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News

Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


145e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 145e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 14 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
À très bientôt !


 


De L'équipe des nuits le 12/06/2024 12:33


Maintenance des serveurs


Attention, deux interventions techniques prévues par notre hébergeur peuvent impacter votre utilisation de nos sites les 28 mai et 4 juin, de 20h à minuit ! Pas d'inquiétudes à avoir si vous remarquez des coupures ponctuelles sur ces plages horaires, promis ce ne sont pas de vilains gremlins qui grignotent nos câbles ;)

De Conseil d'Administration le 26/05/2024 18:10


Recueil : Founders time par Chrisjedusor

[7 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

- Taille du texte +

Anno domini, 976, avril, domaine Serpentard.

POV Emeline Blackwell Serpentard.


Emeline Blackwell était une femme puissante qui disposait d'un fort caractère. Elle venait d'une très ancienne famille de sang-pur. L'une des premières à avoir compris et maîtrisé les fondements de la magie noire. L'on disait aussi que ses ascendants avaient été des complices des Serpentard dans la création d'horribles phénomènes, il y avait des siècles de cela. Il était donc logique que des années auparavant, un mariage arrangé entre Eddard Serpentard et sa personne ait eu lieu. Il n'y avait pas de ce que ces gens faibles appelaient « Amour » entre eux. Juste du respect et de l'appréciation suite à leur sang pur qui coulait dans leurs veines respectives. Une association qui devait permettre de faire naître un héritier vigoureux et puissant. Même si en l'occurrence, il y en avait accidentellement eu deux qui furent mis au monde. Des jumeaux âgés de quatre ans qui arrivèrent par ailleurs à l'instant vers sa personne et d'on ne savait d'où dans la pièce, l'interrompant dans son échange « cordial » avec Ariel Travers. C'est d'un même homme et déterminé qu'ils se laissèrent pratiquement tomber chacun leur tour contre l'une de ses jambes. Et cela comme si leur vie en dépendait. Ils encerclèrent leurs petits bras autour de ses membres avec un air benêt et heureux qu'elle n'allait pas tarder à leur faire ravaler. Qu'osaient-ils fabriquer devant ses invités ?


 
     -    Que diable faites-vous, Selwina ? Salazar ? Avez-vous échappé à la surveillance de ces elfes dégoûtants ?


 Elle siffla froidement ces paroles à leur encontre. Emeline se trouvait dans un petit salon, entourée de quelques femmes au sang-pur qu'elle avait invitées à prendre le thé pendant que son époux réglait d'importantes affaires dans une autre pièce auprès de sorciers qui portaient tous des noms entachés par des actes que les mages de la lumière trouveraient mortifiant. Ici, personne ne venait jamais accompagné de leur progéniture. Les enfants n'avaient pas besoin de s'amuser, ni de jouer comme des ignares. Cela leur apprendrait à être dur, et à ne pas comprendre ce qu'était des concepts tels que l'amitié. Toutes les familles noires étaient en accord sur le fait que cela rendrait leurs bambins aussi terrifiants que ne l'étaient leurs ascendants. Ils comprendraient ainsi plus tard que les rapports envers les uns et les autres ne devaient servir qu'à s'apporter du pouvoir et de la grandeur. Les relations n'étaient que des associations auprès des sorciers de qualités. Rien de moins ni de plus.


 
-         On vou-ait vous cher-cher, se lança Salazar, on a vu Kelly fai-e ça avec sa ma-an Lisa, mè-e, lança fièrement son fils en relevant ses iris bleu foncé et entourées d'un cercle écarlate vers le haut afin de lui faire face - signe caractéristique de la famille Serpentard.
-     Et ave-c Sala-ar on vou-ait voi c'était quoi de fai-e ça, rajouta sa fille en relevant à son tour ses yeux si identiques à son jumeau. Vous aimez mé-e les ka-lins ?


 
Les câlins. Elle plissa dangereusement ses propres iris en constatant à quel point ils la mettaient dans l'embarras devant toutes ces sorcières qui étaient confortablement assissent dans ses fauteuils. Elles attendaient certainement impatiemment qu'elle réagisse et qu'elle leur donne une leçon d'éducation afin de leur rappeler qu'ils étaient des Serpentard. L'air épanoui qu'abordaient ses deux héritiers face à cet élan de tendresse était étrange, et les faisait ressembler à des petits anges avec ce sourire hésitant qu'ils lui renvoyaient tous deux avec espoir. Mais elle fit taire ce qui, et au tréfonds de son estomac, voulait passer la soupape de ses sentiments muselées depuis toujours dans son esprit. Ses enfants n'avaient pas à faire cela, ils étaient des Serpentard, et non de quelconques héritiers de pacotille.

 
-    Et vous, lâcha-t-elle d'un drôle d'air tout en évitant la question, aimez-vous cela ?
 
Silencieusement, et tout en ne lâchant pas ses jambes, Salazar et Selwina se jetèrent un regard, puis affirmèrent leurs propos tels les jumeaux qu'ils étaient, d'un nouveau hochement positif du visage. Ils lui expliquèrent ensuite avec leurs mots qu'ils s'étaient tous les deux aussi donnés des câlins après que Lisa le leur eut montré, et ils avaient aimé cela. Les jumeaux posèrent alors cette fois leur tête sur le tissu de sa robe de sorcière et fermèrent leurs yeux comme si cela les apaisait d'être en contact avec sa peau. Ce qui était certainement le cas à travers le lien qu'ils partageaient via leur magie respective. Mais elle en frémit d'horreur. Car ils n'avaient pas à montrer ces faiblesses humaines. L'apprentissage était toujours difficile, mais elle ferait d'eux des êtres insensibles. Pour leur bien. Pour ne pas qu'on les blesse aussi en utilisant leurs propres sentiments et émotions contre eux. Rapidement, et alors qu'elle jetait un œil à ses convives qui regardaient ses réactions sans oser prendre la parole, elle se leva vivement de son siège et les éloigna brusquement de sa personne. Emeline les prit chacun durement par un bras, leur arrachant un couinement terrifié face à ce retournement de situation.

 
-     Ai-je l'air d'aimer cela ? remarqua cruellement Emeline. A quel moment avez-vous cru qu'il serait une bonne idée de tester cela sur moi ?


 Elle tira vivement sur leurs petits bras, les tordant vers le bas. Emeline remarqua qu'ils commençaient à renifler bruyamment en comprenant que leur lubie fut une très mauvaise idée. Elle enfonça ses ongles dans leur chair tandis que ses convives se permirent de ricaner silencieusement derrière leurs tasses de thé. Car éduquer les plus jeunes pouvaient être pour toutes ces femmes une partie de plaisir puisqu'elles pouvaient montrer leur puissance et leur autorité face à ce genre de bévues sur leur progéniture. Et ici, ces sorcières allaient avoir droit à une petite démonstration du pouvoir et de l'influence que la famille Serpentard pouvait avoir au sein de la société magique. Pour exposer que rien, absolument rien, ne pouvait leur donner des moments de faiblesse.


 
-   On pen-ait que... trembla Salazar, on a vu... on a vu...

-   Vous avez vu votre elfe « préférée » enlacer son enfant, et vous vouliez essayer cela sur moi, j'ai compris, Salazar, épargnez votre salive. Vous comprenez ce que cela signifie, j'espère ? Ces actes bien idiots, et vous le savez tous les deux, ont des conséquences. Lisa ! claqua Emeline à voix haute.


Ses deux héritiers n'arrivèrent pas bien longtemps à retenir leurs larmes qui se mirent à couler à flot sur leurs joues en comprenant certainement à moitié le futur résultat de leur bêtise. Encore jeunes, ils apprenaient à ensevelir leurs émotions grâce à leurs leçons mais aussi grâce à celles données par leurs précepteurs. À peine eut-elle prononcé ces mots qu'une petite créature aux oreilles trop longues, affublée d'un tissu sale, signe d'esclavage, fit son apparition dans un crac sonore.  L'elfe baissa si fortement son nez pointu vers le sol qu'il toucha le marbre parfaitement lustré du salon. L'expiration terrifiée de ses deux enfants retentit dans l'air, et un sourire mauvais s'étala le long de ses lèvres. Vaguement, elle crut entendre qu'une de ses convives pensaient avoir compris l'objectif de sa démarche en le chuchotant pas si discrètement qu'elle ne le pensait à l'autre sorcière qui était dignement assise à ses côtés.


 
-     Mait... maîtresse à appe... appeler Lisa ? Lisa peut... faire quel... quelque chos... se pour la maîtresse ?


-   Effectivement chère Lisa, susurra Emeline, effectivement... Aurais-tu, petite idiote, montré des élans « d'Amour » à ta petite créature d'enfant et ce, devant mes héritiers ? Ils viennent d'enlacer mes jambes et pensaient à l'instant que c'était une merveilleuse idée à essayer. Alors, je te le demande étaient-ils là et, est-ce qu'ils t'ont demandé ce que vous faisiez ta progéniture et toi-même, sale petit être ?


 
Les jumeaux qu'elle tenait toujours durement par les bras, ne bougeaient plus. Ils étaient pétrifiés, et ils avaient raison de l'être. La petite créature qu'ils observaient d'un air mortifié venait de relever ses deux énormes yeux globuleux et verts. L'être affirma sa culpabilité en stipulant qu'elle le leur avait montré physiquement ce qu'elle faisait avec Kelly. Les deux bambins auraient apprécié recevoir des câlins de la créature, et cela intensifia sa colère. Plus elle l'écoutait balbutier ces paroles qui étaient tout l'inverse de l'éducation donnée à ses enfants, plus elle avait des envies de meurtre. Comment cet être avait osé faire cela dans son dos ? Visiblement, les jumeaux s'étaient faufilés, et à l'insu de la surveillance d'un de ses plus anciens elfes, dans les cuisines afin d'obtenir en cachette une friandise. Cependant, oui, ils s'étaient donc curieusement interrogés en percevant Lisa faire ces gestes à l'égard de son propre enfant. Celle-ci qui fut affectée aux cuisines en ce jour de printemps, avait vraiment bercé sa fille, la dernière de ses esclaves nées : Kelly. Et ses enfants avaient expérimenté la chose auprès de l'elfe. Puis entre eux. C'était inacceptable.


 
-        Bien, très bien, merci, Lisa, déclara Emeline d'un air mauvais. Dans ce cas, apporte-moi donc ton petit monstre. Va cherchez la petite Kelly, et reviens immédiatement.
-       Maîtresse... s'il vous pl... plait, plaida l'elfe. Lisa va...


-       C'est un ordre, persifla la sang-pur. Alors fais-le, tu n'as pas le choix en la matière, tu es reliée à nous.


 
Lisa se devait d'obéir sous peine de ressentir de brusques douleurs, voire d'en mourir. Le son qui était caractéristique au transplannage se fit une première fois entendre autour d'eux. Durant ce temps, les invités laissaient poliment l'action se dérouler face à cette leçon de vie que ses jumeaux allaient recevoir incessamment sous peu. Ces derniers tremblaient de la tête aux pieds, tandis que les larmes qu'ils étaient encore incapables de contenir continuaient de longer silencieusement leurs joues. Leurs sanglots, et ces soubresauts ridicules qui faisaient trembler leurs poitrines, l'agaçaient, et elle enfonça plus profondément ses ongles dans leur chair quand Selwina quémanda la voix tremblante de ne pas torturer la petite Kelly car c'était leur amie de jeux. Leur amie...  Par tous ses ancêtres, éduquer des enfants n'étaient pas une tâche aisée.

 
Lisa réapparut et cette fois avec une autre créature ridiculeusement courte sur pattes. Les enfants elfes avaient la peau plus plissée, des petites oreilles qui pendaient et qui ne pousseraient largement qu'à l'adolescence. Quant à leur taille, elle ne dépassait que très rarement les cinquante centimètres de hauteur. Lisa tentait de s'incliner, tout en soutenant sa fille qui tenait encore difficilement sur ses jambes. Celles-ci étaient encore très noueuses, signe du jeune âge de l'elfe de maison. Ses jumeaux voulurent approcher leurs serviteurs, car elle les sentit gesticuler entre ses mains.


 
Emeline les poussa alors à terre, et les pétrifia momentanément d'un sortilège informulé d'immobilisation. Elle les positionna sur le sol de façon à ce qu'ils puissent observer la scène et apprendre de leurs erreurs. Assis sur le large tapis aux armoiries de la maison Serpentard, leurs yeux n'exprimaient que de la peur. Madame Serpentard ressentait l'excitation de ces femmes autour d'elle et qui, pour certaines, gigotaient contre les fauteuils, stimulées par l'horreur qu'elle allait réaliser. Telle une prédatrice, elle sortit sa baguette magique de sa cape de sorcière, et le bois vibra au creux de de sa main alors qu'elle l'enserrait à s'en faire blanchir les doigts.


 
D'un simple mouvement de la baguette, elle envoya valser Lisa contre le mur, et ces supplications idiotes se turent brusquement puisqu'elle tomba dans l'inconscience sous la force de son sortilège. Emeline Blackwell se sentit puissante. Autour d'elle, des rires discrets se firent entendre, et elle s'approcha de la petite Kelly dont les pleurs étaient très aigus, comme les cris de petits oiseaux. Encore une fois, ce fut un signe de son jeune âge. De ses bras, la mini elfe se protégeait le visage, et était tétanisée sur place. Lentement, elle releva son arme, visa la poitrine tremblante de cet être et lança :


 
- Accio cœur de Kelly.
 
Dans un mouvement complexe de la baguette, un simple sortilège dit blanc utilisé à mauvais escient pouvait faire horriblement mal à autrui. Comme quoi, les « gentils » sorciers nommaient des sortilèges noirs alors que la magie blanche pouvait servir à l'utilisation du Mal. Il n'y avait pas besoin de pratiquer la magie noire pour cette leçon. Bien que plus puissante et attractive, il ne lui fallait que l'organe vital qui en sortit dans un craquement effroyable de la cage thoracique de l'enfant. Les yeux de Kelly s'écarquillèrent de terreur, et sa bouche se paralysa à jamais dans un rictus tordu par la souffrance. Elle tomba sur le sol telle une petite poupée de porcelaine qu'on n'utilisait plus. L'elfe était désormais inerte au milieu de la mare de sang qui avait sinistrement giclée autour d'eux.

 
Pendant ce temps, c'est satisfaite qu'elle réceptionna le petit organe encore chaud au creux de sa main. Il pulsait encore légèrement, certainement sous la force des vaisseaux sanguin qui l'imprégnait toujours. Emeline s'approcha alors lentement de ses héritiers qui, immobilisés, avaient expressément vu toute la scène comme elle le voulait pour sa nouvelle leçon. La lèvre de sa fille était mordue à sang, et elle avait cru entendre un cri de désespoir s'échapper de sa bouche alors qu'elle tuait ce serviteur. Quant à son fils, il regardait dans le vague, l'air malade.

 
-     Maintenant tous les deux, regardez bien ce cœur. Les mages blancs disent que ces petites choses savent nous faire aimer. C'est un leurre. L'Amour n'existe pas, et ne peut que vous affaiblir. Il vous détruit et fait de vous des êtres faibles. Vous m'avez comprise ? Alors la prochaine fois que vous vous laisserez aller à ces élans d'affections, en croyant que cela est une bonne idée, souvenez-vous que vous êtes responsables de la mort de Kelly. Je vous félicite, vous nous avez fait perdre une esclave !

 
Lentement et cruellement, elle enserra ses doigts contre le cœur, et l'écrasa, d'un geste vif et sec. Cela fit jaillir du sang partout autour d'elle. Celui-ci ruissela jusqu'à son visage et ceux de ses enfants qui ne pouvaient toujours pas bouger leurs muscles mais qui, capables de s'exprimer, laissèrent à nouveau échapper des expirations mortifiées entre leurs sanglots. Frottant sa main salie sur sa robe de sorcière, elle ne l'effaça pas d'un récurvite afin de montrer à ses convives que les Serpentard n'hésitaient pas à faire les sales besognes eux-mêmes. Elle utilisa un Finite incantatem sur ses héritiers, et se mit accroupie à leur hauteur. Tremblants de terreur, elle les obligea à la regarder dans ses iris. Et de ses deux mains, elle essuya d'un geste presque tendre les traces de sang sur leurs joues et leurs fronts. Elle en termina en les prenant tous deux plus durement par le menton. La leçon était terminée. Emeline était certaine qu'ils allaient l'emmagasiner très facilement. Car sinon, il y aurait de nouvelles conséquences aux éventuelles protestations.


 
-       Maintenant, c'est vous qui allez donner l'ordre à Lisa de faire disparaître le corps de sa fille et nettoyer toutes ces traces de sang sur le sol qui plus est. Je veux vous voir le dire, même si c'est avec vos mots encore enfantins. Vous allez le faire, et montrer qui vous êtes, sinon la prochaine fois vous aurez directement droit à la séance de torture, et je n'en ai pas forcément envie, est-ce que j'ai été clair ?!


Leurs lèvres tremblèrent dans un premier temps mais ils parlèrent finalement, car ils savaient pertinemment ce qui en suivrait s'ils ne lui répondaient pas et continuaient de faire les faibles.
 
Leur père prendrait la main. Et cela ferait d'autant plus mal.


 -   Oui mé-e, commença d'une voix chancelante Salazar.

- On le fe-ya pu, mé-e, promit et termina Selwina, qui avait définitivement le cœur au bord des lèvres.


Les convives se permirent alors d'y mettre leur grain de sel et félicitèrent Emeline pour son éducation ferme qui apporterait des résultats indéniables sur ses enfants. Cette dernière alla réveiller durement Lisa avec de la magie afin que ses héritiers puissent exécuter ce qu'elle le leur avait ordonné de faire.

Cette elfe de maison, qui laissa échapper un tel cri de douleur via ses cordes vocales en percevant sa petite fille décédée, marquerait à jamais les esprits des jumeaux Serpentard.

 

~*~

 

Anno domini 1011, mai, Poudlard.

 

Assise devant sa coiffeuse et perdue dans le méandre de ses souvenirs, Selwina Serpentard crut pendant un instant percevoir le visage et le sourire machiavélique d'Émeline Serpentard devant le miroir qui lui faisait face. Mais très vite ses yeux bleu foncé, ceux de son géniteur, la ramenèrent petit à petit à la réalité. Elle mit tout de même un temps considérable avant de comprendre que ce que lui renvoyait la vitre n'était autre que son propre reflet. Une pâle copie de sa mère qui avait hérité des yeux de son père. Des iris dont le contour écarlate avait disparu en contrôlant sa Magie avec le temps mais qui réapparaissait vivement en cas d'émotions trop intenses. Telle que la colère. Elle se rendit compte que sa main enserrait avec poigne son peigne et elle le posa sur sa coiffeuse. La lueur écarlate qui venait d'apparaître sembla pulser et s'exprimer au travers de ses globes oculaires sous sa rage. C'était un rappel constant sur le fait qu'elle était toujours une Serpentard. Quoi qu'il arrive.

 

-   Mama !

 

Selwina sortit complètement de ses songes. Alexios, son fils adoptif âgé de presque trois ans et qu'elle élevait depuis un peu plus de deux ans désormais, avait commencé à parler un peu mieux et à l'a nommé « mère ». Ce mot à son égard lui était étrange, voire la rendait anxieuse. Pourtant, elle aimait l'entendre de sa bouche. La jeune femme se rendit compte que celui-ci s'était accroché à sa jambe à l'aide de ses deux petites mains. Et un long frisson remonta le long de sa colonne vertébrale. Pendant un instant, elle se figea avec incertitude. L'enfant marchait encore de manière peu stable sur ses deux jambes. En ce mois de mai, elle ne lui avait laisser qu'un linge propre autour de son sexe, car la chaleur atroce en ce printemps coriace lui donnait très chaud. Elle le trouva alors beau avec sa peau chocolat au lait. Il était adorable. Elle ne regrettait pas d'avoir pris sous son aile l'enfant de cette esclave et sorcière à sa charge. Il était le sien désormais. Que le sien.

 

-   C'est un gos gos ka-lin, Mama ! Tan-ine He-ga et onc' Godic font !

 

Les mains étrangement tremblantes, elle le souleva du sol, et le mit assis face à elle. Il souriait, et posa sa main sur son visage blafard. Lentement, elle contracta ses bras, et l'enlaça maladroitement contre sa poitrine. Elle connaissait ce concept via Robin, et trouvait cela aussi agréable qu'elle ne l'avait expérimenté en cachette étant une enfant. Mais là, c'était son fils, c'est elle qui l'élevait vraiment. Comme une vraie mère. Du moins, elle le supposait.

 

-     Tu ne joues plus avec Pietro, petit serpent ?

 

Pietro était l'elfe d'une fratrie de trois de son espèce qu'Helga avait un jour sauvé d'un marché noir d'animaux fantastiques. Cela faisait un long moment que les cuisines de Poudlard étaient envahies par de nombreux elfes de maisons qui désiraient être à leur service depuis que Pietro, son frère et sa sœur, étaient partis à la recherche de leurs semblables qui pourraient être dans le besoin à la demande d'Helga Poufsouffle.

 

-       Non z'ai dis que ze vou-yait zouer avec twa, tu veux ?

 

Selwina essayait de faire tout, absolument tout, pour ne pas ressembler à ses parents. Pour se faire, elle avait supprimé le vouvoiement de sa bouche depuis peu et se basait étrangement sur le style d'éducation de la plus jeune des Fondatrices. Certes, elle était bien plus stricte que cette dernière, et il y avait toujours ces mauvais revers de la médaille qui n'était jamais très loin car son éducation primaire était ancrée en elle, mais elle avait toujours intérieurement envié la relation que pouvait avoir Helga auprès des enfants. Elle était si maternelle.

 

-    À quoi veux-tu donc jouer Alexios ? s'enquit doucement Selwina en prenant ses petites mains contre les siennes.

-     Caz-caz ! s'exclama-t-il vivement en gloussant de rire. Zi on dit à Robby et Helena y zoueront auzzi al-o tu veux ?

 

Les visages durs et inexpressifs de toutes émotions de ses parents revinrent rapidement devant ses iris bleues et elle imagina leur dégoût, leur déception, et la trahison qu'elle affligeait à son nom de famille. On n'avait cessé de lui répéter que l'Amour n'était qu'un leurre, et rendait faible. Et certes, cela pouvait faire mal. Helga et Rowena avaient été aux premières loges en ce qui concernaient les effets néfastes de l'Amour, mais par Merlin, il pouvait également faire aussi beaucoup de bien. Elle en avait la preuve avec ce tout petit garçon au yeux plus noirs que ceux dont disposait Rowena Serdaigle. Peut-être qu'elle était punie pour ne pas savoir procréer d'elle-même, s'en était presque une certitude pour elle, mais qui sait, était-ce pour se racheter d'une certaine manière en élevant un enfant dans le besoin. Elle sentait via son petit noyau magique et son aura qu'il était un futur sorcier de sang-mêlé qui avait indéniablement hérité des pouvoirs de sa mère biologique. Selwina ferait de son mieux car il aurait des difficultés avec sa couleur de peau métissée au sein de cette société fermée aux différences sans sa protection.

 

-  Est-ce que ramener ce bébé au château était une erreur de ma part, qu'est-ce que j'ai accepté de faire ? Je ne dois pas être mère, c'est du suicide, dangereux ! avait-elle paniquée deux ans auparavant. Helga, il faut lui trouver une famille, faites-le, je ne peux pas... élever un enfant. Je ne peux pas, je suis, mon sang fait de moi un être instable, un mo... avait-elle commencé, en perdant toute sa prestance.

 

-     Vous l'avez ramené parce que vous le vouliez et vous nous avez toujours enviées, Rowena et moi-même, même si vous nous en dites constamment le contraire.  Vous voulez donner ce que vous n'avez pas eu enfant. Selwina, voyons bon... approchez-vous de ce berceau en bois - que vous avez construit de vos mains, je le rappelle ; si cela n'est pas un acte de bonté de votre part, je ne sais pas ce que c'est. Et prenez-le à bras, c'est une expérience que vous méritez de vivre vous aussi. Vous n'êtes pas vos parents, et vous ne lui ferez pas de mal. De plus, je vous interdis d'essayer encore une fois de vous autotraiter de monstre.

 

Son amie lui avait alors mis le bébé de onze mois entre ses bras tremblants de peur. Et lui avait fourré un biberon en bois tourné* dans le creux de sa main. Puis, elle lui avait silencieusement ordonné du regard de le nourrir. Les yeux grands ouverts, l'enfant l'avait curieusement fixé tout en tétant généreusement le lait au sein de sa bouche. Des émotions qu'elle n'avait jamais ressenties l'avaient accaparée au sein de sa poitrine. Son cœur noirci pouvait ressentir de tels sentiments. Ses parents s'étaient trompés, car cela faisait du bien. Et les rendait plus fort. Aimer était une belle chose qu'elle appréciait de plus en plus expérimenter auprès des siens.

 

-   Je suppose que je peux faire une partie de cache-cache avec toi, je n'ai aucun cours à préparer pour mes élèves demain. Qu'Agathe te fasse faire une longue sieste l'après-midi n'arrange pas les choses. Le couvre-feu est arrivé, tant mieux, nous ne croiseront que peu d'élèves. Ta mère a tout même une réputation de professeur stricte à tenir. Après, il sera grand temps de se coucher mon petit Alexios.

 

Agathe était l'une leurs servantes - qu'ils traitaient toujours avec respect car Helga aurait de toute façon leurs têtes si ce n'était pas le cas. Tout le monde n'était pas riche comme eux, disait-elle. Il fut un temps, celle-ci fut au service de Rowena, jeune fille. Cette dernière avait décidé de les aider d'aussi loin qu'elle s'en souvenait. La jeune Cracmolle les assistait toujours de bon cœur quand ils donnaient tous cours ou étaient à l'extérieur du château. Oui, Selwina avait du respect pour celle-ci en particulier. Alexios était encore trop petit pour avoir un précepteur, et c'était à chaque fois vers cette servante précisément qu'elle désirait en confier la garde.

 

Alexios tapa gaiement dans ses petites mains et lui plaqua un bisou baveux sur le visage. Par-dessus l'épaule de son fils, Selwina vit son reflet ainsi que celui du petit garçon qui était assis sur ses genoux, positionné face à elle. On ne percevait donc que son dos, et un sourire vint s'étaler à la commissure de ses lèvres. Car oui, elle voyait le visage de sa génitrice face à elle, et peut-être que sa mère et son père avaient gagné avec Salazar. Son jumeau pour qui le simple fait d'y penser lui procurait encore une atroce douleur au sein de son cœur. Mais pour sa personne, ils n'avaient pas réussi à faire d'elle ce qu'ils voulaient qu'elle soit. Un monstre sans cœur. Elle espérait qu'ils se retournaient dans leur tombe à ce moment précis.

 

Son reflet n'était qu'une pâle copie de ses parents, et plus particulièrement physiquement, celui de sa mère. Ses iris bleues n'étaient plus constamment entourées d'un cercle écarlate depuis de nombreuses années, et n'apparaissait qu'en cas d'émotions instables. Ses iris autrefois si froides, si semblables à celles de son père, exprimaient de la douceur et de la chaleur. Selwina Serpentard n'était plus insensible aux sentiments. Son regard n'était lui aussi définitivement plus qu'une infime copie de celui de son géniteur.

 

Le reflet dans le miroir lui montrait désormais le visage d'une femme qui avait fait de son mieux pour changer en domptant des cellules magiques noires qui, pourtant, pourraient la faire sombrer à tout moment. Mais elle avait réussi. J'espère que vous êtes en Enfer, songea-t-elle vivement dans un coin de son esprit. Je serais cent fois celle que vous n'étiez pas pour Salazar et moi-même, mère. Je n'aurais jamais pensé cela, mais les Gryffondor et les Poufsouffle ont été ma famille plus que vous ne l'avez jamais été...

Elle fit alors un intense câlin à son fils et sourit narquoisement au visage que lui renvoyait la vitre. Le sien. Car Selwina imagina la mine mortifiée de sa mère face à ce geste et cette vision qui lui aurait donné un arrêt cardiaque.

 

Mère, père, vous avez échoué car je suis une puissante sorcière certes, mais je suis aussi un professeur, une amie, une tante, et maintenant une mère.

Je ne suis pas devenue un monstre.

 

 

Extrait du journal intime de Selwina Serpentard.

 

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