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Il s’était surpris et écœuré lui-même quand Dumbledore lui avait demandé une adresse pour le nouveau quartier général de l’Ordre. Les mots « 12 square Grimmaurd » avaient franchi ses lèvres sans qu’il puisse les retenir. Il savait que sa situation était compliquée, il ne s’attendait pourtant pas à ce que la seule aide qu’il puisse apporter aux membres de l’ordre était cette adresse.
Pendant quelques instants, il y avait vu de la défiance envers ceux qui avaient toujours été dans l’autre camp, sans trop s’impliquer. Ses parents. Sous la pression et la bêtise, son jeune frère Regulus s’était enrôlé et il était mort.
Même les souvenirs de leurs jeux avaient déserté la maison ou quand ils apparaissaient à Sirius, ils étaient glacés et tranchaient indubitablement avec son présent. Il n’y avait plus de souvenir à se remémorer. Juste l’obscurité et le caractère moribond d’une maison vide.
Cela faisait un peu plus d’un mois qu’il était de retour et que la mort s’était plus installée en lui ici que dans sa cellule à Azkaban. Ce n’était pas seulement le fait que les souvenirs y avaient la même saveur, c’était de voir cette maison décrépie et ce vieil elfe de maison qui grommelait sans arrêt et se plaignait de ce qu’était devenue la noble demeure des Black.
Il avait cru qu’Harry viendrait vite le rejoindre. Hélas, Dumbledore avait d’autres plans. Le recrutement et la réorganisation de l’ordre passaient avant tout. Sirius avait assisté à toutes les réunions, à chaque fois plus amer que lors de la précédente. Il ne pouvait rien faire. Il ne pouvait pas sortir, il ne pouvait pas aider. Même sous sa forme d’animagus. Dumbledore craignait que quelqu’un le soupçonne. Pettigrew leur avait sûrement tout dit.
Comme si cela ne suffisait pas, Dumbledore avait interdit à tout le monde d’écrire à Harry. Son excuse était le risque de trop en dire.
Quand le moment viendrait, le filleul de Sirius les rejoindrait ici. Le moment mit du temps à venir. La patience n’avait jamais été un des points forts de Sirius même si certains pensaient qu’il avait eu le temps de la travailler en prison.
Pendant un mois, l’horizon s’était éclairci. Brièvement. Les enfants avaient amené de la vie avec eux. Fred et George se chargeaient de l’ambiance. Ils expérimentaient leurs inventions et parfois Sirius était mis à contribution. Cela lui rappelait les mauvais coups qu’il faisait avec James… Presqu’aussitôt leurs expériences réalisées, le coutelas de la nostalgie et de la tristesse saignait Sirius. A mort.
Remus lui lançait un regard plein de compassion. Ah, Remus, heureusement qu’il y avait Remus… Mais le lycanthrope lui rappelait les deux grands absents. Surtout James, son frère de cœur. Sirius voulait toujours venger la mort de ses amis mais il ne pouvait pas sortir. Remus le pouvait.
Sirius demanda plusieurs fois à Dumbledore de le laisser sortir. Si Remus était avec lui, il resterait « sage », il ferait attention. Mais même son ami ne croyait pas en cette possibilité, et Sirius non plus à vrai dire. Remus n’avait pas été capable de le raisonner lorsqu’il était préfet, il n’en serait pas plus capable maintenant. Pas après ce que Sirius avait traversé ses treize dernières années.
Même lorsque Sirius regardait Harry, il se sentait triste. Il pensait qu’il aurait pu empêcher tout cela d’arriver. Il aurait dû rester le gardien du secret de James et Lily. Ainsi Peter ne les aurait pas trahis. Et ils seraient vivants.
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