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News

Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


145e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 145e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 14 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
À très bientôt !


 


De L'équipe des nuits le 12/06/2024 12:33


Maintenance des serveurs


Attention, deux interventions techniques prévues par notre hébergeur peuvent impacter votre utilisation de nos sites les 28 mai et 4 juin, de 20h à minuit ! Pas d'inquiétudes à avoir si vous remarquez des coupures ponctuelles sur ces plages horaires, promis ce ne sont pas de vilains gremlins qui grignotent nos câbles ;)

De Conseil d'Administration le 26/05/2024 18:10


L'Héritage des Ténèbres par Chrisjedusor

[8 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

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16 décembre 1938, salle de potions, Poudlard

Les trois premiers mois de l'année passèrent sans qu'Edwin ne s'en rende compte. Il était bien trop accaparé par les cours dont la difficulté augmentait de jour en jour, les sessions de travail à la bibliothèque qu'il s'infligeait dès que l'occasion se présentait et, surtout, par cette curieuse chose appelée sociabilité. Élevé tel qu'il l'avait été, à ne quitter le Yorshire qu'à de rares occasions toujours méticuleusement orchestrées par ses parents, Edwin n'avait guère connu de complicité qu'avec Ariane et Anthony. Ses parents recevaient certes de grandes réceptions deux fois l'an pour entretenir leur réputation, mais ils n'étaient jamais autorisés à y participer. Avant d'étudier à Poudlard, il ne s'était jamais douté de la diversité qui caractérisait l'humanité, ni même que d'entretenir des liens amicaux pouvait se révéler si agréable.

 

Au fil des semaines, il s'était effectivement rapproché de deux de ses camarades de maison, la timide Haley Selwyn et l'exubérante Euphemia MacMillan. Il était loin des accointances multiples d'Ariane ou même d'Anthony qui se fondait aussi bien parmi les Serpentard que les Gryffondor, mais, après s'être méfié de l'intérêt qu'elles lui portaient, il avait fini par se laisser gagner par la confiance pour profiter pleinement de la curieuse sensation d'être apprécié pour qui il était et non ce qu'il était. 

 

Il n'en restait pas moins quelques ombres au tableau. Edwin s'était rapidement rendu compte que certains de ses camarades le fuyaient. Il n'avait pas compris pourquoi au départ, mais commençait à se douter que son nom de famille lui jouait des tours en le précédant par sa sinistre réputation. Lui qui avait toujours pensé qu'être né chez les Martins était une bénédiction, il commençait à voir que, pour la majorité des sorciers, si, par chance, ils ne fuyaient pas sa compagnie par peur de ses parents, ça ne faisait de lui qu'un gamin pourri-gâté qui ne méritait en rien l'opulence dans laquelle il avait grandi. Grâce à la compagnie de ses deux amies, il arrivait à oublier les regards fuyants que les autres lui jetaient lorsqu'ils pensaient qu'il ne les voyait pas, mais un poids alourdissait tout de même son cœur devant ces réactions blessantes.

 

Et puis, à côté de cela, il y avait eux. Ces enfants si étranges qu'il avait remarqués dès son arrivée sur le quai 9 ¾ et qui, depuis, semblaient profiter de chacune des occasions qui leur était offerte pour le rabaisser. Pas qu'ils tentent de l'intimider ou de le discréditer auprès des rares personnes qui ne tournaient pas la tête quand il le voyait, mais le talent dont ils faisaient preuve en cours avait le don de le faire se sentir tout petit. Il était l'un des meilleurs élèves de sa promotion, il n'y avait pas de doute à cela, et il payait bien assez cher cette satisfaction au vu du travail acharné qu'il abattait. Mais, quel que soit le cours, Lianna Sauwer ou Tom Riddle trouvaient toujours le moyen de le talonner et, souvent, de le dépasser, et Edwin avait horreur de ça.

 

Au fil des jours, donc, il avait fini par développer une sorte d'obsession à leur égard. Il ne travaillait plus pour rendre ses parents fiers de lui et attiser l'admiration de ses camarades, mais uniquement dans l'espoir de battre les deux enfants les plus curieux de leur promotion. Il avait d'ailleurs l'impression que Sauwer et Riddle s'amusaient de son acharnement et entraient dans son jeu avec un plaisir toujours plus grand. C'est ainsi que, de fil en aiguille, une concurrence silencieuse s'était installée entre eux trois. Et le cours de potion du professeur Slughorn était devenu leur arène de combat favorite.

 

Cette journée de mi-décembre ne fit pas exception. Déjà durant les explications du jovial professeur, Edwin avait gardé ses yeux attentivement fixé sur la petite cloche dorée qui était toujours posée sur son bureau, tout en alignant avec une maniaquerie malsaine les ingrédients nécessaires à la préparation de la potion contre les furoncles qui faisait l'objet du cours sur sa paillasse. Dans quelques instants seulement, le directeur de Serpentard avancerait ses doigts boudinés en direction du petit anneau d'or de l'objet et l'agiterait dans les airs, faisant résonner la douce mélodie qui annonçait le début du temps dont les élèves disposaient pour préparer leur potion.

 

Edwin se tenait fin prêt à bondir sur ses ingrédients comme une bête sauvage l'aurait fait sur sa proie. À ses côtés, Euphemia, avec qui il partageait sa table, l'observait avec un étonnement inquiet, comme si elle craignait qu'il n'explose soudain tant sa concentration était intense. Lorsque Slughorn fit tinter sa cloche, elle ne fut donc pas étonnée de voir son ami être dans les premiers à allumer un feu doux sous son chaudron.

 

Suivant avec attention le fil de la recette, Edwin mesura, coupa, broya et mélangea chacun de ses ingrédients avec des gestes qui rivalisaient de précision avec une machine. Sa détermination était telle qu'il avait l'impression d'être seul dans cette salle de classe, comme si les murmures de ses camarades et les exclamations du professeur Slughorn s'étaient soudain évanouis pour ne laisser que le silence. C'était dans ces moments là qu'Edwin comprenait pourquoi le Choixpeau n'avait pas hésité à l'envoyer à Serpentard. Depuis la rentrée, il n'avait cessé de remettre en question son appartenance à cette maison, mais la détermination avec laquelle il tentait d'être le meilleur dans chaque discipline faisaient s'estomper ses doutes et s'exacerber sa confiance en lui.

 

Mais ça n'était jamais assez. Il avait beau réussir parfaitement chacun des exercices que ses professeurs lui donnaient et avoir acquis la réputation d'être un excellent élève, autant auprès de ceux-ci que de ses camarades, il était trop souvent obligé de partager le haut de l'affiche avec Sauwer et Riddle. Et ces derniers étaient toujours plus admirés, plus adulés que lui, leur talent étant sans conteste plus surprenant au vu de l'éducation Moldue qu'ils avaient reçue avant leur arrivée à Poudlard.

 

Ce jour là n'y manqua pas. Alors que la potion du garçon avait exactement la bonne consistance et la bonne couleur, là où le reste des premières années de Serpentard suaient toujours au-dessus de leur chaudron, lorsqu'il voulut appeler le professeur Slughorn pour obtenir son approbation, celui-ci était déjà affairé à féliciter Lianna Sauwer à l'autre bout de la classe. Edwin en fut si vexé qu'il sentit une boule se former dans sa gorge et des perles salées monter jusqu'à ses yeux.

 

L'honneur dont parlait son père ? Il était piétiné un peu plus chaque instant. La supériorité qu'il devait exercer sur les autres ? Elle aussi sombrait sous les échecs successifs du dernier des Martins. Seule lui restait la vengeance, cette chose qu'il désirait de plus en plus fort à chaque jour que faisait Merlin. Et, sur toute la richesse de sa famille, il jurait qu'il prendrait sa revanche et piétinerait l'égo de Lianna Sauwer et Tom Riddle avec autant de violence qu'ils piétinaient le sien.

 

 

 

~*~

 

 

 

16 décembre 1938, salle de potions, Poudlard

 

Les vacances de Noël arrivaient à grand pas pour Tom et Lianna qui, bientôt, reprendraient le Poudlard Express pour aller passer leurs congés chez leur future mère d'adoption, Liliane Evans. Leurs premiers mois au sein de la célèbre école de sorcellerie étaient passés si vite qu'ils peinaient tous deux à le croire. Ce monde était si fascinant à leurs yeux, différent et si riche en apprentissage ! La sorcellerie était décidément bien plus intéressante à étudier que toutes ces matières moldues qu'ils avaient pu travailler au sein de leur ancienne petite école moldue avant qu'ils ne mettent les pieds à Poudlard. Mais eux, ils s'en sortaient parfaitement bien. Les professeurs les appréciaient, admiraient le travail acharné qu'ils proposaient que ce soit en classe ou pour leurs devoirs. Ils étaient même plutôt doués pour la Magie. Quand ils utilisaient leur baguette respective durant les classes, ils ressentaient un profond bien-être alors qu'ils évacuaient cette intense énergie qui les habitait. Les deux orphelins se sentaient à leur place dans cette école.

 

Tom et Lianna avaient essuyés diverses moqueries durant le tout premier mois de cours. Bien évidemment, depuis leur dernière tentative de se faire des amis à la demande de Liliane, ils n'avaient plus rien tenté pour créer de quelconques liens de sociabilité. C'était inutile et de toute manière, la seule raison pour laquelle ils avaient à nouveau essayé était pour la seule et unique figure maternelle qu'ils n'eurent jamais eu dans leur vie. Dans leur esprit, seule leur obsession première, c'est-à-dire se faire respecter auprès des jeunes sorciers en plus des professeurs était désormais leur objectif. Les deux enfants ne se laissaient donc jamais faire et ripostaient avec ardeur à quiconque osait les rabaisser un tant soit peu. Ils ne savaient pas si c'était parce qu'ils dégageaient une aura sorcière particulière - comme ils avaient pu le comprendre dans un ouvrage - mais ils avaient compris qu'ils pouvaient faire peur. Ils se servaient donc de cela pour éloigner les indésirables.

 

De plus, s'entraîner à être les meilleurs, apprendre à savoir tourner les mots à leur avantage et, surtout, trouver une solution pour guérir Liliane étaient dans leurs priorités du moment depuis leur rentrée au sein de l'établissement. Ils voulaient se créer une place dans ce monde ou ils étaient encore une fois placés dans une catégorie toute particulière. Celui des enfants orphelins, pauvres et possiblement nés-moldus qu'il fallait à tout prix éviter pour certains sorciers. Sauf qu'ils avaient réussi à se rapprocher sinueusement de quelques-uns de leurs camarades de premières années Serpentard, par ailleurs bien influant de par leur nom dans ce monde. Ainsi, des noms tels que Orion Black, Aldébaran Lestrange, et même Doréa Clanders pour ne citer que ceux-ci s'étaient intéressés à leurs talents à force que leur professeur leur octroient des louanges sous des regards lourds en jalousie qu'ils avaient rapidement repérés.

 

Brusquement, leur pauvreté et leur statut s'étaient petit à petit effrités au sein de la maison des Serpents, laissant place pour certains des étudiants à une intense curiosité en rapport avec leur personne. C'était ainsi que, quelques semaines auparavant, Tom et Lianna s'étaient concertés sur le sujet et en avaient déduit qu'ils devaient s'en approcher et essayer de feinter des faux nouements et, par ce fait, créer de fausses amitiés qui, plus tard dans la vie, pourraient leur être utile. Ces derniers s'étaient certainement approchés pour leur talent dans le but d'utiliser ce début d'influence qu'ils avaient déjà auprès du corps professoral et les deux amis l'avaient compris. Ces enfants qui avaient essayé de profiter d'eux étaient tous tombés dans le panneau. Oui, tout se passait pour le mieux. Entre leurs objectifs, ces enfants sur qui ils avaient essayé d'apprendre à manipuler les autres, et le travail acharné qu'ils fournissaient pour se surpasser et devenir de grands sorciers, le mois de décembre était déjà bien entamé sous une épaisse couche de neige qui n'avait fait que s'accroitre ces derniers jours.

 

A côté de tout cela, il y avait leur divertissement quotidien, lui. Ce sang-pur qui ne les avait même pas calculés dans le Poudlard Express pendant que sa jumelle Ariane et sa nouvelle amie, Eloïse Carrow, se moquaient injustement d'eux alors qu'ils voulaient s'en faire des alliés. Oh, il ne les intimidait pas, bien au contraire, l'ignorer était leur jeu favori. Ce qui les amusait était l'obsession que ce garçon éprouvait pour eux. Les deux enfants l'avaient rapidement remarqué, et en avait même eut la confirmation en tentant - certes encore difficilement car c'était un exercice complexe - de pénétrer dans les pensées de cet enfant de riches sorciers connus de tous. Edwin Martins était jaloux qu'ils puissent le talonner voire même le surpasser dans certaines matières. Il les avait considéré comme ses pires ennemis en peu de temps, et lui était devenu leur rival « préféré ».

 

En ce 16 décembre 1938, ils se trouvaient en cours de potion et les rivalités communes des trois enfants se faisaient intensément ressentir. Tom et Lianna, qui étaient positionnés l'un à côté de l'autre devant un banc, avaient adoré jeter des regards narquois à l'autre Serpentard qui allait dans quelques secondes s'atteler sur sa potion tel un chien enragé prêt à sauter sur tous les ingrédients qu'il avait soigneusement étalés devant lui et sa partenaire du jour, Euphemia Macmillan. Une fille un peu trop expressive à leur goût et qui, par moment, les agaçait prodigieusement. Cette dernière avait en effet essayé de les approcher à plusieurs reprises en vain à l'instar d'Haley Selwyn, à qui Lianna, lors de leur première soirée dans le dortoir, avait refusé de serrer la main alors qu'elle tentait de se présenter auprès d'elle. Plus personne ne leur ferait du mal. Plus personne ne les briserait. Ils décidaient désormais ce qui était bon pour leur réussite.

 

- On dirait qu'il va exploser, avait lâché Lianna en penchant son visage sur le côté, ses joues sont si rouges qu'on dirait qu'il va cracher du feu.

 

Son meilleur ami avait été on ne peut plus d'accord avec ses propos. Se retenant d'éclater de rire devant le constat de son amie d'enfance, il avait élargi son sourire en coin avant de lui dire que le professeur Slughorn -qui les adulait déjà tellement en quelques mois - allait donner son coup d'envoi grâce au petit anneau en or qu'il tenait entre ses doigts boudinés. Se lançant un regard de connivence, et sachant pertinemment qu'ils avaient déjà feuilletés ensemble l'assortiment des potions qu'ils auraient à travailler en première année, les deux orphelins avaient décidé de mémoriser les ingrédients et le processus de fabrication de la potion du jour lors du dernier cours quand leur professeur leur avait expliqué que la préparation contre « les Furoncles » serait la prochaine qu'ils étudieraient puis essaieraient de faire en classe. C'est donc très calme et à l'inverse d'Edwin Martins qu'ils commencèrent à oeuvrer devant leur chaudron respectif qu'ils allumèrent rapidement et que les enfants remplir d'eau comme il était inscrit dans leurs notes et dans leur livre de première année une fois qu'ils en eurent l'autorisation.

 

Tous deux étaient très doués dans cette matière. C'est donc en plus de cela avec une agilité déconcertante que les deux amis mesurèrent, broyèrent, chauffèrent et mélangèrent les ingrédients, se donnant de temps à autres des conseils par le biais de la pensée. Lianna étant légèrement plus douée que Tom dans ce domaine en particulier, elle fut donc la première à lever sa petite main deux heures plus tard afin d'appeler l'homme moustachu qu'était son professeur alors que tout le monde était encore concentré et silencieux - et en ce compris son ami - à s'afférer à la préparation de cette potion qu'elle avait trouvée facile, bien que Tom aussi la suivie de très près après qu'elle eut hélé leur enseignant.

 

- Oh oh oh, Lianna, Lianna, Lianna, encore une fois parfaite mon enfant ! Tom et vous même n'avez de cesse de m'étonner, avait lâché avec ravissement Horace Slughorn en tapant sur son ventre bedonnant puis sur ses deux mains boudinées, vous êtes un vrai petit prodige. Regardez-moi ça ! s'exclama-t-il. Le rouge de votre liquide est si brillant qu'une seule gorgée permettrait de guérir la victime de Furoncles ! Un exploit pour votre jeune âge, vraiment. J'accorde 20 points à Serpentard pour vos talents indiscutables en la matière.

 

- Merci, avait répondu d'une voix polie Lianna, avec un professeur comme vous Monsieur, nous ne pouvons que réussir notre potion.

 

Et alors que le directeur des Serpentards on ne peut plus ravi passait au chaudron de Tom -qui venait de lui accorder un petit sourire de fierté et de satisfaction - Lianna croisa le regard d'Edwin qui les fixaient avec un tel désarroi et une telle intensité qu'elle étira un sourire victorieux voire mauvais à son égard. Edwin n'avait encore rien compris, ils seraient les meilleurs de l'école que cela atteigne son égo surdimensionné de sang-pur ou non. Ce petit jeu ne faisait que débuter.

 

Ils seraient bien meilleurs que lui dans le futur. Ils auraient le respect de l'entièreté de cette école, et seraient tellement adulés que lui aussi se ferait tout petit devant leurs capacités Magique.
 
Tom et Lianna auraient leur revanche sur le monde.

 

 

 

~*~

 

 

 

17 décembre 1938, bibliothèque de Poudlard

 

Le lendemain, encore humilié de son échec de la veille, Edwin se réveilla avant tout le reste de ses camarades de dortoir et s'empressa de se préparer. Sans prendre le temps de passer à la Grande Salle pour manger quelque chose, il gravit quatre à quatre les escaliers qui menaient à la bibliothèque et fut le premier à y mettre les pieds, sous l'œil étonné du bibliothécaire qu'il salua d'un signe de tête. Il déposa ses affaires à la table qu'il avait pris l'habitude d'occuper depuis son arrivée au château et, sans perdre une seconde, se rua jusqu'au rayon réservé aux potions.

 

Il avait du mal avec les propriétés des ingrédients ? Bien, dans ce cas il ne sortirait pas de là tant qu'il ne les maîtriserait pas toutes parfaitement. Avec la naïveté et la détermination propre aux enfants, Edwin se plongea donc dans un épais ouvrage de botanique, une plume à la main. Ses yeux lisaient avec avidité, sa main remuait seule sur le parchemin et on pouvait même apercevoir ses lèvres s'ouvrir et se fermer tandis qu'il murmurait à voix basse les effets de la racine d'asphodèle dans le Philtre de Mort Vivante.

 

Ainsi passèrent les secondes, les minutes, puis les heures. La bibliothèque se remplissait peu à peu, les élèves allant et venant entre les rayons tout en chuchotant entre eux, mais rien ne pu distraire Edwin, pas même l'arrivée d'Haley qui était venue terminer son devoir de Défense Contre les Forces du Mal à sa table. Elle essaya d'ailleurs à plusieurs reprises de le convaincre de quitter la bibliothèque pour aller faire un tour dehors où un pâle soleil d'hiver rendait l'air plutôt doux, mais Edwin refusa poliment à chaque fois, si bien qu'Haley finit par s'en aller sans lui. Même à l'heure du déjeuner, alors que les élèves autour de lui descendaient tous manger, il ne bougea pas d'un pouce et continua de tourner les pages de son livre en tentant de les apprendre par cœur.

 

Finalement, c'est sur les coups de quatre heures de l'après-midi, alors que le soleil commençait déjà à disparaître derrière les collines qui entouraient Poudlard, qu'Edwin finit par accepter de délaisser pour quelques instants ses révisions. Ou plutôt, il fut forcé d'interrompre son travail lorsque Anthony ferma d'un coup violent son livre.

 

- Sérieusement, Tony ? s'exclama-t-il, frustré.

 

- Ed. Je suis certain que tu as les yeux vissés sur ce pauvre bouquin depuis huit heures du matin !

 

- N'importe quoi ! mentit Edwin, ses joues s'empourprant dans le même temps.

 

- Ah oui ? Dans ce cas où étais-tu pendant le déjeuner ? Et ce matin ? Quand je lui ai demandé, Lestrange m'a dit qu'il t'avait entendu quitter le dortoir aux aurores ! Je crois d'ailleurs qu'il t'en veut de l'avoir réveillé...

 

Edwin ne répondit pas et se jura intérieurement de faire connaître à Aldébaran Lestrange sa façon de penser lorsqu'il irait se coucher le soir même.

 

- Allez, reprit Anthony qui avait troqué son air moqueur contre une mine plus douce. Viens, on va aller manger un morceau tous les deux. Et tu vas lâcher un peu tes livres le temps de me raconter ta semaine, d'accord ?

 

Son petit frère haussa les épaules dans un mouvement indistinct et Anthony parut se contenter de cette réponse puisqu'il l'aida à rassembler ses affaires, alla ranger le livre dans la section de botanique et indiqua à Edwin de le suivre alors qu'il se frayait un passage hors de la bibliothèque.

 

- Comment comptes-tu trouver de la nourriture ? l'interrogea soudainement Edwin, prenant conscience de ce fâcheux détail. Ce n'est pas l'heure du dîner !

 

Anthony lui adressa un sourire carnassier qui, un instant, le fit fortement ressembler à son père. Mais cette impression s'évanouit aussitôt lorsqu'il reprit son air jovial habituel en lançant :

 

- Je ne suis pas ami avec Fleamont Potter pour rien !

 

Sur cette énigmatique réponse, il accéléra le pas et mena Edwin toujours plus bas dans le château, jusqu'à arriver aux sous-sols, plus précisément devant une nature morte à l'allure tout à fait normale. Après lui avoir fait jurer de garder le secret sur ce qu'il allait découvrir, il leva la main et chatouilla la poire représentée sur le tableau, lequel pivota et dévoila l'accès à un long couloir qui les mena jusque dans...

 

- Les cuisines de Poudlard ! s'écria Edwin. Incroyable !

 

- Eh oui, que veux-tu, je suis formidable... s'amusa Anthony en s'approchant d'un elfe de maison à qui il murmura quelques mots qu'Edwin n'entendit pas.

 

Quelques minutes plus tard, ils étaient tous les deux assis à une petite table recouverte de provisions en tout genre, et Anthony regardait son frère se nourrir avec attendrissement.

 

- Bon, tu vas enfin te décider à me dire pourquoi tu passes autant de temps à la bibliothèque ? D'après ce qu'on m'a dit, tu es un excellent élève, alors pourquoi est-ce que tu t'infliges tout ça ? Je commence à m'inquiéter pour toi, tu sais.

 

Edwin avala patiemment le morceau de pomme qu'il mâchait et eut une moue hésitante. Devait-il dire à son frère la réelle raison de son acharnement ? Il ne savait pas... Anthony était son grand-frère mais il avait toujours aimé se moquer des autres et Edwin ne tenait pas à être pris pour cible.

 

- Tu te souviens de ce que je vous avais promis, à Ariane et à toi, avant de partir pour Poudlard ?

 

Edwin fronça les sourcils mais hocha néanmoins la tête.

 

- Qu'on resterait toujours tous les trois... Et que tu serais toujours là pour nous.

 

- Exactement. Alors pourquoi est-ce que tu ne veux pas me dire que si tu travailles autant, c'est parce que tu veux être le meilleur de tous ? 

 

Edwin s'empourpra de nouveau et tenta comme il put d'éviter les yeux perçant que son frère dardait sur lui.

 

- Qui t'a dit ça ? balbutia-t-il, mal à l'aise.

 

- Oh, personne en particulier... répondit Anthony d'un air désintéressé en ramassant du bout du doigt quelques miettes qui traînaient sur la table. J'ai simplement entendu des rumeurs...

 

Le plus jeune leva les yeux au ciel. Son frère n'avait jamais vraiment su mentir et dans tous les cas, l'identité des cafteurs n'était pas difficile à deviner. Il soupçonnait fortement Ariane, Euphemia et Haley d'être à l'origine de cette discussion forcée avec Anthony. Ce dernier avait beau être d'une gentillesse sans bornes, il était loin d'être un trésor de perspicacité et il était assez peu sensible aux états d'âme de ceux qui l'entouraient tant qu'on ne les lui mettait pas sous le nez.

 

- Si c'est Père qui t'a dit que tu devais être le meilleur, tu...

 

- Ce n'est pas lui, le coupa abruptement Edwin.

 

- Alors pourquoi est-ce que tu t'acharnes ?

 

Edwin ne lui répondit pas, se contentant d'avaler une gorgée de jus de citrouille.

 

- Ouvre les yeux, Edwin.

 

L'interpellé haussa un sourcil sans comprendre.

 

- Ouvre les yeux et regarde ce qu'il y a autour de toi. C'est ça la vraie vie. Pas l'honneur, ni la supériorité, et encore moins la vengeance.

 

 

 

~*~
 
 
 

 

 

 

17 décembre 1938, salle commune des Serpentard

 

 

Le jour suivant qui était un samedi , Tom avait été réveillé par des bruits de pas provoqués par Edwin qui avait quitté le dortoir aux aurores. Pas qu'il s'en était plaint, son rival faisait ce qui lui plaisait tant qu'il lui fichait la paix. Le petit garçon avait alors à son tour décidé de se lever dans le but premier d'écrire une lettre en toute tranquillité à Liliane. Et ce, sans que des petits curieux ne décident de mettre leur nez dans ses affaires. C'est ainsi que, après s'être préparé sous les grognements d'Aldébaran qui se plaignait d'être réveillé à deux reprises un matin de week-end, il avait emmené avec lui le journal intime que cette dernière lui avait offert près de trois ans auparavant, du parchemin et de l'encre. Tom s'était promis de lui écrire tous les deux jours, et jusqu'à maintenant, Lianna et lui-même avaient respecté leur parole.  Certains enfants n'auraient pas compris cette nécessité de proximité et de partage avec un « parent » mais ce besoin maternel, eux, le ressentaient plus que quiconque au sein de l'école.

 

Après cela, il avait prévu d'attendre son amie d'enfance dans la salle commune afin d'aller petit déjeuner ensemble. Puis, ils iraient à la volière pour ensuite se rendre à la bibliothèque. Ils n'avaient pas spécialement de devoirs ce lundi mais ils voulaient continuer à feuilleter des livres qui pourraient les aiguiller quant à la façon de soigner leur mère de substitution. Quitte à y rester toute la journée, ils ne lâcheraient décidément pas l'affaire tant qu'ils n'auraient rien trouvé de probant à ce sujet. Leurs week-end, quand ils n'avaient pas à étudier pour un contrôle ou des devoirs à réaliser, étaient expressément prévus et consacrés à cet effet. Ils savaient pertinemment que la soigner serait quelque chose de complexe, et il était fort probable qu'ils soient encore trop jeunes pour le faire eux-mêmes, mais ils voulaient déjà avoir des bases pour le faire dans le futur quand leurs pouvoirs respectifs se seraient encore développés et seraient suffisamment puissants pour réaliser ce premier exploit.

 

C'est ainsi qu'il se retrouva dans la salle commune, enfoncé dans un des divers divans de cette dernière. Son journal intime fermé et posé sur ses genoux servait de support au parchemin sur lequel il écrivait à l'instant avec véhémence à l'aide de sa plume. Il avait toujours de nombreuses choses à lui raconter. La seule chose pour laquelle Lianna et lui-même lui avaient menti était sur le fait qu'ils avaient des « amis » désormais, histoire de la rendre heureuse. Officiellement et à la vue de tous ce n'était pas faux, mais officieusement tout était très...relatif.

 

« ... Je me réjouis de venir chez toi dans quelques jours, on a tellement à te raconter avec Lianna. Je suis content que Nagini prenne soin de toi comme je le lui ai demandé avant de partir à Poudlard. Du coup, les services sociaux moldus et sorciers vont voir comment ça se passe à la maison, c'est ça ? On va passer deux semaines et légalement chez toi ! C'est juste incroyable ! On te promet d'être dans notre meilleur comportement, ils ne pourront pas te dire non ! »

 

Tom était si heureux à ce propos qu'il ne cessait de se demander ce que ça faisait de vivre en dehors d'un orphelinat durant pas moins de deux semaines. Depuis que Liliane leur avait annoncé que leur dossier était soigneusement étudié, Tom et Lianna ne cessaient d'espérer pouvoir quitter cet endroit qui les avait vus grandir pour aller vivre avec la rouquine aux yeux verts. Tout semblait se mettre en place pour que cela se produise et, désormais, les autorités avaient accepté qu'ils aillent vivre momentanément chez la jeune femme afin d'évaluer la situation. Ils feraient tout, absolument tout, pour qu'une évaluation positive de ce séjour en ressorte. C'était une opportunité à ne pas rater, un changement radical dans leur vie qu'ils désiraient depuis tant d'années qu'ils avaient l'impression d'être sur un petit nuage.

 

« ... Tu nous as parlé des problèmes qui se passaient chez les moldus avec cet homme, Adolf Hitler, on ne comprend pas bien ces histoires de politique, tu pourras nous expliquer, s'il te plait ? Je sais que tu dis qu'on est encore trop « petit » mais on voudrait comprendre. Et tu es la seule qui nous parle franchement... On a l'impression que tu as peur qu'une Guerre se prépare, tu crois que c'est possible ? Ici, ils parlent tout le temps d'un mage noir nommé Gellert Grindelwald dans les journaux sorciers, Tu crois que ce sorcier pourrait avoir une influence sur les moldus ? Apparemment, il fait très peur aux autres....

 

... Je vais te laisser, j'attends Lianna qui doit profiter de se lever un peu plus tard comme on est samedi. Ensuite, on ira petit déjeuner.

 

Je te souhaite une bonne journée Liliane.

 

Je t'aime,

 

Tom M. Riddle.

 

PS : Je ne te remercierai jamais assez d'exister, tu comptes beaucoup pour moi. »

 

Tom ferma la missive après l'avoir soigneusement relue. Il partageait beaucoup avec Liliane, lui contait ses peurs, ses angoisses ou encore ses questions. La confiance qu'il avait en elle l'étonnait lui-même, mais cela le rendait heureux. Il mentirait en disant qu'une certaine fascination sur ce sorcier maléfique qui inspirait la peur ne l'intéressait pas. Les motivations de ce mage noir qui voulait dévoiler le monde des sorciers aux moldus l'intriguait. Il tuait des gens et avait des sbires, et ça, peut-être qu'il ne s'y prenait pas bien, mais l'idée première de ce qu'il avait pu lire par le biais de l'actualité, n'était pas mauvaise en soi. Qui sait, un jour, les sorciers et les moldus cohabiteraient peut-être ensemble. Ce qui le tracassait c'était ce climat étrange et oppressant qui s'installait chez les moldus, et à ce sujet, il voulait des éclaircissements de la part de l'adulte. Il ne manquerait plus qu'une Guerre en parallèle vienne s'ajouter à celle qui se préparait chez les sorciers et la situation mondiale serait certainement lourde en conséquence pour toutes les populations.

 

- Tom, tu es déjà réveillé ?

 

Le jeune Serpentard qui s'apprêtait à écrire un peu dans son journal intime afin de se vider l'esprit, releva le regard en reconnaissant la voix de sa meilleure amie. Lianna était devant lui, chaudement couverte de gants, d'une cape bien chaude, d'une écharpe et de son bonnet vert et argent. C'étaient des vêtements de seconde main qu'ils s'étaient appropriés grâce à la bourse de Poudlard qui leur avait été donnée par Albus Dumbledore, leur professeur de métamorphoses. Elle s'apprêtait visiblement à quitter la salle commune, tenant elle aussi fermement une missive dans sa main gauche. Oui, ils respectaient tous deux soigneusement leurs paroles.

 

- Toi aussi, Li', constata-t-il en se décalant un peu sur le divan. Tu as bien dormi ?

 

En guise de réponse, Lianna vint s'asseoir et se blottir contre lui et il sut instantanément qu'elle avait encore été une victime d'un de ses étranges cauchemars peuplés de deux adultes terrifiants aux yeux rouges qui tuaient tous ceux qui se trouvaient sur leur passage. En guise de réconfort, et sachant pertinemment qu'il ne servirait à rien d'argumenter là-dessus hormis à l'angoisser, Tom passa un bras par-dessus son épaule et l'approcha de son petit corps. Il l'embrassa sur le front comme il l'avait toujours fait à l'orphelinat. Puis ils restèrent silencieux quelques minutes durant, profitant du calme matinal de la salle commune avant que des centaines d'élèves ne commencent à affluer ici et là autour d'eux.

 

- Martins m'a réveillé, si tu veux savoir, lança-t-il en espérant l'amuser. Je pense qu'il était tellement énervé hier qu'il a décidé de voir ce qu'il n'a pas bien réussi à faire dans sa potion contre les Furoncles et est donc aller à la Bibliothèque. Ça ne m'étonnerait pas.

 

- Il est jaloux de nous, approuva Lianna. On est meilleur que lui à ce petit jeu.

 

- Je suis certain que nous allons le croiser là-bas tantôt, fit Tom alors qu'il blottissait lui aussi son cou contre celui de son amie, je vais aller reposer mon journal, ensuite, on pourra aller donner nos lettres auprès d'un hibou de l'école à la volière avant d'aller manger.

 

Tom et Lianna restèrent ainsi durant encore quelques minutes puis décidèrent de faire ce qu'ils avaient à faire en ce jour de week-end avec la ferme intention d'exécuter des recherches fructueuses à l'inverse des autres élèves de leur âge, qui eux, s'amuseraient à se divertir dans la neige. Tels les petits enfants qu'ils étaient encore. A leurs yeux, aider Liliane était bien plus important. Mettre à contribution de leur temps à cet effet bien précis était bien plus intéressant à faire que de jouer aux gamins qui ne pensaient qu'à se divertir.

 
Ils voulaient que leur mère puisse marcher quoi et, quoi qu'il en coûterait, ils y arriveraient.

 

 

 

~*~

 

 

 

17 décembre 1938, bibliothèque de Poudlard

 

 

Après avoir été à la volière et copieusement dîner dans le but de passer tranquillement et sans interruption leur temps à la bibliothèque, Tom et Lianna s'étaient installés dans un coin tranquille de cette dernière et avaient ramené à leur table divers livres relatifs aux maladies sorcière et moldues qu'ils n'avaient pas encore soigneusement lu. Ils espéraient vraiment trouver une potion, un sortilège, voire même un rituel complexe qu'ils pourraient un jour tester sur Liliane. Mais rien y faisait, il était fort probable que des ouvrages de ce type ne se trouvaient pas à la portée d'un établissement scolaire. Cependant, Tom et Lianna avaient l'étrange impression qu'ils pourraient peut-être trouver des débuts de réponses dans la réserve de celle-ci qui était -évidemment -interdite à tous les élèves s'ils n'étaient pas des préfets ou des préfets en chef. Ils devraient trouver un moyen d'y pénétrer durant la nuit, s'il le fallait.

 

Les deux orphelins avaient, comme tous les week-ends depuis leur rentrée à Poudlard dès que ce fut possible, étudié toutes les possibilités qui étaient passés sous leur mains, tout en prenant diverses notes qu'ils espéraient épluchés au peigne fin une fois qu'ils auraient l'esprit reposé. Le temps était ainsi passé à la vitesse d'un vif d'or, mais ils n'auraient aucun week-end de repos tant qu'ils n'auraient pas des semblants de réponses. Ils ne se le permettraient pas. Pas après que Liliane et son grand-père William aient tant fait pour eux.  Même les chuchotements des étudiants et les allées venus incessantes de ces derniers dans les rayons n'avaient pu les distraire de leur tâche commune tant cet objectif étaient primordial à leurs yeux.

 

- Edwin a vraiment une obsession avec vous deux. Vous devez arrêter cette compétition, s'il-vous-plait. Ça va vous rendre tous malade. Ce n'est pas bon. Il ne veut pas sortir prendre l'air ne serait-ce que cinq minutes à cause de cette histoire de rivalité.

 

Lianna leva les yeux du bouquin qu'elle lisait suite à l'ombre qui obscurcissait brusquement les pages de celui-ci. Haley Selwyn, chargée de bouquins et de parchemins, venait d 'oser les interrompre dans leurs recherches. Ah oui, ils avaient cru apercevoir Edwin profondément concentré à une table de la bibliothèque, mais ils n'en avaient eu que faire. Le week-end était réservé à la possible guérison de Liliane, ils s'étaient alors affairés à leurs petites affaires sans s'en préoccuper après que Tom lui eut par ailleurs donné un coup de coude afin de lui prouver qu'effectivement, il se trouvait et comme il le lui avait prédit, dans ce lieu apportant la connaissance.

 

- Martins a commencé ce petit jeu, Selwyn, susurra Tom à sa place. Ce n'est pas de notre faute s'il veut se croire supérieur à tout le monde.

 

- Parce que vous vous ne vous en amusez pas, peut-être ?

 

Lianna ricana à son tour devant les propos de la petite blonde au visage de poupin. Bien sûr qu'ils s'en amusaient. L'humiliation qu'elle avait subi quelques mois auparavant dans le Poudlard Express était encore marquée au fer rouge dans son esprit. Tout ce qui pouvait l'énerver l'amusait, tout ce qui pourrait lui faire mal l'amuserait et la petite fille de presque douze ans n'en n'avait aucune honte. Elle étira un sourire en coin puis déclara d'une voix énigmatique :

 

- Essaye plutôt de réfléchir à pourquoi nous nous amusons de son obsession, Selwyn. Maintenant, si tu veux bien, nous avons des choses à faire.

 

- Justement, fit la petite blonde, j'essaie de comprendre plein de choses. Je voudrais apprendre à vous connaitre, réitéra l'enfant, bornée, et pour la centième fois depuis le mois de septembre. Vous avez laissé certains élèves vous approcher alors...

 

- Tu as raté ta chance en t'approchant d'Edwin et de son ego surdimensionné, sans parler de son entourage, siffla Tom rageusement. Viens Lianna, lâcha-t-il, on sera plus tranquille dans mon dortoir pour travailler. Je vais demander à emprunter ces livres auprès du bibliothécaire, termina-t-il en pointant ceux qui lui semblait les plus intéressants. Le reste, on peut ranger.

 

La fillette croyait sincèrement que leur nouvel entourage était des « amis » à leurs yeux ? Elle était bien loin du compte ! Si elle savait à quel point elle se trompait, ils n'avaient pas d'amis. Juste des gens qu'ils avaient jugé bon de laisser approcher par le seul fait que l'influence de leurs parents dans le monde des sorciers pouvait être intéressante à exploiter, voire même bénéfique. Leurs dits amis avaient encore une fois voulu les approcher dans le but de profiter de l'influence qu'ils avaient auprès des adultes de l'école, alors eux avaient jugé qu'ils pourraient simplement profiter de ces petits étudiants au moment opportun.

 

Doréa Clanders, par exemple, et à l'inverse de Haley Selwyn, était intéressante à côtoyer par sa connaissance du monde des sorcier, la notoriété de sa mère et son statut de sang-pure richissime. Cette dernière pourrait leur être très utile dans le futur quand ils seraient plus âgés. C'est d'ailleurs pour cela que Tom et elle-même avait décidés de faire semblant de s'excuser vis-à-vis des propos qui avaient été énoncé et échangés sur la barque quelques mois auparavant alors qu'ils arrivaient à Poudlard.

 

- Edwin est jugé à cause de sa famille, il ne sait pas comment s'y prendre en amitié à cause de ça. Tout comme vous.

 

- Eh bien sache, lâcha Lianna pour la dernière fois, que nous n'avons pas besoin de personne comme vous. Nous sommes bien entourés désormais, il fallait y réfléchir avant de se moquer du fait que nous sommes des orphelins. Certain ont compris que nous n'étions pas que des pauvres. Oui, ils ont directement compris qu'il fallait nous avoir à leurs côtés dans leur intérêt.

 

- Je ne me serais jamais moqué de ça, moi, s'outra Haley, ça m'importe peu, et je suis sûre qu'il ne voulait pas vous...

 

- Non, claqua Lianna, non, mais tu as choisi d'être entourée par les mauvaises personnes dès le premier jour, Haley Selwyn. Oh et crois-nous que sa jumelle Ariane et Éloïse le voulaient vraiment ! Et tu sais quoi ? Ton soi-disant ami était là quand elles l'ont fait et il n'a même pas bougé un seul petit doigt ! chuchota-t-elle avec ferveur, alors, fiche nous la paix, maintenant !

 

Sous ses derniers mots et sans lui accorder un autre regard, Lianna entreprit, à l'image de Tom, de rassembler ses affaires. Ils allèrent rapidement ranger les livres dans les sections appropriées tout en gardant et empruntant ceux dont ils avaient encore besoin. Lianna était certaine qu'Haley ne savait pas à quoi elle faisait référence. Mais au moins, elle l'avait laissée en plan et sans voix. Edwin Martins n'aurait qu'à lui expliquer le début de leur mésentente de lui-même.

 

Les amis c'était pour les faibles de toute façon. Ils leurs fallait des connaissances simplement pour monter les échelons dans la société sorcière. Rien de plus, rien de moins. Ils ne se laisseraient plus jamais blesser par ce concept ridicule qui leur avait fait tant de mal dans le passé.

 

 

~*~

 

 

17 décembre 1938, salle commune des Serpentard

 

 

Sa conversation avec Anthony laissa Edwin si pensif que, lorsqu'il franchit la porte de la salle commune quelques heures plus tard, il avait toujours la tête dans les nuages. Sans chercher à rejoindre Haley et Euphemia qui discutaient joyeusement dans un coin, il se dirigea vers les escaliers qui menaient aux dortoirs et les monta rapidement jusqu'à retrouver le calme rassurant du sien. Cependant, le sort en avait décidé autrement. En effet, dès qu'il pénétra dans la pièce qu'il partageait avec quatre autres de ses camarades, il tomba nez à nez avec celui qu'il cherchait juste à éviter.

 

- Tiens, bonsoir Martins, lui dit Tom Riddle avec un affreux ton condescendant tout en rangeant avec application ses divers livres dans sa malle.

 

Edwin baragouina une salutation inaudible et alla poser ses affaires sur son couvre-lit.

 

- On ne t'a pas beaucoup vu, aujourd'hui, reprit son camarade sur le même ton. Tu étais à la bibliothèque, je suppose ?

 

Le jeune Martins serra les poings. Pourquoi est-ce que Riddle lui faisait-il la conversation ? Il ne l'aimait pas et ça devait être réciproque même s'ils ne s'étaient jamais disputés à proprement parler.

 

- C'est étrange, nous n'avons pourtant pas beaucoup de devoirs pour lundi...

 

Edwin prit une grande inspiration. Il devait garder son calme, même si ce sorcier sorti de nulle part faisait tout pour l'énerver. Il ne méritait pas qu'il s'énerve pour lui. S'il avait été son père, il ne lui aurait même pas adressé un regard. Anthony pouvait dire ce qu'il voulait, la réalité n'en était pas moins là.

 

- Bon, je descends manger, les garçons doivent m'attendre ! s'exclama Riddle. Tu veux te joindre à nous ?

 

Edwin n'était pas idiot, il savait parfaitement ce que son vis-à-vis cherchait à faire : lui faire comprendre qu'il était si insignifiant pour ses camarades qu'il lui fallait une invitation pour manger avec eux.

 

- Oh, et avant que j'oublie... Tu as fait tomber ceci l'autre jour.

 

Riddle s'avança vers lui avec un petit sourire qu'Edwin eut envie de lui arracher à coups d'ongles. Il lui tendit un parchemin et avec horreur, Edwin reconnut sa copie d'histoire de la magie à laquelle il n'avait obtenu qu'un E, pour effort exceptionnel.

 

- Tu n'étoffes pas assez ton propos... crut alors bon de lui dire l'autre Serpentard. C'est dommage, parce que ton devoir avait du potentiel !

 

Sans attendre de réponse, Riddle tourna les talons, laissant Edwin seul dans le dortoir, les joues cramoisies, la fierté piétinée et le coeur battant à folle allure dans sa poitrine sous l'effet de la colère. Il chiffonna avec force le parchemin dans son poing et le jeta sous son lit avant de se jeter sur ce dernier en enfonçant sa tête dans son oreiller pour hurler toute sa haine.

 

 

~*~

 

17 décembre 1938, dortoir des Serpentard

 

 

Tom et Lianna avaient rapidement pris leur repas de midi et étaient vite montés dans le dortoir du petit garçon. Soigneusement étalés sur le lit, les deux enfants avaient continué à prendre notes sur un sujet qui dépassait de bien loin leur niveau de première année. Encore une fois, ils n'avaient rien trouvés de promettant, et les deux enfants en avaient conclu qu'ils devraient trouver le moyen d'avoir accès à la réserve. Soit par leurs propres moyens, soit par le biais d'un des nombreux préfets. Ils allaient trouver un moyen. Un peu plus tard, Tom était redescendu avec Lianna et ils avaient réfléchis sur la façon dont ils devraient procéder pour obtenir ce qu'ils désiraient devant le feu de cheminé de la salle commune. Par la suite, son amie était partie dans son propre dortoir pour se rafraîchir avant le repas du soir. Enfin, ça, c'est ce qu'elle lui avait fait comprendre à voix haute alors qu'Aldébaran Lestrange et Orion Black se joignaient à eux et qu'ils durent brusquement taire leur précédente conversation dont la mission restait évidemment secrète et de l'ordre du privé.  Mais, par le biais de la pensée, elle lui avait annoncé qu'elle allait trouver Doréa qu'elle venait de voir remonter dans le dortoir, lui expliquant mentalement que sa soeur aînée pourrait peut-être leur être utile.

 

En effet, Galatéa Clanders, en septième année à Serdaigle, s'intéressait non seulement plus particulièrement à la Médicomagie - la médecine sorcière - mais côtoyaient aussi certains élèves qui s'avéraient être des préfets. Elle pourrait, qui sait, obtenir certaines informations ? Tout était bon à prendre. Ce fut une des raisons pour laquelle Lianna avait décidé de s'approcher de Doréa. Elle pouvait être un contact de choix pour la mettre en relation avec des étudiants bien plus âgés. Tout ce qui pouvait aider pour soigner Liliane leur était de toute façon précieux.

 

Finalement, Tom était à son tour remonter dans le dortoir afin de ranger le livre sur les différentes approches de la médecine sorcière écrit par Cole Porter qu'il avait emporté avec lui dans la salle commune -en espérant encore une fois trouver quelque chose qui lui aurait échappé - dans sa malle. Il en avait également profité pour ranger méticuleusement toutes ses livres personnelles dans celle-ci, jusqu'à ce qu'il entende à l'instant des bruits de pas arriver vers  le dortoir. Edwin Martins venait d'apparaître devant lui, la mine étonnamment -ou  pas - fatigué.

 

 - Tiens, bonsoir Martins, lui lança-t-il d'une voix mielleuse.

 

L'expression de surprise qui s'afficha dans les iris clairs de son rival était décidément très amusante à regarder. Ce dernier baragouina une salutation inaudible qui lui fit élargir son sourire. Et alors qu'il posait ses diverses affaires sur son couvre-lit et sachant pertinemment ce qu'il en découlait réellement, il rajouta :

 

- On ne t'a pas beaucoup vu aujourd'hui, reprit-il sur le même ton. Tu étais à la bibliothèque, je suppose ?

 

Avec satisfaction, il vit les poings de son camarade se serrer avec férocité et un étrange sentiment de supériorité le traversa. Il était décidément doué pour tourner ses propos de façon poli tout en jouant ainsi avec les émotions contradictoires que devait ressentir le sang-pur à l'instant. Se sentant pousser des ailes, Tom se surprit à continuer sur sa lancée. Après-tout, ils étaient seuls, il pouvait bien le titiller et le provoquer un peu, ce n'était pas la notoriété de son nom de famille qui allait le faire frémir. Il n'avait toujours pas digéré que ce garçon - sur lequel Lianna avait fait reposer ses espoirs d'amitié - les eus traités comme des moins que rien. Pas que cela l'eut touché personnellement, mais personne, absolument personne, n'avait à faire du mal à sa meilleure amie ou, sinon, ils en paieraient tous les conséquences. Et Tom avait bien l'intention de le rabaisser et de le faire payer jusqu'à la fin de sa septième année scolaire au sein de Poudlard et ce, dès qu'il en aurait l'occasion et l'opportunité.

 

- C'est étrange, nous n'avons pourtant pas beaucoup de devoirs pour lundi...

 

Edwin inspira profondément, passablement énervé. Tom remarqua pour la première fois à quel point il pouvait avoir verbalement l'avantage sur les autres. Mais il décida subitement de rejoindre ses deux collègues de classe qui avaient proposé à Lianna et à lui-même de manger avec eux. Il n'avait pas envie de perdre trop de son temps avec ce garçon inintéressant. Ses camarades les attendaient d'ailleurs tous deux dans la salle commune devant une partie d'échec version sorciers et patientaient - déjà avec un certain respect - qu'ils finissent ce qu'ils avaient à faire Lianna et lui. Tom espérait vraiment que son amie n'en n'aurait pas pour longtemps avec Doréa car il voulait savoir ce qu'il résulterait de son entrevue avec cette dernière. Il voulait de bonnes nouvelles.

 

- Bon, je descends manger, les garçons doivent m'attendre ! s'exclama-t-il. Tu veux te joindre à nous ?

 

Il ne lui répondit pas. Tom était ravi de l'effet qu'il provoquait sur le sang-pur : de la jalousie. Il s'en délectait. Être un sang-pur affilié à une famille aisée et puissante ne suffit pas toujours, n'est-ce pas ? songea le petit garçon en affichant un sourire en coin qui ne le lâcha plus. Puis il fronça les sourcils, et se rappela qu'il devait lui rendre personnellement quelque chose en main propre.

 

- Oh, et avant que j'oublie... Tu as dû faire tomber ceci l'autre jour.

 

En effet, Tom venait de se remémorer du parchemin qu'il avait retrouvé à terre quelques jours auparavant et qu'ils avaient, Lianna et lui-même, lu avec un certain amusement. En effet, le devoir d'Edwin, qu'il avait expressément rangé dans sa malle l'avait bien fait jubilé.  Tom avait prévu de le lui rendre dès qu'il serait seul avec le jeune garçon.  Pourquoi ? Pour le simple plaisir de voir sa mine assurée se décomposer petit à petit sans que  ses autres camarades de chambrées ne soient autour. Il avait voulu profiter de ce moment seul. Son devoir d'histoire de la Magie en rapport à la première Guerre des Gobelins n'était pas mauvais en soi mais ce qui le réjouissait profondément c'était de savoir que Lianna et lui-même avaient eu un Optimal alors que ce n'était absolument pas son cas. C'était jouissif, voire grisant. Il avait du mal à détailler ses propos dans ses dissertations alors il se devait de le lui dire pour lui prouver qu'il ne valait pas mieux qu'eux et surtout pour le ridiculiser comme eux avaient été humiliés.

 

- Tu n'étoffes pas assez ton propos... crut-il bon de lui rajouter d'un air amusé. C'est dommage, parce que ton devoir avait du potentiel !

 

Sans plus s'attarder, il tourna les talons. C'est fier de l'état dans lequel il avait laissé son rival dans le dortoir - ses joues avaient fini par atteindre une teinte cramoisie - qu'il éclata d'un rire franc à peine eut-il descendu les escaliers pour rejoindre ses camarades de chambrée. Personne, absolument personne, ne les prendrait plus jamais de haut.

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