Il n'était pas sûr de l'aimer, ni même de la vouloir. Elle avait les yeux trop grands et les lèvres trop pleines. Ses cheveux se brisaient lorsqu'il y passait les doigts pour plaisanter. Mais, plus que tout cela, elle le désirait. Or Théodore ne cédait jamais aux femmes qui le chassaient. Il leur tournait le dos. Où était l'intérêt, songeait-il, de courtiser une femme qui lui était déjà acquise ? Il n'y en avait aucun... lui séduisait par amour du jeu. Pour le plaisir de voir sa victime succomber à ses subterfuges mesquins. Pour le sentiment d'ivresse que lui procurait une victoire sur une proie qui oscillait entre l'envie de s'échapper d'entre ses griffes ou de s'y laisser prendre tout à fait. Mais Théodore ne s'attendait certainement pas à ça. Tout compte fait, peut-être allait-il remiser ses règles au placard pour une fois...
Pansy avait laissé tomber ses airs de grandes dames. Son maquillage extravagant évoquait les ailes d'un Monarque. Des orange brûlants côtoyaient des bleus froids, des verts tendres coudoyaient des jaunes aigus. Son visage flamboyait d'une douceur et d'une sauvagerie qui faisait se retourner tout le monde sur son passage. Quelle audace, murmurait-on. Et Théodore d'approuver distraitement.
Elle portait une robe droite, une robe de petite fille. Un col claudine, des collants sans ambages. Des ongles propres, dépourvus de couleurs. Théodore devait bien l'avouer, dans la pénombre comme à la lumière, Pansy Parkinson rayonnait.
Et elle l'ignorait. Ostensiblement, et impitoyablement.
D'abord, cela le troubla. Puis l'enchanta. Où donc était passée l'insupportable Pansy, la jeune fille pendue à ses lèvres du matin au soir ? De toute évidence, elle s'était évaporée dans les volutes de fumée, lors des dernières années...
Théodore sourit et se surprit à détailler ses jambes, chose à laquelle il ne s'était jamais abaissé jusqu'à présent. Il avait des principes. Une fille laide ne méritait pas ce genre de... considérations. Il avala une gorgée du breuvage qu'il avait commandé au bar, et fit rouler un Gallion entre ses doigts, le soupesant d'un air pensif. Il finit par sauter du tabouret sur lequel il s'était installé pour fendre la foule qui le séparait de son ancienne camarade de classe. Ses doigts se posèrent sur son épaule, il revêtit son allure de charmeur, un délicat sourire aux lèvres. Pansy lui répondit par un rictus hautain. Son audace accentua son appétit. Théodore aimait qu'on le déteste. L'amour était bien pâle, comparé à la haine.
- Nott. Je ne t'avais pas reconnu.
- Vraiment ? Il m'a pourtant semblé avoir croisé ton regard à l'entrée...
Pansy s'adossa à un mur et tira sur sa cigarette, les yeux mi-clos.
- Si c'est le cas, tu ne m'as pas marquée.
Théodore rit. Le Gallion roula entre ses doigts. Pansy le regarda.
- Tu es superbe, ce soir.
- Je sais. Mais je ne passerai pas la nuit avec toi, Nott. Peu importe la fortune qui sommeille sur ton compte en banque ou tes prouesses au lit.
Nouveau rire, énième regard sévère. Théodore s'inclina.
- Je te sers quelque chose ? demanda-t-il en faisant signe à l'Elfe qui tenait le bar.
Pansy fit « non » de la tête. Elle était attendue. Où ? Nulle part. Dans d'autres bras, dans d'autres draps. Ailleurs. Théodore le comprit. Le Gallion retrouva son portefeuille. Pansy lui décocha un coup d'œil peu amène avant de s'en aller.
Théodore ne l'en trouva que plus belle.
J'ai mis le recueil en -16 mais je peux mettre en -18 si vous trouvez que c'est inaproprié.
Pareil, j'ai mis "Lime" mais je ne sais pas si c'est correct.
Titre : Refus
Thème (écrit ou image) : écrit (Audacieux-se)
Fandom : Harry Potter
Nombre de mots : 602
Personnages : Théodore Nott et Pansy Parkinson (je ne cautionne pas la façon de penser de Théodore)
Rating : -12
Un texte pas érotique pour commencer :mg: