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News

Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


145e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 145e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 14 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
À très bientôt !


 


De L'équipe des nuits le 12/06/2024 12:33


Maintenance des serveurs


Attention, deux interventions techniques prévues par notre hébergeur peuvent impacter votre utilisation de nos sites les 28 mai et 4 juin, de 20h à minuit ! Pas d'inquiétudes à avoir si vous remarquez des coupures ponctuelles sur ces plages horaires, promis ce ne sont pas de vilains gremlins qui grignotent nos câbles ;)

De Conseil d'Administration le 26/05/2024 18:10


Quod Erat Demonstrandum par Spiritos

[4 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

- Taille du texte +
Note d'auteur :

Hey (belle entrée en matière, n'est-ce pas ?)

Bon, ceux qui me connaissent un peu (ils ne sont pas beaucoup j'imagine) pourraient se demander pourquoi je repose ma fic longue QED qui est aussi la première que j'ai écrite sur ce site.

La réponse est simple: elle ne me convient plus ! 

L'écriture est trop lourde et "enfantine", l'intrigue trop complexe et l'action tarde à venir.

Pourquoi ne pas l'avoir supprimée, dans ce cas ? 

La réponse est très simple: REVIEWS ! :mrgreen:

Je tiens jalousement à mes quelques 28 reviews donc je ne toucherais pas à cette fic.

J'en changerais donc complètement quelques grands axes, puisque le QED 2.0 est à la première personne du point de vue d'un autre perso et se débute en cinquième année tandis que l'ancien projetait de faire la scolarité entière (j'en étais à la deuxième année lol).

BREF je vous laissse découvrir ou redécouvir l'histoire, tout en sachant que ça n'a au premier abord rien à voir avec l'ancienne.

Bonne lecture :)

Note de chapitre:

Donc le premier chapitre où on découvre la fameuse Shayda Adel. 

P-S: l'ancienne version va être renommée Quod Curam Demonstrandum. Ça ne veut rien dire mais c'est un clin d'oeil plus ou moins subtil au tout premier titre où mon lamentable niveau en latin m'avait suggéré une traduction erronée de "Ce qu'il fallait démontrer". On remercie Pierre de lune de m'avoir corrigée (petit instant souvenir).

Bref on s'en fiche un peu, bonne lecture ^^

De délicates plumes bleutées virevoltaient dans les airs, plongées dans une obscurité quasi-totale.

Des ombres se mouvaient lentement dans la pénombre, et le remous du décor rappelait les imperceptibles fourmillemens des vagues d'un océan.

Seule une faible lueur émanait de chaque détail, de chacune des millles nuances nacrées des plumes et émettait dans le noir d'ébène un halo rassurant. 

Lentement mais sûrement, elles semblaient évoluer avec grâce dans un gouffre infini, sereines, sans jamais en devoir toucher le front.

Elles flottaient sans encombre, libres, et le sombre fond s’éclaircit peu à peu, l’obscurité effacée par la joyeuse valse des plumes azures.

Alors que la lumière semblait enfin revenir, elles prirent soudainement feu dans un ensemble parfait, consumées par un brasier inexorable qui déchirait les ténèbres.

Une étouffante fumée opaque fit disparaître les quelques lueurs persistantes, et ne restait plus que le noir complet, un noir vile et oppressant qui étouffait une dernière plume qui gisait sur le sol glacial.

Au loin retentit un hurlement strident, atroce mélange de râle animal et de pleurs humains.

Et je me réveillai en sursaut.

Haletante et en sueur, je me débarassai de mes draps bleus et blancs pour me recroqueviller contre mon oreiller, la respiration saccadé, le coeur battant.

Rainbow vint se blottir contre moi et je le caressai machinalement, le cri de mon rêve résonnant encore dans mon esprit torturé.

Je fermais mes iris verdâtres et, portant une main tremblante à mes joues pâles, m’aperçus sans surprise que celles-ci étaient baignées de larmes.

Je repoussai ma couverture d'un geste rageur qui fit s’envoler le perroquet, avant de m’asseoir en tailleur sur mon lit pour parcourir la chambre de mes yeux embués.

Même cette vision pourtant si réconfortante ne parvint pas à arrêter mes pleurs terrifiés.

C’était une pièce ovale, aux murs crèmes et munis d’immenses baies vitrées encadrées de longs rideaux de velours. D’innombrables posters d’équipe de Quidditch et de groupes de musiques se distinguaient dans la pénombre, et les mouvements furtifs de mes idoles dessinaient dans l’obscurité des remous inquiétants. Deux élégantes bibliothèques incrustées étaient disposées de part et d’autre d’un grand mur, et de confortables poufs jonchaient le sol, non loin d’un bureau précieux en bois sculpté où s’entassaient livres et affaire scolaires - que je me devais d’ailleurs de ranger.

En face de mon lit cyan, un grand mur était tapissé de centaines de photographies sorcières qui tantôt agitaient leur main dans l’obscurité, tantôt souriaient à la caméra ou riaient aux éclats.

Un sourire s’étira sur mes lèvres fines et je me glissai hors de mon lit pour m’approcher de mes proches qui me saluaient tous, à jamais capturés dans le papier légèrement jauni que j’affectionnais tant.

Mon sourire se fana bien vite quand je décrochais avec précaution un grand portrait pour le serrer contre moi, retenant les larmes qui menaçaient de dévaler une nouvelle fois mes joues trop souvent creusées.

J’effleurai doucement son visage éclatant de bonheur, si semblable au mien, et les iris changeants que nous partagions toutes deux. Les siens étaient sur la photo d’une magnifique teinte dorée. Depuis combien de temps mes prunelles n’avaient-elles pas arboré cette couleur?

La réponse état évidente. Depuis sa mort.

Je raccrochais délicatement de la photographie, prenant garde à ne pas abimer ses bords fragiles.

Que n’aurais-je donner pour la serrer dans mes bras plutôt que de pleurer sur un vieux cliché jauni...

Je m’habillai en silence, jetant un morne coup d’œil à ma montre qui indiquait dix heures moins cinq.

J’étais sûrement en retard, mais je haussai les épaules, blasée. Mon frère me ferait transplaner, aussi je ne m’inquiétais pas. Il fallait dire que je n’accordai aucun respect au saint règlement de notre école bien-aimée, et j’avais par ailleurs d’autres Fléreurs à fouetter.

La porte de ma chambre s’ouvrit avec fracas et je ne cillai pas lorsque mon frère ainé pénétra dans la pièce de son habituel pas trainant.

Il jeta un regard outragé à mes affaires scolaires qui s’amoncelaient, désordonnées, sur mon bureau et me jeta une œillade noire.

« Shay’ ! gronda-t-il, et je sus que j’allais passer un mauvais quart d’heure. Tu n’as rien fait pendant deux mois, on est en retard et c’est maintenant que tu fais ta malle ? »

Je grimaçai et baissai la tête, penaude. Sous l’oeil sévère de mon frère, je marmonnai de vagues excuses tandis qu’il soupirait, agacé.

Ash était de trois ans mon aîné et rentrait en dernière année à Poudlard, alors que je commençais pour ma part ma cinquième année. C’était un jeune homme de dix-huit ans, fin mais bien bâti, aux cheveux bruns coiffés avec un soin relatif et aux grands iris sombres.

Nous avions beau nous ressembler sur le plan physique - chose que je niais avec aplomb - nous étions cependant deux opposés. Mon frère était discret et calme alors que je faisais tout pour attirer l’attention; il était strict et rigoureux là où je dédaignais les règles et me paraissait horriblement terre à terre tandis que mon esprit rêveur voguait souvent vers d’autres horizons.

Notre relation était plutôt particulière. Si nous nous adorions et en étions conscients, Ash exerçait souvent le rôle de nos parents toujours absents et mettait un point d’honneur à s’occuper de moi. Bien entendu, cela ne remplaçait pas l’autorité parentale dont nous étions cruellement dépourvus - ce qui n’était pas toujours pour me déplaire, mais j’étais touchée de savoir qu’une personne sur cette planète se souciait de moi.

J’exagérais peut-être, mais j’éprouvais une sourde rancune contre nos parents qui n’avaient de “père” et de “mère” que le nom. C’étaient de célèbres archéologues sorciers en constant déplacement vers des cités perdues ou des vestiges de civilisations antiques dans les contrées les plus reculées du globe. Si courir après le passé devait être passionnant, il n’en était pas moins important de partager avec ses enfants des moments précieux, songeais-je parfois avec amertume.

Mais Chayton et Pandora Adel n’étaient pas du genre à s’occuper de leur progéniture, et ne semblaient pas s’apercevoir des difficultés que celle-ci traversait parfois.

Visiblement, même des archéologues étaient incapable d’apprendre des erreurs passées, réalisai-je dans une bouffée de colère. S’ils avaient été plus présents, peut-être qu’elle ne serait pas morte. 

Mon regard noir fixé dans le vide ne passa pas inaperçu, et Ash agita une main agacée devant mes iris écarlates de colère.

« Tu comptes ranger ça dans un an ou deux ? railla-t-il tandis que je laissai violemment tomber mes uniformes froissés, entassés pêles-mêles dans ma malle. »

Il me regarda batailler pour transporter une pile de manuels de cours que je laissai tomber sur mon pied et ricana tandis que je me massai les orteils en sautillant de douleur.

Il dut avoir pitié de moi et sortit sa baguette pour l’agiter paresseusement.

Aussitôt, mes dernières affaires s’élevèrent tranquillement pour aller se plier dans ma valise qui se referma docilement.

Je lui jetai un regard mauvais auquel il répondit par un sourire moqueur.

« Tu n’as pas le droit d’utiliser la magie et tu le sais, fis-je, sérieuse tout à coup. »

Il haussa les épaules.

« J’ai dix-huit ans je te signale. Je suis majeur depuis un an et ce ne sont pas quelques Moldus qui vont me causer des problèmes.

-Ce n’a rien de “quelques Moldus” ! protestai-je avec véhémence en ramassant la cage de Rainbow.

Le Ministère a donné des instructions précises, et on doit les respecter. Désormais, on ne pourra utiliser nos baguettes en dehors de Poudlard qu’après avoir eu nos ASPICS. C’est sérieux ce qu’il se passe ne ce moment. »

Mon aîné eut un rictus méprisant.

« Ça te va bien de parler de règles, se moqua-t-il, narquois. On sait tous que tu es un exemple de docilité et de respect. »

Je lui jetai une œillade meurtrière tandis qu’il sortait en riant.

Quoiqu’il en dise, dédaigner le stupide règlement de mes professeurs et transgresser les règles formelles du Ministère était totalement différent. La situation avait changé, et mon naturel impertinent devait désormais se plier aux lois.

Le monde sorcier avait subi un profond bouleversement lorsque l’actuelle Ministre de la magie May Sullivan avait solennellement déclaré que me Sercret avait été découvert.

Les deux mois qui avait suivi son annonce avait été le plus étrange de ma courte vie.

Des centaines de sorciers avaient érigé des abris souterrains dans la panique la plus totale, indifférents aux indications du gouvernement qui intimaient de “garder son calme”.

Et après, on osait parler de flegme britannique, avais-je levé les yeux au ciel en l’apprenant.

Plusieurs avaient craint retourner à la chasse aux sorcières du Moyen-Âge, ce qui était parfaitement compréhensible dans un sens.

Tous s’étaient posés une question évidente: comment était-ce possible ?

Le secret magique avait été le mieux protégé de ses deniers siècles, et même des guerres violentes dans beaucoup de pays tels que les Etats-Unis - ma patrie d’origine - ou la Grande-Bretagne n’avait en rien affaibli le Code Magique.

Alors comment nous étions-nous retrouvé dans cette situation ?

J’avais l’immense honneur de disposer d’une source d’informations privilégiée qui m’avait permis de mieux comprendre le drame et qui n’était autre que le célèbre Harry Potter. Enfin, son fils pour être exacte.

James Potter était mon meilleur ami et m’avait fait part des recherches de son Auror de père qui enquêtait sur l’affaire depuis plusieurs mois. Il semblerait qu’un groupe de sorciers aient agressé des Non-Mages dans un cadre volontairement publique pour diffuser l’existence de leur monde.

C’était sévèrement puni par la loi et même passible de la peine de mort en Amérique si j’en croyais mes cours de primaire.

Grâce à l’existence des “faisceaux sociaux” non-mages, des images avaient été relayées à l’infini et les témoins de plus en plus nombreux avaient finis par être crus de leurs congénères.

Résultat, le Premier Ministre Non-Mage avait été contraint d’avouer à sa population l’existence du monde magique, faisant fi des recommandations de notre Ministre. Le dirigeant Moldu avait sans doute voulu calmer le peuple, mais le résultat avait été inverse.

Des groupuscules étaient nés et, encouragés par l’opinion publique, avait débuté une chasse aux sorciers qui s’était soldée cet été par une douzaine de morts, principalement des enfants sans contrôle sur leurs pouvoirs.

Ces attaques avaient raffermis la haine ancestrale de certains mages à l’origine des Moldus et enfants de Moldus, et la communauté magique était aujourd’hui à l’aube d’une catastrophe.

Les sorciers à l’origine de ce désastre avaient mystérieusement disparus, et les Aurors n’avaient visiblement aucune piste pour les localiser.

Je soupirai en passant une main soucieuse dans ma chevelure d’ébène coupée en un récent carré désordonné.

Ma rentrée de cinquième année allait sans doute être mouvementée, réalisai-je en descendant les escaliers, ma malle contre mon épaule, pour retrouver Ash.

Certaines informations que je présumais erronées avaient fuitées.

Poudlard aurait été transformé en un “camp de survie” où nous apprendrions à tuer des Non-Mages innocents.

Je frissonnais de la stupidité des rumeurs en saisissant la main de mon grand frère.

Les vacances avaient été particulièrement éprouvantes, mais je n’avais aucune envie de retrouver Poudlard. J’avais la désagréable impression que cette année allait être horrible.

Je ne savais pas encore à quel point j’avais raison… 

OoOoO

Nous nous matérialisâmes sur le quai bondé où l’air chargé de suie me fit toussoter, écoeurée.

Agrippée à la main de Ash, je me frayais un chemin parmi le flot de sorciers affolés qui étreignaient une dernière fois leurs enfants.

À travers la fumée opaque qui se dégageait du train écarlate, ce n’étaient qu’embrassades et recommandations larmoyantes.

Je levai les yeux au ciel tout en ressentant un pincement au coeur. Les récents évènements n’avaient pas encouragés nos parents à nous témoigner plus d’attention, songeai-je avec amertume.

Nous approchions du quai et mon frère lâcha ma main pour monter prestement dans le train, disparaissant dans le dédale de couloirs du wagon.

Je m’empressai de l’imiter et échappai avec bonheur à la foule oppressante qui se tassait toujours en contrebas.

Le train émit un sifflement strident, habituel signe d’un départ imminent.

Je me mis à la recherche d’un compartiment, traînant avec peine mon énorme malle derrière moi. Soupirante et à bout de force, je me demandais avec curiosité qui serait la première personne que je croiserai dans les couloirs du véhicule qui me semblaient déserts.

On heurta mon dos et je m’avachis lamentablement sur le sol immaculé, bousculée sans aucune gêne. Je me redressai bien vite, les iris écarlates, pour voir qui avait osé me traiter de la sorte.

J’eus un rictus de fureur en apercevant le stupide, le pathétique, l’insolent et le cruel, j’ai nommé Fred Weasley, qui m’observait en ricanant.

Les cheveux aussi flamboyants que mes prunelles luisants de colère, la peau d’une étrange teinte hâlée, un sourire méprisant plaqué sur ses lèvres fines, mon pire ennemi m’adressait une œillade goguenarde et meurtrière que je lui rendis.

Je dégainai ma baguette, prête à refaire le portait à ce troll infâme, lorsque qu’une voix familière m’interpela.

« Shay’ ! »

Je fis volte-face pour apercevoir un jeune homme grand et fin, aux mèches châtains désordonnées retombant sur son beau visage, une légère monture ronde surmontant un regard d’une intense teinte noisette.

James Potter dans toute sa splendeur se tenait devant moi et nous partageâmes une étreinte chaleureuse.

James était mon meilleur ami depuis notre première année, alors que nous nous étions tous deux retrouvés à Serdaigle.

Je n’avais jamais compris ce que nous y faisions, et dire que le jeune garçon qu’il était alors avait été déçu de ne pas être à Gryffondor - comme le reste de sa famille - aurait été un euphémisme.

En réalité, James avait été fou de rage et de tristesse. Il avait dédaigné sa maison pendant des semaines avant que je ne décide le secouer violemment pour qu’il ouvre enfin les yeux.

Si je n’avais jamais éprouvé le moindre regret de ne pas être dans une autre maison, il n’en était pas de même pour mon ami et il avait mis longtemps à comprendre que la Répartition ne plaçait pas les élèves dans des cases étriquées, loin de là.

Aujourd’hui il semblait très heureux chez les bleus et bronzes, et j’étais fière de lui avoir fait ouvrir les yeux.

J’étais pour ma part heureuse de ne pas être à Gryffondor, dont les représentants n’étaient pas toujours des plus respectables.

Je faisais bien sûr allusion à Weasley, mon rival depuis la première semaine de cours.

Je m’enorgueillissais de mes dizaines d’ennemis accumulés au fil des ans, mais le stupide Gryffondor était d’un autre ordre.

Nous nous vouions une haine féroce depuis notre rentrée de première année, où je lui avais renversé un pichet de jus de citrouille sur ses hideux cheveux orangés suite à une moquerie sur les Serdaigles.

Poudlard était devenu le théâtre de nos farces, et si les autres élèves avaient tout d’abord pris peur, ils s’étaient vite calmés en constatant que nos blague parfois cruelles n’avaient de cibles que nous deux.

Tout le contraire de James en somme, qui faisait souffrir chaque pauvre étudiant plus ou moins aléatoirement sous mon regard amusé - et celui bien moins indulgent de nos adorables professeurs.

Mon meilleur ami me lâcha pour adresser un sourire narquois à son imbécile de cousin qui eut un rictus.

D’après ce qu’il m’avait raconté, James avait toujours été très proche du pitoyable Weasley, même après leur Répartition respective. Mais leur relation était parfois tendue et je me doutais bien que j’y étais pour quelque chose.

Je n’aurais moi-même pas vraiment apprécié que mon cousin préféré soit le meilleur ami de ma pire ennemi.

James était très patient, parfois.

Le jeune homme m’entraîna loin de mon rival et je cédai à regret, déçue de ne pas avoir pu le mitrailler de sorts de mon invention. Une autre fois, lui transmis-je dans mon regard de feu.

James me conduisit dans un compartiment tout proche, où je retrouvai à ma grande joie des visages bien connus.

J’eus droit à un signe de tête de la part de mon autre meilleure amie, Viviana Ollivander - je la saluai tout aussi froidement, amusée de sa retenue en “public” - une accolade affectueuse de la part d’Albus, le frère de James et une étreinte qui s’apparentait plus à une tentative d’étouffement de la part de sa jeune soeur, Lily.

Lorsque sa chevelure rousse eut enfin disparue de mon champs de vision, je pus saluer plus sobrement Luck Brian et Dan Messenger, deux amis de James que je ne connaissais pas et n’avais jamais vraiment eu envie de connaître.

Je m’assis près de Viviana - ou Vivi, ainsi que je la surnommais - et lui glissai, moqueuse:

« Tu es restée seule avec la “fratrie Potter” pendant tout ce temps ? Je ne te savais pas si courageuse. »

Son regard noir tient lieu de réponse et je réprimais un sourire.

Viviana appelait dédaigneusement “fratrie Potter” les trois enfants du Survivants avec qui elle n’avait jamais eu la moindre affinité mais dont je lui imposais presque la présence.

Ma meilleure amie était l’unique héritière de la fortune considérable des Ollivanders, les célèbres Sang-Purs marchands de baguettes qui s’étaient considérablement enrichis après la Seconde Guerre.

C’était désormais une firme internationale qui régnait en maître incontesté sur ce vaste marché.

Autant dire que Vivi avait une énorme pression sur ses frêles épaules, et j’admirais son masque imperturbable presque semblable au mien. À la différence que le sien était levé en ma présence, tandis que mon armure ne s’était jamais révélée à personne.

La jeune Ollivander m’avait avoué n’avoir aucune envie de reprendre l’entreprise familiale et craindre la sévérité de ses parents. Elle les détestait, m’avait-elle avoué en un sanglot, alors qu’ils lui avaient envoyé une lettre particulièrement brutale pour lui rappeler ses devoirs de “jeune fille noble”.

Dans sa famille, elle n’adorait que son grand-père Garrick Ollivander qui lui témoignait une affection dont elle n’avait jamais senti la moindre trace chez ses parents.

Lui seul l’encourageait dans son “rêve” d’avenir qu’elle osait à peine formuler.

C’était étrange à entendre.

Viviana Ollivander, héritière d’une des plus grosses fortunes de Grande-Bretagne et destinée à un avenir brillant, songeait en secret à devenir pâtissière.

Cela aurait pu en faire sourire plus d’un, imaginant ma délicate amie les mains plongée dans une farine peu ragoûtante dans une cuisine aux vapeurs écoeurantes, mais je savais pertinemment que Vivi avait un don pour ça. Elle maniait les fourneaux à la perfection, et son âme de Serdaigle lui permettait aussi bien une grande précision qu’une créativité infinie.

Je l’encourageais avec toute ma conviction et étais bien contente de goûter ses merveilles, mais je doutais fortement que ses parents la suivraient dans son projet.

Je connaissais bien le milieu des Sang-Purs anglais sans pour autant en faire partie, et avais assisté aux plus belles disputes de famille sur les divergences d’opinion de leur enfant.

Le train filait sur les rails rouillés, traversant des paysages verdoyants et des contrées humides.

Le soir tombait peu à peu et l’incessant brouhaha des conversations s’était tu, remplacé par un silence pesant.

Tous pensaient, je le savais, aux réformes de Poudlard que nous trouverions à notre arrivée.

Qui sait ce que nous réserverait le banquet?

Je plaignais sincèrement les nouveaux élèves qui n’allaient peut-être jamais connaître l’école que nous aimions tant. Même la petite Lily qui rentrait en deuxième année n’avait pas pu profiter d’un château chaleureux et insouciant, où régnait les rires plutôt que les cris.

Mais peut-être nous inquiétons nous pour rien, songeai-je sans grande conviction.

Poudlard était Poudlard, et des siècles de crises ne le changeraient pas.

Je pensais malgré moi à la génération de la Seconde Guerre dont la jeunesse avait été troublée par les agissements du fameux Voldemort, que les Anglais craignaient toujours, plus de vingt ans après.

Les discours de mon père sur l’ascension de Grindelwald dans mon pays me revinrent en mémoire, et je frissonnai, priant en silence pour que nous ne subissions aucun conflit.

Mes traumatismes passés ne m’épargnaient toujours pas, et je n’osai imaginer les terreurs d’une guerre nouvelle.

Plus de souffrance, implorai-je tout bas, pitoyablement recroquevillée sur ma banquette dans la lumière vacillante du compartiment.

Lorsque le train s’immobilisa enfin dans un grincement funeste, nous nous dirigeâmes lentement vers la sortie, traînais et blêmes, silencieux.

La main de Lily se glissa dans la mienne et nous montâmes dans la première calèche venue.

Je devins livide comme à mon habitude lorsque les Sombrals fantomatiques s’ébrouèrent en un hennissement moqueur, une aura de mort entourant leur robe nacrée, leur silhouette cadavérique.

Je détestais les chevaux, et plus encore ceux-ci qui me rappelaient à chacun de leur regard morne ce que j’avais perdu.

Je serrai les dents tandis que les carrosses tanguaient sur la route boueuse, leur toit martelé par la pluie battante qui ne cessait de tomber. 

Je fermais mes iris translucides pour ne pas attirer l’attention des autres.

Encore une année à mentir à mes proches, à sourire à tous alors que je voulais pleurer, à feindre l’amusement quand j'aimerais crier.

Encore une année sans elle, à supporter son absence si pesante qui m’empêchait de fermer l’oeil la nuit, à chercher sa présence dans le regard de tous sans se rendre à l’évidence: elle était partie.

Encore une année à lutter contre les démons qui m’agitaient sans que je puisse extérioriser le trop plein d’émotions qui me ferait sombrer.

Une année comme les autres, en somme.

Un Sombral poussa un hennissement moqueur que je ne sus interpréter.

Il voulait me dire, sans doute, que je me trompais.

Cette année serait la pire de toutes. 











 

Note de fin de chapitre :

Voilà !

Alors ? Si vous avez du temps, ou des remarques à faire, ou des conseils à prodiguer ou que vous voulez tout simplement m'encourager, le cadre blanc est là pour ça ;)

À bientôt !

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