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Dimanche, 01 février 1998
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Après notre séance de Duel et le déjeuner, j'ai pris une douche et je me suis habillée avec grand soin, sous l'oeil goguenard de Kat. Sans écouter mes dénégations embarrassées, elle m'a appliqué un sort de contraception valable 24 heures et s'est assurée que je saurai le refaire. Cela ne m'a pas été difficile car Maman me l'avait déjà montré. Nous sommes ensuite descendues dans la salle commune où Harry était, pour changer, entouré d'un groupe d'importuns.
Vers 15 heures, Hermione, assise à ses côtés, lui a demandé distinctement où il en était de ses devoirs d'Enchantement, de Potions et de Métamorphose.
"Pas encore eu le temps, a-t-il répondu brièvement
- Mais c'est pas vrai Harry ! s'est écriée Hermione d'une voix perçante. On a deux rouleaux à remplir pour chacune de ces matières ! Tu en as au moins jusqu'à l'heure du dîner."
Harry a jeté un regard nerveux à la pendule.
"Ecoute, tu ne peux pas travailler correctement ici, ni à la bibliothèque d'ailleurs", a-t-elle ajouté faisant allusion au fait que toute l'école se jetait sur lui dès qu'il y mettait les pieds. "Viens avec moi, on va demander au professeur McGonagall de nous trouver une classe."
Elle s'est levée, a empoigné ses affaires sous le regard paniqué d'Harry. Mais il a fini par réaliser que travailler au calme, même sous la férule d'Hermione, était quand même préférable à la situation présente s'il voulait réellement avancer dans ses devoirs. Il a donc rassemblé ses affaires pendant qu'Hermione demandait :
"Tu viens, Ron ?
- Mais j'ai fini mes devoirs, moi" a répliqué mon frère, peu disposé à quitter la jolie 5ème année qu'il aidait à rédiger un tract.
Avec un regard qui en disait long sur un règlement de comptes ultérieur, Hermione a rejoint Harry qui l'attendait patiemment devant la porte. J'échangeai un regard entendu avec Kat. Jusque là, le plan avait parfaitement bien fonctionné.
Nous laissâmes passer quelques minutes avant de quitter à notre tour la salle commune, dans l'indifférence générale. Alors que nous marchions dans les couloirs, je sentis la panique me submerger. J'avais un trac monstrueux. J'avais presque envie de prendre mes jambes à mon cou et de me perdre dans les dédales du château.
Et s'il n'avait plus envie, et s'il me trouvait trop dévergondée, et s'il me laissait tomber après, et si j'avais trop mal et finalement ne pouvais pas...
"Ne prend pas cet air de martyre qui marche au supplice", me souffla la voix amusée de Kat.
Elle a ajouté avec un petit sourire nostalgique :
"C'est normal d'être morte de trouille. Mais tu verras, c'est formidable !"
Je lui adressai un sourire tremblant alors que nous nous séparions. Elle alla retrouver Madame Pince et moi ce brave Basil.
Je ne vis pas Harry tout d'abord car il était sous sa cape, mais très vite sa tête apparut. Il m'adressa un sourire lumineux :
"Je n'arrivais pas à le croire quand Hermione a sorti ma cape de son sac et m'a dit d'aller te retrouver !"
Il me serra passionnément dans ses bras. A ce moment, tous mes doutes s'envolèrent. Il était celui que j'attendais et je désirais lui donner tout ce qu'une femme peut offrir à l'homme qu'elle aime.
Je lui rendis son sourire et dis :
"Viens. Aujourd'hui, c'est moi qui t'emmène quelque part. Remets ton capuchon, on ne sait jamais."
Je l'entraînai dans les couloirs. J'entendis une exclamation quand nous arrivâmes devant la tapisserie représentant Barnabas le Follet.
"Ne me dit pas que tu veux des cours supplémentaires de Duel ! Sa voix était presque indignée, tandis que sa tête réapparaissait.
"Mhmmm, non. Je pensais à une autre sorte de corps à corps", répliquais-je, m'efforçant de ne pas lui montrer à quel point j'étais intimidée.
Il me regarda fixement, espérant avoir bien compris, mais n'osant le formuler de peur de se tromper. Je lui fis un clin d'oeil :
"Allez, essaie d'imaginer ce que tu aimerais faire avec moi. Mais je te préviens, s'il y a des chaînes et des fouets, je n'entre pas !"
Il éclata de rire et ferma les yeux. J'en fis autant de mon côté, nous imaginant allongés sur un grand lit blanc, en train de nous embrasser. Alors que des réminiscences de la nuit ayant suivi le Bal envahissait ma mémoire, j'ouvris les yeux. La porte était bien apparue sur la muraille qui faisait face à la tapisserie. J'y posai la main. Celle d'Harry vint se placer sur la mienne. A son souffle court et ses yeux brillants, je compris qu'il pensait exactement à la même chose que moi.
Nous souriant, nous poussâmes doucement le battant et découvrîmes une grande chambre aux couleurs chaudes. Un feu flambait joyeusement dans une belle cheminée, devant laquelle se trouvaient deux larges fauteuils, posés sur un grand tapis moelleux. Un grand lit blanc à baldaquin trônait au centre de la pièce, exactement comme celui que je venais d'imaginer. Sur la courtepointe immaculée, se trouvait une charmante nuisette transparente.
Je m'avançai et l'élevai à hauteur de mes yeux :
"Charmante attention", lançais-je en direction de mon compagnon.
Il rougit un peu et dit :
"Hum, oui. Mais tout le monde sait que les garçons ont des pensées beaucoup moins élevées que les filles." Il jeta alors un coup d'oeil éloquent vers une petite bibliothèque qui se dressait à côté de la cheminée. Je suivis son regard, et restais perplexe. J'étais bien persuadée de n'y être pour rien.
Mais très vite Harry s'avança vers moi, et j'oubliai tout ce qui n'était pas sa bouche brûlante et ses caresses enivrantes.
***
Nous revînmes doucement à la réalité, blottis sous la couette duveteuse, savourant l'exquise sensation de sentir la douceur de nos corps nus et de respirer la chaleur de l'autre. Il me caressa doucement les cheveux tandis que j'enfouissais ma figure dans son cou.
"Merci", souffla-t-il simplement.
Incapable de parler, je me contentai de sourire et de le serrer davantage contre moi. Très vite, sa respiration devint profonde et il sombra dans le sommeil.
HE ! HE ! C'est donc vrai que les garçons ont tendance à s'endormir "après".
Je me glissai doucement hors du lit et, avisant une porte entrouverte, je découvris une luxueuse salle de bain, dotée d’une grande baignoire, à laquelle on accédait par une volée de marches. Après un bon bain, j’ai revêtu un des deux peignoirs mis à ma disposition, et suis revenue dans la chambre. Harry dormait toujours. Je contemplai un instant son visage détendu, son torse musclé et sa peau dont j'avais éprouvé la douceur si peu de temps auparavant. J'eus soudain une envie folle de le couvrir de baisers. Mais je me retins. Il ne s'était pas ménagé le matin même en Duel et le pauvre avait bien besoin de ces quelques instants de repos.
Je décidai d'en profiter pour explorer la bibliothèque. WHOUAH... c’était des livres très... explicites, photos animées à l’appui, qui exposaient les différentes manières de faire... ce que nous venions de faire. Les joues brûlantes, je me suis confortablement installée dans un des deux fauteuils et j’ai entrepris de combler les lacunes déplorables de mon éducation.
"Que fais-tu ? a demandé la voix d'Harry une demi-heure plus tard
- Je m'instruis", j'ai répondu en le rejoignant, mon manuel à la main.
Il m'a regardé d'un air perplexe.
"Monsieur Potter, ai-je continué en imitant la voix de McGonagall, pour la semaine prochaine, vous me rédigerez deux rouleaux exposant 10 manières différentes de donner du plaisir à une jeune fille. Commentez et comparez."
Je pensais qu'il allait éclater de rire, mais c'est d'une voix inquiète et l'air paniqué qu'il m'a répondu :
"J'ai... je m'y suis mal pris ?"
Rhoo, il est trop mignon !!
Je le pris dans mes bras et lui assurai que cela avait été merveilleux. Je ne mentais pas. Même si l'extase n'avait pas été au rendez-vous, je ne m'étais jamais sentie aussi heureuse et aussi comblée.
"Pour moi aussi c'était merveilleux", il a murmuré.
Je lui montrai mon livre. Pendant qu'il ouvrait de grands yeux, j'ai glissé :
"Je viens de lire des choses... il semble que nous ayons affaire à une matière très complexe..."
Curieux, il se plongea attentivement dans le premier chapitre et, avec un zèle qui aurait ravi nos professeurs, se porta très vite volontaire pour une nouvelle séance de travaux pratiques.
Je lui fis ensuite visiter la salle de bain puis nous avons constaté qu'il était largement temps de faire une réapparition publique. Après nous être soigneusement inspectés - cheveux secs, vêtements convenablement remis - nous avons quitté la Salle sur Demande. Harry a remis sa cape pour rejoindre Hermione, tandis que je me dépêchai de retrouver Kat.
"Alors ? elle a demandé.
- Alors quoi ?
- C'était bien ?
- Oui, oui" j'ai répondu d'un air désinvolte.
Elle a éclaté de rire.
"Gin, si tu gardes cet air béat, toute l'école va comprendre."
J'essayai de prendre un air plus sévère, mais j'avais du mal à ne pas sourire comme une idiote.
Elle a levé les yeux au ciel et m'a entraînée dans la Grande Salle.
Quand Harry a fait son entrée pour dîner accompagné d'Hermione, je ne pus m'empêcher de lui jeter un coup d'œil. Lui aussi paraissait extraordinairement joyeux pour quelqu'un qui venait de passer les quatre heures précédentes à bûcher sous la surveillance pointilleuse de notre brillante préfète en chef. Je me suis rapidement absorbée dans la contemplation de mon assiette, pour ne pas risquer de croiser son regard. A mes côtés, Kat m'a adressé un petit sifflement admiratif, me faisant virer rouge tomate. C'est malin !
Je vais me coucher. Je suis toute courbatue.
Lundi, 02 février 1998
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Je plane complètement. Même Rogue n'a pas réussi à me faire perdre ma bonne humeur. Ce n'est pas faute d'avoir essayé.
Nico m'a jeté un regard pénétrant. Puis il a secoué la tête d'un air écoeuré, l'air de dire "Tu ne m'as pas écouté !"
MERDE !!! Ca se voit tant que ça ?
Mardi, 03 février 1998
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La vie est belle !!
Jeudi, 05 février 1998
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Deux nouveaux attentats ce matin dans la Gazette. Tous les regards se sont tournés vers Harry. Il s'est posément levé, et nous l'avons tous imité pour scander avec lui "NON A VOLDEMORT" à trois reprises.
L'impact du drame est beaucoup moins fort que la première fois. On s'habitue.
Dimanche, 08 février 1998
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A quinze heures précises, Hermione s'est levée et a décrété "qu'il était temps d'y aller". Harry ne se l'est pas fait dire deux fois et a filé, ventre à terre, vers la sortie.
"Tu oublies tes plumes, Harry" a imperturbablement fait remarquer Hermione.
Je dus étouffer un éclat de rire dans mon manuel d'Arithmancie sous le regard faussement sévère de Kat.
J'ai directement filé à la Salle sur Demande. Harry m'avait attendu pour y rentrer, et c'est les yeux dans les yeux et mains jointes que nous avons poussé la porte.
La chambre était toujours la même. Nous avons profité du lit, fait d'heureuses trouvailles dans la bibliothèque et chahuté joyeusement dans la salle de bain.
Lundi, 09 février 1998 :
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Ce matin Dumbledore a annoncé au petit déjeuner que désormais nos parents pourraient venir nous voir le dimanche après-midi. A la joie qui m'a envahie, j'ai compris combien ma famille me manquait et à quel point je me faisais du souci pour eux. Ron aussi était ravi. Harry paraissait heureux pour nous. Mais bien sûr, il ne devait pas tenir à avoir des visites de sa famille. Quoique, peut-être, le professeur Lupin pourrait profiter de l'occasion pour venir le voir. Je me promis de mettre un mot à Maman à ce sujet. Ce serait une heureuse surprise pour Harry.
Mardi, 10 février 1998
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Ce midi, au beau milieu du déjeuner, des cris horrifiés se sont élevés à notre table. J'ai levé les yeux et je me suis rendue compte que mes voisins étaient couverts de pustules bleues. Un coup d'oeil vers mes mains m'a confirmé que je n'étais pas épargnée. Très vite, des gloussements et des rires se sont fait entendre, venant des tables voisines. Toute la Grande Salle se payait notre tête.
Ces pustules me rappelaient quelque chose. Mais oui !! J'en avais vu la description sur les prospectus que les jumeaux m'avaient demandé de diffuser. Cela m'a rendu ma bonne humeur. Je me suis levée, me suis tournée vers l'assistance et ai crié : "Les Sorciers Facétieux vous remercient de votre fidélité !".
Apparemment, cela n'amusait pas plus que ça les Gryffondors.
"Allez ! je leur ai dit. Vous connaissez les jumeaux. Leurs blagues ne sont jamais méchantes. Dans quelques minutes, tout aura disparu."
Soulagés à l'idée de ne pas se balader toute l'après-midi ainsi défigurés, les visages ont commencé à se détendre. Puis Ron a éclaté de rire, bientôt suivi par tous les 7ème année qui avaient eu l'occasion de fréquenter mes frères et appréciaient leur caractère burlesque. Finalement, toute la table s'est détendue et nous avons commencé à échanger des plaisanteries avec les autres maisons qui continuaient à rire de nous, mais plus gentiment, constatant que nous faisions contre mauvaise fortune bon coeur.
Au bout d'un quart d'heure, nos pustules ont éclaté, délivrant une poudre bleue dont nous nous sommes retrouvés couverts. Mais nous nous sommes vite rendus compte, que cette poudre avait un excellent goût de confiture à la myrtille, et nous avons à notre tour charrié les autres sur ce qu'ils perdaient.
Bref, tout le monde était d'excellente humeur quand les cours ont repris.
Il faudra que je pense à féliciter Harry sur la pertinence de ses placements financiers.
Mercredi, 11 février 1998
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Dans trois jours c'est la Saint Valentin !! Mais qu'est ce que je vais envoyer à Harry. Je lui offrirais bien un vêtement, mais j'ai plus d'argent, j'ai tout dépensé à Noël. Je le savais, j'aurais pas dû faire de cadeau à Ron !!!!
Bon, c'est trop tard maintenant. Il me reste plus qu'à fabriquer quelque chose moi-même. Lui écrire un poème ? Ah non !! Je suis trop nulle. J'ai pas envie de me ridiculiser de nouveau. Une lettre enchantée ? Oui, mais il ne faut pas que ce soit trop voyant non plus !!
Je sais, je vais lui envoyer une lettre dont le papier présente des motifs enchantés. Et comme texte, je vais recopier un vrai poème. Je vais demander à Hermione où est la section poésie à la bibliothèque.
***
Hermione a fait mieux, elle m'a passé un recueil de poésie moldue. Il y a vraiment des textes superbes. Si j'y avais pensé en première année, j'aurais évité une humiliation publique ! Cela ne va pas être facile de choisir.
Jeudi, 12 février 1998
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Décidément, Malefoy... m'intrigue.
Nous nous sommes retrouvés en retenue. J'avais juste traité Arthémis de croisement entre une vipère et un basilic en Herbologie, mardi dernier. Faut dire que cette gourde m'avait demandé si celui auquel je rêvais un sourire débile sur les lèvres et les yeux dans le vague n'était pas un brun aux yeux verts.
Oui ! Et alors ? Pas besoin de le clamer haut et fort dans la classe !
Malheureusement, le professeur Chourave a entendu ma réponse et j'ai été collée. Grrr. En plus je me retrouvais avec ce pervers de Malefoy. Re Grrr
Nous fûmes confiés à Rusard qui nous donna un sac avec plusieurs centaines de plumes de toutes sortes, que nous devions ranger par famille et par taille dans des casiers. Il nous laissa et nous travaillâmes rageusement, chacun de notre côté, dans un silence maussade. Au bout d'une heure cependant, Malefoy attaqua :
"Alors, vous vous êtes pas encore lassés de votre ridicule mouvement de gamins ?
- Tu pourras répéter aux petits copains de ton père qu'ils ne nous font pas peur du tout" j'ai répondu sèchement.
Il devint rouge de colère et massacra d'un mouvement convulsif la plume qu'il tenait à la main.
"Tu ne sais pas de quoi tu parles ! Aucun de vous ne sait de quoi il parle ! cria-t-il 'C'est ce que nous pouvons faire, c'est ce que nous voulons faire et c'est ce que nous allons faire', continua-t-il en reproduisant exactement les intonations d'Harry. Comme si c'était si facile ! Tu crois qu'on résiste comme ça à un Doloris ou à un Impérium.
- Harry l'a fait !
- Ouais, mais un jour, il va essayer une fois de trop ! Il a intérêt à ne pas se balader seul dans les couloirs ton petit copain, ni à sortir de l'école sans être très protégé. Ce n'est qu'un cadavre en sursis !"
Je m'apprêtais à lui répondre qu'il semblait bien renseigné, mais je me rappelai ce que m'avait dit Nico sur les limites à ne pas dépasser quand on se retrouve isolée avec un apprenti psychopathe.
Je me contentai donc de serrer les dents et de me remettre au travail. Aucun de nous ne dit un mot pendant les deux heures suivantes.
J'eus donc le temps de réfléchir et réalisai quelque chose de bizarre. Malefoy avait imité Harry à la perfection quand il l'avait cité. Il n'avait donc pas lu cette phrase dans la Gazette ou sur les tableaux d'affichage. Non, il avait trouvé le moyen de venir écouter le discours d'Harry. Pourquoi s'était-il infligé un tel supplice alors que cela devait le rendre malade de voir Harry mis en vedette ? Nous ne faisions pas mystère de nos idées. Quel secret espérait-il surprendre ?
Et puis ses allusions sur les dangers qui guettaient Harry... menace ou avertissement ?
Fallait-il qu'Hermione l'accompagne jusqu'à notre lieu de rendez-vous ? Non, il avait sa cape d'invisibilité après tout. Mais je devrais peut-être lui conseiller de prendre sa fameuse carte pour bien vérifier que personne de suspect ne traîne dans les parages.
Mais bon sang, il joue à quoi ce Serpentard ? Qu'est ce qui lui prend depuis le début de l'année à la fin ?
Ras le bol, je vais me coucher.
Vendredi, 13 février 1998 :
*****
Ai dit à Hermione de dire à Harry de vérifier ses arrières avec sa carte du Maraudeur. Elle a eu l'air de penser que c'était une excellente idée. Pour ma part, nous avons convenu que je quitterai la salle commune une heure avant Harry, pour la bibliothèque. Notre disparition simultanée sera donc moins visible, et cela libérera Kat qui viendra cependant me récupérer "après", à la bibliothèque, pour que je réapparaisse publiquement à ses côtés.
***
Ca y est. Ma lettre de Saint-Valentin est terminée. J'ai finalement choisi un poème qui parlait de roses, en souvenir de celles qu'Harry avait amenées dans notre local le soir du bal. Elles embaumaient tellement, que maintenant leur parfum me rappelle irrésistiblement ce formidable et délicieux moment où nous avons été si près de devenir amants. En plus, c'est une femme qui a écrit le texte, je le trouve donc plus adapté que d'autres. Cela donne :
J'ai voulu ce matin te rapporter des roses;
Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les noeuds trop serrés n'ont pu les contenir.
Les noeuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s'en sont toutes allées
Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir;
La vague en a paru rouge et comme enflammée.
Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée...
Respires-en sur moi l'odorant souvenir.
Demain...
C'est moi qui ai rajouté "Demain" car cette année, la Saint-Valentin tombe un samedi.
J'ai utilisé un pétale de rose séché (rapporté en souvenir de la soirée du bal) pour enchanter mon parchemin. Il est légèrement rosé, et sur la face écrite, apparaissent en filigrane des roses perpétuellement en train d'éclore. Ca fait super !!!
Samedi, 14 février 1998 :
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Ce matin, il y a une certaine animation dans la Grande Salle. En me rendant discrètement à la volière une demi-heure avant de descendre déjeuner, j'ai découvert comme les autres, une charmante attention de notre directeur. Des tourterelles ont été mises à notre disposition pour envoyer nos petits mots. A l'heure du courrier, il y en a pas mal qui ont les yeux en l'air. Mais d'autres se cachent dans leur bol, regrettant peut-être l'audace de leur envoi. Je remarque que Goeffrey Hooper me couve des yeux. J'ai un mauvais pressentiment, là !
Ca y est, elles arrivent. Je jette un œil discret vers Harry. Non, mais dites-moi que je rêve ! Il y a au moins vingt colombes qui volettent autour de lui ! Rhaa ! Y'a des baffes qui se perdent, j'vous jure !
Mais je n'ai pas le temps d'inventer les supplices je voudrais infliger aux admiratrices de mon Valentin, car je suis à mon tour assaillie par les volatiles. Ok, il y en a moins, seulement une dizaine, mais de quoi faire réfléchir Monsieur Sex Symbol, quand même. Non mais des fois !!!
J'examine mon butin ! Je repère tout de suite l'écriture d'Harry. Ouf, il n'a pas oublié (il avait pas intérêt d'ailleurs). Je garde sa missive pour la bonne bouche (on ne sait jamais, s'il me regarde, je vais le faire poireauter un peu), et commence par ouvrir les autres lettres.
Oh, c'est adorable, Neville m'a écrit pour me remercier de son bonheur actuel. Lui, au moins, c'est pas un ingrat. J'ai une lettre de Nico aussi ! Oh non ! Il a osé ! Il m'envoie un texte égrillard en précisant à la fin que je suis "assez grande pour cela maintenant". Le rouge aux joues, j'éclate de rire (j'espère que tu es en train de m'observer Potter !). Colin m'envoie un mot gentil... on s'est toujours bien entendus tous les deux. Je lève la tête pour lui adresser un sourire. Oups ! Goeffrey fait la gueule. D'accord, d'accord, j'ouvre ton courrier mon vieux. Oh la la ! C'est touchant... mais désolée, t'es pas mon type. Pour être équitable (et noyer le poisson quand je regarderai Harry tout à l'heure), je lui adresse un sourire éblouissant. De confusion, il plonge dans son assiette. C'est ça, restes-y. J'ouvre rapidement le reste de mon courrier. Ho ho ! Mais je fais des ravages chez les Poufsouffles et les Serdaigles aussi !
Il me reste maintenant la seule lettre qui compte. Me retenant de regarder vers son expéditeur, je l'ouvre lentement.
Un parfum de rose monte vers moi. Lui aussi a choisi un poème moldu. Je me rappelle l'avoir lu dans le livre d'Hermione.
Mignonne, allons voir si la rose
Qui se matin avait déclose
Sa robe pourpre au soleil,
N'a point perdu cette vêprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil
Demain...
J'ai du mal à m'empêcher de pleurer. Lui aussi s'est souvenu... Je ferme les yeux et m'interdis de le regarder. Si je le fais, tout le monde va savoir. Mon coeur bat à grands coups. Tout mon corps en résonne. C'est possible d'aimer autant ? Savais-je seulement ce qu'aimer voulait dire ? Je comprends maintenant que l'on puisse mourir de joie.
Je réalise alors que jusqu'à maintenant, je n'étais pas sûre qu'il m'aimait vraiment. Il n'avait pas caché au début qu'il acceptait de sortir avec moi uniquement parce que je l'attirais physiquement et qu'il avait besoin d'aide. Je le faisais rire, et son séjour au Terrier nous avait donné suffisamment d'intimité pour qu'il se laisse aller avec moi. De quoi bâtir une solide amitié, quoi !
Mais une simple amitié pourrait-elle lui donner autant de sensibilité ? Lui permettrait-elle de me faire toujours des cadeaux qui répondent si exactement aux miens. Non, il m'aime, je le sais, j'en suis sûre !
La main de Kat sur mon épaule me fait revenir au monde réel. Il est temps de se lever. Le cours de Duel va bientôt commencer. Déjà ? Mais oui, tout le monde se dirige vers la sortie. J'abandonne sans regret mon petit déjeuner à peine entamé. Ma meilleure amie m'entraîne vers un coin sombre du hall d'entrée. "Alors ?" me demande-t-elle. Je lui tends la lettre d'Harry. Pas besoin d'explication, elle a vu la mienne avant que j'aille la poster.
Elle me sourit.
"Tu as de la chance, tu sais", elle a fait remarquer.
Oui, je sais.
"Et toi ?", je demande, essayant de ne pas paraître égoïste.
Elle me montre tout un paquet de lettres en faisant la moue.
"Rien d'intéressant ! ", bougonne-t-elle.
Je sais que je devrais en être désolée pour elle, mais je suis trop heureuse pour cela. Elle ne semble d'ailleurs pas en être trop affectée, et me demande qui sont mes autres correspondants. Je lui montre les envois de Neville et Nico. Elle est attendrie par celle du Gryffondor et carrément morte de rire quand elle lit ce que m'a dédié notre ami Serpentard.
- "Il me manque" soupire-t-elle.
Je ne réponds pas. Nous en avons déjà discuté la veille. Nous nous demandions si nous devions profiter de l'occasion pour lui envoyer un message, mais la prudence l'a emporté. Nous ne voulons pas qu'il ait d'ennuis à cause de nous.
"Tu as vu, continue Kat, Hermione a reçu trois lettres. Ton frère avait l'air de vouloir bouffer toutes crues deux des colombes."
Non j'ai rien vu, mais ça ne m'étonne pas. Remercie-moi Grand frère, si je n'étais pas intervenue, ta Belle n'aurait pas pris d'initiatives et tu ne lui aurais rien envoyé aujourd'hui. Tu t'en mordrais les doigts et tu raserais tout le monde en prétendant que la Saint-Valentin c'est que pour les débiles.
"Et comment a réagi Hermione ? j'ai demandé.
"Oh, tu sais comment elle est ! Elle les a lues toutes les trois, les a tranquillement repliées et glissées dans son journal.
J'éclate de rire. Elle a vraiment fait des progrès. Ron doit être fou à l'heure qu'il est ! Enfin, ils régleront ça dans un "endroit discret" je suppose.
Les portes de la Grande Salle se sont rouvertes. Le cours commence. Je remarque alors que les binômes ne se font pas comme à l'ordinaire. Normalement, nous choisissons d'instinct un adversaire à notre taille et de notre sexe. Les professeurs ont beau nous dire que c'est une erreur, nous avons du mal à nous défaire de cette fâcheuse habitude.
Or aujourd'hui, ce sont majoritairement des couples mixtes qui se sont formés. Les adversaires se jaugent intensément, mais je doute que ce soit pour mesurer les forces et les faiblesses de l'autre. Je vois Goeffrey qui s'élance vers moi. Sauve qui peut... Je me tourne vers Kat, mais un de ses admirateurs a été plus rapide que moi. Je jette un regard désespéré à la ronde. Sophia est encore seule. Suis-je assez désespérée pour lui proposer de travailler avec moi ? Oui ! Je me précipite vers elle. Heureusement, elle est trop surprise par ma proposition pour refuser. Sauvée !!!
***
J'ai eu un doute quand même et ce soir, je suis allée demander à Hermione si elle n'avait pas donné un petit coup de main à Harry. Elle a commencé par nier, mais elle ment très mal et moi je voulais vraiment savoir. Elle a fini par m'expliquer qu'Harry voulait m'envoyer un mot de sa composition, mais il avait eu peur de se ridiculiser alors il lui avait demandé son avis. Vu la tête qu'elle avait faite en voyant sa prose, il a tout de suite déchiré son parchemin. Comme il avait l'air tout déconfit, elle lui avait donné l'idée de recopier un poème et lui avait prêté son recueil. Et quand je suis venue à mon tour lui demander où trouver un livre de poésie, elle n'avait pas résisté, et m'avait procuré le même.
"J'ai pas fait de gaffe, j'espère ! Il a choisi un texte correct ?"
- Oui, oui, c'était absolument parfait. T'es sûre que c'est lui qui a choisi ?
- En tout cas c'est pas moi. Et si c'était bien, ce n'est sûrement pas Ron !
- Pourquoi ? C'est pas bien ce qu'il t'a envoyé ?"
Elle s'est mise à rire.
"Disons qu'à ce point, ça en devient touchant. Mais au moins je suis sûre qu'il l'a fait tout seul ! Te vexes pas Ginny, mais vous êtes pas très doués pour composer des poèmes dans votre famille !
- L'important c'est d'en être conscient, j'ai rétorqué. Et tes autres admirateurs ?
- Et bien, il y avait une lettre d'Harry pour me remercier de mon aide... je peux te la montrer si tu veux !
- Non, non, je vous fais confiance. Mais il paraît que mon cher frère n'a pas apprécié !
- Pas trop non, a répliqué Hermione, une lueur espiègle au fond des yeux. Tu crois qu'Harry a fait exprès ? a-t-elle soudain réalisé.
- C'est pas impossible ! Il fait de drôles de blagues parfois", j'ai répondu avec une petite grimace.
Elle m'a regardé l'air sceptique.
"J'avais jamais remarqué ce genre d'humour chez lui !
- Ca s'est développé dernièrement, j'ai soupiré en pensant à son attitude quand il était au Terrier. Et ta troisième lettre ?
- Ca a l'air plus sérieux. Justement, je voulais te demander. Comment je suis censée réagir ?"
Pourquoi elle me demande ça à moi ? Je songeai à Michael Corner, et soudain me sentis un peu moins fière. J'avais peut-être été un peu fort avec lui cet été !
"Réponds que tu le remercies pour sa lettre et que tu le considères comme un ami, répondis-je hypocritement.
- Oui, tu as raison. Au fait, je crois qu'Harry t'a réservé une petite surprise pour demain. Je l'ai pas aidé, hein ! Je lui ai juste donné quelques conseils techniques.
- Une surprise ? C'est quoi ?
- Il ne m'a pas dit. J'ai bien une petite idée, mais... une surprise est une surprise !"
Et pour être sûre que je ne lui en ferais pas dire plus, elle s'est échappée et est allée rejoindre les garçons.
Ah, j'ai hâte d'être à demain !!!!
Dimanche, 15 février 1998 :
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Je suis partie dès 14h pour la Bibliothèque. Mais impossible d'attendre 15h, j'étais trop impatiente. Je suis donc arrivée avec un quart d'heure d'avance à la Salle sur Demande. Il était déjà là ! Il m'attendait, nonchalamment adossé à la porte. Je me suis jetée dans ses bras. Il m'a embrassée doucement, puis on s'est regardé un moment. Ses yeux brillaient de mille feux. Oui ! Mon poème lui avait plu.
Il m'a demandé de fermer les yeux et m'a guidée dans la chambre. C'était magnifique !! Il y avait des roses partout : en brassées sur le sol, disposées en bouquets sur les meubles, jonchant le lit de pétales. Je ne sais pas si c'est lui qui avait décidé de la disposition ou s'il avait utilisé la magie de la salle pour créer cet enchantement, mais en tout cas c'était féerique. Le parfum des fleurs flottait dans l'air, subtil, juste assez léger pour ne pas être entêtant.
Je me suis tournée vers Harry et bientôt nous nous sommes laissés aller sur le lit. Mais cette fois c'était différent. Lors de nos précédentes rencontres, nous nous étions concentrés sur la découverte de nos corps, apprenant ensemble à les apprivoiser et à découvrir les délices qu'ils recelaient. Nos gestes étaient donc attentifs, hésitants, maladroits parfois.
Mais aujourd'hui, c'était au niveau de nos âmes et de nos cœurs que nous voulions communiquer, et nos gestes s'en ressentaient. Il ne m'a pas dit qu'il m'aimait, mais je ne m'inquiète pas pour cela. Je sais que les garçons ont beaucoup de mal à prononcer ces mots. Cependant chacune de ses caresses me le prouvait et je me suis sentie comblée.
Ce fut bouleversant, magnifique, et ce soir, j'ai l'impression que je suis trop petite pour contenir mon immense bonheur.
Mardi, 17 février 1998
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Ai reçu une lettre de maman. Me demande d'être bien prudente et bien sage.
Si tu savais Maman...
Cela faisait longtemps qu'elle ne m'avait pas écrit. Il faut dire qu'entre prendre soin de Papa et le travail qu'elle fait pour l'Ordre, elle n'a pas trop de temps à elle. Depuis l'année dernière, elle s'occupe du nouveau siège de l'Ordre. Je n'y suis jamais allé et n'ai aucune idée de son emplacement. Quand mes parents en parlent, ils disent "le Siège" C'est une sorte de maison où les membres de l'Ordre peuvent passer manger et dormir quand ils en éprouvent le besoin. Maman s'occupe de l'intendance et de la surveillance des elfes de maison, recrutés à Poudlard et parfaitement dévoués à Dumbledore. C'est assez prenant car les arrivées et les départs se succèdent de façon rapide.
Elle avait arrêté cet été pour nous accueillir moi et Ron.
Et Harry. On peut peut-être considérer ça comme un boulot pour l'Ordre aussi.
Jeudi, 19 février 1998 :
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J'ai le coeur gros ce soir.
J'allais dans la Grande Salle accompagnée de Kat pour le petit déjeuner, quand, en traversant le hall d'entrée, j'y ai avisé Harry, Ron et Hermione. Harry étreignait d'une main l'épaule de Ron et de l'autre tenait la Gazette. J'ai eu l'impression qu'un gouffre s'ouvrait sous mes pieds. Mon mauvais pressentiment s'est accentué quand Harry m'a aperçue et m'a fait signe de m'approcher, l'air grave.
Ron m'a vue à son tour. Il s'est avancé vers moi et m'a dit d'une voix que je ne lui connaissais pas :
"Papa et Maman vont bien mais le Terrier est complètement détruit".
Il m'a prise dans ses bras et j'y ai longuement pleuré, terrifiée à l'idée d'avoir été si près de perdre mes deux parents. Je l'entendais grommeler, mais ce n'est que lorsque mes sanglots se sont espacés, que j'ai compris qu'il répétait en boucle :
"Nous sommes en colère. Pas apeurés, en colère !!!"
Cela m'a fait un bien fou.
J'ai reculé et j'ai vu que nos amis étaient toujours là, le visage navré.
"L'important est que tout le monde aille bien, a tenté Hermione.
- Oui", j'ai répondu, la gorge trop serrée pour en prononcer davantage.
Elle m'a étreint à son tour, puis ce fut Kat et enfin Harry. Il m'a bercée un long moment. Heureusement le hall était vide, et Ron trop occupé à se faire consoler par Hermione pour se rendre compte de quoi que ce soit.
Finalement, Anastasia est arrivée. C'est notre nouvelle chouette, Errol nous ayant quitté de sa belle mort à un âge avancé. C'était une lettre de Maman. Elle confirmait qu'elle et Papa allaient bien. Ils avaient eu beaucoup de chance. Au moment où les mangemorts sont arrivés, Papa parlait avec un membre du ministère par l'intermédiaire de la cheminée. Du coup une dizaine d'Aurors et Percy se sont transplanés immédiatement, mettant les criminels en fuite. Malheureusement, ces derniers ont réussi à jeter un sort de démolition sur le Terrier avant de partir. Papa et elle ont trouvé à se loger, mais Maman ne voulait pas nous dire où, pour des raisons de sécurité.
Je réalisai alors l'étendue de notre perte. Tous nos souvenirs sont en miettes.
J'ai passé le reste de la journée au radar. Beaucoup d'élèves sont venus me dire un petit mot gentil. Nico m'a ignorée en Potions, mais il avait déposé un mot sous le portrait de Basil.
Je viens de réaliser que le seul témoignage qui me reste du Terrier est le récit de cet été dans ce journal.
Dimanche, 22 février 1998 :
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J'ai passé l'après-midi accrochée à Harry comme à une bouée de sauvetage.
Je lui ai raconté mon enfance.
Nos sorties en famille, nos habitudes, nos rites, nos fêtes d'anniversaire, le chaos que nous causaient la plupart du temps les jumeaux. Mes disputes avec mes frères mais aussi le nombre incroyable de fois où ils m'ont consolée et fait rire quand les choses n'allaient pas comme je voulais. Nos fous rires, nos secrets, nos alliances. Je les aime tous tellement. Même Ron finalement. Ils sont parfois stupides et agaçants mais ils n'ont jamais laissé quelqu'un me faire du mal. Je n'étais pas consciente d'avoir autant de bons souvenirs avec eux. Penser que les murs témoins de toutes ces petites choses qui ont construit ma vie sont irrémédiablement détruits me laisse un terrible sentiment de vulnérabilité.
Harry a été extraordinairement tendre et affectueux, compréhensif. Je me sens beaucoup mieux ce soir.
Mercredi, 25 février 1998
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Kat, Luna, Neville et moi avons passé un peu de temps ensemble. On a beaucoup ri. J'ai constaté avec étonnement que Neville avait beaucoup d'humour. Je savais déjà qu'il était gentil, loyal et courageux à sa manière. Mais drôle !
Finalement, c'était pas facile d'être dans la même classe qu'Harry Potter. Même sans le faire exprès, le Survivant a un peu écrasé les autres.
Pour Ron aussi cela avait été dur. Même s'il aimait beaucoup Harry, il en avait longtemps été jaloux. Ce n'est que récemment qu'il s'était rendu compte qu'il y avait quand même pas mal d'avantages à n'être qu'un Weasley.
Neville passe pas mal de temps avec les Serdaigles maintenant. Même s'il n'est pas très brillant, il a su se faire apprécier pour son bon coeur et sa gentillesse rêveuse.
Nous n'avons pas pour autant oublié Nico. Nous nous faisons du souci pour lui. Ca doit être atroce d'être ainsi isolé et surveillé, voire pire. Mais que pouvons nous donc faire pour lui ?
Samedi, 28 février 1998 :
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Papa et Maman passeront nous voir demain ! Oh, j'en suis si heureuse.
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Le poème que recopie Ginny s'appelle Les roses de Saadi et a été composé par Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859). Tout le monde a reconnu le poète Ronsard (1524-1585) dans le choix d'Harry. Je suis bien consciente qu'il est parfaitement improbable que deux étudiants britanniques choisissent des textes français pour se déclarer leur flamme. Malheureusement, j'ai de profondes lacunes en littérature anglaise, et j'ai donc fait au plus simple. Les puristes imagineront que nos deux tourtereaux ont fait leur choix parmi des oeuvres anglo-saxonnes.