Samedi, 01 novembre 1997 :
Avons reçu un hibou de Maman au courrier de ce matin. Papa et Percy ont passé la nuit au Ministère mais sont sains et saufs. Elle nous recommandait de bien suivre les consignes de sécurité et de veiller à ce qu'Harry en fasse autant. Dommage qu'elle ait oublié de nous envoyer une camisole de force !!
Les sorties à Pré-au-Lard, les matches de Quidditch et les promenades dans le Parc, sont suspendus jusqu'à nouvel ordre.
Kat Luna et moi avons essayé de remonter le moral de Nico. Ses parents se sont jusqu'à maintenant abstenus de prendre parti. Mais, au vu des événements, il a peur qu'ils se rallient à Vous-Savez-Qui.
Dimanche, 02 novembre 1997 :
13h : Ai reçu petit mot : "RV annulé"
Ai renvoyé : "RV dans une heure"
17h : Il s'est finalement pointé, avec 1/4 d'heure de retard, le visage fermé. J'avais eu le temps d'aviser un vague placard et de faire un peu de place. Je l'y ai entraîné, l'ai poussé vers une caisse, me suis installée sur ses genoux et l'ai serré fort contre moi, sans un mot.
Au bout d'un moment, il a murmuré :
"C'est commencé"
Il n'y avait rien à répondre à cela, j'ai continué à le serrer contre moi en silence.
"Je ne vais pas y arriver.
- Ce sera dur, mais tu ne serais pas présenté comme l'égal du Seigneur des ténèbres dans la prophétie si tu n'avais aucune chance" ai-je murmuré.
Il retourna un moment cette idée dans sa tête.
"Je me sens tellement... désarmé.
- Tu serais déjà mort si tu l'étais vraiment."
Il s'est borné à secouer la tête. Finalement, il a dit :
"Il faut que j'y aille ! Hermione va ameuter tout le château si elle se rend compte que personne ne sait où je suis."
Il m'a aidé à tout remettre en place puis nous revînmes lentement vers notre tour. Au moment où je le quittais pour aller à la bibliothèque, il me serra contre lui et murmura : "Merci". Puis, il partit.
Lundi, 03 novembre 1997
Ai rencontré Malefoy cet après midi dans un couloir. Lui ai trouvé mauvaise mine. Il doit vraiment être malade. Bien fait, qu'il crève !!!
Mardi, 04 novembre 1997
Le petit déjeuner est devenu lugubre. Tout le monde attend avec angoisse l'arrivée de la Gazette. . Les parents de Susan sont venus la voir. Ils ont refusé qu'elle aille à l'enterrement de sa tante, préférant qu'elle reste en sécurité dans l'école.
Mercredi, 05 novembre 1997
Ai eu une discussion avec Neville. L'évasion en masse a fait remonter de mauvais souvenirs. Il vit très mal le fait que les Lestrange soient en liberté depuis 2 ans déjà. Ai tenté de lui remonter le moral.
J'espère qu'une fille finira par se rendre compte quels trésors ce grand dadais cache sous sa maladresse. Il mérite vraiment d'avoir quelqu'un qui le soutienne et lui donne confiance en lui.
Jeudi, 06 novembre 1997
Ron est venu me voir. Il s'inquiète beaucoup pour Harry qui est très tendu en ce moment et qui fait des cauchemars toutes les nuits. Il me demande si je ne peux rien faire.
JE REVE OU IL ME JETTE DANS LES BRAS DE SON MEILLEUR AMI !!!
Faut savoir. Un jour il saute au plafond car je lui tiens la main, et trois mois plus tard il me demande de coucher avec !!!
Pour qui me prend-il ?
Agacée, je lui rétorqué qu'Harry n'avais toujours pas remarqué que j'existais, et qu'alors je ne pouvais rien faire pour lui.
Je préfère garder Ron en dehors de tout ça. Cela dit, il a raison sur le fond. Qu'est ce que je pourrais faire pour tirer Harry de son marasme ?
Vendredi, 07 novembre 1997 :
Humeur morose. Même pas envie de pourrir la vie de Rogue
Dimanche, 09 novembre 1997
Harry a trouvé un local un peu plus grand et un peu plus confortable pour nos rencontres. Une ancienne réserve vraisemblablement aménagée par des anciens élèves pour se saouler la gueule, si j'en juge par le nombre de bouteilles vides qu'Harry a repoussées derrière le canapé poussiéreux.
Je lui ai demandé si Dumbledore lui avait donné des nouvelles officieuses. Mais, notre directeur n'a fait que de rares apparitions au château, laissant à la sous-directrice le soin de mettre en œuvre les nouvelles consignes de sécurité.
"Heureusement que nous ne somme pas consignés dans nos salles communes le week-end, ai-je remarqué.
- D'après Hermione, c'est à l'étude", a-t-il répondu sombrement.
Je suis atterrée.
"De toute façon, j'ai toujours ma cape", a-t-il poursuivi.
C'est ça, il croit que je vais l'encourager à disparaître dans la nature ! Mais quand grandira-t-il ?
Il m'a à peine embrassée, et encore, de façon distraite. C'est vrai qu'il va pas bien. S'il ne s'était pas donné la peine de trouver un local correct pour me voir, j'aurais été tentée de penser qu'il ne tenait plus du tout à nos rencontres hebdomadaires.
Allez Ginny, te décourage pas. Une salle tranquille, un canapé, une fille sublime, tu devrais bien finir par lui redonner goût à la vie !
Mardi, 11 novembre 1997 :
Je viens d'avoir la peur de ma vie !!
Oppressée par l'atmosphère pesante de la salle commune, j'ai été prendre l'air en haut de la tour d'astronomie, seul moyen de respirer vu que les balades dans le parc sont interdites.
J'ai eu la mauvaise surprise de voir que Malefoy avait eu la même idée que moi. J'étais en train d'hésiter sur une autre destination, quand j'ai trouvé son attitude vraiment bizarre. Au lieu d'admirer la vue, il regardait le sol, trente mètres plus bas. Bon, il espionne, je me suis dit. Puis j'ai vu qu'il levait la jambe, comme pour escalader le parapet.
Sans réfléchir - ouais, comme d'hab - je me suis avancée et je lui ai dit :
"Ça ne sert à rien, tu va te retrouver à flotter dans le vide jusqu'à ce qu'un professeur vienne te délivrer".
Il a sursauté, s'est rapidement repris et a répondu de sa voix traînante :
"Mais qu'est-ce que tu crois Weasley, je ne suis pas assez maladroit pour tomber ? Tu dois me confondre avec l'autre balafré qui ne perd jamais une occasion de se donner en spectacle !
- Je n'ai jamais pensé que tu étais maladroit, j'ai répliqué en le regardant droit dans les yeux
- C'est une déclaration ? Tu t'es lassée de courir après le chéri de ces dames ? Tu cherches un homme, un vrai ?"
Il a regardé mon décolleté avec insistance pour ne laisser aucun doute sur la signification de ses propos.
"Oh, je vois, j'ai répondu. T'es tout seul depuis que tes deux petits copains t'ont laissé tomber. T'es en plein chagrin d'amour en somme !"
Ses yeux ont flamboyé de colère
"C'est moi qui laisse tomber !" a-t-il martelé.
J'ai ouvert de grands yeux.
"C'est une confession ?"
Il était blanc de rage maintenant. Il s'est rapidement avancé vers moi, a empoigné le col de ma robe, m'a plaqué contre le mur et a laissé échapper entre ses dents :
"Tu ne devrais pas faire la maligne quand ton grand héros est pas là pour te défendre. Il pourrait t'arriver des bricoles.
- Tu viens de me faire comprendre que tu ne mangeais pas de ce pain là, j'ai répliqué, décidée à ne pas me laisser impressionner par ce petit con.
- Je pourrais faire une exception pour te donner une petite leçon".
Et il s'est collé à moi, sa bouche tout contre la mienne. J'ai commencé à paniquer. C'est vrai que je pouvais crier, sans que personne ne m'entende. Ce salaud pouvait tout à fait me...
J'ai tenté le tout pour le tout :
"N'oublies pas que j'ai été élevée dans une porcherie" j'ai dit d'une voix un peu trop tremblante, faisant allusion aux gracieuses remarques dont il m'avait affublée les années précédentes.
- T'as raison. En plus t'es sûrement pas un bon coup."
Il a reculé en me repoussant durement. Ma tête a heurté le mur et je n'ai pu retenir une grimace de douleur.
" De toute façon, je ne m'intéresse pas aux miettes dédaignées par Potter !"
Il est passé devant moi et s'est engouffré dans l'escalier.
Je me suis laissée glisser contre le mur, les jambes coupées, la tête bourdonnante, au bord de la nausée. Je ne sais pas le temps qu'il m'a fallu pour reprendre mes esprits et trouver la force et le courage de revenir vers ma tour.
Je suis moulue, je réfléchirai à tout cela demain.
Mercredi, 12 novembre 1997
Décidément, y'a un truc qui ne colle pas avec Malefoy :
1- Malefoy songeait à se suicider alors que son père vient d'être libéré.
2- Il m'a dit "c'est moi qui laisse tomber" quand je lui ai parlé de ses petits copains.
Il couchait quand même pas avec Crabbe et Goyle!! Beurk, quelle vision d'horreur ! C'est à vomir !
Alors qu'a-t-il voulu dire ? Et d'ailleurs, pourquoi il a subitement cessé de se balader avec ses deux chiens-chiens sur les talons?
3- Il a évoqué 4 fois Harry.
Il fait une fixation sur lui ou quoi ? Re-beurk
Résolutions :
- Penser à dire à Harry de ne pas aller se balader tout seul en haut de la tour d'astronomie.
- Retirer "Coucher avec Malefoy" de ma liste de résolutions.
- Demander à Hermione s'il existe un sort pour rendre impuissants les violeurs potentiels. On ne sait jamais.
Jeudi, 13 novembre 1997.
10h : Je ne sais pas à qui parler de tout cela. Hermione me conseillera de me plaindre auprès de McGonagall, Ron et Harry iront massacrer Malefoy. Kat, Luna, Nico ?
Ouais, Nico, bonne idée.
22h : Bof, pas si bonne idée que cela après tout !
Ai tout raconté à Nico. Il m'a fixée un bon moment sans rien dire avant de m'engueuler comme du poisson pourri. J'avais été parfaitement IN-CONS-CIEN-TE.
Ne JAMAIS provoquer un type qui vous agresse quand on se trouve seule avec lui dans un endroit isolé. D'après lui, j'avais été à deux doigts de passer à la casserole.
"Malefoy, avec moi, pas de danger voyons !
- Tu ne connais rien à la psychologie du violeur, il a répliqué.
- Parce que toi tu connais, très intéressant comme scoop.
- Virginia, - c'est la première fois qu'il m'appelait par mon prénom entier - tu sous-estimes complètement le besoin de souiller ou de détruire qui peut saisir un homme dans certaines conditions. Notamment quand il est sous pression. S'il était vraiment sur le point de se suicider, il aurait pu faire n'importe quoi !"
C'est qu'il était vraiment en train de me faire peur cet idiot !!
"Oui, bon, je suis toujours pure et immaculée. Alors, tu penses quoi de ce qu'il était en train de faire et de ce qu'il m'a dit ?"
Il m'a lancé un drôle de regard.
"Je ne sais pas trop. L'atmosphère est assez spéciale en ce moment à Serpentard. Certains sont contents parce que leurs parents ou amis ont été délivrés, d'autres ont la trouille. En plus, comme on est sur le territoire de Dumbledore, il y a une certaine méfiance. L'ambiance est vraiment détestable.
- Une ambiance Serpentard en somme, j'ai trouvé malin de répondre.
- Serpentard ne veut pas dire mangemort ou ordure ! Et tu te goures si tu crois qu'aucun de tes précieux Gryffondors n'est attiré par le Lord Noir" il a crié, me faisant sursauter.
Merde !!! Lui aussi est sous pression. Je me demandais si j'avais bien fait d'aller le trouver, finalement.
"Désolée, j'ai dit au bout d'un petit moment.
- C'est moi qui m'excuse, il a répondu d'un ton bourru. j'aurais pas dû crier.
- C'est rien. C'est vrai que certains Gryffondors sont attirés par... Voldemort ?
- Leurs parents du moins" il a répondu, grimaçant à l'évocation du nom maudit.
J'avais de nouveau la nausée.
"Mais c'est bizarre ces incessantes insinuations sur Potter, continua-t-il. Il y a quelques années, il nous a interdit de prononcer son nom chez les Serpentards."
Je le fixais les yeux ronds.
"Tu plaisantes ! C'est comme s'il le mettait sur le même pied que Vol... Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom."
Nico me regarda à son tour :
"je n'avais jamais vu les choses sous cet angle. Mais tu as tout à fait raison."
Je me sentis mal à l'aise. J'étais un peu trop près de révéler la Prophétie. Je tentais de plaisanter :
"Si je n'étais pas une Weasley, je croirais que je lui ai tapé dans l'œil et qu'il est jaloux d'Harry.
- Pourquoi, tu sors enfin avec Potter ?"
Et merde ! Je ne dis que des conneries aujourd'hui.
"Je suis toujours pure et immaculée, je te rappelle !"
J'ai prétexté un devoir à terminer pour m'éclipser. Le problème, c'est que je ne suis toujours pas plus avancée au sujet de Malefoy.
Vendredi 14 novembre 1997
Ai croisé Malefoy dans les couloirs. Il m'a jeté un regard noir. Il reprend du poil de la bête apparemment.
Samedi 15 novembre 1997
Samedi presque normal dans la salle commune. J'ai l'impression que, bercés par la routine de l'école, nous avons tendance à oublier ce qui se passe dehors. Si je n'étais pas aussi préoccupée par Harry et la responsabilité qu'il doit supporter, je serais comme les autres je pense.
Et merde !! J'ai dû inconsciemment fixer Harry en réfléchissant à tout ça. J'entends Sophia et Arthémis ricaner dans mon dos. Putain !!! Au prochain cours d'Astronomie, je les balance de la tour. Elles auront bonne mine, suspendues comme gousses d'ail à mi-chemin du sol. Et si je leur envoyais Malefoy pour faire bonne mesure ? Elles seront contentes d'avoir un homme, un vrai !!
Dimanche 16 novembre 1997 :
Harry en meilleure forme aujourd'hui. A semblé prendre conscience des potentialités du canapé. Heureusement, il a pas trop insisté quand même. Vu mes souvenirs de l'autre jour, j'étais pas d'humeur.
"A partir de la semaine prochaine, on pourrait continuer à visiter le château, j'ai suggéré.
- Comme tu veux ma belle ! On peut commencer tout de suite si tu le souhaites.
- Non, il est trop tard. La semaine prochaine, ça ira."
Il a pris une position plus verticale et m'a demandé si ça allait. Il m'avait trouvé petite mine cette semaine. Il est trop mignon !!! Il a remarqué que je n'étais pas dans mon assiette. JE L'AI-MEUH !!!
Malgré cela j'ai menti et j'ai dit que j'avais juste eu un petit passage à vide, mais que maintenant ça allait mieux. Je me suis sentie coupable en disant cela. J'étais en train de faire exactement ce que je lui reprochais tellement l'été dernier.
Mais d'un autre côté, si je dis la vérité, il va y avoir un meurtre.
Lundi, 17 novembre 1997 :
Toujours la routine. Ces dindes de Sophia et Arthy passent leur temps à discuter devant moi de la meilleure façon de séduire "le Survivant". J'y avais pas trop fait attention jusqu'à ce que je saisisse les mots "Saint Valentin", "Nain chantant" et "Crapaud frais du matin".
PUTAIN !!! ELLES SE FOUTENT DE MA GUEULE CES DEUX POUFFIASSES !!!
Bon, c'est sûr, vu que j'ai passé le dimanche après-midi à me faire bécoter par le Survivant sur un canapé poussiéreux, leurs petites insinuations fielleuses ne me font ni chaud ni froid.
Dois-je pour autant laisser passer ? Ne dit-on pas "C'est l'intention qui compte" ?
ELLES VONT SOUFFRIR CES FACES DE RAIE !!!
Mardi 18 novembre 1997 :
N'envisageant pas dans les jours qui viennent de me faire coller en Potions, j'ai envoyé un hibou aux jumeaux à Londres en leur demandant un assortiment spécial pour débiles-mal-lunées-catégorie-femelles-en-chaleur.
Jeudi 20 novembre 1997 :
Le jumeaux ont été à la hauteur. J'ai reçu une grosse boite bourrée de flacons contenant des poudres et des pilules. Les notices sont plutôt bien faites, avec des photos animées en couleur.
J'ai concocté un petit mélange du tonnerre, et y ai ajouté ma poudre rouge, que j'avais oublié d'essayer sur Ron.
Il faut se garder quelques petites surprises dans la vie.
Vendredi 21 novembre 1997 :
MA-GNI-FI-QUE !!! !!!
HOUAAAAAAHOUAAAAAHOUAAAAA !!!!!!!!!!!
J'ai profité de la légère bousculade habituelle au moment d'entrer dans la Grande Salle à midi pour envoyer un sort de Lacet-Défait à Harry (c'est un prêté pour un rendu de toute façon). Puis, je me suis dépêchée de me placer en face des deux dindes jacassantes. Comme prévu, elles se sont tournées en gloussant vers la porte quand Harry a fait son entrée, bon dernier. Tout était en place. Je n'ai eu aucun mal à glisser discrètement les boulettes que j'avais préparées dans leur verre. J'ai terminé mon geste de façon naturelle en me saisissant de la carafe d'eau. Vers le milieu du repas, elles ont enfin bu, à une minute d'intervalle environ.
Ce fut Arthémis qui fut la première touchée : une barbichette lui poussa soudainement, ses oreilles s'allongèrent, et deux petites cornes apparurent sur le sommet de son crâne. Un duvet blanc recouvrit ses joues. Voulant sans doute demander pourquoi toute la tablée la regardait fixement, elle ouvrit la bouche, découvrant de larges dents d'un jaune sale et laissa échapper un bêlement sonore, qui alerta les autres tables.
Pour couronner le tout, ses yeux devinrent aussi rouges que ceux de notre goule quand elle se risque à sortir de jour de son placard.
Sophia eu tout juste le temps de pousser un gémissement horrifié avant de se transformer à son tour. Les changements furent semblables, sauf qu'elle évoquait plus une vache qu'une chèvre (mais avec les même yeux rouges). Ses meuglements accentuèrent encore la ressemblance. Cette fois, toute la grande Salle admirait mon chef-d'œuvre, certains carrément debout sur leur chaise. Les rires n'arrivaient pas à couvrir leurs plaintes pitoyables.
Soudain, McGonagall se matérialisa devant notre table et tenta de persuader nos bêtes de foire de terminer leur cirque à l'infirmerie. Elle les y accompagna, foudroyant au passage Ron et Harry du regard. Ils avaient manifestement remplacé les jumeaux en première ligne de ses soupçons. Ron, comprenant soudain que l'avenir ne se présentait pas très bien pour lui (effet secondaire imprévu mais parfaitement plaisant), me jeta un regard furibond. Je haussais les épaules, comme si je n'y étais pour rien. Quant à Harry, il riait trop pour s'apercevoir de quoi que ce soit.
Mhaaaa, ce que je me sens bien ce soir !!!
Samedi 22 novembre 1997 :
Toute l'école ne parle que de ça. C'est si bon de voir son talent reconnu.
Ai envoyé un mot de remerciement aux jumeaux.
Dimanche 23 novembre 1997 :
Aujourd'hui, Harry m'a emmené dans une salle dont le plancher est tellement élastique qu'il est impossible de marcher, on ne peut que sauter. On s'est amusés comme des petits fous. Mais j'ai bien remarqué que ce pervers profitait du fait que ma robe se retroussait sur mes jambes pour se rincer l'œil. Bien sûr, il avait prévu le coup et mis un pantalon. Quand nous nous sommes finalement allongés sur le sol, il m'a saisie dans ses bras et nous a fait rouler comme des fous tout autour de la pièce. Je n'arrive pas à croire que tout le château ne nous a pas entendu rire et hurler comme des malades.
Une fois que nous eûmes repris notre souffle, Harry me demanda ce que m'avaient fait ces "pauvres filles". Je niai farouchement comprendre quoi que ce soit à ses insinuations. Mais il m'a chatouillé jusqu'à que j'avoue ma culpabilité. Il m'a demandé de nouveau pourquoi, mais je me suis borné à répondre que c'était "des histoires de filles qui ne l'intéresseraient pas". Il a éclaté de rire, et j'ai ri avec lui, heureuse de le voir de si bonne humeur.
Nous nous sommes embrassés longuement ensuite et je me sentais si bien, si détendue, que je le laissai aller beaucoup plus loin que la dernière fois. Il eut cependant la délicatesse de ne pas pousser trop avant son succès. Ce fut le corps brûlant et la tête légère que nous revînmes lentement vers la salle commune.
Mardi, 25 novembre 1997 :
C'est drôle, l'atmosphère est plutôt bonne depuis quelques jours. J'ai l'impression que la petite scène de vendredi a fait du bien à tout le monde. Je pense que je mériterais bien de me voir attribuer quelques points. J'hésite quand même à le demander à McGonagall.
Moi, c'est plutôt dimanche qui m'a fait du bien. Je suis d'excellente humeur depuis deux jours. Harry aussi visiblement. Il est actuellement en train de plaisanter bruyamment avec ceux de son année, dans un coin de la salle commune.
Jeudi, 27 novembre 1997 :
On s'est payé une bonne tranche de rigolade avec Kat, Luna et Nico. Quoique je me demande si la gaieté de Nico n'était pas un peu factice.
Vendredi 28 novembre 1997 :
Ai cru comprendre qu'Harry et Malefoy se sont méchamment accrochés ce matin. Je commence à me demander si je ne me suis pas fait des idées à propos de Malefoy.
Dimanche 30 novembre 1997 :
Sommes allés voir une petite volière où évoluaient des oiseaux-bijoux. C'étaient de vrais objets d'art sertis de pierres semi-précieuses et garnis de vraies plumes. Ils avaient été enchantés pour avoir le comportement de vrais volatiles (l'odeur et la saleté en moins). Harry pense qu'un professeur d'enchantement a passé l'année sur ce projet avec ses élèves. En tout cas, le résultat est tout simplement magnifique et c'était un spectacle merveilleux tant pour les yeux que pour les oreilles car chaque oiseau pépiait à sa manière.
Nous nous sommes ensuite rendus dans notre petit local pour flirter confortablement. Une surprise m'attendait. Harry était manifestement passé dans la semaine pour faire un peu de ménage et revoir la décoration. Quand je me suis tourné vers lui pour le remercier, il était tout gêné, presque honteux d'être pris en flagrant délit de délicatesse.
C'était trop mimi. JE L'AIME JE L'AIME JE L'AIME
Il a bien sûr profité de mes bonnes dispositions pour prendre certaines libertés. Mais je mentirais en prétendant que je n'ai pas aimé ça.
J'ai l'impression qu'il a profité de son nettoyage de printemps pour élargir le canapé.