Chapitre 1 : Le Grand Livre de Poudlard
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Août 1875,
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« Le Grand Livre de Poudlard a été retrouvé ! Le Grand Livre de Poudlard a été retrouvé ! Achetez la Gazette du Sorcier ! Le…
-Passe-moi en un, petit, lui demanda aimablement le sorcier.
-Ça fera trois Noises, M’sieur ! fit le gamin en tendant la main. »
Le sorcier le paya et prit le journal. En première page, la photo du directeur de Poudlard, Albus Dumbledore, tenait un immense ouvrage ouvert devant lui. Fleamont Potter tourna les pages jusqu’à l’article qui développait cette annonce que tous les sorciers avaient aux lèvres.
LE GRAND LIVRE DE POUDLARD A ETE RETROUVE !
Il y a près de quatre ans, alors que le vénérable Albus Dumbledore, Directeur de l’Ecole de Sorcellerie Poudlard, se rendait dans la tour la plus haute de l’ancestral château afin de récupérer comme chaque année, les noms des nouveaux élèves pour l’année 1871-1872, un homme caché sous une cape d’invisibilité sortait de sa cachette. Cet homme, que l’on sait aujourd’hui être Lucifer McNair, a immobilisé par derrière le Directeur, a subtilisé l’inestimable ouvrage, ainsi que la plume qui l’accompagne, puis s’est échappé dans des circonstances encore inconnues. Aujourd’hui, 31 août 1875, le livre et la plume viennent d’être retrouvés par la brigade d’Aurors chargée de l’affaire.
Le Grand Livre de Poudlard, que l’on nomme aussi le Livre des Admissions, ainsi que la plume, que l’on nomme la Plume d’Acceptation, rappelons-le, permettent au Directeur de Poudlard d’obtenir une liste complète (ni plus, ni moins) des élèves pouvant entrer dans la célèbre école écossaise. Sans le Livre des Admissions et la Plume d’Acceptation, le Directeur avait dû procéder à un recensement des sorciers grâce au ministère en se basant sur l’origine des parents. De nombreux ratés ont eu lieu, puisqu’une bonne vingtaine de Cracmols se sont vu renvoyés par le Choixpeau, à peine leur rêve de magie avait-il commencé.
Mais de nombreuses absences ont aussi eue lieu… On ne compte pas moins d’une quinzaine d’enfants Nés-Moldus ayant manqué leur première, deuxième, troisième voire l’une d’entre eux la quatrième année à l’école de Sorcellerie. Ces derniers sont d’ores et déjà appelés à venir s’inscrire pour l’année à venir. Cependant, comment peut-on penser rattraper tant en si peu de temps ? Le Professeur McGonagall, Professeur de Métamorphose au Collège Poudlard, nous assure qu’une classe spéciale va être ouverte pour ces Nés-Moldus qui viennent de voir leur vie basculer. Ces derniers…
Fleamont Potter replia le journal, le rangea dans la poche intérieure de sa cape de sorcier et ne réfléchit pas deux secondes avant de transplaner devant Poudlard, afin de demander audience à Albus Dumbledore.
La foule devant le château l’aurait arrêté dans ses démarches en d’autres circonstances. Mais il s’agissait de son fils, et il aurait bravé n’importe quoi pour James.
Il laissa les journalistes tambouriner à la grille et se glissa dans la boutique Honeydukes de Pré-au-Lard. Là, le plus discrètement possible, il se faufila dans la réserve et emprunta le passage secret menant directement au château. Il laissa la sorcière borgne derrière lui, et monta les étages déserts jusqu’au bureau du Directeur. Albus ne pouvait pas lui refuser cela. Il avait promis de tout faire pour aider James.
Il leva le poing, et cogna contre la lourde porte.
Ladite porte s’ouvrit en grinçant quelques secondes plus tard, révélant le vénérable sorcier en tenue de nuit.
« Fleamont Potter, soupira Albus Dumbledore en lui faisant signe d’entrer depuis le centre de la pièce. Je m’attendais à votre visite.
-Quel est son nom ? Elle pourrait…
-Je sais ce que vous voulez, Fleamont, mais je doute que ce soit une bonne idée, soupira à nouveau le directeur sans baisser le regard. »
Après un silence durant lequel chacun essayait de convaincre l’autre, Fleamont Potter reprit la parole.
« Cette élève née-moldue ne pourra jamais rattraper quatre années d’étude de la sorcellerie, c’est impossible. A moins qu’elle soit surdouée, nuança Fleamont avec scepticisme. Mais elle pourrait tenir compagnie à James et apprendre plus à son rythme, avec lui, cette année. Il…
-Fleamont, j’ai été voir cette élève, le coupa Albus avec abattement. Elle n’a pas à rattraper quatre années de sorcellerie seulement.
-Que voulez-vous dire ? s’enquit Fleamont perplexe. »
Albus le regarda en fronçant les sourcils à travers ses lunettes en demi-lune.
« Elle travaille dans les mines.
-Ce n’est pas un problème, fit-il en balayant l’air d’un revers de main. Mon épouse et moi l’embaucherons comme dame de compagnie pour James.
-Elle n’a jamais été à l’école, elle ne sait point lire, elle ne sait point écrire, précisa-t-il en fermant les yeux. Si seulement elle était entrée dès ses onze ans à Poudlard, nous aurions pu y faire quelque chose, mais à présent qu’elle a quinze ans… Ecoutez Fleamont…
-Cela ne fait rien, se ressaisit-il. Nous lui…
-Elle n’a pas très bien pris le fait d’être sorcière. Elle s’est mise à crier qu’on lui racontait des histoires, qu’on l’avait droguée, que les vapeurs de la mine avaient dû la rendre folle. Elle a frappé Minerva jusqu’à ce qu’elle transplane, finit-il en fermant les yeux. Tout ceci est de ma faute, le Livre, la Plume si seulement… fit-il dans un soupir sous la culpabilité.
-Ce n’est pas votre faute, Albus, reprit-il aussitôt. Donnez-moi son nom, et laissez une chance à James de ne pas devenir fou et à cette petite d’apprendre à maîtriser sa magie avant qu’un drame n’arrive. »
Albus le fixa de son regard intense un peu trop longtemps pour qu’il soit tranquille, puis abdiqua.
« Lily Evans, elle habite à Carbone-les-Mines, dans la banlieue du Durham. »