- Comment cela, vous le placez en sécurité ?!
La voix forte de Valérian Roberts résonna dans le spacieux bureau encombré d'Albus Dumbledore. Le vieux mage blanc donnait l'impression de vouloir se cacher sous sa table en bois massif. Il ne faisait pas bon de ne pas prendre au sérieux le Lord Roberts. En lui proposant des bonbons au citron par exemple. Connu pour avoir été un avocat redoutable avant de prendre la relève de son père au magenmagot, le sorcier aux yeux bleu roi impressionnait par sa prestance. Cela dit, il aurait été bien plus imposant sans le petit enfant qu'il tenait dans les bras.
- Vous savez ce que je pense de votre sécurité ? Vous aviez aussi caché Lily et sa famille et vous voyez ce qui en est sorti !
- Lily et James Potter ont fait confiance à la mauvaise personne. Je leur ai proposé d'être moi-même leur gardien du secret...
Lord Roberts repris ses cents pas devant le bureau du directeur de Poudlard, fulminant tout en essayant de ne pas réveiller sa petite-fille.
- Et vous allez me dire que vous n'en êtes pas fautif ? C'est Sainte Mangouste qui se moque de la charité !
Il s'interrompit douloureusement à l'évocation de l'hôpital magique. Sa petite Clara... Mais il ne pouvait pas se permettre la faiblesse maintenant. Face à lui, Albus Dumbledore dépliait ses mains, abandonnant enfin ses faux airs de bienveillant Père Noël.
- En tout cas il est à l'endroit le plus sûr pour lui.
- Dans la maison moldue de sa Pétunia ? vérifia Valérian Roberts, feignant l'incrédulité. Je me permets d'exprimer mes doutes sur le sujet.
- Dans la maison de sa tante, corrigea Dumbledore. Dans la maison du dernier membre vivant de sa famille. Le lien qui les unit le protégera jusqu'à sa majorité.
Lord Roberts posa le petit enfant dans le berceau qui se matérialisa devant lui au bon moment, sur un des côtés de la pièce. Puis il s'approcha du plus près du bureau coûteux du directeur.
- Sachez que toute famille de sorciers un peu ancienne serait capable d'activer la protection dont vous parlez. Ce n'est que votre incompétence en termes de magie rouge qui vous restreint à cloîtrer le fils de ma belle-fille dans un foyer qui ne l'acceptera pas. Je vous offre la meilleure issue et vous la refusez au nom de votre sagesse sans limite qui se nomme fierté. C'est lamentable, même de votre part.
Dumbledore sembla se recroqueviller sur sa chaise. Personne n'osait lui parler sur ce ton, d'ordinaire. Mais ce n'était pas un jour ordinaire et il ne s'agissait pas de l'avenir d'une personne ordinaire. Il s'empressa de se justifier.
- Il nous faut le sang moldu de Lily. Aucun sorcier aussi talentueux qu'il soit ne pourra activer sa protection en passant par les Potter. Et vous n'êtes pas le père de Lily Potter.
Lord Valérian Roberts posa ses deux mains à plat sur la table de son interlocuteur et se pencha vers le vénérable vainqueur de Grindelwald. Ses yeux bleu roi se vissèrent dans ceux, pâles et pour une fois sérieux, de Dumbledore.
- Nul besoin, la mère de Lily Evans était une Malefoy.