent bien !), pour la durée qui conviendra à chacun.e (si vous n'êtes disponibles que pour 1, 2 mois, aucun problème, et si vous êtes d'accord pour nous épauler plus longtemps, c'est parfait aussi !), à partir du 1er décembre.

 

Les candidatures sont ouvertes du 13 novembre au 30 novembre, et vous pouvez postuler ou demander de plus amples informations sur ce que serait votre mission en envoyant un MP sur le forum à l'une d'entre nous (Eanna, Violety ou PititeCitrouille).

Merci par avance à celleux qui se proposeront !

Les Modératrices d'HPFanfiction


De Equipe de Modération d'HPFanfiction le 13/11/2024 15:50


Nuit de novembre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 149e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Samedi 30 novembre. Il s’agira d’une édition spéciale, dédiée à la gastronomie, qui durera de 17h à 3h du matin. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'équipe des Nuits le 03/11/2024 17:05


Les Podiums en automne !


Bonsoir à toustes !

Félicitations à Tiiki et Juliette54 qui remportent respectivement le coup de coeur des lecteurices avec "Le Jeu de la Bruine" et le coup des Podiums avec "Et cincta ferro Bella", pour la sélection "Poésie" !

Nous nous retrouvons dans un mois avec notre sélection de texte sur le thème qui a remporté le vote pour l'hiver 2024 : la résistance !

 


De Equipe des Podiums le 01/11/2024 23:10


Nuit du vendredi 25 octobre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 148e édition des Nuits d'HPF, placée sous le signe de l’épouvante, se déroulera le Vendredi 25 octobre à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'Équipe des Nuits le 09/10/2024 12:52


Dirty Homecoming Queen par FearlessUntamed

[122 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

- Taille du texte +
Note de chapitre:

Merci à Miss Arty75 et Wapa pour vos reviews !

Merci à ma merveilleuse bêta Polka60 pour sa relecture de ce chapitre !

 

 

X. Teenage Fantasy

Hermione Granger posa une main rassurante sur l'épaule de son ami Harry Potter, lui adressant un sourire encourageant. Ils se trouvaient à Godric's Hollow, devant le cottage des Potter, où ils passeraient le weekend.

Lâchant un soupir résigné, Harry poussa la porte de la maison et pénétra à l'intérieur. Même s'il avait tenté de le dissimuler pendant le trajet, Hermione savait que son ami était nerveux à l'idée de se retrouver face à sa mère. Cette dernière avait découvert son homosexualité et ils n'avaient pas abordé le sujet, depuis.

Hermione adorait l'atmosphère chaleureuse se dégageant de la maison des Potter. Les meubles patinés aux teintes pastels, les murs aux motifs fleuris et le beau parquet vieilli donnaient une impression d'intimité et de sécurité qu'elle appréciait particulièrement. Une délicieuse odeur de pain d'épice flottait dans l'air, et Hermione se rendit compte qu'elle était affamée.

« Oh, vous voilà enfin ! » lança une voix douce à l'entrée du Hall.

Lily Potter, la mère d'Harry, se trouvait dans l'encadrement de la porte menant à la cuisine. Elle traversa les quelques mètres les séparant, un sourire avenant sur son visage. Lily Potter était une jolie femme. Avec ses cheveux auburn attachés en une queue de cheval désordonnée, les taches de rousseur couvrant son nez, et ses grands yeux verts rieurs, elle dégageait une aura simple et chaleureuse. Elle avait cet air de ''la fille d'à côté'' qui faisait probablement chavirer beaucoup d'hommes.

Lily s'approcha d'Harry, et Hermione distingua une légère hésitation dans son attitude tandis qu'elle enlaçait son fils. L'étreinte fut de courte durée et le geste parut peu naturel. Hermione vit le regard d'Harry s'assombrir et il sembla se renfrogner.

Lorsqu'elle enlaça Hermione, Lily parût beaucoup plus à l'aise. Hermione ne put s'empêcher de ressentir de la pitié pour son ami. Les quelques secondes suivantes passèrent dans un silence pesant.

Hermione fut soulagée de voir débarquer à toute vitesse une petite tornade rousse dans sa direction. Il s'agissait d'une petite fille, ressemblant comme deux gouttes à Lily. Elle se posta aux côtés d'Hermione, tout sourire.

« Je vais avoir un balai pour mon anniversaire ! » annonça-t-elle fièrement.

« Et comment tu sais ça, Maisie ? » interrogea Lily en ouvrant de grands yeux.

« J'ai vu le paquet en jouant dans le grenier, hier soir. Il faut vraiment que Papa apprenne à faire des meilleurs emballages. » ajouta Maisie en secouant la tête, l'air dépassé.

Hermione pouffa de rire devant la mine outrée de Lily. Maisie, la petite sœur d'Harry, n'avait pas la langue dans sa poche. Derrière son petit visage angélique, se cachait une petite fille malicieuse et très sûre d'elle.

« Vous devez être affamés. » lança soudainement Lily. « Je vous laisse monter vos affaires à l'étage pendant que je termine le dîner. Hermione, je t'ai préparé un lit dans la chambre de Maisie. »

« Merci Mrs Potter. » répondit Hermione avec reconnaissance.

« Maisie, tu restes ici pour faire la table. » lança Lily d'un ton autoritaire avant de disparaître dans la cuisine.

Maisie, qui s'était engagée à la suite d'Hermione dans le couloir, s'arrêta brusquement, affichant une moue contrariée. Elle murmura dans sa barbe et Hermione distingua les mots « Maisie… Fais la table… Toujours moi… Injuste… »

Maisie se tourna ensuite vers Harry, et un sourire mutin apparut sur son visage.

« Salut, loser. » lança-t-elle à l'attention de son frère aîné.

« Bonjour, petite peste. » répondit Harry en levant les yeux au plafond.

Maisie lui tira la langue avant de pouffer bruyamment et s'éloigner vers la salle à manger, sautillant avec enthousiasme.

« Harry… » tenta Hermione d'une voix douce tandis qu'ils atteignaient le sommet des escaliers.

« On se rejoint en bas. » répondit Harry d'un ton un peu sec avant de disparaître dans sa chambre.

Hermione hocha la tête et pour une fois, elle n'insista pas. Même si elle ressentait ce besoin vital de consoler son ami, elle savait qu'Harry avait besoin de solitude.

Un deuxième lit individuel avait été installé dans la chambre de Maisie. Hermione y posa son sac de voyage, observant la pièce d'un air distrait. Sur les murs, on apercevait une fresque représentant des licornes gambadant dans une prairie. Elle crut même entendre un hennissement. Maisie semblait adorer les licornes. Toute sa chambre était décorée sur ce thème. Hermione réprima un sourire lorsqu'elle constata que les draps de son lit représentaient deux licornes.

Dix minutes plus tard, elle entendit la voix de Maisie hurler que le dîner était prêt. En sortant de la pièce, elle croisa Harry qui leva à peine les yeux dans sa direction.

Dans la salle à manger, Mrs Potter et Maisie étaient déjà attablées. Hermione entendit son ventre gargouiller et observa avec envie les plats disposés sur la table.

« Mr Potter n'est pas là ? » demanda Hermione, pour faire la conversation.

« Il vient de me prévenir qu'il ne sera pas à temps pour le dîner. » répondit Mrs Potter, une once de déception audible dans sa voix.

James, le père d'Harry, occupait un poste important au Bureau des Aurors et semblait souvent absent.

Pendant la majeure partie du dîner, Harry resta silencieux, broyant visiblement du noir et Hermione fit de son mieux pour engager la conversation avec Mrs Potter. Maisie, toutefois, ne semblait pas vouloir accorder à son frère aîné un seul instant de tranquillité. Comme à son habitude, elle lui lâcha des piques pour le mettre dans l'embarras. La situation dégénéra lorsqu'elle aborda la vie amoureuse d'Harry.

« Comment se fait-il que tu n'aies pas encore de petite amie à ton âge ? » demanda Maisie en fronçant les sourcils. « Personne ne veut de toi, c'est ça ? »

« La ferme, Maisie. » lança Harry d'un ton agacé, intervenant pour la première fois depuis le début du dîner.

« Harry, ne parle pas ainsi à ta sœur. » réprimanda Mrs Potter avec lassitude tandis qu'elle entrait de nouveau dans la pièce.

Elle posa un plat de tarte à la citrouille sur la table avant de servir des parts individuelles. Maisie tira la langue à son frère, visiblement très satisfaite.

« Il est probablement amoureux du directeur de Poudlard. » ajouta-t-elle en gloussant. « Je parie que vous allez faire des enfants ensemble. »

On entendit un bruit de vaisselle brisée et Hermione dirigea son regard sur Mrs Potter. L'assiette qu'elle tenait avait glissé de ses mains et s'était écrasée sur la table, se fendant en deux. Elle semblait figée. Tous les yeux étaient rivés dans sa direction, médusés par sa réaction.

« Maisie, je ne veux plus jamais t'entendre dire ce genre de choses sur ton frère. » dit-elle finalement, la voix tremblante de colère.

Maisie jeta un regard stupéfié à sa mère. Elle n'avait pas l'habitude de se faire réprimander ainsi.

« Mais c'était une plaisan… » commença-t-elle.

« Je ne veux plus t'entendre. » rugit Lily d'un ton furieux. « Remonte dans ta chambre, immédiatement. »

« Mais… » commença Maisie, les lèvres tremblantes.

« Dans ta chambre ! » hurla Lily.

Maisie, les yeux brouillés de larmes, jeta un regard craintif à sa mère puis aux autres. Elle se leva silencieusement sous les regards choqués d'Hermione et Harry et disparut dans le Hall.

Un long silence pesant s'installa dans la pièce pendant lequel Hermione et Harry s'observèrent, mal à l'aise.

« Je vais nourrir Hedwige. » lança soudainement Harry, en se levant rapidement avant de quitter la pièce.

Hermione lui jeta un regard outré tandis qu'il disparaissait de la cuisine. C'était la pire excuse qu'elle avait entendu de son existence. Cela n'avait toutefois rien d'étonnant. Harry détestait les situations de conflit, et il préférait les éviter que d'y faire face.

Hermione tourna le regard vers Mrs Potter, restée debout, la main tendue dans l'air, comme une statue. Cette dernière baissa les yeux en direction de l'assiette fendue en deux devant elle, comme si elle réalisait l'ampleur de son geste.

Puis, sans crier gare, elle fondit en larmes. Hermione l'observa la bouche ouverte, pétrifiée, tandis qu'elle sanglotait bruyamment, le visage dissimulé dans ses mains.

Il fallut quelques secondes à Hermione pour se défaire de son propre choc et elle s'empressa de s'approcher de Mrs Potter.

« Mrs Potter… » murmura Hermione, mortifiée. « Que vous arrive-t-il ? »

« Je…je…suis…une…mère horrible. » articula Lily entre deux sanglots.

« Non, non, ne dites pas ça. » plaida Hermione, désemparée.

« Comment… Comment n'ai-je pas pu le voir… avant… » se lamenta Lily en reniflant.

Hermione se mordit la lèvre nerveusement.

« J'ai eu une réaction horrible. Il doit me détester. » continua-t-elle. « Je m'en voudrais toute ma vie. »

« Il n'est pas trop tard. Il a juste besoin d'entendre que cela ne change rien pour vous. » assura Hermione.

« Ev…évidemment que ça ne change rien pour moi. Harry est mon fils, je l'aimerais toujours. » assura-t-elle en essuyant les larmes au coin de ses yeux.

Elle jeta un regard à la table désormais vide, comme si elle prenait enfin conscience de son éclat.

« Tu dois me prendre pour une folle furieuse. » chuchota-t-elle avec un rire nerveux. « Je suis désolée de m'être emportée ainsi. »

« Pas du tout Mrs Potter. » déclara Hermione, d'un ton rassurant.

« Tu sais ce qui est drôle ? Pendant des années j'étais persuadée qu'il se passait quelque chose entre toi et Harry. C'est pour ça que je trouvais toujours un moyen de vous espionner lorsque tu étais à la maison. Si j'avais su… » dit-elle avec un rire nerveux.

Hermione esquissa un sourire.

« Je veux simplement qu'il soit heureux, c'est tout ce qui compte. Je ne veux pas qu'il pense que je le rejette. » admit Mrs Potter avec un air résigné.

« Je pense qu'il aimerait l'entendre de votre bouche. » assura Hermione en agitant sa baguette en direction de l'assiette fendue dans les mains de Mrs Potter pour la réparer.

« Merci Hermione. »

Après avoir aidé Mrs. Potter à débarrasser la table, Hermione se dirigea vers le Hall. Tandis qu'elle franchissait la porte, elle aperçut Harry adossé contre le mur donnant accès à la salle à manger. Il croisa le regard d'Hermione et elle décela dans ses yeux du soulagement. Il avait probablement entendu leur conversation. Elle lui adressa un clin d'œil, désignant d'un geste de la tête l'entrée de la salle à manger, comme pour l'encourager à y pénétrer. Il acquiesça, l'air reconnaissant, avant d'y entrer.

Le lendemain, Hermione ouvrit la bouche de stupeur lorsqu'elle pénétra dans le living-room. A l'occasion de l'anniversaire de Maisie, la maison des Potter avait été convertie en fête foraine improvisée. Un stand de maquillage et de peinture, une machine à sorbet citron ainsi qu'un enclos pour créatures magiques avaient été installés pour l'occasion.

« Wow… » murmura Hermione en arrivant aux côtés d'Harry.

Ce dernier paraissait de bien meilleure humeur que la veille.

« Elle est pourrie gâtée. » commenta-t-il en secouant la tête.

A travers l'une des fenêtres, Hermione aperçut Maisie faire de grands signes en direction de son père tandis qu'il érigeait l'établi de créatures magiques.

« Oh Hermione, tu es debout ? J'espère que nous ne t'avons pas réveillée avec tout ce boucan. » lança Mrs Potter en entrant dans la pièce.

Elle portait une robe fleurie, avait ramené ses longs cheveux roux dans une queue cheval haute et paraissait rayonnante.

« Harry, mon chéri, va vérifier les cookies dans le four, tu veux ? » demanda Mrs Potter à l'attention de son fils.

« Je peux vous aider à faire quoi que ce soit ? » demanda poliment Hermione.

« Peux-tu faire gonfler les ballons puis aider James avec l'enclos de licorne ? Cela fait une heure qu'il devrait être prêt. » s'exaspéra Lily.

Hermione trouva James Potter, le père d'Harry, dans l'enclos improvisé. Il était installé sur une chaise, écoutant un poste de radio, une bièraubeurre à la main. Il eut le bon goût de paraître gêné lorsqu'il vit Hermione.

« C'est le premier match de la saison. » se justifia-t-il. « Je faisais une pause de cinq minutes. »

Hermione esquissa un sourire entendu. Bien qu'il approchait de la quarantaine, Mr Potter était encore un enfant dans l'âme, avec ses yeux rieurs et son goût pour les farces et attrapes. Hermione se demandait parfois comment il pouvait occuper un poste aussi important alors qu'il passait son temps à plaisanter. Il avait toutefois la délicatesse d'éviter ses frasques lorsque sa femme était dans les alentours.

« Je ne le dirai pas à Mrs Potter. » indiqua-t-elle. « Continuez d'écouter le match. Je vais terminer l'enclos. »

« Tu es la meilleure, Hermione. Je te revaudrais ça ! » assura-t-il avec un clin d'œil avant de reporter son attention sur le poste de radio.

Deux heures plus tard, une foule d'adolescents pré-pubères remplit la maison des Potter, causant un brouhaha épouvantable. Lily Potter courrait dans tous les sens pour s'assurer que tout était en place. Elle n'avait pas lésiné sur les moyens pour s'assurer que sa fille aurait une fête d'anniversaire digne de ce nom. Hermione fut mandatée au stand de peinture où elle appliquait des masques pré-dessinés à l'effigie d'hippogriffes ou de sirènes sur les visages des amis de Maisie.

Cette dernière semblait avoir oublié sa contrariété de la veille. Elle semblait surexcitée par la présence de la licorne. Un dresseur professionnel venu pour l'occasion s'assurer de la sécurité des invités. Hermione fronça les sourcils en observant une douzaine de petites filles faire la queue pour pouvoir caresser la créature. Elle n'approuvait pas qu'on utilise des créatures magiques à des fins de divertissement.

L'après-midi fut intense. Lorsqu'un enfant surexcité versa accidentellement de la peinture sur son chemisier, elle fut soulagée de retourner dans la cuisine pour prendre une pause. Elle tenta de faire disparaître la tâche à l'aide d'un sort mais sans succès. Elle leva les yeux au ciel, soufflant avec ennui. Tandis qu'elle quittait la cuisine, elle bouscula quelqu'un.

« Désolée, je ne regardais pas où j'a... » commença-t-elle à s'excuser.

« Ce n'est rien – et vous avez eu de la chance, j'ai les mains remplies de limaces farceuses. » répondit une voix amusée. « Vous les avez évitées de peu. »

Hermione se figea lorsqu'elle reconnut le propriétaire de la voix. Son regard plongea dans des yeux sombres familiers.

« Professeur Black ? » dit-elle avec un hoquet de surprise.

« Appelez-moi Sirius. » répondit-il avec un sourire en coin.

« Professeur Sirius ? » articula Hermione, sans réfléchir.

Il était déjà trop tard lorsqu'elle réalisa la stupidité de ses paroles. Elle rougit furieusement, embarrassée. A sa grande surprise, il éclata d'un rire sonore, semblant trouver l'appellation particulièrement amusante. Son rire provoqua une sensation agréable dans l'estomac d'Hermione.

Elle se surprit à l'observer avec attention tandis qu'il riait aux éclats. C'était la première fois qu'elle le voyait porter autre chose que sa robe de sorcier traditionnelle. Il était vêtu d'un pantalon noir et d'une chemise ajustée d'un vert kaki. Elle ne put s'empêcher de le trouver incroyablement séduisant dans cette tenue plus décontractée. Elle s'efforça de détourner le regard, consciente que le regarder avec tant d'insistance était peu approprié.

« Je…je ne savais pas que vous seriez-là. » balbutia-t-elle.

« Pour rien au monde je manquerai l'anniversaire de ma nièce favorite. » répondit-il avec un clin d'œil.

Hermione s'empêcha de lever les yeux au ciel face à sa propre bêtise. Il était extrêmement proche des Potter, il était donc normal qu'il assiste à un événement de la sorte. Après tout, il était le parrain d'Harry et ce dernier considérait Sirius Black comme un membre à part entière de la famille.

« Et ma carrière d'Auror ne me permettait pas de me libérer pour ce genre d'événement. Maintenant que je suis un fonctionnaire de l'éducation, je peux profiter de ces avantages. » ajouta-t-il, l'air amusé.

Hermione esquissa un sourire.

« Vous aviez besoin d'aide ? » demanda-t-il. « Lily m'a demandé d'apporter d'autres assiettes. »

« Non, je voulais simplement… » commença Hermione en jetant un air dépité sur son chemisier tâché.

Le professeur Black suivit son regard.

« Aucun de mes sorts ne fonctionnent. » dit-elle en fronçant les sourcils. « Je ne sais pas de quoi est faite cette peinture. »

« Probablement mélangée avec de l'huile de veracrasse. L'eau ne fonctionne pas. Il y'a un moyen très facile de s'en débarrasser – Focillo. » dit-il en pointant sa baguette sur la tâche.

Hermione sentit une chaleur au niveau de son abdomen et ses yeux s'écarquillèrent quand la tâche disparût.

« Elle part avec la chaleur. » indiqua-t-il avant d'esquisser un geste de la main pour épousseter les derniers résidus de peinture sur son chemisier. « Tenez, comme neuf. »

Hermione fut un peu agacée de ne pas connaître ce sortilège – mais sa contrariété fut de courte durée. Il venait de la toucher le plus naturellement du monde.

« M… Merci. » balbutia-t-elle.

Pourquoi était-elle si gauche et peu naturelle lorsqu'elle s'adressait à lui ? Il devait probablement la trouver ridicule. Il l'intimidait terriblement.

« J'ai intérêt à ramener ces assiettes ou Lily va me faire la peau. » indiqua-t-il avec un rire.

Hermione hocha la tête avant de quitter la cuisine. Elle resta tendue le reste de l'après-midi, consciente du fait que le Professeur Black...ou plutôt Sirius était seulement à quelques mètres d'elle. Il s'adressa à elle de manière spontanée et décontractée, ne se doutant probablement pas des émotions qui agitaient Hermione.

Sans doute était-ce le cadre différent dans lequel ils se trouvaient, mais elle ressentit un rapport au-delà du lien professeur-étudiante qu'ils partageaient habituellement.

Il aurait été hypocrite de sa part de prétendre qu'elle n'appréciait pas cette nouvelle proximité entre eux.

« Tu t'amuses ? » demanda brusquement une voix derrière Hermione.

Elle sursauta, manquant de faire tomber le plat de cookies qu'elle tenait dans les mains. Elle tourna la tête et croisa le regard inquisiteur d'Harry. Son visage était maculé de boue et il paraissait blasé.

« Oui. » assura Hermione d'un ton évasif. « Que t'est-il arrivé ? »

« Maisie a insisté pour que le dresseur de la licorne me montre l'un de ses tours. » répondit Harry en levant les yeux au ciel. « J'aurais dû me douter qu'elle préparait quelque chose de suspect. »

Il jeta un coup d'œil en direction de la porte d'entrée. Hermione suivit son regard et aperçut Maisie et l'une de ses amies glousser en regardant dans leur direction.

Elle fut soulagée lorsque la fête d'anniversaire prit fin et que les invités commencèrent à prendre congé. Divertir un large groupe d'adolescents pré-pubères avait été éreintant et Hermione ne sentait plus ses jambes.

Tandis qu'elle aidait Mrs Potter à appliquer des sorts de nettoyage un peu partout dans la maison, elle aperçut Sirius en grande discussion avec une femme, près de l'entrée. Le langage corporel de cette dernière persuada Hermione qu'elle ne souhaitait pas seulement discuter. La femme riait aux éclats, la main dans les cheveux, lui adressant des regards appuyés. Immédiatement, Hermione sentit la jalousie lui tordre l'estomac.

« Pour l'amour de Merlin, elle est encore là ? » commenta soudainement Mrs Potter, apparaissant derrière Hermione.

« Qui est-ce ? » demanda avidement Hermione, rongée par la curiosité.

Elle n'avait pas pu s'empêcher de remarquer l'air agacé de Mrs Potter.

« Karen Brookstanton. C'est la mère de l'une des amies de Maisie. Elle m'insupporte. » répondit Mrs Potter en pinçant les lèvres, visiblement irritée.

« C'est une amie du Professeur Black ? » demanda Hermione, feignant la naïveté.

« Oh non. Crois-moi, elle n'a pas l'intention d'être son ''amie'' » répondit Mrs Potter avec un rire sinistre. « Cette femme n'a aucune décence. »

Mrs Potter se dirigea vers Sirius et la dénommée Karen. Hermione les vit échanger quelques paroles, et même si elle ne pouvait pas les distinguer, elle les devina hostiles. La dénommée Karen parut outrée mais Mrs Potter ne sembla pas s'en soucier. Elle lui adressa un sourire faussement complaisant, avant de fermer la porte sur elle dans un geste sec. Hermione vit Sirius lancer des paroles à Mrs Potter et ils échangèrent un rire. Hermione détourna le regard, faisant mine d'agiter sa baguette sur l'un des comptoirs de la cuisine.

Elle se demanda si Sirius était intéressée par la fameuse Karen. Immédiatement, une vague de contrariété la parcourut et elle manqua de faire tomber l'un des verres qu'elle faisait léviter.

Ce soir-là, Sirius resta dîner avec Hermione et le reste des Potter. Visiblement extenuée par sa journée éprouvante, Maisie piqua du nez pendant tout le repas et James décida d'aller la mettre au lit.

« Maintenant que nous sommes entre adultes… » annonça Sirius avec un sourire en coin.

Il sortit une bouteille d'hydromel devant le regard sceptique de Lily.

« Maman, je te rappelle qu'Hermione et moi-même avons dix-sept ans, ce qui fait officiellement de nous des adultes. » rappela Harry, avant que sa mère ne puisse protester.

« Je te traiterai en adulte lorsque tu feras toi-même ta lessive, jeune homme. » assura-t-elle.

Les oreilles d'Harry tournèrent à l'écarlate et Sirius éclata d'un rire sonore devant la mine déconfite de son filleul.

« Allez, Lily… » temporisa Sirius. « Il n'a pas tort. Laisse le gamin grandir. »

Lily pinça les lèvres avant de lancer :

« Juste un alors. » décréta-t-elle.

Harry afficha un sourire victorieux et Sirius lui lança un clin d'œil dès que Lily eut le dos tourné. Sirius servit toute la tablée et il leva un sourcil interrogateur lorsqu'il arriva aux côtés d'Hermione.

« Hermione ? » demanda-t-il d'un air hésitant.

Hermione ne consommait jamais d'alcool, mais une partie d'elle craignait de paraître ridicule et immature devant lui. Elle hocha la tête et il versa l'hydromel dans son verre.

Elle s'empara de ce dernier d'un geste hésitant puis le porta à sa bouche. Elle trouva la boisson quelque peu amère – mais moins écœurante qu'elle ne se l'était imaginée.

« Je n'ai pas entendu tes frasques en tant que professeur, Patmol. » commenta Lily avec un sourire en coin. « Je ne sais pas quelle mouche a piqué Albus pour t'engager dans son école. »

« Le désespoir, apparemment. C'était lui ou Servilus. » lança la voix de James d'un ton goguenard, tandis qu'il pénétrait à nouveau dans la pièce.

« Patmol ? Servilus ? » répéta Hermione, confuse. « Qu'est-ce que ça signifie ? »

Pendant les deux heures suivantes, elle reçut une version accélérée de la scolarité mouvementée des ''Maraudeurs'' à Poudlard. Elle avait toujours entendu les professeurs faire des remarques à Harry au sujet de son père et de l'étudiant terrible qu'il avait été, mais elle n'avait jamais imaginé l'ampleur de la chose. Elle fut surprise d'entendre toutes les bêtises qu'ils avaient causées pendant leur adolescence.

« J'espère que tes étudiants te causeront autant de problèmes. Ce serait le retour du bâton. » commenta Lily.

Sirius fit mine de s'offusquer et se tourna vers Hermione.

« Je ne crois pas au karma, Lily, et au contraire, mes étudiants sont parfaits. »

Hermione sentit une chaleur soudaine lui monter aux joues. Elle ignorait s'il s'agissait de la température de la pièce ou de l'hydromel. La boisson avait déjà commencé à faire effet dès le premier verre. Elle sentait ses sens progressivement perdre leur acuité et elle riait un peu trop bruyamment aux plaisanteries de James et Sirius.

« Je suis exténuée. » commenta soudainement Lily, posant la main devant sa bouche. « J'avais oublié à quel point ces anniversaires étaient éreintants. »

Elle se tourna ensuite vers Hermione.

« Tu as besoin de quoi que ce soit, chérie ? » interrogea-t-elle avec douceur.

Hermione secoua la tête et Lily adressa un 'bonne nuit' général au reste de la pièce avant de se diriger vers les escaliers. Hermione se leva à son tour et se dirigea vers les toilettes, éprise d'une envie de pressante. Lorsqu'elle se releva de la cuvette, elle fut prise d'un tournis soudain et manqua de chuter. Elle plaqua ses paumes contre le mur pour se retenir.

Je suis ivre, pensa-t-elle.

En temps normal, cette pensée l'aurait paniquée. Cette fois, cependant, un gloussement peu commun sortit de sa gorge. Elle resta de longues minutes dans les toilettes, s'efforçant de reprendre contenance. Lorsqu'elle fut de retour dans le séjour, elle constata avec étonnement que la pièce était quasiment vide. Seul Sirius était installé sur le canapé, son verre d'hydromel à la main. Elle se surprit à l'observer sans vergogne, appréciant son profil délicat tandis qu'il dégustait le breuvage.

Pendant plusieurs secondes, un véritable débat intérieur l'agita. L'Hermione habituelle aurait probablement déjà battu retraite, gênée par la perspective de se retrouver seule en sa présence, dans un contexte peu approprié. Cette Hermione somnolait toutefois dans un coin de son esprit, endormie par l'alcool consommé.

L'Hermione actuelle, elle, se sentait pousser des ailes et son audace ne semblait connaître aucune limite. Ignorant ses dernières barrières, elle s'éclaircit la gorge et le rejoignit. Sirius tourna le regard dans sa direction – visiblement surpris de sa présence.

Elle eut un moment d'hésitation mais elle savait qu'il était déjà trop tard. Elle ne pouvait plus se dégonfler à la dernière minute. De plus, son courage serait de courte durée.

« Hermione. » héla-il.

La manière dont il prononçait son prénom lui procurait un plaisir inexplicable. Cette voix grave, séduisante presque caressante.

« Je pensais que vous étiez allée dormir, vous aussi. » dit-il, le coin de sa bouche s'étirant à la vue d'Hermione.

Elle secoua la tête.

« Asseyez-vous. » proposa-t-il en montrant la place vide à ses côtés. « Je vous sers un autre verre ? »

Hermione savait qu'elle aurait dû refuser. Elle en fut toutefois incapable. Elle s'installa à ses côtés et accepta le verra qu'il lui tendit. Une sensation de déjà-vu la parcourut. Elle se revoyait dans son bureau, à Poudlard, quelques jours plutôt. Elle avait pris la fuite, paniquée par leur soudaine proximité.

Cette soirée était différente. La crainte était passée au dernier plan, remplacée par un sentiment plus excitant : la curiosité.

« J'ai été surprise d'entendre toutes ses histoires au sujet de votre scolarité. Je n'aurais jamais cru que vous étiez… » commença Hermione avant de s'arrêter subitement, tentant de trouver le mot le plus approprié.

« Un cancre ? » suggéra Sirius, avec amusement.

Les lèvres d'Hermione s'étirèrent en un sourire gêné.

« Nous étions terribles. » admit-t-il d'un ton rêveur, semblant plongé dans des souvenirs particulièrement agréables.

Hermione en profita pour l'observer avec attention. Elle n'avait jamais remarqué qu'une fine cicatrice longeait la partie inférieure de sa tempe jusqu'à sa nuque. Probablement acquise pendant sa carrière d'Auror.

« Heureusement, nous avons acquis un peu de maturité depuis. » poursuivit-il. « Du moins, j'ose l'espérer. »

« Et maintenant vous êtes professeur. » déclara Hermione d'un ton factuel. « J'imagine que vous ne l'auriez jamais prédit. »

« Absolument pas. » assura-t-il avec son rire grave.

« Je ne crois pas qu'on puisse changer de manière aussi drastique. » affirma Hermione.

Il leva un sourcil interrogateur.

« Vraiment ? »

Elle secoua la tête.

« Je veux dire… Je ne crois pas qu'un individu puisse devenir quelqu'un de totalement différent. » indiqua-t-elle.

« Je ne suis pas d'accord. » dit Sirius d'une voix posée. « Il y a des évènements de la vie qui peuvent profondément changer une personne. Je parle par expérience. »

Encore une fois, il sembla plongé dans des pensées bien lointaines et un silence s'installa.

« Mais vous êtes encore jeune, Hermione. Vous avez encore beaucoup à apprendre. » reprit-il.

Hermione pinça les lèvres, un peu piquée au vif par ces paroles. Cela lui rappelait cette différence d'âge entre eux. Elle sentit une soudaine frustration l'agiter. Une partie d'elle voulait que Sirius la considère autrement qu'une énième étudiante de sa classe. Une jeune fille un peu naïve qui avait « beaucoup de choses à apprendre. »

« Alors, comment se déroule cette élection ? » demanda Sirius, l'air intéressé.

Elle lâcha un long soupir.

« Sincèrement, je ne pense pas avoir mes chances face à certaines des autres candidates. » avoua-t-elle.

Comment pouvait-elle briller face à quelqu'un comme Daphné Greengrass, la princesse riche et populaire qui avait toute l'école, les professeurs y compris, dans sa poche ?

« Au contraire, je crois que vous avez toutes vos chances. Et je sais que je suis supposé rester neutre, mais vous avez quelque chose en plus. » affirma-t-il.

Elle leva un sourcil, sa curiosité attisée.

« Quoi donc ? » demanda-t-elle dans un chuchotement.

« De la substance. » répondit Sirius.

Un plaisir indescriptible la parcourut à ses paroles. Les yeux sombres de Sirius étaient rivés sur elle et elle ne put se détacher de son regard intense. Ses yeux, son visage, ses lèvres. Jamais elle n'avait trouvé quelqu'un d'aussi attirant.

Il lui faisait perdre tous ses moyens et l'alcool coulant à flot dans son organisme entraînait des idées folles dans son esprit. Poussée par une audace qu'elle n'aurait jamais cru possible, elle s'avança dans sa direction et posa ses lèvres sur les siennes.

Quelques fractions de secondes passèrent – presque une éternité. Sirius resta figé, probablement stupéfié par ce geste inopiné. Alors qu'elle s'apprêtait à s'écarter de lui pour faire face à une humiliation extrême, elle sentit une main se poser au creux de sa taille. Sirius lui rendit son baiser, ses lèvres chaudes s'écrasant contre celles d'Hermione.

La chaleur de ses lèvres contre les siennes, l'odeur entêtante de son after-shave, elle se sentit défaillir. Jamais de sa vie elle n'avait été embrassée de la sorte. Tout son corps frissonna quand ses bras musclés encerclèrent sa taille pour l'attirer contre lui.

Soudain, un bruit strident retentit à quelques mètres d'eux et Hermione bondit en arrière, mettant un terme à leur étreinte. Ce fut comme si on l'ôtait brutalement d'un rêve vivifiant pour la ramener durement à la réalité. Face à elle, Sirius arborait une expression toute aussi confuse. Hermione détourna la tête, embarrassée.

Les bruits de pas dans l'escalier se rapprochèrent et quelques instants plus tard, Harry fit irruption dans le living-room, se frottant les yeux.

« Vous ne dormez pas encore ? » demanda-t-il d'une voix ensommeillée.

« Je… J'étais sur le point de monter. » répondit Hermione d'une voix blanche, refusant de regarder dans la direction de Sirius.

Elle se leva d'un bond, les yeux rivés vers le sol puis se dirigea à toute vitesse dans l'escalier à son tour, sans la moindre parole.

Arrivée dans la chambre de Maisie, elle s'installa sur le lit, pétrifiée. Elle esquissa un geste hésitant en direction de sa bouche, comme pour vérifier qu'il ne s'agissait pas du fruit de son imagination. Ses lèvres étaient moites et chaudes, toujours brûlantes sous l'effet de leur baiser passionné.

Elle venait d'embrasser son professeur.

Une panique latente la traversa lorsqu'elle réalisa qu'elle ne désirait qu'une chose : recommencer.

/

Daphné Greengrass lança un regard distrait à son reflet tandis qu'elle brossait ses longs cheveux noirs, agitée par une nervosité qui ne lui ressemblait guère. Pourquoi était-elle anxieuse ? Elle qui était habituellement si sûre d'elle. Elle hocha les épaules. Elle avait toutes les raisons de l'être, après tout. Son père allait rencontrer son petit ami pour la première fois et elle redoutait sa réaction.

Georgius Greengrass était un homme exigeant. Il abhorrait la médiocrité et ses jugements constants avaient forcé Daphné à redoubler d'efforts pour se montrer à la hauteur de ses attentes. Elle entendit un tapotement timide contre la porte de sa chambre.

« Entrez. » ordonna-t-elle.

Une elfe de maison à la silhouette rapetissée, vêtue d'un linge en cachemire trop grand pour elle, pénétra dans la pièce. Elle s'inclina profondément devant Daphné.

« Maîtresse, votre jeune ami vient d'arriver. » annonça-t-elle.

« J'arrive. » déclara Daphné.

Elle ajusta la robe d'un gris anthracite qu'elle portait pour l'occasion, enfila sa paire d'escarpins vernis, jeta un dernier regard en direction de son reflet puis quitta sa chambre.

Blaise se trouvait dans le salon principal du Manoir, et le cœur de Daphné fit un léger bond lorsqu'elle l'aperçut. Son visage resta toutefois impassible. Comme à son habitude, Blaise était tellement séduisant, avec ses fossettes discrètes et ses yeux cuivrés. Il portait une chemise blanche qui contrastait avec sa carnation, le rendant encore plus élégant qu'à l'accoutumée. Elle s'approcha de Blaise, lui adressa un sourire éclatant et posa une main sur son bras, de façon affectueuse.

« Tu es venu. » dit Daphné d'un ton taquin.

« Tu t'attendais à ce que je prenne peur ? Je suis déçu, Daphné. » répondit Blaise, avec un sourire en coin, feignant la déception. « Je croyais que tu avais foi en moi. »

« J'aurais foi en toi si tu survis à cette soirée. » répliqua Daphné.

« Défi accepté. » répondit-il avec morgue avant de poser un rapide baiser au coin de ses lèvres.

On entendit quelqu'un s'éclaircir la gorge et Daphné tourna la tête, son attention se reportant sur le nouvel arrivant. Son père venait d'apparaître dans le Hall.

Comme toujours, Georgius Greengrass commandait l'attention lorsqu'il entrait dans une pièce. Sa carrure imposante, sa mâchoire carrée, ses sourcils épais d'un noir de jais ainsi que son regard perçant intimidaient généralement ses pairs.

Cette fois-là ne fit pas exception. Sans doute était-ce la nervosité de Daphné face à la situation, mais son père lui sembla encore plus intimidant qu'à l'accoutumée. Lorsqu'il arriva à leur hauteur, M. Greengrass jaugea Blaise du regard, sans rien dire.

Daphné coula un regard vers Blaise. Il ne semblait pas intimidé, bien au contraire. Il arbora son sourire charmeur et tendit la main en direction de M. Greengrass.

« M. Greengrass, je suis Blaise Zabini. » salua-t-il d'une voix polie. « Ravi d'enfin pouvoir faire votre connaissance. »

Le père de Daphné observa sa main, l'air insondable. Après ce qui sembla à Daphné une éternité, il la serra d'une manière vigoureuse, son regard perçant ne lâchant pas celui de Blaise. Même si elle ne pouvait pas connaître les pensées de son père, elle savait qu'il était en train de juger son petit-ami.

« Zabini. » répéta son père. « Vous êtes le fils d'Amara ? »

Daphné lança un regard sceptique à son père. Elle savait exactement qui était Blaise. Connaissant son père, dès qu'elle avait prononcé le nom de Blaise, il avait probablement recherché les antécédents de sa famille depuis les quatre dernières générations.

Il était évident que son père porterait des jugements hâtifs. Bien que la famille de Blaise soit fortunée, ils n'étaient pas considérés comme des vieilles fortunes, à l'instar des Greengrass ou encore des Malfoy, dont le patrimoine était transmis de génération en génération.

Cette distinction avait toujours été tracée parmi les familles fortunées de la communauté britannique. Certaines familles ne juraient que par la pureté du sang. Les Greengrass, eux, voyaient l'argent avant tout.

« Exact. » répondit Blaise.

« Elle possède le Manoir le plus ancien du Cheshire, si je ne m'abuse. Une merveille architecturale. » déclara Georgius d'un ton amer. « Une propriété que j'affectionnais particulièrement pour ma collection privée. »

« A vrai dire il s'agit d'un cadeau de son ex-mari pour leur mariage. » répondit Blaise d'une voix posée. « Il est décédé l'année dernière, une vraie tragédie. D'ailleurs, elle compte bientôt mettre le Manoir en vente, pour s'installer plus près de Londres. «

« Vraiment ? » interrogea Georgius d'un ton intéressé, une lueur curieuse éclairant son regard perçant. « Qu'elle n'hésite pas à me contacter, si elle cherche des acheteurs potentiels. »

« Je m'assurerai de lui passer le message. » assura Blaise.

Immédiatement, Georgius sembla s'animer, visiblement ravi de l'opportunité d'acquérir un bien immobilier sur lequel il lorgnait depuis des années. Georgius était à la tête d'un empire immobilier. Il possédait des propriétés dans la Grande-Bretagne entière. Il affectionnait particulièrement les manoirs anciens, de plus en plus rares à leur époque. Ces propriétés appartenaient généralement à des familles fortunées, réticentes à l'idée de se séparer d'un bien de cette valeur financière et sentimentale.

« Venez donc, Blaise. Allons prendre un verre. » lança Georgius, d'un ton bien plus amical. « Nous serons bientôt au complet. Ma seconde fille, Astoria, ne devrait pas tarder. Son portoloin a eu du retard. »

A ses paroles, Daphné se figea.

« Elle va venir ici ? » demanda Daphné, incapable de cacher la contrariété dans sa voix.

« J'ai dû oublier de te prévenir, elle va venir s'installer au Manoir pour quelques temps. » répondit Georgius avant de se diriger vers la pièce attenante, faisant signe à Blaise de le suivre.

Daphné les suivit en traînant des pieds, une fureur brûlante remplaçant immédiatement la nervosité qu'elle avait ressenti à l'arrivée de son petit-ami.

Elle écouta à peine la conversation de Blaise et de son père dans le salon principal, autour d'un verre de whisky pur feu. Il avait sorti l'une de ses bouteilles préférées, un whiskey-pur feu écossais qu'il servait uniquement lors des grandes occasions et face aux gens qu'il voulait impressionner ou amadouer. En d'autres circonstances, Daphné aurait été ravie de la réaction de son père vis-à-vis de Blaise mais la nouvelle de l'arrivée imminente de sa demi-sœur lui gâcha ce plaisir.

Elle prétexta devoir vérifier si tout se passait bien en cuisine avec les elfes afin de disparaître de la pièce. Elle remonta quatre à quatre le grand escalier central du Manoir et se précipita dans sa chambre, les sourcils froncés. Elle claqua la porte d'un geste sec et se dirigea vers sa coiffeuse, s'emparant de son journal personnel.


Destinatrices : ''Mes acolytes''


Daphné écrit :

Je viens d'apprendre que ma prostituée de demi-sœur va arriver d'une minute à l'autre. Je n'arrive pas à croire que Papa ne m'ait pas prévenue.

Tracey écrit :

Quelle plaie ! Il savait probablement comment tu réagirais.

Pansy écrit :

Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas eu de nouvelles d'Asticot.

Millicent écrit :

J'avais oublié les surnoms que tu donnais à cette fille Pansy !

Pansy écrit :

Accident, Abcès, Abrutie, Adultère… La liste est encore longue.

Millicent écrit :

Attends une seconde, c'est ce soir que tu présentes Blaise à ton père ?

Daphné écrit :

Exactement.

Pansy écrit :

Qui est partante pour une autre session de vaudou ?

Millicent écrit :

Je croyais que la dernière t'avait foutue la frousse, Pansy ?

Tracey écrit :

Pour la dernière fois, de l'obeah, Pansy. Pas du vaudou. Et ça va être compliqué sans préparation.

Pansy écrit :

Tu peux aussi demander à tes elfes d'empoisonner Affreuse.

Millicent écrit :

Ou l'enfermer dans un placard avec un sort de silence jusqu'à ce qu'elle meure de faim.

Pansy écrit :

J'adore ton style Millie. Je veux te ressembler quand je serai plus grande !


On entendit le carillon du manoir retentir et Daphné grimaça avant de fermer son journal d'un geste sec. Elle se dirigea de nouveau en direction du salon et se stoppa net lorsqu'elle croisa quelqu'un dans les escaliers.

« Daphné ! » s'exclama une voix fluette.

Elle posa un regard froid sur la nouvelle arrivante. Physiquement, Astoria était l'opposée totale de Daphné avec ses cheveux blonds cendrés et ses yeux d'un bleu pétant.

Daphné détestait cordialement sa demi-sœur. Malgré les apparences, sa haine ne remontait pas à la tentative d'Astoria de voler son ex-petit ami. Son mépris avait toujours été présent, aussi loin qu'elle s'en souvienne.

Un an après disparition de la mère de Daphné, son père était tombé sous les pièges tentateurs de son assistante, une blonde peroxydée qui n'avait d'égal à sa stupidité que sa vénalité. Il l'avait épousée trois mois plus tard, et rapidement, elle était tombée enceinte d'Astoria. Leur union n'avait pas duré, mais elle avait été suffisante pour que Marlena empoche une somme colossale à la suite de leur divorce et d'une pension alimentaire mensuel de plusieurs milliers de gallions jusqu'à la majorité d'Astoria.

Après le divorce de Georgius et Marlena, cette dernière avait déménagé aux États-Unis, son pays natal, emmenant avec elle sa fille, au plus grand bonheur de Daphné. Astoria passait toutefois toutes ses vacances au Royaume-Uni, et à chaque fois, Daphné était à cran en sa présence.

Elle ne s'était jamais entendue avec sa demi-sœur. Elle abhorrait la manière dont Astoria s'accaparait l'attention totale de leur père lorsqu'elle était présente, lui faisant totalement oublier Daphné.

Il était tellement frustrant pour Daphné de supporter la concurrence de cette petite peste insolente alors qu'elle s'efforçait d'être la fille parfaite et répondre à toutes les attentes de son père afin de se montrer digne de leur héritage.

Tout chez Astoria l'agaçait. Son rire cristallin, son faux petit air innocent et cette manie d'agir comme si elles s'appréciaient.

Son mépris habituel était devenu une haine incommensurable lorsqu'elle avait appris qu'Astoria avait embrassé son petit-ami de l'époque, Draco Malfoy, pendant une soirée, au début de l'été.

Les semaines suivantes avaient été tendues dans le Manoir Greengrass. La situation était devenue tellement problématique que Georgius s'était retrouvé forcé de renvoyer Astoria chez sa mère, avant la fin des vacances, pour les empêcher de s'entretuer. Les vacances suivantes, Astoria était revenue toute joyeuse, comme si de rien n'était.

En général, Daphné s'efforçait de l'ignorer, et ne lui adressait pas la parole à moins d'en être obligée. Toutefois, savoir qu'Astoria serait présente pendant ce dîner spécial la contrariait fortement. Astoria était une trainée notoire et même si Daphné plaçait une confiance totale en Blaise, elle se méfiait de sa demi-sœur.

« Qu'est-ce que tu fais ici ? Les vacances ne sont pas avant trois mois. » lança Daphné d'une voix glaciale, observant Astoria de haut en bas.

« Oh papa ne te l'a pas dit ? Je reviens vivre au Royaume-Uni. Je vais être transférée à Poudlard. C'est tellement excitant, n'est-ce pas ? » demanda Astoria avec enthousiasme. « Je commence dans deux semaines. »

Daphné ouvrit la bouche, trop choquée par ce qu'elle venait d'entendre pour prononcer la moindre parole. L'un de ses pires cauchemars venait de devenir réalité.

« Astoria, enfin. » s'éleva la voix de leur père, faisant irruption dans le Hall.

Daphné resta figée, tandis qu'Astoria étreignait son père avec exagération. Elle était toujours dans l'exubérance.

Elle sentit une main dans le creux de sa taille et cela fut suffisant pour la sortir de ses pensées. Elle tourna la tête et son regard plongea dans celui de Blaise qui l'observait, un sourcil levé.

« Tout va bien ? » demanda-t-il dans un chuchotement.

Daphné pinça les lèvres mais hocha de la tête, tentant de dissimuler son agacement.

« Le dîner est prêt. » annonça l'une des elfes.

La tension fut palpable dès le début du dîner. Les yeux de Daphné lançaient des éclairs à l'autre bout de la table et Blaise tentait tant bien que mal de tenir la conversation avec Georgius.

« Tu es aussi à Poudlard, Blaise ? » demanda Astoria d'une voix mielleuse.

Dès son arrivée, Daphné n'avait pas manqué les regards appuyés que sa demi-sœur avait lancé en direction de son petit-ami. Blaise hocha la tête.

« Décidément, tous les garçons mignons sont à Poudlard. » commenta Astoria en mastiquant son steak végétarien d'un air satisfait. « J'ai tellement hâte d'intégrer l'école et pouvoir passer plus de temps avec ma sœur. »

Daphné lui lança un regard hostile. Elle sentit la main de Blaise se poser sur son genou sous la table. L'unique raison pour laquelle elle ne détruisait pas Astoria sur place était la présence de leur père à la table. Il prenait toujours la défense de sa demi-sœur.

Elle fut rassurée par l'attitude de Blaise tout au long du repas. Il semblait charmer son père et il resta très froid et distant envers Astoria, répondant de manière polie mais brève à toutes ses tentatives pour attirer son attention. Astoria sembla même finir par se décourager du manque d'attention qu'elle recevait.

« C'est le bon. » ne put s'empêcher de penser Daphné avec satisfaction tandis qu'elle observait Blaise et son père discuter avec enthousiasme, après le dîner.

« Il est mignon. » commenta soudainement la voix d'Astoria à ses côtés.

« N'y pense même pas. » rétorqua Daphné.

« Tu vis trop dans le passé, sœurette. » geignit Astoria en faisant la moue. « Tu m'en veux encore pour cette histoire avec ton ex ? Si tu veux mon avis, c'est un service que te j'ai rendu. »

Daphné laissa échapper une exclamation dédaigneuse.

« Un service ? » répéta-t-elle, médusée.

« Eh bien, au moins, grâce à moi, tu as su que ce type n'était pas sérieux à ton sujet. C'était un test, et il l'a échoué. » répondit Astoria.

« Tu dois vraiment avoir des problèmes psychologiques si tu crois que c'est un service que tu m'as rendu. » répliqua Daphné d'une voix glaciale. « Tu es une juste une traînée, admets-le. »

Astoria parut blessée par ses paroles.

« En fin de compte je suis contente que tu intègres Poudlard. » poursuivit Daphné d'une voix doucereuse.

Astoria leva un sourcil confus, ne comprenant visiblement pas où elle venait en venir.

« Ça signifie qu'on sera entre les même quatre murs et que Papa ne sera pas là pour te protéger. Je vais enfin pouvoir te faire payer ce que tu as fait. » répondit Daphné avec un sourire malveillant. « Profite de tes derniers moments de répit, sœurette. »

Daphné s'éloigna alors, l'air satisfaite, laissant sa demi-sœur pantelante.

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