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Trans HPF Month


Parce que notre communauté est une communauté bienveillante qui condamne les propos transphobes de JK Rowling, les bénévoles d'HPFanfic, du Héron et du forum vous proposent un mois en soutien aux personnes trans : nuits à thèmes sur le forum, prompts de la part des équipes de modération, ateliers d'écriture sur ce sujet, mise en avant de ces textes dans l'encart réservé aux sélections sur la page d'accueil... Cliquez ICI pour en savoir plus et nous rejoindre !

De Les équipes d'HPF le 31/05/2023 19:49


132ème Nuit d'HPF


Chers membres d'HPF,


Nous vous informons que la 132e édition des Nuits d'HPF se déroulera le samedi 10 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les Nuits d'écriture en vous inscrivant ici !


Pour en savoir plus sur les Nuits, on vous explique tout sur ce topic.


A très bientôt !



De L'équipe des Nuits le 29/05/2023 11:41



Bonjour à tous et à toutes,

Les modératrices d'HPFanfiction vous informent que la liste de personnages a été étoffée de deux noms :

- Isla Black

- Personnage mystère, si vous voulez maintenir l'identité de votre personnage secrète jusqu'à la fin !

 

 


De L'équipe de modération d'HPFanfiction le 17/05/2023 17:11


131ème Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,


Nous vous informons que la 131e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 19 mai à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !


Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.


A très bientôt !



De L'équipe des Nuits le 02/05/2023 19:01


Sélections du mois


Félicitations à AlbusDumbledore, Amnesie et Samantha Black qui remportent la Sélection CrossOver !

Pour le mois de avril, venez lire la Sélection Concours HPF ! Vous pouvez découvrir onze histoires courtes, écrites dans le cadre des concours du forum, et voter jusqu'au 30 avril ici.

Qui veut lire sur Susan Bones, sur Gwendoline la Fantasque, sur Charlie Weasley, sur la Tante Muriel... ? Qui veut lire sur tous les Personnages secondaires et tertiaires de la saga ? La sélection du mois de mai ! Vous avez jusqu'au 30 avril pour proposer des textes (vos deux fanfictions favorites, ou votre favorite si elle fait plus de 5000 mots) sur ce thème. Pour ce faire, rendez-vous ici ou bien répondez directement à cette news.


De L'équipe des Podiums le 11/04/2023 11:47


Concours : Univers Alternatifs en folie !


Comment imaginez-vous Harry Potter dans l'univers des pirates ? ou dans un jeu de téléréalité ?

Fleur d'épine vous propose un nouveau concours "Univers alternatifs en folie" afin de répondre à ces questions. Vous aurez le choix entre plusieurs catégories d'univers alternatifs : Mafia AU, Pirates AU, Singer AU, University AU, TV Réalité AU et Fandom AU. Vous pourrez ensuite proposer un (ou plusieurs) texte(s) jusqu'au dimanche 26 juin à 23h59 . N'hésitez pas aller sur le topic du forum pour toutes informations supplémentaires ici.
A très bientôt !

De le 28/03/2023 18:47


Some Say par Liliana

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Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

- Taille du texte +
Note de chapitre:

Bonjour à tous !
Tout d'abord, j'espère que vous vous portez bien en cette période difficile ! Avant de reprendre SAB suite à vos encouragements, j'avais commencé à écrire cette songfic en songeant que c'était pour moi le meilleur moyen de revenir aux sources étant donné que c'est un format que j'apprécie beaucoup d'écrire =)
Seulement, je me suis un peu emballée, et au lieu des cinq/six pages que j'avais imaginé, j'en ai écrit vingt (pour le moment ^^"), ce qui est un peu long à publier d'un bloc. C'est pourquoi je publie aujourd'hui la première partie, sachant que la seconde arrivera dans les jours à venir ^^
La chanson est donc "Some Say" de NEA (les paroles sont en gras), et bien qu'elle parle d'un amour à sens unique, j'ai préféré l'interpréter différemment, plutôt comme un amour naissant mais encore inconnu et surtout inimaginable au premier abord haha xD
J'espère que mon interprétation vous plaira ;) sur ce, je vous souhaite une bonne lecture !
PS : Vous retrouverez en note de fin les quelques références glissées au fur et à mesure du texte... ;)

Joy Wilson était née à Londres et se considérait de fait comme une Londonienne.

Elle avait grandi dans une maison biscornue, coincée entre deux ruelles du Chemin de Traverse, et avait appris à parler dans le seul but de pouvoir commander elle-même un cône de « Noisette rieuse » chez Florian Fortarôme. Aussi, elle avait baigné dans le monde de la sorcellerie depuis son plus jeune âge, et quand enfin était venu le moment pour elle de rejoindre les bancs de Poudlard, Joy s’était fait une grande joie de quitter le domicile familial. Il fallait dire qu’elle avait tant rêvé de Poudlard et de ses tableaux enchantés, qu’elle avait fini par en connaître les moindres détours sans même y avoir mis les pieds.

La Salle Commune des Poufsouffles, cependant, s’était révélée bien différente du terrier souterrain qu’elle avait pu imaginer : construite toute en rondeurs, elle invitait à la détente et au repos sans fournir le moindre effort. Le mobilier y était assurément pour beaucoup : si ce n’étaient pas les canapés qui vous faisaient de l’œil avec leurs assises rembourrées, c’était un fauteuil qui se mettait à rouler avantageusement des accoudoirs au premier signe de fatigue. De petites tables basses étaient également disposées de part et d’autre, entourées de coussins brodés aux couleurs de la maison et sur lesquels il faisait bon de s’asseoir en toutes circonstances. Quant aux hublots colorés, ils diffusaient tout au long de la journée une douce lumière qui, le soir venu, était remplacée par la lueur tamisée des lampes de cuivre pendues au plafond.

Mais ce que Joy aimait plus encore, et qui – à ses yeux – faisait tout le charme de sa Salle Commune, c’étaient les nombreuses plantes vertes qui s’épanouissaient tranquillement au milieu des élèves : sur le flanc Sud s’étalait un Lierre Chantant, dont les fleurs discrètes aimaient à chantonner des berceuses à la nuit tombée, tandis que de jeunes pousses de Fougères ailées prenaient racine dans des fioles emmaillotées de macramé. Le long du flanc Est se tenait une étagère spécialement aménagée pour des Fraisiers Pétillants - dont les fruits acides avaient l’agréable particularité de mûrir au plus froid de l’hiver - et les Lanternes d’eau – dont le coeur luminescent changeait de couleur au gré de la température extérieure.

On pouvait aussi trouver, sur quelques guéridons, des Pensées d’Emphase ou bien des Pointinelles que le professeur Chourave affectionnait pour leur sens de l’humour quelque peu particulier ; parfois, une Boule-Cerise se prenait de pot avec une Orbe-à-Fée, et il fallait en venir aux baguettes pour réussir à les séparer.

Quand bien même, la Salle Commune des Poufsouffles restait un havre de paix pour ceux qui y avaient accès ; et si – en cette froide soirée de mai – Joy ne s’y trouvait pas à réviser, pelotonnée sous un plaid noir et jaune entre deux plants de Franc-baisers, elle le devait à un soupçon de malchance et en particulier, au coeur insensible de Quentin Zephyris.

À cette pensée, la jeune fille ne put s’empêcher de bougonner une énième malédiction à l’encontre de son Préfet-en-Chef et accéléra le pas, les mains enfoncées dans les poches de sa robe de sorcière. Elle adressa une rapide révérence à un couple de fantôme qui errait dans les couloirs, et gagna le Grand Hall, où quatre silhouettes se tenaient déjà rassemblées ; Joy identifia les deux premières comme étant de la maison Serdaigle, et à en juger par leurs expressions respectives, le réveil n’avait pas dû être des plus agréables.

Néanmoins, ces derniers lui lancèrent un regard dans lequel perçait un vif soulagement, qui prit tout son sens une fois qu’elle eût posé les yeux sur le visage antipathique de leur troisième camarade de retenue : elle n’aurait su comment l’expliquer, mais il se dégageait de ces traits juvéniles comme une sorte de menace contenue, qui aurait mis n’importe qui mal à l’aise. Il avait beau n’exprimer aucune émotion en particulier, son regard gris se suffisait largement à lui-même, et l’idée qu’elle put le croiser d’un instant à l’autre suffit à lui hérisser le poils, ce qui était chez elle une réaction aussi rare qu’inattendue.

Joy en fut si déconcertée qu’elle ne put même pas retenir un sursaut quand un sifflement réprobateur se fit entendre. La jeune sorcière reporta aussitôt son attention sur Rusard, qui la dévisageait d’un air peu amène, et attendit en silence les reproches désobligeants qu’il ne manquait jamais de lui seriner ; au fond, elle commençait à s’y habituer. Aussi, ne put-elle s’empêcher de sourciller lorsque le concierge se détourna d’un air maussade et grogna par-dessus son épaule :

- Suivez-moi. Et ne traînez pas !

Malgré l’envie manifeste qu’ils semblaient avoir d’aller en retenue, les deux Serdaigles obtempérèrent sans même une esquisse de grommellement ; quant au Serpentard (si on en croyait le blason brodé sur sa robe de sorcier), il leur emboîta le pas sans dire mot. Restée seule, Joy leva la tête vers le ciel nocturne, étrangement dégagé de tout nuage alors qu’il avait plu des hallebardes toute la journée.

Pour la première fois de sa vie, elle venait d’avoir un mauvais pressentiment.

 

I will find the time, we will find the timing

'Cause you are on my mind, I hope that you don't mind it

 

Le garde-chasse balaya du regard le petit groupe frigorifié, puis s’arrêta sur le visage de la Poufsouffle ; s’il n’avait pas fait aussi sombre, Joy aurait pu jurer sur la pureté de son arbre généalogique qu’il avait eu l’air dépité. Et comme pour confirmer ses pensées, Hagrid lâcha un soupir à faire trembler un chêne.

- Encore toi, Wilson ? Qu’est-ce que tu as fait cette fois ?

Joy ignora l’étonnement qui s’était peint sur le visage des Serdaigles et fit la grimace.

- Zephyris a une dent contre moi depuis que Rusard s’est plaint de « mon insolence intolérable » au professeur Chourave. À côté de ça, certains font perdre 150 points à leur maison (1), mais c’est moi qu’on punit parce que je n’ai pas vu le temps passer en discutant avec une armure…

- Et toi ?

Par réflexe, la sorcière se tourna vers celui qui se tenait à ses côtés et le regretta instantanément ; il était encore plus effrayant à la seule lueur de la lampe. Les ecchymoses en elles-même ne la dérangeaient pas : après tout, elle s’en faisait de façon régulière et sans savoir comment la plupart du temps, mais elle comprenait que ça pût en déranger certains, surtout quand on prenait en considération qu’elles semblaient avoir été relativement ciblées.

Comme toute sorcière née dans une famille de sorciers, Joy ne s’était jamais battue sans une flopée de sortilèges au coin des lèvres ; il fallait dire que ça lui avait toujours paru plus naturel qu’en venir directement aux poings. Son père, Owen Wilson, avait cependant veillé à lui apprendre quelques rudiments de la « façon moldue », car selon lui, il n’y avait rien de plus déstabilisant pour un sorcier que de se prendre un bon crochet du droit à la place d’un maléfice de Jambencoton, et parfois, savoir se montrer déstabilisant pouvait sauver des vies ; or, c’était un sujet qu’il connaissait bien, et c’était la raison pour laquelle Joy savait reconnaître ce genre de bleus, autant qu’elle savait comment les causer.

- … Mauvais endroit, mauvais moment, finit-il par répondre.

La Poufsouffle sourcilla de nouveau, mais ne fit aucun commentaire. Dans d’autres circonstances, elle n’aurait jamais pu se refréner de la sorte ; les questions fusaient toujours avant qu’elle n’ait eu conscience de les avoir pensées, ce qui lui causait souvent bien des soucis dont elle se serait volontiers passée. Et quand bien même elle ne pût nier qu’il l’intriguait, elle savait aussi qu’il était une incontestable source d’ennuis à laquelle elle n’avait pas du tout envie d’être mêlée. Autrement dit, plus la distance entre eux serait grande et mieux elle s’en porterait.

- Je vois, conclut Hagrid en la tirant de ses pensées. Bien. Approchez-vous tous maintenant, et écoutez-moi attentivement.

Les deux Serdaigles ne se firent pas prier et s’avancèrent de quelques pas en veillant cependant à ne pas toucher le Serpentard. Joy fit mine de les imiter, quand elle avisa subitement la silhouette canine assise aux pieds du garde-chasse, et s’écarta vivement dans le sens opposé ; bien sûr, personne à part elle n’y prit garde, à l’exception peut-être de celui qu’elle percuta avec toute la délicatesse d’un cognard. La sorcière lui adressa un bref sourire rempli d’excuses silencieuses et recentra son attention sur Hagrid pour échapper aux yeux menaçants du Serpentard.

Autant pour la distance.

- Que vous l’ayez mérité ou non, déclarait ce dernier, vous êtes ici parce que vous avez été punis ; et j’espère, qu’après cette nuit, vous y réfléchirez à deux fois avant d’agir à l’encontre du règlement de l’école.

Joy eut la grâce de sourire en dépit du regard appuyé qui lui fut adressé.

- Si c’est bien clair pour tout le monde, parlons de la tâche qui vous sera incombée ce soir. Est-ce que l’un de vous sait ce que sont les Dames des Bois ?

- Ce sont des fleurs éphémères que l’on utilise dans certaines potions de soins, répondit aussitôt la Poufsouffle. Un plant ne fleurit qu’une fois dans l’année - en général à la fin de l’hiver - et exclusivement lors d’une pleine lune, puis meurt au matin suivant.

- Exactement. Mme Pomfresh m’a demandé d’en récolter des pétales et c’est ce que nous allons faire ce soir. J’ai repéré deux zones susceptibles d’abriter quelques floraisons ce mois-ci : pour gagner du temps, nous nous séparerons en deux groupes.

- Quoi ? Se séparer ?!, s’étrangla l’un des Serdaigles. M-mais on pourrait se perdre ! Ou pire ! Qui sait ce qui traîne là-dedans !

- "Tant que vous serez avec moi et Crockdur, rien de ce qui vit dans cette forêt ne pourra vous faire de mal (2)", assura le garde-chasse. Ne vous écartez pas du chemin et tout ira bien. Si vous trouvez des Dames en fleurs, envoyez des étincelles vertes avec votre baguette. Essayez. Allez, là maintenant, essayez.

En bonne habituée, Joy fit pleuvoir une gerbe d’étincelles en un tour de poignet et les trois autres ne tardèrent pas à l’imiter. Hagrid eut un sourire satisfait.

- Très bien. Et si l’un de vous a des ennuis, il envoie des étincelles rouges, d’accord ? Comme les deux zones ne sont pas très éloignées l’une de l’autre, nous viendrons vite à votre secours. Wilson, tu connais déjà les consignes : je te charge de veiller sur ton voisin. Crockdur ira avec vous.

À la mention du molosse, la Poufsouffle recula d’un pas malgré elle.

- Je vais me passer du chien, merci bien. Et pourquoi avec lui ? Je ne peux pas y aller toute seule plutôt ? Vous avez dit que vous ne serez pas loin ! Et je ne m’éloignerai pas du chemin, promis !

- La dernière fois que je t’ai perdue de vue, jeune fille, tu as failli finir enterrée vivante dans un trou de Creuse-Fosse en voulant observer une Jolie Mort. Tu devrais t’estimer heureuse de ne pas devoir passer ta nuit ici, attachée à un piquet. Vous irez tous les deux ensemble et je ne veux rien entendre. Allons-y maintenant.

Dire que Joy était dépitée aurait été un euphémisme : elle était tout à fait atterrée. Et tandis que les Serdaigles se plaçaient en file derrière l’imposante silhouette du garde-chasse, elle laissa ses yeux couler – comme attirée malgré elle – vers son voisin et nouvellement coéquipier attitré. Ce dernier n’avait pas bougé, aussi immobile qu’impassible, comme si leur association forcée ne lui avait fait ni chaud ni froid : en même temps, ce n’était pas lui qui devait faire équipe avec une tête de goule. La jeune sorcière soupira, puis partit à la suite d’Hagrid et de sa lanterne vacillante ; tant qu’elle garderait ses distances, tout irait bien. D’une certaine manière, elle préférait encore la goule au molosse.

 

You know that I want you, you know that I want you next to me

But if you need some space I will step away

 

Si l’air avait pu lui paraître froid en sortant du château, il était à présent glacial, et le fait qu’ils s’enfonçaient de plus en plus loin dans la Forêt Interdite n’y était probablement pas étranger.

Sa baguette à la main, Joy avançait lentement sur le sentier dont le tracé n’était guère plus qu’une ombre parmi les autres ; parfois, un rayon de lumière parvenait à percer l’épaisse frondaison des arbres et la sorcière distinguait alors la courbe d’une racine ou la fourche d’une bifurcation à venir. Et de temps en temps, quand l’obscurité se faisait trop épaisse, elle tendait l’oreille pour entendre au loin les grognements plaintifs de Crockdur qui talonnait Hagrid et les deux Serdaigles.

Joy était calme. C’était l’avantage d’être née sans le moindre instinct de survie ou presque : elle n’avait que rarement conscience du danger des situations dans lesquelles elle venait à se fourrer. Pourtant, une tension certaine s’était emparée de sa nuque et refusait de la lâcher, tandis qu’ils progressaient à travers les méandres de la Forêt. Le Serpentard, lui, se contentait de la suivre en silence, ou du moins le supposait-elle, puisqu’elle ne lui avait pas adressé la parole depuis qu’elle avait fait l’erreur de se retourner pour engager la conversation... il y avait au moins une bonne demi-heure de ça.

La seule pensée de ses yeux clairs la dévisageant dans les ténèbres de la Forêt suffisait à lui flanquer la chair de poule. D’un autre côté, rester silencieuse ne lui ressemblait pas. C’était comme demander à un Niffleur de se tenir immobile devant la vitrine d’une bijouterie : c’était parfaitement contre-nature. Il fallait qu’elle parle ou elle allait faire un truc stupide, elle le sentait. Le sujet en lui-même importait peu : elle n’aurait qu’à dire la première chose qui lui viendrait à l’esprit.

- Tu savais que certains lutins de Cornouailles pouvaient jurer en plusieurs langues ? C’est fou la mémoire qu’ils ont pour tout ce qui touche aux insultes. Il y a deux ans, une sorcière nous en avait amené un au Cabinet qui s’était blessé en voulant saccager son potager : il a peut-être arraché tous ses plants de carottes, mais il a largement contribué à agrandir mon vocabulaire. Je me souviens que certaines expressions revenaient plus souvent que d’autres comme « Bipèdes galeux », « Damnés rejetons d’la vieille Morgane » aussi, et « Bande de demeurés à la cervelle putride ». Ça animait les petits-déjeuners, c’était sympa.

Un hululement lointain fut la seule réponse qu’elle obtînt, mais Joy ne s’en soucia guère ; elle se sentait déjà mieux. Et puis, elle pouvait très bien monologuer jusqu’à ce qu’ils trouvent les Dames des Bois. C’était d’ailleurs ce qu’elle aurait fit, si la voix du Serpentard ne s’était pas élevée à son tour.

- Qu’est-ce c’est… une Jolie Mort ?

- C’est une plante grimpante orientale. En général, on n’en trouve pas par ici : le climat ne leur convient pas vraiment. Ça ressemble à une glycine, d’ailleurs, c’est de la même famille. Attends… je suis en train de dire une bêtise. Qu’est-ce que c’est la famille des glycines déjà ? Ce sont des Fabacées, non ? J’ai un doute... je vérifierai en rentrant. Bref. En gros, c’est comme une glycine avec de jolies fleurs roses, à la différence que les feuilles ont des bouts arrondis, et non pointus. Et ça sent super bon, vraiment, ça a une odeur sucrée, comme… la barbe-à-papa. A moitié. Enfin, ça y ressemble. Plus ou moins.

Il y eut un bref silence, tandis que la Poufsouffle cherchait la façon la plus précise de décrire parfum dégagé par les fleurs de Jolie Mort. Elle débattait encore avec elle-même quand le sorcier reprit la parole.

- C’est toxique ?

- Les glycines le sont, oui ; et, en particulier, leurs gousses et les graines qu’elles contiennent. La Jolie Mort ne fait pas exception, bien sûr. En fait, elle doit surtout son nom à son pollen, car quand les fleurs éclosent, elles projettent des nuages hypnotiques qui peuvent assommer un adulte pendant toute une journée. Les toxines montent alors au cerveau et commencent à le détruire, petit à petit. Ce qui est vicieux, c’est que le corps ne peut pas lutter, parce qu’il est submergé par l’endorphine qu’il est lui-même forcé de produire sous l’influence des neurotoxines. Autrement dit, tu meurs sans le savoir, plongé dans une sorte de bien-être fictif. C’est horrible.

- Pourquoi tu t’en es approchée si tu savais tout ça ?

- Je voulais cueillir une fleur pour la faire sécher. C’est tellement rare d’en voir par ici que je n’en croyais pas ma chance !

- … C’est complètement stupide. Tu aurais pu en mourir.

Joy secoua la tête, amusée malgré elle.

- J’avais pris mes précautions : le sortilège de Têtenbulle est très pratique pour approcher ce genre de plante.

- Et c’est en prenant des précautions que tu es tombée tête la première dans un trou de Creuse-Fosse.

La sorcière marqua un temps d’arrêt, puis haussa les épaules.

- J’étais tellement concentrée sur la façon dont j’allais pouvoir cueillir la fleur de Jolie Mort que je n’ai pas regardé où je mettais les pieds. Ça m’arrive souvent.

- … De frôler la mort ?

- De ne pas regarder où je mets les pieds. Même si à en croire les autres, il paraît que j’attire les ennuis comme un sac d’or attire un gobelin. C’est à se demander comment j’ai fait pour survivre jusqu’ici !

Bien sûr, Joy l’avait dit en plaisantant, car elle-même n’avait que peu conscience du nombre de fois où elle avait tenté Morgane (3), et bien que le silence du Serpentard fût révélateur sur l’idée qu’il se faisait de la santé mentale de sa coéquipière, cette dernière ne le remarqua pas, pas plus qu’elle ne vit l’expression incrédule qui s’était peinte sur son visage pâle. Son attention venait de se focaliser sur quelque chose de bien plus intéressant.

 

And I know it might sound stupid but for me, yeah yeah

I just gotta keep believing and I've heard

 

- Ce qu’il faut savoir sur ce genre d’éphémères, c’est qu’une floraison particulière requiert une cueillette particulière. Ne va surtout pas mettre tes doigts directement dessus, d’accord ?

Le temps d’un instant, Joy faillit relever la tête pour chercher du regard l’approbation de son coéquipier ; puis, elle se souvînt de ce qui était arrivé la dernière fois qu’elle avait fait cette erreur et dut se faire violence pour garder ses yeux rivés sur la petite fleur grisâtre devant laquelle elle s’était agenouillée.

Ce n’était pas le moment de faire une bêtise.

- Normalement, on aurait dû avoir des gants pour ce genre de chose : ça aurait vraiment facilité le travail. Maintenant, je comprends pourquoi ça va nous prendre toute la nuit.

La jeune sorcière replia les bords du petit sac autour de sa main droite, puis se saisit de la petite lame dorée qui lui avait été également remise par le garde-chasse.

- Si possible, expliqua-t-elle d’une voix calme, il vaut mieux limiter la hauteur de la chute pour ne pas abîmer les pétales plus que nécessaire, donc essaie d’avoir ton sac au plus près de la fleur que tu veux cueillir, comme ça, SANS toucher la plante. C’est important, donc fais-y gaffe. Genre vraiment, fais-y gaffe. Ensuite, tu approches la pointe de ta lame à la base du pétiole, et tu le sectionnes d’un coup sec. Et voilà. Pas si compliqué que ça, hein ?, conclut-elle en se redressant.

Ça avait été un réflexe. Un malheureux réflexe, comme toujours. Heureusement pour elle, la lumière de la baguette – que le Serpentard maintenait au-dessus de sa tête – l’éblouit avant qu’elle n’ait pu discerner son visage et transforma le sourire satisfait qu’elle lui adressait en une grimace digne d’une gargouille de cathédrale.

- Bordel de goules en slip de bain !, jura-t-elle sans penser une seule seconde à se contenir. Ça pète les yeux, ce truc !

Le sorcier lâcha un éclat de rire étouffé.

- J’imagine que c’est du lutin, ça aussi ?

- Entre autres, grogna Joy dont la vision se réhabituait peu à peu à son environnement. Bon, je finis ce plant et ensuite, on inverse, d’accord ? Ça t’évitera de bayer aux corneilles toute la nuit.

Il n’y eut aucune réponse, mais la Poufsouffle ne s’en souciait guère ; elle avait déjà coupé une deuxième fleur, puis une troisième, et en moins de temps qu’il n’en fallait pour dire « Quidditch », elle arborait une fraîche récolte de sept Dames des Bois. Ils n’eurent que quelques pas à faire avant de trouver un autre plant en floraison ; alors, à son tour, le Serpentard s’accroupit et, lame en main, commença sa récolte.

Si ses gestes n’étaient pas aussi assurés que ceux de sa coéquipière – et par conséquent, manquaient de rapidité -, il n’en restait pas moins consciencieux et attentif, et ce, malgré son manque flagrant d’intérêt pour la botanique. Joy eut un mouvement de tête appréciateur quand il referma prudemment son sac, et se mit en quête d’un autre plant, dont ils pourraient cueillir les fleurs tout juste écloses ; elle n’eut pas à chercher longtemps.

- En vrai, que ce soit de l’argent ou de l’or, déclara-t-elle en reprenant la lame qu’il lui tendait, c’est du pareil au même tant que ça coupe bien : ce n’est pas une plante qui est sensible aux métaux. Au contraire du Joyau de Midas, par exemple. Tu en as déjà entendu parler ? C’est une fleur qui ne supporte que le contact de l’or : essaye de la manipuler avec autre chose – n’importe quelle autre matière – et elle tombe en poussière. C’est assez impressionnant à voir à ce qu’il paraît.

- « Midas »… en rapport avec le roi Midas ?

- Non, comme l’alchimiste, bien sûr. De quel roi tu parles ?

- Celui qui aurait demandé au dieu Dionysos de lui accorder le pouvoir de changer en or tout ce qu’il viendrait à toucher de sa main. De quel alchimiste, toi, tu parles ?

- Du premier à avoir jamais réussi à créer de l’or avec de la magie. Il serait à l’origine d’un puissant sortilège qui se serait retourné contre lui, le forçant à transformer en or tout ce qu’il viendrait à toucher. Il se serait lui-même changé en statue d’or pur après avoir malencontreusement transformé sa femme et le nouveau-né qu’elle berçait dans ses bras ; sa seule héritière aurait ensuite fait brûler tous ses travaux, afin que ce sortilège maudit tombât dans l’oubli. Il est dit, cependant, qu’un de ses journaux aurait été subtilisé par un serviteur avant l’incendie et que ce serait ce même journal qui aurait permis à Nicolas Flamel de fabriquer la Pierre Philosophale. C’est quand même un classique de l’Histoire magique, comment ça se fait que tu ne connaisses pas ça ?

Il y eut un bref silence, tandis que la Poufsouffle se remettait debout, le sac un peu plus lourd de fleurs qu’il ne l’avait été un instant auparavant. Elle avait commencé à s’éloigner, déjà à la recherche d’une prochaine cible, lorsque le sorcier reprit la parole.

S’il avait attendu ne fut-ce qu’une poignée de minutes supplémentaire, Joy aurait laissé couler et changé tout naturellement de sujet ; il fallait dire que de nouvelles pensées fourmillaient sans cesse à la lisière de son esprit – qu’elle fut éveillée ou non -, si bien qu’elle ne s’attardait que rarement sur ce genre de silence, pour peu qu’elle en eût déjà conscience. Elle réfléchissait trop, disait-on. Mais pour Joy, penser était aussi naturel que respirer : elle ne pouvait pas s’en empêcher, c’était plus fort qu’elle. Son cerveau ne s’arrêtait jamais.

- … Mes parents sont moldus.

- Quoi ?

La sorcière pivota sur elle-même et se détourna aussitôt, aveuglée par la rencontre des deux pointes lumineuses de leurs baguettes respectives. Le Serpentard lâcha un soupir dépité alors qu’elle pestait entre ses dents, puis la dépassa pour aller s’accroupir au pied d’une autre Dame des Bois.

- La lame, s’il te plaît.

Joy la lui tendit, malgré sa vision encore un peu floue.

- Moldus ?, répéta-t-elle d’une voix incrédule. Ce n’est pas possible, tu te moques de moi !

- Quel intérêt j’aurais à le faire ? Ça n’a pas vraiment l’air d’être une chose dont tu peux te vanter.

- Mais tu es un Serpentard, et tout le monde sait que la maison Serpentard privilégie la pureté du sang avant tout : c’est une sorte de... tradition, chez eux ! Au grand maximum, tu peux avoir un parent moldu, et encore… c’est probablement très mal vu.

- J’ai cru comprendre, oui, marmonna le sorcier en sectionnant d’un geste sec son dernier pétiole. Parkinson ne s’est pas vraiment faite prier pour me le signaler.

Il referma son sac dans la foulée et rendit l’instrument doré à sa coéquipière avant de se relever.

- Alors ça…, murmura-t-elle en lui emboîtant le pas, c’est une première. Un né-moldu chez les Serpentards… ça aurait dû défrayer les chroniques. ‘Faut dire, entre toi et Harry Potter, on est servis en originaux, cette année !

L’interpellé se passa de commentaire, préférant laisser seule la Poufsouffle toute à son hilarité, et continua son chemin en veillant, toutefois, à ne pas quitter le sol battu du sentier tortueux qu’ils suivaient depuis des heures. Joy, pour sa part, se sentait d’un coeur plus léger ; non pas qu’elle eût accordé la moindre importance au blason qui ornait sa robe de sorcier – il aurait très bien pu être à Poufsouffle qu’elle aurait sans doute agi de la même manière, une tête de goule restant une tête de goule peu importe la Maison à laquelle elle appartenait -, mais à présent qu’elle connaissait ses origines, le fait qu’il fut réparti à Serpentard prenait un tout autre sens. Car cela voulait dire que les choses commençaient à changer, qu’elles étaient à même d’évoluer, et cela, assurément, ne pouvait être que bénéfique.

- Comment tu t’appelles, au fait ?

- Oliver Swan.

- Sympa. Joy Wilson, enchantée.

- … De même.

 

Some say you will love me one day

And I will wait, I will wait to get your loving one day

Just say you will love me one day

And I will wait, I will wait to get your loving one day

 

Il faisait froid.

Joy porta sa main gauche à ses lèvres et souffla vigoureusement dessus, puis récupéra sa baguette alors que sa main droite replongeait dans la chaleur toute relative de sa poche. L’été était à leur porte, et pourtant, les nuits commençaient à peine à se réchauffer, emprisonnées dans un carcan hivernal qui ne semblait pas vouloir laisser place à des températures plus clémentes. Joy balaya les alentours d’un signe de la tête, le corps raidi par la froidure ambiante ; les ombres se pressaient à perte de vue, jouant avec sa perception des reliefs qui changeaient sans cesse à la lueur ténue de sa baguette, tandis qu’ils progressaient sur le chemin du retour.

La jeune sorcière fatiguait, et cela se ressentait dans chacun de ses muscles : sa conscience s’émoussait petit à petit et perdait de son attention première en ignorant des détails qui, quelques heures auparavant, ne seraient pas passés inaperçus. Elle détestait ce genre de sensation, tout comme elle détestait de devoir lutter contre le sommeil qu’elle sentait peser toujours un peu plus sur ses épaules ; c’était d’ailleurs la raison pour laquelle, d’une certaine manière, elle appréciait la morsure glaciale du vent, qui la maintenait éveillée sans qu’elle-même n’eût à fournir trop d’efforts pour le rester. Et puis, en regardant le bon côté des choses, ils étaient tous deux parvenus à remplir leur sac sans soucis, ce qui leur vaudrait au moins une tasse de thé fumante à leur retour : Joy en salivait d’avance.

Rien ne valait une bonne tasse de thé.

- Le fait que tu t’y connaisses autant en Botanique, c’est à cause de ta Maison ou c’est juste toi de base ?

- C’est « juste moi de base », répondit la sorcière, non sans une pointe d’ironie. Ça a toujours été un de mes sujets de prédilection. Pourquoi ? Qu’est-ce que tu veux savoir ?

Swan marqua un temps d’hésitation.

- Est-ce que... il existe des plantes qui pourraient, genre, te faire changer d’apparence ?

- De plante telle quelle, de façon pure, naturelle, je ne crois pas. Ou alors, je n’ai rien lu ou entendu sur le sujet. Par contre, il existe des sortilèges, mais ce n’est pas une sorte magie très prisée, parce que les sortilèges en question sont souvent difficiles à maîtriser, ce qui rend le résultat aussi instable que dangereux. Après, je me souviens qu’une fois, pendant que mon père travaillait sur une affaire particulièrement tordue – c’est un Auror du Ministère -, il a dû faire usage de Polynectar pour s’infiltrer à l’intérieur d’un réseau de contrebande qu’il cherchait à démanteler. C’était la première fois que j’entendais parler d’une telle potion : pour faire court, elle peut te conférer l’apparence de quelqu’un d’autre durant un certain laps de temps. Et c’est une vraie prise de tête : non seulement les ingrédients ne sont pas évidents à trouver, mais en plus, pour que ça marche, tu dois au moins avoir un cheveux appartenant à la personne dont tu veux prendre l’apparence. Et ça prend trois plombs à se faire ! ‘Faut s’y prendre au minimum un mois en avance, sans même parler du fait que ça pue et que le seul fait de le voir de te donne envie de vomir. Enfin, y’a pas à dire, ça reste quand même super cool.

La sorcière appuya cette dernière remarque d’un petit rire, et s’empressa de chasser les sombres souvenirs qui menaçaient d’envahir son esprit : même si cette période n’avait pas été de tout repos pour eux, elle appartenait désormais au passé. Il était temps de tourner la page.

- Et forcément, quand tu parles de métamorphose humaine, le plus évident reste le cas des Métamorphomages. J’imagine qu’en tant que né-moldu, tu n’en as jamais entendu parler, non ? Il faut dire que c’est assez rare, même parmi les sorciers. Les Métamorphomages peuvent changer leur apparence à volonté : c’est inné chez eux, ils naissent ainsi. Il paraît qu’une Poufsouffle (4) de l’année dernière en était une ; et c’est là où je m’en veux de ne pas être née ne serait-ce qu’une année plus tôt… Tu imagines, être dans la même école qu’une Métamorphomage… et dans la même Maison, de surcroît ! J’aurais pu lui poser tout un tas de questions !

- Pour en devenir une ?

Joy secoua la tête et adressa un regard dépité au ciel nocturne.

- Qu’est-ce que je viens de dire ? Un sorcier ne peut pas devenir Métamorphomage : il l’est ou ne l’est pas. Il naît ainsi, il n’a pas le choix. Ce n’est pas comme les Animagi, mais j’imagine que ça ne doit rien te dire non plus, hein ? Normal, on n’est pas vraiment censés savoir ce genre de choses, et par « on », j’entends « nous autres, innocents élèves de première année ». Un Animagus, c’est un sorcier – ou une sorcière, bien sûr - capable de se transformer en un animal unique, tout en gardant sa conscience humaine. C’est rare, voire très rare : autant dire que tu peux les compter sur les doigts d’une main. Le seul que je connaisse se trouve d’ailleurs à Poudlard, et maintenant que j’y pense... ça paraît presque logique venant d’un professeur qui enseigne la Métamorphose.

- Le professeur McGonagall est un Animagi ?, s’étonna le Serpentard.

La sorcière eut un sourire amusé.

- Quand ma mère était élève ici, elle l’a vue une fois prendre l’apparence d’un chat tigré ; après qu’elle m’ait dit ça, j’ai passé une semaine entière à me méfier de tous les chats que je pouvais croiser. Normalement, la forme animale d’un Animagus – parce que ça se dit bien « Animagus » au singulier - est censée représenter au mieux la personnalité de ce dernier, et d’une certaine manière, elle reflète également son aspect physique, mais j’ai beau y réfléchir, et je ne vois vraiment pas en quoi le professeur McGonagall ressemble à un chat. On dirait plutôt un oiseau de proie.

- Hum…

- Tu n’as jamais fait attention pendant les examens ? Elle surveille tout sans rien dire derrière ses lunettes, c’est trop flippant ! Et le pire, c’est quand elle passe lentement dans les rangs et qu’elle s’arrête juste. devant. toi. Ça a le don de me stresser comme pas permis.

- … Le professeur Rogue est pas mal dans son genre aussi, marmonna la voix du sorcier dans son dos.

- C’est pas la même chose. Lui, il est juste infect : il part du principe que, dans tous les cas, tu ne feras jamais rien de bien. Alors que le professeur McGonagall, c’est comme si elle pouvait lire dans ton esprit juste en te regardant. Ce qui voudrait dire qu’elle serait legilimens, ce qui – d’une certaine manière – ne m’étonnerait même pas. Mais on a dévié du sujet là, non ? Bref. Ce qu’il faut savoir sur les Animagi, c’est que d’une, c’est réellement rare, et que de deux, tu ne le deviens pas en dansant simplement autour d’un chêne à la pleine lune. Je ne connais pas la procédure exacte, mais je sais que tout Animagus est tenu d’aller se déclarer au Service des usages abusifs de la magie du Ministère et que la loi magique sanctionne sévèrement ceux dont l’identité d’Animagus est restée cachée. En conclusion, à moins d’être né Métamorphomage, c’est une vrai galère que d’essayer de changer d’apparence à l’aide de la magie… même si ça reste faisable.

- Je vois…

- Mais je ne me fais pas trop de souci : tu n’as pas été réparti à Serpentard pour rien, tu finiras par trouver un moyen.

Swan marqua un temps d’hésitation.

- Qu’est-ce que c’est censé vouloir dire, ça ?

Mais Joy ne l’écoutait déjà plus. Lentement, son corps se figea, tandis qu’elle faisait signe au sorcier de s’arrêter. Pendant un moment, seul le silence ténu de la forêt se fit entendre ; puis, comme étouffés par le voile d’ombre dans lequel se fondait les silhouettes épaisses des pins, des gémissements percèrent la noirceur ambiante.

- Qu’est-ce que c’est ?, souffla le Serpentard.

La sorcière haussa les épaules, tous ses sens aux aguets pour essayer d’en déterminer la provenance. La voix était si faible qu’elle n’en paraissait que plus lointaine, et pourtant, sans qu’elle ne put se l’expliquer, Joy sentait qu’ils n’étaient pas aussi éloignés qu’ils ne paraissaient l’être. Elle pouvait peut-être encore être utile.

- J’en ai pas la moindre idée… mais on ne va pas tarder à le savoir.

- Quoi ? Tu ne vas pas y aller, quand même ? Le garde-chasse a dit qu’on ne devait pas quitter le sentier !

- Je n’ignorerai pas un appel à l’aide, rétorqua-t-elle en enjambant une flaque de boue, pas si je peux faire quelque chose. Libre à toi de rejoindre les autres par contre. Ne t’inquiète pas pour moi, ajouta-t-elle pour couper court aux protestations naissantes, je saurai vous retrouver sans soucis. Et n’oublie pas : si tu as des ennuis, pense aux étincelles rouges. Je viendrai aussi vite que possible.

Et sans attendre la réponse de son coéquipier, la Poufsouffle s’enfonça dans les ténèbres.

 

Note de fin de chapitre :

 

1. "L'histoire commença alors à se répandre : c'était Harry Potter, le célèbre Harry Potter, le héros des deux derniers matches de Quidditch, qui leur avait fait perdre tous ces points, lui et deux autres idiots de première année".

J.K.Rowling, Harry Potter à l'école des sorciers, chapitre 15 "La Forêt Interdite"

 

2. Citation entre "" d'une réplique d'Hagrid.

J.K.Rowling, Harry Potter à l'école des sorciers, chapitre 15 "La Forêt Interdite"

 

3. Tenter Morgane = tenter le diable

 

4. Notre chère Tonks bien évidemment ;)

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