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News

Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


145e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 145e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 14 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
À très bientôt !


 


De L'équipe des nuits le 12/06/2024 12:33


Maintenance des serveurs


Attention, deux interventions techniques prévues par notre hébergeur peuvent impacter votre utilisation de nos sites les 28 mai et 4 juin, de 20h à minuit ! Pas d'inquiétudes à avoir si vous remarquez des coupures ponctuelles sur ces plages horaires, promis ce ne sont pas de vilains gremlins qui grignotent nos câbles ;)

De Conseil d'Administration le 26/05/2024 18:10


Liens sacrés par Ivichki SyrVikan

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Imprimante
Table des matières

- Taille du texte +

-Georges et Fred Weasley !

Les deux hommes sursautent et Georges manque de lâcher l'épais couvercle de verre de la bonbonnière de cocktail qu’il a soulevé.

 -Je vous jure que, si vous intoxiquez les invités, je vous pends par les pieds à un des arbres du jardin !

Il y a une seconde de latence immobile pendant laquelle je les vois se demander si le jeu en vaut la chandelle, puis, ils reposent le couvercle et referment la boîte orange qu’ils tiennent à la main. Fred me fait ensuite un très large sourire et ils quittent tous deux la tonnelle fleurie d’un pas amusé. 

Les deux jumeaux sont presque semblables avec leur pantalon de soirée noir et leur chemise blanche sur laquelle pend un nœud papillon défait. Mais l’oreille manquante de Georges et les yeux d’un bleu perçant de Fred les distinguent désormais définitivement. 

Avec un soupir, je sors à mon tour de sous les larges tentures blanches parées de fleurs orangées qui ont été installées dans le jardin du Terrier et qui forment une vaste tonnelle. Lorsque le soleil glisse sur mon visage, je ne peux m'empêcher de lever le nez pour espérer attraper une brise fraîche, mais en vain. Depuis quelques jours, le temps est orageux malgré un soleil bien présent et de larges nuages commencent peu à peu à s’amonceler au-dessus de nous, sans vouloir se décider à s’ouvrir.

Dans cet air immobile qui m’entoure, j’entends des bruits de vaisselles et des cris enjoués passer les murs de la très haute maison des Weasley. Ceux-ci font écho à la fébrilité de chacun et tentent d’assaillir mon esprit cotonneux, bien loin de toutes ces considérations. 

En tournant la tête vers l’horizon, mon regard passe, sans les voir, sur les dizaines de tables et fauteuils installées un peu partout dans le jardin, et s'arrête sur le gros chêne solitaire trônant un peu plus loin. Celui-ci ploie sous les centaines de rubans colorés qui s’agitent mollement dans l’air étouffant. Heureusement que j’avais demandé quelque chose de sobre…

 

-Ma future belle-sœur est-elle prête ? 

Je l’ai entendu, mais ne tourne pas tête. Je lève cependant les yeux vers les fins nuages d’orage qui se colorent peu à peu de rose et de gris perle, et qui donnent au ciel cette teinte si particulière. 

-Si j’ai le droit de me marier en jean, alors on peut dire que oui.

Je tourne finalement le regard vers Charlie et remarque qu’il a, lui aussi, revêtu une chemise et un pantalon à pince comme ses jeunes frères.

-Et puis quoi encore ? s’exclame-t-il lorsque nos yeux se croisent. C’est à cause de vous deux si je dois quitter mon short et mon tee-shirt, alors il n’est pas question que je sois le seul à faire des efforts !

Je ris et m’avance pour caresser le petit animal qui est roulé en boule sur son épaule. Lors du premier repas officiel chez les Weasley, j’ai enfin pu rencontrer le dernier des frères que je ne connaissais pas. Charlie et moi avons alors eu un tel coup de foudre amical, que nous avons passé la soirée à discuter voyage au détriment des autres membres de la famille qui ne s’en sont pas formalisé. Avec le temps, c’est devenu un plaisir de se retrouver aux repas de famille quand il revient de ses voyages pour le travail.

-Bill m’a proposé de parier sur le temps qu’il leur faudrait pour mettre le feu à la baraque, continue-t-il en tournant la tête vers la haute bâtisse.

Je suis son regard et vois Fred et Georges en train d’entasser des boîtes, plus ou moins longues, contre un des murs et en semblant débattre sur la meilleure façon de les agencer.

-Bah, ce n’est pas tous les jours qu’on trouve une bonne raison pour faire sauter toute sa réserve de feux d'artifice en même temps, je lui réponds en enfonçant mes mains dans mes poches arrières. 

-Et toi, tu ne devrais pas y aller ? me demande Charlie en notant mon air un peu absent. J’ai croisé ma mère et elle semblait te chercher partout. 

-Je vois, dis-je en soupirant. Tu es, en réalité, un de ses agent infiltré qui tente de me faire rentrer dans la maison en m’amadouant. Mais ça ne marchera pas comme ça, Charlie Weasley !

-Que tu crois ! Je côtoie des dragons plus réticents que toi, tu sais ?

-Je côtoie ton frère.

-Ok, un point chacun.

Nous échangeons un sourire et j’accepte tout de même de le suivre jusqu'à l'entrée du Terrier où une activité fébrile m’accueille et me ballotte, jusqu’à me faire entrer à coup de talon dans une des chambres aménagée pour l’occasion. Un silence d’une qualité particulière m’accueille, uniquement troublé par le souffle à peine perceptible d’une brise bienvenue qui glisse sur le parquet mat de la pièce et joue avec les draps blancs du grand lit.

Tout en inspirant cet air chaud et orageux, je m’avance jusqu'au centre de la pièce et regarde le doux vêtement s’agitant gentiment sur son cintre. Celui-ci a été accroché à la porte d’une haute armoire de bois sombre et supporte une longue robe rose pâle. La mousseline de coton de cette dernière est de superbe qualité et comporte un dos nu, recouvert d’une broderie compliquée venant d’Italie. 

Un sourire passe la barrière de mes lèvres, en même temps que je fais glisser les vêtements que je porte sur le sol frais. Pour l’occasion, je ne voulais pas d’une grosse meringue blanche pleine de froufrou qui allait me donner chaud en cette saison de plein été. C’est pourquoi, j’ai réussi à négocier cette tenue toute simple, comportant un simple col bateau qui met mes épaules en valeur. Comme c’est l'été, elle ne possède pas de manches et le tissu de faible épaisseur a un tombé fluide qui glisse sur mes hanches fines jusqu'à mes chevilles. 

J’accroche les deux petits boutons de tissus dans le bas de mon dos, lorsque j’entends quelqu'un toquer.

-Heu… Entrez ?

La porte s’ouvre et Hermione passe la tête par l'entrebâillement.

-Je suis envoyée par Molly. Elle veut que je vienne voir si tu as besoin d’aide.

Je souris à la jeune femme, que je connais désormais bien, et fais un grand geste pour désigner ma tenue.

-Je suis prête, regarde ! je m’exclame en attrapant une fine couronne de fleur qui traîne par là et en la posant négligemment sur mes cheveux.

-Je m’en doutais ! me répond-t-elle en s’engouffrant dans la pièce et en refermant derrière elle. Sans chaussure, sans coiffure ? Tu es sérieuse ? 

-Mais oui. De toute façon, si on veut être honnête, les invités ne seront là que pour le buffet.

Elle esquisse une moue amusée et me retire ma couronne, avant d’attraper une brosse et de commencer à s’attaquer à mes épaisses mèches noires. 

 

-Ron m’a dit que tes parents ne voulaient pas venir ? me dit-elle alors que nous nous sommes assises à même le lit et qu’elle me fait une coiffure compliquée dans laquelle elle pique des petites fleurs blanches.

Je hausse les épaules et jette un regard par la fenêtre ouverte.

-Ils viendront, c’est juste que… En fait, je pense qu’ils m’en ont toujours voulu d’avoir été celle des deux qui a survécu.

Hermione ne répond rien car elle connaît mon histoire, depuis quelques temps déjà, et continue de s’occuper de moi tandis que ses gestes doux me détendent peu à peu.

-Ma tante et ma cousine viendront également, je continue en retirant les pétales d’une fleur qui passe entre mes doigts. Ce sont les seules personnes de ma famille qui compte, les reste est superflu. C’est d’ailleurs pour ça que je voulais qu’on fasse ce mariage en petit comité.

-Ce n’est pas moi qui vais t’en vouloir. Je ne sais pas si tu te souviens du mien, mais il y avait tellement de gens que je ne connaissais pas, que je me suis demandé si je ne m'étais pas trompé de cérémonie.

Nous pouffons toutes les deux comme des gamines et elle se lève enfin pour me tendre un miroir à main en argent ciselé. J’admire la jeune femme, d'à peine trente ans, qui me regarde de ses yeux sombres à travers le verre et apprécie le travail admirable qu’a réalisé mon amie. 

-On a l’impression que tu as fait ça toute ta vie, lui dis-je en la remerciant vivement et en tâtant l'épaisse tresse compliquée et fleurie qui serpente sur mon épaule. 

-Si tu avais eu mes cheveux, toi aussi tu aurais dû vite apprendre à les discipliner, me répond-t-elle en rangeant les pinces et peignes dans un tiroir. Maintenant, que décides-tu pour les chaussures ? 

-Aucune !

-Vraiment ? 

-Oui, c’est mon mariage, c’est moi qui décide après tout ! Et toi, tu vas y aller comme ça ? Je lui demande en louchant sur son short et son débardeur à rayure.

Elle hoche la tête de dénégation et file chercher sa robe dans sa chambre, avant de revenir. 

 

-Pêche ! J’ai toujours aimé cette couleur.

-C’est compliqué de trouver quelque chose sans dentelle moche, me dit-elle en enfilant sa robe taille empire. 

Je l’aide avec la longue fermeture éclair et elle se coiffe à son tour, alors que le soleil commence son chemin ascendant derrière le voile nuageux aux couleurs incroyables.

-Les invités ne devraient pas tarder, maintenant, me dit Hermione en enfilant ses talons. Il va être temps de descendre pour les accueillir. Ne fais pas cette tête, c’est sensé être le plus beau jour de ta vie !

-Oui, regarde, je souris, dis-je en étirant ridiculement mes lèvres, ce qui ne semble pas la convaincre.

-Le mariage, c’est un lien indestructible qui lie deux être pour l'éternité, me répond-t-elle en plantant à nouveau une fleur dans ma tignasse. C’est le plus beau signe d’amour que l’on peut donner à son partenaire.

J’aimerai lui dire que Fred et moi sommes déjà lié par une magie bien plus vieille et puissante que n’importe quel mariage et que, même face au Dieu de la Mort lui-même, il ne pourra s’émousser. Mais il y a des choses que je ne peux pas divulguer aux vivants et je me dis que c’est finalement mieux ainsi.

-Très bien, descendons.

 

 

-Je ne pense vraiment pas que ce soit nécessaire, maman.

-Mais si, ça va être très joli. Souviens-toi, on avait fait la même chose pour le mariage de Bill et Fleur.

-Je doute qu’Alya ait les mêmes goûts que Fleur, maman. Je suis même persuadée à cent pour cent que ce n’est pas le cas.

Je regarde Ginny et Mrs Weasley débattre au-dessus d’un épais grimoire, sur lequel de grosses roses kitsch sont peintes, et remercie mon ancienne élève d'être aussi perspicace.

-Ah ! s’exclame finalement cette dernière en nous voyant descendre. Alya, tu tombes bien. Colombes ou pas colombes ?

Je m'empêche de lever les yeux au ciel devant la question et fais un magnifique sourire à sa mère. 

-C’est très gentil, Madame Weasley, dis-je avec chaleur. Mais ne vous embêtez pas pour ça. Tout est déjà très bien, pas besoin d’en rajouter plus.

-Tu vois maman ? Ça, ça veut dire qu’elle n’en veut pas.

La petite femme rondelette lève les mains en l’air de dépit et ouvre son gros livre à une autre page, mais je m'éclipse discrètement vers le jardin en gratifiant Ginny d’un clin d’oeil reconnaissant. Hermione me suit et nous tombons alors nez à nez avec les membres de l’ancienne équipe de Quidditch de Fred et Georges. 

Nous les saluons chaleureusement et ils sont vite rejoins par plusieurs amis et membres de la famille Weasley qui crée rapidement de l’agitation lorsque tout le monde se salue et se hèle à travers le jardin décoré.

-Ce sont tes parents là-bas ? me demande mon amie en désignant quatre personnes qui viennent de transplaner sous le chêne coloré.

J'acquiesce et respire à fond avant de saluer Hermione et de me diriger vers eux. Ma mère est, comme toujours, très élégante dans une superbe robe de soie olive, tandis que mon père a enfilé un costume sombre dans lequel il doit crever de chaud avec sa bedaine qui a encore poussé. 

Je me suis souvent demandé d’où me vient ce second degrés si naturel chez moi, car mes parents sont très loin d'être de joyeux lurons. Du genre très très loin. 

À la droite de mes parents, j'aperçois ma tante dans son ensemble pantalon à pince et haut de soie prune. Elle est la jumelle de ma mère, et c’est elle qui m’a accueilli à Londres lorsque je suis rentrée de Yougoslavie, après mon année sans magie. Elle est un peu plus boulotte que sa sœur, mais son sourire est radieux lorsqu’elle m'aperçoit au loin. Ma cousine Alice est à ses cotées également et je me sens si heureuse de les revoir que je gambaderais presque jusqu’à elles deux.

Une fois à leur hauteur, nous nous prenons dans les bras, avec Alice et ma tante, et je dis sagement bonjour à mes parents qui semblent… Heureux de me voir ? Allez, encore un effort papa. Bientôt, tu pourras presque me faire croire que tu n’as pas un nerf facial de coincé.

-Ma chérie, c’est un plaisir de te revoir, commence ma mère en jetant un œil un poil désapprobateur à mes pieds nus. J’ai entendu beaucoup de bien à propos de ton futur époux, j’ai très hâte de le rencontrer.

Je tourne un petit regard vers ma tante, qui en est sans aucun doute à l’origine, et elle fait semblant de ne pas me voir. 

-Je suis également très contente de vous revoir, leur dis-je, alors que je les mène jusqu’au centre du jardin. 

Nous dépassons plusieurs groupes d’invités et je vois Bill et Charlie qui se sont dévoué pour faire le service, alors que je leur avais dit de ne rien en faire. Lorsqu’ils passent à portée, je leur présente ma famille et je réussis même à écarter, à temps, Charlie de ma cousine qui a déjà entrepris de parler au petit lézard à poil que ce dernier tient toujours posé sur son épaule.

Puis, je cherche Fred dans la foule amassée sur, ou à côté, des épais fauteuils disposé. Je le repère un peu plus loin. Il a finalement lacé son nœud papillon, mais il est maintenant occupé à jouer avec Georges à “Qui tient debout le plus longtemps sur ces chaussures qui font des claquettes”. Sa bande de pote se marre comme des baleines et je me dis que je ne vais pas tout de suite présenter leur futur gendre, à mes parents.

À la place, je les mène jusqu’à Arthur Weasley qui discute avec un oncle quelconque et qui s'éclaire en rencontrant ma famille. Sa femme ne tarde pas à le rejoindre et je reste avec eux pour faire la conversation et montrer à quel point je suis une jeune fille bien élevée. 

Ma tante et ma cousine, elles, en profitent pour aller se servir en petits four et cette dernière me ramène tout de même une coupe ainsi que quelques amuses bouches. Nous discutons ensuite toutes les deux et rattrapons le temps perdu en nous racontant nos petites vies depuis la dernière fois que nous ne nous sommes vu.

Enfin, arrive Fred. Il a revêtu des chaussures adaptées et déambule entre les invités avec un grand sourire radieux. Je lui aurais bien signalé de ne pas s’approcher de nos parents, désormais en grande discutions sur leur travail respectif, mais il ne comprend pas tout à fait mes gestes discrets. 

À son approche, il est accueilli comme le Saint Grall par son père et sa mère qui le présentent à ses futurs beaux-parents attentifs. Avec Hermione, qui nous a rejoint, et Alice, nous retenons vivement notre respiration en espérant qu’il ne fasse pas d’impair, mais je crois qu’il a compris qu’il devait se tenir sage.

Après les présentations d’usage, qui me font plus penser à de la vente de beaux bestiaux dans une foire, Fred se rapproche de notre petit groupe. Nous nous sommes, en effet, gentiment écarté des “Grandes personnes” et je vois Georges, ainsi que Lee, se joindre à nous.

-Étape Une, passée, s’exclame ma cousine en levant un pouce en l’air. Bien joué !

-Je suis un commerçant hors pair, répond Fred avec un sourire fier de lui, en se glissant à mes côtés. C'était de la rigolade comparé à certains clients. Enchanté, au fait. Fred Weasley.

Il tend sa main vers Alice et celle-ci la serre avec joie, avant qu’il ne lui présente son frère et son ami. Nous passons un agréable moment sous ce soleil orageux et j'aperçois l’ensemble des invités commencer, doucement mais sûrement, à se déplacer vers la grande tonnelle de tissus tendus.

-Il est tellement mignooon, soupire, à un moment, ma cousine en regardant vers Charlie avec des yeux comblés. Tu crois que je pourrais le toucher ?

À ses mots, je vois Hermione ouvrir la bouche de surprise et les garçons s'étouffer dans leurs verres.

-Elle parle du truc qu’il a sur l’épaule, je me permets de préciser, alors que ma cousine ne fait même plus attention à nous et suit des yeux le rouquin qui continue de servir les invités assoiffés.

-Ça peut se négocier, répond Georges en réfrénant son hilarité et en jetant un œil à son grand frère au loin. 

-Je te prierai de ne rien faire, Georges. Merci, je lui assène d’une voix morne.

 

Il faut un peu moins d’une heure pour rapatrier tout ce beau monde sous la tente de toile et je reste dehors avec Fred, alors que chacun part s’installer.

-Heureusement qu’on avait dit “Petit comité”, je souffle en entendant le brouhaha des conversations enjouées que nous cachent les pans de tissus crème.

-Tu connais ma mère, elle avait déjà rédigé les faire-part de mariage avant même qu’on soit, nous-même, sûr de se marier.

-Et, maintenant ? Tu es sûr de vouloir te marier, Fred ? On peut encore attraper une valise et disparaître avant qu’ils ne s’en aperçoivent, tu sais ?

-Oui, j’y ai pensé. Où voudrais-tu aller ? Une île ?

-Plutôt une grande ville du genre Saint Pétersbourg ou Bordeaux.

-Moi, j’aurais bien essayé la Grèce ou Malte. 

-Oh, oui, tu as raison. La Grèce ça doit être quelque chose ! Il paraît qu’Athènes à une Bibliothèque plus grande que celle de Londres, en plus.

-Parce que, si on part maintenant, on peut prendre le portoloin de dix-sept heures pour Paris et, après, on prend une correspondance qui…

-Fred!

Mrs Weasley interrompt les paroles de son fils en arrivant à notre hauteur et lui attrape le bras pour le mener jusqu’à la noceuse qui nous attend à l’autre bout. Avant de partir, le jeune homme me gratifie d’un haussement d'épaule amusé, et il disparaît ensuite derrière les voiles clairs de la tonnelle. C’est ensuite au tour de mon père de venir me chercher et il me regarde longuement avant de me prendre délicatement par le coude. 

-J’aurais aimé que ta sœur soit parmi nous aujourd’hui, me dit-il d’une voix moins tranchante que d’habitude. 

-Je sais papa, je réponds d’un ton que je ne veux pas trop las. 

Mais, alors que je m’y attends le moins, il me prend dans ses bras et me tapote dans le dos.

-Avec ta mère, nous sommes tous les deux tellement heureux pour toi ma chérie, me dit-il, tandis que je n’ose pas bouger.

Les gestes d’affections ont toujours été rare dans notre famille, encore plus après le décès de Soneïs, et je ne sais donc pas trop que faire face à ça. 

-Tu es devenu une très belle jeune femme, continue-t-il. J'espère que tu seras heureuse malgré… Malgré ta magie en moins. Nous t’aimons tous les deux très fort.

-Merci papa, je réponds au moment où il relâche son étreinte. 

Je vois qu’il a les yeux embués et je sens les mêmes larmes monter sous mes paupières. Au moins, on pourra penser que c’est lié à l’émotion du mariage.

-Je vous aime aussi et j’aurais, moi aussi, aimé que Soneïs soit… 

Ma voix se casse. Malgré les années, malgré tout ce qui s’est passé, elle est toujours là, quelque part dans nos cœurs. Spectre invisible qui se glisse dans nos pas et dans nos âme, mais je n’ai désormais plus mal en pensant à elle, car la plaie s’est refermée.

-Allons-y, ma fille, me dit finalement mon père en retrouvant son masque de sobriété. Il est temps de te marier.

 

Nous nous avançons d’un pas lent le long des convives attentifs et marchons jusqu’à Fred qui attend patiemment en face d’une petite sorcière d’un certain âge, vêtue de turquoise du genre “plus moche tu meurs”.

La cérémonie est assez simple puisque nous nous déclarons juste nos vœux, que nous avons rédigés chacun de notre côté, et ceux de Fred nous font tous rire aux larmes. Nous lions ensuite nos mains ensemble et, d’une voix forte, la petite sorcière nous déclare mari et femme en faisant jaillir des nuées d'étincelles ridicules de sa baguette.

-Je pensais pourtant avoir refusé les colombes, dis-je d’une voix atone en regardant les oiseaux soudainement lâchés sous la tonnelle.

-Ma mère est tenace.

-Je comprends d’où ça te vient.

Une musique entraînante s'élève ensuite et les invités semblent s’activer pour dégager le centre, tandis que Mrs Weasley vient vers nous.

-On avait dit qu’on n’ouvrirait pas le bal, Mrs Weasley, je lui dis d’emblée, avant même qu’elle n’ouvre la bouche.

-Mais c’est tellement plus beau ! Allons, ne faites pas vos timide. De grands enfants comme vous !

Sur ces entrefaites, Bill se glisse à nos côtés et les conversations reprennent de plus belle, tandis que des tables jonchées de nourriture apparaissent progressivement.

-Et ouai, mon frère, dit-il à Fred en lui donnant une grande tape dans le dos. J’ai dû me le coltiner, moi aussi, alors en piste.

-Je crois qu’on a raté notre opportunité de fuir, dis-je à voix basse, en prenant la main peu convaincue du jeune homme qui me mène jusqu'au centre du cercle de convives.

-Si tu m’avais laissé mettre quelques gouttes de crème canari dans le punch, ça ne serait pas arrivé, me répond-t-il en se tournant vers moi et en me prenant par la taille.

-Ça aurait été suffisant pour transformer tout le monde ? 

Il commence à me guider au rythme de la musique et j’applique un magnifique sourire factice sur mon visage.

-Non, mais ils auraient été trop occupé à se retirer les plumes du derrière, pour s'intéresser à qui allait ouvrir le bal.

Je pouffe discrètement et plusieurs couples nous rejoignent ensuite pour, sans le savoir, accompagner notre calvaire. Au milieu de la seconde chanson, nous réussissons à nous éclipser discrètement dans le jardin et nous nous dirigeons vers le grand chêne en croisant des groupes d’invités qui discutent çà et là. 

Je vois que ma cousine a réussi à convaincre Charlie de lui laisser câliner son petit animal, mais nous ne nous arrêtons pas et nous glissons près du haut tronc.

 

-Nous sommes désormais unis devant la loi des hommes Fred, dis-je en contemplant le ciel orageux aux nuances changeantes, que le soleil à demi voilé fait varier. Mais acceptes-tu de te lier à moi devant plus haute juridiction ?

-Mazette, quand tu commences avec ce ton-là, c’est que tu vas partir sur des explications à rallonges et sortir des gros bouquins poussiéreux pour étayer tes propos, je me trompe ? 

-Parfois, je me demande vraiment ce que je fais avec vous, Monsieur Weasley...

Il s'esclaffe devant mon air faussement blasé et remonte les manches de sa chemise pour mieux supporter la chaleur moite de cette journée qui s’allonge.

-Je vous écoute, professeur. Expliquez-moi donc ça.

-À une époque très ancienne, dis-je en liant mes mains aux siennes. Les sorciers qui vivaient dans les pays Nordiques, avaient coutume d’en appeler aux Dieux pour tout un tas de raison. Genre la guerre ou la récolte. Souvent la guerre, il ne faut pas se leurrer. 

-Et c'était concluant ? 

-Aucune idée. Mais je suis tombée, il y a quelques années, sur un passage qui parlait de leurs mariages. Du coup, ça te dit d'être béni par des Dieux qui s’habillaient en peau de mouton et qui portaient des casques à corne ? Moi je me suis dit que ça pourrait être rigolo.

Il rit et le soleil tombe lentement sous la couche nuageuse en illuminant le paysage d’une lumière dorée quasi surnaturelle.

-Ça me dit bien ! Je suis prêt, Madame Weasley, que dois-je faire ? 

Diantre ! Je suis devenue une madame Weasley maintenant, il va falloir que je m’y habitue.

-Tu répètes après moi de ta plus belle voix.

-Aucun problème, ça, je sais faire.

Je commence alors à réciter une longue incantation dans une très vieille langue et en faisant des pauses tous les cinq mots pour que Fred répète à la suite. Mes paroles et les siennes résonnent peu à peu autour de nous à mesure que le soleil semble nimber nos corps d’or pur, nous donnant l’impression d'être des statues mouvantes. Leurs échos se répètent encore et encore dans nos corps et dans nos esprits jusqu’à ce que je finisse ma phrase. 

Au moment où Fred répète les derniers mots, les épais nuages aux couleurs chatoyantes qui se sont accumulés au-dessus du pays, s’ouvrent en deux et déversent des trombes d’une eau qui reflète les éclats du soleil couchant.

Des cris de surprise résonnent soudainement de part et d’autre et nous voyons les invités se précipiter sous la tente de tissus prestement imperméabilisée. Fred éclate alors d’un rire incroyablement clair et lève le visage vers le ciel pour accueillir ce déluge avec un sourire ravi. Je ferme, à mon tour, les yeux et sens l’eau couler sur mon corps et gorger mes vêtements et mes cheveux de cette pluie purificatrice. 

-Oui, Alya Weasley ! s’exclame alors Fred d’une voix forte pour se faire entendre à travers les milliers de gouttes qui ruissellent sur nos êtres. Je veux me lier à vous devant les Dieux et jusqu’à ce qu’ils viennent nous chercher avec leurs pagnes en poil de yack et leurs barbes emmêlées !

-C’est la plus belle déclaration que vous puissiez me faire, Fred Weasley ! je lui réponds en serrant davantage mes doigts autour des siens. Je me lie également à vous devant la loi des Dieux ! Jusqu’à ce que Charon me ramène à lui et que je traverse le Styx, je suis à vous !

À cet instant, un éclair zèbre le ciel, mais nous ne le voyons pas. Nous nous sommes jeté dans les bras l’un de l’autre et nos lèvres humides se sont scellées avec avidité. Je m’accroche à ses épaules, son cou, ses cheveux, et il me serre contre sa poitrine trempée. Il y a tant de passion, tant d’un amour inconditionnel et indomptable dans cette étreinte que nous ne remarquons pas tout de suite qu’il a fini de pleuvoir.

 

-Je meurs de faim, finis-je par dire d’une voix douce alors que nous nous tenons dans les bras et que nos fronts sont collés l’un à l’autre. 

-Georges m’a promis de sécuriser deux bouteilles de champagne, me répond-t-il en jetant un œil vers la tonnelle d’où nous voyons des têtes émerger. Et je suis sûr que ta tante n’a pas dû finir tous les petits fours, même si elle avait l’air en bonne voie.

-C’est elle qui m’a tout appris.

 

Nous entremêlons les doigts de nos mains et marchons d’un pas serein vers nos invités qui s’activent bien vite à nous sécher en nous menant vers la table pour le repas du soir. Tout est parfaitement délicieux et j’essaye de ne pas me jeter sur la pièce montée lorsqu’elle apparaît, mais je ne fais que moyennement illusion. 

Vers la fin du repas, Georges lâche une nuée de boursouflets ailés, un tout nouveau produit, et les invités se lèvent quasiment tous pour tenter de les attraper en sautant frénétiquement. Je me prends, moi aussi, au jeu, mais c’est évidemment Harry qui en attrape le plus et il en distribue aux filles qui se les échangent pour avoir leurs couleurs préférés.

 

Enfin, une fois la nuit entièrement tombée, nous sortons tous dans le jardin et Fred et Georges s’éclipsent rapidement. Je marche alors jusqu'à ma cousine qui s’entretien avec Charlie, Harry et Ron sur le croisement des animaux pour obtenir de nouvelles races. Non loin, ma mère discute littérature avec une vieille dame que je ne connais pas et ma tante essaye de ne pas trop tanguer en marchant.

-Les boursouflets sont, eux-mêmes, un croisement, explique Charlie. Pour obtenir les ailes, ils les ont juste fait se reproduire avec des viviflets. Ça ne devrait normalement pas être possible mais…

Je ne l'écoute que d’une oreille et jette un coup d’œil absent autour de moi en laissant mes pensées s'échapper. Cependant, je reviens bien vite au présent lorsqu’un pétard mouillé se fait entendre. Plusieurs convives lèvent vaguement les yeux, mais s’en désintéressent aussitôt. Je vois néanmoins Charlie et Bill échanger un regard à travers la semi obscurité du jardin et je me prépare à ce qui va venir.

Nous ne sommes pas déçus. 

Sans prévenir, une toute petite lumière s'élève vers le ciel avec un petit bruit timide. Elle semble avoir du mal à monter plus haut et serpente un peu avant qu’une gigantesque explosion illumine le ciel en un millier d'étincelles multicolores. Les invités, surpris, n’ont pas le temps de se remettre de leurs émotions, qu’une deuxième, puis une troisième explosion retentit en résonnant contre les vitres et en faisant vibrer nos poitrines. 

Les étincelles libérées par les feux d’artifices ne disparaissent cependant pas et se concentrent alors pour former un gigantesque dragon ailé qui rugit dans l’air du soir. Trois autres feux explosent encore haut dans le ciel et forment, à leur tour un grand chevalier qui tinte de toute part. 

Le dragon et celui-ci se livrent alors un combat grotesque, tandis que des centaines de plus petits feux explosent autour de nous en faisant tomber des rubans et des fleurs de toutes les couleurs. Nous voyons ensuite les deux adversaires étincelants se déformer et se mélanger pour créer un gigantesque canari caquetant qui se met à danser au son d’une flûte venue d’on ne sait où.

-Ça devait être un clin d’œil aux plumes sur le derrière.

Je sursaute et me tourne vers Fred qui a un sourire jusqu’aux oreilles. Je remarque qu’il tient une petite valise à la main, mais ne m’en formalise pas.

-J’adore ! je crie par-dessus le tintamarre des nouveaux feux qui klaxonnent de concert, sous les rires des invités. Vous avez vraiment fait du bon boulot !

Puis, le canari explose en une pluie d'étoiles qui tombent lentement vers nous en chantonnant joyeusement.

-Prenez ma main, Madame Weasley, me dit alors Fred à l’oreille. Voici venir la fin du spectacle. 

Je pose ma paume sur la sienne et il resserre ses doigts.

-Il reste des feux d’artifices ? je demande en remarquant que le niveau sonore redescend peu à peu et que quelques explosions éparses clôturent les festivités. 

-Non, mais nous avions parlé d’Athènes, si je ne m’abuse ?

Il regarde sa montre et me lance ensuite un clin d’œil complice.

-Si nous partons maintenant, nous pourrons prendre le portoloin de minuit pour Paris et une correspondance nous attendra sur place. Pas d'inquiétude, j’ai pris ton maillot et ta serviette.

 

Un sourire à la fois étonné et empressé étire mes traits, qui se retrouvent illuminés par les étoiles qui tombent autour de nous. Puis, j’explose de rire et Fred transplane en m'emmenant avec lui.

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