« De la menthe poivrée, Londubat, pas de la menthe verte ! Éloignez-vous de votre chaudron avant de provoquer une nouvelle catastrophe », grinça Rogue de sa voix cassante avant de jeter un œil dans le chaudron de Millicent Bulstrode et de secouer la tête d’un air navré.
Des volutes de fumées colorées s’échappaient de tous les chaudrons de la salle de classe, et, balayant de ses mains sales les cheveux qui venaient se coller contre son front, Hermione songea que l’odeur lourde de terre et de sang séché devait probablement embaumer l’ensemble des cachots et des sous-sols du château. La Gryffondor s’affairait mais tendait toujours l’oreille, prête à recueillir la moindre astuce ou le moindre conseil de la part de leur professeur. Si les remarques de ce dernier étaient pour le moins arides, ses conseils n’en restaient pas moins toujours pertinents. Ceux d’Harry beaucoup moins.
« Tu devrais écraser ton foie de chauve-souris avec un couteau, Dean et moi on s’est rendu compte que ça libérait davantage de sang, crut bon de lui glisser le brun qui était assis juste derrière elle.
— Si le manuel précise qu’il faut l’écraser avec une omoplate de centaure, je ne compte pas faire autrement », lui répliqua la brune sur un ton passablement agacé.
Harry haussa les épaules, peu désireux de s’étendre sur le sujet avec sa meilleure amie. Dean et lui ricanèrent discrètement : c’était fou ce que les ovaires des filles leur jouaient des tours depuis l’année dernière. Hermione ne remarqua rien du manège, car elle s’était de toute manière déjà tournée vers le roux, furieuse :
« L’œsophage ne doit pas être utilisé comme cuillère, Ronald !
— Poudlard ne s’est pas construit en un jour, il faut bien innover de temps en temps. »
La jeune fille plissa tellement les yeux que Ron ne perçut soudainement plus ses iris. C'était inquiétant et il se sentait particulièrement menacé, presque au point d'appeler Rogue à l'aide, car le Gryffondor pouvait aisément deviner les pensées de l'adolescente : Oh toi mon petit, je vais tellement t’atomiser que même le meilleur Poussos de Mrs Pomfresh ne parviendra pas à faire repousser tous tes os. Il tenta de changer de conversation :
« Émincer l’orteil de Troll ? commenta-t-il d’un air dégoûté. Tu pourrais me montrer comment vous faites, toi et tes doigts de fée ? »
Il ne savait pas s'il hallucinait à cause des vapeurs de potions, mais il lui sembla que les joues d'Hermione venaient de prendre une couleur qu'il ne leur avait jamais vue.
Les parties du corps suivantes doivent être mentionnées dans votre texte (orteil, oreille, œil, omoplate œsophage, et en bonus os/ovaire)
Ron
BellaCarlisle m'a très justement fait remarquer que la réflexion sur les "ovaires des filles [qui] leur jouaient des tours" posait question. Je l'avais pris comme une simple plaisanterie d'adolescents, mais je ne m'étais pas rendu compte à quel point la remarque pouvait être sexiste (de la même manière que l'on se permettrait de décrédibiliser une femme sous prétexte qu'elle serait "hystérique", de la même manière qu'il ne nous viendrait jamais à l'idée de dire d'un homme qu'il se met en colère "parce ses hormones lui jouent des tours"). Je conserve le texte tel quel, parce que c'est le jeu des Nuits, mais je m'excuse pour celles et ceux que cela aurait fait tiqué/que cela aurait heurté, et je signale à celles et ceux qui ne s'en seraient pas formalisés qu'il est toujours bon de questionner les éléments de langage.
Autrement, qu'en avez-vous pensé ? Dites-moi tout !